CHAPITRE 39
18 Octobre 2023
— Pourquoi tu as cet air étrange sur le visage ?
— Hyung, ne t'inquiètes pas ! Une bouteille de soju, Ajumma. Tiens, Hyung ! Santé !
— Ya. C'est quoi ce plan ?
— Tu es vif, Yae. Je vais rencontrer Mary aujourd'hui !
— Alors, je n'ai rien à faire ici.
— Ya, attends ! Elle amène une amie avec elle.
Ces paroles résonnent dans la tête de Young-sun. Cela fait déjà dix bonnes minutes qu'il se tient debout face à un café, un établissement vendant des boissons chaudes. Ce café, en fait. Le même que dans son cauchemar. Son sac bandoulière pend à son épaule. Les images de son cauchemar n'arrêtent pas de défiler dans sa tête. C'est là où tout commence. Comment est-ce possible ? Comment se fait-il que cet endroit existe pour de vrai ? Il n'était jamais venu ici auparavant. Quand il se tourne, le parc, l'hôtel au fond... Tout est là. Non, il est déjà venu ici. C'est obligé. Sinon... Comment aurait-il pu imaginer tous ces détails ? Il a une boule dans son estomac.
Il sursaute quand quelqu'un toque contre la vitrine du café. Il se retourne et il découvre Pam. Elle secoue la tête et se dirige vers la porte pour l'ouvrir. Une clochette sonne au-dessus de cette dernière. C'est exactement le même son irritant. Un frisson parcourt le corps de Young-sun et il sent que les poils de ses bras se redressent. Pam se cale contre l'encadrement de la porte et croise les bras contre sa poitrine, un sourcil blond haussé.
— Qu'est-ce que vous faites planter là ? Je vous attends.
— Comment vous avez eu l'adresse ? interroge Young-sun sèchement.
Pam le juge de haut en bas, les sourcils froncés. Elle secoue encore la tête et lui sourit avant de se retourner et de le laisser entrer, comme si c'était chez elle.
— C'est le prêtre qui m'a dit de venir ici. Ça ne vous plait pas ?
La jeune femme s'avance dans la salle et se rapproche d'une table. Elle s'y assoit. Young-sun s'arrête un moment pour observer l'endroit. C'est exactement le même, mais à la place, il y a des meubles modernes et les clients sont habillés de manière contemporaine. Pam lui lance des regards interrogateurs. Il s'assoit à son tour à la table et pose son sac à ses pieds.
— Vous êtes déjà venu ici ? sonde-t-elle.
— Non.
— On dirait pourtant.
Il ne répond rien. Elle tapote des doigts sur la table et cherche le ou la propriétaire du regard.
— Je vous ai commandé un café, mais je pense que vous allez prendre du thé comme notre invité, vous avez l'air trop nerveux.
— Non, ce ne sera pas nécessaire.
Elle se tourne vers lui.
— Vous êtes sûr ?
— Oui.
— Bien, comme vous voudrez.
Elle sort de son sac à main un bloc-notes et un stylo. Il pousse un léger rire... Qui ressemble plus à un soupir exaspéré.
— Vous apportez ça partout avec vous.
— Évidemment, c'est mon travail.
Elle lui lance un autre regard indescriptible. Il décide de changer de conversation pour éviter de la vexer.
— En fait, comment vous avez contacté le prêtre ?
— Je suis allée voir le lieutenant Moon.
— Vous êtes allée au commissariat ?
— Bah oui, je n'allais pas me rendre jusqu'à son domicile privé ! Je ne suis pas folle à ce point.
Il soupire.
— Je vous ai déjà dit de ne pas le faire, vous n'avez pas d'autorisation pour faire ce genre de choses.
— Tout est OK, c'est un ami du lieutenant Jung. Il m'a fait entrer dans les coulisses.
— Et il vous a donné le contact d'une victime, comme ça ?
Elle sourit en coin.
— Je lui ai dit que je voulais écrire un papier sur la religion chrétienne à Séoul.
Il est sous le choc. Comment peut-elle mentir aussi facilement quand ça concerne des enquêtes criminelles ? Ce n'est pas un jeu.
— Sinon, on ne serait pas là, ajoute-t-elle.
Il secoue la tête.
— OK, et c'est quoi votre plan ?
— Un nouvel interrogatoire mais... Plus cool et moins judiciaire.
— Mademoiselle Cosson...
Elle se redresse et prend un air sérieux.
— Chut, chut, il arrive, murmure-t-elle.
Le cœur de Young-sun s'emballe. Il joue nerveusement avec des serviettes posées sur la table. Pam perd son sourire et secoue la tête.
— Je plaisantais... Je voulais vous faire une blague. Vous êtes vraiment tendu, ma parole.
— Je ne trouve pas ça drôle !
Il aimerait partir et la laisser en plan, mais... Il ne se sent pas capable de le faire. Il ne peut pas la laisser toute seule dans cette ville de fous.
— Je m'excuse... Je pensais que ça allait vous détendre.
— N'essayez plus de le faire.
Elle fait une moue.
— Vous allez donc refuser ma proposition ?
Il relève la tête pour la regarder.
— Comment ça ? Quelle proposition ?
Elle fouille dans son sac à main et en sort en flyer. Elle le fait glisser le long de la table jusqu'à lui.
— Mon école organise une soirée Halloween. On peut inviter une personne en plus si on veut. J'ai songé à vous. Je pensais que... Pour une fois... Vous pourriez vous amuser et vous détendre.
— La fête des morts... Vraiment ? dit-il en haussant un sourcil.
Il la sent gênée. Mais elle ne baisse pas les bras pour autant.
— Il y aura de la musique, de la danse, des petits jeux... Une petite fête quoi.
— Non merci. Pour moi, cette fête, c'est déjà tous les jours.
Elle le fixe un instant avant de reprendre son flyer lentement d'un air triste
— Vous avez raison. En fait... Je ne vous vois pas du tout danser sur le rythme de Thriller.
La clochette de la porte d'entrée sonne au même instant.
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