CHAPITRE 84
5 Janvier 2024
Pam est rentrée sur Séoul avec Young-sun le 29 Décembre. Elle est restée avec lui jusqu'au réveillon de la Saint-Sylvestre. Elle a réussi à contacter le hacker de Mapo pour régler définitivement leur souci de reconstitution faciale. Avec Young-sun, ils ont essayé de réfléchir à cette histoire de bébé. Il existe deux options possibles : soit, les meurtriers ont volé la Shinjin, et donc le bébé avec, soit, il s'agit de leur propre enfant... Dans tous les cas, c'est vraiment horrible. Pauvre gosse.
Le 2 Janvier, Pam a retrouvé Sang-kyu, Harin et son stage. Elle a instauré une règle avec Young-sun : ne pas montrer qu'ils sont en couple. Du moins, pas pour le moment... Elle craint que ça instaure une ambiance différente à la Vieille Bâtisse... La vie reprend normalement son cours.
— J'ai une mauvaise nouvelle, annonce le docteur Kang en toquant à la porte alors que Pam était en train de dicter un rapport à Young-sun.
Les deux ont relevé leur tête en même temps pour écouter le vieil homme.
— L'expert vient de m'appeler. Ils ont sous-estimé le passage de la tempête... En conséquence, plusieurs de leurs équipements sont tombés en panne. Je n'ai pas tout compris, mais tout est hors service. Plusieurs données ont été perdues. Y compris celles concernant notre cold case. On ne saura pas tout de suite à quoi ressemblait les deux victimes.
Pam sent que Young-sun lui jette un regard furtif. Elle se sent mal pour le docteur Kang. C'est un peu comme lui planter un couteau dans le dos... Toutes ces semaines de dur labeur pour que dalle. Mais c'était ça ou... Non, elle ne veut même pas imaginer les conséquences si les portraits étaient sortis.
— Oh mon dieu... Et pour l'enquête alors ? questionne-t-elle.
Elle espère que ça ne sonne pas trop hypocrite.
— Le lieutenant Jung m'a dit qu'elle est suspendue pour le moment. Il n'a pas vraiment tort. Il y a pleins d'autres affaires en cours. Un cold case, ce n'est jamais simple.
— Je suis désolé, seonsaengnim, s'excuse Young-sun.
Lui, au contraire, à l'air vraiment sincère. Pam espère qu'il ne va pas lui poser de questions.
— Oh, ce n'est pas ta faute, voyons ! Cette fichue tempête... peste le docteur Kang en secouant la tête.
Pam fait une moue. Elle est rongée par la culpabilité. Le docteur Kang se redresse et s'apprête à partir, mais il s'arrête dans son élan en fixant intensément Young-sun. Un sourire se dessine sur ses lèvres.
— Tes vacances t'ont fait du bien, Youngsun-a ? Tu m'as l'air en pleine forme.
Il pose ensuite son regard sur Pam.
— Vous vous êtes réconciliés, n'est-ce pas ? La dernière fois que je vous ai vu, vous étiez en froid... Mais là, ça a l'air d'aller... Ça me fait plaisir !
Pam déglutit.
— Oh, euh... Vous savez, une discussion autour d'un bon café et le tour est joué ! déclare-t-elle, nerveuse.
— Je n'en doute pas, conclut le docteur en fermant lentement la porte sans restreindre son sourire.
Les yeux de Pam ne quittent pas la porte fermée. Elle finit par se racler la gorge, prête à dicter la suite à Young-sun mais...
— Il a deviné pour nous deux, chuchote-t-il.
— Mais non, répond Pam en fronçant des sourcils.
Young-sun lève les yeux vers elle.
— Il m'a connu quand j'étais son élève en fac de médecine. Il me connaît par cœur.
— Mais, c'est pas possible... On se tenait côte à côte, sans rien faire.
— Peut-être qu'il le sait depuis qu'on a repris le boulot...
Pam plisse des yeux. Elle pose une main contrariée sur sa hanche sans lâcher son copain des yeux.
— Qu'est-ce que t'as fait ?
— Rien ! Je t'assure...
C'est sûrement leur langage corporel. Pam est un livre ouvert à elle toute seule, mais elle a fait attention. Ou alors, ça vient de Young-sun. Par moment, elle le surprend en train de la fixer amoureusement ou de sourire comme un idiot dès qu'elle ouvre la bouche. Et si le docteur Kang l'avait aussi remarqué ? Si en fait, tout le monde l'avait remarqué ? Pourtant, Sang-kyu ne lui a rien dit... Et s'il avait vu quelque chose, il lui aurait reproché aussitôt. Son ami est du genre possessif.
— Mh... Peu importe, c'est pas grave, lâche-t-elle en caressant doucement l'arrière de son crâne.
Elle adore la texture des cheveux de Young-sun. Quand ils s'embrassent, elle adore les toucher. Elle pourrait le faire pendant des heures. Young-sun la regarde intensément. Elle arrête aussitôt de lui caresser les cheveux. Elle connait ce regard. Il veut l'embrasser. Mais ce n'est pas le lieu pour.
— Viens par là, murmure-t-il en attrapant doucement sa hanche et en commençant à la rapprocher de lui pour qu'elle vienne s'asseoir sur ses genoux.
Elle pose sa main libre sur son épaule pour le retenir.
— Non, pas ici.
— Quoi ? Je n'ai rien fait encore !
— Mon œil ! Je commence à te connaître aussi.
D'un mouvement vif, il la fait asseoir sur ses genoux et étreint sa taille en souriant.
— Il ne fallait pas me toucher les cheveux.
Surprise par ce mouvement, Pam en a lâché le dossier au sol. Note à elle-même : les cheveux de son petit ami sont désormais une zone érogène. Young-sun se rapproche dangereusement de ses lèvres. Pam recule son dos pour qu'il ne les atteigne pas.
— Non, vraiment pas...
— Pourquoi ? demande-t-il en fronçant des sourcils à son tour.
— C'est pas vraiment le lieu idéal pour se peloter... Au milieu des morts, ça me refroidit vite, tu vois... Enfin... Sans mauvais jeu de mots.
En réaction, Young-sun se fige et se recule d'un air pensif. Il se racle la gorge.
— Maintenant que tu le dis...
— Noona ! appelle Sang-kyu.
Dans un mouvement de panique, Pam se recule trop vite et tombe des genoux de Young-sun. Ses fesses touchent le sol au moment où la porte s'ouvre en grand. Elle a affreusement mal, mais elle doit taire cette douleur pour éviter tout soupçon. Young-sun s'est figé en tendant une main vers elle.
— Mais qu'est-ce que tu fais par terre ? questionne Sang-kyu en se rapprochant et en la redressant.
Il jette un regard froid à Young-sun.
— Vous ne pouviez pas l'aider au lieu de rester planté là, à la regarder ?
Pam bascule sur le côté pour s'assoir et commence à regrouper les papiers du dossier éparpillés sur le sol.
— Oh non, le dossier est tombé... Quelle maladroite !
— Maladroite ? T'es vraiment cinglée ! Allons travailler un peu sur le montage, indique son ami.
Il prend son bras, pour la relever, et la tire en dehors du bureau de Young-sun. Pam lui jette un rapide regard désolé avant que la porte ne se referme une seconde fois.
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