- puisque Zack a accepté de témoigner sur cette rumeur, on pourra montrer à quel point l'établissement a été défectueux

On venait de rentrer de chez Zack, je suis debout à faire les cents pas tandis que Matthieu est assis sur une des chaises de mon bureau.

- jessica...

- à quel point ils n'ont été d'aucune aide, à quelle point les élèves ne sont que pour eux des...

- jessica !

Matthieu a haussé la voix.

- quoi ?

- est-ce que tu vas bien ?

- bah oui et toi ?

- oui je vais bien mais tu...t'es vraiment sûr de vouloir continuer à être impliqué dans cette affaire

- puisque c'est à moi qu'on a chargé cette affaire évidemment que je veux continuer. Qu'est-ce qui t'arrive on dirait que tu ne veux pas que je continue dans ma lancer.

- je dis juste que...je ne veux pas que tu en face une affaire personnel

Je souffle d'agacement.

- cette affaire est strictement professionnelle, je te le promets

Il hoche la tête.

- si tu le dit

Tyler débarque dans la pièce et quand il nous voit Matthieu et moi je vois bien qu'il hésite à nous dire quelque chose. Finalement, il se résigne et part avec un dossier à la main.

- je ne vois vraiment pas ce que tu lui trouves. Il est arrogant, laid et il ne sait même pas comment se comporter avec toi.

- moi aussi je ne sais pas ce que je lui trouvais

Matthieu me fixe sans rien dire.

- quoi ? Pourquoi tu me regarde comme ça ?

- non rien

- Matthieu !

- c'est juste que...du coup Tyler est quoi pour toi ?

C'est vrai que je ne m'étais pas posé cette question. Vu ce qui c'est  passé aujourd'hui il est clair qu'on ne sera jamais compatible lui et moi.

- je pense que Tyler et moi on ne sera jamais plus que des collègues

- ah ouais, cool alors, dit il en souriant

Il a l'air soulagé et plus détendu.

- enfin je veux dire que c'est bien que tu ne veux pas plus avec lui parce qu'il ne veut clairement pas ton bien et que ça me ferait du mal qu'il te fasse souffrir

Je lui fais un sourire qu'il me rend et je m'approche  de lui pour lui faire un câlin.

- je t'aime Matthieu

- je t'aime aussi jessica

On reste un moment dans les bras de chacun jusque ce qu'il le pose cette question.

- Tyler tu le considère comme un collège comme avec moi

- non toi et moi on est bien plus que des collègues

- ah oui

Je sors de ses bras et lui fais un bisous sur la joue

- oui

Il me fais un sourire franc et on se remet au travail.

Le lendemain, au procès

- ça va Julie ?

- oui et vous ?

- oui ça va et tu peux me tutoyer tu sais

- d'accord

Elle me sourit mais son sourire disparaît quand elle voit Zack entrer dans le tribunal.

- qu'est-ce qu'il fait là ?

- ne t'inquiète pas, il vient juste nous aider

- nous aider à quoi ? À nous faire perdre le procès, il doit partir d'ici

- non il ne partira pas

Elle me regarde comme si elle ne comprenait pas pourquoi.

- je sais pour la rumeur

Elle a les larmes aux yeux. Je ne peux pas m'empêcher de lui faire un câlin.

- tu n'as pas à avoir honte c'est lui qui devrait à avoir honte

- ma mère n'est pas au courant de cette histoire, elle ne doit pas le savoir

- ne t'en fais pas ta mère sera toujours là pour toi, tu seras toujours sa fille

Sa mère vient vers Julie et l'enlace.

- pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

- qu'est-ce que ça aurait changé ?

Sa mère la regarde tristement et la prend à nouveau dans ses bras.

Le juge arrive et nous demande à tous de nous asseoir. La mère de Julie lui fait un bisou avant d'aller s'asseoir et je vois Julie un peu chamboulée.

- le procès peux commencer Mme devilliers c'est à vous

Je me lève.

- j'aimerais amener à la barre M.Milers

Zack se lève et se place à la barre. Il jure sous serment de dire la vérité rien que la vérité.

- Monsieur Milers quelle est votre relation avec ma cliente ?

- c'est ma petite amie

J'entends l'exaspération de Julie derrière mon dos.

- je crois que vous avez mal compris ma question, je ne vous demande pas qu'elle était votre relation avec la cliente mais qu'elle est désormais votre relation avec elle.

- on est... on est amie enfin je l'espère

- et depuis quand est-ce vous passer de petit ami à un simple amie?

- objection votre honneur, pertinence ?

- monsieur le juge j'essaye de déterminer le moment exact dans laquelle ma cliente a été délaissée par l'établissement

- rejetée continuer

- c'était il y a environ deux mois

- et que s'est-il passé il y a deux mois ?

- je...je...j'ai

- qu'avez- vous fait il y a deux mois ?

- j'ai dit à toute l'école que Julie avait des relations sexuelles avec plein de garçons.

Les murmures s'accentuent dans la cours.

- cette rumeur est-elle vrai ?

- non absolument pas

- puisque que tout le lycée était au courant de cette rumeur, pensez vous que l'établissement était au courant aussi ?

- oui j'ai entendu des professeurs en parler et même notre CPE

- ah oui, pouvez vous la pointer du doigt

Il pointe Mme Hocine au fond de la cours.

- c'est madame Hocine notre CPE

- qu'avez vous entendu  dire à propos de cette rumeur ?

- j'allais la voir dans son bureau pour lui demander un renseignement et elle disait que les filles de nos jours étaient de plus en plus faciles, qu'elle ne respectait pas un peu comme Julie Dumont

- je n'ai plus de question

L'avocat de l'équipe adverse se lève et s'avance vers Zack.

- monsieur Milers, pouvez vous nous dire pourquoi vous et Julie avez rompu ?

- je...on se s'entendait plus

- vraiment ? Voici une pièce à conviction montrant monsieur Milers avec Hailey il y a un peu plus de deux mois

On voit Zack et Hailey collés serrés sur l'écran.

- il y a un peu plus de deux mois vous étiez toujours avec Julie je me trompe ?

- oui

- pourtant on vous voit embrasser Hailey sur cette photo

Il appuie sur la télécommande pour montrer la photo.

- oui...enfin Julie et moi on s'était disputés et...

- et vous embrassez la personne qui a harcelé votre « petite amie ». Et aujourd'hui vous témoigner en proclame que le lycée était au courant et n'a pas pris les mesures nécessaires pour la sécurité de Julie. Je ne comprends pas quelles sont vos motivations . Vous apaisez l'esprit parce que vous ne l'avez pas défendu alors qu'elle avait le plus besoin de vous et vous remettez la faute sur votre lycée.

- non ce n'est pas ça je veux que justice soit faite

- oh vraiment ! Vous venez de dire que vous aviez entendu Madame Hocine proférer des injures à Julie mais vous en lançant cette rumeur vous n'en avez pas fait de même ?

- oui je le sais et je le regrette

L'avocat s'assoit et je demande à appeler Madame Hocine à la barre.

- madame Hocine, que pensez vous de ma cliente ?

- comment ça ?

- quelle image avez vous de ma cliente ?

- Julie est une fille très intelligente et calme. Elle a toujours eu des moyennes exceptionnelles et elle était première de la classe.

- et pourtant cette élève aussi incroyable que vous décrivez à été harcelée sous la surveillance du lycée

- vous savez il y a des centaines et des centaines d'élèves on ne peux pas savoir si un élève va bien ou non.

- pourtant monsieur Milers viens de nous raconter une conversation que vous avez eu à propos de Julie...

- il ment

- vraiment ?

Elle baisse les yeux et ne répond pas.

- voici une pièce à conviction de monsieur Tam qui certifie que madame Hocine à dit exactement la même chose que monsieur Milers nous l'a dit précédemment

Le juge lit la feuille et se retourne vers la CPE.

- vous venez de mentir sous serment

- je ...enfin...c'est le directeur il m'a dit de ne rien dire, je voulais pas je vous assure

- j'en ai assez entendu faisons une pause on reprend dans dix minutes

Nous sortons tous et Matthieu me félicite de mon travail sauf que quelque chose ne va pas. Je ne me sens pas bien.

Je vais dans les toilettes des femmes et je respire de plus en plus fort.
Mon cœur bat plus lentement.

Je vais faire une crise de panique.