Miss_Plume
-Téméraire038, depuis quand n'y a-t 'il plus âme qui vive sur cette planète ?
-Si j'en crois mon cyber mémorisateur, 358 ans exactement !
-C'est hallucinant tout de même, regarde Valeureux012, l'eau coule en abondance, le vent souffle et la verdure repousse ! Tous les éléments dont l'être humain que nous observions depuis Trigaton avait besoin, sont présents ! Pourtant, malgré nos explorations répétées sur cette planète bleue, rien, pas même un animal survivant. C'est déprimant !
Notre peuple avait déjà ratissé le trois quart de la planète terre, mais les êtres humains, physiquement très proches de nous, les Triens, avaient totalement disparus. Leurs courses au pouvoir, à la maîtrise des éléments chimiques, à l'argent coûte que coûte, les avaient anéantis. Pourtant, moi, le chef des recherches, je n'arrivais pas à jeter l'éponge et à abandonner ce magnifique endroit. Je décidai donc d'installer mon équipe et de leurs faire construire un village test, qui nous permettrait de savoir si la vie ici était possible pour notre peuple.
Quelques années furent nécessaires pour ériger suffisamment de maisons, afin d'accueillir des familles volontaires sur le projet « repeuplement ». La nourriture n'était pas une source de problème, car nous nous nourrissions exclusivement de végétaux. Très vite, notre technologie envahit les lieux et nos équipes purent mener de nombreuses expériences de recherches sur toutes les ressources terrestres. La vie s'installait tranquillement, les couples se reproduisaient et agrandissaient ainsi progressivement, la surface habitée sur la terre. Mais, un jour, un enfant du village rentra affolé et en larmes. Il expliqua à ses proches qu'il avait croisé une personne qui avait perdu sa couleur. Cette information m'interpella quand elle me fut rapportée, car en effet, la seule chose qui nous différenciait des terriens était le manque de coloration pourpre sur le corps. Je partis donc à la recherche de ce teint blanc, mais en vain. Epuisé, je m'allongeai sur la plage et regardai le magnifique ciel étoilé avant de sombrer dans un profond sommeil. A demi-conscient, je perçus une légère caresse sur mon visage. Doucement j'ouvris les yeux, deux billes rondes me fixaient, je n'osais pas remuer de peur de la faire fuir. Oui, cette créature était tout ce qu'il y avait de plus féminin. Des cheveux longs châtains, des émeraudes en guise d'iris, une peau nacrée, bref une beauté sans nom. Je tentai le contact en lui parlant dans sa langue que j'avais étudiée depuis bien longtemps. Elle tressaillit, eut un mouvement de recul, mais voyant que je ne me jetais pas sur elle, m'adressa à son tour la parole.
-D'où venez-vous et que nous voulez-vous ?
Sa voix était une douce mélodie à mes oreilles, j'avais envie de caresser ses mots comme s'ils étaient solides.
-Nous venons de Trigaton, une planète à des années lumière de la vôtre. Nous pensions cet endroit vide de vie et souhaitions le repeupler.
- Nous sommes une tribu de 10 femmes et 4 hommes, nous avons adapté nos corps à se suffire de verdure pour fonctionner.
Un sentiment inconnu me donnait des palpitations, des papillons dans le ventre et surtout, me donnait envie de caresser et d'embrasser la bouche de cette femme. Quel était cet étrange besoin de l'autre ? Chez nous, les rapports hommes/femmes duraient quelques secondes, le temps d'échanger nos ADN pour nous reproduire. J'avais énormément de mal à maîtriser cet élan de tendresse envers cette terrienne, c'est pourquoi, je décidai de lever mon visage pour observer les étoiles et tenter de l'ignorer.
-Votre couleur de peau est magnifique. M'autorisez-vous à la toucher de nouveau ? M'interrogea-t-elle d'un ton hésitant.
-Je vous en prie.
Elle posa ses paumes sur mon front, les glissa lentement sur mes joues et du bout des doigts, caressa mes lèvres tout en pinçant les siennes entre ses dents. Ce geste réveilla en moi un feu irradiant chaque parcelle de mon corps et sans même m'en rendre compte, je fondis sur sa bouche. Le froid de ce mois de décembre, ne parvint pas à refroidir notre échange passionné. Nos langues se gouttaient, s'enlaçaient jusqu'à nous faire grogner de plaisir. Très vite, nos corps frissonnèrent de désirs ardents, nos mains cherchaient à sentir le moindre millimètre de peau, nos gémissements respectifs attisaient l'envie de s'abandonner complètement à l'autre. Et c'est ainsi, sous ce ciel étoilé terrien que débuta l'histoire de Clémentine, bébé issu de l'amour d'une femme en voie d'extinction et d'un chercheur en quête de rêves.
@Miss_Plume
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