SabrinaCatrain
Le lac a gelé et je suis comme une vraie gamine à la recherche de mes patins à glace. Pestant en retournant mon cellier, mon grenier et même ma cave, mais je n'arrive pas à mettre la main dessus. La déception me gagne et je taperai presque du pied, les poings sur les temps en criant ma rage contre celui ou celle qui se trouverait devant moi.
Comment se comporter en petite peste capricieuse en une seule et unique façon, alors que vous venez de fêter vos trente ans. Relire ma crise du dessus...
Mon soupire est exaspérant parce qu'il revient toutes les minutes et ça m'énerve encore plus.
J'enfile tout de même mon gros blouson, entasse mon bonnet sur la tête, glisse mes mains dans mes gants et pars vers ce lac à la noix pour finir de pester devant lui. Je sais, c'est complètement immature, mais je m'en fiche.
Le manteau neigeux craque sous mes bottes, la fraîcheur de la journée me fouette le nez, mais comme par magie, j'arrive à calmer légèrement mes envies de meurtres.
Jusque quand ? Je ne sais pas, je vais voir...
Ma tignasse brune dépasse de mon bonnet, je peine avec mes gants pour les remettre dessous et j'abandonne aussi vite que j'ai commencé. Un bip retentit dans ma poche, je retire tout de même une main de son collant de laine et regarde mon téléphone. Une nouvelle notification arrive comme quoi j'ai reçu un commentaire sur ma fiction que j'écris sur un site d'écriture en ligne et lorsque je vois de qui il provient je me marre déjà. Mon amie a du encore laissé un commentaire sur le chapitre d'un de mes personnages, qui dans la vraie vie est gay, mais elle n'en peut plus avec lui et elle me fait trop rire.
J'arrive au abord du lac, range mon téléphone dans ma poche et m'assieds sur un banc face à lui. Quelques gosses patinent et ma déception de ne pouvoir en faire autant me reprend. Alors pour compenser, je préfère répondre à mon amie en tapotant sur mon clavier.
- Ça à l'air sympa ce que vous faites, m'interrompt une voix sortie de nulle part. Me faisant sursauter sur mon banc, mon téléphone fait un salto incontrôlé et finit sa course sur la couche de glace devant moi.
- Ça vous prend souvent d'effrayer les gens comme vous faites ? grogné-je contre lui. Si mon téléphone est mort, je vous préviens, vous allez passer un sale quart d'heure.
Je crois que mes heures de muscu vont me servir si c'est le cas.
- Désolé de vous avoir fait peur, mais je n'ai pas pu m'empêcher lorsque je vous ai vu sourire devant l'écran, se défend-il.
Le type ne laisse paraître aucun centimètre de peau autour de son visage complètement planqué derrière une paire de lunettes de soleil, son écharpe sur la bouche, un bonnet sur le crâne et Bibendum en personne est devant moi. Je me lève et ramasse mon téléphone. L'écran à morfler et là je tape réellement du pied en expulsant ma rage contre ce malotru.
- Ne faites pas ça, me dit-il en plaçant une main devant moi et retirant ses lunettes, me laissant apercevoir des yeux bleus perçant complètement paniqués.
- Je fais ce que je veux, mon téléphone est mort, criè-je insistant sur le sol de toutes mes forces.
Le craquement de la glace se fait entendre sous mes pieds et le temps que je réagisse, il est trop tard, le regardant dans les yeux avec toute la détresse qui s'insinue en moi. Un appel à l'aide en un dixième de seconde, un temps beaucoup trop court pour intervenir et me sortir de là avant que je ne m'enfonce sous la couche de glace.
Des milliers d'aiguilles me traversent le corps, ma respiration bloquée au fond de mes poumons et mon cœur complètement hors de contrôle. Le noir est omniprésent autour de moi, l'eau a traversé en un temps record mes vêtements et je continue à descendre dans les profondeurs du lac, incapable de me débattre pour remonter à la surface, perdant la notion du temps et ma conscience.
Une chaleur apaisante me couvre le corps et me caresse le visage. Un doux rêve s'infiltre sous mes paupières, avec une plage a perte de vue, un sable blanc, des cocotiers, en train de siroter... Un chocolat chaud ?
J'ouvre les yeux difficilement et ils font face à un feu de cheminée devant laquelle je suis allongée. Les dernières secondes de mon existant me percute de plein fouet, le froid glacial, le noir, cette douleur me parcourant le corps.
Suis-je au paradis des gens qui meurent congelés ?
Une simple couverture est posée sur mon corps...Complètement nu ? Enfin presque...
Pincez-moi... Je doit rêver c'est ça...
L'odeur d'un chocolat chaud continue à envahir mes nerfs olfactifs, ce sentiment délicat et sucré me fait saliver, mais je voudrais quand même ne plus être à poil. Je ferme les yeux et fais le vœu d'être à nouveau habillé, mais rien ne se passe. M'asseyant sur le bord d'un canapé, m'entourant de ce seul habit qu'est cette couverture, j'observe autour de moi et repère des décorations de Noël égaillant l'intérieur d'un magnifique chalet. Seul le bruit du crépitement du bois qui brûle perturbe le silence des lieux.
- Vous êtes de retour parmi nous, me fait sursauter cette même voix que tout à l'heure, mais cette fois-ci moins étouffée.
Je me retourne vers lui rougissant, parce que je suis à poils et apparemment dans Son chalet.
Bordel de merde !!
Il me tend une tasse fumante et prend place face à moi dans un gros fauteuil en cuir vieilli, approchant sa tasse à ses lèvres, fixant ses yeux aux miens. Posant la mienne sur la petite table face à moi, je ramène mes jambes sous la couverture et la serre contre moi, veillant bien à ne laisser passer aucune parcelle de peau.
- C'est vous qui m'avait déshabillé, osé-je lui demander, connaissant déjà la réponse malheureusement.
- Ne vous inquiétez pas j'ai tout de même laisser vos sous vêtements. Très sexy soit dit en passant, se moque-t-il en rougissant.
Un coup d'œil rapide sous la couverture et découvre en effet le plus moche de ma collection. Une honte immense me parcourt l'esprit et je reviens sur son visage avec une couleur cramoisie sur le mien. Un passage de doigts dans ses cheveux poivre et sel, il a l'air autant intimidé que moi sur la situation et ce silence pesant commence à m'agacer.
- Je comprends que vous m'avez tout de même sauver la vie et que vous ayez été obligé de me dévêtir pour ne pas mourir de froid, mais j'espère que vous allez oublier cette situation gênante dans laquelle nous sommes tout les deux, tenté-je de me persuader moi même finalement.
- Vous n'avez pas de douleur particulière ? me demande-t-il sans réponde à ma requête.
- Qu'est-ce que ça peut vous faire, vous êtes médecin ? Je veux rentrer chez moi, hurlé-je en me levant du canapé et m'approchant de lui.
- On peut dire que oui et vos vêtements ne sont pas secs, me dit-il calmement avec un sourire satisfait.
- Alors vous allez me filer des vêtements à vous que je vous ramènerai une fois chez moi, ordonné-je en venant tirer sur la manche de son pull pour l'inciter à se lever.
- Je ne suis pas certain de vous retrouver dans mes vêtements demoiselle, ils sont dix fois trop grand pour vous, m'annonce-t-il en se levant et d'un coup je me sens minuscule face à lui.
Sa carrure imposante avec ma tête devant son torse, me forçant à lever les yeux pour le regarder me rapetisse très fortement. Ses yeux pourtant bleus glacials m'ébouillantent le corps, élevant la température de la pièce de plusieurs degrés et repérant le bout de sa langue humidifiant ses lèvres m'achèvent et me laisse KO.
Je recule jusqu'à sentir le canapé derrière mes genoux et m'écroule lamentablement dessus. D'ordinaire, je sors vite de mes gonds, fonce dans le lard, mais là ce type me perturbe comme pas possible.
J'ai dû perdre des neurones sans ce lac, c'est pas possible autrement.
- Je vous sens déçue, c'est le cas ? me demande-t-il en brisant le silence.
- C'est que... Enfin oui...Je suis là presque nu et vous me séquestrez, c'est pas du jeu..., me défendis-je.
Il se lève et vient s'asseoir à côté de moi. Il s'empare de ma tasse qu'il me tend et passe son bras derrière mon dos qu'il pose sur le dossier, croisant ses jambes et me fixant droit dans les yeux.
- Buvez, m'ordonne-t-il.
Ne sachant plus quoi répondre, j'exécute sans discuter et m'enfonce d'avantage dans ce fichu canapé.
- Donc nous jouons ? Et quelles sont les règles ? Me demande-t-il avec un sourire moqueur sur le bord des lèvres.
Je le regarde en manquant de m'étouffer avec ma gorgée de chocolat et mon côté espiègle refait surface. L'effronterie me fait sourire et une lueur dans ses iris m'amuse encore plus, parce qu'il ne sait pas à quoi s'attendre.
- Déjà pour commencer, nous ne sommes pas sur le même pied d'égalité, dis-je en portant à nouveau ma tasse à mes lèvres.
- Et qu'attendez-vous de moi exactement ?
Je le regarde de haut en bas, penche la tête sur le côté et lui fait comprendre d'un coup de menton vers ses vêtements que lui est encore habillé. Il me regarde d'un air amuser et secoue la tête de gauche à droite pour me dire qu'il n'est pas d'accord.
- Nous nous connaissons pas et ne sommes pas assez intimes pour cela, se défend-il.
- Bonjour, je me présente, Sandrine et vous êtes..., lui dis-je moqueuse en tendant ma main vers lui.
- Alex, se présente-t-il en empoignant ma main.
Sa paume recouvre entièrement la mienne et la rugosité de sa peau me fait frisonner en imaginant ce que pourrait donné ses caresses sur ma peau. Il m'observe, puis se met au bord du canapé, ôte son pull laissant un maillot près du corps noir dessinant cette musculature me faisant tout à coup saliver. Il s'affaire à ses chaussures, puis s'attaque à sa ceinture en me regardant droit dans les yeux avec cette pointe de défis sur ses iris, à savoir si je vais le stopper dans ses gestes ou pas, mais il n'en ai rien.
Le pantalon en bas de ses jambes musclées, les flammes de la cheminée lui donne à sa peau un teint halé et mon palpitant turbine à cent à l'heure dans ma poitrine lorsqu'il retire son dernier vêtement. Son ventre forme une plaque de chocolat scintillante devant la couleur du feu orangé. Ma déglutition devient difficile, mais je n'arrive pas à lâcher ce corps d'apollon du regard, bavant littéralement d'envie de lécher du bout de ma langue ce corps d'athlète.
- Maintenant, c'est vous qui êtes trop habillé je trouve, me sort-il de ma transe d'obsédée sexuelle, reprenant tout à coup une bouffée d'oxygène, dont j'avais arrêter d'ingurgiter.
Son index se dirige vers mon épaule et il fait glisser ma couverture, dévoilant une chair de poule envahissant le passage de son doigt. Ma respiration est haletante, j'ai chaud, j'ai froid et je regrette déjà d'avoir voulu jouer à ce jeu stupide.
L'ambiance sensuelle du moment m'attire vers sa bouche pour lui voler un baiser, juste un petit baiser, qu'il me laisse prendre avec délectation. Sa langue accroche la mienne dans une danse endiablée, envoûtante et addictive, ne voulant pour rien au monde y mettre un terme. Son corps s'approche du mien, ses mains descendent dans mon dos pour me coller encore plus à lui et son érection contre ma cuisse me ramène à la réalité.
- Non ! Attends ! dis-je à bout de souffle.
- Attendre quoi ? me demande-t-il. Je n'ai pas envie d'attendre, m'avoue-t-il en reprenant ma bouche.
Le feu de cheminée scintille dans toute la pièce. Je me laisse aller entre ses bras et ses caresses expertes, me réchauffant du reste de la profondeur du lac...
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