Chapitre 6 :

Malheureusement ça s'est terminé en dispute car mon père insistait beaucoup trop à mon goût. J'étais une fille très sage et disciplinée mais je savais aussi me dresser contre mes parents quand il me le semblait juste. Les voisins avaient sûrement dû nous entendre et je pouvais imaginer les têtes de Finn et John.

Je me rendis directement dans la chambre de John qui discutait avec Finn. Mon demi-frère avait une plissure en haut du nez entre les deux yeux, cela voulait dire qu'il était inquiet. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi cela me mettait en colère mais je n'avais franchement plus la force de me disputer avec quelqu'un. Je m'étalai donc sur son lit au côté de Finn qui me regardait pensif.

— Et il n'y a aucun moyen pour que tu restes avec ta mère ? fit-il.

— Oh, si, en contrepartie une mauvaise relation avec mon père pendant au moins une décennie, affirmai-je dans un sarcasme. De toute façon, quand ma mère va apprendre cela, elle va être furax.

— Je n'ai jamais vu Sandrine énervée à ce point, protesta doucement John en trouvant une petite place restante sur le matelas.

— C'est ma mère, et mon père et elle sont divorcés, même s'ils ne se détestent pas, ce n'est jamais simple.

Mon demi-frère n'y trouva rien à redire. Bien évidemment que lui aussi avait eu son lot de surprise et de malheur avec ses parents séparés. Il ne voyait pas souvent son père qui habitait quelque part au Canada, à Vancouver il me semblait. Je savais que John voulait vraiment le voir, mais sa mère interdisait souvent à son père de venir. Heureusement que la technologie existait et que Cécilia ne pouvait pas savoir avec qui son fils communiquait exactement !

Le repas me parut froid et interminable. Même la nourriture ne pouvait pas réchauffer l'ambiance et calmer les rancœurs. Et pourtant, pour cette fois mon père avait fait un effort : on mangeait tartiflette! Néanmoins je ne décolèrais pas pendant que mon père et John s'inquiétaient pour Cécilia. Quant à John et moi on croisait les doigts pour que mon père n'ait pas l'idée d'aller dans nos chambres et tombe sur Finn. Si cela finissait en altercation, le dîner avec sa famille serait très... spécial !

Mon père alla se coucher directement et je le soupçonnais de vouloir passer plusieurs coups de fils personnels et professionnels. On aurait pu faire sortir Finn. Mais on ne le fit pas. Le repas à son hôtel n'était sûrement plus servi. Lorsqu'on fut certain que mon père ne sortirait plus de la chambre, je lui préparai une part de tartiflette réchauffée et prit un gobelet en plastique pour éviter toute casse éventuelle. Cela pouvait très bien être moi avec ma maladresse.

Pour ne pas prendre de risque je le laissais manger dans ma chambre à mon bureau. Mon père pouvait très bien débarquer comme cela. En tout cas, Finn semblait se régaler.

— Mais c'est trop bon ce truc ! s'exclama-t-il en se tournant vers moi l'assiette en main. Qu'est-ce que c'est ?

— Attends... commençai-je surprise en me redressant subitement alors que j'étais allongée sur mon lit. Tu n'as jamais mangé de tartiflette de ta vie avant ? Mais comment c'est possible !

Je fis la personne outrée, sûrement plus que nécessaire mais ce n'était pas grave. Lorsqu'il finit de manger il me rejoint sur mon lit et s'allongea à son tour.

— Pourquoi ton père ne supporte pas trop que tu invites tes amis à la maison ?

— Je ne sais pas trop, concédai-je en souriant. Il a toujours été comme cela, mais je ne lui pose pas vraiment la question.

— Et que vas-tu faire si tu dois rester ici ?

— Cela va juste être compliqué, affirmai-je en pensant à tous ce qu'il pouvait se passer ici à New-York pendant l'année scolaire. Je n'aurais pas d'amis dans ma classe sauf s'ils arrivent à forcer pour que je sois avec John, puis même... une grande partie de ma vie est en France, ma mère, mes amis... Changer de cursus scolaire aussi. Mon père ne se rend vraiment pas compte de la galère.

— Je pourrais toujours voler à ton secours, souffla-t-il en rigolant. Plus de 5 heures d'avions ça sera rien pour te voir.

— Ou alors je m'enfuirais chez toi quand mon père se rendra compte que je suis invivable. À force de ne vivre avec eux que pendant les vacances, mon père ne sait pas ce que c'est de vivre quotidiennement avec moi ! Quoi que... je ne suis pas certaine qu'il l'ait déjà su.

— John est veinard ça sera hyper drôle à voir !

On rigolait et je me déplaçai pour poser ma tête sur son torse. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie si légère en compagnie de quelqu'un. Cela faisait du bien.

— Tu vois, quand tu m'as parlé à l'aéroport, j'ai senti qu'on allait se revoir, avoua Finn. Du manière ou d'une autre, j'étais persuadé qu'on devait rester en contact. J'ai senti que tu allais faire parti de ma vie.

— Je t'avoue je ne suis pas du genre à croire à ce genre de chose, confessai-je sans le regarder pour autant. Mais les coïncidences... je n'y crois pas non plus. Alors ouais, tu dois avoir raison : on devait être destiné à se revoir.

Cela me faisait bizarre de dire cela. Le destin... je n'y croyais pas trop, du moins, que dans de rares cas. Pour me rassurer sûrement. Mais Finn semblait si convaincu et convaincant que cela me faisait douter. Peut-être qu'on était destiné à se croiser et se revoir. Ses parents allaient rencontrer mon père et ma belle-mère, je rencontrais ses amis de tournages, un de ses amis était le copain de ma meilleure amie... cela faisait quand même un paquet de détails. En même temps, j'avais cette voix dans ma tête, celle de la sécurité, qui me disait de ne pas m'emballer, de ne pas trop espérer, de ne pas trop m'attacher, pour ne pas souffrir. Souvent, je n'étais pas capable de la mettre en sourdine, dès que je rencontrais quelqu'un, elle était là pour me rappeler de tout ce que je risquais en parlant à des nouvelles personnes. Cette voix là, ne faisait pas d'exception pour Finn, mais ma volonté le fit à sa place. Il était gentil, drôle et il ne posait pas de questions sur ce que j'avais pu vivre avant. Il me respectait et ne me forçait pas la main.

Candice me reprochait souvent de ne pas assez m'ouvrir et de manquer des choses à vivre qui pouvait être hyper cool. Je ne savais pas vraiment à quoi tout cela m'emmènerait avec Finn, mais je voulais vraiment continuer à lui parler et à être avec lui. Il était différent de tous les autres. Non parce qu'il était connu, juste parce qu'il était Finn Wolfhard et qu'il se laissait à être lui-même avec moi. Car il arrivait à me détendre et à me faire sourire.

John débarqua dans ma chambre, sûrement pour prêter des affaires à Finn pour qu'il puisse dormir avec lui. Mais juste avant il s'assit à mes côtés et je reconnu son air suppliant qui me faisait penser qu'il avait une très mauvaise idée en tête qu'il réaliserait à tout prix.

— J'ai besoin que tu me couvres, annonça-t-il.

— Qu'est-ce que tu vas encore faire ? murmurai-je déjà fatiguée par ses bêtises.

— Ma mère est à l'hôpital pendant quelques jours. Alors j'ai tout le champ libre, mais va falloir que tu trouves des excuses pour mon absence.

— Ton absence ? Quelle absence ? m'inquiétai-je en jetant un regard à Finn qui nous écoutait un peu gêné.

— Je pars enfin voir mon père à Vancouver pour une semaine.


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Coucou ! J'espère que vous allez bien ^^ voici le nouveau chapitre, les ennuis arrivent dans le prochain ! Je m'excuse pour les fautes qui ont pu m'échapper !

Belle journée à vous ;-)

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