Chapitre 1 -Rencontre
La lumière...
Elle est aveuglante...
Où suis-je ?
Je me sens bizarre...
Mais je ne devrais pas être ici.
Une voix me sort de mes pensées.
??? – "Hé, réveille-toi !"
Quelqu'un m'appelle.
??? – "Tu as juste à ouvrir les yeux."
Ah bon ?
Je cligne des yeux et finis par les ouvrir lentement. La lumière m'aveugle encore quelques secondes. Puis, peu à peu, la pièce autour de moi prend forme. Les contours flous se dessinent, et je suis surpris par la taille et l'atmosphère étrange de l'endroit. Je me trouve dans une sorte de théâtre immense, un lieu qui pourrait accueillir une foule, mais qui semble tout droit sorti d'un autre monde.
La salle est vaste, avec des murs qui montent si haut que je ne peux en distinguer le sommet. Le plafond, décoré de moulures et de chandeliers poussiéreux, est presque invisible, noyé dans l'obscurité au-dessus. Il y a des rangées de sièges en bois, soigneusement disposées en arc de cercle, mais aucune porte visible, rien qui puisse m'indiquer comment sortir. C'est comme si cet endroit avait été conçu pour emprisonner les âmes, pas pour les libérer. Pas un bruit, sauf mon souffle, et pourtant, je sens des regards sur moi, mais je ne vois personne d'autre.
La voix retentit de nouveau, me tirant de mes pensées. Je tourne lentement la tête vers la source du son.
Une jeune femme se tient là, à quelques pas de moi. Elle est étrange. Ses vêtements sont simples, blancs, tout comme les nôtres, mais ce sont ses bandages qui attirent l'attention. Ils couvrent presque tout son corps, même son œil droit, masquant en partie son visage. Seuls ses cheveux noirs, longs et éparse, tombent autour de son visage pâle. Et ses yeux... son regard me déstabilise. Il est distant, ennuyé, comme si elle n'avait aucune envie d'être ici, mais il y a aussi un éclat de confusion, un flou dans ses prunelles. Elle semble être dans le même état que moi, sans comprendre pourquoi elle est ici.
Je la fixe un instant, hésitant à dire quelque chose, avant de poser la question qui me brûle les lèvres.
Wilfried – "Où suis-je ?"
??? – "Tu es dans un théâtre."
Je fronce les sourcils, ne comprenant pas. D'où je viens, un théâtre ne ressemble en rien à cet endroit.
Je lève les yeux et scrute les alentours. Les détails de la pièce se précisent à chaque instant. C'est comme si le décor prenait forme sous mes yeux, mais de façon trop lente pour me rassurer. Où sont les portes, les fenêtres, tout ce qui pourrait me permettre de comprendre comment je suis arrivé ici ?
Wilfried – "Comment on a atterri là ?"
Melody (c'est elle, apparemment) secoue la tête, l'air lasse.
Melody – "Aucune idée. Il n'y a ni fenêtres, ni portes, ni conduits. Et personne ici n'a d'appareil électronique. C'est comme si on était complètement coupé du monde extérieur."
Je digère l'information. Voilà donc ce que c'est que cet endroit : un lieu clos, une prison. Mais pourquoi sommes-nous ici ? Et surtout, pourquoi ce décor étrange ?
Je prends un moment pour regarder autour de moi. D'autres personnes commencent à se faire entendre. Certains murmurent entre eux, d'autres scrutent les murs à la recherche d'un indice, d'une échappatoire. Tout le monde semble aussi perdu que moi. Je remarque aussi que nous sommes tous habillés de la même manière : des vêtements blancs, simples et immaculés, comme des uniformes. Une sensation de malaise m'envahit. Pourquoi avons-nous tous ces habits identiques ? Est-ce une manière de nous déshumaniser, de nous rendre tous égaux dans cet endroit qui semble défier toute logique ?
Melody – "Il y a un problème ?"
Je sursaute légèrement, la voix de Melody me tirant de mes pensées. Elle me fixe, l'air curieuse.
Wilfried – "Non, rien."
Elle semble me scruter un moment, son regard acéré remarquant la moindre petite hésitation. Un frisson d'inconfort me traverse.
Melody – "Tu semblais perturbé quand tu as regardé nos vêtements, même si c'était à peine perceptible."
Je sens mon cœur s'emballer. Est-ce possible qu'elle ait vu à quel point cela m'a perturbé ? Est-ce que c'est mon visage qui a trahi mon inconfort ?
Wilfried – "Ce n'est rien, ne t'inquiète pas."
Je décide de prendre sur moi, de ne rien laisser paraître. Je veux montrer que je garde le contrôle.
Wilfried – "Au fait, tu t'appelles comment ?"
Melody – "Melody Lockhart, 25 ans. Et toi ?"
Wilfried – "Pascal Okoda Wilfried, 15 ans. Enchanté."
Nous nous serrons la main, un geste banal, mais qui semble d'un coup terriblement formel dans ce lieu étrange. D'une manière ou d'une autre, mon instinct me dit qu'il n'y a aucun danger immédiat. Pourtant, une partie de moi se méfie, me dit que tout cela est bien trop étrange pour être vrai.
Une nouvelle voix retentit alors, interrompant notre conversation.
??? – "Tiens donc, Melody, tu viens nous présenter ton nouvel ami ?"
Un homme blond, aux yeux d'un bleu glacé, s'avance vers nous. Il a l'air de connaître Melody.
??? – "Non mais regarde-moi ça... Tu as attrapé un animal sauvage. Il faudrait le dompter, sans quoi son instinct de survie pourrait te tuer."
Il s'approche de moi d'un air théâtral, un sourire qui semble ironique. Je me sens un peu mal à l'aise sous son regard.
??? – "Je rigole bien sûr, c'est juste que je suis en mauvais termes avec Melody."
Je devine que Melody et lui se connaissent bien, mais l'ambiance entre eux est loin d'être amicale. Plutôt froide, tendue, comme si un conflit sous-jacent pesait lourdement sur leurs échanges.
??? – "Désolé si ma blague est déplacée, mais sache que je n'aime pas voir Melody se lier avec d'autres. J'ai l'impression qu'elle cherche à m'éloigner des autres, mais bon... libre à toi d'être ami avec qui tu veux."
Melody reste calme, presque détachée, mais je perçois une lueur dans ses yeux. Elle semble fatiguée par les provocations de cet homme. Quant à lui, il dégage une malice presque palpable, une curiosité morbide qui me fait instinctivement me méfier.
Melody – "Wilfried, je te déconseille de le suivre, il est..."
??? – "Il est quoi ? Arrogant ? Égoïste ? Chieur de première ?"
Melody soupire, puis reprend d'une voix plus grave.
Melody – "Je dirais plutôt un sociopathe de haut niveau, quelqu'un qui ment ouvertement en adoptant une personnalité qui n'est pas la sienne."
Even (c'est son nom, apparemment) laisse échapper un rire sec.
Even – "Tu sembles décidée à me balancer à chaque fois, hein ? Je suppose que je n'ai pas le choix."
Il parle d'un ton monotone, presque enjoué, mais quelque chose dans sa posture me dit qu'il joue la comédie. Ses mots, tout comme ses gestes, sont chargés de manipulation. Je comprends vite que ni lui ni Melody ne sont des alliés de confiance.
Even – "Dans tous les cas, on se trouve dans un théâtre. Peu importe ce qui va se passer, je parie que cela a un rapport avec le lieu. Et vu qu'il y a différents types de personnes ici, je suis sûr qu'on a tous une raison de notre présence ici."
Je hoche la tête. C'est logique, en un sens. Nous sommes tous là pour une raison. Mais quelle est-elle ? Pourquoi nous avoir réunis ici, dans ce lieu sinistre, comme une pièce d'un puzzle que personne ne comprend encore ? J'imagine que, dans ce silence étrange et lourd, la vérité finira par émerger.
Point de vue extérieur
L'atmosphère dans le théâtre est presque palpable, comme une brume étouffante qui envahit chaque recoin. Pourtant, tous les individus présents dans cette salle ne sont pas ordinaires. Certains préfèrent observer, scrutant l'environnement, espérant un indice. D'autres, comme Melody et Even, tentent de tisser des liens, mais tout semble faussé, comme si leurs relations étaient marquées par des non-dits, des tensions invisibles mais bien présentes.
Ils sont au total 100. Parmi eux, certains semblent plus observateurs, attentifs aux moindre détails, comme Hishida, qui choisit de rester en retrait, observant la scène d'un œil attentif. Il a bien compris qu'il n'y a rien à gagner en cherchant des réponses immédiates. Comme tout le monde, il se résigne à attendre, à observer et à espérer que quelque chose se passe. Hishida connaît quelques-uns des autres, comme Melody et Even, mais leurs relations sont loin d'être amicales. En fait, on pourrait presque dire qu'ils se côtoient sans se comprendre, comme deux éléments distincts d'un même puzzle dont les pièces ne s'emboîtent pas. En fin de compte, Hishida est seul, tout comme chacun d'entre nous, ici, dans cette vaste pièce déserte.
Le théâtre, bien que silencieux et figé, semble respirer de façon presque imperceptible, comme s'il attendait lui aussi que quelque chose se produise. Les sièges sont vides, les rideaux fermés, l'air est lourd de mystère. Le sol, recouvert d'un tapis épais et usé, émet un léger grincement sous chaque pas. L'espace semble presque trop grand pour les personnes qui y sont, comme si la pièce elle-même cherchait à nous englober et à nous avaler dans ses ténèbres. C'est un endroit qui n'appartient ni au monde réel, ni à l'imaginaire. Il est à la fois là et ailleurs, figé dans un temps qui ne semble pas exister.
PDV Wilfried
Des murmures se lèvent sporadiquement parmi le groupe de personnes. Ils essaient de s'adapter à cet environnement, mais la tension est palpable. Chacun semble être dans sa propre tête, observant, analysant les autres tout en cherchant désespérément une sortie. Parfois, des éclats de voix se font entendre, mais ils sont étouffés par l'écho de la salle vide. Une illusion de normalité flotte ici, mais tout le monde ressent que quelque chose de grave est à l'œuvre.
Je me tourne à nouveau vers Melody. Malgré son calme extérieur, il est évident qu'elle est elle aussi perturbée. Elle observe, scrute, analyse, tout en restant silencieuse, perdue dans ses pensées. Même son regard semble distant, comme si elle essayait de se protéger, de s'isoler mentalement de cet endroit étrange. Son regard croise le mien brièvement, et un léger frisson me parcourt le dos. Elle sait quelque chose, c'est évident. Peut-être pas tout, mais elle semble avoir une idée plus claire de la situation que moi.
Je m'approche d'elle et prends une grande inspiration avant de lui poser une nouvelle question.
Wilfried – "Tu crois qu'on est ici pour une raison particulière ?"
Elle me regarde, semblant peser mes mots avant de répondre d'une voix calme, presque froide.
Melody – "Je ne sais pas encore, mais tout ceci semble avoir un but. Un but qu'on ne comprend pas encore."
Je hoche la tête, pensif. Elle a raison. Rien dans cet endroit ne semble être le fruit du hasard. Nous sommes ici pour une raison, mais laquelle ? Et pourquoi nous avoir tous réunis ici, dans ce lieu hors du temps ?
D'un autre côté, Even, qui observait notre échange, s'avance brusquement vers nous. Il a ce regard calculateur, un sourire moqueur sur les lèvres.
Even – "Vous êtes vraiment drôles à vous poser des questions. Vous croyez vraiment que vous allez comprendre quoi que ce soit ici ? C'est un jeu, un simple jeu, et vous en faites tous une montagne."
Je le fixe, énervé par son attitude, mais je n'ai pas envie de me laisser emporter. Melody, elle, ne semble même pas réagir, comme si elle s'attendait à ce genre de remarque.
Melody – "Tu te trompes, Even. Ce n'est pas un jeu. Ce n'est pas aussi simple que tu veux le faire croire."
Mais Even, loin de se laisser démonter, sourit encore plus largement, un sourire froid et dérangeant.
Even – "Oh, vraiment ? Et pourquoi pas ? Parce qu'on est dans un théâtre ? Vous pensez que ça a un sens profond ? Non, c'est juste une scène, un décor. Ce que nous faisons ici, ce n'est qu'une question de survie. Le reste, c'est des détails."
Je le regarde, mes pensées tourbillonnant. Il a peut-être raison sur un point : nous sommes ici, et la seule chose qui compte pour l'instant, c'est comment sortir de ce piège. Mais ce qu'il dit ne m'apaise pas. Il y a quelque chose de sinistre dans ses paroles. Comme s'il savait déjà ce qui allait se passer et qu'il essayait de nous manipuler pour qu'on l'accepte sans poser de questions.
Melody semble agacée par la réponse d'Even, mais elle garde son calme. Elle me fait signe de ne pas répondre. Une fois de plus, je me dis qu'elle sait plus de choses que je ne le pensais. Elle n'est pas du genre à perdre son temps avec des provocations inutiles.
Wilfried – "On ne peut pas continuer à rester là à rien faire."
Je cherche des yeux quelque chose qui pourrait me donner un indice sur la suite des événements, mais la salle semble figée, figée dans un temps qui n'existe pas.
Melody – "Je sais, mais nous devons attendre. C'est tout ce qu'on peut faire pour le moment."
Even – "Attendre, encore attendre. C'est le seul choix qui nous reste. Tout est déjà décidé."
Je m'éloigne de lui, sentant que sa présence me dérange de plus en plus. Ce qu'il dit résonne dans ma tête, mais je ne peux m'empêcher de penser qu'il a tort. Rien n'est décidé. Nous avons encore notre libre arbitre. Du moins, je l'espère.
Le silence s'installe de nouveau. Les autres commencent à se disperser, certains se regroupent, d'autres restent seuls. Tous semblent attendre la même chose : une réponse, un signe, quelque chose qui briserait l'immobilité de cet endroit. L'idée que nous sommes tous ici pour une raison devient de plus en plus évidente, mais cette raison m'échappe encore.
Je ne peux m'empêcher de penser que tout cela n'est qu'une illusion. Que si nous restons là à attendre sans rien faire, nous allons perdre notre chance. Quelque chose me dit qu'agir, et non attendre, pourrait être la seule façon de sortir de ce piège.
Mais comment agir dans un lieu comme celui-ci, où tout semble conçu pour nous retenir, pour nous emprisonner ?
Les heures passent, et le sentiment d'oppression devient de plus en plus lourd. Je crois que nous sommes tous dans une même situation, tous à la merci de quelque chose que nous ne comprenons pas encore. Et le théâtre, ce lieu étrange et silencieux, semble n'attendre que notre prochain mouvement.
Alors que je m'installe dans un coin, mon esprit commence à formuler des théories, à chercher des pistes. Mais le temps me semble figé, et une question persiste : quelle est la véritable nature de ce théâtre ?
4o mini
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