Comment fait-on pour ne pas être stressée le jour de son mariage? Moi je ne sais pas. Je courais à gauche et à droite dans ma maison, les filles d'honneur ne comprenaient pas ce qui m'arrivait. Elles ne comprenaient pas que la coiffure sur ma tête n'était pas celle que je voulais, elles ne comprenaient pas que c'était pour moi la fin du monde sachant que je devrais dans moins d'une heure être sur l'autel avec mon futur époux Miguel. -Imani calme toi, allez viens je t'arrange ça. Fit ma soeur aînée.-Mais il n'y a plus le temps!! Me plaignais-je.Je sentais mes larmes se frayer un chemin jusqu'à mes pommettes. Ma soeur, Eva, s'empresse de prendre une serviette en papier et de m'essuyer mes joues moites désormais. J'avais peur que tout ne se passe pas comme je le voulais et ça commençait très mal. Elle défit mon chignon trop serré et trop haut pour le convertir en une belle natte hollandaise. Ce n'était pas non plus ce que je voulais mais au moins c'était mieux. Elle m'ordonna de filer dans la voiture puis rassembla les filles d'honneur, ma mère et mes deux petits frères ensuite le cortège s'élança dans la rue. J'étais dans la dernière voiture avec ma mère qui n'arrêtait pas de se plaindre de la lenteur avec laquelle on roulait, moi je ne voulais pas dire quoique ce soit parce que je savais qu'avec le taux de stress que j'avais je pouvais faire une crise à n'importe quel moment. Soudain la voiture s'arrêta brusquement. Mon coeur qui battait déjà assez fort était sur le point de sortir de ma poitrine. Je regarde ma mère qui était aussi surprise que moi alors nous tournons toutes les deux nos regards vers le chauffeur qui lui paraissait complètement serein. -Mais qu'est-ce qui se passe?-Oh, c'est rien il y a juste quelques trafics, rien de très grave. Il tenta de nous rassurer. Dégoûtée j'esquisse un sourire ironique avant de m'enfoncer dans mon siège en priant Dieu pour ne pas que l'on soit trop en retard sachant qu'il nous restait encore du chemin à faire, l'église était hors de la ville, une charmante église proche de la campagne qui avait conquis mon coeur. J'étais clairement sur les nerfs.-Il n'y a pas de raccourcis? Je demande au bout de cinq minutes. Nous n'avions avancé que de quelques centimètres et ça me stressait réellement. -Pour sortir de la ville? Il n'y a pas vingt chemins m'dame, il va falloir patienter en peu. Pendant encore une dizaine de minutes nous étions coincés dans les embouteillages. J'essayais de prendre sur moi en inspirant et expirant le plus lentement possible même avec les plaintes de ma mère, Je me félicitait moi même. Après encore quelques minutes de lutte nous étions enfin sur notre chemin, hors de la ville mais à peine nous avons dépasser le panneau qui nous affichait que nous étions désormais hors de la ville que la voiture se mis à faire les bruits bizarre et commença à ralentir toute seule. -Qu'est-ce qui se passe encore? Ne me dites pas que nous sommes en panne d'essence quand même?-Ah non non m'dame, ça ça veut dire que le moteur a un problème. Il me répond toujours sur un ton calme. Je pense qu'il ne comprenait pas très bien qu'il s'agissait de mon mariage. Le plus drôle dans ma situation était que nous avions perdu les autres voitures de vue alors elle devrait déjà être arrivées je n'en savais trop rien. -Quoi? Mais il reste des kilomètres à faire et nous en sommes à 10 minutes du début de la cérémonie! Renchérit ma mère. 10 minutes? Des kilomètres? Je n'ai pas plus réfléchis, je suis sortie de la voiture et avec la plus grande grâce du monde, j'ai réussi coincer le tissu de ma robe en claquant la portière. Je l'ai bien regretter quand avec rage j'ai tiré dessus pour me décoincer et me suis retrouvé au sol, par terre. Résultat ma robe était déchirée et sale et j'étais à la bourre. -Imani que fais-tu parterre?-Je sais pas! Je réponds en pleure. Ma mère s'empresse de me relever et nous nous mettons à marcher aussi vite que nos escarpins nous le permettaient tout en dépoussiérant ma robe. Je savais que nous n'allons pas arriver à temps mais je devais essayer, Miguel m'attendait, il fallait que j'essaie. Je finis par même retirer mes chaussures pour aller plus vite, laissant ma pauvre mère derrière moi.Je ne savais pas depuis combien de temps je courrais comme ça mais j'étais fatiguée et je transpirais et n'entendais plus les pas de ma mère derrière moi. Je courrais simplement en ligne droite avec une endurance dont je ne connaissais l'existence. Je courais encore, pas le temps de ralentir, pas le temps de sentir la fatigue malgré le soleil qui commençait à piquer ma peau. Au moment où je me sentais lâcher prise, j'entends le moteur d'une voiture à mes côtés. Je ralenti, tourne la tête et tombe sur mon chauffeur tout joyeux. -Allez, montez! Je ne me fais pas prier et entre. J'y trouve ma mère qui aussitôt s'inquièta pour mon état. Pendant qu'elle me remaquillait le chauffeur lui conduisait à toute vitesse et nous finissions par arriver à l'église avec une heure de retard.