1 - Réveil agréable
Trois semaines plus tard...
Nina
Mes paupières ne demandent qu'à se soulever, mes yeux à s'ouvrir, mais mon corps souhaite profiter encore un peu de la tiédeur du lit douillet dans lequel j'ai passé une nuit extraordinaire.
Oh mon Dieu ! Rien que d'y repenser mon abdomen se contracte et une sensation de chaleur envahit mon bas-ventre. Je me tourne délicatement vers celui qui m'a fait me sentir, en moins de vingt-quatre heures, plus femme que tous mes amants réunis. Vingt-quatre, c'est aussi mon âge. On peut donc légitimement supposer que je ne suis pas novice en la matière, et l'on aurait raison ! Sauf qu'il me suffit de dresser seulement les doigts d'une main pour comptabiliser mes relations sexuelles. Mais aucune de cette intensité, je m'en souviendrais !
Ça y est, je suis à présent tournée de son côté, là où le matelas s'affaisse légèrement et, par conséquent, me rapproche un peu plus du mec qui m'a procuré tellement de plaisir : le sexy Nathan. Le restaurant était magique, mais la nuit l'était plus encore. C'est certain, cet homme sait y faire pour envoyer une fille au septième ciel... deux fois... trois... peut-être quatre ?!? J'ai perdu le fil et je m'en fiche.
Je ne suis pas comptable. Je m'imagine alors coiffée d'un chignon bien serré, une calculatrice à la main, et pourquoi pas une baguette en bois – bref je m'égare comme d'habitude. Je respire un bon coup, histoire de reprendre mes esprits, et me décide enfin à reluquer le responsable de mon dysfonctionnement mémoriel.
Il est là, avec sa tignasse brune ébouriffée sur l'oreiller, il me fixe de son regard bleu azur, puis je devine, par un léger plissement au coin de ses yeux, avant même de voir son sourire, qu'il plane autant que moi. Whaaa, le pied ! Lui c'est sûr, c'est la bonne pioche de MB.Y !!
— Salut Princesse, bien dormi ?
"Princesse", c'est trop mignon, j'adore ! J'espère qu'il continuera dans nos prochains tchats.
— Mouais... j'ai l'impression qu'on a fait un peu plus qu'une grasse matinée, non ? demandé-je, légèrement intimidée.
Il étire ses bras au-dessus de sa tête, ses mains se rejoignent et ses poings se serrent, faisant gonfler des biceps ciselés. Sournoisement, le drap glisse au niveau de son ventre, de son nombril très exactement, attirant mon regard tel un aimant sur ses abdominaux bien dessinés – oh, la vache ! Une légère ligne de poils sombres et gracieux descend jusqu'à... j'imagine jusqu'à son sexe.
Mais pourquoi ai-je insisté pour éteindre la lumière cette nuit ?! J'y tenais, la pudeur de la première fois, sans doute. Mais là, cette vision apolloniesque – d'accord ça ne se dit pas et alors ? – ouvre mon appétit. Lumière ou pas, je passe instinctivement ma langue sur mes lèvres et sens à nouveau une chaleur électriser ma féminité. J'ai conscience qu'une nuit, ce ne sera jamais assez !
Nathan éclate d'un rire profond et rocailleux – un son grave, tel que je l'avais fantasmé – puis me balance en rejetant le drap pour se lever :
— Je vois que tu as faim. Tu trouveras la douche dans la salle de bain derrière la tête de lit. Habille toi, puis rejoins moi dans la cuisine, je descends te préparer un petit-déjeuner de...
Quoi ? On ne va pas remettre ça !?
Il jette un rapide coup d'œil vers le radio réveil, puis un large sourire éblouit son visage de brun ténébreux.
— Petit déj de quatorze heures, ça fait bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé !
Il enfile prestement un bas de jogging gris et un T-shirt, puis quitte la chambre pieds nus.
Punaise, il est quatorze heures et mon train est à quinze heures vingt-cinq ! Salle de bain à côté, douche express, mon sac marin avec mes rechanges, des vêtements cool – hors de question que je remette ma robe de soirée et mes talons aiguilles, je suis maline j'avais tout prévu –, mais d'abord, consulter mon téléphone. J'avais promis à ma colocataire, en l'occurrence ma chère et tendre petite sœur Élise, que je l'appellerais dès mon réveil. Mince ça craint, elle doit être morte d'inquiétude.
Il faut dire que quand j'ai quitté Bordeaux hier pour ce rendez-vous sur Paris, Élise était loin d'être rassurée. Elle a beau avoir deux ans de moins que moi, elle se la joue un peu deuxième maman, et tous les arguments que j'ai avancés sur le quai de la gare n'ont pas réussi à la calmer. C'est vrai, ça fait des semaines – douze semaines et trois jours, pour être précise – que je tchatte avec Nathan. Ça a collé direct et, franchement, je ne regrette pas de m'être lancée– oh non pas du tout –, mais là, pas le temps de savourer, j'ai un train à prendre !
J'allume mon portable et une avalanche de SMS, appels, notifications Instagram, WhatsApp et mêmes sites d'infos se cumulent les unes sur les autres. J'en ai des dizaines, ma main tremble, il s'est forcément passé quelque chose de grave.
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