Chapitre 3 :

Apparemment il ne comptait pas lâcher l'affaire. Je ne savais pas comment il avait pu voir quelque chose d'intéressant en moi, mais c'était agréable de savoir cela. Candice a sûrement raison au final... ma belle-mère était à la maison quand je suis rentrée. Nos relations étaient restées cordiales jusqu'à mes quinze ans, puis les événements avaient fait qu'elle avait été là pour moi lorsque cela n'allait pas bien. Depuis, on s'entendait relativement bien. Je ne pensais pas l'apprécier un jour, c'était toujours difficile de voir ses parents refaire leurs vies séparément. Mais comme ma mère avait fini par retrouver quelqu'un !

On aurait pu croire que c'était ma mère. Et en vérité, elle ressemblait physiquement à ma mère aussi. Elle avait des cheveux bruns bouclés et les yeux verts. Comme moi.

— Ton père rentre bientôt ! Il prolongeait un rendez-vous avec une potentielle investisseuse pour son nouveau projet, déclara-t-elle dans une embrassade.

— Merci Cécilia.

J'y étais habituée. C'était à cause de ses longs déplacements que mes parents avaient rompu et que mon père avait rencontré Cécilia. J'aidais ma belle-mère de justesse, enceinte de 6 mois, elle était éprouvée par sa grossesse. Et moi, j'en étais déroutée car cela me faisait bizarre de me dire que j'aurais un petit frère ou une petite sœur de 16 ans mon cadet...

Je gagnai ma chambre et remarquai que ma valise était ouverte alors que je n'avais encore rien rangé ! Je soupirai et me dirigeai déjà dans une autre pièce de l'appartement.

— John ! T'es sérieux ! Qu'est-ce que tu m'as encore piqué ! m'agaçai-je déjà en déboulant dans sa chambre comme une furie.

John était mon demi-frère par alliance. On avait le même âge et on passait notre vie à se chamailler même si on était les premiers à s'allier pour embêter les adultes.

— Juste ton chargeur. J'ai cassé le mien, répondit-il simplement avec un petit sourire en recoiffant sa touffe blonde.

Je roulai des yeux et m'apprêtai à retourner dans ma chambre quand il m'interpella en me prenant par le poignet.

— Elle va bien Candice ?

John était tombé amoureux de Candice depuis deux ans déjà. Il essayait toujours de se rapprocher d'elle, de flirter avec elle mais comme la plupart du temps, elle était en France comme moi, c'était compliqué pour lui. Mais ça faisait un an que Candide était restée à New-York et mon demi-frère n'avait pas tenté grand-chose auprès d'elle. Elle était en couple avec son Noah. Mon demi-frère avait laissé passer sa chance. John fut bien dépité d'apprendre cela, mais je lui assurais qu'il finirait par tomber sur la bonne personne.

Bien évidemment, je ne pus me soustraire à son interrogatoire sur ma vie. Après lui avoir répondu rapidement sans lui parler de Finn, je pus profiter de mon lit. Je parcourais les réseaux avant de recevoir un message de Finn.


Flippe pas, mais ton père, il s'appelle Laurent ?


Et il me demandait de ne pas flipper comme si tout était normal. Mais bien évidemment Finn ! Ce n'est absolument pas étrange que tu connaisses le prénom de mon père alors que je ne te l'ai pas dit !


Comment connais-tu le nom de mon père ?


J'attendis. J'attendis longtemps et je n'eus aucune réponse ! Je suppose que Finn devait être occupé ou alors il m'a déjà oublié. Ces deux options sont complètement plausibles malheureusement.

On dîna tard le soir et je fus si affamée que John finit par me regarder d'un mauvais œil lorsque je repris des pâtes pour la troisième fois. Mais bon, ceux sont des pâtes, c'est trop bon ! J'aurais pensé qu'il y aurait eu de la tartiflette puisque j'arrivais, mais j'oubliais souvent que pour Cécilia cela ne se mangeait pas en été ! Cela se mange n'importe quand.

Mon père paraissait spécialement heureux. Pas qu'habituellement il est blasé mais il ne laissait jamais paraître sa joie réellement. Il restait toujours dans la retenue. Comme d'habitude, il ne parlait pas beaucoup et avec John on parlait pour dix. Cécilia avait tout le temps faim en ce moment donc elle passait sa vie à manger.

— Au fait tout s'est bien passé avec ton investisseuse ? Comment s'appelle-t-elle déjà ? prononça Cécilia agacée de voir mon père joyeux sans ne rien dire.

— Oui, cela s'est très bien passé, même que je dois la revoir la semaine prochaine. Elle s'appelle Mme. Wolfhard.

Je m'étouffai silencieusement face à cette révélation sous les ricanements de mon demi-frère. La mère de Finn peut-être ? Sérieusement ! Je relevai la tête en pensant que mon père allait continuer de parler mais il n'en fit rien. Il continua de manger alors que je sentais bien qu'il s'était arrêté dans sa lancée.

— Il y a autre chose, affirmai-je alors que ma belle-mère me regarda de travers, manifestement jalouse. Tu l'as connais ?

— Tu es bien ma fille ! commença mon père avec un sourire. Oui, c'est une ancienne amie que je m'étais fait à l'université au Canada. Elle est mariée à un chercheur et a deux fils. L'un est connu, Finn je crois il s'appelle, peut-être l'avez-vous vu sur vos écran.

Papa si tu savais, pas que sur un écran. Néanmoins avec John, on affirma que l'on voyait bien de qui il s'agissait et j'espérais ne pas trahir mon mal aise alors que mon père expliquait à sa femme comment ils s'étaient rencontrés et s'étaient reconnus. Je n'écoutais que d'une oreille mais je repérais bien une phrase :

— Je les inviterais à dîner un jour pour que vous puissiez les rencontrer !

C'était sûr que Finn n'y serait pas vraiment défavorable ! Je sortis de table la première et m'allongeai sur le lit. Mais qu'est-ce qui se passait donc dans ma vie ! Alors que j'allais envoyer un message à ma mère John débarqua telle une tornade dans ma chambre avant de s'arrêter un moment.

— Attends, est-ce que tu sais c'est qui le mec de Candice ?

— Non pas encore ! soupirai-je passablement blasé. Mais promis quand j'en saurais plus je te dirais ce qu'il a de plus ou moins que toi. Mais je t'interdis de le faire casser avec Candice !

— Oh au fait, as-tu vu les parents de Kilian en France? fit-il en prenant un ton plus doux et plus sérieux.

— Ouais, ils se remettent petit à petit mais pas encore.

— Ma mère voulait les inviter à New-York quelques semaines.

Je ne répondis rien et il partit. J'avais envie de hurler pour déverser toutes les tristes pensées qui me revenaient en pleines figures mais je ne pouvais pas le faire. Puis j'envoyai un message à Finn :


Ta mère et mon père sa connaissent ! T'avais peut-être raison, on va peut-être finir par se revoir.


Au même moment où le message s'envoyait je reçu un message de sa part similaire au mien. Je souris et lui souhaitai une bonne nuit avant de m'endormir. 


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Il est dimanche ! L'heure d'un nouveau chapitre ! Cela avance tout doucement mais j'espère que cela vous plaît ! ^^

Surtout faites attention à vous en ce confinement, courage, le déconfinement commencera bientôt même si cela sera par palier !

Belle semaine à vous ;-)

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