Chapitre 15 :

On avait parlé avec Finn, mais on n'avait pas abordé le sujet du baiser. Je me demandais si c'était parce que l'on était timide ou juste qu'on ne savait pas vraiment où on en était. Peut-être bien les deux... mais on s'envoyait des messages tout les jours et on s'appelait quelquefois aussi. Depuis que j'essayais de savoir comment cela se passait entre Millie et John, mon demi-frère ne m'embêtait plus à me parler de Finn. Mon père avait levé la punition et j'avais le droit de sortir à des heures limités. Il tenaient quand même à ce que je travaille bien et que je ne décroche pas. Cécilia était en arrêt de travail. La grossesse était très éprouvante pour elle. Je me devais de m'occuper d'elle, mais à force, comme c'était toujours moi qui m'y collait - mon père n'étant là que le soir pratiquement comme John - et je comprenais la logique, mais quelquefois leurs aides seraient la bienvenue, car je commençais à fatiguer des fois aussi. J'appelais aussi régulièrement ma mère et insistais pour pouvoir passer Noël avec elle. Sauf qu'elle ne savait pas encore si cela serait possible et cela me frustrait car elle me manquait énormément. Rien ne la remplaçait.

Je ne devais pas me lever trop tard et me lever trop tôt. J'étais restée au téléphone un peu tard ce soir avec Finn. Il y a 3 heures de décalages horaires entre Vancouver et New York. Je me levai à 8h30 et il devait encore dormir. Je sortis de ma chambre déjà habillée et préparai le petit-déjeuner pour Cécilia et moi. Disons que depuis un moment, mon niveau de cuisiner avait enfin dépassé les pâtes à cuire. J'étais toujours plus à l'aise avec la pâtisserie, mais je pouvais cuisiner des choses variées aussi. Cécilia débarqua dans la salle et m'aida un peu. Elle avait dû mal dormir cette nuit. On se retrouva donc comme d'habitude face à face à prendre le petit-déjeuner.

— Dis-moi, tu parles beaucoup avec Finn. Vous êtes de bons amis à ce que j'entends. Cela a l'air d'aller mieux depuis que tu es à New York, confia-t-elle d'une voix basse comme si elle avait un peu peur de me froisser.

— Peut-être... mais ma vie c'est en France, et ma mère l'est aussi, donc, bien évidemment, cela me manque aussi, contredis-je sans la regarder dans les yeux. Ici je ne connais pas grand monde et je n'ai pas beaucoup d'amis.

— Il y a quelques années vous étiez une bande d'amis de très peu.

— Ouais, mais en entrant au lycée et au collège, je m'en suis fait. Là, j'ai du mal à voir comment je pourrais alors que je suis pas quotidienne avec des adolescents de mon âge...

— Tu pourrais parler aux amis de John ?

— Et me sentir seule dans une groupe ? Cela c'est le pire du pire comme sentiment.

— Tu pourrais inviter Finn de temps en temps.

Je fronçai les sourcils. Était-ce une question piège ? Je décidai de ne pas répondre. Je débarrassai la table toute seule alors que Cécilia resta sur son portable.

— Tu sais que tu peux me le dire si y a quelque chose avec Finn ? Je ne le dirais pas à ton père.

— C'est pour cela que tu lui as dis que je savais pour John, fis-je en éclatant de rire. Il ne se passe rien avec Finn. Puis, vous n'avez pas à vous préoccuper de mes relations amicales ou amoureuses. Ni l'un, ni l'autre.

Non, Cécilia avait perdu ma confiance pour de bon. Et cela avait pris pas mal de temps avant, alors cela me surprenait qu'elle pense que cela serait si simple pour elle qu'on s'entende vraiment bien aussi tôt après les désastres de cet été.

— Je vais travailler jusqu'à midi ce matin et je sortirais après manger. Promis je rentre assez de temps pour travailler un peu en fin d'après-midi, déclarai-je en m'apprêtant à rentrer dans ma chambre.

— As-tu besoin d'aide ?

— Parce que tu t'y connais en photon et conversion de Joule en Hertz ?

Cela m'a fait rire de voir sa tête en entendant cela. Mauvais souvenirs de lycée sûrement ! Après avoir travaillé quelques heures, j'allais commencer à préparer le repas lorsque je découvre mon père dans la cuisine.

— Tu n'es pas au travail ?

— Je me suis dis qu'on pourrait aller manger ensemble dans un resto... rien que tous les deux, annonça-t-il avec une expression faciale neutre presque blasée.

— Et Cécilia ?

— Une amie à elle va arriver pour qu'elle ne reste pas seule.

Je restai perplexe et étonnée. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas eu un moment seul avec mon père sans que l'on se déchire. Et là il souhaitait qu'on prenne un repas. Cela sortait de nulle part. Je ne dis rien de plus et me contentai de chercher un sac en bandoulière pour y mettre mon portable et un peu d'argent au cas où cela déraperait.

Je ne connaissais pas l'amie de Cécilia qui arriva à la maison, donc heureusement que je partais avec mon père car cela aurait été hyper gênant de passer l'après-midi avec elle. On ne parlait pas vraiment dans la voiture. Je ne trouvais pas vraiment de sujet de conversation à aborder avec mon père. Il était plus le genre d'homme à parler tout le temps affaire et boulot. Nos discussions ne duraient jamais plus de dix répliques. Mon père savait que je n'aimais pas forcément les restaurants de grandes gastronomies et que je préférais les fast food plutôt que les plats extrêmements élaborés. Il m'emmena donc dans un restaurant simple. Au fond de moi, j'avais peur car cela voulait dire qu'il voulait vraiment m'annoncer quelque chose. La plupart du temps, ma mère annonçait les bonnes nouvelles et mon père s'occupait des mauvaises nouvelles. Je le compris avec la tête que mon père tirait. Il avait la tête d'une personne qui réfléchissait soigneusement aux mots qu'il allait prendre. Il prenait souvent cette expression-là. Je ne l'appréciais guère d'ailleurs car je savais que je devais me préparer à des conséquences.

— Arrête de faire cette tête et dis moi la ou les informations que tu as à me dire, déclarai-je.

Les plats arrivèrent et mon père n'avait toujours rien dit. Je n'attendis pas sa réponse pour manger, j'avais trop faim pour cela.

— Je... pendant cette année, ta mère n'avait pas les moyens de de faire suivre avec un psy après tout ce qui s'est passé. Cela va mieux, mais je préfèrais que tu en vois. Tu ne te confies à personne...

— OK, rétorquai-je fermement avant de manger. Je n'ai pas de problèmes avec cela. Ce n'est pas grave ou signe de faiblesse d'aller voir un psy. Mais tu sais quoi ? Il y a autre chose. Car je ne peux pas croire que tu faisais cette tête-là juste parce que tu veux que j'aille voir un psy.

Nouveau moment de silence et je baissai les yeux, exaspérée par le temps que mon père pouvait mettre à annoncer les choses.

— Noël... le passer en France avec ta mère. On a décidé que ce n'était pas possible.


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Pas d'inquiétude ! Je ne vous ai pas oublié !

Voici un nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plait ! je pense ne pas pouvoir publier dimanche prochain car je n'aurai sûrement pas accès à mon ordi ! mais je le ferai dès que je pourrai :)

À la prochaine !

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