A la lueur des étoiles




Voici un texte que j'ai écris pour le livre « La bibliothèque du Coin du Monde », un livre participatif de LiveWriteAndDream  J'ai adoré écrire ce texte, j'espère qu'il vous plaira !

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Gabriel n'aimait pas particulièrement les étoiles. Pour lui, elles n'étaient rien d'autre qu'un amas d'énergie qui avait tôt fait de disparaître lorsque le jour se levait. Elles n'étaient ni belles, ni intéressantes et on ne peut plus banales.

En revanche, Ayden, lui, les chérissait. Il pouvait se perdre des heures et des heures à les contempler, tenir des monologues entiers sur leur beauté, et débattre sans relâche sur les constellations qui les reliaient.

Non, Gabriel n'aimait pas les étoiles. Mais il adorait entendre Ayden en parler.

Lorsqu'il croisait son regard, brillant de passion, il ne pouvait s'empêcher de vouloir s'y noyer. Lorsqu'il voyait ses lèvres, se mouvoir durant ses explications, il ne pouvait s'empêcher de vouloir y goûter. Lorsqu'il observait son visage, éclairé par ces lueurs qu'il affectionnait tant, il ne pouvait empêcher son cœur de frissonner.

Ayden prônait la beauté des astres. Gabriel, lui, songeait qu'ils faisaient pâles figures à ses côtés.

Alors il lui avait mentit. Ou plutôt, omis de lui dire la vérité. Lorsqu'Ayden venait le trouver, à la nuit tombée, pour lui demander de l'accompagner, il ne lui avait jamais avoué que ce n'était pas pour les étoiles qu'il acceptait. Qu'il se fichait bien de passer des heures à les observer.

Qu'en vérité, c'était pour lui qu'il restait éveillé.

Pour passer ces moments secrets à ses côtés. Pour l'observer, pour l'admirer. Pour trouver le courage de lui dire la vérité.

De lâcher ce « Je t'aime » qu'il peinait à refréner.

Il ne l'avait jamais fait, il ne lui avait jamais dit. J'ai tout mon temps, pensait-il chaque nuit. Ayden ne s'envolera pas.

Du moins, c'est ce qu'il pensait.

Il se souvenait encore de ce vide. De ce néant qui avait envahi sa poitrine. Il se souvenait de son sang, inondant les carreaux blancs. Et de ce mot, gisant près de son corps mourant. Ce « Gabriel » écrit de sa main et ces trois petits mots qui le suivaient, succincts :

Je suis désolé.

Il n'avait jamais compris. Il n'avait jamais cherché à comprendre. Savoir ne ferait que nourrir cette culpabilité qui lui bousillait l'estomac. Cela ne ferait que creuser le trou béant de son cœur, vide depuis qu'il était parti. Vide comme ses pensées, vide comme son esprit. Et dans ce champ de ruine qu'avait autrefois était sa raison, sa réflexion, ne restait que cette voix qui murmurait à foison :

C'est ta faute. Tu disais l'aimer mais tu n'as rien remarqué.

Alors il continuait. Pour oublier, pour se soulager. Chaque nuit, il sortait s'installer à la terrasse qu'ils avaient l'habitude de partager. Et le nez levé, il observait. Mais il avait beau chercher, il ne voyait pas la beauté des astres qu'Ayden clamait.

Tout ce qu'il apercevait, c'était le fantôme de son sourire qui décorait le ciel étoilé.

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Merci d'avoir lu !

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