Il est aisé de voir que c'est un étranger ;
Ses traits, ses manières, sa façon de parler
Me semblent sorties de secrètes contrées
Aux couleurs exotiques, aux saveurs embaumées.

Il est aisé de voir que c'est un voyageur ;
Un gros sac sur le dos, son pays dans le cœur.
Il est parti un jour, le vent lui a dicté.
Il est parti comme ça, un matin printanier.

— Je vais te dévoiler, m'a-t-il dit en souriant,
Pourquoi je suis ici à braver d'autres temps.
Ca s'est passé ainsi, voilà la réflexion
Qui me prit au réveil, dérobant ma raison :

« Le parfum de saison a stimulé mes sens
Et je perçois le vent soufflant une évidence.
Il emporte les fleurs des rosés magnolias
Vers un monde inconnu comme il le fait pour moi. »

« Les arbres du quartier perdaient tous leurs pétales.
Je courus derrière eux, je perdis les pédales,
Mais cette folle aventure est propre au voyage :
Accepter de se perdre et partir en naufrage. »