Texte 7
Auteur: Steam-Weather
Devant moi, le soleil se couchant, la lune et les étoiles commencent à apparaître, le vent fouette mon visage et fait voler mes cheveux châtains ondulé. Les vagues s'écrasent sur la falaise sur laquelle je suis, les feuilles d'automne se détachent des arbres s'envolent puis se posent doucement sur le sol. Au creux de mes mains, une lettre, une lettre écrite par quelqu'un qui m'est cher, je reconnaîtrais son écriture entre mille autre. Ses l sont toujours écrit en un trait arrondi et italique, comme ses autres lettres. Cette personne, à qui je tiens tellement, aime tout les petits plaisirs de la vie, il n'aime pas les choses trop artificiel, il préfère lire un livre en papier que sur l'ordinateur, il préfère en hiver se réchauffer près d'un feu, grillant des chamallows et faire des jeux de société en famille ou entre amis que être devant son portable à côté du radiateur. Bref les choses tout à fait simple et trop banale pour certains. D'habitude, il ne m'écrit pas de lettre mais pourtant celle là, vient bien de lui. J'ai peur de l'ouvrir et de voir ce qu'il y a dedans. Je décide de rentrer chez moi car il va bientôt faire nuit, une fois dans se petit chalet, j'ouvre l'enveloppe, je l'a jette dans le feu de cheminé, je pose sur la table la lettre plié en deux. Je m'assoie sur le canapé et regarde cette enveloppe brûlé comme si elle était dans les enfers, ce qui me fit des frissons dans tout le corps, j'ouvre ma main gauche, il y avait une belle fleur de cerisier dedans, il avait dû la mettre dedans, je la mets doucement dans mes cheveux. Puis reprends la lettre, je l'ouvre et je commence à la lire.
« Elise,
La pluie commence à tomber sur la ville depuis quelques jours. Les bas quartiers de Londres sont plongés dans le froid, les habitants restent cloitrés chez eux et le gouvernement en est toujours à régler les problèmes survenus pendant l'été. Alors que la tempête faisait rage, mon père a profité de cette situation pour rentrer. Tu le sais bien, rien n'est plus important pour lui que ces trafics qu'il organise dans le Sud, et malheureusement rien ne l'arrêtera. Ses premiers mots ont été : Nous allons partir... Je vais partir Elise, je vais partir loin de toi, vers une destination qui m'est complètement inconnue. Je vais quitter le pays et je ne reviendrai pas. »
Le haut de mon corps devient lourd. Ma vue se trouble, et chaque mot devient une énigme. Ai-je bien lu cette lettre, ou est-ce un tour de mon imagination ? Non, c'est bien réel. Je suis en train de perdre la personne que j'aime le plus, et mon cœur se resserre. Ma main se pose sur ma poitrine. Je souffre, mon souffle s'accélère et je suffoque presque. Que vais-je faire sans lui ? Que vais-je devenir ? Il faut que je me calme... Que je me calme... Mon regard se pose sur la cheminée. Les couleurs chaudes du feu raniment mon esprit et m'apaisent. L'enveloppe brûle de plus belle dans les flammes. Des cendres rouges voltiges dans les airs et se posent sur l'étoffe soyeuse du tapis de Lin. Mes paupières sont lourdes, mais après quelques minutes de réflexion, je parviens à ouvrir les yeux.
« Je t'ai suivi cinq ans jusqu'à ce chalet. Je ne t'ai jamais perdu de vue, et pourtant il y a quelque chose que je n'ai jamais pu t'avouer. Pourtant tu te doutes bien de ce que je ressens. Je t'aime Elise, et aujourd'hui plus que jamais. Je cache mes sentiments depuis de nombreuses années, mais aujourd'hui, la seule chose dont je suis réellement certain, c'est que je t'aime. Toutes ces journées à avoir les yeux rivés sur toi sans jamais pouvoir te parler, te toucher, admettre que je n'étais pas infaillible... Et pourtant c'est toi qui as fait le premier pas en glissant ce cachet dans ma veste. Et comme un incapable j'ai fuis, et je n'aurai jamais du te quitter... »
Un petit sourire se dessine sur mon visage. Si seulement il m'avait parlé plus tôt, face à face, nous serions encore ensemble à cette heure-ci. Peut-être l'aurais-je embrassé, peut être aurions-nous déjà des projets pour un avenir commun. Je voudrais le serrer dans mes bras, caresser ses cheveux bruns, poser ma joue sur sa large épaule et rester ainsi pendant plusieurs minutes, heures ou jours s'il le faut. Je m'affale sur ce canapé qui a connu nos tourments, nos difficultés, mais aussi toutes les choses qui faisaient de nous deux êtres proches. Nous avions vécus ici, ensemble, depuis trois ans de cela. Je ne l'avais jamais quitté. Il m'aimait en secret, je l'aimais, et c'est notre amour qui nous a séparé ... Quelle ironie...
« Je t'aime énormément, peut-être trop, mais je ne pourrai plus jamais voir ton visage ni entendre ta voix... Je suis forcé à suivre mon père. Il est dangereux, je l'ai chassé, je lui ai tourné le dos, j'ai tout fait pour ne pas suivre ses pas, j'ai fuis son influence, mais j'ai finalement été mené à le retrouvé. Je vais devoir m'immiscer dans ces affaires, alors que tu le sais bien, je ne suis pas comme lui. Pars loin, et ne reviens jamais. Je sais où tu es, mais ne me cherche pas. Avec le temps tu parviendras à m'oublier, je disparaîtrai de tes pensées, de tes souvenirs s'il le faut, pour que la souffrance en finisse.
Lorsque tu recevras cette lettre, je serai probablement déjà parti.
Adieu. »
Je fonds en larme. Je ne contrôle plus mon corps qui s'écrase sur le parquet chaud et humide. Mes doigts crispés tentent de s'agripper à quelque chose, en vain. Je suis bouleversée, détruite et tétanisée à la fois. Une force inconnue me déchire de l'intérieur et emporte sur son passage les vestiges de mes émotions. Et puis je reste comme cela, seule, vide d'esprit. Sans lui je ne suis plus qu'une âme égarée parmi tant d'autres. Je n'attends plus rien, sauf que cette âme rejoigne celle de mes ancêtres, ou alors que celui que j'aime tant la reconduise vers le droit chemin... Une douleur pénètre mon esprit. Un mal que je fuyais m'envahit. Je n'entends plus les frétillements des flammes, mais un son terriblement strident qui trouble mon ouïe... Je voudrai étrangler son père... Son retour m'aura bien plus brisé le cœur que n'importe quel affront. Je me sens si faible et impuissante. Je ne suis plus cette femme forte et sensible à la fois, mais cette lettre m'a transformé en une fille maladivement amoureuse. Je voudrais être capable de le sauver de ce sombre avenir pour le ramener près de moi. Mais je ne peux plus rien faire... Et que vais-je faire sans lui? Rien. Absolument rien.
Une envie irrésistible d'entendre sa voix me prend. Je veux entendre cette douce et grave voix, ferme et attirante, chaude et apaisante, juste une dernière fois. Il faut que je tente le tout pour le tout. Je relis la lettre plusieurs fois avec détachement, puis pose mon regard sur l'adresse de l'expéditeur: "95 Gresham Street, Brixton, London". Cet endroit m'est familier. C'est d'ailleurs là-bas que je lui ai parlé pour la première fois de mes projets pour ces cinq dernières années... De cette aventure, de ce tour du monde pendant lequel j'ai appris à l'aimer... Et je me souviens du numéro qu'il avait noté sur la première page de ce qui devait être notre carnet de voyage. Il l'avait écrit un jour avant notre départ, au cas où, comme il l'a dit, "il y aurait une urgence". Je considère cette journée comme une situation d'urgence, ne connaissant pas d'autres mots plus forts pour la désigner. Si une lettre prendra des mois à lui parvenir, autant l'appeler et crever l'abcès. Je sais que je ne saurais pas quoi dire s'il décroche, et qu'il risque d'ailleurs de ne pas décrocher, mais une force nouvelle me permet de tenir le coup. Je n'abandonnerai pas. Je me relève et attrape le vieux téléphone posé sur la cheminé. Ce numéro que je n'ai plus utilisé depuis plusieurs mois me reviens immédiatement à l'esprit, et je sursaute dès que j'entre un nouveau chiffre "0...6...5...7...4...3..4...0...". Le téléphone sonne. Dans quelques secondes je vais peut-être entendre de nouveau ce son que j'aime tant, celui qui traverse ses lèvres pour se poser à mon oreille. Cette idée me fait tressaillir. Et pourtant il est là, juste à l'autre bout du fil, à se demander s'il souhaite me parler ou m'oublier. Je tombe sur sa messagerie une fois, deux fois...Cinq fois.... Puis entre deux bruits secs, j'entends enfin un souffle.
- Élise: "Marc... C'est toi?"
Toujours rien. Je n'entends qu'une personne dont le son de ma voix rend la respiration plus accéléré.
- Élise: "Par pitié Marc, réponds-moi!"
Je l'entends respirer une grande bouffée d'air, puis soudainement il se met à pleurer. Douloureusement mon cœur se resserre. Son père à peut être créé son malheur, mais c'est moi qui suis responsable de sa souffrance. Je ne l'avais jamais entendu pleurer, on m'avait souvent dis qu'un homme ne montre jamais sa tristesse ou son angoisse à une femme, peut-être par pudeur, ou pour ne pas paraître faible. Mais maintenant je connais la véritable raison: c'est pour ne pas rendre la femme malheureuse. Je me sens mal, je voudrais pouvoir le réconforter, laisser couler ses larmes sur mon épaule et pouvoir les sécher, car il doit se sentir bien plus seul que moi en ce moment. Je ne sais plus quoi lui dire...
- Élise: "Où es-tu? Que t'arrive-t-il? Y a-t-il quelqu'un dans ton entourage qui pourrait te sortir de là?"
Il ne me répond pas... Je romps le silence.
- Élise: "Écoute-moi bien Marc! Tu as écrit des choses dans cette lettre que je ne pourrai jamais oublier! Tu m'as avoué ce que j'attendais depuis cinq ans! Tu ne peux pas me laisser comme ça!..."
Je me mets moi-même à pleurer.
- Élise: "Je t'aime Marc, plus que je n'ai jamais aimé personne en ce monde... Je veux te voir, t'entendre, t'avoir à mes côtés. Je veux vivre avec toi, s'il le faut, fuir avec toi... Je veux que tu sois le père de mes enfants, je ne m'imagine pas un autre avenir qu'avec toi... S'il le faut je mourrai pour toi.... Je te rejoindrai quoi qu'il arrive. Ne m'abandonne pas Marc..."
Je suis moi-même troublée et choquée par ce que je viens de révéler. J'inspire et expire lentement et tente de me calmer. Je revois ses yeux bleus turquoise, en face des miens, lorsque qu'il m'avait quitté quelques semaines plus tôt. Je revois ces pupilles dilatées lorsqu'il a pris conscience de ce que je ressentais, ce malaise visible dans son expression, ce regard noir, ténébreux, mais aussi pleins de regrets... Et ce regard me manque. Je sèche mes larmes et il cesse de pleurer.
- Marc: "Je t'aime Élise."
Et il raccroche. Mes yeux me brûlent, et chaque larme qui coule m'arrache la peau. J'attends qu'il rappelle... Il y a du avoir un problème de réseau: je suis dans un endroit à part, éloigné du raffut des villes, et les appels y passent mal... Il faut que j'arrête de me faire des illusions, il a volontairement raccroché. "Je t'aime Élise". Ces quelques mots tournent en boucle dans mon esprit. Était-ce un au revoir? Un... Adieu?
Mes tourments s'éternisent. Il est très tard mais je n'arrive pas à dormir. Peut-être vais-je passer une nuit blanche, la plus longue et difficile de ma vie, mais qu'importe, ce sera la première parmi beaucoup d'autre. Je relis mille et une fois sa lettre, en imaginant Marc réciter ces phrases qui me touchent au plus profond de moi. J'entends cette voix hésitante mais toujours aussi douce à l'oreille. Je repense à tous ces jours que nous avons passés ensemble, à ce moment où nous nous sommes promenés sur les falaises, au nombre de fois où il m'a taquiné, au jour où j'ai fait mine d'être endormie pour qu'il me porte jusqu'à mon lit, à la fois où je lui ai présenté mon jeune frère qu'il a porté sur ses épaules pour le faire rire, au nombre de fois où il m'a rassurée... Je me remémore tous ces souvenirs qui me font passer du rire aux larmes en une fraction de seconde, et alors que je caresse la fleur de cerisier trouvée dans mes cheveux, je m'endors.
Le soleil se lève. Il n'est que six heures du matin mais ses rayons percent déjà les volets. Le feu s'est étouffé durant la nuit, et il fait bien plus froid que la veille. Mes bras se resserrent contre mes épaules. Je m'engouffre un peu plus dans les oreillers du canapé de cuir. Le tissu moelleux me caresse les joues. Je me sens bien. Mes paupières sont encore mouillées. Je me lève et m'approche de la fenêtre. Le parquet froid gèle mes pieds nus, et il semble qu'il ait plu durant la nuit. Comme tous les matins depuis son départ, je me rends dans l'étroite cuisine, espérant voir Marc toaster le pain frais qu'il serait allé acheter tôt le matin dans le village. Mais il n'est pas là, et je n'ai plus faim. Je décide d'aller marcher près de la falaise pour regarder la mer. Je ferme les rideaux et vais dans l'entrée enfiler mes chaussures, puis je prends les clefs posées près du porte manteau. Je mets un fin gilet bleu pour ne pas attraper froid en cette période de l'année, puis je tourne la clef dans la serrure. La porte grince. Une bouffée d'air frais me vient à la figure et soulève mes cheveux mal coiffés. Le vent d'automne me fait frissonner. Je suis encore là, seule, mais toujours là. Il faut que la vie reprenne son cours, que j'oublie ses fins cheveux bruns, ses grands yeux, son regard perçant, ses fines lèvres, son large menton, son sourire... En réalité, je ne sais pas si je pourrai arriver à l'oublier, mais je dois continuer à vivre. Peut-être qu'un jour, par un magnifique hasard, je le reverrai. Cette idée me fait bondir de joie. Un large sourire apparait au creux de mes joues.Le soleil se lève. Il n'est que six heures du matin mais ses rayons percent déjà les volets. Le feu s'est étouffé durant la nuit, et il fait bien plus froid que la veille. Mes bras se resserrent contre mes épaules. Je m'engouffre un peu plus dans les oreillers du canapé de cuir. Le tissu moelleux me caresse les joues. Je me sens bien. Mes paupières sont encore mouillées. Je me lève et m'approche de la fenêtre. Le parquet froid gèle mes pieds nus, et il semble qu'il ait plu durant la nuit. Comme tous les matins depuis son départ, je me rends dans l'étroite cuisine, espérant voir Marc toaster le pain frais qu'il serait allé acheter tôt le matin dans le village. Mais il n'est pas là, et je n'ai plus faim. Je décide d'aller marcher près de la falaise pour regarder la mer. Je ferme les rideaux et vais dans l'entrée enfiler mes chaussures, puis je prends les clefs posées près du porte manteau. Je mets un fin gilet bleu pour ne pas attraper froid en cette période de l'année, puis je tourne la clef dans la serrure. La porte grince. Une bouffée d'air frais me vient à la figure et soulève mes cheveux mal coiffés. Le vent d'automne me fait frissonner. Je suis encore là, seule, mais toujours là. Il faut que la vie reprenne son cours, que j'oublie ses fins cheveux bruns, ses grands yeux, son regard perçant, ses fines lèvres, son large menton, son sourire... En réalité, je ne sais pas si je pourrai arriver à l'oublier, mais je dois continuer à vivre. Peut-être qu'un jour, par un magnifique hasard, je le reverrai. Cette idée me fait bondir de joie. Un large sourire apparait au creux de mes joues.
Son corps est à quelques centimètres du miens lorsque soudainement, il s'arrête. Je vois au sol son ombre toucher la mienne. Mes cheveux ondulés volent et effleurent ses épaules. Il est là, juste à côté de moi. Je sens son souffle sur ma nuque. Ses mains traversent mes cheveux et se posent sur mes yeux. Je ferme les paupières. Mes mains viennent doucement se poser sur les siennes, et tels les doigts guidés par une aveugle, je palpe la paume de sa main, ses ongles, je sens ce doux parfum fleuri, cette odeur habituelle qui me plait tant. D'un coût je me retourne et me colle à son torse. L'épais tissu de laine me réchauffe la peau. Ma tête vient se cloîtrer sous son cou, et il me serre dans ses bras. Je suis comme dans un rêve. Sa présence me fait sourire. Je sens son cœur battre. Puis il rapproche son visage du mien. Je plonge mon regard dans le sien. Ses yeux brillent et absorbent la lumière du soleil. Ses lèvres se rapprochent de mes joues.
- Je ne suis pas seul. Me glisse-t-il à l'oreille.
Enfin, j'aperçois entre deux arbres le chalet que nous connaissons si bien. Les murs qui me paraissaient si anciens semblent chaleureux, avec leurs briques rouges et la charpente de bois apparente. Les fenêtres sont recouvertes par une fine brise grise, et les tuile du toit s'estompent sous quelques feuilles égarées. Le chalet retrouve à mes yeux se charme qu'il avait perdu... Peut-être depuis que celui que j'aime l'avait quitté, mais maintenant, tout va changer. Je tends ma main moite pour atteindre son bras qui file à vive allure. Lorsqu'il la prend, je sens enfin un soulagement, un réconfort du au simple touché. La menace semble loin maintenant. Nous montons rapidement les escaliers qui mènent au petit pavillon d'entrée. J'ouvre immédiatement la lourde porte en poids et nous entrons ensemble dans l'abri. Un souffle de soulagement traverse ses lèvres lorsque la porte claque enfin derrière nous. Je me colle contre le mur, épuisée. Les battements de l'horloge rythment l'ambiance de la pièce maussade. Les lumières restent étreintes, et seuls quelques rayons de soleils parviennent à traverser les carreaux opaques de la porte. L'homme à mes côtés reprend son souffle et se pose près de moi. Il ne reste plus que lui, et moi. Nos regards se croisent. Ces yeux bleus me jettent un regard si franc... J'aurai tellement de chose à lui dire. Mais les mots ne serviraient à rien. La simple force de notre présence fait passer toutes ces émotions cachées auparavant, et au moment où je l'y attends le moins, quelques mots s'échappent de mes lèvres.
- Je t'aime Marc.
A l'écoute de ses mots, clefs pour ouvrir la porte de ses désirs cachés, son corps devient incontrôlable. Ses bras s'agrippent brutalement au mur et il m'embrasse comme personne ne l'avait fait. Mes mains viennent se poser sur son torse. Ses lèvres s'agrippent au miennes. Je n'arrive plus à respirer. Nos baisers se font de plus en plus sauvages lorsqu'il me soulève et me colle au mur. Mes doigts traversent ses doux cheveux. Ses mains chaudes frôle mon pull et effleure mon dos nu, ce qui me donne des frissons. Et, alors que notre étreinte pourrait continuer au-delà de ce que j'aurais pu imaginer, ses lèvres se détachent voluptueusement des miennes. Il pose délicatement la paume de ses mains sur mes joues, et son fronts brûlants vient se poser sur le miens. Nous sommes essoufflés.
- Élise, je n'en peux plus de cette vie... Chuchote-y-il au creux de mon oreille. Je les ai trahis, et ils sont là pour... Pour nous séparer de nouveaux....
Je suis sur le point de pleurer, de joie, mais aussi de rage. Il risque sa vie pour moi, pour cette pauvre fille qui n'en vaut pas la peine, et je le regrette terriblement.
- Pourquoi fais-tu cela?
Ses paupières se plissent lorsque qu'il susurre doucement:
- Parce que sans toi je ne suis rien.
Je le serre dans mes bras. Je l'aime tellement, mais aucun mot ne pourrai décrire ce que je ressens, cette palpitation du cœur lorsque je le vois, ces frémissements lorsque je le touche, ce manque lorsqu'il n'est pas là, et cette envie d'obtenir ce qu'il cache au plus profond de lui... Il est, à cet instant, mon unique raison de vivre. Mon cœur bat pour lui, et mes yeux restent éveillés uniquement pour le voir. Je lui souris, et il me le rend par un baiser. D'un rythme incessant, il me prend par la main et me conduit au garage, terré au sous-sol du chalet. Chacun de nos pas résonne dans les fins couloirs qui mènent à la sombre salle dans laquelle nous trouverons de quoi fuir. A travers les épais murs de briques, des bruits de pneus usés sur la chaussée enneigée résonnent. Ils ne sont plus qu'à quelques mètres de nous. Il n'y a plus de temps à perdre. J'empoigne la clef de la vieille Alpine de mon père et ouvre les portières de la vieillerie. Un nuage de poussière me monte à la figure. L'homme que j'aime vient s'assoir aux commandes et d'un geste contrôlé je lui lance les clefs du véhicule. Je prends place sur la banquette de cuir en guise de siège et me prépare au grand départ, celui d'une nouvelle vie. Nous allons reprendre ensemble cette vie simple et bohème qui lui ressemble tant. Au contact de la serrure, la clef fait chanter le moteur. Une odeur abrupte s'empare de nos narines, et, alors que le rideau de fer se lève, la voiture démarre à toute vitesse.Des fumées blanches s'élèvent du sol gelé qui crépite sous le poids de l'Alpine bleu roi. Des 4x4 noirs démarrent immédiatement derrière nous et nous pourchassent. Mon cœur bat la chamade. Angoissée, je pose ma main sur la sienne... Il parait si serein que son attitude à elle seule m'attendrit. Un tonnerre gronde derrière nous. Nous sommes à présent leur proie, et ils nous traquent. Mais maintenant, il n'y a plus qu'un être qui s'oppose à eux, mais deux cœurs ralliés pour la même cause. Et plus rien ne nous arrêtera
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