Auteur: Ptiiitchouuutte

Devant moi, le soleil se couchant, la lune et les étoiles commencent à apparaître, le vent fouette mon visage et fait voler mes cheveux châtains ondulé. Les vagues s'écrasent sur la falaise sur laquelle je suis, les feuilles d'automne se détachent des arbres s'envolent puis se posent doucement sur le sol. Au creux de mes mains, une lettre, une lettre écrite par quelqu'un qui m'est cher, je reconnaîtrais son écriture entre mille autre. Ses l sont toujours écrit en un trait arrondi et italique, comme ses autres lettres. Cette personne, à qui je tiens tellement, aime tout les petits plaisirs de la vie, elle n'aime pas les choses trop artificiel, elle préfère lire un livre en papier que sur l'ordinateur, elle préfère en hiver se réchauffer près d'un feu, grillant des chamallows et faire des jeux de société en famille ou entre amis que être devant son portable à côté du radiateur. Bref les choses tout à fait simple et trop banale pour certains. D'habitude, elle ne m'écrit pas de lettre mais pourtant celle là, vient bien d'elle. J'ai peur de l'ouvrir et de voir ce qu'il y a dedans. Je décide de rentrer chez moi car il va bientôt faire nuit, une fois dans se petit chalet, j'ouvre l'enveloppe, je l'a jette dans le feu de cheminé, je pose sur la table la lettre plié en deux. Je m'assoie sur le canapé et regarde cette enveloppe brûlé comme si elle était dans les enfers, ce qui me fit des frissons dans tout le corps, j'ouvre ma main gauche, il y avait une belle fleur de cerisier dedans, elle avait dû la mettre dedans, je la mets doucement dans mes cheveux. Puis reprends la lettre, je l'ouvre et je commence à la lire.

Chère amie de longue date,

Je voulais te dire que s'en est assez. Oui, s'en assez de tous ces mensonges. J'en ai assez de t'entendre dire que tout vas bien, j'en ai assez de devoir faire semblant de ne me rendre compte de rien, j'en ai assez de passer mes journées à t'imaginer pleurer seule dans ton coin lorsque je ne suis pas la pour te consoler... Croyais-tu que je ne m'en rendrais pas compte? Je suis bien plus futée que tu ne l'imagines alors... Tu ne m'as jamais rien dit, pour ton mariage forcé, tu me disais que tu étais célibataire... mais dès que j'ai vu l'alliance à ton doigt, j'ai bien compris que quelque chose n'allait pas. Tu ne m'as jamais rien dit, pour ton père alcoolique, je l'ai appris en voyant tous ces bleus sur ton visage et ton corps... il en apparaissait des nouveaux chaque semaine, et tu me disais que tu étais tombée dans ta baignoire ou que tu avais eu un accident à vélo... Et, encore aujourd'hui, tu me mens. Lorsque tu viens à ma rencontre, c'est toujours le sourire aux lèvres. Mais quel sourire... Emy, tu ne vas pas bien, tu ne l'as jamais été. Et je m'excuse tellement de ne pas l'avoir remarqué plus tôt, je t'en prie pardonne-moi, j'ai été aveugle. En fait, je ne voyais pas parce que je ne voulais pas voir... Mais aujourd'hui, j'ai ouvert grand mes yeux, et tout est devenu clair. Il n'y a pas longtemps encore, tu me disais que tu étais en bonne santé, que tu te sentais bien, que tu avais de bonnes conditions physique et mentale. Et j'y ai cru. Non, j'ai voulu y croire pour me rassurer. Mais, encore une fois, tu m'as menti. Et cela fait un mois que tu me mens. Pardonnes-moi de ne pas t'avoir donné de nouvelles avant cette lettre, tu sais que ce n'est pas dans mes habitudes, mais j'étais obligée. Car j'ai besoin de t'aider à présent. Et je ne t'en veux pas pour tous ces mensonges, pour toutes ces cachoteries, car à présent j'en connais la raison. Tu as un coeur malade Émy, ce n'est pas rien. Un coeur qui a eu beaucoup trop à supporter pour  ton âge, un cœur brisé à force de trop se battre pour rien, et, surtout, un coeur vide... Car tu n'as jamais reçu l'amour dont tu méritais, alors que Dieu seul sait combien tu en méritais! Tu n'as donc pas su en donner en retour, tu n'as jamais su comment faire, tu n'as jamais eu d'exemple pour te montrer... J'aurais voulu penser que ça a changé après que tu m'aies rencontrée, mais ce serait égoïste de ma part. Car en vérité, tu n'as jamais pu changer... Sache que c'est normal, que tu ne dois pas t'en vouloir. Mais j'aurais aimé que tu m'en parles, au lieu de le découvrir moi-même. Après tout, ta sœur de coeur est faite pour ça... Et ta sœur de coeur veux se racheter, car elle sait que ton coeur est également malade, au sens littéral. Un cancer s'est abattu sur toi il y a un mois de cela, et les médecins ont dit que tu en aurais besoin d'un autre, un mieux, un sauveur. Ton monde s'était peut-être déjà effondré il y a longtemps, mais le mien a fini de s'abattre lorsqu'ils ont prononcé ces mots qui font mal... Et ces même mots se sont répercutés oh combien de fois dans mon esprit. Je n'arrêtais pas de lire et relire les prénoms sur la liste des attentes pour les dons d'organe, et m'arrêtais à chaque fois sur le même numéro : 13. Tu étais la treizième sur la liste... Et je me demandais sans arrêt ce qui arriverait si tu devenais première. Chère Émy, on se connais depuis longtemps, très longtemps, certains diraient même trop longtemps, mais sache que personne ne te connais aussi bien que moi. Et aujourd'hui, je tiens à te faire un cadeau, c'est resté secret jusqu'à ce jour, car c'était une surprise. En ce treizième jour du mois de décembre, tu dois avoir déjà reçu cette lettre. En ce treizième jour du mois le plus froid de l'année, tu dois avoir senti la fleur que j'y ai ajouté. En ce treizième jour enneigé, tu vas enfin pouvoir te dire que tu vivras tranquille. Ton mari doit avoir signé l'accord de divorce ce matin, après trois semaine de harcèlement. Ton père doit

s'être installé à la campagne temporairement, pour une cure de désintoxication contre l'alcool, il reviendra lorsqu'il était complètement guéri. Quand à ton coeur, et bien, ne t'inquiète pas, il est maintenant en première place dans toutes les priorités. Prends bien soin du mien, car en ce matin froid du treizième jour du mois de décembre, j'ai laissé ma vie derrière moi, pour que tu puisse continuer à vivre la tienne...

Sois heureuse, apprends à aimer,

Je t'aime, et je t'aimerai a jamais,

Ellie