RemyLFics

Lu jusqu'au chapitre 3 ~ Invasion Indésirable

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Le Conte d'Ustral. Tome 1 ~ L'Oracle du Temps ou le héros universel, entre ombre et lumière.

Ces trois premiers chapitres permettent d'exposer l'univers et de planter les premiers jalons du scénario, il est prématuré de juger l'intrigue en tant que telle. Je vais donc livrer, modestement et à chaud, mes premières impressions.

Justement, le prologue fait forte impression, puisqu'il invite le lecteur in médias res, laissant les enjeux se dessiner sous un voile de mystère. J'ai été séduite d'emblée par la plume affûtée et inspirée. Un style percutant, pour un incipit immersif et visuel, très dark, redoutablement accrocheur. En quelques lignes, l'auteur donne à voir tout son potentiel de conteur, mais aussi la qualité de sa prose. C'est bien parti !

La force de cette accroche, c'est de présenter le grand méchant de l'histoire. Un méchant épouvantable qui cherche à mettre la main sur un être particulier, menace à sa toute puissance.

Ça vous rappelle quelque chose ?

C'est bien possible. Au fil de ma lecture, j'ai décelé un ensemble de références ; Star Wars et Harry Potter, entre autres. La question qui se pose est la suivante : l'auteur arrive-t-il à s'affranchir de ses modèles et de ses inspirations pour façonner son propre univers ?

Les premiers chapitres nous présentent Noà, un « élémentaire » doté du don de Foudre, qui s'apprête à participer à un tournoi. On bascule d'une tension macabre et ténébreuse à l'arc narratif plus lumineux de notre héros, arraché à son quotidien par la menace préfigurée dans le prologue. Noà est ainsi précipité dans un monde de noirceur, et il va devoir affronter bien des obstacles...

Cette structure narrative fait écho à un certain classicisme du genre, tout en étant très efficace et maîtrisée, portée par un style ciselé et graphique. Quoi qu'un peu sophistiqué (petite réserve sur l'usage fréquent du subjonctif imparfait), et plus familier à d'autres endroits, notamment les dialogues entre les personnages issus d'un village au parler très « rustique ». Ce choix paraît légitime et judicieux, attention toutefois à ne pas multiplier les registres de langue - allant parfois jusqu'au léger anachronisme - au risque d'entacher l'immersion du lecteur. Mais, dans l'ensemble, le style est soigné et constitue un bel écrin au récit. Un récit équilibré entre action nerveuse et descriptions minutieuses, qui ne souffre d'aucun temps mort, aux personnages joliment esquissés, dans un univers riche et très bien bâti.

Malgré une trame classique, le suspens est largement au rendez-vous et promet un récit initiatique captivant, entre ombre et lumière.

On en revient à ma question : l'auteur arrive-t-il à s'affranchir de ses modèles pour façonner sa propre histoire ? Un peu tôt pour être catégorique, mais j'aurais tendance à dire oui, car je pressens une volonté de prendre le contre-pied de certaines attentes (notamment le héros auréolé de perfection) ou encore le rapport à la mort, qui me laisse penser que l'histoire n'est pas réservée qu'aux jeunes adultes épris de quêtes initiatiques. L'univers, également, avec son lexique propre, témoigne d'une certaine inventivité.

Les chasseurs de clichés pourraient trouver à redire sur ce départ « traditionnel », pour ma part ce n'est pas forcément un mal. Car que cherche-t-on, au fond, si n'est vibrer pour des personnages tangibles et une histoire bien contée qui peut résonner universellement en chacun d'entre nous ? Presque toutes les histoires ont été racontées. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, vous connaissez la chanson.

Ce qui compte, c'est où l'on va, pas d'où l'on part.

❂ Est-ce que je conseille ce livre ?

Amateurs de fantasy et d'aventures épiques, de prophétie, de héros en devenir et de grandes épopées initiatiques, ce livre pourrait légitimement habiller votre table de chevet.