La colonisation spatiale : avenir de l'humanité ou fausse bonne idée ?
Ce matin-là, elle se leva de bonne heure et se dépêcha de s'habiller. Elle n'avait que très peu de place dans sa maison bulle et elle n'avait pu garder que 5 tenues lorsqu'elle avait quitté la Terre, il y a 6 ans. Elle enfila l'une d'elle, se débarbouilla brièvement et descendit avaler un sachet de poudre lyophilisée accompagnée d'un quartier de pomme cultivée sous un globe de verre. Ce globe, qui reproduisait à peu de choses près les conditions terrestres, leur permettait de cultiver les rares produits frais qu'ils mangeaient. Elle se dépêcha d'avaler son repas avant de se brosser les cheveux et d'enfiler sa combinaison spatiale, sans laquelle elle ne pouvait sortir de chez elle. Elle passa autours de son cou le badge que les autorités utilisaient pour tracer chaque déplacement et s'assurer ainsi que personne ne se perdait dans l'immensité silencieuse et noire de l'espace. Se rendre à l'école nécessitait de prendre un véhicule spatial pendant 25 minutes, à la manière d'un bus scolaire. L'école n'était qu'un vaste local dans lequel elle se regroupait avec une vingtaine d'autres jeunes de 11 à 13 ans, qui vivaient près de chez elle. Ils suivaient les leçons de professeurs qui donnaient cours sur Terre et qui leurs étaient retransmises via vidéo. Elle avait du mal à suivre et trouvait cela très ennuyeux. Poser des questions était difficile et elle était presque toujours livrée à elle-même. Elle restait ainsi pendant 5h puis pouvait faire une pause le temps d'avaler deux sachets de poudre et de se détendre un peu. Cette pause était peu distrayante puisqu'elle ne pouvait sortir dehors du fait de la combinaison, du manque d'air, du collier et de la température glaciale de la planète. Elle ne pouvait que lire et se plonger dans des univers magiques où étaient décrits tant de choses qu'elle aimerait vivre : sentir le vent sur sa peau, voir la mer ou les montagnes, découvrir de nouvelles personnes en parcourant sa planète, et tant d'autres choses dont elle avait été privée lorsqu'elle avait du déménager dans sa maison bulle sur l'astéroïde RV234 car la Terre était surpeuplée. Lorsque les cours furent enfin finis, elle resta un peu dans « l'école » car elle avait ici bien plus de place que dans sa minuscule maison. Elle dessina pendant 2 heures puis se mis à danser, à partir de vidéos qu'elle trouvait sur Internet. Elle adorait danser, cela lui permettait de passer de bons moments, de se dépenser et d'oublier un peu son isolement. Au bout de 3 heures, elle finit par rentrer chez elle, épuisée mais apaisée pour quelques heures. C'était du moins ce qu'elle espérait. En arrivant, elle retira sa combinaison avec soulagement. Elle ne supportait vraiment plus cet harnachement qui la bridait et l'enfermait. Elle alluma la télévision pour regarder les informations. Le premier titre était le suivant : « Trois personnes sont mortes dans un nouvel accident depuis la base de départ pour les déménagements spatiaux ». C'était la troisième fois ce mois-ci qu'un accident se produisait depuis la base de départ pour les déménagements spatiaux. Ils avaient surement heurté des débris de vieilles installations qui dérivaient dans l'espace puisque personne ne savait quoi en faire... Chaque fois, c'était la même histoire, mais jamais les départs ne cessaient. Après ces nouvelles qui ne la réjouirent pas, elle alla se coucher et s'endormi en rêvant d'une journée où tout serait plus simple, moins routinier et surtout où elle serait libre d'aller et venir, d'avoir des amies, de courir dans l'herbe, de manger de la nourriture fraiche, de vivre comme elle aurait du si elle n'était pas perdue, seule, au milieu des étoiles.
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