CHAPITRE 76
16h27
La préparation du repas s'accorde en harmonie avec les chansons de Noël que Pam a allumé sur la télévision. Elle n'a pas abandonné son sourire depuis qu'elle est arrivée. Elle est très enjouée d'être ici et voir Young-sun aussi apaisé la soulage. Parfois, du coin de l'œil, elle le surprend en train de la fixer intensément.
Les verrines d'apéritifs sont prêtes et maintenant, ils terminent les entrées. Pam fait souvent gouter les préparations à Young-sun pour voir s'il apprécie ou pas... Et le jeune docteur semble adorer la cuisine occidentale ! Le feu de bois se mélange aux différentes odeurs. Après avoir vérifié la cuisson de la dinde, Pam observe de loin la cheminée en marbre trônant dans le salon.
— J'adore les cheminées anciennes de ce genre. Vous avez cette maison depuis longtemps ?
— Depuis plus de dix ans... Je viens ici me ressourcer, de temps en temps, quand...
— Quand vous avez besoin de faire un break ?
Young-sun lâche un léger rire. Pam fait une moue et pose son couteau. Elle frotte ses mains contre son pantalon.
— Alors... J'ai bouleversé votre petit coin de tranquillité ?
— Non pas du tout ! Ce n'est pas ce que je voulais dire, panique Young-sun.
Elle sourit en coin et prend le plateau pour jeter les épluchures de légumes dans la poubelle. Quand elle revient, elle nettoie la table.
— Je suis comme vous, déclare-t-elle.
Il hausse ses sourcils en la regardant. Elle enchaîne pour ne pas le stresser davantage.
— Je suis orpheline.
— Sérieusement ? Vous ne l'avez jamais mentionné auparavant...
Elle acquiesce.
— J'ai eu ma bourse d'études grâce à des associations. À Noël, on n'avait aucun cadeau et nos repas se composaient principalement de soupe. Je me souviens qu'il faisait toujours froid pendant la période de Noël dans les dortoirs. Les matins, j'avais du mal à marcher à cause de mes pieds gelés.
— Je suis désolé pour vous, mademoiselle Cosson... C'est injuste.
Elle redresse la tête et hausse les épaules.
— Je pourrais vous dire la même chose mais... C'est comme ça, Youngsun-shi. C'était déjà écrit et on ne pouvait rien y faire. Tout s'est décidé avant notre naissance. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut effacer ou modifier selon notre volonté. Mais, ne vous inquiétez pas. Comme le disait un certain Albus Dumbledore, « ce qui compte, ce n'est pas la naissance, mais ce que l'on devient. »
— Je ne suis pas si sûr de ça, souffle-t-il en s'asseyant sur l'une des chaises.
Pam penche légèrement la tête sur le côté pour l'observer.
— Malgré tout ce que vous avez pu dire ou faire, Youngsun-shi, vous n'êtes pas une mauvaise personne.
Le regard du jeune docteur est planté dans le vide. Pam avale sa salive.
— Vous savez... Les animaux sont pareils. Ils sont agressifs quand ils ont peur.
Il redresse la tête pour la regarder. Ses sourcils sont froncés. Il semble décontenancé.
— Pardon ?
Elle se racle la gorge et retire son tablier à la va-vite. Pourquoi a-t-elle lâché ça ? Elle est stupide !
— On a bien avancé pour le repas de ce soir ! Je peux utiliser votre salle de bain ? Je vais me laver et me changer, comme ça, ce sera fait.
Il se lève de sa chaise et hoche la tête.
— Euh... Oui... C'est la dernière porte au fond à droite. Vous trouverez des serviettes dans le placard du bas, indique-t-il.
Elle se baisse pour saisir une valise et se tourne pour regarder de bas en haut le jeune docteur.
— Est-ce que vous allez rester habillé ainsi ?
— Eh bien...
— C'est la fête... Faites honneur à votre premier vrai Noël !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top