CHAPITRE 41

31 Octobre 2023

— C'est impossible, vous délirez, mademoiselle Cosson ! soupire le lieutenant Moon.

— Donc vous allez abandonner cette piste, comme ça, alors que je travaille dessus depuis presque deux semaines ?

— Une fraude à l'assurance, des pots-de-vin, de la corruption au sein de l'Église... Et puis quoi encore ?

Il jette brutalement les documents, que Pam avait préparés soigneusement, sur son bureau. Pam lui tient tête malgré tout. Elle n'aime pas ce lieutenant. À côté, le lieutenant Baek est un putain d'ange.

— Vous avez fouillé chez le Père Ahn au moins ? Vous avez trouvé la montre ?

— On n'a rien trouvé. Il vit comme vous et moi, si ce n'est dans des conditions plus précaires.

Pam roule des yeux.

— Mais je ne l'ai pas inventé cette montre ! Le docteur Kwan l'a vu aussi. C'est la preuve qu'il se fout de nous !

Le lieutenant secoue la tête. Son visage commence à virer au rouge.

— Et chez les autres prêtres ? Vous avez regardé aussi ? continue Pam.

— Mademoiselle Cosson, la discussion est close ! C'est une fausse piste.

— Ben voyons ! Il y a plusieurs grosses têtes derrière cette histoire, c'est obligé !

Il claque ses mains contre son bureau. Un objet tombe au sol dans un fracas et il ne quitte pas l'étudiante des yeux.

— Ça suffit ! Vous n'allez pas m'apprendre mon métier ! J'ai le mien et vous avez le vôtre, ça s'arrête là. À moins que vous vouliez être bannie de tous les commissariats de cette ville pour vos futures enquêtes ?

— Non.

Il se penche vers elle.

— Alors, disparaissez avant que je ne change d'avis, peste-t-il.

Son haleine sent le café. Pam serre la mâchoire et l'anse de son sac à main. Elle prend une grande inspiration et se retourne. Elle ouvre la porte, traverse les couloirs et quitte le commissariat. Elle entre dans la voiture de Young-sun en claquant violemment la portière. 

— Doucement, ma voiture ne vous a rien fait.

— Ils sont complètement abrutis ! Comment ils ont eu leur diplôme, sérieusement ?

— Mademoiselle Cosson !

Elle se tourne vers lui.

— Mais c'est la vérité ! Je suis pourtant certaine de mon coup ! Ils ont élaboré un plan. Les fausses victimes, les faux criminels... Il faut juste trouver comment tout ce petit monde, y compris l'assurance, a été payé sans prendre l'argent des réparations.

— Mais si le lieutenant vous a dit d'arrêter, vous devez arrêter... Ne faites rien de stupide.

Elle hausse ses sourcils, vexée.

— Ce n'est pas vous qui disiez « résolvons des affaires ensemble » ? Où est passé cet état d'esprit ? Vous savez que j'ai raison et pourtant, vous ne voulez pas prendre de risques... Vous n'en prenez jamais !

— Je tiens à mon travail. Et vous, vous devriez tenir à votre liberté... Il faut faire les choses correctement.

Elle se colle à son siège d'un air agacé. Elle croise les bras contre sa poitrine.

— Ce lieutenant Moon est borné. Si ça se trouve, le lieutenant est aussi dans le coup... Si ça se trouve, c'est lui qui couvre les faux criminels... Oh mon dieu ! Imaginez !

— Ne dites pas n'importe quoi et calmez-vous. On va trouver quelque chose.

Elle lui lance un regard noir.

— Très bien, dites-moi et je me calmerai.

Il ouvre la bouche, mais se ravise. Puis, il secoue la tête.

— Je ne peux pas inventer en deux secondes, finit-il par dire.

— Donc, vous n'avez aucune autre solution.

— Pour l'instant non, mais si...

— OK, j'ai compris, coupe-t-elle.

Elle ouvre la portière et sort de la voiture. Young-sun se penche pour l'interpeller.

— Qu'est-ce que vous faites ? Revenez dans la voiture !

— Je vais me débrouiller toute seule, comme d'habitude.

Elle claque la portière et s'éloigne. Elle entend Young-sun ouvrir sa portière et sortir.

— Mademoiselle Cosson !

Elle ignore ses appels et continue son chemin sans s'arrêter. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top