One shot : Conflit

« Non mais tu n'as pas honte de louper l'entraînement, gamine ! »

Elle était là, assise sur le banc, croisant nonchalamment les jambes. Elle leva les yeux vers Livaï. Ses cheveux court brun foncé tombèrent dans son cou. Encore une fois, le caporal-chef fut troublé en rencontrant ses prunelles bleu clair. Elle sourit, candide.

« Bonjour, Livaï.

- Parle avec respect à tes supérieurs !

- Je ne vois pas ce que ça changerait », dit-elle en se levant.

Livaï s'approcha dangereusement. À quelques centimètres d'elle, il lui dit, tranchant : « Ça change que tu ne te prendra pas de raclée. »

Son sourire innocent avait quelque chose d'insolant. Elle se rapprocha un peu plus, et ils se retrouvèrent presque nez-à-nez.

« Tente donc, Livaï. »

Il pissa ses yeux gris, et ses prunelles parurent encore plus perçante. Il faisait peur, mais Emily n'avait pas peur. Elle n'avait plus peur de rien, à présent.

« Tu ne vas plus pouvoir t'assoir pendant des semaines.

- J'ai hâte.

- Ne joue pas à ce petit jeu. »

Elle rit et recula légèrement. La fossette gauche de son sourire était plus marquée que la droite. C'était toujours aussi ravissant.

« Je ne joue à aucun jeu. C'est toi qui est fou.

- Je ne suis pas fou », gronda-t-il en s'approchant à nouveau.

Elle recula au même rythme, levant les mains en gage d'innocence, même si son sourcil était haussé : « Ce n'est pas de ma faute.

- Si, c'est l'est.

- Vous ne pouvez pas me frapper !

- On va bien voir. »

Elle l'esquiva en filant sur le côté. Son sourire avait disparu, et son regard était douloureux. Elle recula à nouveau, jusqu'à se cogner contre un arbre. Elle grimaça légèrement, mais se reconcentra sur le soldat le plus fort de l'humanité qui arrivait vers elle, la victoire dans son regard tranchant.

« Allons, Livaï. Arrête ça, tu veux. »

Il plaqua une main contre le tronc, lui bloquant le passage. Emily ne semblait pas effrayé, et seulement une tristesse infinie modelait les fins traits de son visage.

« Sinon, quoi ?

- Moi aussi je t'aime. »

Il resta silencieux. Une larme coula sur la joue de la jeune femme et elle l'essuya vivement d'un revers de manche. Sa voix était brisée lorsqu'elle parla à nouveau : « Moi aussi, je t'aime. Ce n'est pas de ma faute si... »

Il restait silencieux.

« S'il-te-plait, arrête... »

Il restait silencieux.

« Pourquoi fais-tu la statue ? Livaï... Il faut que tu me laisse partir. Je n'ai pas le choix...

- On a toujours le choix. »

Elle eut un sanglot en souriant. Elle secoua la tête : « Pas là. »

Il se tut à nouveau, resta de marbre alors qu'elle pleurait. Elle ne voulait pas sourire ? Le sourire était mieux. C'était laid, le désespoir.

« Il aurait fallu s'y prendre avant... trouver le courage... Mais c'est beaucoup trop tard, n'est-ce pas ? »

Elle frotta beaucoup trop fort ses yeux : ses paupières étaient rouges et gonflées lorsqu'elle releva ses iris claires vers lui. Mais elle souriait. Elle était belle. Sa voix était cassante lorsqu'elle lui dit : « Je t'aime. Je t'aime tellement... »

Il s'approcha un peu. Il souffla « Est-ce que je peux... t'embrasser ?

- Livaï ? »

Il se retourna en sursaut. Hanji le regardait avec des grands yeux de chouette, un livre ouvert tenu à une main. Elle devait se promener dans le parc de la caserne.

« À qui tu parle ? » demanda-t-elle.

Puis elle sembla comprendre quelque chose, parce que ses sourcils se tordirent tristement. Elle était stupide. Elle ne comprenait rien du tout. Livaï jeta un coup d'oeil au tronc. Il n'y avait personne. Il n'y aurait plus jamais personne. Il se redressa dignement et fit volteface. Quand il passa devant sa camarade d'armes, il lui répondit sombrement : « À personne. »

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top