A voter !
GAGNANT(E) : @Lueur_Noctambule !
Texte 5 !
Bonjour à tous !
Avant de commencer, je tiens à remercier tous ceux qui participent, et tous ceux qui m'aident à la correction, vous êtes juste incroyable !! Merci !
Commençons,
Texte 1 : @NayBlume
Le temps est une chose que tout le monde connait. Moi c'est mon pire ennemie. Avant il allait trop lentement, il menait ma vie comme une petit barque poussé par la seule brise du vent sur une rivière tranquille. Et alors j'ai souhaité aller plus vite, changer de cape. Le temps ma rattrapé, on allait de bon train ensemble. Et puis un jour il m'a dépassé. Je ne l'ai même pas vu venir en vérité. Et c'est trop tard quand on ce rend compte que tout ça nous dépasse. J'ai couru, tenter d'aller plus vite que lui. Mais ça m'était impossible. Et maintenant je me retrouve à bout de souffle. Voilà pourquoi je déteste le temps. Parce qu'il m'éloigne de mon enfance, me bloque dans le présent, et me rapproche de plus en plus de la vie d'adulte. Le temps est une chose impalpable, sournoise et tout comme Dieu, si je pouvait lui parler un jour, je lui demanderai beaucoup de chose, qu'à t-il vu le temps depuis tout ce temps ? C'est vrai, il me fait de la peine parfois. Le début du commencement, les guerre, les prouesses, les avancés.
Il a vu le monde grandir et il le verra chuter. Enfaite, c'est lui qui va faire chuter le monde. Si le temps dédaignait s'arrêter, peut-être resterons nous bloqué à aujourd'hui pour toujours. Le temps moi, je voudrais le contrôler. Lui demander d'avancer ou de reculer, parfois de s'arrêter. Prendre la Terre et lui dire comment tourner. Ce serait bien. Mais je ne sais pas si j'en aurait la force, d'être au dessus du temps. Parce que tout n'est qu'éphémère, et doit l'être.
Même si c'est dur de se l'avouer, la situation d'aujourd'hui n'est pas celle de demain, pour le meilleur et pour le pire, grâce ou à cause du temps. Je crois qu'en vérité je le déteste car il me fait peur, il m'éloigne de ce que je connais, et me rapproche de l'inconnu. Finalement, il me rapproche de mes rêves aussi, et puis quand je serais vielle, en aurais-je encore peur ? Peur que le temps m'emporte bien au-delà de lui-même. Et peut-être que ce jour là, je pourrais enfin lui poser toute les questions que j'ai. Même si ce sera un peu trop tard.
Texte 2 : @Cerral1
Le temps d'Albert
Albert etsin était un retraité ayant vécu, selon lui la vraie expérience du temps. Ainsi, après sa mort, ce vieil ouvrage retrouvé dans sa cave préserve en lui les quelques pensées d'Albert.
Il était connu pour être d'une laideur exceptionnelle, mais aussi pour être un homme seul, sans amis, et sans vie.
« L'épiphanie est à ma vie un ressort vers le mal et son prochain, le malheur entier, en son absolue totale et concentrée. Je m'explique, j'ai aujourd'hui 89 ans, et plus l'heure de la tombe approche, moins la raison demeure en moi. Suis-je en passe d'aller au paradis ? Je l'ignore. Mais dans ce cas, pourquoi mon corps fond-il au gré du temps ? Pourquoi faut-il qu'a chaque douche ma flexibilité se réduit, ma vision se renferme, et mon coeur palpite toujours plus. Je m'approche donc en cela de l'immortalité, étant en cet instant l'homme le plus mort du monde ? Que c'est ironique ! Que c'est bête ! Que c'est insensé ! »
« J'ai 89 ans, et le temps m'a dépassé. Attendez, laissez le vieux parler, je vous explique. Durant mon enfance, je précédais la venue du temps, et me projetais au loin dans l'âge adulte. Qu'est ce que j'y voyais ? Oh, mais la liberté ! Celle de dire, d'offusquer, de courir au gré de ma volonté ; au gré de mes caprices. Écoutez, je rêvais alors de pouvoir courir dans les rues, crier, et faire savoir au monde que j'étais Albert ! J'étais Albert Etsin! Jeune, beau, fort et intelligent. Je cherchais les femmes comme je cherche aujourd'hui mes vielles couches. Je leurs courais derrière, et jubilait de leur attention. Je leurs disais des compliments, et jouissais des sourires que je provoquais."
"Puis vinrent les années de l'âge adulte. Années tant attendues. La liberté s'offrît à moi, mais avec elle vint son coté occulte. Celui que l'on cache aux gens, et qu'on cache même à soi. La liberté était belle, mais à ses côtés la solitude rattrapait toujours sa joie. Je dansais dans les clubs la nuit, et criait l'horreur de ma vie le lendemain. Voilà ce que c'était, la parfaite dualité de ces deux sentiments. Mais voilà autre chose qui passait inaperçu avant, mais que je ne peux dépasser aujourd'hui : tout tournait autour de moi, de nous les jeunes adultes."
"Les tendances s'alignaient à nos caprices; les films nous montraient sous différentes lumières, et les lumières en général nous appartenaient. Et nous avons vu en cela une garantie, quelle hérésie de l'avoir pensée. J'ai rencontré durant ces années Béatrice, qui était si belle ; si vive ; si remplie de jeunesse et d'énergie. Nous avions passés de beaux moments dans la campagne, et nous étions promis l'amour éternel ; invulnérable, fort, jeune. On s'embrassait le jour, et se caressaient la nuit. Et oh, les mots d'amour, les quelques gestes romantiques, désintéressés, pure."
"Voilà qu'est arrivé la quarantaine. Marié, deux enfants, et la vie est définit comme à sa moitié. Et que restait-il de sa fibre ? Soyons honnête. La quarantaine n'était que futilités et embarras oisifs. Ma vie tournait autour de mon travail, et ma volonté au bonheur commençait à s'éteindre. A vrai dire, il n'y avait que les petits détails inutiles qui faisaient maintenant la totalité de ma vie. AI-je acheté les oeufs? Ai-je oublié de déposer Ali à l'école ? Ai-je embrassé ma femme avant d'aller au travail ? Toute l'ardeur de la vie m'échappait, et j'approchais chaque jour de la léthargie."
"Le jour de mon mariage, j'aimais ma femme. J'avais 34 ans. 9 ans plus tard, je ne supportais plus sa vue. Elle m'était insupportable, et ce à cause du temps. Il la pressait contre moi, jour et nuit. Il me faisait voir ses rides se dessiner, ses crises se multiplier, et ses larmes tomber chaque mois. Il me voulait vieux avec elle, mais je voulais seulement être moi. Seul. Libre."
" Et voilà vingt ans perdus au temps, et la quarantaine me paraissait à ce moment-là un âge d'or. Ah, le sentiment de vie que j'avais ; l'énergie d'aimer, et celle de détester. Et vous souvenez-vous ? J'avais dis qu'a vingt ans tout tournait autour de moi. Eh bien maintenant, me voilà que j'observais le monde tourner autour des jeunes. Tout semblait leur appartenir, et rien ne nous faisait face. Devant la caméra, nous étions la façade du passé, et devant le monde, des vielles carcasses en décomposition. Avec plus de sagesse, ils diront qu'on est des être sages, expérimentés, et à écouter. Mais franchement, notre seul exploit était d'avoir vécu. Cette sagesse attribuée n'était que fatigue. L'énergie se faisait rare, et l'espoir inutile. Pourquoi espérer ? A soixante ans, nous savons qu'après le bon il y a toujours le mauvais. Alors à quoi bon inviter le bon à nos prières quand par là nous faisions de même à son voisin ? Ah..."
"Quant à ma femme, je l'ai quitté à soixante ans, car après 6 mois sans lui parler, j'ai décrété qu'il n'y avait plus rien à préserver. Autant partir, autant vivre le peu de liberté qui me restait."
"Et enfin 26 ans passé, voilà que j'insulte l'épiphanie, et quiconque en est le créateur. Je me sens comme un produit périmé, et je sens que le monde m'a oublié. Mes enfants une fois chaque 5 mois, et leurs salutations formelles me tordent de douleur. Même eux, même me voient en objet dépassé, inconscient, faible. Quant au monde du dehors, il ne me voit plus. Seuls mes semblables me voient, et comprennent notre position. Certains deviennent fou; attaquent, menacent, crient pour enfin avoir de l'attention. D'autres deviennent altruistes, mais pour la même raison."
"Qu'il est brutal, le temps. Il m'a tout donné, puis à tout repris; m'a soulevé de la terre, pour maintenant m'y rendre. Maintenant, je ne suis plus qu'un bébé. Mes membres fondent et je reviens vers l'ingorance. Et je la vois, la lumière. Oh, la belle lumière. Le repos loin du doute, ce que je le déteste le doute."
"Et j'ai appris de tout cela, que rien n'importait, car tout évolue. Le monde est égoïste, ainsi tout s'oublie, pour laisser place à plus récent. Alors au revoir, sale monde. Je te déteste, et je vous déteste tous. Vous comprendrez un jour pourquoi; vous comprendrez. "
Albert s'est pendu dans son appartement après l'écriture de ce texte. Son corps fut retrouvé par son fils, 6 mois après sa mort. A son arrivé, seul demeurait un corps rempli de vers et rien.
Texte 3 : @AbdalahiMl
En un siècle perdu du Moyen âge, on raconte qu'un roi aurait emprisonné deux paysans ensemble: un homme et une femme. la cellule ne dépassait que très peu leur tête sur la longueur, mais était assez large. Ce roi voulait voir ce que le temps pouvait faire à une relation. Que peut-on faire d'autrui lorsqu'on est obligé à le voir chaque jour jusqu'a la fin de nos jours, sans possibilité d'échapper? C'est ce que voulais savoir le roi. Il donna un journal à chacun de ces deux inconnues, et leur imposa un compte rendu occasionnel. La femme refusa, mais l'homme accepta, intrigué.
« On m'a promis aujourd'hui la plus belle des affaires! Celle de vivre éternellement avec une inconnue, mais sans courir la perte d'une seule dépense. Comment cela peut-il évoluer? Je ne sais pas. Mais j'écrirais tout, pour remercier mon roi de son beau geste. »
« Le jour du déménagement est arrivé. J'y vais de suite, et j'espère être bien surpris. J'ai dis au revoir à ma famille, à mon ancienne vie, et je m'apprête à vivre une expérience inédite. »
« Elle vient d'entrer. Elle est d'une laideur hors norme, presque intentionnelle. Je suis confus! Je pensais que le roi me rendrait le plus heureux des homme! Et elle est inapprochable tant elle est abjecte à la vue. »
« Voilà deux semaines que nous sommes ici. Elle s'appelle Lucie. Elle aime sautiller dans les belles prairies, et voue une haine abominable au travail. »
« Cela fait un mois, mon roi, que je suis aux côtés de Lucie. J'ai étrangement envie d'elle. Son corps graisseux et impropre me parait soudain tentant. Mon roi, permettez que je sois un homme, et permettez que je fasse action honteuse. J'ai essayé de l'approcher, Lucie refuse de me toucher, quelque soit la manière. Elle ne veut pas de moi, quelle ironie. »
« Mon roi, cela fait deux jours que Lucie pleure. Elle sanglote ainsi car je l'ai obligé à servir mes plaisirs. Et quelle truite! Quelle bavarde, de croire qu'elle aurait eu une chance d'être touché par quelqu'un d'autre. Elle m'a accusé de monstruosités, et je la punirais pour cela.
« Mon roi, Lucie est enceinte. Elle sourit enfin! Elle m'a confié qu'elle a toujours craint la grossesse, et que grâce à mon acte, elle en fait l'expérience. Elle m'a ainsi remercié de l'avoir violé. Je l'aime, mon roi. C'est la femme de ma vie, cette Lucie. Oubliez tout mes affronts sur son apparence; oubliez sa laideur et sa sauvagerie, je l'aime! »
« Notre enfant vient de naître, mon roi. Nous sommes si heureux! Enfin un bruit nouveau! Lucie n'a plus de main gauche, je l'ai arraché. On se demandait à quoi ressemblerait-elle sans une main, et c'était hilarant. Lucie a changé. Elle ne m'évite plus comme au tout début, au contraire! Elle se force sur moi, et me violente si je ne la touche pas. Ce qu'elle est adorable »
« Mon roi, notre enfant est mort. Lucie l'a écrasé sur le mur. Ses cries nous faisaient vriller, donc on a décidé ensemble de nous en débarrasser. Vous comprenez, mon roi? Lucie l'a fracassé contre le mur, et nous l'avons jamais autant adoré. Qu'il était beau, maintenant si calme et si frêle.
« Cela fait maintenant je ne sais plus combien de temps que nous sommes là, mon roi. Lucie croit parler à Dieu, et je ne veux plus la voir. Je veux qu'elle meurt. Je ne supporte plus sa vue; je ne veux plus de Lucie dans le monde. »
« Mon roi, Lucie est de nouveau enceinte. Elle pleure. Elle me prie depuis de la sortir d'ici. Nous ne pouvons supporter cet enfer. Mon roi, le monde existe-il encore dehors? A quoi ressemble-il? Mon roi, je te prie, sors moi. C'est infâme; c'est inhumain »
« Je me suis disputé avec Lucie, mon roi. Je lui ai arraché le bras droit, elle ne peut plus me frapper à présent. Lucie ne parle plus, elle est silencieuse. Quelques fois, nous rigolons soudain ensemble; et d'autres, où nous pleurons sans arrêt. Nous ne voulons plus vivre, mon roi. »
« Hier, mon roi, Lucie a voulu m'assassiner. Oui! Elle a essayé de me manger la nuque! Heureusement, je lui ai cassé la mâchoire. Alors à présent, elle ne peut plus parler, et c'est horrible.
Qui vais-je écouter à présent! »
« Mon roi, je ne sais plus ce qu'est le temps, mais il n'existe plus. Je vous déteste, majesté. Que m'a t-il donc pris de ruiner ma vie! Sortez moi! Sortez moi! Sortez moi! Sortez moi! Sortez moi! Sortez moi! »
« Bonjour, Bertrand est mort. Je l'ai étranglé alors qu'il essayait de me violer encore. Son sang est si bon, si sublime et nouveau. Je veux mourrir; choir en enfer à jamais. Ceci n'est pas humain. Je ne vous oublierais jamais. Comment aviez pu ruiner ma belle vie de paysanne? Quelle monstruosité vous pousse t-elle à faire tant de mal? »
« Mon roi, je vous ai eu! Ce n'était pas Lucette qui parlait mais moi. Lucette est morte depuis bien du temps, mais j'aime me l'imaginer vivante. Ce qu'elle pue! Aussi laide qu'au début! »
« Parbleu! Hihi! Lala! Mouahaha! Voilà! Meurtre! Monstre! Mourrez! Enfer! Punition! Sacrilège! Châtiment! Dieu punira! »
« Excusez moi du message précédent, mon roi, je suis une vieille femme toute gauche. Oui, j'ai décidé que je suis une vieille paysanne, et non Bertrand. »
« Mon roi, je dois rejoindre une voix qui m'appelle! Elle est derrière le mur! j'arrive! Périssez en enfer, je vous pris. Périssez loin des hommes, loin des coeurs. Souffrez que vous êtes le démon lui même, mon roi. »
Le lendemain du dernier message de Bertrand, le roi rouvrit la cellule. Le corps de Lucie n'était qu'os. Son crâne était à plusieurs lieux de son corps, Bertrand l'aurait donc pris.
Quant à ce dernier, son corps était méconnaissable: maigre, pale, fou. Son crâne à lui saignait sur le mur, il essayait de s'échapper.
Après cet incident, le roi décida de cacher l'affaire. Le clergé était furieux de cette action, et de lui nous ai parvenus ce scandale.
Texte 4 : @lizoo71
Let's Hurt Tonight par Lily Bn (LIZOO71) Un quart d'heure. C'est ce qu'il me reste pour être à l'heure à notre rendez-vous, celui que tu as fixé ; celui qui compte tant pour moi. Je n'ai pas été à la hauteur ces derniers temps, je le sais. Mes excuses ne suffiront pas pour adoucir ta peine, mais ma présence pansera certainement tes plaies.
One Republic chante dans mes oreilles : Let's hurt tonight, une de tes chansons préférées. Le couloir me semble interminable tandis que je le parcours à grandes enjambées. Je vais bientôt te retrouver, c'est décidé. Après tant de réflexion, je ne peux plus être une seule minute de plus loin de toi.
Je sens déjà ton parfum virevolter à mesure que le vent s'engouffre dans tes cheveux. J'imagine que tu m'attends, emmitouflée dans ton long manteau de laine, coiffée de ce merveilleux bonnet bordeaux qui met en valeur tes iris, d'un bleu plus pale que celui du ciel en hiver.
L'ascenseur est plein, je sais que tu m'attends ; je ne veux pas être en retard, pas encore. Plus jamais. J'emprunte les escaliers, je cours, je rate des marches pour me rapprocher de plus en plus de toi. Le hall est vide, seul le réceptionniste est encore présent et peut témoigner de ma hâte de te rejoindre. J'escalade les portiques, vois-tu, je n'ai pas le temps de confirmer mon identité.
Londres est déserte à cette heure-ci, les plus courageux sont encore au bureau, et les plus frivoles sont déjà repartis pour s'adonner à ce qui les fait vibrer. Le froid s'engouffre dans ma veste et me gèle les entrailles. Ou bien est-ce la nervosité à l'idée de te revoir ? Depuis combien de temps n'avons-nous pas fait ça ? Combien de nuits passées à attendre de pouvoir te revoir, rien qu'une dernière fois ? Je ne gâcherai pas tout cette fois-ci, je te le promets.
Le calme de la Tamise contraste avec mon état intérieur. Une myriade d'émotions me parcourt et je n'ai plus aucun contrôle sur mes états d'âmes. J'emprunte le chemin le plus court jusqu'à notre lieu de rendez-vous, le plus court jusqu'à toi. Quelques sportifs bravent le froid de décembre pour bruler les calories emmagasinées les jours précédents. Cela fait bien longtemps que je ne cours plus pour m'entrainer. Je cours à présent pour défier le temps, pour rallonger les minutes afin que tu m'attendes. Je cours à perdre haleine pour te rattraper.
Je le sens, je le perds. Ton amour, je suis en train de le perdre. Je dois me battre, mais je suis fatigué, épuisé. Chaque jour, je deviens de plus en plus froid ; je ne parviens plus à me raccrocher à cette surface branlante et je sombre chaque fois un peu plus dans mon propre abîme.
Pardonne-moi, mais ce soir, je serai là. Pour toi, je le serai. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Mon muscle cardiaque ne sait plus gérer les efforts que j'inflige à mon corps. Mais tu en vaux la peine, tu vaux bien toutes les peines de ce monde.
Piccadilly Circus se rapproche à mesure que je progresse au milieu des rares passants qui s'aventurent le long de la Tamise. Est-ce que tu te souviens de notre premier rendez-vous, sur ces mêmes rives, où nous nous sommes embrassés pour la première fois ? Ce jour où j'ai senti le goût de tes lèvres, et où j'ai compris qu'à moins de les goûter chaque jour de ma misérable vie, je courais droit à ma perte.
Je m'en souviens comme si c'était hier. Tu portais cette splendide robe légère qui t'arrivait à mi cuisses et ce rouge vermillon habillait tes lèvres. Tu t'amusais à me raconter que c'était un rouge à lèvres Chanel que l'on t'avait offert et que, pourtant, tu ne maquillais jamais ta délicieuse bouche.
Je l'aimais comme ça, et je l'aime nue également. Comme toi, au final. Je t'aime avec tes artifices, comme je t'aime au naturel. Je t'aime pour toi, pour cette essence que tu dégages du plus profond de ton âme, je t'aime pour cette pureté que tu partages avec le monde et pour cette innocence que tu transportes avec toi et qui enveloppe chaque personne sur ta route.
Tu es mon ange, tu le sais ? Il ne te manque que les ailes pour pouvoir prétendre à une place, là-haut.
Je cours toujours plus vite, je perds mon souffle. Un homme joue de l'harmonica sur les quais, je crois bien qu'il joue notre chanson, mon amour, All of Me [1].
Les lumières de Piccadilly Circus apparaissent au loin, je suis bientôt là, attends-moi je t'en supplie, j'arrive. Je ne ferai plus cette erreur. Je te donne tout de moi, et tu me donnes tout de toi. C'est bien cela, que dit John Legend.
Mes pieds souffrent, mon cœur hurle sa douleur sous cette course effrénée. Big Ben veille sur moi, elle affiche les secondes qui défilent, telles un sursis. J'aime à croire qu'elle veille sur toi également, et qu'elle t'intime de ne pas bouger. Elle le sait, elle aussi, que j'arrive jusqu'à toi.
Je l'ai fait. Ma montre sonne l'heure de notre rendez-vous alors que je traverse la dernière ruelle me menant jusqu'à toi.
La place est illuminée et brille de mille feux et pourtant elle me semble terne, sombre et vide de toute lumière. Mon phare, ma lanterne dans l'obscurité, tu n'es pas là. Tu n'es plus là. J'escalade les premières marches de la fontaine au centre de Piccadilly Circus dans un espoir de t'apercevoir, peut être devant la pizzeria, ou encore devant ce magasin de sport que tu aimais tant. Cette place, c'était ton lieu favori.
J'ai froid, j'ai si froid. Reviens, je suis arrivé presque à l'heure comme je te l'avais promis. Ne me laisse pas pour quelques minuscules secondes, s'il te plait. Je t'en supplie mon amour. Je t'avais promis que c'était la dernière fois que je serais en retard.
Je t'emmènerai chanter notre chanson sur la Tamise, boire nos cocktails préférés à Soho. Et surtout, je te ferai l'amour comme je ne l'ai jamais fait. J'embrasserai ton visage encore et encore pour garder l'empreinte de ta peau sur mes lèvres et l'emporter avec moi.
Mais tu n'es plus là. Mes doigts tremblants effleurent la petite plaque apposée en ton nom sur la fontaine. Ce merveilleux prénom que je n'aurai plus l'occasion de dire à voix haute, ces mots que mon cerveau ne semble plus connaître ni savoir prononcer. Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai, pour toujours.
Sois en sûre mon amour, je reviendrai te voir demain, à cette même heure ainsi que le jour d'après et celui encore d'après... Et je le sais, j'arriverai à être à l'heure... Et ce jour-là, je te retrouverai enfin, je te reverrai et ma bouche trouvera à nouveau le goût indescriptible de tes lèvres.
[1] All of me de John Legend
Texte 5 : @Lueur_Noctambule
GAGNANT(E) !
Le temps n'existe pas.
C'est un concept créé par les humains pour ne pas se perdre dans l'infini de l'espace. Un cadre de bois qu'on a cloué sur les murs de l'humanité. Le temps est une entité inépuisable. Personne ne perd son temps parce que personne ne possède le temps. Le temps est une essence abstraite qui se ressent et qui s'apprend. Il faut du temps, pour comprendre le temps. Et personne ne prend le temps d'écouter le temps. Les gens glissent sur le temps et ne l'évoquent que pour se plaindre qu'il leur a échappé.
Je n'avais jamais réellement compris comment on pouvait n'avoir aucune notion du temps. Parce que le temps est la pulsation de la vie. Il est le rythme des jours, des nuits, d'un monde. Le temps est un courant dans lequel on baigne tous. Il nous transporte plus ou moins lentement. Parfois il s'étire. Parfois il rétrécit. Le temps s'entremêle à la vie. Il se grave dans nos cœurs et dans notre peau. Il résonne en nous et nous construit. Le temps nous façonne. Le temps se tisse au fil de la vie. Le temps donne vie à la Vie.
J'ai perdu le fil du temps.
Il s'écoule sans plus s'accrocher à mes rires. Il s'écoule sans plus donner de valeur à mes sourires. Il s'écoule sans plus pulser contre ma peau. Il a même déserté la courbe de mes pleurs. Je ne ressens plus le temps. Ma vision est floue et le monde a perdu son relief. Le temps traîne ma vie par la peau.
Pourtant ce n'est pas ma vie que le temps a perturbé. C'est la tienne. S'il a délaissé mes sourires il a effacé les tiens. S'il a laissé s'esquisser ma peine, il a peint la tienne en dessinant des larmes indélébiles sur ta peau.
La vie est une corde aux fils multiples. Aux joies, aux peines, aux amours, aux rires, aux larmes, aux événements, divers et variés. Le temps en est l'une des composantes essentielles.
Il arrive cependant qu'il y ait des perturbations dans le temps. Que le temps ne se tresse pas durablement à une vie. Le fil s'amenuise. Et il se rompt. Notamment lorsque la maladie s'invite dans la corde. Le temps n'aime pas se sentir impuissant ni contrarié. Le temps est en conflit avec les maladies. Parce que le temps ne guérit pas tout.
Quand la maladie s'est glissée à pas de velours dans nos vies, dans ta vie, elle a perturbé le temps. Nos vies ont fait un bond hors de la temporalité et nous laissent perdus et sans repères. Il n'y a plus de limites aux peines qui nous déchirent. Plus de digue pour contenir l'océan de nos larmes. La douleur n'a plus de frontières. Elle est devenue intemporelle.
Le temps est instable. Il a chamboulé ta vie et réécrit les nôtres.
Il t'a ôté un peu de toi. La maladie s'est installée dans tes traits comme elle s'est tissée dans ta vie et elle s'est complue dans tes ombres. La fatigue a creusé ton visage et assombri tes yeux. La maigreur a rongé tes courbes et aiguisé tes contours. Tes pleurs roulent sur tes joues et se gravent dans ma peau chaque fois que tu te réfugies dans mes bras. Les maux entachent tes mots. Ils teintent tes yeux d'un éclat étranger.
Si ton regard n'a plus la même chaleur. Si tes cheveux ne sont plus les tiens. Si ta voix n'a plus la même intonation, qu'elle ne chante plus les mêmes mots. Si ta prise n'est plus ferme quand tu m'embrasses. Si tout ce qui te constitue change. Dis-moi, qu'est-ce qui te ressemble, à présent ?
Ça me terrifie. De ne pas être capable de me souvenir de la douceur qui animait tes yeux. De ne plus me rappeler de ton image qui s'imprimait à mes yeux. De tes sourires, de tes rires, de la façon dont ils prenaient vie autrefois. De la tiédeur dans ta voix. De la couleur de tes émois.
Je te regarde t'abîmer chaque jour dans ce quelqu'un que tu n'es pas. Sa peau se mêle à la tienne. Ses yeux ont infiltré les tiens. Sa voix a assassiné tes rires. Je la vois, cette inconnue tapie dans l'ombre qui s'empare de toi un peu plus chaque seconde. Elle te guette et t'observe. Elle se meut dans l'obscurité et t'effleure, parfois. Je la vois qui ondule sur ta silhouette. J'ai peur qu'un jour elle t'éventre et se glisse dans tes entrailles. J'ai peur qu'un jour elle prenne ta place.
Je m'accroche à mes souvenirs et à cette impression qui persiste. Je m'accroche aux chimères de ce que tu étais en essayant de les superposer aux courbes de tes traits. Je me bats contre le temps en priant pour qu'il n'emporte pas tout dans son sillage. Je le sens qui s'insinue dans mon esprit et qui brouille mes certitudes.
Le temps est un beau parleur. Le temps est un voleur. J'ai vu comment il a éventé la trace de mes pas au creux de ton regard. Je meurs de peur à l'idée que le temps dérobe mes derniers souvenirs. Qu'il se délecte des dernières miettes de mon espoir. J'ai peur que le temps te réécrive un avenir. Qu'il déforme tes traits à tout jamais avec sa plume à la pointe un peu trop grossière. J'ai peur que le temps ne guérisse pas tout. J'ai peur de moi et de l'ombre qui me creuse chaque jour. J'ai peur de la façon dont tu me regarderas et je suis terrifiée par le regard que je pourrais te rendre. J'ai peur de ne pas être assez forte. J'ai peur de ne plus voir le miroir trouble dans lequel tu te reflètes. J'ai peur de ne pas être capable d'en faire faire abstraction. J'ai peur de ne plus te voir. J'ai peur du noir. J'ai peur que tu ne sois plus là pour le dissiper. J'ai peur de te perdre. J'ai peur de me perdre. J'ai peur de nous perdre. J'ai peur de t'oublier. J'ai peur de ne plus te reconnaître. J'ai peur de ne plus te connaître.
J'ai peur du temps. J'ai peur qu'on ait plus le temps.
J'ai peur, Maman.
Texte 6 : @Aydenblue1
Le temps d'une vie
Cher petit laisse-moi te dire.
J'ai 80 ans et toi quelques jours. Je suis Plein de regrets et toi de projet. Nous sommes different et pourtant si proches.Alors ecoute-moi bien, il suffit d'être attentif.
Dans le jeu de la vie, Il est très difficile de se perdre. Difficile de trouver des raccourcis et impossible de tricher. Ce qui pour toi se fera en une seconde sera pour les autres une éternité. Tu ne dois pas te dire exceptionnel mais tu dois le penser. Tu es une etoile perdue dans le temps qui doit pouvoir briller. Très peu de personnes le comprennent vraiment, mais un temps t'es donné. Comme un chronomètre qu'on ne peut arrêter. Si tu l'ignores, si tu te crois immortel, tu as déjà tout raté. Si tu vis avec, la victoire est a ta porter. Tu n'as pas compris ? Je peux te repliqué. Le temps est une notion qui nous fait tous crever. Mais avant d'en arriver la paniquer, stresser et j'en ai tellement passé. On croit avoir l'éternité mais ce n'est qu'une illusion. Alors prisonnier de celle-ci on remet tout à plus tard. Sans savoir que plus tard c'est trop tard. Alors je t'en prie petit boucle ta valise au lieu de ton cartable, prends des livres au lieu des cahiers. Et surtout tes rêves, oui, tu dois toujours les emporter. J'ai 80 ans et bientôt ma vie va cesser. Comme un fou je l'ai laissé passer. Et pourtant je l'ai regardé, et pourtant j'en avais conscience. Mais dans cette société, travailler est plus important que rêver. Tu sais petit on te traitera de faignant, de paresseux. Et ça Sera ton choix de les écouter. Mais ne le fais pas . Tu ne pourrais que le regretter. Le temps est pour eux un ennemi, petit, faisant toi un ami...
Texte 7 : @Une_Lady
Le temps...
Les secondes, les minutes, les heures, les jours, les semaines, les mois, les années, les décennies, les siècles, les millénaires qui passent à toute allure... Les humains naissent, meurent, les civilisations s'effondrent et se reconstruisent, et quant à elle, la Terre, elle tourne toujours autour du soleil.
La vie est rapide, et toi là, tu te soucis de trois notes, d'une remarque désagréable qu'on t'a faîte, tu t'amuses à juger ce que tu ne comprends pas, accorde de l'attention à des gens qui n'en n'ont rien à faire de toi ?
Putain mais réveille-toi bon sang ! Ta tête, tu l'as garde droite, ton regard tu ne le pose que sur ceux qui le mérite, tes paroles tu ne les adresse qu'à ceux qui sont capables de les comprendre, tes différences tu les affiches avec fierté, et si un sale con vient et t'insulte, tu lui jette soit un regard méprisant, soit tu l'ignores, ou bien tu marches avec conviction tout en lui faisant un magnifique doigt.
Soi toi-même, et part pitié, vis à en mourir.
Tu n'as... Pas le temps ? Mais chérie, le temps s'écoule, il ne tient qu'à toi de l'utiliser à bon escient. Lui il défile, il s'en tape que tu n'es rien fait, ou au contraire que t'es écrasé la stupidité humaine sous tes talons.
Il t'as quitté... Et tu n'es plus rien sans lui ? Il est ta raison de vivre ? Chérie, c'est qui le personnage principal de ton histoire ? Tu viens vraiment de me dire que tu ne... sais pas ? Attends, je vais te montrer. Tourne la tête et regarde le mur. Oui, c'est un miroir. Tu es ta seule priorité okay ? Alors par pitié, ces larmes, elles doivent disparaître, et cette confiance elle doit revenir.
Tu es ta raison de vivre, car celle qui est tout le temps avec toi, à chaque instant de ta vie, c'est toi-même. Tu née avec toi, tu vis à avec toi, tu meurs avec toi. Sois tu décides de t'aimer, soit tu décides de subir ta vie, c'est toi qui vois chérie.
Personnellement je ne vais pas perdre plus de temps avec toi, si tu ne veux pas comprendre tout ce que je viens de te dire.
Quoi ? Tu veux te révéler ?
Je savais que te parler ne serai pas une perte de temps.
Texte 8 : @lunalovegood370
Chut... Ecoute... Tu entends ? C'est comme ça que commence une existence. Dans les bruits ouatés du corps d'une femme. C'est agréable, n'est-ce-pas ? Son cœur qui bat, ses poumons qui se remplissent, puis se désemplissent, les gargouillis de son ventre, le liquide dans lequel tu baignes... Et toi, au milieu de tout ça, ton propre corps qui marche à l'unisson avec celui de ta mère, c'est si paisible. Si tu tends l'oreille un peu plus, tu peux percevoir d'autres bruits. Des voix, des voitures, une sonnerie. Ce sont les bruits du dehors. Ils sont un peu agressifs parfois, mais ne t'inquiètes pas. Toi +, tu restes ici, au chaud, tu es en sécurité, bercée par tous ces bruits. Tu t'endors. A cette étape-là de ton existence, tu ne connais pas encore la notion du temps.
Tu as 4 ans. Tu connais à peine le monde et te voilà déjà à vagabonder, tu ne taris pas de curiosité. Tout autour de toi est synonyme de découverte. La vue, l'odorat, l'ouïe... Tous tes sens sont stimulés. Tu pars à l'aventure sans aucune crainte, car tu sais que quand tu reviendras, ce seront les bras aimants de tes parents qui t'accueillerons. Tu vis le moment présent, tu as tout ton temps.
Tu as 7 ans. Il y a un beau garçon dans ta classe, gentil et populaire. Mais il a déjà deux amoureuses et il trouve que c'est déjà bien assez. Quand tu as raconté tout ça à ta maman, elle a rigolé. Tu grandis trop vite, elle a dit. Toi, tu aimerais accélérer le temps.
15 ans... C'est l'année de tes premières fois. La première que tu sors avec un garçon, que tu l'embrasses, que tu couches avec. Tu te sens épanouie, aimée, heureuse. Ton téléphone sonne. Tu as reçu un message. C'est lui, ton cœur bouillonne d'impatience de le lire. Tu as des papillons dans le ventre. Je te quitte. Les papillons s'en vont d'un coup. Et ne viens pas me parler. Je ne veux pas perdre mon temps.
T'as 18 ans et tu es pressée de vivre. Tu emménages avec ton copain, tu fais la fête, tu bois, tu conduis. Ta mère t'appelle souvent, tu ne décroches que de temps en temps. Elle a toujours le même discours, tu ne lui accordes pas assez de temps.
Tu as 24 ans et ton copain veut se marier, et des enfants. Toi, tu aimerais juste une augmentation. Il te quitte, mais tu accuses le coup. Tu ne peux pas t'occuper d'enfants, c'est impensable. Le temps, c'est de l'argent.
32 ans et mère de deux enfants. Des jumeaux. Beaux comme tout. Ils sont petits, ils braillent, mangent, et dorment. Tu t'en occupes jusqu'à épuisement. Les couches, l'allaitement et lues nuits blanches sont devenues ton quotidien. Et le mari qui ne lève pas le petit doigt ! N'en parlons pas. Ils accaparent tout ton temps.
A 65 ans, tu es à la retraite. Du jour au lendemain, ta vie est devenue vide et morne. Tu t'ennuies, ton mari est mort il y a deux ans. Du temps, tu en a trop, tu ne sais plus quoi en faire.
89 ans. Tu te souviens de tous ces bons moments. Ta vie en a été pleine. Tu as passé ton enfance aimée, tu as voyagé avec tes amis, tu as rencontré l'amour de ta vie et tes enfants ont su te combler. Tu rends ton dernier souffle. Franchement, si tu avais pu, tu aurais remonté le temps.
Texte 9 : @gloriemignonne
Le Temps
Les ans, les mois, les jours, les heures, les minutes, les secondes...Il défile à une vitesse fulgurante et bientôt, on le perd de vue, le temps. On marche tranquillement jusqu'à sa maison, on court jusqu'à son travail, et pourtant le temps impatient ne nous attend pas ; il a trop à faire, trop à réparer, trop à soigner. Nos jambes déploient de généreux efforts, mais nous n'arrivons jamais à le rattraper. Notre besogne est lourde, mais la sienne encore plus. Nous nous arrêtons pour admirer les papillons, lui ne se laisse pas distraire et continue son chemin. Et puis, vexés d'avoir été aussi lâchement abandonnés par notre compagnon de route, on le laisse filer. On arrive à la maison ronchons, au travail maussades et on l'ignore, le temps. On tique au tic de l'horloge, on grogne à son tac, on perd la notion du temps, et on se méprend sur ce qui est facultatif et ce qui est important. On oublie nos proches, on ne sait plus quand ni comment il faut s'excuser, on arrive en retard aux soirées, on dépasse les délais exigés, on dort tôt ou on dort tard...On ne sait plus, mais on le saura tôt ou tard. Mais jamais on ne sait, que le temps s'efforce de nous laisser croire qu'il est absent, pour que nous puissions profiter pleinement de notre vie, sans nous trouver des prétextes, des « je n'ai pas le temps ». Les ans pourtant longs auparavant sont maintenant barbants. Malgré l'étendue des mois, sur nos vacances on fait une croix. On se lasse tous les jours où l'on ne fait rien en prétendant le contraire. Les heures passent, on se réveille à midi, sans désir de véritablement vivre, comme à l'ordinaire. Les minutes s'écoulent et on oublie le poulet dans le four. Les secondes approchent, et on ne fait qu'attendre la fin des cours. On attend, on attend, on attend, pourtant on ne fait jamais rien pour exploiter son temps. Puis, peiné de nous voir autant le mépriser, il part, le temps. Peiné comme nos amis, nos grands-parents, nos notes en chute libre, le beau temps, le ciel la nuit, le printemps, il s'en va, et nous n'en jouissons plus comme on aurait dû. Et quand arrive le moment d'entrer dans la tombe, on a plus le temps d'écourter les discussions, de remettre à demain les dissertations, de renvoyer aux calendes les réunions, car usés par le temps nous sommes.
Texte 10 : @SanaaMishima
Soupir d'horloge
Tic-tac et les heures passent.
Tic-tac et les minutes fuient.
Tic-tac et les secondes défilent.
Tic-tac et la grande aiguille atteint minuit.
Tic-tac et la petite aiguille s'éloigne.
Tic-tac et l'horloge soupire.
Tic-tac et ce seul bruit résonne dans la maison endormie.
Dans le somptueux manoir, dans le vaste salon, près des escaliers, proche de l'imposante armoire, la grande horloge soupire d'ennui de voir les mêmes journées se répéter inlassablement.
De son monotone Tic-tac, elle fait bouger doucement la mince aiguille d'argent et attend quelques instants pour la faire avancer de nouveau.
Enfin, après des heures de patience – et des milliers de Tic-tac – six heures sonna.
Un grommèlement se fit entendre à l'étage et l'horloge soupira un nouvelle fois. Il rouspétait encore et ne s'habituait toujours pas à se lever à cette heure.
Grincement du parquet. Chaussons râpant le sol. Craquement discret des marches d'escalier. Grommèlement. Vaisselle qui s'entrechoque. Petit-déjeuner englouti. Craquement discret des marches d'escalier. Grincement du parquet. Silence. Eau qui s'écoule. Couinement du robinet. Grincement du parquet. Craquement discret des marches d'escalier. Cliquetis des clés. Porte qui pivote sur ses gonds. Cliquetis des clés. Silence.
Tic-tac et les minutes fuient.
Tic-tac et les secondes défilent.
Tic-tac et l'horloge soupire.
Tic-tac et ce seul bruit résonne dans la maison endormie.
Tic-tac et sept heures trente sonne.
Agitation à l'étage. Exclamations. Passage d'enfants. Voix endormie d'une mère. Grincements du parquet. Craquements discrets des marches d'escaliers. Rires joyeux. Raclements de chaises. Vaisselle qui s'entrechoque. Grincement du parquet. Craquement discret des marches d'escalier. Nouvelles exclamations. Mise en marche de la gazinière. Petits pas sur l'épais tapis. Coup d'œil discret. Froissement de tissus. Hochements de la tête suivant les mouvements du balancier. Claquements de langues en rythme avec la musique des Tic-tac. Appel. Froissement de tissus. Course sur l'épais tapis. Vaisselle qui s'entrechoque. Mastications. Raclements de chaises. Craquements discrets des marches d'escaliers. Grincements du parquet. Silence. Eau qui s'écoule. Couinement du robinet. Bruissements de tissus. Brouhaha d'enfants. Dispersion. Rappel à l'ordre. Grincement du parquet. Craquement discret des marches d'escalier. Cliquetis des clés. Porte qui pivote sur ses gonds. Cliquetis des clés. Silence.
Tic-tac et les heures passent.
Tic-tac et les minutes fuient.
Tic-tac et les secondes défilent.
Tic-tac et la grande aiguille atteint minuit.
Tic-tac et la petite aiguille s'éloigne.
Tic-tac et l'horloge soupire.
Tic-tac et ce seul bruit résonne dans la maison vide.
Notre noble dame pourrait tout aussi bien vous conter ses heures d'ennuis jusqu'au retour de la petite famille, mais elle est d'avis de vous laisser souffler après son lourd récit et de laisser parler votre imagination ainsi que vos souvenirs.
Elle ne dirait rien de plus que lorsque la maison se remplit de nouveaux bruits, elle devint un instant désemparée par tant de grondements assourdissants, puis désespérée par le soudain silence les remplaçant.
Et minuit sonna, et la journée recommença, et l'ennui revint, toujours aussi morne aussi agaçant aussi collant.
Et l'horloge soupira.
Son souffle s'engouffra par la fenêtre ouverte et s'envola, seul accès à la liberté et seul moyen d'échapper à l'angoissant défilement du temps.
Texte 11 : @bastchevrier
Dans un temps futur
Je naquis le 19 juillet 2040.
Aujourd'hui, le 19 juillet 2050, c'était le jour où je fêtais mon dixième anniversaire. Ma mère, qui se prénommait Florence, avait décidé que mon nom était Charlotte. C'était donc ce prénom que je portais. Mon père, à qui je ressemblais très peu, n'avait pas participé au choix du prénom, puisqu'il ne s'était jamais intéressé à moi. À vrai dire, il me portait autant dans son cœur qu'il affectionnait la couture. Or la couture était l'une de choses qu'il détestait le plus sur Terre. Je me demandais même fréquemment s'il avait voulu de moi. Je n'avais jamais osé poser la question, de peur de déjà connaître sa réponse. Cela me faisait mal au cœur d'avoir un père qui m'adorait tant...
Lorsque j'étais petite, mon père travaillait tous les jours depuis très tôt le matin jusqu'à très tard le soir. Je supposais qu'il souhaitait simplement me fuir. Je n'ai jamais osé lui demander quel était son travail. En effet, il était la majorité du temps très mystérieux avec moi. En guise d'exemple, j'ai appris son prénom très tard, à un âge où je connaissais déjà les monèmes "euphorie", "entropie" et "jugulaire". C'était lorsque j'avais 4 ans qu'il partit à la retraite et c'était ainsi sous la case "retraité" que je remplissais les fiches de rentrée à l'école. Je n'ai ainsi jamais eu la nécessité de lui poser la question de son ancienne profession.
J'étais une jeune fille très curieuse et passionnée de sciences, de mathématiques, de linguistique, d'économie, ainsi que de nombreux autres domaines du monde contemporain. Le soir, c'était de manière très récurrente que je me rendais dans la bibliothèque la plus proche de la maison. Je lisais des livres théoriques pour progresser dans tous ces domaines. En outre, de manière occasionnelle, il me prenait l'envie d'explorer de nouveaux domaines. Après m'être penchée sur les ordinateurs, ces anciennes machines destinées à écrire du texte sur un clavier et sur la calligraphie, un art en train de se perdre, je cherchais d'autres sujets. Ce jour-là, je décidais d'ouvrir un livre intitulé Du climat ancien et du monde des siècles derniers.
La lecture de cet ouvrage fut un choc. J'appris l'histoire de la planète Terre. Je me rendis compte que cet enseignement aurait pu figurer dans les programmes scolaires actuels. En effet, on apprenait par cet ouvrage de nombreuses choses sur le monde passé. Par exemple, je ne m'étais jamais douté qu'il pouvait exister des objets non créés par les humains qui avaient la faculté de se déplacer. Le livre appelait cela des animaux. Appartement, il en existait de nombreux types distincts. Je compris aussi l'origine des poteaux qui se tenaient droits en certains endroits de la ville. Il semblait s'agir d'arbres, des "êtes vivants" avec des feuilles. Je ne parvenais pas à comprendre pour quelle raison les documents étaient à leur époque écrit sur un matériau fabriqué à base de ces poteaux, mais c'était ainsi.
Il existait parmi ces animaux des animaux avec deux jambes. D'autres en avaient quatre. Certains étaient intelligents. D'autres avaient comme seule occupation de manger le sol. D'après ce que je comprenais certains animaux étaient habillés. D'autres étaient dénudés. Aucun ne se ressemblait. Il existait même des mots pour les caractériser en certains groupes de ressemblance. Des scientifiques avaient même comme vocation de les étudier. Il en était de même pour les arbres avec de nombreuses espèces différentes. D'autres scientifiques les étudiaient. Ces êtres vivants semblaient être extraordinaires.
M'étais avis que le monde devait être mieux avec tous ces "êtres vivants" peuplant la Terre. Je voulus comprendre pourquoi et comment ils avaient disparu et pourquoi personne n'en parlait jamais, de telle sorte que je venais d'en apprendre l'existence. Je me devais de mener l'enquête. Chaque soir, je me rendis par conséquent à la bibliothèque en recherchant des ouvrages sur le thème. Après quelques jours, je ne trouvais toujours rien de concluant, en dehors de descriptions de la biodiversité qui existait. Je n'osais pas questionner mes parents, qui étaient mystérieux avec moi depuis ma naissance. Je ne me permis pas non plus à en parler avec les bibliothécaires, puisque cela semblait être un sujet tabou.
L'enquête à la bibliothèque se poursuivit jusqu'au 25 juillet. Ne trouvant rien d'utile, je tentai une demande qui avait peu de chances d'aboutir : je demandais l'accès aux ressources étatiques, en tant qu'élève du troisième cycle scolaire âgée de dix ans. À la maison, la nuit fut très longue et j'étais étrange, mais mes parents n'avaient rien remarqué. La journée du lendemain dura aussi très longtemps, à l'instar de la journée suivante. J'étais impatiente à l'idée de peut-être comprendre le monde. Ce fut bien le 27 juillet 2050 à l'heure de 14 h 37 que mon cerveau m'indiqua une mise en relation avec un fonctionnaire. Je n'en croyais pas : ma demande était acceptée. Avec cette surprise qui me faisait tant plaisir, je quittais la salle de classe sans me poser la moindre question.
Je me rendis en toute vitesse jusqu'à la réserve des Archives. J'avais de la chance d'habiter la capitale. C'est lorsque j'eus pénétré au sein du département Climatique que ma vie fut chamboulée complètement. En effet, d'énormes photos du paysage extérieur étaient affichées sur le mur de la salle. Rien ne ressemblait à aujourd'hui. Sur les photos, le monde semblait plus joyeux. Après l'observation de ces clichés, je commençai la lecture de certains écrits. Je perdis complètement la notion du temps. Dans le lot des lectures jusqu'à la fermeture du site, une phrase m'avait grandement perturbée.
Un texte parlait d'un ancien président de la République qui portait le même nom de famille que moi, mais qui avait de surcroît le prénom de mon paternel. Mon esprit revint sur cette interrogation après la fermeture du site. Le lendemain, je me rendis à la bibliothèque pour consulter des ouvrages de politique. Et il s'avéra que les photos du président précédent étaient celles de mon père. J'étais désespérée par la découverte du fait que mon père avait un grand pouvoir, qu'il ne m'en ait jamais parlé et surtout qu'il a participé à la destruction de cette Terre ainsi qu'à cacher à la nouvelle génération son ancienne existence. Des larmes coulaient sur mes joues, puisque j'étais la fille de ce meurtrier. Je me sentais très mal suite à cette découverte.
Le soir, je me décidai à en parler à mon père. S'ensuivit une discussion violente avec père.
« Père, j'ai découvert quelque chose à ton propos dans un livre, ce matin, me lançais-je.
– Tu devais aller à l'école. Pourquoi n'y es-tu pas allée ?
– Plutôt qu'aller à l'école, je voulais m'instruire. Au moins dans les livres, on apprend des choses importantes.
– Tu as appris quoi sur moi, Charlotte ?
– J'ai compris une vérité que tu m'as toujours cachée. Tu étais l'ancien président de la République du pays. Je comprends donc pourquoi tu étais peu là pour moi. Mais j'aurais bien apprécié en être au courant.
– Ma Charlotte, mon père articula tant bien que mal en pleurant, je t'aime. Tu es ma fille et je t'ai toujours aimé, même si je n'ai pas pu être très présent pour toi. Mais je me dis au moins que par mes mesures politiques, je rends ton monde meilleur. Par exemple, tu as failli ne pas pouvoir aller à l'école, car on était à deux doigts de la supprimer.
– Mais à l'école, on n'apprend pas le monde de la précédente génération. Ni même la destruction de la Terre à laquelle tu as pris part. »
Pendant que je disais cela, le flot de mes larmes recommença une nouvelle fois. J'étais dépitée. En réponse à mon émotion, pour la première fois, mon père me prit dans ses bras, pour me faire un câlin et tenter de me rassurer. Puis, il continua notre discussion, après avoir eu le temps de réfléchir à son objection :
« Je t'ai laissé une planète vivable. Tu peux y vivre. Si je n'avais pas été là, qui sait si cela aurait été possible. À cause des animaux, moult maladies se développaient et elles donnaient souvent naissance à des épidémies. Rien qu'en 5 ans, il y en eut 7 avant mon arrivée à la tête de l'État. Tu n'étais pas encore née. Il était en mon devoir de citoyen de prendre en charge le pays pour l'améliorer et sauver les humains. Certes, je n'ai pas sauvé la biodiversité, mais je nous ai sauvés.
– D'après mes lectures, ce que tu dis est imprécis. Les rapports gouvernementaux signalent que des alertes avaient été lancées par des experts de la Terre. Vous n'avez rien écouté. Des solutions étaient possibles. Tu as fait le choix de ne pas les appliquer. Tu es un meurtrier, criai-je envahie de colère. »
C'est à cet instant précis que Florence arriva en courant, alertée par les cris entre moi et son mari. Elle me demanda ce qu'il se passait et je lui expliquai mes trouvailles. Elle me regarda droit dans les yeux et déclara :
« Ma Charlotte chérie, ton père était obligé d'agir ainsi. C'était la meilleure solution. Il a été un très bon président. Et il était très apprécié par tous. Tu devrais le féliciter pour son travail.
– Tu le soutiens ? questionnai-je offusquée.
– Bien sûr. Ton père a agi pour le Bien.
– Et les "êtres vivants" ? Et les "animaux" ? Et les "arbres" ? Ça ne change rien qu'ils n'existent plus ?
– C'est moins important que ta vie, expliqua ma mère en m'attrapant le bras pour me rassurer. »
Ma colère et ma tristesse explosèrent. Cela dura pendant plusieurs minutes, puis je me rendis à l'évidence :
« Je n'ai pas envie d'habiter sous le toit d'un meurtrier. Je vais quitter la maison. Je vous abandonne, tout comme tu as abandonné la planète. De gros bisous et ce seront les derniers. »
Texte 12 : @EmilieLDGC
Lettre au temps
Je dédie cette lettre au temps
A celui qui passe et nous dépasse,
A celui qui égrène ses secondes aux quatre vents
comme autant de grains de sable,
tic-tac. tic-tac. (op)pressant.
A toi, chose volage et éphémère,
Qui la nuit venue, t'enfuis comme un voleur
me laissant vide
pleine de nostalgie au petit matin.
En deux temps trois mouvements,
Et voilà mon présent merveilleux devenu souvenir...
Tu me fais peur tu sais ? tu passes si vite...
Aujourd'hui sera le bon vieux temps de demain.
Tu me fais peur.
Où cours-tu ainsi ? Où t'enfuis-tu si vite ?
A toi qui me fais grandir,
Quand je voudrai ralentir
Freinant des deux pieds pour te retenir.
Tu me pousses sans cesse plus en avant,
m'arrachant à ce passé rassurant
pour un avenir aussi incertain qu'excitant
aussi grisant qu'effrayant
Et toi qui, il est vrai,
as tant de fois soigné mes blessures,
celles qu'on ne voit pas,
Toi tu les connais,
ces cicatrices enfouies au fond de moi.
A toi qui, à chacune de mes chutes,
me relèves,
Chaque fois que je trébuche,
et me forces à ne pas renoncer.
Alors je poursuis,
j'avance comme je peux,
craignant de les perdre,
ces précieux grains de sable que tu m'as donné.
J'ai bien compris qu'ils n'étaient qu'un prêt.
"Fais-en bon usage" m'as-tu dit,
car une fois perdu, jamais on ne te rattrape...
Une seconde de perdue ne reviendra pas.
Tu es compté depuis la nuit des temps.
Tantôt douloureux tantôt heureux
tu oscilles, oh te voilà amoureux
avant de virer malheureux.
Pourquoi pars-tu si vite étant heureux,
pourquoi es-tu si lent
Quand on te presse pour parer l'ennui,
Je n'ai jamais compris.
Surtout quand une tempête s'empare de mon coeur
alors que je te supplie de vite m'épargner
tu sembles aimer me voir nager des mois entiers dans ma douleur.
Avec du recul je me rends souvent compte de l'aide que tu étais.
Il me tarde tant de voir mes rêves prendre vie...
Les sables que tu m'as donné suffiront-ils ?
Tu me dis que "je ne suis pas encore prête"
que "je dois attendre mon heure"
mais sais-tu que c'est dur ?
Non, tu n'as ni corps, ni âme
tu ne sauras jamais le mal que tu causes parfois.
"Fais-moi confiance" me dis-tu.
Je n'ai pas vraiment le choix...
On dit que tu fais bien les choses,
je suis perplexe vois-tu,
quand je vois le mal que j'endure par ta faute.
Mais peut-être qu'en effet, je dois te laisser faire,
je dois te laisser venir.
Je ne dois pas brûler les étapes,
mais pas non plus te laisser filer.
Je n'oublie pas non plus ton aide, tu sais.
Oui, ces moments de doutes que tu as finis par apaiser
ces blessures que tu as soignées.
Dans ces moments-là tu as été mon meilleur allié.
le seul peut-être ?
Je n'oublie pas.
Tu sembles parfois mieux me connaître que moi-même.
Pour cela, je dois te remercier.
Pour m'avoir relevé la tête dans la tempête,
Pour avoir recousu mes plaies.
Il est vrai que tu prends mes meilleurs instants très vite,
Ceux que je vis avec ma famille,
Ou avec ma Constellation de coeur.
Mais au final, tu les prends
aussi vite que les plus douloureux.
Peut-être que l'idée qu'on a de toi est subjective.
Au final, si tu ne me poussais pas à avancer,
jamais je n'aurai vécu de nouvelles choses,
Encore plus épanouissantes, grisantes.
Peut-être est-ce cela, grandir ?
Vivre toujours plus de nouvelles choses,
De nouveaux instants merveilleux,
En compagnie de ceux qu'on aime
Je... je crois que je veux te faire confiance.
Je veux te laisser venir, sans anticiper.
Sans avoir peur de tes surprises.
J'espère que je serais à l'heure,
que je ne les louperai pas.
Tu sais comme je doute, comme j'ai peur,
De l'inconnu surtout.
Mais j'essaierai.
C'est peut-être pour cela que tu es compté.
Pour nous pousser à oser avant qu'il ne soit trop tard.
Alors pour cela, je te dis merci.
De chacune de tes tempêtes
Je me relève plus forte,
Et le soleil revient plus brillant que jamais.
Texte 13 : @Nilletillan
Dans le doux lit de sa chambre, il attend
Lui veut juste que les jours passent plus
Qu'il soit enfin un grand, là ! Maintenant !
Qu'il aie même droit de... prendre le bus !
Il rêve de ne plus être petit
Pour qu'il puisse faire tout ce qu'il veut,
Et sans se faire gronder par papi !
Plus de siestes, et jouer quand il veut
Dans son lit vide, tout seul, il attend
Il espère que vienne son grand jour
Où il rencontra enfin son amant
Pour enchanter sa vie avec l'amour.
Il ne peut que voir là sa solitude.
Le manque d'une personne avec lui,
Qu'il garde comme une vieille habitude,
Hante chacune de ses longues nuits
Dans son lit petit et froid, il attend
Il aimerait que ça soit samedi,
Pour pouvoir décompresser un moment
Et se prendre un petit temps que pour lui.
Un de ces trop petits temps agréables
Où il peut oublier tout son boulot
Pour se sentir un peu moins misérable
Et arrêter d'agir comme un robot
Sur son dur lit d'hôpital, il attend.
Lui voudrait parfois que ses jours s'arrêtent.
Sa femme est partie depuis... un moment.
Il a mal partout, perd un peu la tête
Il sent que son temps est bientôt fini
Il la voit venir... chaque jour plus près
Dans peu il retrouvera ses amis
À la conclusion de ses cents années
Texte 14 :
Ici, sans toi.
Et si, je vous racontais juste une histoire triste ? Une histoire qui avait brisé chaque partie de moi. Une histoire qui avait extrait chaque larme de mon corps.
Vous ne voudriez pas ? N'est-ce pas ?
À vrai dire, moi non plus.
Vous préféreriez une histoire joyeuse ?
Pour dire vrai, moi aussi.
Vous savez ce qui avait de drôle avec cette histoire ? C'est que je n'étais même pas impliqué. Je n'étais que le spectateur. Il n'y avait ni violence, ni mort, ni quoi que ce soit d'autre. Dans cette histoire, il ne se passait rien, littéralement rien. Et, après réflexion, c'était peut-être cela qui m'avait tant blessé.
Un papillon. Cette histoire était un peu comme un papillon. Elle était belle et colorée. Elle était fragile et n'avait que peu de temps pour exister.
Le papillon serait la représentation de l'âme, la « psyché », pour certains, il représenterait la guérison. J'aurais bien aimé qu'il me guérisse, ce papillon.
Psyché était aussi l'héroïne de notre histoire, elle était une jeune femme à l'image de son prénom. Elle était belle, vraiment belle. Nombreux étaient ceux qui déclaraient leur amour pour elle. Si nombreux, que, pour elle, l'amour ne semblait ne plus avoir de sens. Jusqu'à cette vibration.
Un courant d'air venait de la frôler, un courant d'air frais accompagné d'un doux parfum, celui de Rose. Alors qu'elle s'était retournée, leurs regards s'étaient rencontrés. Leur première rencontre, ce contact visuel qui leur avait permis de rentrer dans l'âme l'une de l'autre semblait éternelle. Le temps flottait dans l'air. Je les voyais se regarder, et je l'avais su immédiatement, qu'elles étaient destinées. Qu'elles étaient comme le papillon et la fleur, qu'elles avaient besoin de l'une et de l'autre pour fonctionner.
Elles ne s'étaient pas parlé, juste regarder, mais cela leur suffisaient. Le temps filait, mais elles, elles restaient là, un sourire naissant sur leur visage.
Puis, le temps les avait rattrapés, les avait séparés. Depuis ce jour, elles eurent de nombreuses rencontres, rapides mais précieuses. Elles se rencontraient toujours sous le vents, et le temps, lui, finissait toujours par les éloigner.
Un jour, Psyché était entouré par toute sorte de personne. Pour la première fois, Rose s'était approchée d'elle. Elle était l'une face à l'autre, ne se lâchant pas du regard. Rose avait entrouvert la bouche, « Es-tu seule ? », lui avait-elle demandé. Elle n'était visiblement pas seule, et pourtant, Psyché avait répondu, « Oui. ». Rose lui avait alors pris la main, et ensemble, elles étaient parties.
Elles n'étaient plus seules. Peu importe ce qu'il se passait, peu importe le temps qui pouvait passer entre deux de leurs rencontres, tant qu'elles pouvaient à nouveau croiser leurs regards, tant qu'elles pouvaient à nouveau être ensemble, un sourire était présent sur leur visage.
Tout ce qu'elles voulaient à présent était d'être ensemble, de rester ensemble.
Alors pourquoi les larmes coulent le long de mon visage me diriez-vous ? Le temps.
On pourrait croire que le temps n'était qu'une constante. Qu'il filais peu importe ce qu'il se passait. Qu'il était toujours présent sans pour autant vouloir interagir de façon directe avec les humains. Le temps semblait toujours être là, pendant que les humains le traversaient. Alors, pourquoi, cette fois-ci, avait-il pris la peine de les séparer ?
Pourquoi la vie, le temps avaient-ils fait en sorte qu'elles ne puissent plus se rencontrer ? Pourquoi avaient-ils fait en sorte que Rose avait dû quitter cet endroit, qu'elle avait dû quitter Psyché ?
Ce temps que je déteste n'était plus qu'un simple spectateur, il agissait volontairement. Personne ne pouvait le nier. Il les avait éloignés. Tellement éloigner que leurs cœurs semblaient oublier à quel point elles aimaient l'autre.
Certains pourraient croire que j'accuse le temps à tort, que les sentiments des deux jeunes femmes n'étaient pas assez forts. Mais, si seulement vous aviez vu leurs regards. Leurs regards d'amour. Leurs regards de peines. Leurs regards de manque.
La vérité était qu'effectivement leurs cœurs avaient atténué leurs sentiments, mais, c'était dans l'unique but qu'elles puissent se dire au revoir sans s'effondrer. Sans se briser. Leurs cœurs les avaient protégés du temps qui les séparait.
Elles étaient là, une dernière fois, face à face. Rose se devait de partir, loin. Elle devait retourner dans son pays que la guerre détruisait. Ce n'était pas une décision facile, pour aucune des deux. Psyché avait évidemment pensé à la suivre, mais Rose l'en avait empêché. Elle voulait au moins la savoir en sécurité.
Leurs adieux étaient déchirants par leurs simplicités. Un simple sourire, un simple mouvement de main, un simple pouce en l'air indiquant que tout ira bien. Comme si elles allaient se revoir le lendemain. Comme si ce n'était pas un adieu. Comme si elles ne savaient pas.
On dit que l'amour est une question de timing, honnêtement, je n'y croyais pas. Après tout, dans les films, ils finissent toujours par se retrouver. Cependant, Rose venait de partir. Elle partait à l'autre bout du monde, au sens propre. On pourrait croire qu'elle allait finir par rentrer. On pourrait croire, qu'un jour, par hasard, elles allaient finir par se recroiser. Que leur histoire allait continuer. Mais rien. Il n'y aura pas ça dans leur histoire. Elles ne se reverront plus jamais.
De tant en tant, Psyché pensait à Rose. Comme une vieille amie. Les moments qu'elle avait détestés commençaient à lui manquer, car, au moins, elles étaient deux à les affronter, ses affreux moments.
Dans cette histoire, elles ne se retrouveront pas, elles ne se recroiseront pas par hasard, elles ne se reverront plus jamais.
Horrible, n'est-ce pas ? Le temps ne leur avait même pas accordé une seconde chance.
Au contraire, il continuait à passer. Oui, beaucoup de temps avait passé. Il n'y avait vraiment plus rien entre Psyché et Rose, mise à part quelques vagues souvenirs que le temps avait daigné leur laisser.
Psyché avait, par la suite, trouvé quelqu'un de formidable pour vivre à ses côtés, alors, pourquoi étais-je aussi bouleversé ? Moi qui n'étais qu'un spectateur. Moi qui n'étais pas impliqué. Cela était peut-être dû au fait que, malgré tout le temps qui passe, personne ne regardera Psyché comme Rose le faisais, personne ne lui sourira comme elle pouvais le faire, personne ne pourra l'aimer comme elle l'a aimé.
Psyché était heureuse. Elle avait pris la bonne décision, et pourtant. Et pourtant, je me dis qu'elle aurait dû suivre Rose et rester avec elle. Elle aurait peut-être souffert, elle aurait sûrement souffert. Leur relation serait probablement devenu toxique pour chacune d'entre elle, et pourtant, quelques chose en moi, au plus profond de mon cœur, là où ma raison était ignorée, me disais qu'elles étaient faite pour être ensemble.
Cependant, ce maudit temps, avait décidé de ne jamais les réunir.
Il y avait ce papillon.
Il y avait cette fleur.
Ils avaient fait connaissance.
Ils avaient appris à s'aimer.
Mais jamais ils ne pourront se rencontrer à nouveau.
Texte 15 : @Hermonyae
Tuer le temps
Il est 14 heures. Souvent je m'ennuie. Je cherche quelque chose à faire, mais rien. Je ne veux pas lire, jouer, traîner sur YouTube... rien. Alors je marche en rond dans ma chambre. Je me surprends même à vouloir faire le ménage. Je le fais, mais après, toujours rien à faire. Je prends alors un cahier pour écrire, mais aucune inspiration. Je recommence donc à marcher en rond dans la pièce.
Je tente de lire le premier livre qui me passe sous la main... Manque de chance, c'est un dictionnaire. Malgré ça, je commence à le lire. Le premier mot... Le deuxième... Le troisième... Ce dictionnaire est véritablement infini ! Sentant mon cerveau saturé, je referme ce « livre » et recommence à chercher une occupation. J'essaie de dessiner. Je sors une feuille, un crayon de papier, mes crayons de couleurs et feutres. Mais je me rends compte que trop tard que je ne sais absolument pas dessiner.
Je décide d'aller cuisiner. Je veux faire un gâteau tout simple au chocolat. Rien de bien compliqué, normalement. Je le fais sans soucis mais c'est très vite terminé. Le gâteau est prêt, mon occupation est achevée. Je retourne dans ma chambre. C'est seulement à ce moment-là que je regarde l'heure. Il est 16 heures. Comme quoi, chercher quoi faire est excellent pour tuer le temps.
Texte 16 : @FloraRyokoi
-Hua! Ma chérie regarde ce que j'ai trouvé! s'exclama un homme, orné d'un sourire trop grand pour son visage.
-Doucement, rit la femme en retour. Ta branche d'Azalée est magnifique, commenta-t-elle en le relevant.
-Pour toi, enchaina le blond d'un ton enfantin, s'attirant à nouveau le doux rire de sa femme.
Les passants les regardaient, jaloux. Ils les enviaient, ce jeune couple pour qui le temps semblait s'être arrêté, les yeux brillant d'amour l'un pour l'autre, l'homme accrochant la branche dans les cheveux de sa femme avant de l'embrasser. Les passants étaient jaloux mais ils ne pouvaient s'empêcher de sourire, cette image était un doux souvenir de leur jeunesse pour certains, une belle image du futur pour d'autres, une douce brise pour tous.
-Et voila pour vous madame, conclut l'homme en donnant le bouquet avec un sourire.
-Prends soin de toi Théo! salua la vieille dame en se dirigeant vers la sortie. Ta petite fille sera une grande étoile ma petite Hua, glissa-t-elle à la femme qui lui tenait la porte.
-Une fille? reprirent les concernés en se regardant.
-Bonne journée à vous les jeunes! s'exclama l'aînée alors que la porte se refermait sur elle, les laissant fêter la nouvelle une fois le choc passé.
-C'est une fille, annonça le médecin en revenant voir le couple.
Le couple regardait maintenant cette petite boule endormie, ils venaient de passer un moment intense et pourtant ils avaient l'impression qu'elle venait d'apparaître, contre sa mère. Ils se regardaient également, ne sachant pas comment serait la suite. Ils s'étaient préparés bien sûr, mais rien ne prépare vraiment à l'arrivée du premier enfant. Il pleut dehors, mais des arc-en-ciel sont visibles au loin, Théo les montre à sa fille, la voix coupée par des sanglots de joie, faisant doucement sourire Hua, qui peut admirer le tableau depuis son lit.
-Dahlia! Cesse de courir dans la boutique!
-Monsieur! Monsieur! prenez ces fleurs! s'exclama l'enfant en tendant un paquet de pivoine à l'inconnu.
-Dahlia, appela à nouveau le père sous les rires de l'homme. Laisse les clients tranquille, soupira-t-il en la portant pour retourner vers le comptoir. Désolé.
-Aucun problème, votre fille est adorable. Et je vais vous prendre deux pivoines avec mon bouquet. Elle m'a convaincue.
-Papa, lâche moi, je veux aller voir maman! gigota la petite fille.
-Bien sûr monsieur, je vais vous préparer ça, ma femme va vous encaisser tout de suite.
Un vieil homme entra lentement dans la boutique, commentant l'énergie de l'enfant qui se ruait sur lui pour l'accueillir avec un grand sourire. L'aîné trouvait la situation rafraîchissante, une petite fille qui courait, échappant à son père sous un rire sonore, et lui faisant un câlin la minute suivante. Cela lui rappelait ses propres enfants et petits enfants, courant autour de lui alors qu'ils grandissaient trop vite, nota le vieillard avec une grimace. Il en discuta avec le couple, ceux-ci confirmant qu'elle grandissait trop vite à leur goût.
-Madame, votre fille est un génie de la musique! commenta le professeur.
-Vraiment? Mais elle vient seulement de commencer les cours avec vous monsieur, répondit Hua avec confusion.
-Elle arrive à manier tous les instruments que je lui ai présentés jusqu'à maintenant! Et certains de mes élèves ont mis des années à le faire! Cette petite ira loin, croyez-moi, donnez-moi le temps qu'il faut et je ferai de votre fille une étoile! Mieux,un rêve!
-Je ne suis pas sure, toussa la femme, se tenant aux bras de son mari.
-Nous allons en discuter avec elle. Je vais vous raccompagner, sourit Théo en aidant sa femme à rejoindre le salon.
Les parents prirent leur décision en quelques jours, préférant laisser leur fille rêver, que de la laisser prendre conscience de l'état affaibli de sa mère.
-Papa, elle est ou maman?
-Elle...Elle a arrêté de rêver, murmura mon père.
Il pleuvait ce jour-là, il pleuvait aussi, quand, quelques mois après, c'est lui qui a cessé de rêver. Une dame se tenait à côté de moi, tentant de m'expliquer que mon père était parti, dans un pays lointain. "Il a cessé de rêver" avais-je alors répliqué en déposant un bouquet de chrysanthème sur la tombe de mes parents. Je ne pleurais pas, je n'en ai pas le souvenir, il pleuvait, mais ce jour-là j'ai pu voir un arc-en-ciel dans le champ de fleur, et cela a totalement détourné mon attention de la situation.
-T'es qui? Sois mon amie.
-Je m'appelle Dahlia, et toi?
-Adler. se présenta le petit garçon, le visage plein de terre. Sois mon amie.
Ses ailes de carton sont probablement la chose qui m'a le plus intéressé chez lui. Et c'est probablement pour ça que j'ai accepté sa proposition. Nous avons grandi ensemble, devenant soudés comme des frères et sœurs. On se taquinait, on se défendait, on se soutenait, on dormait même ensemble dans le dos des surveillants! Il a amélioré son prototype d'ailes au fils des ans, moi je brillais avec les instruments de l'orphelinat. Beaucoup de familles ont voulu nous adopter, mais l'un comme l'autre, nous les avons poussés vers d'autres enfants, on s'en sortait mieux sans adultes autour de nous, et plusieurs fois nous avons même essayé de partir pour commencer notre vraie vie! Et nous avons réussi, je suis parti le soir de mes quinze ans, un grand sourire collé au visage, alors qu'il me disait vouloir attendre encore un peu, histoire que d'autres enfants soient adoptés avant son départ.
-Promet- moi qu'on se retrouvera.
-Je serai le premier à te retrouver, et ce jour-là, je t'apprendrai à voler.
Je suis devenue adulte loin de lui, sous le feu de quelques caméras, capturant le temps qui passe comme l'on capture la pluie, ma météo préférée; chaque goutte qui glisse contre moi tel les secondes qui défilent dans ces rues vides, une pause dans cette vie sans fin, planifiée par les astres, du matin au soir, sans perdre une seule seconde. J'ai rencontré énormément de personnes dont je me suis rapprochée, un peu, beaucoup plus pour l'un d'entre eux. Cette ville me plait énormément, je rayonne comme le voulait mon professeur, je tombe amoureuse, et Adler pouvais maintenant me retrouver facilement et je pourrais avoir enfin ce tour dans les airs avec lui.
-Kay! regarde! j'ai trouvé des azalées! s'exclama une femme, ornée d'un sourire trop grand pour son visage.
-Doucement Dahlia, rit l'homme en retour. Ta branche d'Azalée est magnifique, commenta-t-il en la relevant.
-Pour toi, enchaîna-t-elle d'un ton enfantin, s'attirant à nouveau le doux rire de son mari.
Les passants les observaient, envieux. La boucle se répétait, un couple heureux, pour qui le temps s'était arrêté, des générations se rappelant, d'autres rêvant de leur premier amour. Avec cette douce brise, le temps passait, et, telle une horloge qui finit son tour, certaines scènes étaient destinées à se répéter, encore, et encore.
A tous ceux qui ne voient pas leurs textes ici, pensez au délais ! ♥
N'oubliez pas de voter pour votre texte préféré.
Mettre des avis sur les textes donnent de la force aux auteurs, alors je compte sur vous !
Bonne semaine à vous !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top