6. Le Coup de Feu

Il ne mit pas longtemps à réfléchir. Au pire, il n'était pas vraiment obligé d'honorer sa part du marché une fois sur place, si ? Elle avait toujours sa voiture et pourrait rentrer chez elle, ce n'était pas vraiment de la non-assistance à personne en danger. « D'accord, accepta-t-il avec un léger sourire. Puis-je emprunter ta douche ?

- Il est vraiment accro, » pensa-t-elle.

Elle se souvint de la question et ajouta : « Si on doit passer plusieurs heures dans un espace confiné, ce n'est effectivement pas du luxe. »

Il sourit vaguement avant d'entrer dans la salle de bain, se déshabilla et finit par entrer dans la douche. L'eau froide le fit frissonner, et il sentit tous ses muscles se contracter. Par réflexe, il tourna le robinet, et fut ébouillanté une vingtaine de secondes plus tard. La vapeur d'eau l'environnait, ne laissant de la vue de son corps d'homme, au sommet de sa beauté du fait de sa jeunesse - précieux présent que la nature cruelle nous prête avec une brièveté désolante – qu'une silhouette déjà parfaite.

C'était presque une habitude pour lui, un sentiment inconscient que quelque chose se répétait, comme si un auteur reprenait très exactement le même paragraphe lu trois chapitres plus haut. En même temps, il y avait l'inédit, cette idée saugrenue de partir en Province. C'était presque des vacances pour lui – et déjà il imaginait les balades en VTT dans une nature sauvage, débarrassé des tracas de la vie citadine.

Comble du bonheur, il constata que ce changement de programme pourrait lui permettre d'éviter à se justifier auprès de ses collègues, pour son absence inopinée. Il eut un peu honte, en se disant qu'il avait passé l'âge des méchantes cuites le faisant louper une demi-journée de travail, et oublia de suite.

Il s'habilla avec ses vêtements de la veille, regrettant l'impossibilité à mettre des vêtements propres. De fait, il s'aperçut qu'il lui était impossible de partir sans chercher au moins son chargeur. Il repensa à Béa, comment lui faire accepter ce changement de programme ? Il ouvrit en grand la porte de la salle de bain avant d'avoir enfilé sa chemise, dans l'espoir que son corps athlétique lui serve d'avocat.

Son orgueil de mâle alpha allant cinq fois par semaine à la salle de sports fût touché en plein cœur, lorsqu'il s'aperçut qu'elle ne le regardait même pas. Le lit avait été transformé en un champ de bataille qui ferait passer Verdun pour un jardinet ordonné. S'entassaient pêle-mêle habits, chaussures, maquillages, livres, médicaments, stylo, appareils électroniques divers dont un tamagotchi rouge et deux raquettes de tennis. La propriétaire avait manifestement espoir de tout faire rentrer dans une petite valise cabine, ce qui à moins d'avoir les pouvoirs de Mary Poppins, semblait impossible à Jerry.

« Je peux t'aider ? » demanda-t-il et sans attendre la réponse, il prit un jean posé devant lui, faisant tomber un objet en métal qui s'alluma instantanément. Elle rougit en récupérant un canard rose vif.

« Je ne veux aucun commentaire, cracha-t-elle. »

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