Texte Argumentatif n°1

Peut-on refuser la vie ?

Assise au bord d'un pont, la fraîcheur de la pierre traversant mon pantalon et l'eau clapotant sous mes pieds, je ressassais cette question depuis au moins deux bonnes heures. Les réponses que je trouvais me semblaient éphémères, inexactes, insatisfaisantes. Mon cerveau tournait au ralenti, tandis que j'observais distraitement un poisson qui nageait dans la rivière, la queue battant l'eau en de petits ' plocs ' répétitifs. La vie.... C'est cette rivière, me dis-je, et le poisson me représente, moi, et les sept milliards de petits humains qui peuplent cette terre. La vie est un courant violent qui maltraite les petits poissons, qui sont, malgré tout, obligés de nager en son sein. Parfois à contre-courant, parfois avec une nageoire en moins... Mais ils nagent tout de même. Encore et encore. Certains n'arrivent plus à nager, alors ils sautent sur la berge, en une lente agonie. Ils préfèrent le soulagement de la mort à la torture de la vie.
Et moi ? Je nage dans la rivière, insouciante aux dangers, à l'injustice, et à toutes ces choses horribles qui font la vie. Moi je nage en pensant à la chance que j'ai, au ciel bleu, au soleil qui projette ses rayons sur la Terre, aux magnifiques algues qui poussent dans le fond de la rivière, cachées de tous.
Il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder autour de soi pour voir tout ce que la vie peut nous offrir.
Maintenant, on en arrive à cette fameuse question. Ne vous méprenez pas, ce raisonnement, ça fait une centaine de fois que je le fais sans arriver à une réponse adaptée.
Peut-on refuser de nager dans cette rivière ?
Et si oui, quand ? A la naissance, lorsqu'on n'est encore qu'un tout petit poisson ? Ou à un moment où l'on se sent las, et où l'on n'a plus la force de nager ?
Refuser la vie...
Refuser la vie à quelqu'un d'autre ou à soi ?
Tout était flou dans ma tête, et le petit poisson que j'observais auparavant était parti depuis un long moment. J'étais de nouveau seule, seule avec mes pensées et mes questions sans réponses.
Repartie dans mes réflexions, une nouvelle idée me vint ; si l'on refuse la vie, alors on ne connaîtra jamais ce qu'elle nous réservait. La vie est pleine de surprises. Bonnes et mauvaises, mais elle nous offre toujours des surprises. Alors certes, à un moment, votre vie peut être horrible au point que vous vouliez y mettre un terme, mais dites-vous qu'après la pluie, il y a le beau temps. Que derrière un nuage se cache le soleil, qui attend patiemment le moment où il pourra montrer ses rayons. Accrochez-vous et vivez. Vivez chaque jour comme si c'était le dernier. Ne refusez jamais la vie qui s'offre à vous, car c'est une merveilleuse opportunité, quoi qu'il se passe ensuite.

Je poussai un soupir. A quoi bon continuer ainsi, les réponses que je trouvais ne me satisfaisaient pas. Je ramenai mes jambes à ma poitrine, et défaisai les lacets de mes bottines avec habileté, avant de les retirer, elles, puis mes chaussettes. Enfin, je plonge mes pieds dans l'eau glacée de la rivière. Un frisson remonta ma colonne vertébrale, suite à la soudaine vague de froid qui me submergea.
Mes pieds ne tardèrent pas à devenir rouges, mais je n'avais pas envie de les retirer. La morsure agressive du froid me permettait de me sentir bien vivante. Un autre poisson vint nager près de mes pieds, qui restaient parfaitement immobiles, et dont les orteils commençaient doucement à devenir bleus. Je pris une grande inspiration, remplissant mes poumons d'air frais, puis j'avançai de quelques pas dans la rivière. Soudain l'un de mes pieds glissa sur un rocher et je perdis l'équilibre, tombant la tête la première dans l'eau glacée. Aussitôt un étau invisible sembla se resserrer autour de ma poitrine, le froid agressant tout mon corps, et trempant mes vêtements.

Cette rivière représente la vie.

Je ne pouvais pas rester immobile indéfiniment.

Il faut avancer si on ne veut pas être le dernier du banc de poissons.

J'ai avancé. Mais j'ai été confrontée à un obstacle dès le début.

Les petits poissons ont tous des prédateurs. Et la rivière est capricieuse.

Cet obstacle a entraîné ma chute.

Tous les petits poissons finissent un jour à bouts de force.

Quelle qu'en soit la raison.

Si j'avais refusé de nager dans cette rivière, que se serait-il passé ?

Tu n'aurais jamais eu la sensation d'être en vie. Tu n'aurais jamais connu l'air frais et la sensation de l'eau sur ta peau. Alors ? Est-ce mieux de connaître d'horribles moments, mais aussi des bons, durant sa vie, ou de ne pas vivre du tout ?

....

La première est tentante, n'est-ce pas ?

Oui.

Mais pourtant, tu n'arrives pas à répondre.

Parce que la sensation d'être en vie était tout de même merveilleuse.

Exactement. Voilà pourquoi il vaut mieux vivre et profiter des jours joyeux. Les ancrer dans son cœur afin de les emporter partout avec soi. Et pouvoir s'en souvenir dans les moments difficiles.

N'oubliez pas que l'on n'a qu'une seule vie

Alors profitez !

~~~~~~~~~

Voilà pour mon premier texte argumentatif du concours de Juste-Espoir

J'espère qu'il vous a plu ! ^^

Bon, bah je n'ai plus qu'à croiser les doigts pour être gardée et pouvoir participer au prochain tour ! :')

Bisouus ! <3

⬆️ preuve du nombre de mots

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