Chapitre 9 ~ Harry
Je cours dans l'allée, je rentre a l'intérieur de ma maison et cours encore dans les escaliers pour aller jusque dans ma chambre sans glisser ne serait-ce qu'une fois. C'est un exploit venant de moi qui suis assez maladroit et me retrouve quelque fois sur les fesses sans avoir compris ce qui m'arrivait. Je sors le costume de mon dressing que j'avais déjà préparé, le pose sur mon lit et file sous la douche en quatrième vitesse. Hors de question de sentir le rat mort alors que Louis va débarquer d'ici peu.
J'ai à peine le temps de sortir de la salle de bain que mon interphone sonne. Je descends alors pour ouvrir le portail à Louis qui s'avance dans son véhicule lentement et se gare devant l'entrée.
J'ouvre la porte, l'observe alors qu'il monte les marches et s'arrête devant moi. Mes yeux le détaillent un instant, il est magnifique, ce costume noir lui va à ravir. Il me fixe quelques secondes dans les yeux mais je vois son regard descendre sur mon corps puis remonter de nouveau et je le salue avec un sourire parce que je suis heureux de le voir enfin.
-Oh euh... Salut hum ... Harry... Je... je suis trop en avance ? Tu veux que je t'attende dans la voiture, je ...
- Non entre.
Et à l'instant où je vois ses joues s'empourprer je me rends compte que dans mon empressement de le voir, je n'ai qu'une serviette autour des hanches... Je ne sais plus où me mettre, moi qui affiche toujours un air si sûr de moi, si je pouvais aller me cacher dans un trou de souris je le ferai sur le champs.
-Désolé je viens juste de rentrer et je sors de la douche, mais fais comme chez toi... Je vais m'habiller. Ce sera plus présentable....
-Oui hum ok. Prends ton temps.
Je n'ose plus le regarder et remonte dans ma chambre pour me calmer un peu. Je referme la porte et plaque mon dos contre celle ci en me cachant le visage de mes mains. Son regard sur moi a quelque peu embrasé les sens ainsi que mon esprit lubrique ... Il faut que je ralentisse les battements de mon cœur avant de faire une attaque. Il faut avouer qu'il ne me facilite pas la tâche en étant terriblement sexy dans son costume et sa barbe naissante.
Mon cerveau me rappelle à l'ordre, « Harry arrête de penser à son côté sexy et sauvage, respire et pense à autre chose... pense à autre chose... » je veux bien mais comment je fais ?
J'expire un grand coup en fermant les yeux une seconde et retourne dans la salle de bain pour finir de me préparer.
Je me sèche le corps avec la serviette et prends le nécessaire afin de me sécher les cheveux. A cet instant je suis heureux de les avoir couper il y a quelques mois parce que ça ne me prendra pas trop de temps. Je me coiffe, ajoute une noix de gel et repars dans la chambre pour m'habiller. J'attrape ma chemise noire et enfile mon costume noir également. Je regarde mon reflet dans le miroir et j'en suis satisfait. Je replace une de mes mèches correctement et descends rejoindre mon invité.
Louis est assis sur le canapé, son téléphone entre les mains et se relève quand il me voit arriver.
-Whaou... un costume noir, moi qui croyais que tu n'aimais pas le conventionnel et que tu voulais qu'on te remarque.
-J'avais envie d'être un peu soft ce soir et puis ça change, non?
-Oui, ça change pas mal. Ça te va très bien. Tu es prêt? On y va?
-Oui, je prends juste mes clefs et c'est bon.
Sur le trajet, je parle de ma journée à Louis, de ce satané journaliste qui a joué au con avec moi. Louis approuve totalement les gentillesses que j'ai dit à ce gros abruti juste avant de partir de l'interview. Il m'avoue qu'il aurait sûrement fait la même chose s'il avait été à ma place, peut être même pire. Nous arrivons à la soirée et bien sûr tout le gratin y est déjà... Il y a aussi quelques photographes et des paparazzi cachés un peu plus loin. Nous saluons les personnes que nous connaissons. Je présente Louis aux rares personnes qu'il ne connait pas et nous allons vers le buffet parce que je n'ai pas eu le temps de manger. Louis se sert un verre d'alcool pendant que je mange et nous continuons de parler de nos journées. Je profite un peu de lui parce que sa présence et son rire m'ont terriblement manqué aujourd'hui.
Mais bien sûr comme tout bon moment passé avec lui, quelqu'un vient nous déranger et ce quelqu'un est mon abruti d'ex... enfin ce qui y ressemble. Cody s'avance vers nous avec un immense sourire. Il s'approche de moi, interrompant notre discussion en passant son bras autour de ma taille et en m'embrassant la joue. Mon regard s'est planté dans celui de Louis, je ne veux pas qu'il pense que je suis avec cet abruti congénital, mais il ne semble pas comprendre mon regard.
-Harry, je suis si heureux que tu sois là.
-Cody....
Je me dégage de son bras et mets une distance entre nous. Louis qui se trouve en face de moi, a effacé toutes traces de son sourire et a fermé son visage à toutes expressions. Son regard s'est assombri quand ses yeux sont passés sur notre intrus puis sur moi. Je ne veux pas qu'il s'imagine que lui et moi soyons quelque chose alors je m'empresse de faire les présentations.
-Louis, hum... je te présente Cody Fern, un ... ami.
Je vois Cody faire une grimace et Louis affiché un demi sourire, probablement un peu forcé quand il lui tend la main pour le saluer.
-Enchanté, Louis Tomlinson.
Ils se serrent la main et je vois Cody faire une légère grimace de douleur.
-Je te connais, j'ai eu des échos de toi, enfin par le biais de la presse, déclare Cody avec un air méprisant.
-Ah... pas les meilleurs je suppose.
-Je ne sais pas trop. A toi de me le dire, il parait que tu n'aimes pas les gays.
-Cody! Ca suffit.
-C'est rien Harry. Moi par contre je n'ai jamais entendu parler de toi. Tu es quoi? Une doublure lumière non?
-Non je suis acteur, comme Harry.
-Ohhh alors je n'ai pas du voir tes films.
-Cody tourne dans des séries principalement. On s'est rencontré comme ça d'ailleurs.
-Je vois. Bon je vous laisse parler entre "acteurs" alors, j'ai vu une amie en rentrant, je vais aller la saluer. A tout à l'heure Harry. Cody... à une prochaine.
Louis part en direction opposée d'où nous sommes. Je me tourne vers Cody et l'assassine du regard.
-Putain, mais il me semblait avoir été clair avec toi. Arrêtes de me toucher en public ou même de venir me parler.
-Harry, tu ne réponds pas à mes messages, je m'inquiétais pour toi.
Je m'approche le plus près possible de lui et pose mon index sur son torse. Je le fixe droit dans les yeux.
-C'est la dernière fois que je te le dis, ok? On n'est pas ensemble toi et moi. Tout au plus tu as été un plan cul, tu comprends? Alors fous moi la paix.
-Mais je...
-Je ne veux plus te voir, tu le comprends ça?
Je repose l'assiette à moitié remplie que je tenais encore. Il m'a coupé l'appétit. Je pars dans la direction que Louis a emprunté quelques minutes auparavant pour essayer de le rattraper. C'est avec lui que je veux passer ma soirée. Je suis tellement en colère contre Cody qui a brisé la bulle où nous nous étions réfugiés Louis et moi. J'avais envie de lui hurler dessus, de lui faire regretter d'être venu nous déranger mais je suis en société alors je ne l'ai pas fait, ce qui ne m'empêche pas de bouillir de l'intérieur.
Je vois Louis au loin parler avec une jeune femme brune. Il lui sourit et la prend dans ses bras pour lui offrir un câlin. Ils ont l'air de se connaitre, elle lui touche le bras tout en rigolant. Je n'aime pas ça... Qu'est ce qu'elle veut cette garce à mon Louis? Je m'avance vers eux, je ne suis qu'à quelques mètres mais je suis intercepté par la présidente de l'association pour laquelle je suis le parrain. Je me vois obligé de rester un peu avec elle puisque le but de la soirée est de récolter des fonds et que j'ai promis d'aider. Louis part avec cette jeune femme toujours avec un immense sourire aux lèvres, un vrai sourire qui monte jusqu'à ses yeux... Il ne semble pas m'avoir vu et mon coeur se serre tout comme mes poings. Il s'éloigne encore plus, se fond dans la foule et je ne le vois plus. Merde! Putain mais c'est qui cette fille? Je ne suis pas de nature violente ou à m'emporter, mais là sur le coup, j'ai juste envie de lui faire manger sa queue de cheval.
Je passe ma soirée, seul, à faire des sourires pour que des gens fortunés donnent un peu de leur si précieux argent pour aider des enfants hospitalisés. Je n'ai plus vu Louis depuis qu'il est parti avec cette fille et je n'ai plus croisé Cody non plus.
J'arrive enfin à m'éclipser au bout de deux heures de papotages incessants entre diverses célébrités présentes. Je pars me rafraichir aux toilettes. J'ai besoin de respirer et surtout de m'éloigner de ces gens un instant... Je me passe de l'eau sur le visage alors que j'entends quelqu'un vomir dans l'une des cabines. Je m'avance et frappe trois petits coups à la porte.
-Hum... Excusez moi, ça va là dedans?
-Ouais....
Je reconnais cette voix.
-Louis, c'est toi?
Il tire la chasse d'eau, déverrouille le loquet en râlant. Il ouvre enfin la porte et me lance un regard embrumé mais surtout glacial.
-Qu'est ce que tu fais là toi? Y a pas ta sangsue avec toi?
Franchement je le trouve sans gênes de me sortir ça alors que c'est lui qui est parti aux bras d'une femme avec qui il a surement passé un bon moment comparé à moi. Mais une fois de plus je garde mes pensées pour moi et me contente de lui répondre calmement.
-Je suis venu aux toilettes pour respirer un peu, et toi? T'es malade?
-On va dire ça...
Il est affalé contre la porte de la cabine des toilettes et agite une bouteille vide en regardant le fond comme s'il n'avait pas remarqué qu'elle était déjà vide.
-T'es bourré?
-Bravo Sherlock!
-Viens, je te ramène.
-Non va avec ton pot de colle d'acteur de mes deux. Moi, je me débrouille tout seul.
-Louis, t'arrive même pas à tenir debout tout seul et tu crois que tu vas pouvoir rentrer chez toi comme ça?
-Je t'emmerde Harry, je fais ce que je veux.
Je me pince l'arrête du nez.
-Oui si tu veux, mais pour l'instant tu vas me donner les clés de ta voiture et je vais te ramener chez toi. C'est non négociable Louis.
Il me défit du regard pendant quelques instants. Une lueur passe dans le bleu de ses yeux et je n'arrive pas à la déchiffrer. Il me perturbe parce que j'aimerais savoir ce qu'il pense à cet instant mais il n'est vraisemblablement pas prêt à me le dire. Je tends la main vers lui pour qu'il comprenne que je ne plaisante pas. Je ne veux pas le laisser seul dans un tel état. Il souffle, s'avance vers moi en titubant et en se retenant comme il peut à la cabine. Il se plante à quelques centimètres de moi et affiche un air de dédain.
-T'as qu'à les prendre si tu les veux.
J'écarquille les yeux, je suis abasourdi par sa réponse. Je ne pense pas qu'il m'aurait dit ça en étant sobre, quoique c'est bien du Tomlinson ça. Je ne me laisse pas démonter et lui offre un immense sourire en posant mes mains sur sa taille. Il devait sûrement penser que je ne le ferai pas parce que je sens son corps se crisper à mon geste. Je laisse mes doigts glisser le long de ses hanches à la recherche de ses poches. Je me faufile à l'intérieur et attrape le trousseau de clés qui se cachait dans sa poche gauche. Je frôle sa cuisse du bout des doigts, j'en profite un peu. Je les retire et les balance devant son nez avec un air triomphant.
-Je les ai, maintenant on s'en va.
Je commence à reculer pour me retourner mais sa main agrippe ma veste. J'attrape la bouteille vide qu'il tient dans son autre main et la pose sur le rebord d'un lavabo. Ses yeux qui me fixent d'une manière particulière, sont rouges, sans doute dû à son absorption importante d'alcool. Il ne tient plus debout alors je passe mon bras autour de sa taille et nous sortons ensemble des toilettes.
Nous partons sur le parking en évitant le plus possible toutes personnes susceptibles de venir nous parler. Je ne dis au revoir à aucun des dirigeants de l'association. Ce n'est pas poli, mais sur le moment tout ça m'est bien égal. J'appuie sur le bouton pour déverrouiller la voiture et essaye tant bien que mal d'assoir Louis à la place du passager. Il se laisse faire et heureusement pour moi parce que je ne me voyais pas me battre avec lui... Pas après m'être déjà énervé en début de soirée conte l'autre abruti. Je suis épuisé par toute cette journée de fou que j'ai eu et je n'ai pas besoin qu'il en rajoute lui aussi une couche. Je monte du coté conducteur, recule un peu le siège qui était trop près du volant pour moi et me tourne vers Louis afin de lui boucler sa ceinture. Je démarre la voiture et un doute me vient.
-Louis, je ne connais pas ton adresse. Louis?
Mais ce dernier s'est endormi, la tête posée sur la vitre et la bouche à moitié ouverte d'où sort un ronflement. Me voila bien....
Ma tête échoue sur le volant. Je souffle et décide de rentrer à la seule adresse que je connaisse, la mienne.
Le trajet se déroule tranquillement, il est tard et il n'y a pas grand monde sur la route. Je me gare devant chez moi et coupe le moteur. Je vérifie que mon portail automatique se referme et tente de réveiller Louis. Seuls des grognements sortent de sa bouche, suivis de paroles incompréhensibles...
Je sors de la voiture et vais ouvrir ma porte. Je redescends les quelques marches et vais chercher le boulet qui ne se réveille toujours pas. Je le sors comme je peux en le secouant un peu mais pas trop pour éviter qu'il ne me vomisse dessus et en lui disant que je vais l'amener chez moi même si je pense que dans son état il ne doit rien comprendre à ce que je débite.
Je passe mon bras autour de sa taille et fait passer le sien autour de mes épaules pour qu'il marche avec moi. Je ne m'imagine pas le porter telle une princesse non plus. Il laisse tout son poids sur moi et on ne dirait pas mais il pèse un peu quand même le bougre. Il marmonne des choses mais je ne comprends toujours rien.
Nous arrivons péniblement à l'entrée et heureusement pour moi, j'ai une chambre d'amis au rez de chaussée qui me sert lorsque je ne suis pas en état de monter l'étage. J'ouvre la porte et dépose Louis sur le lit, ou plutôt je l'y laisse tomber. Je souffle un grand coup et m'affaire à lui ôter ses chaussures. J'attrape une couverture dans le placard sans faire de bruit, que je pose sur lui mais au moment où je la lui remonte sur le torse, ses mains agrippent les miennes et ses yeux s'entrouvrent légèrement.
-Me laisse pas seul...
Mon cœur se serre à ses mots et je ne suis pas sûr qu'il s'adresse à moi, il doit rêver...ou croire que je suis une autre personne... peut être même cette fille avec qui il a passé la soirée.
-Je serai juste à l'étage si tu as besoin.
-Non, ne me laisse pas seul...reste avec moi Harry, s'il te plait.
Je ferme les yeux un instant, j'ai l'impression que mon coeur va sortir de ma poitrine tellement il bat fort. Ma respiration se saccade et mon corps en tremble légèrement... C'est bien à moi qu'il s'adresse et non pas à cette fille ou à quelqu'un d'autre.
-D'accord.
Ses mains se desserrent des miennes, ses yeux se referment lentement. Je retire ma veste de costume, mes chaussures, je défais les premiers boutons de ma chemise et fais le tour du lit deux places. Je relève la couverture et me glisse à coté de Louis, le cœur battant à tout rompre dans ma cage thoracique.
J'ai à peine le temps de m'allonger qu'il vient se lover contre moi en passant son bras sur mon ventre et sa jambe sur les miennes. Je passe le mien sous sa tête et je me demande comment je vais faire pour dormir avec lui dans mes bras... Je suis tellement nerveux quand il est auprès de moi et là c'est encore pire.
Sa respiration se calme et j'entends de légers ronflements. Je tourne le visage vers le sien, respire son odeur et détaille ses traits. Il est tellement beau quand il est comme ça, apaisé et calme. Je caresse ses cheveux du bout des doigts, qui sont d'une douceur affolante. Je pose mon autre main sur la sienne et entrelace nos doigts.
-Je suis là, Lou. Dors bien.
Il se resserre encore plus contre moi et je suis bien. Sa chaleur m'apaise, son odeur m'enveloppe, sa douceur me donne des frissons. Je suis heureux d'être avec lui, je me sens à ma place dans ses bras. Je sais que c'est un peu profiter de lui puisqu'il n'est pas dans son état normal mais je ne m'en veux pas de le faire, parce que je suis de plus en plus amoureux de lui. C'est une certitude absolue.
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