Par deux fois, il faillit y avoir un meurtre. Lors de la première, c'est quand Béa se mit à chantonner la Grenade. Elle avait entendu dire par une de ses amies que c'était le meilleur moyen de se sortir une chanson qu'elle avait dans la tête. Jerry menaça de la laisser sur la prochaine aire d'autoroute, comme Kiki, le chiot qui pissait partout un bon matin de Juillet juste avant de partir en vacances en Italie.

La deuxième fois, on était presque arrivé, si bien que Jerry avait finit par lui donner l'adresse. La conductrice pila quand elle aperçu un couple de hérissons sur la route. Notre défenseur des animaux se rappela soudain à quel point un animal écrasé pouvait être une chose horrible. Elle sortit donc en trombe de la voiture pour déplacer les deux bestioles inconsciente, avant de finir son gel hydroalcoolique parce qu'elle avait touché de la terre. Pendant ce temps, le copilote avait réussi à retrouver son téléphone qui était tombé entre les sièges, était devenu croyant en s'apercevant que l'écran n'avait pas été fissuré au moment du choc, et avait mis les warning oubliés juste avant qu'une voiture les doubles à une vitesse largement supérieure à celle autorisée. Béa en profita pour faire un doigt d'honneur et insulter le chauffard, mais il était déjà loin.

Elle ne remarqua pas les feux d'avertissements, qui restèrent allumer jusqu'à la fin du trajet. Ils étaient arrivés devant une belle maison qui semblait plus à sa place en Provence, avec ses volets bleus et son mur blanc.

« Du jardin, on peut voir l'océan, » ajouta Jerry, fier de sa trouvaille.

Elle ne l'écoutait pas, émerveillée par le paysage qui s'étendait devant elle. « Et il y a une piscine ? » murmura-t-elle.

Il haussa les épaules, laissant sous entendre qu'il était impossible pour une maison en Province de ne pas en avoir une. Ils garèrent la voiture dans un jardin peuplés de plantes merveilleuses, et Béa eut l'impression de se retrouver au paradis. Elle voulait tout voir, tout sentir, tout toucher, même ce qui s'avérait être un figuier de barbarie. Elle hurla tout son soul pendant que Jerry la conduisit en urgence dans la cuisine pour lui passer la main sous l'eau froide, mais aussi pour retirer les épines.

« T'as bien une pince à épiler sur toi ? » demanda-t-il.

Elle ne lui répondit pas, comme pour lui faire comprendre que la réponse était évidente, et lui passa directement le précieux instrument. L'extraction dura bien cinq bonne minutes, mais finalement il s'épongea le front, satisfait. « Comme quoi je n'aurais pas dû arrêter médecine.

- T'as fait médecine ? » répéta-t-elle. Il acquiesça, sans pour autant oser lui dire qu'il avait arrêté au bout d'un semestre, et que le seul souvenir qu'il gardait de cette période est d'avoir été pendu la tête en bas, à demi-nu et complètement torché.

« Dans ce cas, je te nomme référent si il nous arrive le moindre problème, » s'exclama-t-elle avec un clin d'œil.