SabrinaCatrain
Je me lève de bon humeur ce matin et vous savez pourquoi ?
Parce que c'est aujourd'hui où la famille va se réunir autour d'une table de Noël, devant un monticule de nourritures attendant l'heure fatidique pour l'ouverture des cadeaux tant attendus.
Alors que je me prépare pour mon footing matinal, la fraîcheur du matin et l'annonce de la météo d'hier à la télévision ne trompe pas, nous allons avoir de la neige et ça sent la neige. Noël sans son manteau blanc n'est pas vraiment Noël. Vous n'êtes pas d'accord ?
Mes premières foulées sur le bitume en compagnie les premiers flocons, je bifurque sur la droite et rencontre mon meilleur pote au détour d'un café et j'ai à peine fait deux cents mètres qu'il m'invite à y entrer pour discuter un peu, content finalement de cette rencontre inattendue. Malheureusement, il fête Noël seul et je n'ai pas pu résister à l'envie de lui demander de venir se joindre à nous. C'est avec un sourire immense qu'il accepte de bon cœur et je suis tout aussi heureux que lui. Une assiette de plus pour un ami de longue date ne se verra même pas et c'est plus que satisfait que je quitte le bistrot en lui indiquant l'heure de début des festivités.
- Je compte sur toi, vingt heure ! N'oublie pas !!
- Ça risque pas mon pote, à ce soir, me répond-il.
Mes dix kilomètres parcourus haut la main, je rentre retrouver ma petite famille et vois ma femme s'affairer déjà à la tâche pour nos invités de ce soir, en compagnie de ma mère et ma belle-mère.
Je viens l'embrasser et lui annonce que nous avons une personne de plus à la table de ce soir et comme à chaque fois elle est heureuse de compter quelqu'un de plus parmi nous, cette femme est un ange tombée du ciel et le meilleur c'est que c'est la mienne...
Mon père assit confortablement sur mon gros fauteuil en cuir est entouré de mes deux charmants bambins, leur racontant déjà des contes de fées de bon matin et les voir aussi passionnés par sa façon de les lire, ça me ramène à ma propre enfance lorsqu'il nous les lisait le soir de Noël à ma sœur et à moi. Et je vois qu'il a toujours ce don pour maintenir l'attention de ces chérubins devant un bon feu de cheminée, comme à l'époque au coin du feu...
En parlant de ma frangine, cette merveilleuse danseuse étoile, a encore réussi à me surprendre en arrivant derrière moi à pas de velours et positionner ses mains sur mes yeux. Même du haut de ses dix-neuf ans, elle a toujours cette manie enfantine de vouloir me surprendre et comme un gamin au fond que je suis, je joue le jeu et la soulève contre mon dos en parcourant la maison, alors qu'elle tape sur mes épaules en gloussant pour que je la relâche.
Les femmes dans la cuisine gloussent et mon père complètement imperturbable continue sa lecture comme si de rien était. Idem pour les enfants...
- Dis-moi Fred, tu l'as encore cette clé au trésor ? me demande-t-elle.
Et comme je savais qu'elle allait finir par me la demander, je hoche la tête de gauche à droite avec les yeux ronds comme des billes et hausse les épaules.
- Je ne sais absolument pas où je l'ai mise et là je n'ai pas le temps de la chercher, j'ai une douche à prendre au cas où tu n'aurais pas senti, ris-je.
- Tu plaisantes, c'est ça ?
- Euh...Non...Je ne sais pas...Peut-être...Ou pas..., lui dis-je en me précipitant dans la salle bain et refermant la porte derrière moi.
- T'es pas marrant Fred, entendis-je ma sœur se plaindre derrière la porte.
- Je sais, ris-je de bon cœur, même si effectivement, je ne me souviens pas du tout où j'ai pu la ranger.
Je termine ma douche et pars à la recherche de cette clé. Ma frangine arrive sur mes talons et elle remarque mon attitude de vouloir cacher quelque chose.
- En fait tu ne sais vraiment pas où elle est c'est ça ? me demande-t-elle les poings sur les hanches.
- Gagné, je suis coupable de malveillance votre sainteté, lui avoué-je en lui faisant une courbette.
- T'es vraiment un idiot des fois, glousse-t-elle.
- Je ne pas toujours être parfait ma sœurette, lui dis-je en continuant à chercher dans mes tiroirs.
- Oh mais c'est ça, l'imperfection parfaite c'est toi, deux en un. Tu prends du grade le frangin, rit-elle.
Je secoue la tête devant sa réparti et mets enfin la main sur ma petite clé que je garde précieusement dans ma paume en faisant mine de continuer à la chercher.
- De toute façon elle finira bien par apparaître sans la chercher, finis-je par dire en faisant mine de laisser tomber.
Elle baragouine entre ses dents et file vers la cuisine pour aider pour le dîner. Mon père a troqué ses contes pour sa paire de moufles et son manteau, invitant les enfants à se défouler un peu dans la neige fraîchement tombé, annonçant une bataille générale avec sa grosse voix dans toute la maison.
C'est vraiment une journée peu ordinaire, comme il en arrive très peu dans l'année. Ces moments unique de partage, où chacun retrouve son âme d'enfant qu'importe l'âge de vos os, votre âme elle ne vieillit pas. Les boules de neiges vont de bon train et des pluies de neiges diluviennes s'abats sur nos manteaux percutés de plein fouet par les projectiles de chacun.
Au bout d'une bonne heure de bataille et l'estomac qui creuse un peu, nous nous retrouvons pour un repas léger autour de la table. Je vois Pauline, ma sœur, dans ses pensées en train de jouer avec sa nourriture dans son assiette avec les dents de sa fourchette, la tête posé sur son poings. Je m'approche d'elle et lui dis qu'elle va bien finir par apparaître, mais ne semble pas satisfaite de ma réponse en haussant ses épaules en restant muette.
- Alors fait un vœu, lui dis-je.
- J'ai plus cinq ans, idiot, me répond-elle.
- Tant pis pour toi, lui rétorqué-je en me levant.
- Ok, revient-elle à la charge, mais si c'est encore une de tes conneries, je boude indéfiniment, râle-t-elle.
Elle ferme les yeux et son front se plisse, tellement au fond-elle, elle voudrait y croire malgré tout, elle rouvre les paupières et elle me chuchote dans l'oreille son vœu qui n'a absolument rien à voir avec la petite clé.
- Tu ne dis rien au parent Fred ok ? Je ne suis pas encore prête pour leur annoncer, me chuchote-t-elle.
- Mais tu ne pourras pas garder ça secret encore longtemps Pauline...Parce que...
- Parce que quoi Fred...Accouche..., panique-t-elle.
- Parce qu'il vient manger ce soir avec nous... Tu aurais pu au moins me dire que toi et Vincent vous vous voyez merde...Il a du me prendre pour un blaireau ce matin..., soufflé-je.
- Je suis désolée Mon grand frère, fait-elle mine de bouder. Mais c'est vrai ? Il vient ce soir ? s'enthousiaste-t-elle en me serrant dans ses bras.
- Oui c'est vrai et ne me refais jamais de telle cachotterie vilaine, lui dis-je en resserrant mon étreinte contre ma petite sœur.
Vincent est un type bien et elle a de la chance d'avoir jeté son dévolu sur lui.
- C'est quoi tout ces secrets encore ? nous interrompt notre mère.
- Oh ..Euh...Rien..En fait j'ai...Retrouvé la clé au trésor et Lili est contente que l'on est mis la main dessus, plaidoyé-je.
- Humm, en attendant les bûches ne vont pas arrivées seules dans la cheminée Fred et ton père t'attend pour t'aider.
- Ok j'y vais, lui dis en remettant la clé dans le creux de la main de Pauline et un clin d'œil plus tard, je suis à l'arrière de la maison.
Mon tas de bois se trouve dans mon garage à défaut de bâtiments. Il se situe dans une ruelle sombre et j'y vais quand il fait encore jour, bien que là la lumière avait décidé rapidement de laisser place à un ciel étoilé après avoir soufflé les nuages cotonneux. Mon père maintient ma brouette et je dépose les bûches les emboîtant les unes aux autres pour en mettre un maximum.
La tâche terminée, il me cite les constellations que je connais par cœur depuis ma plus tendre enfance. Les répétant dans ma tête et le laisser conter ses petites anecdotes de son enfance.
On a beau être adulte et être passé par la case enfant, on n'a quand même du mal à s'imaginer qu'un jour ce sont nos parents qui ont été ces petites têtes blondes avant d'être à leur tour adultes et responsables, mais je l'écoute inlassablement même si je connais les moindres détailles.
Nous revenons au chaud, déposons des bûches dans la cheminée et Pauline s'est déjà amuser à ouvrir le coffre pour libérer le gramophone et enclencher les vieux disques des chants de Noël. Le diamant parcourant les sillons du vinyle, n'a rien à voir avec les sons d'aujourd'hui, l'authenticité de l'époque avec le timbre de la voix jamais modifiée par la technologie d'aujourd'hui, une pure merveille et un vrai trésor, comme on aime le dire avec Pauline.
- Mon amour, il faudra que tu jettes un coup d'œil dans le grenier, parce que Pauline a aperçu des petits clandestins dans un carton et je ne voulais pas en parler aux enfants avant ton accord, me dit ma femme loin des petites oreilles des enfants.
- Et c'est quoi comme petites bêtes ? chuchoté-je.
- D'après ta sœur, maman chat et ses petits. Je crois que neige n'a pas totalement disparu et à préféré le grenier pour faire ses petits, m'avoue-t-elle.
- Les enfants, nous avons de nouveaux invités pour Noël, alors vous allez venir aider votre père dans le grenier, crié-je sous les yeux rieurs de ma femme.
- Ah non moi je n'y vais pas, y a des bruits bizarre la nuit au dessus de ma chambre et il est hors de question que j'y aille, me répond ma fille de sept ans.
- Et si je te dis, une boule de poils toute blanche dans un carton qui ne demande qu'à être au chaud avec ses petits ? lui demandé-je en me mettant à sa hauteur.
- Neige est revenue ? s'enthousiaste-t-elle.
Alors que j'opine du chef, mes deux enfants se précipitent dans les escaliers pour aller retrouver notre Neige désormais maman de deux petits chatons. Leur dernière danse de la joie sur le plancher du grenier en s'émerveillant devant ce carton me fait beaucoup rire. Et évidemment leur trouver un nom a été un sacrée sujet pendant une bonne heure autour de Neige donnant à manger à ses petits au coin de feu, heureuse d'être à présent au chaud.
Il est vingt heure et les premiers invités arrivent et à chaque coup de sonnettes, Pauline s'enfonce un peu plus sur sa chaise de déception. Vincent semble être monstrueusement en retard, où alors il a peut être tout simplement changé d'avis, de peur de jouer l'incruste à la dernière minute.
J'essaie de consoler au mieux ma petite sœur au bord des larmes, mais elle préfère les retenir pour ne pas se faire surprendre pas les parents. Jusqu'au dernier coup de sonnette une heure plus tard, laissant apparaître un Vincent papillonnant son regard amoureux sur ma frangine.
- Hey mec, c'est pas avec ce regard que tu risques d'être discret avec Pauline, lui dis-je à part lorsqu'il arrive.
- Merde, t'es au courant...J'espère que ça ne te dérange pas, enfin je veux dire c'est ta frangine quoi ... dit-il tout à coup paniqué.
- Hey détend-toi, tout ce que je te demande c'est de la rendre heureuse d'accord ? lui avoué-je.
- Compte sur moi Fred, se détend-il enfin en se dirigeant vers ma sœur qui n'a d'yeux que pour lui.
- C'est son amoureux ? Me demande ma femme lorsqu'elle me rejoint et j'opine du chef en l'embrassant et la faisant basculer pour entamer une danse avec la femme que j'aime, entouré de ma famille pour fêter Noël, immortalisant ses moments par des dizaines de photos qui logeront dans un album bien au chaud.
Et au fait, c'est vous qui avez déposé ces biscuits sur mon perron ?
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