Le soleil se lève, teintant le ciel d'une jolie couleur rosée. Il contemple le goudron recouvert de ce qui semble être de la poussière blanche avec étonnement. Il n'ose pas sauter de la fenêtre et s'aventurer sur le sol. Un flocon se pose sur sa minuscule truffe rose. Il remue ses moustaches et éternue.

Il se décide à descendre et traverse d'une démarche hésitante les quelques mètres qui le séparent de ses maîtresses qui jouent en riant dans la neige. Il entend leurs rires et se presse un peu plus, désireux de les protéger du chat d'en face qui a tendance à trop s'approcher de ses protégées lorsqu'il n'est pas là pour les défendre.

C'est une sensation assez étrange que de courir sur la couverture immaculée. On dirait que ses pattes ne s'enfoncent presque pas, laissant tout de même de magnifiques empreintes derrière elles. Il entend crisser la neige. Il sent les flocons parsemer son pelage d'ébène. Il voit les petites filles rires. Il hume l'odeur de chocolat chaud qui se faufile entre les battements de la fenêtre pas tout à fait close. Il lape un cristal de glace qui passe un peu trop près de ses moustaches. C'est très froid, ça a un drôle de goût.

Elise l'attrape par les pattes avant et le pose sur son épaule. Louise arrive en courant et essaye d'arracher le chat à sa petite sœur. Les babines de ce dernier se retroussent. Il est heureux. Qui a dit que les chats ne pouvaient pas sourire?