Chapitre 4


Wayne

Un sourire idiot ne veut pas quitter mes lèvres depuis qu'Ashton a eu la bonne idée de proposer aux filles de venir profiter de notre accès au spa. Hammam, sauna, jacuzzi et piscine chauffée.

Qui dirait non ?

J'ai vraiment hâte de me retrouver dans un espace plus intime avec Caitlin. Bon, disons que l'idée de la découvrir en tenue plus légère me réjouit clairement. J'ai bien l'impression que l'on s'apprête encore à passer un nouveau stade.

En les attendant, nous ressemblons à deux couillons, impatients de recevoir leurs cadeaux de Noël. Parce qu'il a beau se foutre de moi, Ashton aussi doit fournir des efforts pour plaire à Déborah. Après notre première soirée avec les filles, quand j'ai compris que Caitlin pourrait être refroidie par nos fortunes, je lui ai demandé de se la jouer discret, pour une fois. Pas d'allusion à sa formation pour devenir pilote, ni à son père qui dirige une bonne dizaine d'hôtels de luxe. De toute façon, il a tendance à se reposer dessus, ça ne lui fait pas de mal de ramer un peu pour draguer ! Et franchement, j'apprécie cet anonymat. Lui aussi, je crois, même s'il ne me l'avouera pas.

— Salut, salut ! s'écrie Déborah.

Au moins, avec elle, on sait tout de suite quand ça lui plaît. Elle trépigne carrément sur place.

— Vous nous chouchoutez, fait remarquer Caitlin en se tapotant la lèvre inférieure. C'est louche, à la fin. On peut savoir ce que vous nous voulez ?

Avec son petit sourire en coin qu'elle tente de retenir, Cait semble joueuse, ce soir. Bon signe !

— Tu ne peux pas juste profiter ? lance Ashton qui commence à comprendre le personnage.

— C'est parce que vous êtes de bonne compagnie, murmuré-je à son oreille alors qu'elle passe devant moi.

Mon meilleur ami déverrouille la porte et montre la direction des vestiaires aux filles. On convient de se retrouver dans le jacuzzi. Une fois en maillot de bain, je prends dans une main le peignoir fourni par l'hôtel, puis rejoins Ashton dans la petite pièce réservée aux bains à tourbillons.

— Hey ! s'exclame Kristen en se redressant. Vous venez me tenir compagnie, c'est sympa !

J'échange un regard avec mon meilleur ami avant d'avoir un sourire crispé. Ce n'était pas vraiment prévu, mais, normalement, ça ne devrait pas trop poser problème, on en a parlé ensemble, ce matin. J'entre donc dans l'eau chaude et me place face à elle pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté. Ça me permet aussi de surveiller la porte.

Caitlin marque un temps d'arrêt lorsqu'elle aperçoit Kristen. Je peux la comprendre. Je lui ai plus ou moins explicitement confié qu'on était des sexfriends, et ça doit lui faire bizarre de me voir avec elle. La situation est légèrement embarrassante, je l'avoue. Elle range son téléphone dans une des poches de son peignoir et accroche le tout au plus près du bain bouillonnant. Son maillot de bain deux pièces est simple, noir avec des coutures rouges, mettant ses délicieuses formes en valeur. Je ne l'ai vue qu'habillée de gros pulls, ou pire, avec sa doudoune !

Elle est juste magnifique.

Une taille fine bien marquée, accentuée par des hanches et une poitrine rondes. Ventre plat, jambes élancées, avec le petit plus que j'adore, des clavicules bien dessinées. Idéal pour y déposer des baisers aériens...

Déborah s'est déjà assise à côté d'Ashton et ce dernier a passé un bras autour de ses épaules sans aucune hésitation. Cait, quant à elle, doute. Puisque je ne vais pas la laisser s'installer ailleurs qu'à côté de moi, je me redresse légèrement pour lui attraper la main. Je l'attire à bonne destination. Son sourire, un peu gêné, parle pour elle.

— Je suis complètement libre, je te rappelle, chuchoté-je à son oreille.

Je suis ravi de la voir frissonner. Elle jette un coup d'œil à Kristen, mais celle-ci a les yeux fermés, sa tête reposant tranquillement sur le rebord du bassin.

— Ça m'inquiète un peu, me confie-t-elle sur le ton de la plaisanterie en se penchant vers moi à son tour. Qu'est-ce qui a bien pu la faire fuir, elle ? Refus de l'engagement ? Secrets familiaux inavouables ?

Je déglutis. Je sais que c'est de la taquinerie, mais... ça fait mal. Elle ne peut pas s'en douter, c'est juste qu'elle appuie où il ne faut pas. Son regard se trouble face à mon manque de réactivité. J'en ai les doigts qui tremblent. Je me force à sourire.

— Divergence d'opinion, lâché-je, crispé.

Caitlin fronce les sourcils, un peu décontenancée. Et pas convaincue.

— Bon, OK, mais tu promets de ne le dire à personne ?

Après quelques secondes de silence destinées à faire durer le suspense, j'ajoute, volontairement désinvolte :

— C'est surtout que je garde mes chaussettes pour dormir, avoué-je avec un ton de conspirateur.

— Ah, beurk ! Quel tue-l'amour !

Son petit rire me détend aussitôt, je souffle discrètement. Après tout ce temps, je ne devrais plus être touché par ce problème. Je l'ai accepté, je ne peux rien y changer, alors autant passer outre. Je me rapproche donc d'elle pour passer un bras derrière sa nuque. Mes doigts frôlent son épaule, ce qui la tend un tantinet. Elle me glisse un regard amusé et vient carrément poser sa tête au creux de mon cou.

Jackpot !

Voyant mon sourire, Ashton lève les yeux au ciel, retenant un rire. C'est bête, mais je suis vraiment content qu'elle se laisse aller ainsi, devant les autres, en plus.

— Et si nous allions dîner ? propose Déborah. Je meurs de faim !

Kristen est la première à acquiescer. J'échange un regard désabusé avec son frère. Il grimace et hausse les épaules, il ne peut pas la contrôler, je sais bien. Pourtant, j'aurais apprécié qu'elle s'éclipse. Tout le monde se lève, s'apprêtant à sortir du jacuzzi. Je retiens Caitlin par la main.

— Partez devant, on vous rattrape, lancé-je sans me préoccuper des sourires entendus.

Lorsqu'ils ont tous quitté la pièce, je fais passer la jeune femme sur mes genoux. Ses doigts viennent encadrer mon visage et elle picore mes lèvres du bout des siennes.

— Toi, tu avais quelque chose en tête, murmure-t-elle entre deux baisers.

J'attrape ses hanches pour la ramener contre mon bassin et imprimer un petit mouvement de haut en bas. Nous gémissons tous les deux. Ses bras passent derrière ma nuque, son front se pose sur le mien.

— Je te voudrais pour moi tout seul, là, maintenant.

Caitlin se mord la lèvre, puis m'embrasse avec passion. Je serre son corps contre le mien, sentant ses pointes dures contre mon torse. Je maintiens sa nuque d'une main alors que l'autre part explorer son ventre. Mes doigts frôlent le bord de sa culotte, glissent sur le tissu et appuient sur son entrejambe.

— Allons dans ma chambre, me propose-t-elle à bout de souffle.

— OK.

Je la laisse passer en premier et attends qu'elle ait enfilé un peignoir. Voyant que je ne la suis pas, elle se tourne vers moi en haussant un sourcil.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— J'ai un truc un peu flagrant entre les jambes.

— Un truc ? Tu vas le vexer, se marre-t-elle tout en se mettant près du bain avec mon peignoir.

Caitlin ricane quand je me lève, j'ai le boxer complètement déformé.

— C'est de ta faute, déclaré-je en déplaçant mon sexe pour qu'il me gêne moins.

J'attrape le vêtement, l'enfile, tout en le laissant pendre des deux côtés sans l'attacher. La bosse entre mes jambes risquerait d'être un peu trop visible, sinon. Main dans la main, nous longeons le couloir jusqu'aux vestiaires. J'envoie un message à Ashton pour lui dire de ne pas nous attendre. J'enfile mes affaires rapidement et retrouve Caitlin dans le petit hall d'entrée. Nous parcourons les quelques mètres qui nous séparent de l'ascenseur avec impatience, un empressement que nos regards emplis de diverses attentes traduisent bien. Je l'embrasse, encore et encore, une fois les portes refermées.

Dans sa chambre, j'envoie valser veste et tee-shirt. Ses doigts un peu froids roulent sur ma peau qui se pare de chair de poule. Je ne bouge plus, la laissant faire son exploration comme elle l'entend. Ses paumes se posent à plat sur mes pectoraux, en dessinent les contours, puis glissent sur mes abdominaux. Elles passent ensuite dans mon dos, agrippent mes fesses et me plaquent contre elle. Caitlin se met sur la pointe des pieds pour écraser brutalement mes lèvres. Je grogne tout en attrapant sa nuque, laissant ma main libre se faufiler sous son débardeur. Son corps réagit à mes caresses, ses hanches se pressent contre mon érection.

Je lui retire les vêtements du haut pour embrasser délicatement sa poitrine offerte, passant d'abord sur ses clavicules. Sa respiration est saccadée. Elle penche la tête vers l'arrière, empoigne mes cheveux alors que je goûte ses tétons l'un après l'autre, les prenant dans ma bouche, puis entre mes dents pour les titiller.

— Wayne, gémit-elle.

Je me redresse, déboutonne mon jean. Elle se dandine pour enlever son pantalon et je la reprends contre moi afin de basculer ensemble sur son lit. Elle lâche un petit rire avant de grimper sur mes cuisses. Ses baisers le long de mon cou, de ma mâchoire, me font tressaillir. Son bassin ondule contre mon sexe, je meurs d'envie de la pénétrer. Je la fais tomber sur le côté et me place face à elle.

Sa main se pose sans hésitation sur mon sexe dressé pour coulisser de bas en haut, ce qui m'arrache un grognement. Son sourire me donne envie de lui rendre la pareille, je passe alors mon index sur son clitoris, alternant caresses légères et plus appuyées. La moiteur entre ses lèvres m'indique qu'elle est prête à m'accueillir.

— Préservatif ? demandé-je en lui mordillant la lèvre inférieure.

— Euh oui... quelque part.

Caitlin se tourne pour fouiller sa table de nuit. J'en profite pour picorer son épaule, son omoplate, sa nuque. Elle se trémousse pour m'échapper. Finalement, elle abandonne les recherches.

— Je ne les trouve pas, se plaint-elle, le souffle court.

Je me lève, vais attraper l'emballage dans la poche arrière de mon pantalon, puis reprends ma place.

— Tu m'aides ?

Elle acquiesce tout en déchirant le papier. Ses doigts glissent sur mon sexe, puis déroulent le latex avec lenteur. Une lenteur qui m'excite davantage. Je fais courir mes doigts sur son corps, déclenchant des frissons qu'elle me rend bien en traçant exactement le même parcours sur ma peau.

— Tu viens ?

Je souris de son invitation. J'aime les femmes qui savent ce qu'elles veulent, qui osent le dire à voix haute. Je soulève sa jambe pour placer son genou près de mes côtes. Toujours allongés l'un en face de l'autre, je passe mes paumes sur ses fesses et me guide en elle.

C'est chaud et serré. Je râle tout en donnant un premier coup de reins. Caitlin ouvre la bouche pour mieux respirer, puis s'agrippe à mes épaules.

— Oh bon sang, encore, Wayne !

Je ne me fais pas prier. Mes va-et-vient alternent entre rapidité et profondeur. Les yeux dans les yeux, je vois le plaisir colorer les joues de Cait. Je profite de la position pour frotter son clitoris avec mon bassin. Les spasmes de son orgasme se resserrent autour de mon sexe par vagues. Je jouis en enfouissant mon visage contre sa poitrine.

Après avoir retiré le préservatif, je nous recouvre avec la couette, me cale sur le dos et l'invite à venir contre moi. Nos respirations redescendent doucement, sa main repose sur mon torse. Ses doigts sont chauds, maintenant. La serrer dans mes bras après l'intensité que nous venons de partager est un vrai régal. Je crois qu'elle en profite aussi, car elle se blottit davantage, restant silencieuse.

— J'ai le droit à une petite question indiscrète ? lancé-je au bout de quelques minutes.

— Hum... je t'écoute.

— Tu vis en France ? l'interrogé-je avant de m'expliquer plus en détails. Quand tu m'as fait la bise, hier, tu as dit que c'était une habitude française.

— Ah, je suis ici pour mes études.

— Et après ? Tu rentreras à Londres ?

— Aucune idée, se rembrunit-elle.

— OK... un bain, ça te dirait ? proposé-je pour changer de sujet.

Celui-ci est visiblement épineux, et loin de moi l'envie de la mettre mal à l'aise. Au contraire...

— Un bain ? Je n'ai qu'une douche ici...

Elle comprend, à mon sourire, que ce n'est pas le cas pour moi. Le temps de prendre quelques affaires et nous atterrissons dans ma chambre. Je la laisse faire couler l'eau pendant que je nous commande un petit dîner.

La soirée ne pouvait pas être plus parfaite : nous partageons un moment intime, doux, sensuel, coquin.

***

Un toc discret, mais insistant, termine de me réveiller. Je me retiens de grogner de justesse quand je découvre Caitlin à mes côtés, encore endormie, les cheveux éparpillés sur l'oreiller.

Une vision bien sympathique pour commencer la journée.

Elle soupire et se retourne, embarquant une bonne partie de la couette avec elle. Je me lève, enfile un boxer et une chemise avant d'aller ouvrir la porte. Je suis surpris de découvrir Kristen sur le palier qui me détaille des pieds à la tête avec le même étonnement.

— Tu dormais ?

— Moins fort, chuchoté-je.

— Attends... elle est encore là ?

Je ne réponds pas, mon regard froid suffit. Kristen pince les lèvres et croise les bras sur sa poitrine.

— Elle a passé la nuit entière avec toi ? s'offusque-t-elle.

— Ça ne te regarde pas.

— Non, tu as raison, mais c'est la première fois que tu changes tes... habitudes.

Je ne dors jamais avec mes conquêtes. Ni avec Kristen, d'ailleurs. 

— Je suis en vacances, souligné-je.

Et je fais ce que je veux.

— Je ne pensais pas qu'elle serait différente des autres.

— Kristen, soupiré-je, je peux savoir pourquoi tu es venue me voir ?

— Parce que tu n'as pas passé beaucoup de temps avec moi depuis que je suis arrivée.

Je crois que je vais commencer à perdre patience, là. Elle a été la première à ne pas vouloir que notre histoire soit sérieuse. Ça fait deux ans qu'on couche occasionnellement ensemble, ce qui ne nous a jamais empêchés d'avoir d'autres partenaires. Dès que l'un d'entre nous est intéressé par quelqu'un d'autre, on fait une pause. Je ne couche pas avec deux femmes en même temps. À ce propos, je pensais avoir été assez clair quand je lui ai dit que je comptais passer du temps rien qu'avec Caitlin.

— Je suis avec Caitlin, lui rappelé-je.

— Toute la semaine ? Je pensais que c'était juste l'histoire d'un seul soir, comme à chaque fois.

— Toute la semaine, confirmé-je avant de refermer.

Je m'appuie contre la porte et jette un coup d'œil au lit. Cait dort encore. Je me passe une main sur le front. D'un côté, je peux comprendre la surprise ainsi que l'incompréhension de Kristen, et cela même si les règles ont toujours été claires. Je ne veux pas de relation. Jamais. Généralement, je me contente d'une fois.

Je ne devrais pas prolonger les moments passés ensemble. Autant pour elle que pour moi. Est-ce le fait de savoir que tout s'arrêtera à la fin de la semaine qui me rend si léger, voire inconscient ?

Pour une fois, je peux profiter. Tout se terminera naturellement. Comme ça a commencé. En douceur.

J'ai envie de prendre du bon temps, de ne pas penser au lendemain ni aux déceptions liées à un avenir froid et solitaire.

Je repousse les idées noires qui veulent m'envahir. Je rejoins le lit tout en me déshabillant de nouveau. Je retrouve la chaleur du corps de Caitlin, puis l'enlace. Le nez plongé dans ses cheveux, je profite de ce moment de calme, de douceur bienvenue.

— Tu m'as menti, marmonne Cait sans ouvrir les yeux.

Je me fige, désarçonné, et légèrement inquiet.

— Tu ne dors pas avec tes chaussettes. Et tu as même les pieds chauds.

Ses orteils viennent tâter les miens pour confirmer. Je ricane, soulagé.

— Ça m'arrive, mais seulement quand je suis seul.

Elle se retourne pour me faire face et plonge son visage contre mon torse. Mes bras se resserrent autour d'elle.

— Tu sens la noix de coco, non ?

— Ah, si. Ma crème hydratante, explique-t-elle.

— J'aime bien.

Ses lèvres s'étirent contre ma peau, je peux donc deviner son sourire. Je dis un peu trop spontanément ce que je pense avec elle, ça sort tout seul. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi naturel avec quelqu'un.

— Dis... tu crois que tu me supporteras encore dans deux jours ?

— Je crois bien que oui, avoue-t-elle.

— Alors, on pourrait prévoir de passer le Nouvel an ensemble ?

— C'est une idée. J'espère être encore là.

Son regard se teinte de tristesse. Ma poitrine se serre à cette idée.

— Je croyais que tu restais toute la semaine ? m'étonné-je en me redressant sur un coude.

— Oui, effectivement, mais... ma sœur aura peut-être besoin de moi plus tôt que prévu. Elle veut avoir une discussion avec mon père, je lui ai promis d'être présente ce jour-là. Ce ne sera pas agréable du tout.

Je la vois grimacer. Une perspective qui n'a pas l'air de la réjouir. Je passe mes doigts sur sa joue, puis dans son cou et dans ses cheveux avant de lui déposer un baiser sur le front.

— Pas de problème. La famille, c'est important.

— Ma sœur, oui. Je ne m'entends plus vraiment avec mes parents. Et ça fait un moment que ça dure.

— Donc, tu n'as pas choisi la France par hasard, hein ? Tu souhaitais t'éloigner ?

— Exactement. Voilà pourquoi j'hésite aussi à rentrer après mes études. Tu vois finalement, ma vraie famille est assez réduite.

Je suis curieux, j'aimerais en savoir plus, mais je n'oublie pas non plus que je ne veux pas que cela ne devienne trop intime entre nous. J'accepte de changer mes règles pour une semaine de vacances, je ne dois pas non plus oublier la raison pour laquelle je me protège autant.

Et elle aussi, au passage. 

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