Chapitre 11 :
— À cause du débordement ou parce que je n'ai pas prévenu Cécilia ? m'agaçai-je en posant mes affaires sur le canapé. Non parce que John n'est pas le seul à faire des coups bas sans prévenir personne !
— Qu'est-ce que tu racontes comme idioties ? lâcha mon père d'un ton cinglant.
— Comme idiotie ? Tu veux me priver de ma vie oui ! hurlai-je en faisant tomber un vase qui se brisa par terre. Tu n'as même pas demander à maman l'autorisation avant de me déscolariser de France ! Es-tu au courant au moins que les programmes ne sont sûrement pas les mêmes ? Tu veux tellement avoir tout pour toi que tu n'as même pas penser aux risques.
— Tu n'as jamais été aussi insolente, rentre dans ta chambre immédiatement ! ordonna mon père.
— Si je me rebelle c'est peut-être parce que je ne suis pas le seul problème.
Mon père savait au fond que j'avais raison. Mais il était orgueilleux et ne l'admettra jamais. Cécilia semblait prendre mesure de la situation et le regardait outrée et perdue. Elle n'avait qu'à y penser avant au lieu de tout de suite provoquer un psychodrame familial juste parce que John voulait voir son père. Elle essayait de calmer le jeu pour que tout soit une vieille histoire mais elle se trompe. Avec mon père, on a le même gène : on n'oublie pas des altercations pareilles. Je soufflai et m'apprêtai à rentrer dans ma chambre mais lorsque je passai près de mon père il me saisit le bras pour me déplacer en face de lui.
— Il n'est pas à toi ce t-shirt... avec qui étais-tu ? Qu'as-tu fais ?
— Avec un mec. On a parlé, mangé et dormi si tu veux savoir !
— Où as-tu dormi ? Qui est ce garçon ?
Mon père commençait à s'énerver. Logique, même si on ne passait pas beaucoup de temps ensemble, il restait hyper protecteur envers moi. Sûrement car j'étais sa seule enfant pour le moment. Vivement que l'autre gosse soit né ! J'allais repartir dans ma chambre sans lui répondre sauf qu'il ne lâcha pas mon bras.
— J'ai dormi dans un hôtel, très confortable d'ailleurs avec un ami que j'ai rencontré à l'aéroport et que tu ne connais pas, répondis-je calmement en voyant le visage de mon père se déformer.
— Tu es privée de sortie jusqu'à nouvel ordre ! Et Cécilia surveillera la journée. Plus personne à part Candice a le droit de rentrer ici, asséna mon père. Et tu me donnes tout de suite l'identité de cette personne que je prévienne la police.
— Papa ! m'énervai-je à mon tour. Il a un an de plus que moi. Ce n'est pas un pédophile mais un adolescent comme moi.
Cela ne satisfaisait pas mon père, mais il savait à mon ton et mon attitude que je ne dirais rien de plus. Cela me dérangeait de parler de Finn au autre. Pas parce que c'était désagréable de parler de lui –au contraire– mais j'avais envie de garder cela pour moi et de ne rien exposer. Je ne voulais pas sentir de pression soumise par des gens ou même entendre des avis.
Je claquai la porte fort derrière moi et je vis mes demandes d'amis exploser sur Instagram... j'oubliai qu'ils y avaient toujours des stalkers, même pour trouver les personnes les mieux dissimuler. Être de dos n'avait malheureusement pas suffi. Mes amis de France avaient vu les articles et m'envoyaient beaucoup trop de messages. Je tentais d'abord de répondre à tout leur message mais j'abandonnai vite. À ce rythme là, j'allais supprimer mes comptes de réseaux sociaux. Je soupirai et appelai Finn en espérant qu'il décroche.
— Je suis désolé je viens de voir qu'on t'a reconnu, commença-t-il.
— T'inquiète, mon portable ne va peut-être pas survivre mais moi oui.
— Comment ça s'est passé ?
— Pas très bien, avouai-je même si je ne voulais pas vraiment l'embêter avec cela. J'ai lutté pour ne pas parler de toi et normalement tu ne te feras pas assassiner par mon père en débarquant avec ta famille.
— Une moins bonne nouvelle aussi je suppose ? devina Finn.
— Interdiction de sortir jusqu'à... l'infini pour le moment.
Il resta silencieux un moment mais je ne doutais même pas sur la raison de ce silence : il pensait que l'on ne pourrait pas se revoir avant la fin de la semaine. Je songeais à négocier avec Cécilia pour sortir mais je ne croyais pas être en assez bonne position pour le faire. Puis nos relations fragiles venaient de le devenir encore plus... si je tentais, cela ne serait pas gagné d'avance.
— Je repars à Vancouver après, soufflait-il.
Sa déception reflétée dans sa voix me brisa le cœur. Il voulait vraiment passer du temps avec moi. Moi aussi je le souhaitais. Déjà on avait nos numéros de téléphone...
— Tu pourras revenir plus tard à New-York. Et qui sait... je pourrais m'exiler chez le père de John !
Cela le fit rire. Tant mieux car je côtoie trop de personne à cran. Et je le suis aussi. On resta un moment au téléphone, puis on m'appela pour manger. J'aurais eu tendance à ne pas y aller et à m'enfermer mais Finn me poussa à y aller. Il n'avait pas le droit d'être aussi mignon !
Même si je décolérai, le dîner resta tendu. Cécilia m'avait bien fait comprendre qu'elle respecterait la punition que mon père m'a imposé et j'avais déjà de la peine pour John. Comment allait-il survivre ? Surtout qu'elle le faisait revenir avant le repas en fin de semaine. Le pauvre devait être terriblement déçu de ne pas pouvoir profiter de son père.
— Cécilia... pourquoi ne voulez-vous pas que John voit son père ?
Je n'avais plus grand chose à perdre. C'était tendu avec mon père et j'étais privée de sortie jusqu'à duré indéterminée. Elle ne répondrait à John, mais je ne donnais pas ma parole de garder cela pour moi si elle le révèlerait.
— Pour que tu le dises à mon fils ? Hors de questions, souffla Cécilia en se tenant le ventre. Son père est juste incapable de s'occuper de lui, cela ne changera jamais.
— On a 16 ans, ce n'est plus un gosse de 7 ans, il est autonome et peut s'occuper de lui tout seul.
— Je ne pense pas que tu sois la mieux placée pour juger.
J'abandonnai mon assiette à moitié vide et me levai. Je lançai un regard à mon père mais je compris qu'il ne prendrait pas position une nouvelle fois. Je me demandais si c'était mieux ou pire. Je n'avais pas encore tranché. Cécilia fixait son ventre et je décidai que je n'allais pas continuer le repas avec eux. Franchement... l'année à suivre allait être très tendue !
— Si tu penses que mon père sera un meilleur père que ton ex-mari, tu te trompes. Il ne sera pas à la hauteur de tes expériences.
Ces mots me sonnaient plus vrais que je ne l'aurais jamais pensé. Cécilia fut surprise et mon père... je ne savais pas vraiment s'il était blessé ou déçu de moi. Peut-être que je n'étais pas la seule déçue dans la relation père-fille au final. Quoi qu'il en soit, je ne resterai pas dans la même salle qu'eux en même temps. L'année allait être longue.
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Hé me revoilà avec un nouveau chapitre ! ^^ j'espère que ça vous plaît !
J'avance doucement dans les autres chapitres, je n'ai malheureusement plus trop d'avance !
En tout cas, je vous souhaite un beau week-end, et une belle semaine ;) à dimanche prochain ! ;)
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