CHAPITRE 17
25 Septembre 2023
Young-sun sort de ses pensées et regrette amèrement son geste. Il aurait dû la retenir dès qu'elle a prononcé ces paroles... Mais il était tellement en colère contre lui-même – il ne sait pas pourquoi d'ailleurs – qu'il a roulé pendant presque cinq kilomètres sans s'arrêter. Il a fini par faire demi-tour à un embranchement désert. Il espère que rien de grave ne lui soit arrivé... Ses phares illuminent la route et il la trouve à peine trois minutes plus tard. Il se gare sur le côté et sort du fourgon. Elle marche en reniflant. Il l'entend de sa position. Et, elle a l'air gelée. Il regarde de gauche à droite avant de traverser la route pour la rejoindre de l'autre côté en courant. Heureusement que les phares les éclairent. Il pose sa main sur son bras.
— Mademoiselle Cosson...
Elle réussit à le pousser fortement malgré sa petite taille.
— Kkeojyeo, lâche-t-elle froidement.
Puis, elle continue son chemin, toujours en reniflant. Il l'observe marcher de dos, impuissant. Il ne peut pas blâmer son impolitesse. Il l'a bien mérité, mais il ne sait pas quoi faire. Il pose ses mains sur ses hanches en regardant le sol. Il se redresse ensuite et se met à la suivre.
— Où vous pensez aller comme ça ? Ne soyez pas ridicule, montez dans le fourgon !
Elle l'ignore et trace son chemin dans le froid. Elle va bientôt sortir de la lumière.
— Mademoiselle Cosson ! appelle-t-il.
Il se rapproche à nouveau et pose sa main sur son épaule. Mais elle se retourne et le repousse. Il aperçoit des larmes sur ses joues... Et ça le choc. Il ne sait pas pourquoi, mais son corps s'immobilise dans la nuit.
— Qu'est-ce que je vous ai fait au juste ? lâche Pam.
— Pardon... ?
Il est surpris.
— Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter toute votre haine ? Depuis que je suis arrivée, vous avez tout de suite mis un mur entre nous. Vous pensez que je ne vous ai pas vu lors de la signature des différents contrats ?
Il déglutit.
— Je ne vous déteste pas...
— Jinjja ? souffle-t-elle, très irritée.
Elle secoue la tête.
— Vous mentez très mal... Docteur Kwan.
Elle se retourne pour marcher, mais cette fois-ci, il fait barrage en se mettant face à elle.
— Je ne voulais pas vous jeter dehors... Je ne vous ferai jamais de mal. Jamais.
— Vous l'avez fait pourtant. Écartez-vous.
— Non !
Elle sursaute et le regarde de bas en haut comme s'il était un fou sorti tout droit de l'asile sans chaussures.
— Je... Je suis désolé, souffle-t-il.
Il croit voir son visage s'adoucir. Il déglutit à nouveau.
— Je m'excuse, mademoiselle Cosson. Je n'aurais pas dû faire ça.
Elle croise les bras contre sa poitrine et regarde ailleurs.
— Je ne sais pas pourquoi vous êtes comme ça. C'est fatiguant... Je suis fatiguée d'essayer de vous comprendre.
— On pourrait aussi parler de vous...
Elle remonte son regard vers lui, un sourcil haussé.
— Pardon ?
Il déglutit. Ce n'est pas très malin de la provoquer juste après ses excuses.
— Je veux dire... Je ne suis pas le seul en tort. Vous ne vous rendez pas compte ? Vous me provoquez à longueur de journée. Vous dites parfois des choses insensées ou blessantes. Comment je dois réagir à votre avis ?
Elle secoue la tête et regarde encore ailleurs. Après quelques secondes, elle prend une grande inspiration. Elle vient planter son regard dans le sien.
— C'est vrai que j'ai aussi mes torts. Je suis maladroite, alors, mes provocations, je suppose que c'est ma manière d'entrer en contact avec vous, d'essayer d'attirer votre attention... J'ai l'impression que c'est la seule chose qui marche, vous voyez ? La preuve...
Ils ne se quittent pas des yeux l'un l'autre... Comme s'ils tentaient de lire dans les pensées de chacun. Pam fait une légère moue. Elle regarde le sol un instant, gratte son pied gauche contre le goudron, avant de relever la tête.
— Bref...Je m'excuse aussi, dit-elle d'un air gêné.
Elle ne le lâche pas du regard, et pour la première fois, depuis longtemps, il laisse un sourire se dessiner sur ses lèvres. Il aperçoit de la surprise dans les yeux vairons de Pam.
Il se lâche un peu trop ce soir...
— Je ne vais pas vous le cacher, mademoiselle Cosson, vous êtes un mystère pour moi.
Elle roule des yeux et sourit faiblement. Elle est apparemment trop fatiguée pour réagir à cette révélation.
— Alors... On fait une trêve ? propose-t-il.
Il voit son sourcil blond se hausser.
— Une trêve ?
— Une longue journée nous attend. Je pense que ce serait mieux pour nous deux.
— Je comprends.
Il tend alors sa main vers elle. Pam l'observe longuement, avant de la saisir et de la serrer en le regardant droit dans les yeux.
— OK. Mais dans ce cas, ne me jetez plus jamais dehors.
— Entendu.
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"Kkeojyeo" est la traduction de « va te faire foutre / dégage »
"Jinjja" est la traduction de « vraiment »
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