Chute 3


Mademoiselle Fox


" Bonsoir chers citoyens, ici Lina Lamontagne et je suis ravie de faire les nouvelles de 18h! Nous aurons tout pleins de sujets intéressants, dont l'entrevue avec la mannequin et policière Laïma Fox! Vous avez bien compris! Pour une des rares fois, elle a accepté de répondre à nos questions. Allons donc rejoindre mon collègue Jean-Simon Rivard. Alors, Jean-Simon, prêt à interviewer mademoiselle Fox?

— Je crois que vous savez la réponse, Lina. C'est un non définitif!

— Voyons, elle ne va pas vous mordre, n'est-ce pas? Elle est seulement... Différente.

— Différente? Pouffa-t-il. Elle est...

— Bon! Arrêtez vos enfantillages, et aller l'interviewer!

— Oui, oui, j'y vais.

* Quelques minutes plus tard*

— Bonsoir, mademoiselle Fox, dit-il en la fixant droit dans les yeux, Co... Comment allez-vous?

— D'après vous, est-ce que je vais bien? Non? Eh bien, ne me posez pas la question. Question suivante.

— Comment se passe votre travail au Always et au Bureau municipale de police de Lynch?

— J'ai été renvoyée à cause de vous savez quoi. Question suivante.

— Comment pouvez-vous vivre avec votre..."

La jeune femme éteignit la télévision et poussa un long soupir. Elle n'était même pas entrain de vivre, mais entrain de pourrir. Un beau jour, une annonce passa à la télévision. Une annonce de régime miracle. Ces régimes qui semblent aider les citoyens à rester mince. Elle ne voulait pas tomber dans le piège. Pourtant, elle c'est piégé elle-même. Laïma voulait devenir mannequin depuis qu'elle était tout petite. Alors, son rêve c'est réalisé, et la rousse est devenue maigre. Mais tout a dégringolé. Laïma est tombé, encore plus profond, et elle semblait maintenant dans un trou sans fond. La jeune femme n'en pouvait plus. La rousse ne mangeait plus, ne bougeait plus. En fait, tout à commencé quand des garçons la traitait de squelette vivant. Et elle en était devenue un. Ils devaient être contents maintenant. Ils ont compris, maintenant, que les mots tuent.

Que fait sa famille? Elle rit de Laïma, elle imite la population. Sa mère est morte, son père, lui, l'a abandonnée. Ses frères et soeurs? La rousse n'en avait pas. Son amoureux? Disparu dans le monde des journalistes. Jean-Simon, celui qui l'avait interviewer, avait été son amoureux il y a déjà deux ans. Il l'avait quitté à cause de son anorexie. Il l'avait laissé s'occuper de Kélia, leur fille.

À chaque jour, Laïma faisait sa routine. Elle se levait, puis mangeait une pomme, la recrachait et vomissait, allait travailler, retournait chez elle, se regardait dans son miroir et dormait. Au Always, une compagnie de mode très connue dans la ville de Lynch, des défilés étaient organisés partout. Laïma devait se déplacer souvent et elle se fatiguait rapidement. Par contre, elle était très photogénique et redoutée de tous. Pourquoi l'avait-on renvoyée? Parce que la rousse semblait devenir un squelette. On voyait presque ses os. Et certains se demandait: comment pouvait-elle encore vivre? La jeune femme semblait être une policière, mais elle était secrétaire et non policière. Le bureau de police de Lynch n'avait plus vraiment d'utilité de puis qu'il avait fermé ses portes, emportant les salaires et le travail. Pourquoi fermer ses portes? À cause de Laïma. Cela peut sembler étrange. Et même personne ne sait encore la raison, seulement elle, sait le secret... Et le coupable.

Même si la rousse était appréciée dans le domaine du mannequinat, elle n'était pas autant apprécié dans le pays. On s'amusait à partir des rumeurs sur son physique, sur ses habitudes. De puis sa première année d'école, l'intimidation faisait parti du monde de la femme, se qui n'aidait pas à avoir confiance en elle.

Laïma se leva. Puis, elle prit direction de la cuisine. Elle ouvrit le réfrigérateur, prit son courage à deux mains, et prit une pomme. Pour la première fois de puis des décennies entières, elle prit sa deuxième pomme de la journée. La jeune femme voulait changer, reprendre sa vie en main. Pour elle, pour sa fille Kélia. La jeune rousse apporta la pomme vers sa bouche. Elle croqua, non pas une petite, mais une grande bouchée. L'ancienne mannequin mastiqua, savoura. La faim reprit un peu de son service puis, son estomac fit un bruit rauque. Laïma sourit, un sourire qui s'élargit. Ses lèvres minces ne semblaient plus la déranger.

— Maman, tu... Tu souris?

La jeune mère se retourna.

— J'ai... J'ai réussis, Kélia! J'ai réussis à ne pas recracher le morceau de pomme! Articula-t-elle en pleurant de joie.

Sa fille lui sauta dans les bras. Elle aussi pleurait de joie, de fierté.

— Je suis fière de toi, maman. Je t'aime de tout mon coeur, t'es la meilleure! Elle lui donna un gros bisou visqueux sur la joue.

— Moi aussi je t'aime, Kélia. T'es la meilleure des fillettes! Répondit Laïma en lui donnant un bisou sur sa joue frêle. Tu veux bien aller faire tes devoirs, maintenant?

— D'accord, maman, sourit Kélia.

Cette fois-ci, la mannequin se dirigea vers sa chambre, où son miroir était placé. Comme d'habitude, elle ouvrit sa garde-robe, sortit sa balance et la déposa devant l'objet. Vint le tour d'un pied, puis, du deuxième. La jeune femme souffla. Toujours le même poids. Quelqu'un cogna à sa porte.

— Maman? Je peux entrer?

— Bien sûr Kélia, as-tu besoin d'aide pour tes mathématiques?

La fillette rentra dans la pièce.

— Non... Non c'est pas ça. C'est qu'il y a des élèves... Des élèves qui m'intimident, dit-elle en pleurant.

— Qui? Qu'est-ce qu'ils te font, Kélia? Demanda la mère, inquiète.

— Ils disent que je vais devenir comme toi. Aussi, ils disent que t'es folle, que t'es une morte-vivante, pleura-t-elle encore plus. J'ai essayé de le dire à madame Rita, mais elle a seulement rit! Et elle l'a dit devant tout le monde!

Une larme coula sur la joue de Laïma. Elle ne voulait pas que sa fille subisse se qu'elle a subit. Elle avait toute cette rage et cette haine qui attendait d'être apaisés. Pourtant, ça ne faisait que s'accroître. La rousse invita Kélia à s'assoir avec elle, sur son lit. À peine assit sur le lit, la jeune femme se réfugia dans le cou de la fillette. Elle versa toutes les larmes de son corps, qui attendaient d'être expulsés.

— J'aime mieux quand tu souris, maman.

La jeune mère se retira du cou de sa fille. Elle essuya ses larmes et regarda droit dans les yeux de la jolie demoiselle.

— On va s'en sortir, ne t'inquiète pas, ma belle. Elle caressa les cheveux de Kélia d'un geste maternelle.

— Je sais, maman... Je sais.

— Tu grandis vite, trop vite. Tu le sais? Et je ne veux pas que tu sois malheureuse! Je veux que tu aie une belle vie. Alors, on va trouvez un moyen, ensemble. Je vais reprendre du poids, tranquillement, mais sûrement, et je vais retrouver un travail. Qu'est-ce que t'en dis?

— Je dis oui, à ce plan, maman. Merci, je t'aime, maman!

— Merci à toi Kélia! Je t'aime aussi, ma belle! Dit-elle en déposant un bisou sur son front.

— Au fait, maman?

— Oui...?

— Tu regardera dans ton bureau, dans le troisième tiroir. Dit Kélia avant de repartir.

Laïma ouvrit le tiroir. Elle y trouva un enveloppe qu'elle ouvrit aussitôt. À l'intérieur d'une carte, un message était écrit avec une écriture soigné:

" Chère Laïma Fox,

Demain, sera le jour mondiale d'entraide. Puisque l'anorexie est un problème qui me semble très grave et qui mérite d'être soigné, je vous donne rendez-vous au centre d'entraide de Lynch. Là-bas, des centaines de personnes s'y retrouve pour s'entraider et aucune de ces personnes ne vont vous juger. Vous avancerez à petits pas, mais cela va vous dépanner. J'espère vous aider et je vous admire. Autant que par votre courage, que par votre détermination. Au nom de tous, merci madame Fox. Merci de vivre.

Au plaisir de vous revoir le 21 juin 2016, à 12h

Votre admirateur, Emmanuel "

La rousse finit de lire, le sourire aux lèvres. Elle ne savait pas qu'elle avait un admirateur. Peut-être que la vie lui donnait un cadeau? Peut-être était-ce son futur mari? La jeune femme rougit à cette idée. Peut-être que quelqu'un allait l'aimer pour se qu'elle est?

Laïma avança vers son miroir. Pour une fois, elle appréciait son corps. Elle admirait sa beauté naturelle. Ses cheveux roux bouclés, ses yeux verts émeraudes, ses taches de rousseur et son teint pâle. Comme à chaque jours, elle fit un voeu. Un voeu qu'elle n'oubliera jamais, au grand jamais.

La jeune femme sentit des picotements à la pointe de ses doigts et des ses orteils, qui, graduellement, devinrent des titillements, puis, des chatouillements étranges. Tant étrange, que ça en devint inconfortable. Les chatouillements se répandirent dans tout son corps. Laïma ferma les yeux, attendant que ça finisse. Et, quand cela s'arrêta et qu'elle les réouvris, une surprise l'attendait.

Elle avait repris un poids normal.

De lolalima123.

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