SabrinaCatrain
Et si je commençais par, il était une fois ?
Je vous entends déjà hurler.
Non mais franchement, le truc typique du conte de fée. Pfff, quel manque d'imagination !!
À vrai dire je suis d'accord avec vous, parce que depuis que je suis femme, je n'y crois plus.
Pourquoi ?
Parce que mon beau prince charmant sur son cheval blanc a couché dans mon propre lit avec ma meilleure ennemie.
Vous allez me dire " Meilleure ennemie" tiens bizarre...
Je la considère ainsi parce que sans elle, je n'aurais jamais remarqué que c'était le pire des connards qui existe sur terre. Je me souviens encore de son sourire narcissique lorsque je suis rentrée chez moi, après une journée pourrie au travail et l'avoir découvert sur elle, hurlant comme une hyène à percer les tympans et lui l'appeler par un autre prénom que le sien ou le mien.
Une vraie ordure ce type.
Je me rappelle avoir ouvert ma fenêtre et avoir balancé dans la rue ses fringues toutes fraîchement sorties de la penderie, ainsi que ses habits du jour. Le voir complètement à poils sur le trottoir, en train de les ramasser, formant une boule devant son escargot recroquevillé dans sa coquille, le seul logement qu'il lui restait, ne m'avait même pas soulagé sur le coup, mais aujourd'hui quand j'y pense, j'en jubile encore.
Le pauvre ? Vous plaisantez ou quoi ?
Certes, les connards badboy, tatoués de partout, vous font mouiller vos petites culottes, mais lui n'avait rien de ce genre de mec. Même si j'y croyais au début de notre relation, je me suis aperçue, qu'il me manquait quelque chose.
Du sexe... Et du vrai...
Celui qui vous fait grimper au rideau... Celui qui vous achève et vous laisse pantelante des heures durant... Celui dont vous avez mal lorsque vous serrez les cuisses, parce que vous le sentez encore à l'intérieur de vous, alors que votre vagin est complètement vide... Celui qui vous marque le corps et l'esprit... Celui qui hante vos nuits et dont vos doigts ne vous suffisent pas à vous soulager... Celui avec ce beau brun ténébreux que l'on rêve toutes de rencontrer au moins une fois dans une vie...
Et bien croyez-moi ou non, mais celui là, je l'ai rencontré...
Ça n'a rien d'un conte de fée sur le papier pour les histoires d'enfant. Nooonnn...
C'est un conte de six cents pages de New romance... C'est mon Christian Grey... Mon Colton Donovan... Mon Gideon Cross...
Alors, laissez-moi tout de même ce plaisir.... Il était une fois...
La neige poudreuse tombe sur la colline de mon petit village et les futurs vacanciers ne vont pas tarder à débarquer et poser leurs valises dans les chalets qu'ils ont loués pour leurs vacances de sports d'hiver. Je termine de préparer les skis pour l'ouverture de la saison. Ça fait maintenant la deuxième année que je suis revenue aux sources depuis ma rupture avec l'autre blaireau et ce boulot de saisonnier, je ne le raterai pour rien au monde. C'est ma ressource naturelle où je fais le plein d'énergie avant d'être enfermée à nouveau dans un bureau minuscule pour le restant de l'année, six mois durant entre quatre murs et six mètres carrés.
Les premiers arrivés sont souvent ceux qui ont la possibilité de payer plus chers pour avoir les plus beaux chalets et les meilleures pistes, parce qu'elles n'ont pas encore été ou presque pas utilisées. Enfin bref, c'est toujours ceux là les plus exigeants et mon sourire commercial me cingle les joues jusqu'à ce que les vraies familles de vacanciers arrivent avec leur chaleur humaine et la jovialité du petit monde, se satisfaisant du moindre petit truc en appréciant sa juste valeur.
Toujours est-il que le premier pingouin pointe le bout son bec avec ses yeux de hibou sur le nez et ses lèvres beaucoup trop graissées à mon goût. Une épaisseur blanchâtre lui formant des lèvres de babouins et nous voilà parti pour un spectacle digne du cirque Zavatta.
Roulement de tambour.....
- Je viens chercher les skis que j'ai réservés, s'adresse-t-il à moi.
- BONjour monsieur, lui dis-je tout sourire, votre nom S'IL vous plait ?
- Francisco
- Bien ne bougez pas je vais voir sur notre registre, lui annoncé-je.
Revenant cinq minutes plus tard les skis de monsieur en main, je m'aperçois qu'un autre type est positionné à côté de lui, mais pas équipé pour aller sur les pistes. J'interpelle Messire Francisco pour récupérer son dû et il manque de peu de faire la planche en se prenant les pieds dans sa paire de skis en faisant demi-tour après avoir signé le contrat de location. Il m'enguirlande comme pas possible en insinuant que tout est de ma faute et je reste comme deux ronds de frites devant son comportement que je ne comprends pas.
L'inconnu le rattrape de justesse et s'adresse à lui.
- Vous allez bien mon oncle ?
Évidemment encore un fils de bourges. Je le regarde s'occuper de lui, puis une fois le tonton à l'extérieur, Mister neveu revient vers moi.
- Veuillez excusez mon oncle. Il a l'air bourru comme ça, mais dans le fond il est gentil, me dit-il.
- Ce n'est pas grave, j'ai l'habitude quand il s'agit de votre classe sociale, dis-je plus vite que ma pensée.
- Vous êtes bien pédante mademoiselle, m'insurge-t-il.
- Et vous croyez qu'en vous planquant derrière une paire de lunettes et un bonnet, ne vous donne pas un air pédant cher monsieur ?
Non mais il se prend pour qui ce cul serré ? Dis-je entre mes dents.
- Je vous ai entendu et je suis loin d'avoir un cul serré, mais par contre, je me demande bien comment est le vôtre, me dit-il en positionnant ses mains sur mon fessier.
Une gifle atterrissant sur sa joue fait voler ses lunettes de soleil au travers de la boutique. Son regard noir de colère me percute de plein fouet et je me trouve paralysée devant son visage carré et dur, serrant les dents pour ne pas me la rendre.
- Vous avez de la chance d'être une femme, sinon je vous aurais refait le portrait façon Picasso mademoiselle, m'avoue-t-il en venant coller son visage contre le mien.
Son haleine mentholé me percute le visage et ses yeux reprennent une couleur tout à fait différente. Un gris étoilé façon miroir colore ses iris, reflétant mon visage rougi par sa promiscuité. Ma respiration est suffocante, mon cœur s'emballe et mon corps perd de sa tonicité face à lui. Son parfum ambré chatouille mes narines et cette odeur de virilité descend directement dans ma petite culotte, où une danse de la joie me fait serrer mes cuisses l'une contre l'autre pour arrêter cette humidité qu'éponge mon petit bout de tissu.
S'il ne s'écarte pas, je vais finir par faire Jojo l'escargot pour le reste de la journée. Bordel ! Deux ans sans sexe et ça y est la découverte de phéromones mâle réveille mes sens bouillonnant dans mon bas ventre.
- Je crois que d'autres clients attendent d'être servis jeune fille, me dit-il au lobe de mon oreille.
Il s'écarte et un vide immense envahit mon espace qu'il avait comblé de cette odeur de sexe entourant son corps. La clochette retentit et lorsque je reviens à moi avec énormément de mal, quatre paires d'yeux me scrutent attendant que je m'occupe enfin d'eux.
Quelques jours plus tard, Messire Francisco oncle revient comme prévu ramener la paire de skis de location. Et pendant ces quelques jours, je n'avais jamais recroisé cet apollon de neveu aux yeux gris, à la barbe de trois jours sur une mâchoire carrée et cette virilité à couper de souffle.
- Merci mademoiselle, vous effectuez un travail formidable, dit-il me laissant sur le cul en ayant changé totalement de comportement, devenant aimable par rapport au premier jour.
- Merci monsieur, ça me touche beaucoup, lui avoué-je.
- Ne me remerciez pas, c'est mon imbécile de neveu qui m'a demandé d'être gentil avec vous, sinon il ne signait pas le contrat qui peut me ramener des milliers d'euros. C'est un crétin...m'annonce-t-il.
Il fait demi-tour et quitte ma boutique en baragouinant entre ses dents, laissant place à ce type dont j'ai rêvé depuis des jours. Ses cheveux bruns libérés de son bonnet de laine tombent sur sa nuque et il dégage une mèche de ses yeux gris en y passant ses doigts.
- Bonjour mademoiselle, me sourit-il, faisant fondre les stalactites de ma culotte.
- Bon..bonjour...
- J'espère que cette fois-ci il a été aimable avec vous ? Me demande-t-il.
- Qui ça ? Demandé-je à côté de la plaque.
- Mon Oncle !!
- Oui oui, dis-je sans écouter ce que je dis et sans comprendre sa question.
- Tant mieux... Je suis ici encore pour quelques jours et je souhaiterais vous inviter à dîner, si vous le permettez, continue-t-il.
Bavant devant lui comme une midinette, il referme doucement ma bouche en poussant ma mâchoire avec son index sous mon menton.
- Vous vous sentez bien ? S'inquiète-t-il.
- Je reviens dans deux minutes, dis-je en me précipitant dans les toilettes et m'asperger d'eaux glacées sur ma face, histoire de retrouver mes esprits qui divaguent devant ce type sorti tout droit d'un bouquin de Sylvia Day.
Je dois rêver c'est certain. Mon manque de sexe me fait voir des choses qui n'existent pas, je vois des mirages et m'invente le type idéal comme un amant imaginaire. Il va falloir que je consulte un psy, parce que là, j'ai vraiment un truc qui cloche.
Je retourne à l'avant boutique et il est toujours là, mais l'ignore en m'occupant de quelqu'un d'autre. Il finira par disparaître c'est sûr. Après trois clients, il est toujours adossé à un rayonnage, les bras croisés sur son torse, à me suivre des yeux.
- Vous en avez encore pour longtemps à m'éviter ? Me demande-t-il.
- Vous n'existez pas. Vous sortez tout droit de mon imaginaire et je n'ai pas envie de passer pour une folle devant les clients, alors disparaissez de ma vue.
Il m'attrape par le poignet et me plaque contre le bar de réception en collant sa bouche contre mes lèvres. Sa langue dominante s'engage dans ma bouche et vient cueillir la mienne dans un baiser endiablé, réveillant encore une fois en moi cette partie endormie depuis deux ans entre les cuisses.
Il met un terme à cette fougue, me laissant à bout de souffle et pantelante, fébrile sur mes jambes en caoutchouc. Il me retient par la taille le temps que je retrouve mon équilibre et me repose la question de son invitation.
- Alors, ce dîner avec un type imaginaire, ça vous tente ou pas, se moque-t-il.
- D'accord, susurré-je.
- Je viens vous chercher ce soir, me dit-il. Fais-toi belle rien que pour moi jolie demoiselle, chuchote-t-il dans le creux de mon cou et y déposant un baiser électrisant mon échine, mes orteils, ma plante capillaire, enfin tout en moi, ouvrant mon huître, libérant ma perle rose de son écrin.
Le soir tombe et après de tumultes conflits avec mon miroir, ma penderie et moi-même, j'ai fini par opter pour une petite robe noire avec mes mocassins à petits talons. Un collier de perles blanches en toc, mais je m'en fiche, un bracelet avec des breloques tout autour et une pointe de maquillage, Rose à lèvre, Eye-liner, mascara et hop l'affaire est faite.
Mais au fait, j'y pense, comment va-t-il savoir où j'habite ? Je ne lui ai donné ni adresse, ni numéro de téléphone. Je sors de ma réflexion par un coup de sonnette à ma porte d'entrée et m'y précipite pour ouvrir.
Deux yeux gris pétillants s'ancrent dans mon noisette et une bouche vient manger la mienne avec délectation, nous faisant reculer au fond de mon entrée, refermant ma porte derrière lui de son pied.
Il m'a fait l'amour et baisée comme personne auparavant, me marquant la chair de haut en bas en me brûlant de ses caresses expertes, de sa langue experte, de sa queue experte. J'ai perdu pied et découvert la jouissance avec lui comme jamais.
Et encore aujourd'hui, trois ans après, il sait y faire avec mon corps lorsqu'il vient percuter ses hanches contres les miennes. Mon prince n'est pas charmant finalement... Il est bien plus que cela...
SabrinaCatrain
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