Ses yeux me sructèrent avec attention.

- Tu dois y aller! me supplia-t-elle. Tu peux pas rater ça, c'est un truc qui arrive seulement une seule fois dans toute une vie! Je te jure tu y vas pas avec Ana que je te casse les dents du milieu...

Elle mima un geste de boxe, je ris à sa pitoyable imitation. Ce soir se déroulerait un magnifique événement, une pluie d'étoiles filantes... Un phénomène d'une grande rareté disaient les scientifiques, et bien sûr Andrea insistait pour que j'y aille en compagnie de Sarah. Sarah était comment dire...discrète, différente ? Et en réalité je ne savais pas vraiment si j'éprouvais quelque chose pour elle certes elle était magnifique, polie, de bonne famille, une parfaite petite amie à présenter à ses parents. Mais pourtant elle était si effacée.

- En plus tu seras pas tout seul! Je serais à environ deux mètres maximum avec Fannie... de toute façon tu as pas le choix, murmura-t-elle plus bas.

- Tu as dit quoi?!

Elle ne dit rien et regarda ses chaussures comme si c'était devenue la chose la plus intéressante à faire. Elle frotta l'une de ses chaussures contre l'autre. C'était bien Andrea, éviter de me confronter directement, yeux dans les yeux.

- Tu as très bien entendu...

Cette fois ce ne fut qu'un chuchotement à peine compréhensible. Elle leva ses deux beaux yeux azurs vers moi, un pincement se fit en moi. Ses cheveux d'ébène tombaient en cascade sur ses épaules dénudées que sa robe bustier mettait parfaitement en valeur. Elle plaça une de ses mèches derrière son oreille. Elle essayait de me distraire pour que j'oublie ma question d'origine, mais depuis longtemps cela ne marchait plus avec moi.

- Tu as fait quoi petite cachottière ? lui demandais -je.

- J'ai seulement fait avancer les choses rien de grave monsieur coincé... je l'ai comment dire indirectement invitée?

- C'est une blague? Quand où comment pourquoi?

- Tu poses trop de questions dis moi juste merci.

Et sur ce elle me planta là, devant la porte de mon petit appartement. Elle se retourna et cria:

- Je te rappelle que c'est soir sur la pelouse du centre commercial. Et elle s'évapora. Je rentrai en trombe dans mon appartement, fermai brusquement la porte, et me précipitai vers l'immense armoire pour dénicher un vêtement à peu près acceptable. Pourquoi elle me plantait comme ça ? Elle pouvait pas le dire plus tôt que c'était ce soir! Je me précipitai sur l'eau de le douche tiède. Ce soir, ce soir, ce soir,... je n'arrêtais pas de me remémorer les mots d'Andrea sortant de sa bouche si pulpeuse. Ce soir...il fallait que ce fut ce soir....Deux heures s'étaient écoulées et j'étais enfin prêt. J'avais opté pour un style simple et sophistiqué, pas vraiment moi quoi. J'avais assez de chewing-gum dans la poche droite de mon jean pour nourrir tout un bus de collégiens... après tout on sait jamais? Je me regardai une dernière fois dans le miroir de mon salon. Je n'avais  que deux mots et demi à prononcer, seulement deux petit mots, un simple je t'aime. Je passai mes mains dans mes courts cheveux. Elle... Je sortis avec empressement de cet appartement où à la proche de Noël le sentiment de solitude s'accentuait. Mes pas me guidèrent jusqu'à l'immense centre commercial arborant des affiches de jeux à absolument avoir pour Noël. Je me demandais alors comment serait habillée Andrea, de toute façon tout lui allait bien. La chevelure blonde platine de Sarah entra dans mon champ de vision, j'accélérai le pas. Elle m'offrit un sublime sourire, sa robe était simple, vaporeuse. Mais mon regards s'attarda sur la tenue presque provocatrice d'Andrea. Elle affichait un sourire étrange, que je ne parvins à déchiffrer.

- On y va? nous questionna-t-elle.

Sans attendre notre réponse elle prit le bras de sa meilleure amie et se dirigea vers la pelouse. Sarah me prit par la main et me guida à travers la foule. Ses pas étaient rapides presque comme une danse, elle se retourna pour voir si je suivais bien son léger déhanchement. On s'allongea dans l'herbe fraîche, elle grelotta, après tout c'était normal on était en décembre. Tel un gentleman je lui tendis ma veste, elle la saisit toujours en souriant. Sarah prit ma droite, Andrea ma gauche. La première se blottit contre moi, distraitement je lui caressai ses doux cheveux. Les premières étoiles filantes apparurent, puis elles se firent plus nombreuses, puis une pluie éclaira la sombre coulée noire qu'était le ciel. On était si bien, elle était si belle... ses grands yeux scrutaient le ciel comme un enfant devant le sapin de Noël. Je voulais ses petites mains autour de mon cou, je ne voulais plus faire semblant. Une vapeur blanche sortit de ses lèvres légèrement ouvertes. La lumière du ciel éclairait son parfait visage. Les étoiles filantes étaient de plus en plus nombreuses...quelle belle nuit. Et puis merde. Je posai mes lèvres sur celles d'Andrea.

Travalia