CHAPITRE 67
28 Novembre 2023
— T'es sûre que c'est par là ? L'endroit est vraiment glauque, informe Pam.
— C'est fait exprès pour repousser les curieux, répond Harin en passant au-dessus d'un vieux sac-poubelle.
— On dirait que c'est abandonné.
— Je t'assure que non !
— Comment il peut avoir Internet ici ?
— Il est trop fort, écoutes.
Harin n'hésite pas à entrer dans un bâtiment. On dirait qu'elle est déjà venue ici plusieurs fois. Pam a rencontré le hacker de Mapo à une seule occasion. Il était directement venu sur place. Dès que Pam a montré les photos à Harin, elle lui a tout de suite suggéré d'aller voir le hacker pour qu'il découvre à qui appartient le numéro. Pam en aurait bien parlé au lieutenant Jung, mais elle ne sait pas du tout qui se cache derrière cette nouvelle histoire. Si c'est lié à son enquête off avec Young-sun, ils pourraient tous les deux avoir des problèmes... Donc, le hacker reste la solution la plus envisageable.
Elles arrivent devant un rideau rouge. Deux types hyper baraqués les attendent. Pam est impressionnée. Harin leur fait signe et traverse le rideau sans difficulté. Pam l'imite. De l'autre côté, elle découvre une grande salle plongée dans le noir avec des câbles et des écrans partout. Elle fait attention où elle met les pieds. Une capuche noire apparaît devant elles.
— Harin ! Tu es venue avec ta copine, cette fois-ci ?
— Cette fois-ci, répète Pam en lançant un regard suspicieux à Harin.
— Elle se fait harceler par un malade, on a besoin de ton aide, enchaîne son amie.
Le hacker baisse sa capuche. Pam trouve qu'il n'a pas changé physiquement.
— Sacré matos, félicite-t-elle.
— Merci.
— Si les flics te trouvent un jour, tu vas faire comment ?
— Pourquoi, tu comptes me dénoncer ?
Harin fait barrage entre les deux.
— Ce que Pam veut gentiment te faire comprendre, c'est qu'elle s'inquiète pour toi.
— Je n'ai pas besoin de baby-sitter, lâche-t-il en s'éloignant vers ses écrans.
C'est vrai, il est beaucoup plus jeune qu'elles.
— Sors ton portable, souffle Harin en tendant sa main vers Pam.
Elle lui donne sans hésiter. Harin le tend ensuite au hacker.
— On veut juste que tu nous sortes un nom. On a essayé d'appeler ce matin, mais ça ne marchait pas.
Il prend le portable de Pam et le branche sur quelque chose. Il pianote sur son clavier en regardant ses écrans. Pam espère qu'il ne mettra pas de la merde dans son portable ou qu'il ne volera pas ses données.
— Ce type m'a suivi et ensuite, il m'a envoyé des photos.
— Ce type ?
— Y'a qu'un mec pour faire ça.
— Quel cliché.
Pam se racle la gorge.
— Ça va couter combien ?
— Cadeau de la maison puisque tu connais Harin et que tu as été cool avec moi la dernière fois.
Il lâche un soupir.
— Votre « type » est intelligent, le numéro n'est plus attribué.
— Est-ce que tu peux retracer l'ancien contrat téléphonique ? interroge Pam.
Il secoue la tête.
— Non, c'est un téléphone prépayé.
— Ils le font avec des smartphones maintenant ?
— Oui, de plus en plus.
Pam fait la moue en lâchant un soupir.
— Quelle merde...
— Je pourrais demander à l'un de mes gars de surveiller tes arrières, propose le hacker en tournant son siège vers elle.
Pam secoue la tête.
— Non, c'est risqué. Pour résumer, je fais un stage dans une morgue et on bosse souvent avec des enquêteurs. Ils le verront sans aucun doute.
— Une morgue ? Le délire !
Quel étrange personnage...
— Merci de ton aide quand même, dit-elle en reprenant son portable.
— Si t'as besoin un jour, pour tes enquêtes, fais-moi signe, dit-il.
Elle acquiesce silencieusement et repart avec Harin. Le taxi les attend encore au début du chemin qu'elles ont emprunté quelques minutes auparavant.
— Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? demande son amie.
— Il faut que je récupère un truc dans le bureau de Young-sun. Je dois continuer une enquête en cours.
— Toute seule ? Ce n'est pas prudent. Tu devrais faire attention... Ce type semble être partout.
— T'inquiètes pas. Je suis plus résistante que j'en ai l'air... Je connais les pièges à éviter !
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