À voter !
Bonjour à tous !
Comme vous avez globalement bien aimé les votes, je vais le poursuivre.
Vos noms vont être mentionner une fois ce thème clôturé.
Prenez toujours autant de plaisir à écrire, car c'est votre écrit, votre expérience et surtout votre savoir-faire qui s'améliore de jour en jour !
/!\ J'ai eu un problème lors de tous les copier coller des textes, merci de ne pas prendre en compte les tirets mal placés, les points en début de phrase qui viennent de nul part.
Jai essayé de tout mettre en ordre, peu importe le nombre de mises à jour et corrections que je fais rien ne change...
À tous les participants, excusez moi pour ce problème technique
Commençons,
Premier texte : @KhalisahAldragonir
Le plus beau cadeau
Je m'appelle Khalisah et aujourd'hui, je fête mes 20 ans. Toute la maisonnée est en ébullition. Mes parents veulent que tout soit parfait des décorations aux cadeaux. Ils arborent tous un sourire malicieux quand j'entre dans une pièce. Ils pensent que je ne me doute que rien. Je trouve ça mignon et ce serait malvenu de ma part de leur dire que niveau discrétion ils sont complètement nuls.
J'ai décidé de leur faciliter la tâche en allant me promener au bord du lac qui se trouve à quelques mètres de notre maison. J'enfile une veste et caresse le pelage charbon de mon chat Pomelo. Mes amis passent leur temps à me dire qu'il va finir par me porter malheur. En général, je leur ris au nez.
Je ne suis pas de nature superstitieuse et leurs croyances me paraissent complètement absurdes. Passer sous une échelle ne m'effraie pas. Je ne tremble pas quand je brise un miroir ou quand quelqu'un ouvre un parapluie à l'intérieur.
Pourtant, aujourd'hui plus que jamais, j'ai envie de croire à l'une de ces superstitions. Vous avez forcément entendu parler du vœu d'anniversaire. Souffler mes bougies a toujours été pour moi synonyme de déception. À 4 ans, j'ai souhaité avoir un poney et à 10 ans, devenir championne du monde de danse classique mais jamais aucun de mes vœux ne s'est réalisé.
Pour éviter de nouvelles désillusions j'ai décidé que je ne ferai pas de vœu aujourd'hui. Après tout il a encore moins de chance de se réaliser que les autres. Je quitte donc la maison le moral à plat.
Une fois la porte fermée, je peux ôter ce faux sourire de mon visage. J'ai appris à faire semblant d'être heureuse au quotidien. Je souris, je ris sans ressentir la moindre émotion. Je garde tout au fond de moi et je cache ma douleur derrière un masque que je mets de plus en plus facilement. Mes proches ne voient pas ce mal-être qui se glisse en moi. Comme un serpent, il étend son emprise de jour en jour, m'étouffant méthodiquement, aspirant mes rêves et mes espoirs et ne me laissant pour toute consolation que la douleur de son infâme venin.
J'arrive finalement à destination et laisse mes yeux se délecter de ce merveilleux tableau. Le lac s'étend à perte de vue, immensité bleue impénétrable. Bleu... un adjectif bien banal pour décrire l'éclat de l'onde. Le lagon bigarré, prend diverses nuances d'azur, passant de la froideur du bleu électrique à cet intense bleu que le langage ne peut retranscrire parfaitement. Imaginez le bleu du ciel orageux, des vagues qui se brisent dans la tempête, du firmament zébré d'éclairs. Ce bleu, c'est celui de ses yeux.
Une larme roule soudain sur ma joue, la tristesse s'empare de moi et je fonds en larmes. Penser à lui me fait toujours autant souffrir. J'ai essayé de l'oublier, de passer à autre chose , mais rien n'y a fait. J'ai rencontré d'autres hommes, j'ai arrêté de lui parler, je me suis même éloignée de lui, mais à chaque fois mes émotions prennent le dessus et me submergent complètement. Mon esprit me rappelle sans cesse que quoi que je fasse, mes sentiments ne disparaîtront jamais. Je l'aime et je l'aimerai toujours. Mes yeux le chercheront où qu'il soit, mon cœur réclamera toujours son contact et mon âme, torturée, sera à jamais attirer par la sienne.
L'amour n'est pas une bénédiction mais une horrible sangsue qui aspire votre essence vitale vous laissant à l'état de coquille vide. Ce jour devrait être l'un des plus heureux de ma vie mais je ne parviens pas à en profiter. Mon âme en peine m'empêche de penser à autre chose.
Drrr. Mon téléphone vibre dans ma poche me sortant de mes pensées. Je regarde l'écran et soupire en voyant un message de maman : « Rentre vite, on t'attend ». Je range mon téléphone et me remet en marche.
Je suis arrivée chez moi quelques minutes plus tard. J'ai longtemps hésité mais je suis finalement entrée un immense sourire aux lèvres.
- Khali te voilà enfin, on t'attendait, s'exclame mon frère.
- Il m'attrape le bras et me tire jusqu'à la salle à manger.
- Surprise, s'écrit en cœur toute ma famille.
Leurs sourires réchauffent mon cœur, la joie est peut-être réellement contagieuse. Je m'assieds pleine d'espoirs devant l'immense gâteau aux citrons meringués que mes parents ont posé sur la table. Il a l'air très appétissant mais les vingt bougies au sommet me donnent envie de vomir et de m'enfuir en courant. Je sais qu'ils vont me demander de les souffler mais je ne sais pas si j'aurais la force de la faire. Une angoisse sourde glace mon sang quand mon père me regarde droit dans les yeux et me dit :
- Souffle tes bougies ma chérie et n'oublie pas de faire un vœu.
- Je m'avance vers le gâteau, prends une grande inspiration et éteints les bougies d'une seule bouffée d'air.
Mon souhait résonne dans ma tête pendant de longues secondes qui me paraissent interminables. J'aimerais qu'il soit là. Mon vœu le plus cher est de le revoir, d'être avec lui, qu'il m'aime comme je l'aime. Je ne demande rien de plus, seulement d'être aimée. Satanées superstitions ! Si mes parents ne m'avaient pas mis dans la tête dès mon plus jeune âge que les vœux d'anniversaires se réalisaient toujours, je ne serais pas dans cet état. Je n'espérerais pas secrètement qu'il sonne à la porte, qu'il me prenne dans ses bras en me souhaitant un joyeux anniversaire.
Une seule fois, réalise-toi je t'en supplie. Je prie intérieurement, espérant un miracle qui n'arrivera jamais quand soudain on frappe à la porte. Je me lève en sursaut de ma chaise mais me rassoit aussitôt sous le regard interloqué des membres de ma famille. Que je peux être bête ! Comme si ça pouvait être lui. Ma mère se lève de table et va ouvrir la porte. Elle revient quelques secondes plus tard les yeux pétillant comme un enfant qui découvre pour la première fois la douceur de la neige. Elle regarde mon père et lui fait un étrange clin d'œil avant de me dire d'un ton se voulant neutre mais qui traduit son excitation :
- Il y a quelqu'un pour toi tu devrais aller voir.
- Je me relève et traîne les pieds jusqu'à la porte. Je l'ouvre et m'exclame surprise :
- Julian !
Il faut croire que certaines superstitions peuvent vous apporter le plus beau des cadeaux.
Deuxième texte : Nilin_A5
Un chocolat chaud
La douce saveur du chocolat chaud aide mon corps à résister à ce froid glacial. Mes mains viennent chercher la chaleur de mon gobelet. Oubliant toujours mes gants, je n'ai pas d'autre moyens pour éviter que le gèle ne s'installe sur mes doigts. Le marché de Noël est vraiment magnifique ici. Chaque année avec ma meilleure amie, nous décidons d'en découvrir de nouveaux. C'est pour cela qu'à l'approche de cette fête somptueuse, nous nous rendons de ville en ville pour visiter et admirer les divers stands et décorations qui constituent ces fabuleux villages. Je regarde autour de moi. La neige tombe doucement tandis que les lumières colorées semblent teinter les flocons qui viennent se poser sur leurs ampoules. Le sapin au centre de la place est majestueux, décoré de boules argentées et dorées, parfaitement assorties à ses guirlandes qui l'entourent telles une multitude d'écharpes. J'ai toujours aimé cette saison, ainsi que la joie et les rêves qu'elle offre à chacun de nous. Je vois un sourire espiègle se dessiner sur le visage de Jade.
- Hey, Théa, tu ne m'avais pas dit que tu avais un nouveau rouge à lèvre.
Le liquide gourmant s'est sûrement déposé sur ma bouche. Elle prend alors sa serviette avant d'essuyer le chocolat de mon visage. Elle sait très bien que je n'aime pas que l'on me traite comme une enfant, c'est d'ailleurs pour ça qu'elle ne s'en prive pas ! Toujours à me taquiner à la moindre occasion.
Nous sommes bien restées quelques heures dans ce marché. Celui-ci est sûrement l'un des plus beaux que j'ai pu voir et Jade semble du même avis que moi. Les passants marchent calmement, le bruit de la neige qui s'affaisse sous les pieds m'apaise toujours. Une personne cependant vient briser ce tableau si calme.
- Ecartez-vous, pardon !
Un homme nous bouscule mon ami et moi, se confondant en excuses. Jade peste contre cet inconnu qui est visiblement pressé. Il court dans la neige, au risque de glisser chaque fois que ses pas touchent le sol. Je n'ai pas vraiment le temps de voir son visage, le seul détail que j'ai pu remarquer de lui sont ses cheveux blonds, presque d'une couleur d'or. Durant sa course, son écharpe semble se détacher de son cou. Il n'y prête pas attention et sa vitesse donne l'occasion à son étoffe de s'envoler. Celle-ci passe juste au-dessus de ma tête, me donnant l'opportunité de l'attraper. D'un geste vif et habile je réussis à l'avoir. Je la tends donc au-dessus de ma tête.
- Monsieur ! Vous avez oublié...
Jade prend mon bras pour le rabaisser.
- Ça ne sert à rien Théa. Il est déjà trop loin.
L'écharpe toujours en main, mon regard cherche toujours l'homme à travers la foule mais il reste introuvable. J'entends Jade rire, ce qui me sort de mes pensées.
- Qu'est-ce qui se passe ? demande-je.
Elle prend tendrement ma main et désigne mon annulaire gauche du doigt.
- Je crois que tu vas bientôt revoir cet inconnu !
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?
- Regarde ! s'exclame-t-elle. L'un des fils de l'écharpe s'est enroulé autour de ton doigt !
Ne comprenant pas, je continue :
- Oui et alors ?
- Et alors... L'écharpe est rouge ! Tu ne connais pas la légende du fil rouge ?
Je secoue la tête pour lui faire comprendre que ce n'est pas le cas. Elle soupire.
- Depuis qu'on se connaît je ne t'ai jamais parler de ça ? C'est une légende en Asie qui raconte que chaque personne aurait un fil rouge invisible autour de son annuaire gauche et que ce fil le relierait à son âme sœur. Enfin dans certaine version c'est à la cheville, mais l'annuaire c'est quand même beaucoup plus classe !
Je ris, amusée par les superstitions de mon amie. Elle a toujours cru en un tas de choses mais je dois dire que ce n'est pas vraiment mon cas. En tous cas, bien que peu probable, je trouve cette croyance magnifique.
Les jours passent et je ne retrouve toujours pas l'homme à qui cette écharpe appartient. J'ai bien essayé pourtant. Je suis retournée plusieurs fois à ce même marché de Noël pour avoir l'occasion de le revoir mais je n'eus jamais l'occasion de le rencontrer. Je décidais donc de porter l'écharpe. Malheureusement je ne peux rien faire de plus, alors autant la garder. Jade est occupée aujourd'hui, notre prochaine visite se fera alors demain. Cependant, j'ai bien envie d'un chocolat chaud. Même adulte, je ne me détache toujours pas de ce parfum si doux et sucré. Ça me rappelle mon enfance, les vacances de Noël que je passais au coin du feu dans le chalet familial. La délicieuse odeur de bois brûlé emplissait la pièce et réchauffait mon cœur.
Mon bus arrive finalement en face du café. Je descends du véhicule tandis qu'un vent glacial vient s'engouffrer entre mes vêtements. Je remonte l'écharpe jusqu'à mon menton, grelottante. J'avance jusqu'au bâtiment et soupire de soulagement en voyant qu'il reste de la place. Bien que l'hiver soit ma saison préférée, le froid n'est pas mon meilleur ami ! Je m'apprête à entrer dans le café lorsque je sens une main chaleureuse se poser timidement sur mon épaule. J'entends une voix frêle dans mon dos.
- Euh... Excusez-moi, je crois que cette écharpe est la mienne.
Je me retourne alors pour faire face à un jeu homme. Il doit avoir à peu près mon âge mais surtout, il a de magnifiques cheveux dorés. Je plonge mon regard dans ses yeux bleu clair, comme hypnotisée. D'un geste fébrile, il prend une partie de l'écharpe où une étiquette indique un prénom : Benjamin.
- Oh bien sûr !
Je retire alors l'écharpe pour la lui donner. Au touché de ses mains mon corps frissonne, mais ce n'est pas dû à la neige et au froid. Au contraire, ses mains, malgré le temps, sont douces et chaudes. Il met l'étoffe autour de son cou, laissant le vent caresser mon cou désormais à nu. Timidement, Benjamin pose une main sur mon dos et nous nous dirigeons vers le café où la température est plus agréable.
- Pardonnez-moi, c'était assez impoli de ma part de vous réclamer mon écharpe par ce froid glacial.
- Ce n'est rien. C'est votre étoffe, pas la mienne. Elle vous appartient et je dois dire qu'après toute mes recherches pour vous retrouver je suis bien contente de vous avoir en face de moi !
- Je ris pendant que lui se contente de sourire.
Il me propose alors d'une voix tendre :
- Je pourrais vous inviter à boire un café pour vous remercier de votre détermination. Qu'en dites-vous ? De plus nous sommes dans l'endroit parfait pour cela.
Je souris à cette proposition, mais également en repensant à ce que m'avais dit Jade. Peut-être avait-elle finalement raison ? En tous cas, j'ai hâte de lui raconter quelle incroyable rencontre j'ai fait aujourd'hui.
- Un chocolat chaud ne serait pas de refus !
Troisième texte : @TomColmaire
*Le temps d'un interstice*
« La guerre ». Tout le monde n'avait que ce mot à la bouche ces derniers temps. La guerre par-ci, la guerre par-là. Surtout les grands, ils ne parlaient que de ça. Toujours avec beaucoup de sérieux et d'inquiétude parce qu'apparemment, c'était très grave la guerre.
Achille ne comprenait pas pourquoi on en faisait un tel foin de cette guerre. On avait beau en parler à tout bout de champ, il n'avait pas remarqué de gros changements. Oui, bon, il n'y avait plus école, mais ça, c'était plutôt chouette. Il se sentait mieux chez lui avec sa mère. Bien que son père n'y était plus.
Car oui, si la guerre avait bien changé une chose, c'était ça : son père n'était plus là. Il avait été envoyé au front. Achille ne comprenait pas bien ce que ça voulait dire « au front ». Il en avait déduit que la guerre était une sorte de monstre gigantesque. Il s'était aussi dit, que c'était vraiment une chance que son père ait été envoyé sur le front et pas ailleurs !
Toujours était-il qu'Achille avait désormais plein de temps libre. Et ça, c'était génial ! Il passait son temps à faire des « paris de trottoir » comme il les avait surnommés. Vous savez bien ? Ce jeu où il faut absolument éviter de marcher sur les rainures d'un trottoir ou d'un sol carrelé faute de quoi non seulement le vœu ne se réalise pas, mais en plus des malheurs peuvent arriver.
Achille n'était pas vraiment superstitieux, mais il s'était découvert un véritable don pour ces paris. Dernièrement, il les avait tous réussis et chaque fois, ses vœux se réalisaient. Alors dès qu'il avait un moment, Achille pariait.
Le soir d'un jour pluvieux où il n'avait pas pu parier, on avait toqué à la porte. La mère d'Achille avait hésité un moment avant d'ouvrir. Elle semblait avoir peur. Sur le seuil de la porte se tenait un grand et vieux monsieur en uniforme. Il avait l'air méchant, en tout cas il faisait peur à Achille et sa mère s'était aussitôt mise à pleurer. Le monsieur avait tendu une lettre et avait simplement dit :
— Toutes mes condoléances.
Il avait tourné les talons, sur un Achille désemparé par ce mot, « condoléance », qu'il ne connaissait pas et par sa mère qui s'effondra de chagrin. Achille n'aurait jamais cru qu'il était possible de pleurer autant que sa mère le fit ce soir-là. Entre deux sanglots, elle était parvenue à lui expliquer que son père ne reviendrait jamais. Il s'était mis à sangloter lui aussi, par mimétisme, sans vraiment comprendre pourquoi.
— Le monstre de la guerre a dévoré papa ? demanda-t-il simplement.
Une étincelle amusée, mais éphémère s'évanouit dans les yeux mornes de sa mère, qui avait soupiré avec le fantôme d'un sourire au coin des lèvres :
— Oui mon petit Cha', le monstre l'a dévoré.
Ce soir-là, les larmes avaient empêché Achille de trouver le sommeil. Il fallait qu'il tente le tout pour le tout : il allait traverser la ville en évitant chaque rainure de chaque trottoir. Si cela ne ramenait pas son père, rien ne le ferait.
Il se glissa silencieusement hors de son lit et prit soin d'éviter chaque planche grinçante ainsi que de refermer la porte avec douceur. Les rues désertes prenaient un teint fantomatique à la lueur de la lune. C'est à cloche-pied, un œil fermé et les mains dans le dos qu'Achille s'élança sur les trottoirs de la ville endormie.
***
Achille n'avait aucune idée de l'heure ni vraiment d'où il se trouvait. Il avait reconnu un garage un peu plus tôt, mais depuis tout lui était inconnu. Il lui semblait que le ciel s'éclaircissait là-bas, au bout de l'horizon, mais ce n'était peut-être qu'une illusion. Des taches blanches brillaient devant ses yeux chaque fois qu'il clignait des yeux pour chasser la sueur qui pesait sur ses cils. Chaque muscle de son corps était à l'agonie. Même respirer devenait un effort insurmontable. Pourtant il continuait, porté par une hargne qu'il ne se connaissait pas. Il devait réussir. Il devait gagner ce pari.
Son chemin le mena devant l'entrée d'un vieux collège où la cour intérieure était conçue d'une série de dalles bétonnées divisées par un réseau de jointures. Il y vit un signe : ce serait ici. La fin de son pari. Ses ultimes sauts.
Il entreprit de sauter sur chaque dalle. Au loin, le chant d'un coq accompagna son arrivée vers la finale. Le soleil, curieux, vint poindre le bout de son nez pour éclairer les pas d'Achille au sein de ce vieux collège abandonné, noirci en partie par un incendie. La chaleur des premiers rayons matinaux vint chasser la fatigue et réchauffa le cœur d'Achille. Plus que quelques bonds et il aurait réussi. Les derniers sauts avant de pouvoir revoir son père. Il s'imaginait déjà la surprise de sa mère. Cela le fit sourire. Les larmes, la douleur, la sueur, le soulagement. Tout s'emmêlait. Sa vue se troubla un instant.
Un instant.
Quand il réalisa, il était déjà trop tard. Il le ressentit avant même de le voir. Achille gémit en baissant le regard vers son pied.
— Non, non, non... implora-t-il entre ses dents.
Sous son pied, une ligne perpendiculaire filait droit devant elle, intraitable, sans une once de pitié. Le temps s'arrêta. Plus un son. Le soleil lui-même semblait s'être figé.
Soudain, la terre se mit à trembler.
Les rainures se fendirent en fissures. Chaque dalle se sépara l'une de l'autre comme des icebergs à la dérive. Achille perdit l'équilibre. Sous son pied fautif, la crevasse s'élargit. Il agita les bras, se voyant déjà tomber dans le gouffre qui se creusait sous lui. De justesse, il se contre-balança et retomba en arrière sur les fesses. Sa dalle était désormais un îlot parmi un archipel d'îlots de mêmes tailles. À perte de vue, les dalles de la cour s'étalaient, divisées par des failles rectilignes au fond insondable. Achille paniqua. Que se passait-il ? Qu'avait-il fait ?
À quatre pattes sur sa colonne rectangulaire, il s'agrippa au rebord et plongea son regard affolé dans les ténèbres. Son regard s'immobilisa lorsqu'il perçut un remous dans les ombres juste en dessous. Une silhouette se détachait de la pénombre, un visage émergea de l'obscurité. Achille écarquilla les yeux, incrédules.
— Pa...papa ? chuchota-t-il, la mâchoire tremblante.
Le visage de son père leva les yeux vers son fils et sourit. Les colonnes de dalles se mirent alors à bouger. Petit à petit, les failles entre les dalles se refermaient.
— Papa ! Attrape ma main, vite ! Je vais te sortir de là !
Achille tendit son bras et tous ses doigts aussi loin que possible, mais cela resta bien insuffisant. Son père était trop loin en contrebas.
— Calme-toi mon petit Cha', résonna calmement la voix de son père. Ça va aller.
— Les failles se resserrent papa ! Tu vas être écrasé ! Dépêche-toi !
— Mon petit Cha', écoute-moi. Tu ne peux pas me sauver. Personne ne le peut.
Achille dévisagea son père avec terreur. Comment pouvait-il dire ça ? Les parois continuaient leur rapprochement.
— Mais...mais tu es juste là. Le pari... Tu n'as qu'à monter ici...
— Ne t'en fais pas mon petit Cha', tout ira bien.
Les larmes d'Achille coulaient jusqu'à son menton. Chaque sanglot décrochait une goutte qui plongeait en piquet dans les ténèbres. Les colonnes étaient maintenant si proches l'une de l'autre qu'Achille aurait pu sauter sur une autre dalle. Il frappa le sol de ses petits poings.
— Je suis désolé papa. C'est ma faute. J'ai mis le pied sur l'interstice. J'ai raté le pari.
— Tu n'as rien raté. Tu m'as permis de te voir une dernière fois, je n'aurais jamais pu espérer mieux. Prends soin de ta mère. Adieu, mon fils. Je t'aime.
Seul son sourire brillait encore au fond de la petite fissure. Le cœur d'Achille aurait aussi bien pu s'y trouver dans cet étau. La douleur lui troublait la vue, il sentait ses forces le quitter.
— Adieu papa...
***
Achille se réveilla alors que le soleil venait de dépasser les toits. Il avait perdu connaissance au milieu de cette cour de bitume. Du doigt, il caressa la rainure qui longeait la dalle où il gisait. L'empreinte humide de ses larmes teintait encore la pierre qui se réchauffait doucement. Son corps était lourd, engourdi de fatigue, mais cela ne lui importait plus. D'un revers de manche, il s'essuya le visage et se releva.
Arrivé au portail de la cour, Achille jeta un dernier regard derrière lui avant de prendre le chemin de la maison, sans plus se soucier d'éviter les rainures.
Quatrième texte : @JuliaAnyaStrauss
Au nom du Cœur
C'était un après-midi comme un autre, le soleil de juin filtrait à travers les fins rideaux bleus qui avaient été tirés devant la fenêtre. Une table de nuit, à côté du lit, accueillait un bouquet de tulipes jaunes, rouges, et oranges, et un ouvrage dont dépassait un marque-page. Le silence régnait dans la pièce, seulement brisé par la respiration d'une vieille femme dont une des mains ridées et couvertes de veines reposait sur une des barres du lit, reliée à une poche suspendue au-dessus de sa tête. L'homme en blouse blanche qui lui faisait face sembla soupirer avant de hocher la tête d'un air grave.
Soudain, une jeune femme, les cheveux en bataille et vêtue du même accoutrement, fit irruption dans la chambre en hurlant : la patiente allongée, se redressa sur son lit pour lui faire face.
« Tu ne peux pas faire ça !
— Bien sûr que je peux le faire, répondit-elle d'une voix calme.
— Mais enfin, qui te soignera ? Tu as besoin de ton traitement, renchérit la cadette.
— Non, je n'en ai pas besoin, pas plus que je n'ai besoin de tout cet attirail, dit-elle en désignant la perfusion accrochée à sa main droite.
— Qu'est-ce que tu comptes faire ? demanda la jeune médecine, interdite.
— Dieu me sauvera. Il était là quand mon fils, ton père est tombé dans la rivière, enfant, il était là quand feu ton grand-père est revenu des camps après la guerre, et il sera là encore une fois, je prie tous les jours, et je l'entends qui me répond.
— Mamie, s'il te plaît, arrête avec ces superstitions, ce sont des conneries ! »
Choquée par ce qu'elle venait de dire, elle mit une main devant sa bouche, comme pour tenter de retenir ses propos, mais il était trop tard : les mots étaient tombés, comme une sentence, elle ne pouvait plus revenir en arrière.
Alors la vieille femme, très digne, fit face à la chair de sa chair, un sourire triste sur le visage : « Tu sais, je n'ai pas l'intention d'usurper ton diplôme de médecine, et je ne l'ai jamais eue. Je suis consciente que tu as étudié toutes ces années pour aider tes patients. Mais je vois que toutes les connaissances que tu as acquises, dans la situation présente, ne me sont d'aucune utilité, et au contraire, portent préjudice à la cause que tu prétends servir parce que tu en viens à oublier qui nous sommes l'une pour l'autre. N'oublie pas le Serment que tu as prêté : j'étais là et je m'en souviens comme si c'était hier. Je ne demande pas que tu fasses preuve d'obédience devant une personne plus âgée, je veux juste que tu comprennes que mes croyances, même si elles ne sont pas les tiennes, m'accompagnement depuis que je suis en âge de les entendre, qu'elles embellissent mon quotidien, et me permettent d'accepter mon sort avec philosophie. Tes parents n'ont-ils pas respecté ton ami imaginaire lorsque que tu étais petite ? Laisse-moi avec le mien. Je veux juste que tu respectes ça. Écoute une des dernières demandes d'une vieille femme qui va mourir.
— Non, tu ne vas pas mourir, je refuse, cria-t-elle avec l'énergie du désespoir, on va trouver un moyen de te soigner. Docteur, on peut faire quelque chose, n'est-ce pas ? Dites-moi qu'on peut faire quelque chose » demanda-t-elle, presque implorante.
Devant le désarroi de sa petite-fille, et pendant que le chef de service s'éloignait pour leur laisser un peu d'intimité, elle posa sa main sur la sienne, avant de murmurer d'une voix douce : « Mon enfant, écoute-moi. La vie que j'ai eue était superbe : elle était riche, pleine de surprises, en grande partie grâce à toi, et si je devais recommencer, je n'en changerais rien. Hélas, le chemin que nous avons parcouru ensemble était trop court, et j'en suis désolée, mais il n'est pas un jour sans que j'en chérisse les souvenirs, et je veux que tu fasses de même. Ne me regarde pas telle que je suis maintenant, souviens toi de tout ce que nous avons vécu toutes les deux. Je ne veux pas d'une chimio supplémentaire, pour vivre quelques mois de plus entre quatre murs blancs. Je veux vivre pleinement le temps qu'il me reste, chez moi, avec les personnes que j'aime. Est-ce que tu comprends ?
Un long silence flotta, pendant lequel Jeanne se retenait de pleurer, les yeux rivés dans ceux de sa grand-mère. Elle finit par exploser : « Non, je ne comprends pas, tu es comme tous les autres, tu vas m'abandonner. Eh bah reste avec ton ami imaginaire, et va au Diable, ça t'en fera deux ! », avant de quitter la pièce en bousculant le Docteur Fabien en traversant le couloir.
Une fois rentrée chez elle, elle ouvrit la première bouteille qu'elle trouva, et but verre sur verre, comme si cela allait l'aider à oublier. Un bruit étrange attira son attention, c'était son portable : elle regarda l'heure, il était deux heures du matin. Qui pouvait bien l'appeler à cette heure-là ? Décrochant d'un doigt rageur, elle posa l'appareil contre son oreille. Soudainement dessaoulée, elle fut incapable de prononcer le moindre mot, et but d'une traite le reste de la bouteille au goulot, avant de se laisser tomber au sol, et d'éclater en sanglots.
Ma Chérie,
Tu conviendras que les derniers échanges que nous avons eus n'étaient pas les plus joyeux qui soient, mais sache que je comprends la peine et la rancœur qui doivent t'animer en ce moment. Je ne t'en veux pas, et je ne t'en voudrai jamais : tu as toujours eu ce caractère impétueux, que tu as hérité de ton père, et je sais que les mots que tu as prononcés n'étaient pas dirigés contre moi. Il y a plus important, ces souvenirs avec toi, dont je t'ai parlé et qui réchauffent mon cœur en ce moment même. Je comprends que tu aies besoin de temps pour accepter ma décision, mais lorsque ce sera fait, je t'attendrai pour créer encore d'autres souvenirs avec ma petite fille que j'aime.
N'oublie jamais que quoi qu'il arrive, je serai toujours quelque part au fond de ton cœur, ou là-haut à te regarder depuis les étoiles.
Ta Mamie qui t'aime.
***
Le regard baissé et embué de larmes, Jeanne écoutait les dernières notes de l'Ave Maria de Schubert résonner dans l'église. La chanteuse retourna s'asseoir, puis, sur un signe du célébrant, la jeune femme vêtue d'une jupe noire et d'une veste de tailleur, se leva, et vint se placer derrière le pupitre, avant de déplier quelques feuilles froissés et couvertes d'une fine écriture. A certains endroits, de petites taches plus claires constellaient le papier à l'endroit où l'encre avait coulé. Elle abaissa le micro, s'éclaircit la gorge, et commença :
« Mamie, aujourd'hui, je ne m'adresserai qu'à toi. La dernière fois que nous nous sommes parlé, j'ai été égoïste, plus que je ne l'ai jamais été et que je ne le serai jamais. Je sais que toutes les personnes présentes en ce lieu le sont pour toi, et qu'elles attendent de te parler, alors j'espère qu'elles me pardonneront cet ultime élan d'égoïsme. J'ai peu de temps, mais il n'y a maintenant plus que toi, et moi, l'espace de quelques minutes. Comme lorsque nous étions au fond de ton jardin et que tu poussais ma balançoire, je ne me rendais pas compte à l'époque d'à quel point je pouvais être lourde, mais tu continuais pour me faire sourire. Pourquoi ai-je choisi ce moment-là, et pas un autre ? Parce qu'à chaque fois que j'allais en avant et que je m'élevais dans les airs, je clamais qu'un jour, je pourrais voler, et toi, au lieu de m'en dissuader, tu m'as encouragée avec toute l'énergie dont tu étais capable.
Tu faisais semblant de ne pas me voir lorsque nous jouions à cache-cache, tu courais derrière moi pour chercher les œufs de Pâques que tu avais préalablement cachés, tu me racontais des histoires sur le Père Noël à l'approche des fêtes, et tu m'as toujours certifié que mes peluches avaient des pouvoirs magiques qui repoussaient les mauvais rêves. Tu as toujours été là pour moi, tu étais la première à me conforter dans mes croyances pour que j'aie une enfance magnifique, jusqu'à faire attention à ne pas toucher les lignes lorsque nous marchions dans une rue pavée, ou à compter les voitures rouges pour savoir si la journée serait bonne, et c'est quelque chose que j'aurais dû faire pour toi en grandissant.
En entrant dans le champ de la rationalité, j'ai oublié cette part de superstition, cette part de merveilleux que tu m'avais donnée, et j'ai fini par rejeter ton héritage. Je suis désolée de ne pas m'en être rendu compte avant, et je te demande pardon de ne l'avoir compris que trop tard. Alors, aujourd'hui, je t'en fais le serment, devant toutes les personnes qui t'aiment, et devant Dieu, je serai la fière messagère de tes enseignements. Merci d'avoir, jusqu'au dernier jour, tout fait pour me guider sur ce chemin. Merci d'avoir été ma grand-mère. Merci pour tout. Je t'aime ».
Cinquième texte : @Delombre
La Fontaine à dévotion
Une histoire raconte, qu'un jour, un homme aurait jeté une pièce d'or dans une fontaine en échange d'un vœu. Il souhaitait trouver une femme de sa condition, aussi douce que la soie, et aussi belle que la lune. Les années passaient sans qu'il parvienne à trouver la perle rare, se demandant même si telle demoiselle existait. Perdant patience, il s'était enquis de trouver une solution afin que son souhait se réalise. A force de recherches et de rencontres impromptues, une vieille dame lui avait narré l'histoire de la fontaine à dévotion. Cette fontaine était réputée pour héberger un esprit : le Génie de l'eau. Ce sylphe avait un caractère folâtre, néanmoins, il respectait le terme des contrats établis avec ceux qui l'invoquaient.
— Je n'ai rien à perdre, avait dit l'homme. Une pièce d'or ne m'ôtera point le pain de la bouche.
— Vigilance, mon cher monsieur, l'avait mis en garde la vieille dame. On ne sait ce qui passe dans la tête d'un farfadet !
— N'ayez crainte, avait-il répondu, emplis d'une confiance démesurée. Mon esprit est agile et aguerri. Il ne saurait être trompé par un génie, aussi puissant soit-il !
— Le génie est un esprit agile ; l'inverse n'est point réciproque, avait-elle conclu.
L'homme, appelons-le Ascelin, était donc parti, avec sérénité, à la recherche de la fontaine miraculeuse. Il avait mis treize jours et treize heures pour l'atteindre. Elle était d'une ordinaire beauté, aussi raffinée que le lierre rampant, et blanche que la cendre d'un volcan. Taillée à même la pierre, elle se détachait avec noblesse dans le décor sylvestre. Seule l'eau limpide et argenté, lui apportait une once de féérie.
Ascelin fut surpris, à première vue, par son allure formelle. Il s'approcha à pas légers, guettant le moindre mouvement suspect. Les paroles de la vieille dame lui revenaient en mémoire, et il les avait pris en considération, bien plus qu'il ne l'aurait avoué.
— Génie de l'eau, es-tu là ?
Aucune réponse ne vint s'ajouter au fracas de la cascade qui passait non loin de là. Les oiseaux, qui chantaient dans une langue étrangère, vinrent se placer sur les branches d'un sycomore, et observaient la scène avec un intérêt presque humain. Se remémorant les étapes du rituel, il se positionna dos à la fontaine avant de lancer la pièce en or par-dessus son épaule gauche. Il ferma ensuite les yeux, puis tourna trois fois sur lui-même en formulant son vœu à voix haute.
— Je veux une femme aussi délicate que la brise, et aussi belle qu'une rose.
Aussitôt prononcés, ces mots firent apparaître une bulle bleutée sur la surface lisse de l'eau de la fontaine. Cette bulle se détacha progressivement de son élément minéral, dévoilant en son centre un minuscule lutin au chapeau pointu. Il était revêtu d'une cape en feuille, d'où dépassaient des ailes de libellule, et de bottes en écorce. Il agitait avec frénésie un petit bâton orné d'une opaline, ce qui produisait des étincelles dorées. Ses yeux étaient semblables à deux myrtilles, et fixaient l'étranger avec une curiosité non dissimulée.
La bulle s'éleva encore un peu avant d'éclater en une myriade de gouttelettes, poudre de fée enchantée qui retombaient avec douceur, ondulant la surface de l'eau une fois de plus sortie de sa paisible immobilité. L'être fluet virevolta quelque seconde avant de venir se poser, avec délicatesse, sur le rebord de la fontaine.
— J'ai reçu ton offrande, à mon tour de te donner ce que tu désires du plus profond de ton cœur, déclara-t-il d'une voie musicale.
Ascelin n'eut pas le temps de répondre : le sylphe agita à nouveau sa baguette qui lançait des ronds de lumière colorée. Il se protégea le visage de ses mains, troublé par la vision qui s'offrait à lui. Il n'était pas sûr lui-même de ce à quoi il était en train d'assister. Le lutin finit par interrompre son ballet multicolore. Il s'étira de longues minutes avant d'énoncer les règles du contrat.
— Tu rencontreras ta femme lorsque tu rentreras au village. En échange de mon bon service, à chaque fois que tu passeras devant une fontaine, tu devras y jeter une pièce en or.
— Mais, répliqua Ascelin, ce n'était pas ce qui était convenu !
— Rien n'était convenu jusqu'à présent, se contenta de répondre le lutin.
L'homme réfléchit un instant avant d'ajouter :
— Et comment puis-je être sûr de rencontrer la femme de mes rêves, et pas une autre roturière aux mains ridées par le labeur ?
— Tu ne crois pas en mes pouvoirs ?
— Si bien sûr, s'empressa de répondre Ascelin. Auquel cas je ne serais pas venu vous rendre visite.
Sur ces bons mots le lutin retourna dans ses eaux diaphanes. Le chemin du retour parut long à notre bon homme qui ne cessait de s'interroger. Une fois arrivé au village, une fontaine qu'il n'avait jamais vue jusqu'alors, attira son attention. Les paroles du sylphe résonnèrent dans son esprit, si bien qu'il crut un instant que le petit être l'avait suivi. Il n'hésita qu'une seconde avant de jeter une pièce dans la fontaine. Un enfant qui passait par là lui demanda la raison de ce geste incongru.
— C'est pour que mon vœu se réalise, expliqua Ascelin.
Le petit repartit tout à son bonheur, d'une démarche sautillante, à travers les ruelles pavées. Quelques pas suffirent à lui faire croiser la route de Bathilde, une charmante jeune femme, belle comme une fleur, et douce comme la soie.
Les mois s'égrènèrent à l'instar des sentiments que portaient Ascelin à sa dulcinée. Il ne comprenait pas pourquoi son cœur ne battait pas autant qu'il ne l'était imaginé. Déçu, il retourna rendre visite au Génie de l'eau afin de lui demander pourquoi il ne s'était pas épris de Bathilde.
— Je n'ai fait que réaliser ton souhait, expliqua le lutin, dans les limites que tu m'avais imposées. En aucun cas tu ne m'avais demandé de trouver l'amour.
— Tout ceci était sous-entendu ! rétorqua l'homme incompris. Je devais rencontrer celle qui m'était destinée.
— Une personne ne naît pas pour appartenir à une autre, déclara le génie. L'amour est une science inexacte empli de hasard, que les Hommes confondent souvent avec la notion de propriété. Si chacun se contentait de vivre en profitant de ce que le présent nous offrait, le monde ne s'en porterait que mieux.
Ascelin n'eut pas le temps d'argumenter ; l'elfe était retourné à son repos aquatique. Il rentra chez lui, accablé et l'esprit vagabond : ainsi, il ne prit pas garde à la fontaine à l'entrée du village. Lorsqu'il poussa la porte de son domicile, le silence l'accueillit. Il eut beau appeler plusieurs fois sa femme, la chercher dans tous les recoins, aucune trace de sa présence ne subsistait.
Découragé, il s'assit sur le pas de sa porte et observa les gens passer. Il vit au loin la fontaine, qu'il avait ignorée en arrivant, entourée par des personnes s'adonnant à une étrange pratique. Pas si étrange que ça pour notre Ascelin, qui comprit rapidement l'origine de cet attroupement. Le petit garçon, qu'il avait croisé l'autre fois, racontait à qui voulait l'entendre, que la fontaine réalisait les vœux si l'on y jetait une pièce. Ascelin se jura de ne plus invoquer l'aide d'un quelconque génie. Comme le dit le dicton : rien n'est plus ennuyeux que l'utopie*.
*Philippe Curval
Bathilde
Sixième texte : @Fairyheart_One
Lucky
Je m'appelle Isaac, j'ai 19 ans. En soit j'ai, jusqu'ici, eux une vie des plus banale à un détail près : je porte la poisse. Et nan ce n'est ni une blague ni exagéré. Vous connaissez tous les « superstitions » ?! Et bah disons que chez moi ça me porte réellement la poisse. Le problème c'est que c'est de plus en plus grave. A cause de ça je viens de louper mes exams. Adieu école de mes rêve, bonjour métier ennuyant que je vais devoir faire pendant au moins quarante ans... L'école que je veut faire est bien trop cher pour me permettre de redoubler, mais après mes exams ratés, tout ça parce que j'ai croisé un maudit chat noir sur ma route, la seule solution pour continuer est de redoubler. Youpi... Et comme dit précédemment, c'est impossible. Bref, me voilà sur le chemin vers un entretien d'embauche d'un job qui me déplais....
Et si ... j'arrêtais tous ?
Après tous, j'ai toujours eu la poisse, et avec la « chance » que j'ai, je l'aurais toujours. Oh tiens ! Des travaux... un ravalement de façade ou truc du genre avec les bons gros échafaudages. Tu sais quoi ?! Je vais passer sous l'échelle permettant d'accéder à l'échafaudage. Si ça se trouve un sceau de peinture va me tomber pile sur la tête et je vais... hum... mourrir. Ouai pas très joyeux tout ça, mais essayons, après tout j'ai plus grand chose à perdre, plus d'avenir, plus vraiment de famille alors on verra bien ce que Dieu décide de mon sort.
Je m'avance sous l'échelle, j'entends un ouvrier taper dans un énorme seau, je lève la tête et vois le sceau me foncer droit dessus, étonnant... Alors, c'est comme ça, je vais mourrir, écraser par un sceau juste après être passer sous une échelle. Alors adieux.
Soudain, une ombre, puis un bras apparaît au dessus de mon visage, toujours pointé vers le ciel. Ce bras inconnu tape dans le sceau en pleine chute, et, par je ne sais quelle chance, dévie la trajectoire du sceau, me sauvant ainsi la vie.
Je suis vivant.
Je suis vivant et tout cela grâce à lui. Un beau et grand jeune homme blond, respirant la joie de vivre. Une aura angélique semble flotter au dessus de lui.
« Ça va ? Me dit-il
-Euh oui, merci mais toi ça va ?
Oui bien sûr ! Pourquoi ça n'irais pas ?
Peut être parce que ton poignet gonfle à vue d'œil ?
Haha, effectivement.... dit-il légèrement paniqué
Allez viens...hum...
Lucas, je m'appelle Lucas ! »
Isaac traîne Lucas jusqu'à l'hôpital, et étonnamment, aucune misère ne lui arrive sur le chemin. Arrivé à l'hôpital, Lucas se fait examiner et s'en sort qu'avec un poignet cassé. Ceci est plutôt étonnant pour quelqu'un ayant réussi à dévier un sceau d'une masse importante pendant une chute à une grande vitesse.
« Eh bah dis donc, t'en as de la chance toi... dit Isaac
Oui ! J'ai toujours été extrêmement chanceux ! »
Pour le remercier je l'ai invité à manger. On a pas mal discuté et il s'avère que ce jeune homme est l'opposé de moi. La vie lui a toujours sourit. Il le reconnaît lui même : il a toujours eu une énorme chance. Cependant, malgré une vision de la vie et un vécu passer opposé, on s'entend étonnamment bien. Rien que de le voir sourire me rend heureux. Je sais pas, il a quelque chose de vachement positif en lui. J'espère qu'on va pouvoir ce revoir, après ce repas...
On est une semaine après l'incident... et je regrette amèrement d'avoir voulu le revoir... Il est disons un peut trop gentil. Beaucoup trop. Beaucoup beaucoup trop. Depuis l'accident il me suis partout. Ou que j'aille il est là. Il se trouve que l'accident c'est passer dans l'impasse où j'habite. Mais cette impasse est également celle où vit Lucas et depuis qu'il m'a revu il ne me lâche plus.
Au début c'était plutôt mignon et sympas. Et j'avoue que plus aucune superstition ne marchait sur moi lorsqu'il était là. Il porte vraiment chance. Mais, j'ai disons besoins de calme. Je ne suis pas quelqu'un de très sociable. Mais ça va bientôt changer : il part en vacances pendant une semaine ! Après ça il m'aura sûrement oublié.
Cela fait deux semaine depuis qu'il est parti et comme prévu il m'a oublié, je ne l'ai pas revu depuis. Cependant, c'est étrange, mais il me manque. Ça présence me manque. Sans oublier que ma poisse est revenu... Mais l'absence de ces grands sourires dès le matin, ces interruptions à n'importe quel moment et endroit de la journée,le récit de son quotidien... Tout cela me manque énormément. C'est bizarre, étrange, je n'avais jamais ressenti ça auparavant et pourtant j'avais déjà eu de très bon amis. Au final, j'aurais aimé qu'il ne m'oublie pas mais c'est ainsi, et je ne peut pas me permettre d'aller réclamer son attention. Je me dirige vers la bibliothèque, la tête pleine de penser. La bibliothèque municipale est vraiment gigantesque. Les étagères de livre sont si hautes que pour atteindre certains étage il faut utiliser des échelles. Encore des échelles... mais bon cette fois ci j'ai juste à les éviter et tout ce passera bien-
« OH! Pardon veuillez m'excuser, je suis vraiment désolé de vous avoir fait tomber. Allez y, prenez ma main, je vais vous aidez ! Dis une jolie jeune femme »
Et merde, ça fait mal. En plus devinez sous quoi je suis tomber ?! Une échelle, évidemment... Quel malheur vas-t-il encore m'arriver ? La fille me tend toujours la mains. Je m'apprête à la prendre quand j'entends un cris :
« ATTENTION !! » c'était un enfant, en haut de l'échelle, dont le livre lui avais échappé des mains.
Il se dirige tout droit vers moi. Je ferme alors les yeux me préparant, sans courage, au choc. Trois secondes passent, mais aucune douleur. J'ouvre alors les yeux et je vois Lucas pencher au dessus de moi, toujours avec son grand sourire. Le livre était tombé à une trentaine de centimètres de Lucas. J'étais pourtant sur qu'il m'allais droit sur la tête.
« Ça va ? Me demanda Lucas
-Lucas, tu m'a tellement manqué ! Je croyais que tu m'avais abandonné et au début j'aimais le calme mais... mais ta présence... j'ai besoin de ta présence »
Mais qu'est-ce que je raconte moi... La honte... J'ai juste à voir sa tête pour comprendre qu'il a juste envie de me tuer après cette déclaration gênante... Je sais pas ce qui m'a pris, c'est sorti tout seul, quel boulet je suis... Oh nan, le voilà qu'il ouvre la bouche pour parler... je n'ose même pas songer à ce qu'il va me dire .
« Hein !? Mais pourquoi tu pensais que je t'avais abandonné ? Je ne pourrais jamais faire ça ! »
Quoi ? C'est ça qu'il l'a le plus choqué ? Il est vraiment étrange ce type mais je doit avouer que je suis content qu'il soit là.
« C'est juste que... ça fait une semaine que tu es rentré et tu n'est pas venu me voir une seule fois alors qu'avant tu était, disons, toujours collé à moi... lui répondit-je, j'ai vraiment l'impression d'être une jeune adolescente en manque de son petit amoureux de lycée, même moi je me fait honte...
IDIOT ! Regarde ton téléphone au lieux de dire n'importe quoi, je t'ai envoyé un message pour te dire que j'avais gagner une semaine tout frais payer à l'hôtel et que donc je restais une semaine de plus. Je viens à peine de rentrer et je t'ai vu entrer dans la bibliothèque, je t'ai alors suivis. Je ne pourrais jamais abandonner quelqu'un, surtout toi. Me dit-il tout en me prenant dans ces bras. » Avant je l'aurais repoussé et je serais partie en courant, mais je suis tellement bien dans ces bras ... Et pour mon téléphone ?! Je l'avais cassé par accident juste après mettre littéralement lever du pied gauche... N'importe quel superstition me porte malheur, ça me fatigue... Mais bon je suis soulagé qu'il ne m'ai pas abandonné.
Depuis ce jour, il a continué à me suivre partout. Mais cette fois ci, j'en était vraiment heureux. Jusqu'à en oublier ma poisse. Mais le vendredi qui venais était un vendredi 13 et de tout les jours de l'année les vendredis 13 sont de loin les pires. Heureusement pour Isaac, il allais voir Lucas alors peut-être que cette fois ci tout allais bien se passer ? Ils se retrouvent dans leur impasse. Alors qu'ils marchent ensemble jusqu'au passage piéton pour traverser la route perpendiculaire à leur impasse, Isaac marche sur quelque chose. Ils entendent cette chose ce briser. C'était un miroir de poche, sûrement égaré. Et selon la superstition cela équivalait à 7 ans de malheur. Isaac s'effondre car il s'avais que les 7 ans de malheurs allais s'appliquer à lui, que ça allais être encore pire que ça vie « seulement » avec la poisse. Lucas comprend immédiatement ce qu'il se passe dans la petite tête de Isaac. Il lui prend les deux mains et le force à ce relever tout en lui disant :
« Ne t'inquiète pas, j'ai de la chance pour au moins 1000 personnes alors ta malédiction ne pourra rien contre moi ! Tu aura juste à rester avec moi ! En faite ça tombe plutôt bien, Isaac veut-tu... sortir avec moi ?
-Hein ? Bah on sort déjà tout les jours ensemble !
-Oui nan mais pas dans ce sens là, dit-il d'un air totalement gêné
-AHHH MAIS QUOI ? mais ... mais je suis un mec et toi... toi aussi ?!
-Oui et ?
-Et bah rien enfaite... »
J'avoue que ça m'a surpris, je n'y avais jamais penser mais après tout je n'ai jamais ressenti ce que je ressent actuellement pour quelqu'un. J'ai le cœur qui bas la chamade, mon corps est en fusion et je sens mon visage se teinté d'un rouge vif.
« Oui... Oui je veux sortir avec toi, dit Isaac timidement mais sûr de lui
-Alors je serais ton porte bonheur, ne me quitte plus ... ».
Les deux jeunes hommes sont face à face. Isaac est de plus en plus gêné et décide de continuer son chemin. Lucas lui attrape alors la main pour continuer leur route. Un frisson parcours le corps de notre beau Isaac. Il arrive au passage piéton. Le feu piéton est encore vert. Ils commencent à traverser et le feu se teinte de rouge. Une voiture arrive à toute vitesse. Lucas tire Isaac de toute ses forces , si fort que les deux sont l'un sur l'autre étalé sur le sol, mais sain et sauf. Alors que Lucas se relève Isaac le regarde, les yeux pétillant et lui dit :
« Tu es vraiment mon porte bonheur » un magnifique sourire aux lèvres, une larme coulant sur son visage.
Les jours, les semaines, les mois passent. Isaac aime chaque jour un peu plus son « porte-bonheur ». Celui ci lui a évité bien des catastrophes. Il protégeais tellement Isaac qu'il lui en arrivais d'être blessé physiquement. Isaac n'aimait vraiment pas ça et s'en sentais responsable.
« Lucas ne serait-il pas mieux sans moi ? Ne serait-il pas plus heureux ? se demanda-t-il. Et si j'étais un danger pour lui ? continua-t-il »
Isaac n'était plus sûr de rien. Il l'aimait, mais dans ce cas ne devait-il pas tout arrêter pour sa sécurité. Cela le tourmentait beaucoup. Jusqu'au jour où il vit Lucas en train de rire avec une fille. Il avait l'air si heureux. Ils allaient si bien ensemble. Le soir, lorsqu'il se sont rejoint dans l'impasse où ils habitaient, Isaac rompu avec Lucas. Lucas n'était pas dupe. Il avais compris ce qui tourmentait Isaac et c'est d'ailleurs pour cela qu'il avais décidé d'offrir un voyage à ce dernier. D'ailleurs cette fille était la dame de l'agence et Lucas était si enthousiaste pour ce voyage. Cependant il voulais que ça reste une surprise. Je lui dirais demain, il est tard et Isaac n'est pas disposé à m'écouter, pensa-t-il. Lucas le regarde partir. Feu piéton rouge. Les yeux pleins d'amour. Crissement de pneus. Isaac, les yeux mouillés traverse le passage pour piéton. Voiture rouge en excès de vitesse. Demain je reverrai Isaac en pleine forme et le sourire au lèvre lorsqu'il apprendra pour le voyage. Klaxon. Isaac, au milieu du passage se retourne vers Lucas, il le regarde passionné . Choc frontal entre la voiture rouge et Isaac.
Le visage de Lucas se décompose. « ISAAC ! ISAAC ! Isaac ! Isaac. Cria-t-il jusqu'à que sa gorge lui l'en empêche. Serré par la douleur de ce qui venais de se passer. Il court jusqu'à lui. Le prend dans ses bras. Mais c'était fini, il était mort. Isaac est mort. En se séparant, Lucas ne portait plus chance à Isaac. Et maintenant tout était fini.
Voilà ^^ à vos votes !
Je choisirais le grand gagnant parmis les 3 les plus voter !
Mais ....
Roulement de tambour....
Je vais essayer de refaire pour tout le monde, un avi complet et détaillé, et non plus juste aux 3 premiers.
Le but étant de faire évoluer tout le monde, a tout niveau :D
Passez tous une excellente soirée ❤
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