Quatrième oeuvre : une nouvelle écrite par AEdred, la voici :

Je sors de chez moi. La nuit s'annonce belle, je vais pouvoir en profiter. Je prends une grande inspiration d'air frais et m'étire . Je commence par flâner sur le trottoir de ma rue, déserte. Une canette jonche le sol, je lui donne un coup, et elle quitte le trottoir dans un bruit métallique assourdissant. En me rapprochant du centre ville, je croise de plus en plus de monde. Des jeunes, chantant à tue tête se rejoignent devant une boîte de nuit. Ils commencent à danser devant en attendant l'ouverture. Je les contourne sans me faire remarquer, leur odeur me perturbe. Je continue ma route. Arrivé sur le pont, je me mets à trottiner, ça me fait un bien fou! Il faut dire que je suis plutôt fainéant et que je passe une grande partie de ma journée à dormir. Il faut dire que je ne suis plus tout jeune maintenant. Je continue ma course jusqu'à l'orée de la forêt. J'hésite à poursuivre quand je remarque une ravissante créature quelques mètres plus loin. Elle me fixe de ses yeux étoilés. Mon poil se hérisse. Je m'approche furtivement. Son premier réflexe est de reculer en criant, je pense qu'elle a peur. Je la poursuis quelques instants, par chance, je cours plus vite, et je suis surtout plus endurant. Enfin la voilà qui me fait face. Elle est magnifique, rousse, avec une silhouette élancée. Elle ne m'échappera pas. J'arrive tout près, je sens son souffle contre ma joue. Elle touche craintivement mes moustaches, je pense que c'est bien parti. Je colle mon front contre le sien. Elle est si douce! Nous cheminons ensemble un moment sans échanger un mot. La lune nous éclaire. J'aime marcher près d'elle, sa chaleur m'apaise. Nous décidons de monter sur les toits. L'air est si frais! La vue est magnifique. Nous restons un moment à contempler les étoiles et à nous contempler l'un l'autre, avant de redescendre. Soudain, un autre arrive. Il est sans doute furieux que je sois avec elle, et me menace. Je lui réponds sans me décontenancer. Pour qui se prend-t-il? Nous échangeons quelques coups en poussant des cris rauques. Mais il est beaucoup plus costaud que moi. Je ne fais pas le poids. J'ai l'oreille ensanglantée. Je comprends en plus que je suis chez lui. Je n'ai plus qu'à rebrousser chemin. De toutes façon, ma conquête est partie quand nous avons commencé à nous battre. Une fois sur le pont, je m'arrête pour nettoyer mon oreille. J'ai faim. Je regarde rapidement dans la rue. Il n'y a rien à se mettre sous la dent. Je rentre donc chez moi, là je suis sûr que je pourrai manger quelque chose. Je glisse discrètement par la chatière. Ma gamelle m'attend, pleine de croquettes. Une fois rassasié, je m'étire une dernière fois avant de me coucher. C'est bon d'être un chat la nuit!

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