Les trois mots qui m'ont été donné sont : anémone, fleur et ordinateur.
Ils seront en gras dans le texte.
Bonne lecture ! :)

Lorenzo sourit comme un enfant en me voyant le suivre. J'attendais ce pique-nique sur la plage depuis le début de la semaine mais maintenant que nous y sommes, je déteste cette idée. Pourquoi je lui ai demandé de nous consacrer une soirée au lieu qu'il la passe sur son ordinateur, déjà ? Je vais me casser la figure à le suivre dans ce chemin rocailleux.

« On va finir à l'hôpital, Enzo !
- Mais non, suis mes pas. Regarde. »

Je souffle une nouvelle fois en me concentrant sur ses pieds pour ne pas tomber et enfin, le sable fin nous accueille. Mon fiancé installe une serviette ainsi qu'un parasol pour nous cacher des derniers rayons de soleil encore chaud en ce mois d'août.

Nous allons bientôt reprendre le travail après pratiquement un mois l'un sur l'autre, dont une semaine en vacances dans les îles Baléares. Si nous avons adoré passer du temps ensemble, il est vrai que j'aime aussi mon boulot.

Mais voilà, après trois semaines sans presque se prendre la tête, j'ai pas envie d'y retourner ! Notre relation a passé un cap il y a trois mois avec la demande en mariage de Lorenzo et depuis, c'est magique. On fait des efforts chacun de notre côté pour communiquer et trouver des solutions, et ça fonctionne.

Je le remercie d'un chaste baiser le verre de rosé qu'il me tend. La plage est déserte, ce qui ne m'étonne pas après le chemin qu'il a emprunté. Je retire mes tongues qui ont souffert des cailloux dans notre descente pour plonger mes orteils dans le sable.

« Je n'ai pas envie de reprendre le boulot. »

J'ai prononcé cette phrase si vite que je doute que Lorenzo m'ait entendu. Pourtant, il me tend l'assiette de wraps que nous avons préparé plus tôt en me souriant.

« Moi non plus, il se réinstalle afin de regarder le coucher de soleil. Après, ne plus t'entendre gueuler dès le matin va me faire un bien fou !
- Eh ! T'abuse ! »

Je le pousse de l'épaule en rigolant. Mon fiancé embrasse ma tempe avant de trinquer dans mon verre. C'est vrai que la cohabitation devient de plus en plus compliquée, mais c'est compréhensible. Je suis à fleur de peau en ce moment. Lui aussi, mais ce matin, j'ai craqué.

Lorenzo s'est levé avant moi et n'a pas fait la vaisselle d'hier soir. Il m'avait pourtant promis qu'il la ferait, mais non. Après m'être disputée avec lui, j'ai décidé de ne pas lui parler de la matinée. C'était nul de ma part, mais j'avais besoin de m'isoler un peu. J'ai pu finir mon roman, prendre un bain et ensuite, je me suis excusée.

Nous avions prévu ce pique-nique depuis quelques jours et j'avais envie de le retrouver. Puis, après une matinée à tirer la gueule pour rien, il me manquait.

« N'y pense pas, me souffle Enzo en prenant ma main libre. Profite qu'on soit là, tous les deux.
- T'es si insouciant comme mec ! Toujours « on s'en fou, profite », je lâche en reprenant sa devise de vie.
- Tu devrais essayer ! Ça t'éviterait de te demander si tu vas te casser la gueule en me suivant dans les cailloux. »

Lorenzo se lève avant de me tendre sa paume, toujours le sourire aux lèvres. Seulement cette fois, c'est son côté immature qui ressort.

« T'as intérêt de me rattraper avant que je m'éclate la tête sur un rocher, le menaçais je en saisissant sa main.
- Toujours, dolce mio. »

Je souris tout en suivant l'homme qui me comble de bonheur. Son accent italien est toujours à tomber et ces petits surnoms pourraient me faire fondre sur place. Je ne pourrais pas me passer de toutes les facettes de mon futur mari.

J'adore son côté immature dès qu'on se trouve proche de l'eau. Le fait de vivre sur la côte atlantique nous permet de souvent voir la mer, mais Lorenzo retrouve toujours son âme d'enfant quand nous y sommes. Et je retrouve ainsi le mien.

Je trébuche plusieurs fois sur des rochers glissants et me raccroche tant bien que mal à mon fiancé. Il s'aventure sans perdre une seule fois l'équilibre tout en faisant attention à ce que je le suive bien. La sécurité qu'il m'apporte sans envahir mon espace personnel me pousse à franchir mes limites. Sans grand étonnement, donc, je finis les fesses dans une mare assez grande pour me mouiller jusqu'à la taille.

« Merde, ça va ?
- Non ! Je n'ai pas pris de change ! »

Lorenzo explose de rire en me regardant essayer de me relever. Bordel, mais pourquoi ces rochers glissent autant ? Je ne lui en veux pas de prendre le temps pour retrouver son souffle, parce que moi-même j'ai envie de rire de la situation.

J'arrive enfin à me remettre sur pieds et décide d'analyser la raison de ma chute.

« C'est à cause d'elles ! Regarde-les ! »

Je pointe mon doigt vers la source du bleu que j'aurai aux fesses demain. Des anémones. Elles sont bien une dizaine et leurs souples tentacules se baladent autour d'elles. Lorenzo s'approche de moi et après un rapide coup d'œil sur ma personne pour vérifier que je ne me suis rien cassée, il regarde à ses pieds.

« Tu es tombée à cause d'une anémone ?
- Pas d'une seule anémone, j'insiste bien, regarde !
- J'ai vu, oui ! Mais quand même, rigole de plus belle Enzo. »

Je fronce les sourcils en lui donnant une petite tape sur l'avant-bras avant de me pencher vers les petites créatures. Leur couleur rouge foncée pourrait les rendre invisible si on ne fait pas attention, mais leurs tentacules les trahissent. Je fais glisser mon doigt sur l'une d'entre elles.

« Tu sais qu'on l'appelle la tomate de mer ? »

Je rigole à l'information que Lorenzo me donne en se penchant à mes côtés.

« Je te jure, il sourit. Elle te ressemble quand tu rougis.
- Je ne rougis jamais !
- Si, et c'est super sexy quand tu le fais. »

Le timbre de sa voix s'est chargé de sensualité. Je plante mes yeux dans les siens et plonge dans un océan de désir qui fait accélérer mon rythme cardiaque. Le côté immature a laissé place à l'homme charismatique qu'est mon fiancé.

« Comme là, maintenant, souffle Enzo avant de fondre sur mes lèvres. »

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apprenti0auteur MademoiselleJuillet EloraQuintin