CHAPITRE 70
30 Novembre 2023
La pièce est plongée dans un silence reposant. Pam bouquine au chaud dans son lit. Quelque chose au coin de son œil la déconcentre de sa lecture. En levant son nez, elle aperçoit des petites boules noires se mouvoir sur les draps. Elle tourne alors la tête pour regarder vers la grande fenêtre. Oh. Il neige !
Elle pose son bouquin sur le côté et soulève ses draps. Elle pivote en grimaçant et pose ses pieds sur le sol froid. Elle attend quelques secondes et se lève difficilement. Elle se rattrape au mur puis elle le lâche pour s'avancer vers le paysage. Ses yeux suivent le chemin des flocons. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Ce sont les premières neiges de l'année.
La porte s'ouvre soudainement.
— Ah, j'en étais sûre ! On ne peut pas la laisser deux secondes toute seule ! gronde Harin.
Elle entre dans la chambre de l'hôpital, telle une tempête, et retire son manteau. Sang-kyu arrive derrière elle avec deux sacs de nourritures à emporter.
— Pam-Pam ! Pourquoi tu t'es levée ? C'est dangereux !
Elle la force à s'assoir dans le lit. Pam soupire.
— J'ai vu qu'il neigeait, j'ai trouvé ça beau.
Harin remet correctement la couverture sur ses jambes. Pam hausse un sourcil.
— Je ne suis pas en sucre, Harin... Et je sors demain !
Harin serre la couverture et la regarde droit dans les yeux.
— Tu as été défenestrée contre une vitrine. Tu as eu de la chance de ne pas mourir sur le coup !
Sang-kyu n'a rien dit depuis leur arrivée. Il se contente de déballer les sacs et de poser les plats sur la petite table. Pam plisse les yeux. Elle observe Harin, puis encore Sang-kyu, et à nouveau Harin.
— Il vous en a parlé. N'est-ce pas ? Je parle de Young-sun.
Sang-kyu se fige. Harin se contente de la regarder avec de grands yeux ronds.
— Ils vous envoient pour me dissuader, devine la jeune Française.
— Pam-Pam.... Tu peux lire dans les pensées depuis ton agression, maintenant ?
Pam lâche un petit grognement.
— Ça se lit sur vos visages !
Sang-kyu se lève pour les regarder toutes les deux.
— Noona, tu peux comprendre... On s'inquiète pour toi ! Peut-être que hyung a raison.
« Hyung » ? Il ne lui fait plus la gueule ?
— Sang-kyu, on est dessus depuis Septembre, on ne peut pas arrêter comme ça ! La mort est un très bon sujet. Et j'apprends des choses intéressantes !
— Je n'ai pas envie de marquer au début du reportage « À la mémoire de Paméla Cosson ». Ce serait au-dessus de mes forces !
Pam secoue la tête. Cela arrangerait bien Sang-kyu de recommencer ailleurs. Il flippe rien qu'en entrant dans le hall d'accueil.
— Pam-Pam... Tu n'as qu'à te concentrer sur le métier d'enquêteurs, propose Harin.
— Mais ce n'est pas un métier incompris ! La plupart des gamins d'aujourd'hui rêvent de le devenir.
— Et pourquoi pas travailler sur le sujet des cold case ? Celle que tu fais en ce moment ? Cette affaire date, d'après ce que j'ai compris, tous les assassins doivent être morts à l'heure qu'il est. Tu ne courras aucun danger.
— Mais ce serait du hors-sujet, Harin.
Son amie lance un regard à Sang-kyu. Il hausse les épaules.
— Tu sais à quel point elle est têtue, dit-il.
Harin revient vers elle.
— L'article qui va avec le reportage, tu n'as qu'à écrire dessus et...
— Non !
Ils sursautent tous les deux. Pam se racle la gorge.
— C'est que, c'est...
Ils la dévisagent, attendant une réponse pour qu'elle ne passe pas pour une folle. Mais Pam finit par secouer encore une fois la tête.
— Non, rien....
Elle joue nerveusement avec les draps.
— Bon, ce n'est pas tout, mais je suis affamé, insiste Sang-kyu en leur donnant chacun un plat.
Pam observe ses amis manger silencieusement. Elle fait une moue et tourne la tête pour regarder la neige tomber. Si seulement ils savaient...
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