Depuis le vingt et unième étage de l'immeuble, j'aspire à rentrer chez moi. Cette journée est remplie de réunie en tout genre et en tant que secrétaire générale, je ne vous dis pas comme j'en bave.

Je profite des petites minutes de répit et regarde par la baie vitrée. La ville a un certain charme ainsi recouverte de sa couverture immaculée.

-Lisbeth ? La réunion commence. A votre poste, tout de suite.

-Bien, monsieur.

Je soupire légèrement et rentre dans la salle de réunion.

Une foule de personnes sont assises autour de la table et je commence à prendre note... De tout. Absents, présents, je distribue des notes sur certains dossiers, je retranscris les moindres mots prononcés. Ça commence à être long et chiant. Trois semaines que je me tue à tout organiser et là, je me tue au travail comme jamais. Les périodes de fin d'années, j'aime bien. J'adore même. Mais les réunions de boulot qui vont avec... C'est éprouvant.

Il est vingt-deux heures, les assemblées se sont terminées depuis une bonne heure mais je reste encore au travail pour encoder les données et rédiger les différents rapports. Ça me saoule mais après tout, c'est moi qui ai décidé de faire ce métier de secrétaire hein.

Il est près de minuit quand j'éteins les lumières et que je croise le personnel d'entretien.

-Pas encore fini journée ? Faut vraiment que vous arrêtiez les heures supplémentaires, me lâche Charles.

-Vous me le dites à chaque fois que nos chemins se croisent.

-Parce que je le pense sérieusement. Vous travaillez demain ?

-Non. Par chance, Nicolas m'a accordé deux jours de repos. Je vais en profiter pour rejoindre le chalet de mon père.

-Par ce temps ?

-Oui, pourquoi ?

-Il y a beaucoup de neige. Les routes ne sont pas des plus sûres.

-Ne vous inquiétez pas, tout se passera bien. Et puis, ce n'est pas si loin.

Passez un bon weekend si je peux dire ainsi, mam'zelle Lisbeth.

-Merci, Charles. Bonne nuit !

-Bonne nuit à vous aussi !

Je me dirige vers l'ascenseur et descends jusqu'au sous-sol, où est garée ma voiture. Je me faufile à l'intérieur de mon véhicule quatre roues motrices et me mets en route pour le chalet qui se trouve à une bonne dizaine de kilomètres.

Ouais. Charles avaient raison, les routes ne sont pas sûres. Pour preuve ? A peine deux kilomètres de traversés que je suis coincée : un camion a dérapé et entrave le chemin. Bon, je fais demi-tour pour contourner la ville. Certes, c'est plus long mais je gagnerai du temps malgré tout.

Aïe. Des embarras de circulation. Une file comme pas permis a décidé de faire comme moi. Bon, plus qu'à attendre.

Pour passer le temps, je branche la radio. La météo est si mauvaise que seuls des grésillements se font entendre. Nous sommes en plein de milieu de la nuit, je suis dans les embouteillages et la neige recommence à tomber, comme si les quinze centimètres précédents ne suffisaient pas.

Je m'empare d'un cd dans la boite à gants. Cela fait longtemps que je n'ai pas écouté la compilation qui se trouve dans ma voiture depuis... Depuis trop longtemps pour que je m'en souvienne.

Je chante à tue-tête et avance petit à petit sur la route qui se dégage peu à peu.

Après deux heures à patienter, j'arrive enfin au chalet. Sous la neige, il a ce charme des maisons de montagnes. J'aime ça et la tension accumulée s'apaise déjà.

Je rentre à l'intérieur et appuie sur l'interrupteur. Une faible lumière éclaire la pièce de jour reliée à la cuisine. Je rejoins la chambre et m'empare d'un pyjama super confortable pour m'y glisser à l'intérieur.

Me rendant compte du froid qu'il règne, j'allume un feu dans la cheminée de pierres. Après quelques instants de patience, les flammes crépitent et réchauffent le foyer.

Opération chocolat chaud et cookies activée. J'attrape ce qu'il me faut en cuisine et m'installe au coin du feu avec une couverture. Je respire enfin, la chaleur me détend et chasse les ondes négatives qui ont rythmé mes dernières journées.