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Gagnant(e) : @karina2ops
Texte 1 !
Bonjour !! Je suis un peu folle aujourd'hui, bon non, comme souvent en réalité. Ce thème vous a inspiré, vos textes sont incroyables !
J'aime bien les thèmes un peu décalés, bien qu'ils soient compliqués. Je voulais vous dire bravo, vous êtes stupéfiants.
Pour vous faire plaisir, je vous laisse me dire ici en commentaire, si un thème vous fait envie. Je ne vous garantit pas que je le ferais, j'aime bien les adapter à ma sauce, mais qui sait, peut être que l'un d'entre eux va m'inspirer encore plus !
Allez, commençons !
Texte 1 : @karina2ops
GAGNANTE
Potaoes' Mafia
- Salut les enfants ! C'est Tomatoe Man !
- Ohh Tomatoe Man! Tu es venu nous sauver des griffes du méchant sorcier Frite et de ses sbires qui veulent nous engraisser !!
- Hé oui, c'est moi, Frite, le sorcier. Prenez garde à vous les enfants où vous finirez comme les autres !
Le sorcier pointa du doigt les cages faites de pommes de terre frites brûlantes qui retenaient prisonniers les enfants. Ceux-ci auraient pu s'enfuir s'ils mangeaient les barreaux de leurs cages. Mais les frites étaient bien trop mauvaises pour la santé !
Tomatoe Man était une série pour enfants qui avait un carton dans les années 80, à l'heure où les frites avaient été interdites car elle rendaient la population obèse et fénéante. Les parents eux-mêmes inculquaient la valeur saine des fruits et des légumes à leurs enfants, à tel point que ceux qui osaient demander à goûter des frites étaient envoyés en camp de redressement.
Carly était l'une de ces mères aimantes et vigilantes. Elle avait été élevée dans une bonne famille, bourgeoise de surcroît. Son mari, Al, était ouvrier. La seule entorse aux règles que cette femme parfaite avait commise, c'était de l'épouser. Toute sa famille était contre, car pas du même rang social. Mais elle était trop amoureuse, disait-elle. Et à 20 ans, on a qu'une envie, c'est de se rebeller contre l'avis de ses parents. Alors elle a fui le domicile familiale. Et depuis, elle vivait heureuse et en bonne santé, avec les légumes du jardin.
Mais en réalité, Al n'était qu'un prétexte pour fuir sa famille qui voulait l'entraîner dans leurs affaires louches. Et ça, personne ne le savait. C'était un secret qu'elle se gardait de confier à son voisinage, qui restait à l'affût du moindre potin. Si quelqu'un connaissait son secret, elle se verrait tout de suite enlevée la garde de sa fille, et envoyée en thérapie. Et c'était hors de question. Elle était différente de sa mère à elle.
Sa fille unique, Talia, âgée de 6 ans, se passionnait pour ce célèbre dessin animé qui n'était autre qu'une propagande politique qui apprenait aux enfants que les frites étaient toxiques. Certains nutritionnistes et complotistes allaient même jusqu'à dire que le diable en personne avait inventé cet aliment pour mieux engraisser les enfants et les kidnapper dans leur sommeil. La petite blonde avait toute la collection de cartes de Tomatoe Man, et de son groupe de super héros. Il y avait Carrot girl, et son teint que tout le monde enviait, Banana Boy, qui avait toujours le sourire, et Garbage Baby, un bébé choux, qui guérissait les enfants empoisonnés à cause des frites, avec ses feuilles bien vertes, et bonnes pour la santé.
- Talia, chérie, viens on va manger, l'appella sa mère en mettant la table.
Mais la petite fille restait scotchée devant la télé, incapable de s'en détacher. Comme elle ne répondait pas, Carly demanda à Al d'aller la ramener à table. Celui-ci la porta et la déposa sur sa chaise haute :
- Et voilà ma princesse ! lui sourit-il.
Carly servit la salade, les tomates, et les carottes à toute la famille, un sourire toujours impeccable sur le visage. Talia en redemandait toujours, car elle voulait être forte comme Tomatoe Man, ce qui ravissait sa mère. Elle se disait qu'elle avait réussi son éducation, et qu'elle pourrait enfin prouver à sa mère à elle, à quel point elle faisait mieux.
Après le dîner, Al emmena sa fille au lit, bien que cette dernière soit encore excitée à cause de son dessin animé. Elle gesticulait dans tous les sens. Un coup de pied par ci, un coup de poing par là. Son père devait toujours jouer le rôle du cruel sorcier Frite, qui mourrait à la fin.
Il fit mine de tomber à terre, et la petite fille se mit debout sur son ventre en criant victoire, avant de s'endormir doucement. Le père déposa un doux baiser sur son front, et caressa les boucles blondes de sa petite guerrière. Il ressortit tout doucement et referma la porte.
Mais alors qu'il pensait déguster une bonne salade de fruit et un jus de légumes avec sa tendre épouse, il la trouva nerveuse, à faire les cent pas dans le salon. Il l'appella à plusieurs reprises, mais elle semblait perturbée, ses yeux étaient vides, elle s'arrachait presque les cheveux. Elle qui avait pourtant toujours le contrôle, il ne la reconnaissait pas. Finalement, elle daigna ouvrir la bouche.
- Il est mort, Al. Il est mort.
- Qui ça ma chérie ? Qui est mort.
- Mon grand-père !
Carly commença à sangloter, et se laissa tomber sur la moquette verte. Son mari accouru et passa son bras autour de son épaule pour la soutenir. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle pleurait sa mort car elle l'avait toujours détesté. Comme toute sa famille d'ailleurs. Lui, ne l'avait jamais rencontré.
- Ma petite salade verdoyante, que t'arrive-t-il ? Je pensais que cet homme était pire que l'ancien chancelier qui distribuait des frites depuis son balcon. Pourquoi le pleures-tu ?
Elle se tourna vers lui, l'air désespéré. Elle se dégagea de son étreinte et se leva brusquement
:
- Tu ne comprends pas ! Tu ne comprends rien ! Tu ne sais pas ce que ça implique le fait qu'il soit mort ! Ils vont revenir me chercher.
Al restait bête, assis au milieu du salon, alors que sa femme chuchotait fébrilement des mots incompréhensibles, en agitant les bras. Après plusieurs heures, elle finit par se calmer, et tous deux allèrent se coucher.
Mais avant que le soleil ne se lève, Carly se leva à contre-coeur, regardant son mari qui dormait encore paisiblement. Il ne se doutait de rien. Sa poitrine lui faisait atrocement mal. Elle se dirigea ensuite vers la chambre de sa fille, qui devait encore rêver de Tomatoe Man, puisqu'elle marmonnait des cris de guerre et gesticulait dans son sommeil. Carly eut un sourire amer en la voyant. Elle qui voulait être une meilleure mère, c'était fichu.
La maman prit son sac, enfila un long manteau en cuir, et sortit de la maison à pas de chat.
Le chauffeur l'attendait devant la maison, près d'une sublime berline noire. Il ouvrit la porte et elle y monta. La voiture démarra, et s'éloignait peu à peu de sa petite maison bien rangée, dans son quartier bien rangé, et parfait sous tout rapport. Elle retrounait là où tout avait commencé. A sa gauche, une vieille femme aux traits durs, aux talons pointus, accompagné d'un cadavre de renard qui servait de fourrure à son manteau de velours.
- Tu as finalement décidé de nous rejoindre. De rejoindre ta famille.
- Je n'ai pas eu le choix, et tu le sais bien grand-mère, sinon vous alliez prendre ma fille, prononça sèchement Carly, les yeux rivés sur les paysages qui défilaient.
La vieille dame claqua sa canne à tête de pomme de terre sur le sol de la voiture. Carly sursauta.
- Ça suffit les caprices, jeune fille ! Lorsque tu as quitté la maison familiale, tu as fait beaucoup de peine à tes parents. Personne n'a compris ton choix. Tu avais tout. Nous t'avons donné !
Le chauffeur roulait un peu plus vite, et grillait même les feux. Carly se cramponnait à son siège. Elle qui n'avait jamais dépassé aucune limite de vitesse, elle était bien mal à l'aise. Sa grand mère poursuit sur un ton cassant, ne la laissant pas parler :
- A l'époque, ça ne te dérangeait pas d'acheter tout ce que tu voulais avec l'argent qu'on te donnait. Pourtant, tu savais très bien d'où il venait. Et maintenant tu oses nous le reprocher ? Depuis que tu as rencontré ce Bal..
- Il s'appelle Al !
- C'est pareil. Depuis que tu es avec Bal, tu n'es plus la même, à vouloir jouer les filles parfaites !
Le reste du trajet se passa dans le silence. La voiture se gara près d'un hangar à l'abri des regards. En s'approchant, Carly ne put s'empêcher de se boucher le nez. Une odeur de graisse envahissait les lieux. Le chauffeur ouvrit la porte, et les deux femmes s'engouffrèrent dans les lieux. Des dizaines de travailleurs étaient déjà à leur poste, épluchant, et coupant des pommes de terre. Qui allait...être frites.
La famille de Carly faisait dans le traffic de frites depuis une vingtaine d'années et étaient même leaders sur le marché noir. Elle avait quitté ce monde, pour finalement y revenir, en tant que cheffe.
- Bienvenue chez toi Carly.
Celle-ci déglutit, en voyant toutes ces frites prêtes à être livrées. Elle allait une nouvelle fois entraver les règles. Mais l'odeur des frites, le bruit du croustillant, la sensation fondante, elle ne résisterait pas longtemps à l'appel de la frite.
Texte 2 : @Emilie_LGDC
Journal de Léa, 6 an
Ne pas ouvriiiiiiiir
Cher journal, tu es un cadeau de mon anniversaire. Maman m'a dit que je peux raconter tout ce que je veux ici. J'ai lu un livre où une fille raconte ce qui lui arrive dans son journal. Je veux faire pareil. J'aime beaucoup les livres de cette fille. J'aime beaucoup lire en général. Je commence. (La fille dit souvent Cher journal et du coup je fais pareil)
Cher journal. (Hm.. je peux écrire quoi ? Ah j'ai une idée !) Le mercredi après-midi, maman m'amène à la piscine. C'est très amusent amusant! On apprend à nager. J'aime bien barboter dans l'eau du petit bassin. Quand on entre, l'eau est chaude et quand on sort on a froid. J'admire les grands qui sont dans le grand bassin. C'est impressionnant comme c'est profond. Je ne suis pas sûre de vouloir y aller un jour.
Le maître s'appelle Christian, il est très gentil, il nous montre comment nager comme des grenouilles. Il dit qu'il faut dessiner un grand gâteau imaginaire et hop, le couper en deux. Le premier jour, il a dit qu'on allait jouer avec des frites. Des frites ? J'étais contente mais maman m'a dit de pas jouer avec la nourriture alors, j'ai demandé si c'était les mêmes qu'à McDo ou qu'on mange avec maman le dimanche. Ils ont tous rigolé, j'ai pas compris. Alors, le maître a dit que les frites de la piscine sont en mousse et servent à ne pas couler, mais qu'elles se mangent pas. Il a dit que c'était drôle qu'on utilise le même mot. C'est vrai, c'est bizarre.
C'était drôle de jouer avec les frites. Au début, on les utilise pour nager, faire des exercices. On met la frite entre les jambes et on fait du vélo dans l'eau. C'est rigolo. A la fin, le maître a dit qu'on pouvait faire ce qu'on voulait, pour nous récompenser de nos efforts. C'est ce qu'il a dit. Là, c'est le moment que j'ai préféré ! On s'est amusé à se taper dessus comme avec des épées. Elles se mangent pas, ces frites, mais elles sont toutes molles et c'est amusant. Le maître a dit qu'elles étaient "flexible". (Mon papa m'a montré comment ça s'écrit. Il m'a aidé pour la conjugaizon. Non, con-ju-gai-son, avec un S. Il m'a dit que quand on parle au passé, faut utiliser certaines terminaisons, qui sont pas les mêmes qu'au présent. Il m'a dit que je devais utiliser le passé composé, d'abord, parce que c'est plus simple.)
A un moment, un garçon un peu plus grand que moi a pris une frite et a dit que c'était son "zizi". Le maître l'a grondé et les autres ont rigolé. Je sais pas si s'est rigolo ou si c'est gênant. Ensuite on a pris la douche pour nous rincer. On a grelotté comme dit le maître.
Et c'est comme ça tous les mercredis ! J'aime bien aller à la piscine, mais j'aime moins quand il faut se préparer, se changer. J'arrive jamais à mettre le bonnet et les lunettes ! L'eau me fait des cheveux bouclés, ça fait rire maman. Elle me donne toujours un goûter après le cours de natation. (Papa m'a dit comment ça s'écrit et j'ai vu ce mot dans un livre de Martine)
Mercredi d'avant, euh dernier, le maître a dit à maman que je faisais des progrès, je suis contente alors. Maintenant que j'ai fini, je te laisse, je vais lire ! A plus tard, cher journal.
Texte 3 : @imagineuse
LA RUÉE VERS L'OR
La rumeur enflait, comme une pâte à gâteau sur le point d'exploser.
A peine l'entrée passée, leurs pieds frappant le sol comme une véritable cavalcade, les enfants criaient de joie. Désemparés, les adultes ne pouvaient rien face à ce déchaînement d'enthousiasme, commun chez tous les enfants, mais d'autant plus accentué par l'effet de groupe.
Supériorité numérique.
Les maîtresses tentèrent d'endiguer le flot, avec un succès modéré. Dans sa course vers les frites, le petit Timothée glissa sur le sol, ce qui était prévisible. Il se releva bien vite, si pressé qu'il en oubliait de pleurer sa chute. Un vrai bonhomme ... attiré par l'appât du gain.
Insatiable, la ruée se transforma en véritable bousculade. Ce n'était pourtant pas faute de les avoir mis en rang, de s'être assuré qu'ils soient propres, et de leur avoir expliqué que précipitation ne voulait pas dire plus grosse part. Mais que voulez-vous ? Les enfants ont les yeux plus gros que le ventre...
On observait, tout de même, une tendance très nette au chahut chez les garçons. En tête de file, le fameux Timothée. Il guidait le groupe vers le Saint Graal. Les filles, en partie plus modérées en ayant vu Timothée se prendre une gamelle, avançaient avec prudence. Le couloir de circulation étant étroit, les risques de chute étaient de fait augmentés. Mais cela n'empêcha pas Lisa, Manon et Louise de cavaler derrière les garçons. Un groupe de démons, pensa une maîtresse.
Manon tenta un croche-patte à André, mais André s'en aperçut et lui mit une claque sans faire exprès, pensant juste lui faire signe d'arrêter. Lisa doubla Kévin en lui faisant une queue-de-poisson : mécontent, il tira sur ses cheveux.
Le cri que poussa Lisa hantèrent les maîtresses pendant longtemps.
Avec les chamailleries des garçons et du trio de l'enfer, les filles commencèrent à jeter un œil vers l'arrière, inquiètes des réactions de leurs maîtresses. Certaines ralentirent et, comme si elles s'apercevaient de l'absurde de la situation, échangèrent des regards gênés.
Tout ça pour des frites.
Heureusement pour l'école, aujourd'hui, il n'y avait pas grand-monde à la piscine.
Texte 4 : @L_S977
En toutes lettres
J'avais fait de grandes études de littérature à Paris, un Master précisément, seulement je manquais à ma mère.
Non sur le point affectif mais pratique, elle avait désespérément besoin de moi pour garder mon petit frère, Liam.
Voilà comment j'étais passée de conférences sérieuses, avec des personnalités savantes à mon travail en tant que serveuse dans un petit bistrot nordique, avec des hommes barbares.
Les doigts graisseux de frites alors que quelques semaines plus tôt, ils parcheminaient des œuvres d'art.
Ce midi là, j'emportais un énième repas enrubanné dans un journal local lorsque je le vis.
Un jeune homme, sourcils froncés, lunettes au bout de nez.
Il tenait en sa main un trésor, La Princesse de Clèves de Madame de la Fayette, un de mes romans préférés.
J'en étais tellement obnubilée que j'ai laissé en plan mes clients pour aller le rejoindre.
- Très bon choix, ai-je entamé
Il releva sa tête vers moi puis la replongea dans le bouquin.
- Oui, je sais, mais il est si ennuyeux. marmonna t-il dans sa barbe.
- Alors vous lisez mal.
Cette fois-ci, il planta fixement son regard dans le mien.
- Ça traîne en longueur pour au final ne pas mener à grand-chose. répliqua t-il avec nonchalance
- C'est un classique indémodable, au-delà de toute polémique et hors du temps.
J'avais haussé le ton, on ne s'en prenait pas aux plus belles années de ma vie, ni à la culture ainsi.
Alerté par nos éclats de voix, mon patron débarqua, spatule en main, le ventre à bière en avant, dodelinant à chaque pas.
- Émilie, va bosser, siffla t-il.
Il lui fallu quelques secondes à peine pour remarquer l'individu derrière moi.
Il passa son regard de l'un à l'autre avant de se confondre en excuses auprès de lui et en déballant ma prétendue incompétence.
Je restais stoïque, dans mon coin.
Le gérant reparti et je m'apprêtais à le suivre quand l'idiot me retint par le poignet :
- Rejoignez-moi demain à 20h au café de l'hôtel de ville ou considérez que vous perdrez votre travail.
Sa menace ne me faisait pas peur, des baraques à frites ce n'était absolument pas ce qu'il manquait dans un village comme celui-ci , seulement, le licenciement était pour moi l'impensable. Peu importe où je travaille, l'échec professionnel est inadmissible pour moi.
J'inspirai donc un bon coup, pris sur moi avant de tourner les talons sans un mot de plus.
Il n'y avait pas eu de révolte mais il n'y avait pas non plus eu de soumission.
Plus tard, on me passa un second savon car je n'avais pas servi ma table initiale.
Je déposais mon tablier et rentrais chez moi sur les nerfs.
Je patientais sur les marches du café, en rentrant mes doigts glacés dans les manches de mon manteau.
Il arriva enfin, sans se presser, sans s'excuser de ne pas être arrivé en avance.
On entra dans le bâtiment, comparé à l'extérieur modeste, c'était... grandiose !
Il y avait de hauts plafonds, des moulures anciennes, des œuvres d'art sur les murs tapissés et une musique entraînante se diffusait un peu partout.
Je voyais du coin de l'œil, l'inconnu guetter ma réaction.
Je lui aurai bien dit que c'était somptueux s'il n'avait pas ouvert sa maudite bouche à cet instant.
- Ce lieu est à votre image, ennuyeux, ancien...
L'envie de le gifler pour son arrogance me démangea mais je ne voulais pas attirer l'attention alors après un regard noir en sa faveur, je fis demi tour.
Il courut derrière moi pour me rattraper et la voix légèrement essoufflée lâcha :
- Très bien, j'ai compris, j'ai un très mauvais humour. Restez s'il vous plaît, vous avez plus votre place ici que moi. Vous êtes aussi raffinée que ce palace.
Ma poitrine s'enflamme de fierté, elle enfle jusqu'à mon cœur qui résonne sourd.
Cela faisait bien longtemps qu'on ne m'avait pas décrit avec un mot si doux, et digne.
Raffinée.
Je lui accorde une seconde chance, nous nous installons à une petite table de bois brune sous une alcôve dissimulée.
Il s'appelle Sacha, il est poète, un trentenaire désabusé de notre monde.
Il est bien plus cultivé que je ne le pensais, ses mots sont justes, parfois peut-être trop pour mon âme naïve mais je m'en convient.
Tous les soirs, on se retrouvent dans ce restaurant, on discute, on s'apprivoise, je mets de la gaieté dans ses pensées sombres, il me maintient un pieds sur Terre. Ce que je ne lui avouerai jamais c'est que c'est lui qui m'a rendu le sourire ce soir-là car il m'a rendu mon estime de moi-même. À présent, à moi de mettre de la couleur dans sa vie nuageuse.
Il n'appréciait pas Madame de la Fayette, je ne lirais jamais Baudelaire.
Les goûts et les couleurs, les couleurs et les goûts.
Tout change, tout s'arrange.
Je gardais toujours mon frère le week-end, il venait se promener avec nous. Encore de longues discussions sur les bords du fleuve.
Un midi de décembre, j'avais fini mon service plus tôt donc on s'était assis à une table bancale pour déguster ensemble notre déjeuner bas de gamme.
Je fanfaronnais, ma frite au bout des dents quand sans que je puisse le prédire, il se pencha au-dessus de la table et mordit dedans, ses lèvres collées aux miennes.
C'était le baiser le plus ridicule de ma vie et pourtant, j'en étais tellement heureuse.
La frite était finie depuis bien longtemps mais aucun de nous n'avait bougé, notre baiser s'accentuait, devenait de plus en chaud malgré les températures hivernales qui nous gelaient les lèvres.
J'osais laisser échapper un « Je t'aime » .
J'en rigolais doucement, j'étais tombée amoureuse de celui qui m'avait offusquée le premier jour.
Les semaines passaient et j'étais de plus en plus malheureuse, mélancolique de la capitale.
Sasha m'offrait ses bras chaleureux le soir, me réconfortait de ses caresses.
Un matin, alors que je préparais à affronter une nouvelle journée, il a passé son doigt dans mes cheveux et a lâché :
—Partons. Paris nous attend.
J'ai vrillé mon regard dans le gris du sien.
Aucuns n'a flanché.
Je remplis mon sac de chemises froissées, empile des jeans dépliés par mes va-et-vient dans l'appartement.
Je ne suis pas allée au travail, j'ai toqué fermement chez ma mère et lui ai rendu la garde de Liam.
Je m'étais enfin affirmée.
◇◇◇
- Mais maman, ça ne m'explique pas pourquoi on mange frites tous les dimanches.
- L'amour des souvenirs Trésor.
Texte 5 : @Alexcidre
Une escapade huilée
Nous étions un samedi somme toute des plus ordinaire. Un jeune couple marié était entrain, comme à leur habitude, de découper finement, et avec attention ces belles patates renfermant ce contenu doré rempli de saveur. Leurs enfants allaient être content; ils pouvaient déjà voir leurs petites bouilles s'exclamaient de joie et dire: "woah !!! des frites !!!".
Ils y avaient à peu près une centaine de frites découpées. Ce n'était pas beaucoup pour des adultes, mais cette poignée de frites suffirait amplement pour des enfants.
Les frites, encore crues ne dévoilaient toujours pas leur plein potentiel. Il fallait pour ça, les mettre dans la friture et attendre. Les enlever avant qu'elles ne soient complètement fries, puis les remettre afin de les dévoiler sous leur plus beau jour.
Mais connaissez-vous la vraie cuisson des frites ? Une cuisson si légendaire que vous en perdriez la raison, et vous vous diriez alors : " Mais pourquoi ne l'ai-je pas appris plutôt ?" Une cuisson si... vivante ? C'est malheureusement le seul point faible de cette cuisson qui est en réalité "presque légendaire". La frite prendra vie à la fin du processus, il faudra donc vite l'attraper, et la dévorer avant qu'elle ne se rende compte de la douleur que votre machoire pourrait lui occasioner. Argh ! Rien que d'y penser, se serait une sensation horrible ! Se voir enlever de son habitat naturel (le plancher de la cuisine) et de ses amis les lamelles dorés, puis, dans un mouvement brusque et sournois, se faire jeter dans un trou béant accompagné de lames en argent massif aiguisées et acérées (souvent de couleurs jaunâtres, car les gens ne connaissent pas la brosse-à-dent). Et ce n'est pas tout ! Car, si vous survivez, vous aurez le droit à un asile rimant avec acide !
Quelques heures étaient passées depuis l'heure du repas, et les enfants avaient englouti avec grand appétit les succulentes frites, ne laissant derrière leur passage que désolation et destruction. Ses frères les lamelles dorées avaient disparu. Laissant un vide pratiquement impossible à combler dans son coeur doré et moelleux. Mais comment une frite pouvait ne serait-ce que penser, ou ressentir des émotions ? Bien qu'il fut difficile de l'admettre, en premier lieu, l'existence d'une telle vie, il était inconcevable de s'abandonner à la théorie du fantastique. Mais que faire alors ? Il faut y croire ! Les belles choses, comme celle les plus loufoques peuvent même arriver ! Croyons s'il-vous-plaît et si le coeur vous en dit, en l'existence de cette frite parmi le monde des vivants !!!
La frite qui était toujours allongé dans le torchon propre de la salle à manger, se leva, et prononça ces quelques mots devant une fenêtre:
- Moi, survivante des lamelles dorées, je me proclame chef de ces dernières !
La fenêtre qui laissait transparaître les fins et délicats rayons du soleil sur le corps lèger de la frite, montrait par cet effet d'éblouissement total le monde extérieur se tenant de l'autre côté de la frite. C'est comme si elle venait de lancer un défi au monde extérieur.
De nouveau, elle prononça quelques mots:
-Moi, chef des lamelles dorées je jure de venger mes frères mort au combat !
Elle se tenait fièrement, proclamant certainement les premiers mots qui entameraient le début d'un récit épique pour les lamelles dorées. Mais il n'allait pas tarder avant que ne commence à se former quelques doutes dans l'esprit de celle-ci, car avant toute chose, il s'agissait de sortir au moins de cette maison. Et peut-être alors, pourrait-elle réaliser son rêve. Mais ne fallait-il pas réunir quelques alliés avant ? Et si je me faisais manger, que m'arriverait-il ? Et si je n'avais pas la force d'aller de l'avant ? Tant de question qui restèrent sans réponses malheureusement...
-Woaf ! woaf ! woaf!
Catastrophe ! Tandis qu'elle pensa naïvement qu'il n'eut aucun danger, ce maudit chien arriva ! Les enfants sont normalement à l'école, et hormis le père qui travaille, il reste encore la mère dans la maison.
-Seb ! Au pied !
Coup de chance, ou était-ce simplement le destin qui s'exprimait ?
Pas le de temps de réfléchir, se dit-elle, il faut trouver un moyen d'ouvrir la fenêtre. Qu'est-ce que c'est frustrant de voir le monde extérieur de si près, et de ne pas pouvoir sortir, se murmura t-elle.
Ni une ni deux la frite sauta de toute ses forces sur la poignée de la fenêtre; mais rien n'y faisait... La frite avait lamentablement échoué; sa force musculaire était bien trop faible. Tout au plus, elle pouvait passer dans des endroits exigus, mais la fenêtre représentant autrefois sa porte de sortie lui apparu comme une porte de prison.
Après s'être assoupi quelques minutes dû à son échec, la frite entendit de nouveau un bruit familier:
-woaf ! woaf ! grrr!!!
Le chien était revenu. Heureusement pour elle, la frite avait eu le bon réflexe de se cacher dans le torchon.
La mère apparu, et un petit peu anxieuse à l'idée de ce qui pourrait se trouver dans ce torchon, dit en l'ouvrant:
- Ouf... elle est toujours là.
La frite était sur le point de piquer un somme, pensant être tranquille après son passage; cependant la mère avait un autre projet en tête, et de nouveau elle s'exprima:
- Maintenant que tout le monde est occupé je vais bien m'occuper de toi.
Quoi ?! Ou veut-elle en venir ?
- Tu es la seule frite que j'ai véritablement réussi. HAHAHA ! ! !
La géante tenta d'attraper le chef des lamelles dorées, mais cette dernière l'esquiva de justesse grâce à son huile toujours présente sur son petit corps moelleux.
- Alors comme ça tu es en vie ? Bahhh, pas le peine de me répondre ! Tu peux courir autant que tu le souhaites, mais jamais tu ne t'échapperas d'ici !
Le chef des lamelles dorées courait un grave danger. Mais elle n'allait pas renoncer pour si peu ! Elle couru, et glissa tout en slalomant entre les chaises de la salle à manger.
La génocidaire de son peuple, dit:
- Tu crois que tu vas t'en tirer comme ça espèce de patate sautée ?!
Pour la première fois, et de vive voix, elle prit la parole contre son ennemi:
- Ne crois pas t'en tirer aussi facilement dévoreuse des lamelles dorées ! Et ne m'appelle plus jamais de la vie "patate sautée", monstre !
Elles étaient prêtes à se battre: Le chef des lamelles dorées versus sa créatrice; le combat avait à peine commencé que la frite fut saisi par la géante. Heureusement, l'infime partie d'huile qu'il lui restait sur le corps fut son salut, et elle réussit à s'extirper.
- Argh ! Mais quand est-ce que tu abandonneras à la fin ?!
- Lorsque tu feras revenir mon peuple vile créature !
Soudain, un des deux camps eut une idée:
- Toi, chef des lamelles dorées, que dirais-tu de passer un marché avec moi ?
- C'est-à-dire ?
- Tu es unique, et j'aimerai te manger le plus vite possible. Cependant, je n'avais pas prévu que tu deviennes vivante.
En effet, la mère avait simplement suivi une recette trouvé sur internet, omettant la lecture des dangers potentiels. L'internaute qui l'avait publié semblait complètement fou, et incompris de tous. Mais la mère, devant toujours faire des frites le samedi midi, eut l'idée de tester une toute nouvelle recette afin de satisfaire ses papiles gustatives déjà trop habitué au goût des frites ordinaires.
- Qu'essayes-tu de me dire au juste ? Ne crois pas que je tomberais dans ton piège.
- Et si je faisais d'autres frites comme toi ?
- Pourquoi ferais-tu ça ?
- Je les rendrai vivante en imitant ce que j'ai fait pour toi, mais en échange tu devras finir l'intégralité de ta vie dans mon estomac, qu'en dis-tu ?
- Mais... les laisseras-tu partir au moins ?
La frite devint toute pâle: on aurait dit qu'elle avait retrouvé sa forme d'origine.
- Oui, bien évidemment. J'admire ton courage, mais entre être un chef sans peuple et un chef qui se sacrifie pour l'avenir de ce dernier, n'y a t-il pas une propositon que tu préfères ?
- J'accepte, mais à une seule condition.
- Très bien, dit la moi !
- Enseigne-moi cette technique et montre là à mon peuple, ainsi, je me laisserai attraper et manger, tu remporteras la victoire de notre terrible affrontement.
- Dans ce cas, commençons immédiatement !
Après avoir franchi l'étape ou il ne restait plus qu'à les mettre à la friteuse, il fallait à présent dévoiler la technique secrète:
- Alors ? Montre moi s'il-te-plaît !!!
Sa génitrice lui montra cette fameuse technique secrète: les yeux de la frite s'émerveillaient devant ce spectacle.
Elle dit à la lamelle dorée que les frites étaient presque prêtes. Ils ne manquaient que quelques secondes à la cuisson avant que son rêve ne se réalise. Et malgré la future douleur qui l'attendait, il pensa à l'accomplissement de son rêve luxuriant, cela lui redonna du courage et lui permit de se concentrer pleinement dans l'instant présent.
Son heure allait bientôt sonner. Les frites prennèrent vies, et saluèrent leur chef.
- Salut !
- Hey
- Coucou
- Bonjour
- Comment allez-vous ?
D'autres se prosternèrent en guise de respect.
- J'ai tenu ma promesse chef des lamelles dorées. A toi de tenir la tienne désormais.
Elle ne répondit pas, préférant l'action aux mots: elle se jeta sans regrets dans la bouche de la grande créature, repensant aux derniers moments heureux de sa vie qu'elle aura vécu, mais également à la vie qu'elle aurait pu vivre, toute seule, si elle avait décidé de mener une vie égoïste. Mourir pour son peuple n'était pas un choix, mais un devoir pour elle.
La créature humaine qui se tenait devant le peuple des lamelles dorées tint sa promesse en leur enseignant la technique secrète, et les laissa s'échapper par la fenêtre.
Seulement, quelque chose manquait aux frites... De l'huile bien sûr ! Et aussi un véhicule de transport...
Elle leur demanda d'attendre quelques instants, et elle revint avec ce quelque chose:
- Voici la voiture télécommandé de mon fils. Il vous suffira de changer les piles de temps à autre, et comme vous êtes une centaine je n'ai pas de doute que vous vous débrouillerez pour diriger la manette.
Elles partirent, remerciant une dernière fois leur ancienne geolière tant aimée pour ce dernier cadeau.
Il faisait chaud dehors. La lègère brise permettait malgré la haute température de garder à la fois une luminosité intacte, et un temps agréable. Le ciel bleu qu'arborait la vie au-dessus des frites les faisaient frêmir de joie. Elles souhaitaient obtenir plus que le bonheur. Elles contemplèrent le ciel, et remarquèrent l'arc-en-ciel, à la fois synonyme et symbole de leur béatitude.
Texte 6 : @Hermonyae
Le cafard et la frite
Ce matin, un petit cafard se promenait dans cette vieille demeure
À la recherche de nourriture pouvant ravir son estomac et son cœur.
Se présenta alors devant lui une belle frite
Qui, à l'huile, a été cuite.
Le cafard se réjouit à cette vision
De mayonnaise ou ketchup, il ne manquait plus qu'un échantillon.
Mon repas est prêt, annonça le cafard, affamé.
Cela m'étonnerait, répliqua la frite, assurée.
J'ai besoin de manger pour être heureux ! S'écria le cafard.
La frite, naturellement heureuse, ne comprenait pas ce type d'espoir.
Je ne te nourrirai pas.
Tu retournes maintenant dans le placard.
Plutôt que voir le verre à moitié vide,
Voit-le à moitié plein.
N'ait pas le cœur humide.
Mais plein d'entrain.
Texte 7 : @Eve663
Au Nord
Les cils entremêlés entre deux grains de sable, les cheveux battants au vent et les doigt mordus par la bise, un silence religieux régnait.
Seul le vent monstrueux et les bruits de mastication le coupaient.
Les lèvres se ternissaient de gras, les doigt de chaleur, et le gosier de frites.
Le repas étant bientôt fini, une blague fusa du père.
Puis une autre.
Et on se mit, chacun, les quatre filles et les parents, à parler allègrement.
Le rendez-vous de ce repas était régulier, telle une religion. Le menu l'était aussi : au Nord, frites et fricadelles. Avec ou sans Américain.
Mais il était temps... Temps de finir les barquettes, appréciées non seulement des ch'tis, mais aussi des mouettes.
Le jeu pouvait alors commencer : la plus grande des jeunes filles pris une frite, qu'elle balança au ciel, et qui fût, avec brio, rattrapé par la gueule de l'oiseau.
Alors chacun leur tour, parfois en même temps, ils s'échinaient à lancer leur fin de repas, admirant les grandes gueules au plumage blanc.
Le spectacle était toujours plus spectaculaire, à chaque instant une mouette de plus apparaissait, envahissant et cachant le ciel.
Lorsqu'enfin le bleu du ciel n'était plus visible, et que les barquettes étaient presque vides, la famille, riant, se mis à courir.
Habituée, elle connaissait aussi les projectiles que leur renvoyaient les oiseaux à la fin du repas. Ne pouvant échapper à quelques taches blanches dans les cheveux, ils claquèrent la porte de la voiture.
Ils se promirent enfin, comme à chaque fois, de revenir effectuer le rituel, autour de ce repas si particulier, composé à base...de frites.
Les bonnes frites du Nord...
P.S. : OUI, LES FRITES DU NORD ET NORD PAS DE CALAIS SONT BIEN MEILLEURS QUE CELLES DE BELGIQUE.
Texte 8 :
je souffla face à mon assiette. Le repas était censé être un moment de plaisir mais il semblait que je ne pourrais pas jouir de ce dernier aujourd'hui. Ma mère avait fait des frites, c'était la première fois que j'y goutais. Elle aurait espéré que je puisse consommer de la pomme de terre sous cette forme, mais malheureusement mon palais n'adhéra absolument pas.je martyrisais tranquillement ma saucisse lorsqu'un léger chuchotement se fit entendre.
"hey ? Comment ça se fait que t'aime pas les frites ?"
"j'chais pas, Je trouve que ça un drôle de goût...Toi t'aime ?"
J'avais chuchoté, comme lui pour ne pas attirer l'attention de nos mères à table avec nous. Lui, c'était mon ami Maurice, le fils de l'amie de ma mère.Il venait tout juste d'en faire entrer dans sa bouche .il secoua positivement la tête en mâchant avec engouement.
"c'est mon plat préféré !"
"c'est pas un plat ça..."
"et c'est quoi un plat ?"
"tous sauf ça..."
Ma réplique semblait l'amuser. Je boudais en rejetant un regard plein de dégout dans mon assiette, ma mère allait me gronder si je ne finissais pas ma nourriture. Une idée me vint soudain en tête.je jeta un regard rapide à ma mère. Elle rigolait avec sa copine et ne semblait visiblement pas faire attention à nous. J'empoigna les aliments jaunes d'une main et la mise sous la table. Je cogna la chaise de Maurice avec mon pied pour attirer de nouveau son attention. Il se tourna vers moi et je le fis comprendre par quelques louchements de regarder en bas. On pouvait facilement voir des bouts de frites dépasser ma main. Il comprit le message et à son tour, Il vérifia rapidement si on était observé. Rien à signaler ! Il glissa sa main en bas afin que nous puissions procéder à l'échange de la marchandise .il réussit par la suite à déposer le "contenu", dans son assiette et continua de manger comme si de rien était. On continua ce petit manège tout au long du repas. Gloire à DIEU! On avait pu quitter la table en toute tranquillité. Maurice était aux anges. Une fois dans ma chambre, Il s'affala sur mon lit, tandis que moi je m'étais dirigez droit vers mon bureau à la recherche de ma réserve d'en cas. Maurice ne regarda de travers lorsqu'il me vit sortir un paquet de chips et commencer à en manger.je lui en proposa mais il refusa. Il se mit à faire la moral come quoi les chips s'était aussi de la pomme de terre et que le grignotage c'était pas bon pour la santé. Il était vraiment ennuyant quand il s'y mettait.
" pff, c'est pour que t'es mince comme un cure dent "je souffla agacée.
" c'est mieux, que d'être une grosse patate », il lâcha à son tour vexé.
Le temps s'était arrêter d'un coup.je le fixa déconcertée. Je l'avais provoquer en premier, j'en était consciente, mais mise à part le fait que l'on se moquait déjà de moi à l'école à cause de mon poids ,entendre cette adjectif sortir de sa bouche me fis un pincement au cœur et je devint sur le coup me rendis triste. Il le remarqua et tenta de s''excuser mais je supporta encore moins cela. Prise d'une soudaine colère, je me mis à lui balança mon paquet au visage. "Dégage de ma chambre !la patate elle veut plus te voir "je lui cria dessus. J'avais un très salle caractère et il s'avait que le mieux à faire était de faire se que je lui avait demandé. Il rejoignît sa mère au salon prétextant qu'il se sentait pas bien .Il partirent quelque minutes après. Depuis ce jour chaque fois qu'on se voyait ,on s'ignorait. Même quand nos mères organisaient des sorties chacun restait dans ce coin, c'est dernières ne semblaient pas d'ailleurs comprendre ce clochait.
Cela datait de mes années de primaire et du haut de mes 17ans je me demandais encore comment avec une telle facilité j'avais fait, pour gâcher une si belle amitié. Le plus triste c'est que quelques temps après, lui et sa mère durent déménager dans une ville voisine ce qui mis fin définitivement à toutes interactions.Enfin,jusqu'à cette soirée...
Ma mère qui avait gardé le contact avec la sienne, fut tout de suite mis au courant de la réussite au bac de Maurice. Ce dernier organisait une fête pour célébrer cela et sa mère nous avait invité à partager ce moment de joie. Je ne pouvais pas dire à ma mère que je préférais qu'elle y aile sans moi car j'étais gêné de me pointer chez lui après tant d'année à ignorer son existence. On avait pris la route et avions été bien accueilli .pendant que nos mères s'embrassèrent, on se sourit avec gène en se lançant des salutations rapide. Ca faisait un moment que la fête avait commencé. J'étais dans le jardin assise sur un des fauteuils extérieurs d'où j'observais tous les jeunes présents s'ambiancer. Surement des amis à Maurice.J'apperçu justement ce dernier pas loin. Il avait bien changé. Il avait pris du muscle, des centimètres et dégageait un certain charisme. Le voir ainsi me fit sourire. Moi aussi j'avais beaucoup changer que ce soit physiquement ou mentalement. J'étais très agité et dynamique petite mais j'avais laissé les commentaires et le regards rempli de jugement m'influencer en grandissant. Heureusement j'étais entrain de me reprendre en main mais à cause de ça j'étais devenu assez introvertie. Pas timide mais reservé.Mon aparence,elle c'était affiné ,je faisais un peu plus attention à mon alimentation mais j'étais loin d'être devenu une miss n'en plus.je chérissais particulièrement mes poignées d'amour et je ne me voyais vivre sans mes grosses joues. Du moment que j'étais en bonne santé, je n'avais pas à me prendre la tête. J'avais fini ma boisson et je quitta ma place pour me diriger vers le buffet. Manger était ma seule distraction. Je fus attirée par une jolie pyramide d'hamburgers. Je m'en servi un et pris une bouchée. Un vrai délice !Ce n'était pas mon premier burger mais ceux-là avait un petit truc en plus. Curieuse ,je l'ouvris pour voir son contenu. Des...Frites ?non c'était impossible que des frites soit aussi bonnes, à ce que je sache je détestais toujours autant les pommes de terres !Alors que j'étais concentré sur mon analyse une voix familière se fit entendre.
"Marie ? "
Je sursauta, à l'écoute de mon prénom.je fus encore plus surprise de voir Maurice debout là juste à côté de moi. Il m'adressa un sourire beaucoup plus sincère que ceux qu'on s'était échanger plus tôt.
"il y'a un problème avec le burger ? "
Il pointa le burger qui était encore ouvert dans mes mains. Je le rassura aussitôt.
"Non, t'inquiète, il est délicieux. C'est juste que les frites ont un drôle de goût...dans le bon sens, bizarrement !"
Il se mis à rire aux éclats. Je ne pensais pas avoir dit quelque chose d'hilarant, si ?
"j'y crois pas, t'es pas croyable toi ! Drôle de goût hein ?je pensais pas que ça resterai ton expression préféré" s'exclama-t-il en tentant de reprendre contenance.
Maintenant qu'il le dit c'est vrai que je le dis depuis petite. Il se permit de prendre une des frites qui se trouvait au-dessus du steak et me la mise devant la bouche pour que je puisse la manger. J'hésita quelques secondes mais dès que je croisa son regard j'ouvra grandement la bouche et le laissant mettre l'aliment à l'intérieur. La gêne sur mon faciès laissa vite place à la surprise. C'était un régal !
" Ce sont des frites de patate douce"
J'hocha la tête, et referma mon burger pour une prendre une nouvelle bouchée.
"c'est délicieux"je dis la bouche pleine.
"fais gaffe à pas t'étouffer quand même "
Je leva les yeux aux ciel.
"Toujours donneur de leçon à ce que je vois "
"c'est juste un conseil "
"Oui maman "
On se mit tous les deux à rire de bon cœur. Un fois le calme revenu il reprit la parole avec un ton un peu plus hésitant.
"Marie, tu sais avec le temps, j'ai compris que c'était la pomme de terre que je kiffais. Qu'elle soit fine comme des frites ou entière comme dans les ragouts. J'ai même une grosse préférence pour les Patates douces c'est dernier temps "
Les souvenirs d'enfance remontèrent soudainement à la surface.je les vira de mon esprit en souriant. Là tout de suite, Je voulais être proche du nouveau Maurice.
"il y'a des chances pour que je puisse être cette patate"
"tout dépend, "dit-il d'une voix douce en louchant sur mes lèvres "t'es douce ?"
Je laissa un petit rire m'échappa, incapable de résister à son petit charme.je déposa le burger sur une assiette au hasard et me rapprocha un peu plus de lui. Il était évident que le passé n'était plus une gêne et que quelque chose de bien plus intéressant était en train de naitre.
"Goûtes, tu me diras".
Bravo à vous ! Les textes sont géniaux ! N'oubliez pas de voter pour votre texte favoris et de commenter ♥️
À très vite !
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