(Bonus #2)
PdV Rayenne
Ils étaient tous partis, un par un. Il devait être vingt-trois heure passé, peut-être minuit. Il essuyait les verres que lui tendait Thomas après les avoir lavés, tout en fixant le ciel froid, avec ses étoiles brûlantes à la lumière glaciale.
Il prenait un verre, leurs doigts se frôlaient quelques secondes, il frissonnait et lui ne réagissait pas. Ils devaient parler, mais lui n'en avait pas les couilles. Imaginez que son ami ne soit justement que ça, et que leur baiser enflammé d'il y a quelques heures était uniquement nécessaire, était une vérité bien trop cruelle pour la provoquer de lui même.
Alors il attendait. Le verre suivant ne vint pas, ça devait être le dernier. Une main chaude, humide et légèrement fripée par l'eau vint se poser sur sa joue. Son souffle se coupa tandis qu'il ramenait son regard vers celui bleu pâle de son meilleur ami, qui lui adressa un sourire rassurant avant de venir l'embrasser. C'était plus léger, plus tendre aussi que toute à l'heure, et il se senti planer. Ce fut aussi, à sa grande tristesse, plus court que toute à l'heure.
"Ça m'avait manqué, souffla tout contre ses lèvres le beau roux. Faut peut-être qu'on parle...
- Je t'aime..., répondit-il uniquement avant d'écraser la réponse de son ami entre ses lèvres."
C'était tout ce qu'il y avait besoin de dire, ils se connaissaient par cœur. Plus de mots auraient étés inutiles, voir même gênant. Sans se lâcher, leurs lèvres semblant soudées par le manque, ils se dirigèrent les yeux clos jusqu'à la chambre du propriétaire des lieux.
Pour une fois, son amant ne s'étonna pas du système qu'il devait porter contre le diabète songea-t-il. Pour une fois, on ne s'étonna pas que malgré sa carrure imposante et sa barbe légèrement hipster il préfère être en dessous, et laisser son amant bosser, songeait en même temps ledit amant.
Leurs gestes leur semblaient naturels, ils savaient ce que l'autre aimait parce qu'ils se l'étaient déjà dit — c'est normal, entre meilleurs amis — ou parce qu'ils comprenaient le langage corporel de leur vis à vis. Le plus infime mouvement des lèvres était pris en compte pour s'ajuster, le moindre gémissement qu'aucun n'autre n'aurait su interpréter comme du plaisir et non de la douleur faisait recommencer ou amplifier les gestes.
Jamais jusqu'alors ils n'avaient étés si complets, si heureux. La lune éclairait de sa face blafarde les corps brillant de sueur des deux amants assoupis.
Ensemble, enfin.
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