CHAPITRE 105

22 Janvier 2024

Pam borde correctement les draps de Young-sun au moment où une personne toque à la porte. Pam se tourne vers cette dernière.

— Oui ?

La porte s'ouvre et la tête de Harin apparaît.

— C'est nous... Tu ne vas pas nous jeter dehors, hein ?

Pam lâche un soupir.

— Sang-kyu t'a raconté, c'est ça ?

Harin pousse la porte. Elle est suivie de Hyun-su. Harin pose un bouquet de fleur prêt de celui du docteur Kang. Hyun-su vient prendre Pam dans ses bras.

— Tu tiens le coup ?

Elle préfère ne pas répondre pour éviter de pleurer, et se détache de lui, souriant poliment.

— Merci d'être venus. C'est gentil pour les fleurs.

— Je vais chercher des cafés et de quoi grignoter, je reviens, indique Hyun-su.

Harin attend qu'il ferme la porte avant de tendre un gros sac en plastique noir à Pam au-dessus du lit.

— C'est pour toi.

— Qu'est-ce que c'est ?

Pam le saisit et l'étire pour voir ce qu'il contient.

— Un nécessaire de toilette. Et des vêtements de rechange... On voit le sang, s'inquiète sa meilleure amie en regardant les tâches présentes sur le haut et le pantalon de Pam.

Pam se racle la gorge et baisse ses yeux sur ses vêtements. C'est vrai, elle ne s'est pas changée depuis l'accident. Elle prend le sac et le met dans la salle de bain de la chambre.

— Merci, je me changerai après.

Harin prend une chaise et s'installe en observant Young-sun.

— Est-ce qu'il y a des changements ?

— Aucun, soupire Pam en se mettant à sa place habituelle et en prenant la main de son homme.

Elle observe à son tour Young-sun.

— Je lui parle sans arrêt, mais à force... Je trouve ça débile.

— Apparemment, ils entendent tout.

Pam tourne la tête pour regarder Harin. Cette dernière fait de même.

— Oui, je sais, répond Pam.

Il y a un petit silence.

— Pam-Pam, je sais que tu dois entendre ça depuis qu'il est là, mais tu sais... Si tu as besoin de quoi que ce soit...

— J'ai surtout besoin qu'il se réveille, Harin. C'est tout ce que je veux, qu'il aille bien. Je veux Young-sun à mes côtés. Je veux qu'il se réveille et qu'il me parle. 

Son amie hoche lentement la tête.

— D'accord, d'accord, murmure-t-elle.

Il y a un autre silence.

— J'ai tenté de le joindre, déclare subitement Harin.

Pam la regarde, à nouveau, les sourcils froncés.

— Qui ça ?

— Le hacker de Mapo. J'ai voulu t'aider, être comme toi... Mais il s'est envolé. J'ai été sur place et il a disparu. Il n'y a plus rien.

Pam reste impassible. Tant mieux si ce jeune est parti. Il a fait le bon choix. C'était mieux pour lui.

— Tu t'en fiches ? remarque Harin.

Pam se vexe.

— Ne me fais pas dire ce que je n'ai jamais dit. Tu sais que je n'aime pas ce genre d'insinuation.

Harin analyse sa meilleure amie. Au bout de quelques secondes, elle pousse un halètement choqué.

— Tu ne vas pas enquêter sur les deux affaires, c'est ça ? Celles de Young-sun et de Hyun-su Oppa ?

Pam hausse ses sourcils et pousse un énième soupir.

— Tu crois vraiment que j'ai le moral à ça, Harin ? Je n'en ai pas envie. J'ai plus envie de rien.

Pam secoue la tête.

— Attends... Quoi ? J'ai bien entendu ? Toi, tu me demandes d'enquêter sur des affaires dangereuses ? C'est le monde à l'envers ! Sang-kyu et toi, sans compter Young-sun, vous avez été les premiers à me dissuader d'arrêter mon stage à la Vieille Bâtisse parce que je jouais avec le feu !

— Mais... C'est différent Pam-Pam... Là, ça te touche personnellement. Oppa, ton stage... Tu vas laisser les ordures qui ont fait ça s'en tirer ?

Pam regarde sérieusement sa meilleure amie.

— Peut-être bien. Young-sun ne veut plus que je me mette en danger. Il en deviendrait fou si j'acceptais.

— Il n'en sera pas témoin. Il n'est plus vraiment là.

Pam ouvre la bouche, sous le choc. Comment sa meilleure amie peut-elle oser dire ça ?

— Je sais que tout le monde est gentil avec toi depuis que Young-sun est dans le coma. Et j'ai voulu faire comme tout le monde en sachant que tu n'aimais pas ça... Mais je retourne ma veste. Il faut te réveiller, ma vieille ! Arrête de déprimer dans ton coin... Ça me déprime aussi !

Pam se lève, encore plus vexée.

— Non mais quel culot ! Tu serais la première à chialer aussi s'il arrivait quelque chose à Hyun-su ! Et puis, c'est différent... On parle d'un coma là. C'est grave !

— Et tu serais aussi la première à me réconforter et à me remonter le moral, je n'ai pas raison ?

Elle marque un point. Pam pose les mains sur ses hanches et lâche un soupir fatigué.

— On peut remettre notre dispute à un autre jour, Harin ? J'ai franchement pas besoin de ça en ce moment.

— Je ne suis pas là pour ça.

Harin ouvre son sac à main et pose des photos sur le lit. Sur Young-sun. Pam serre la mâchoire.

— C'est pas une table.

Mais sa meilleure amie continue en l'ignorant.

— Harin ! peste Pam.

— Mais regarde ! Tu ne remarques rien ?

Pam pose les yeux sur les photos. C'est le vandalisme de la Vieille Bâtisse. Le hall, les vitrines, les bureaux, la morgue, le laboratoire... Tout est sens dessus dessous.

— Je remarque surtout qu'il y a beaucoup de choses à ranger...

— Mais non ! Fais un effort, grogne Harin.

Pam repose ses yeux sur les photos.

— Pourquoi ils ont mis le bazar si ce n'est pour rien voler ? Quel intérêt ? Qui prendrait plaisir à détruire une pompe funèbre ? trouve Harin à sa place.

Pam remonte lentement ses yeux sur sa meilleure amie et les plisse. Elle commence à réfléchir, mais s'arrête aussitôt, pensant à la situation de Young-sun. Pam reprend les photos une à une. Elle prend Harin par le bras et lui tend les photos.

— Tu vois, tu sais réfléchir toute seule, félicitations ! Maintenant, va voir la police et dis-leur ça.

— J'ai vu cet éclair dans ton regard... T'as trouvé un truc ! Qu'est-ce que c'est ? lance Harin sans se débattre.

— À quoi joues-tu, bordel ! s'emporte Pam en la lâchant.

Harin pivote vers elle avec un calme olympien. Elle observe sa meilleure amie dans les yeux.

— Ça fonctionne, murmure-t-elle.

Pam plisse des yeux. Les jeunes femmes se sont arrêtées prêt de la porte.

— Tu dis que tu n'es plus motivée ? Regarde-toi ! Je prends Young-sun pour une table et tu te réveilles. Tu es en colère, et c'est normal. Transforme cette colère, Pam-Pam...

— Je ne peux pas.

Pam pivote et rejoint Young-sun. Elle s'assoit sur le lit et caresse son visage.

— Je dois rester prêt de Young-sun... Cette ordure, comme tu dis, il sait peut-être qu'il a survécu. Et s'il revient et qu'il termine le travail pendant que je ne suis pas là ? Je m'en voudrais toute ma vie.

Elle se tourne ensuite vers Harin.

— Je ne peux pas vivre sans Young-sun, tu comprends ?

Harin fait une moue en se rapprochant. Pam sait que, lorsque sa meilleure amie fait ça, ses méninges travaillent d'arrache-pied dans sa petite tête.

— OK, j'ai une idée !

Comme elle s'y attendait.

— Hyun-su et moi, on n'a qu'à rester ici. Je n'ai plus de documentaire à faire et... Hyun-su ne travaille que le soir, pour l'instant. On pourra le surveiller quand tu iras enquêter.

— Je ne sais pas... Et si...

Harin secoue la tête.

— Fais en sorte que Young-sun soit ta motivation pour continuer... Il serait si fier de toi ! Sers-toi de ton amour pour lui pour redevenir toi-même... C'est un peu cul-cul, mais bon...

Pam observe à nouveau Young-sun avant de revenir vers Harin, convaincue.

— OK, mais ça reste entre nous... Entre toi, Young-sun et moi.

Harin lui fait un salut militaire, les larmes aux yeux.

— À vos ordres, madame la journaliste effrénée !

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