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@Albaanaiise
Texte 7 


Bonjour à tous !

J'espère que votre reprise s'est bien passée !

Avant de commencer, je voulais vous annoncer que désormais, il existe un serveur discord lié à l'écriture. Nous sommes plusieurs à le gérer. Il y a différents exercices d'écritures, différentes aides correctionnelles, tout ceci dans le but de vous aider à écrire !

Si cela vous intéresse, c'est par ici : https://discord.gg/NrFufyJAnq
Partagez le un maximum ! Plus il y a de monde, plus il y a d'ateliers !


***


Vous avez été nombreux à participer, j'espère que cela se poursuivra pour les prochains thèmes !

Certains textes sont mentionnés par un Attention. Merci d'en tenir compte.
Ils sont là suite aux règles imposées par Wattpad.


Sans plus attendre, voici les textes :


Texte 1 : @fairyheart_One

Tu n'étais personne.

Une route. Un trottoir. Ce chemin que j'empruntais tous les jours, enfin, que l'on empruntait. Cette petite routine juste à nous. Cet amour qui m'empêchait d'être libre.

Qui étais-tu ? Personne.

Je ne te connaissais pas. Cependant, ce jour-là, tu avais ralenti ta marche jusqu'à que j'arrive à ton niveau, puis, nous avons marché ce bout de chemin ensemble. Nous n'avons échangé aucun mot ni même aucun réel regard. Comme si... Comme si cette situation était normale pour deux inconnus.

Pourquoi avait-tu fait cela ? Je ne sais pas.

Pourquoi t'avais-je laissé le faire ? Pas la moindre idée. On était juste là, deux inconnus marchant côte à côte à la même allure. C'était agréable, je ne pouvais pas le nier. Il y avait cette chose réconfortante en toi qui remplissait le vide crée par ma solitude.

Jour après jour, tu étais là. Quand tu me voyais, tu ralentissais, toujours, jusqu'à ce que j'arrive à toi. Puis, on marchait. Le temps qui s'écoulait était doux. Vraiment doux. Pourtant, je ne te connaissais toujours pas, tu étais juste cet inconnu avec lequel je partageais mon chemin chaque soir.

Ce temps avec toi me paraissait trop court. J'avais alors ralenti mes propres pas. L'avais-tu remarqué ? Sûrement. Après tout, tu avais ralenti toi aussi, et puis, le temps de notre chemin avait pratiquement doublé.

Je m'étais sincèrement attaché à toi alors qu'aucun mot n'avait été échangé. Tu n'étais personne et je n'étais personne, mais nous étions là, ensemble. Oui, toi, tu étais là.

Tu m'avais libéré de ma solitude, mais enfermé dans cette douce boucle addictive.

Alors, quand avais-tu commencé à accélérer ?

Quand avais-je commencé à ne voir que ton dos ?

Pourtant, tu étais toujours là. N'étant pas à mes côtés, mais restant toujours à proximité.

Voulais-tu que j'accélère ? Non, tu gardais toujours cette distance entre nous.

Oui, tu m'avais libéré de ma solitude, mais tu m'avais surtout enfermé dans cet étrange amour que tu ne partageais point. Et pourtant, je continuais à te suivre. Encore et toujours. Et toi, tu continuais à être à quelques pas de moi. Encore et toujours.

C'était étrange, mais, dans le reste de ma journée, je me coupais de toute nouvelles rencontres. Je n'avais plus besoin des autres, je t'avais toi. J'avais juste besoin de ton amour et de rien d'autre. Je pouvais tout faire pour toi. J'aurais pu t'écouter au doigt et à l'œil et tu le savais, mais tu étais bien trop bienveillant et gentil pour utiliser ma faiblesse. Tu restais toujours là, à quelques pas de moi.

Oui, tu étais là.

Non, tu venais de disparaître.

Tu n'étais pas là ce soir. J'étais seule, comme avant. Je marchais au ralenti, espérant que tu étais seulement en retard, mais tu n'étais jamais venu. Je continuais ma route, le cœur lourd, mais mes pas ne s'arrêtaient pas. Puis, les gouttes de pluie filaient sur mon visage. Non, ce n'était pas ça, il ne pleuvait pas. Étais-je en train de pleurer ? Oui, c'était ça, je pleurais. Ton absence me faisait terriblement mal, pourtant, tu n'étais personne. Je ne connaissais même pas ton nom. Alors pourquoi ? Pourquoi étais-je si blesser ? Pourquoi je t'aimais autant ? Comment était-ce possible ? Je me sentais trahi, abandonné. Mais je devenais enfin libre de ton emprise.

Tu n'étais plus jamais revenu après ce jour-là. En réalité, tu ne m'avais pas abandonné, tu m'avais libéré. Libéré de cet amour unilatéral que je nourrissais. De cet amour qui n'avait aucun sens, car, après tout, je ne te connaissais pas. Car, après tout, tu n'étais personne.







Texte 2 : @MoeTaaki

      Liberté d'aimer 

-Alors...tu es bien ici pour quelque chose, non ?"

Sa tête se cogna brutalement contre la table en bois, quand il leva subitement la tête pour voir d'où venait cette voix. 

-Pardon ?" Répondit-il, en grognant de douleur, caressant son crâne blessé. Il les croisa, à ce moment-là. Il aurait préféré ne jamais avoir affaire à ses yeux, en se baissant pour ramasser son crayon tomber au sol. Il se leva précipitamment, l'objet en main.

-Eh bien, tu ne viens jamais aider à ranger la salle de classe d'habitude. Qu'est-ce qui t'a poussé à le faire alors ?" Questionna le jeune rouquin, qu'il dépassait en taille de deux bonnes têtes. 

-...Rien de spécial. J'ai juste oublié mon crayon." S'empressa d'expliquer le brun, le dos déjà tourné, essayant de cacher la gêne qui semblait contrôler sa voix. Il n'aimait pas ça du tout. Ce n'était pas marrant, de perdre la face aussi facilement devant un autre garçon, qui était beaucoup moins grand et impressionnant que lui.

Il y avait bien quelque chose. Mais il ne savait pas exactement quoi, pour être honnête. Quelque chose ne tournait pas rond chez lui. Il était juste spectateur de la vie des autres. Il ne parlait pas beaucoup avec les élèves de son âge. Il les trouvait débiles. Il n'aimait pas leurs façons de parler, leurs façons de se moquer des plus petits.

Mais il y avait un problème.

Sa haine contre les autres garçons de sa classe ne pouvait pas réellement être prouvée contre lui.

 Lui.

Il l'avait observé, longtemps. Essayer de comprendre pourquoi il n'était pas comme eux, pourquoi quand leurs regards s'étaient croisés deux minutes plus tôt, il n'y retrouvait pas cette mauvaise ora.

Akarui était un garçon, qui, au premier abord, paraissait juste d'un jeune assez idiot et sans intérêt. Mais pas vraiment.

Ils n'avaient rien en commun. Lui, il ne voulait pas être rejeté par la société, alors il a tout fait pour être comme tout le monde. Hélas, on ne peut pas toujours se mentir à soi-même. Ses sentiments l'ont trahi. Ils l'ont emmené dans ce monde qu'on surnommait "Différent".

Celui qu'il voulait tant éviter, même avec tous les efforts qu'il effectuait.

C'est impossible. Ce n'est pas possible. Il ne pouvait pas. Il n'en avait pas le droit, préférant se priver de ce qu'on appelait le bonheur. Il s'en  fichait bien, de ne pas ressentir ce sentiment, car il en avait l'habitude. 

Quand il le voyait discuter  avec ses camarades, il sentait son coeur battre à toute vitesse. Il ne pouvait pas résister à l'envie de le regarder. Il n'arrivait même plus à se comprendre. Il savait qu'il n'était pas normal. Il n'y avait rien de normal à aimer quelqu'un à qui on n'avait jamais adressé la parole, et qui plus ait, un garçon. Un garçon ? C'était une bonne blague. Il ne pouvait même pas s'imaginer une seule seconde pouvoir authentiquement aimer un autre homme. C'était surréaliste. Il était tellement bien dans son ancienne vie, là où il avait seulement à suivre le chemin que tous empruntaient. Il était parfait, jusqu'à maintenant.

Tout cet univers qu'il s'était construit, bâti à partir de mensonges et de fausses réalités, était tout simplement détruit par une seule et unique personne. En un clin d'œil, son monde façonné depuis des années a été renversé par un être insignifiant et sans valeur.

- Où est-ce que tu vas ? Si tu rentres dans cette salle, tu ne peux pas repartir sans avoir donné un petit coup de main." Lança le roux, posant sa main sur son épaule, pour l'empêcher de s'en aller. Le brun tressaillit légèrement, et se retourna un peu déboussolé.

Ses yeux se plantèrent dans les billes bleues qui le fixaient, l'autre bras tendu vers lui, un ballet à la main. Il baissa la tête vers l'objet, et le saisit sans ménagement. Ses doigts effleurèrent délicatement ceux de l'autre homme. 

C'était étrange, c'était la première fois qu'ils se parlaient.

-Tu ne veux pas me répondre ." Dit-il, en ramenant le ballet vers lui, pour attirer son attention.

Akarui avait un don pour différencier le mensonge de la vérité. Il n'y a rien de plus intrigant que de découvrir la vérité suite à un mensonge, et ce n'est pas forcément mieux de savoir la vérité en premier. Les gestes, le regard, les tics déterminaient le fond des pensées des gens.

En toute logique, il y avait bien quelque chose qui attirait Hikage jusqu' ici. Akarui savait bien qu'il n'était pas venu pour nettoyer, c'était le cas de le dire. C'est vrai qu'il ne le connaissait pas  vraiment, car il ne lui avait jamais parlé avant aujourd'hui. Mais il était assez observateur et aimait anticiper les actions des autres.

Il balaye la pièce du regard ;

- Hm...c'est vrai qu'il y a que des filles qui viennent par là, à part moi, est-ce la raison de ta venue ici ?" En disant ces mots, il attira l'autre vers lui, en tirant le ballet de son côté, les doigts toujours enroulés autour. Leurs visages se rapprochèrent, laissant le pauvre Hikage les joues rougies, la cause n'étant pas la chaleur d'été.

-C'est ça . Tu aimes une fille ici ?" interrogea-t-il en remarquant ce changement soudain de teint. Le brunet fronça les sourcils, comme pour se reprendre en main.

-Pas du tout. Ce ne sont pas tes affaires." Répondit-il, froidement.

- Tu me réponds finalement. Je sais que tu viens pour une raison, comme d'habitude tu préfères t'éloigner des autres pour ne pas avoir de problèmes." 

-Ne dit pas ça comme si tu savais qui j'étais. Lâche le ballet si tu veux pas que je parte tout de suite, j'ai d'autres choses à faire."

-Je te le rends si tu me dis pourquoi tu es là. Sa me soule de te voir te la couler douce pendant qu'on bosse, alors je me demandais ce qui te ramenait." 

Il ne lâchait pas l'affaire, celui-là. Il ne pouvait pas se permettre de rester plus de cinq minutes dans cette salle, sinon il allait littéralement exploser de gêne. Il ne voulait pas paraître aussi différent de son caractère normal devant cet imbécile.

- Ok. Je suis venu chercher mon crayon, c'est tout. C'est bon, t'es content ?"

-C'est tout ?"

-C'est un interrogatoire ?"

-Si tu veux. Si je connais la raison de ta venue, je pourrais m'assurer de te voir ici tous les jours pour nous aider." Répondit-il simplement, en hochant de la tête.

- Je ne vais pas forcément venir...même si tu trouves vraiment pourquoi."

-Ah ? Alors, ça veut dire que ton crayon n'est pas la seule raison." Supposa-t-il.

-Qu'est-ce que tu me veux ? En quoi ça change quelque chose que je sois là ou non ? Vous avez l'air bien ensemble, toi et tes copines, mais ce n'est pas pour moi. Si tu allais plutôt discuter avec, au lieu de m'embêter ?" 

- Tu aimes répondre aux questions par d'autres, on dirait. Si ce n'est pas les filles, c'est moi ? Enfin, il n'y a personne d'autre après. Tu me veux quelque chose ?"

S'en était de trop. Hikage arracha le ballet de ses mains et lui tourna le dos, s'avançant par la même occasion à l'opposé. 

- Tu fuis parce que c'est vrai ?" 

Il sursauta, en entendant de nouveau sa voix près de lui. Ce n'était pas possible, il ne le lâchera donc jamais .

- Tu commences à me taper sur les nerfs. Tu veux la vérité . Je ne suis pas sûr que tu voudrais savoir."

-Dis-moi."

- Je suis venu pour mon crayon, mais sans vraiment savoir que je voulais te voir ici. Tu en veux encore . En veux-tu en voilà ; je peux pas rester aussi longtemps à tes côtés sans me sentir gêné. J'en ai marre, tu me soules. Toi, tu fais comme si tu savais tout sur moi alors que tu me connais à peine.En faite, tu ne peux pas imaginer à quel point je me sens bizarre ces derniers temps, et tout ça c'est de ta faute."

-Ce n'est pas encore ça. Ce n'est pas encore la vérité."

– J'imagine que je ne peux pas le nier. Et j'imagine, quand quelque sorte, je voulais te voir parce que je t'apprécie un peu trop pour quelqu'un qui se doit de rester dans l'ombre. Tu es acteur, moi je suis spectateur. Je t'observe, et toi tu agis. Alors, je sais que les spectateurs n'ont rien à faire sur la scène. Je ne veux pas être différent, sacrifier mes sentiments ne me fait ni chaud ni froid. Je m'en fiche, tant que je suis invisible. Fait comme si je ne te n'avais rien dit, j'ai l'habitude de ne pas dire ce que je ressens. Et arrête de me parler, si tu ne veux pas que ça finisse mal."

-C'est bon ? Tu as fini ton récit . Tu dis que tu ne veux pas être différent, mais qui t'ont dit que tu étais différent ? C'est toi qui t'invente une vie. Si tu penses que suivre les gens te fera rester dans l'ombre, tu te trompes. Les acteurs regardent d'abord la réaction des spectateurs avant tout. Alors, comment réagirais-tu si je te disais que je voudrais que tu montes avec moi sur scène ?" lança le rouquin, confiant.

Ils étaient bien différents, tous les deux. Et il savait pourquoi maintenant. Il s'en fichait de l'être, comparé à lui.

- Si je monte sur scène, ça n'aura aucun sens. Parce que je ne pourrais pas résister à l'envie de te regarder." Répondit-il, toujours sûr de lui.

- C'est bien. L'émotion, c'est ce qui compte le plus dans une scène d'amour. Tu es un peu niais, au fait. Je ferais en sorte de venir dans cette salle plus souvent, si tu viens. Termine ton travail, rejoins-moi si tu en as envie. Tu es libre d'aimer qui tu veux, ça ne va pas empiéter sur ta vie. Ce n'est pas un crime. Par contre, si tu n'essayes pas, tu vivras dans le doute et le regret. C'est mauvais pour la santé, ça."

C'était comme ça qu'il est parti. Sans rien ajouter de plus. Il n'y avait pas grand-chose à dire, il devait juste se dépêcher d'enfiler son costume, s'il ne voulait pas être en retard.








Texte 3 : @EvaP2607

Sous la pluie

Encore une dure journée pour Marie. Elle est devant son ordinateur, assise sur une simple chaise devant son bureau remplie de piles de documents avec une tasse de café, blanche avec des écriteaux « Vive la vie » en rouge, posé au rebord, auparavant remplie d'un café bien noir. Cela doit bien faire sept heures ou huit heures qu'elle est devant son ordinateur, ne s'arrêtant que pour la pause de midi ou les poses toilettes, comme tous ces collègues. Dans la journée, elle a souvent jeté des coups d'œil à l'heure et, souvent, dans la même minute.

Dans la pièce où elle travaille avec ses collègues, il n'y a pratiquement que du gris et de l'extérieur, le bâtiment a l'air usé. Tout le monde est bien habillé mais pas avec des habits colorés mais plutôt sombre comme le costume avec cravate noir ou encore des vestes grises accompagnées du bas gris et des chaussures noires. Et ça, c'est la tenue habituelle et sans vie de Marie. Pour ne pas arranger le coup, ces cheveux noirs accompagne la tenue ainsi que quelques malheureux cheveux blancs qui indique que le temps de l'enfance et bien passé.

Un nouveau coup d'œil et il est 17h30. Sa journée de travail est terminée. La femme éteint son ordinateur après avoir fermé les fenêtres puis vient déposer la pile de documents dans le bureau de son patron. Elle récupère ensuite ses affaires et s'en va passant par les différents couloirs se ressemblant les uns comme les autres, les escaliers les jumelant ainsi que l'ascenseur se prenant pour leur sosie.

Une fois à l'extérieur, une pluie se déclara et, automatiquement, Marie sortis son petit parapluie rangé dans son sac de travail en cas d'urgence de pluie. Elle l'ouvre et le met au-dessus de sa tête pour se protéger alors de l'eau des nuages tombant à la même allure que les gouttes goutant du robinet. A présent, elle pouvait bien marcher à une allure lente pour rentrer chez elle tout en se protégeant de la pluie.

Par des pas lents sur le sol bétonné, Marie passe devant un parc de jeux. Cela devait faire bien une heure et trente minutes que les jeunes, très jeunes, enfants ont terminés l'école. Depuis le trottoir, la femme pouvait entendre leurs cris de joies, d'amusements ainsi que leurs rires. Ils jouent dans le sable, dans les structures de jeux, certains sautent dans les flaques d'eau qui se sont formés peu à peu que la pluie tombée. Ils avaient l'air un peu idiot de faire ça, de sauter et de se salir les chaussures, le pantalon et le manteau de pluie par l'eau sales des nuages mélanges au sol. Mais ils sont heureux. Ils sont libres de faire ça. Personne ne peut les juger, ce sont de jeunes enfants, ils peuvent profiter de cette liberté sans problème.


Marie aimerait bien revivre cela. Mais elle est beaucoup trop grande. C'est une adulte. Les gens la prendront pour une enfant, pour quelqu'un d'immature même si ces derniers aimeraient bien faire la même chose, comme dans le bon vieux temps de l'enfance, là où nous avions des libertés sans être juger. On s'en fiche bien d'être sales, tant qu'on s'amuse avec liberté.

Un homme s'approche par derrière Marie et vient se mettre sous le parapluie tout en refermant ses bras autour de la taille de la femme. Elle sourit automatiquement. C'est Anthony, son mari. Ils s'aiment tous les deux forts mais sont souvent séparés à cause du travail. Mais aujourd'hui et demain, il est là. C'est un fantastique nouveau. Enfin il est libre de voir sa femme bien aimée malgré qu'elle ne soit pas toute jeune, il l'aime.

Soudainement, l'homme entraine sa femme dans le parc venant la tenir comme s'ils allaient danser une valse, laissant tomber le parapluie. Deux mains collées ensemble et une autre venant se poser sur la taille. Sans attendre plus, ils se mettant à danser une valse dans les cris et les rires des enfants, venant les rejoindre et dansant sur le sable du parc de jeux. Les enfants, les observant quelques instants avant de faire tout et n'importe quoi en tourant autour d'eux, autour de leur valse. Il riait toujours autant et souriais comme ils ne l'ont jamais fait.

Quelques instants après, une grand-mère et son petit-fils, qui a l'air d'être un adolescent, assis, sur un banc vert près du parc de jeux, les remarques. La vieille femme vient demander à sa descendance de mettre une musique de valse ce qu'il fit automatiquement. Tout le monde les regarde mais ils ne disent rien, ils observent tout simplement. Certains les jalousent car ils aimeraient être à leurs places. D'autres sont tout simplement émerveilles. Notre couple de mariés et les enfants sont libres et heureux en ce moment de danse si magique, si joyeux et si improbable, précieux et libre de mouvements... où ils finissent totalement mouillés et certains enrhumés à cause de la pluie qui était tombé soudainement à flot...







Texte 4 : @JulietWoodhouse

Attention âme sensible s'abstenir

  Pas de courage sans peur

Il n'est ni mon père, ni mon frère, ni même mon mari, mais je lui appartiens. Dès que j'ai posé les yeux sur lui et qu'il en a fait de même avec moi, la destinée de mon corps et de mon esprit n'était plus entre mes mains. Mon emprisonnement s'est fait graduellement, étant donné que je ne l'ai jamais senti s'installer.

Les premiers jours étaient magiques. Mes rêves de petite-fille se réalisaient. J'avais été retenue pour jouer Ophélie de la célèbre pièce de William Shakespeare, Hamlet. J'étais aux anges. Faire partie de la troupe de la Comédie Française était un grand honneur pour tous les comédiens. Ma joie fut d'autant plus incontrôlable lorsque je sus que Raphaël Manciet détenait le rôle d'Hamlet. Cet artiste m'avait fait vibrer de nombreuses fois. Ses interprétations étaient tellement justes et intenses que tous les spectateurs étaient emportés dans son monde. Cet homme était magique.

À notre première rencontre, notre connexion semblait évidente. Nos regards ne se détachaient pas et nos respirations étaient lourdes de toutes les émotions que nous ressentions. C'était le bon, c'était lui, c'était mon âme-sœur. C'était une certitude... À l'époque...

Aujourd'hui, tout est différent. Les petites attentions, dont il m'avait comblée, son apparence de parfait gentleman et sa compréhension de mes sentiments n'étaient qu'un jeu. J'aurais dû m'en douter. Après tout, c'est un excellent acteur. Malheureusement, j'étais jeune et stupide. Je voyais les relations amoureuses comme les plus belles au monde mais je me suis trompée. Je ne suis pas dans un monde de bisounours et tous les couples ne vivent pas un rêve merveilleux. Je l'ai bien compris, à mes dépens.

J'ai attendu longtemps avant de m'exprimer. Ce n'est pas faute de courage. Même si la peur est bien présente, je ne peux pas rester coincée plus longtemps dans cette relation. La fin de la tournée d'Hamlet étant la date limite, il est temps ! Ce soir, je quitte Raphaël.

C'est la dernière soirée. Demain, supporter les mains de mon futur ex sur mes hanches ne sera plus qu'un lointain souvenir. Il est heureux. Un verre de champagne à la main et il rit aux abois. Cependant, il reste suffisamment alerte quant aux hommes qui me reluquent du coin de l'œil. Bien sûr, à chaque regard, sa prise se renforce sur mon corps et il ne peut s'empêcher de m'embrasser pour défier quiconque de venir m'aborder. Il est d'une jalousie maladive. Je suis déjà dans ses bras. Si cela ne dissuade pas les autres hommes, je ne pense pas qu'un baiser, même possessif, le fera.

Je soupire d'exaspération et son regard, à présent, dirigé vers moi est encore plus sombre que celui adressé à ses messieurs. Je sais ce qui m'attend lorsque nous rentrerons. Chaque jour passe mais ils se ressemblent. J'attire la gent masculine et il me blâme. Tout est ma faute. Je ne dois pas leur envoyer de signaux. Je ne dois pas flirter avec eux. Je ne suis qu'une traînée. Voilà, ce qui me rabâche chaque soir. Évidemment, au fil du temps, les paroles monstrueuses ont évolué et de nouveaux adjectifs peu reluisants m'ont été attribués. Si ce n'était que ça...

Lors de notre sortie dans le nouveau club de la ville, un très bel homme m'a abordée pendant que Raphaël était aux toilettes. Nous avons discuté. Certes, il flirtait avec moi et je l'ai laissé faire mais, de mon côté, la politesse était de mise. Je savais que mon copain n'apprécierait pas et que j'allais, une unième fois, me faire rappeler à l'ordre de manière désobligeante. J'avais raison mais, à ce moment-là, je n'imaginais pas que cela prendrait autant de proportions.

Après avoir assené un coup de poing au jeune homme avec qui je conversais, Raphaël m'a tirée par le bras jusqu'à ce qu'on arrive à la voiture, dans laquelle j'ai été jetée violemment. Il conduisait à plus de quatre-vingt-dix kilomètres heure sur une route limitée à cinquante. Son silence me faisait d'autant plus peur que ses insultes.

Arrivés à son appartement, il m'a balancé violemment vers l'îlot de la cuisine. Le silence était rompu. Sa colère se déversait sur moi, mêlant injures, reproches et atteintes physiques. Il ne m'avait jamais frappée. Je ne l'en avais jamais cru capable mais, pourtant, je subissais chaque attaque que ses poings et ses pieds voulaient m'offrir. Il était aussi incontrôlable que mes larmes, qui se répandaient sur mes joues.

À leur vue et à l'écoute de mes sanglots, Raphaël s'arrêta. Il avait réalisé ce qu'il venait de faire. Il s'est agenouillé auprès de moi, implorant mon pardon. Je me suis éloignée de lui autant que je le pouvais, la bouche et le nez en sang. Je voulais partir loin de lui, ne plus voir son visage, ne plus sentir ses mains se poser sur moi. Je voulais retrouver ma liberté. À mon plus grand désespoir, c'était impossible.

Mon contrat avec la Comédie Française m'interdisait de partir en plein milieu de la tournée. Hamlet sans son Ophélie serait un désastre, une offense à Sir Shakespeare mais aussi à la réputation de mes employeurs. J'étais piégée, comme je ne l'avais jamais été auparavant. Je n'ai pas eu le choix. Je suis restée dans la troupe mais aussi dans ma relation toxique et dangereuse. Je craignais et crains toujours pour ma vie mais je ne peux plus reculer. J'ai été sage et obéissante durant l'année passée. À présent, c'est terminé.

Le silence plane dans la voiture et se poursuit jusqu'à notre arrivée dans l'appartement de Raphaël. La tension est palpable. Je sens que mon futur ex-petit-ami prend sur lui. C'est ce qu'il fait à chaque fois, avant de finir par exploser, me battre et s'excuser en pleurnichant. Les marques sur mon corps, imprégnées de sa violence, m'empêchent d'accepter ses excuses. Il pense que je les accepte à la fin de chacune de ses sessions de boxe. C'est loin d'être le cas. Elles ne sont qu'un rappel, celui de ne pas lui faire confiance.

Je me tourne vers lui, décidée, et les mots, longtemps retenus, s'échappent de mes lèvres.

— C'est terminé entre nous. Tout ce que tu m'as fait subir cette année : ta jalousie maladive, mes humiliations et tes coups ; je n'en veux plus.

— Je croyais que tu m'avais pardonné. Je fais des efforts, tu le vois bien.

— Des efforts ? Tu tentes de te contrôler mais sans succès. Tu finis toujours par retomber dans la violence et j'en ai assez. Je me sens oppressée lorsque je suis avec toi. Je ne suis pas libre de mes faits et gestes. Tu es toujours là à m'épier, à t'assurer que je ne drague personne. Tu es même jaloux de mes discussions avec des femmes ! Je ne suis pas le genre de personne qui se laisse dicter sa conduite.

— Alors pourquoi es-tu restée tous ces mois si c'était si intenable ?

— Comme si j'avais le choix... la peur que tu me tues me tiraillait et je ne pouvais pas m'enfuir au risque de rompre mon contrat.

— Tu craignais que je te tue ? Eh bien, tu as tapé dans le mille. Il est hors de question que je te laisse partir. Je parie que c'est parce que tu as rencontré un autre homme, pas vrai ? C'est pour ça que tu te décides à me quitter maintenant ! Qui est-ce ?! Qui est-ce ?!

Sa main contractée me tenait par le cou, maintenant mon visage vers le sol, telle une esclave qui doit s'incliner envers son maître. La douleur lancinante ne fait que renforcer ma peur mais aussi mon envie de m'échapper. À mon absence de réponse, Raphaël renforce sa prise et me propulse vers le miroir du salon, le brisant en mille morceaux. Je sens un liquide chaud couler le long de mes tempes, continuant son chemin sur mes joues. Du sang. Libérée de sa prise, je cours vers l'entrée mais il me rattrape au niveau de la cuisine, m'envoyant un coup de genou dans le ventre. Je titube et me rattrape de justesse à l'îlot. Mes yeux se posent sur les couteaux de cuisine. Une nanoseconde passe et je comprends. Je sais. C'est lui ou moi. Un seul d'entre nous en ressortira vivant.

Alors que mon assaillant se dirige de nouveau vers moi, j'attrape difficilement mais sûrement l'objet de ma survie. À peine ai-je le temps de réfléchir au comment, alors que mon corps se tourne vers lui, mon arme s'enfonce dans son ventre, la surprise et la douleur se peignant sur son visage. Son sang s'écoule, bien trop doucement. Sans plus attendre, je retire laborieusement le couteau de son corps et la tache de sang se répand plus rapidement qu'auparavant, laissant une mare rougeâtre sur le sol blanc, qui était immaculé. Ses jambes cèdent, son corps s'allonge et ses yeux se ferment comme s'il s'endormait.

Je m'éloigne de lui et, arrivée contre le mur, mes jambes cèdent à leur tour. Mes larmes s'accumulent. Je suis blessée. J'ai failli mourir mais, désormais, je me sens bien, en sécurité. Je suis libre.







Texte 5 : @Aimie88

  Fantaisies

Le ciel est gris. Les nuages se gonflent et se retiennent d'exploser. Michael lève la tête, les yeux perdus dans l'immensité. L'immensité du ciel, de ses pensées, de la vie. Il jette un coup d'œil par la fenêtre, mais le paysage est terne, blafard. Le goudron est foncé, les immeubles métalliques, le visage des gens pâles et leurs cœurs de fer. Gris, gris, gris et encore gris.

Michael n'a jamais aimé le gris. Il préfère le noir, ou le blanc. Quand tout est blanc, on ne voit plus le noir. Et quand tout est noir, on se concentre pour retrouver le blanc. Le gris, lui, est un mélange des deux. Un concentré de blanc et de noir si bien confondus, qu'il est impossible de les dissocier l'un de l'autre. Alors, on s'ennuie. Et au fond, le voilà le problème de Michael : il s'ennuie profondément.

Il décide donc de sortir, en quête d'aventures. Il ferme la porte en acier avec ses clés en fer, descend deux a deux les marches en pierre et sort de son immeuble délabré. Une fois dehors, il perd toute son assurance. On est mercredi et normalement un mercredi, il devrait travailler.

Mais Michael en a marre de travailler. Huit heures/dix-neuf heures avec vingt minutes pour déjeuner : noir. Caroline, ô belle Caroline dans le box d'à côté : blanc. Les deux ensembles : gris. Michael déteste le gris, donc il déteste son job.

Il a besoin de nouveauté, une petite étincelle, un peu de couleurs et beaucoup de pastel.

Alors il marche, marche et marche. Cela le conduit devant une école primaire. Une petite blonde au visage rond cueille des fleurs non loin : blanc. Michael sourit. Un petit groupe s'approche et écrase les boutons d'or qu'elle s'apprêtait à ramasser : noir. En conclusion : gris. Michael grimace. Il se détourne rapidement et oublie.

Car pour ne pas être impliqué, il faut parfois savoir fermer les yeux.

Au détour d'une rue, des éclats de voix lui parviennent. Une jeune fille vêtue d'une belle jupe à carreaux qu'elle vient surement d'acheter et qui est devenu sont vêtement préféré : blanc. Non loin, un groupe d'hommes plus âgés et très sûrement mariés, qui sifflent faux : noir.

Une fois de plus, Michael ferme les yeux.

Il se laisse une ultime chance, traverse un passage piéton et voit un groupe de lycéen réviser sur un banc. Ils s'entrainent et se soutiennent, prenant dans leurs bras l'un des leurs : blanc.

La personne étreinte pleure. Ses yeux sont cernés et d'après leur conversation, a 17 ans si on se sent dépassé, c'est qu'on n'a pas assez essayé : noir.

Michael ferme les yeux. Mais Michael est fatigué de vivre dans le noir.

Il rentre chez lui. Cette virée aura au moins le mérite de lui avoir changé les idées.

Il monte quatre à quatre les marches en pierre, sort ses clés en fer et ouvre sa porte en acier.

Il se traine à l'intérieur de l'appartement et ferme les stores. Il fait noir à nouveau.

Se rafraichir les idées, voilà de quoi il a besoin. Il se fait donc couler un bain ni trop chaud, ni trop froid : tiède.

Il enlève ses vêtements un à un, en commençant par son pull qu'il jette plus loin. Puis vient le tour de son pantalon qui glisse au sol. Et enfin, ses sous-vêtements.

Il se tient nu devant le miroir et se sent plus vulnérable que jamais. Les quatre murs blancs qui l'enferment semblent se rapprocher.

Il suffoque.

Michael en a marre du blanc aussi, finalement. Mais alors, si toutes les couleurs qui lui sont imposées le rendent dingue, comment faire ? Le bruit de l'eau le ramène à lui et il se précipite pour fermer le robinet de la baignoire, évitant de justesse la catastrophe.

Il fixe intensément la surface du liquide incolore. Finalement, il y plonge un pied. Puis deux.

Il est bientôt presque complètement immergé. L'eau lui monte jusqu'au bout du nez. Ses paupières sont lourdes, une étrange brume obstrue sa vision. Il ferme donc les yeux. Petit à petit il se sent couler. Comme une pierre, son corps devient de plus en plus lourd. Il se fait happer complètement par les profondeurs, et sombre.

Le noir est là. Il attendait Michael et l'accueil à bras ouverts.

Mais Michael a décidé qu'il n'aimait plus le noir.

Il ne veut plus fermer les yeux. Alors, il fait quelque chose qui jusqu'à maintenant lui paraissait trop compliqué.

Michael ouvre les yeux.

Sa vue met un temps à s'adapter au liquide qui lui brûle les orbites. Lorsqu'il retrouve tout à fait le contrôle de ses sens, il se rend compte qu'il n'est plus dans l'espace confiné de sa baignoire. Tout autour de lui, se trouve une vaste étendue bleue. Michael est décontenancé. Il a beau repasser ses souvenirs en boucle, dans chacun d'eux l'eau est fade et incolore.

Il plisse les yeux et remarque alors toutes ses nuances. Plus son regard se perd au loin, plus elle devient foncée. Michael n'aime pas du tout. Alors, il décide de se concentrer sur ce qui l'entoure au moment présent. Cette pensé a à peine effleuré son esprit qu'une note vive attire son regard. Trop vive pour qu'il puisse la suivre. Cela le frustre.

Il veut revoir cette couleur, car il n'a pas eu le temps de l'identifier.

Soudain, quelque chose dérive vers lui : une fleur.

Cette fleur n'est ni blanche, ni noire, ni grise. Elle est rouge.

Michael l'observe donc flotter. Il se demande alors ce que cela donnerait s'il y en avait plus, des fleurs rouges. Et ainsi la fleur se multiplie. Une multitude de fleurs flottent maintenant au même rythme que ses cheveux.

Ses cheveux ? de quelle couleur sont-ils déjà ? noirs.

Mais Michael a dit qu'il en avait assez. Il préfèrerait que ses cheveux soit d'un jaune rayonnant. Il suffit de l'imaginer pour que cela se produise. Car dans cet espace tout est possible et Michael est libre.

Il se plait ici, complètement coupé du monde extérieur. Ici, il n'est pas jugé pour ce qu'il aime, porte, est. C'est ici, qu'il veut être.

Si Michael ne fait pas attention, il risque d'y rester bloquer. Plus l'on s'enfonce et plus il est difficile de rejoindre la surface. Michael risque de se noyer dans toutes ses fantaisies.

Mais il ne pourrait pas plus en avoir rien à faire.

Car il l'a enfin trouvé, cette chose qu'il a tant cherché.

Sa liberté.









Texte 6 : @Macalys 

Le parfum de la liberté

Une fois de plus, Steliana lisse sa robe du plat de la main. À force de la triturer, elle l'a froissée pour de bon. Ses parents n'apprécieront pas qu'elle arbore une tenue négligée devant eux. Certes, elle a l'habitude de les décevoir, mais elle tient enfin une occasion de s'éloigner d'eux et de la cour impériale d'Adestria, alors aujourd'hui au moins, elle doit se comporter comme la fille qu'ils aimeraient avoir. Puis, une fois loin du palais, elle dira adieu aux robes pour toujours.

Cependant, avant de gagner sa liberté, elle doit convaincre son fiancé de l'aider. L'idée de dépendre de Ferdinand la rend nerveuse. Elle l'attend depuis un quart d'heure, ou plutôt un siècle, de son point de vue et de celui de sa robe. Pourtant, il n'est pas en retard. Il arrive pile à l'heure, sa silhouette altière annoncée par toutes les horloges du palais.

Steliana se lève comme un ressort.

— Ferdinand.

Il sourit, une lueur triste dans le regard.

— Cela ne te ressemble pas de m'accueillir avec autant de ferveur.

Son air mélancolique accentue son charme, pour autant que son charme puisse être accentué. Il semble tout droit sorti d'une illustration de roman avec son visage aux traits fins, ses larges épaules et sa taille bien dessinée. Parfait et parfaitement ennuyeux. Seuls ses cheveux roux lui confèrent une touche de fantaisie.

Steliana se laisse retomber sans ménagement sur les coussins du canapé aux montants de bois ouvragés.

— Merci d'être venu.

Bien sûr qu'il est venu. Son code de l'honneur particulièrement strict l'oblige à se conformer à toute sollicitation de sa fiancée. Il n'a certes pas choisi sa future épouse mais il lui témoigne malgré tout une affection sincère, affection que Steliana ne lui rendra jamais. Jamais elle ne pourra aimer la personne qui incarne la cage dorée qui la retient prisonnière de cette cour étouffante.

Sa mère, sœur de l'empereur, et son père, haut dignitaire de l'empire, lui ont volé son avenir avec ce mariage arrangé, censé assurer son bonheur. Une princesse impériale et le fils du premier ministre ; la cour entière envie ce couple idéal que Steliana rejette de tout son être. D'ailleurs, elle ne rate pas une occasion de rappeler à Ferdinand qu'elle n'acceptera jamais leur union. En dépit de cela, il a répondu à son appel, au moment où elle a le plus besoin de lui. Elle se lance :

— J'ai un immense service à te demander et je n'ai malheureusement rien à t'offrir en échange. Tu as même sans doute beaucoup à perdre dans cette affaire.

Il s'assied en face d'elle, dans un fauteuil aussi majestueux que lui, et la dévisage sans un mot, aussi attentif que possible. Steliana ferme les yeux pour se retenir de se jeter sur lui, de le secouer, de tenter par tous les moyens de lui faire perdre sa superbe contenance. Elle se mord l'intérieur des joues. Ce n'est pas le moment de craquer.

— Mes parents ont accepté de me recevoir aujourd'hui. Dans une heure.

— C'est donc pour eux que tu as mis une robe, remarque-t-il. J'ai espéré un instant que tu l'aie revêtue pour moi.

Ils échangent un long regard, teinté de regret pour lui et d'une légère culpabilité pour elle. Une détermination inébranlable anime toutefois Steliana. Quoiqu'il en coûte, elle a décidé de miser tout ce qu'elle a pour convaincre ses parents de la laisser quitter le palais. Et tout ce qu'elle a, c'est Ferdinand. Elle trouve d'ailleurs assez ironique que le fiancé choisi par ses parents devienne le potentiel meilleur allié de sa quête de liberté.

— Dans une semaine, tu pars pour l'Académie des Officiers du monastère de Garreg Mach.

Ferdinand acquiesce et lui fait signe de poursuivre, curieux de la suite.

— Je veux venir avec toi.

— Tu n'as pas passé l'examen d'entrée, objecte-t-il. Tu ne peux pas étudier là-bas.

— Si je convaincs ma mère, demain j'ai une lettre signée de l'empereur priant l'archevêque de m'accepter au monastère, dit Steliana en haussant les épaules.

Avec un léger rictus, Ferdinand admet l'évidence.

— Toutefois, ce n'est pas moi qui vais convaincre mes parents, c'est toi, lâche Steliana.

Ferdinand hausse un de ses sourcils parfaits. Elle s'explique :

— J'ai besoin que tu leur dises que je maîtrise l'arc et la magie mieux que quiconque ici, que j'ai assisté à maints conseils de guerre pour parfaire mes compétences de stratège et que cette formation d'officier me rendra indispensable pour l'Empire.

— Tout cela est la pure vérité, pourquoi ne leur dis-tu pas toi-même ?

— Tu le sais bien. Parce que ma robe est froissée, parce que je suis trop franche, parce que je ne suis qu'un jouet pour eux !

Elle se tait pour ravaler le désespoir qui perce dans sa voix. Elle se force à respirer profondément pour retrouver son calme.

— Ils t'adorent. Dis-leur que tu veilleras sur moi.

— Cela aussi est la pure vérité.

Ferdinand tend doucement la main vers elle, mais elle se recule avec raideur.

— Je n'ai pas besoin de protection. J'ai besoin de respirer. J'étouffe, tu comprends ?

Il esquisse une moue compréhensive et ne réfléchit qu'un instant avant de céder.

— Très bien. Je ferai ce que tu voudras.

Steliana ne peut contenir un soupir de soulagement. Même si elle connait la nature chevaleresque de Ferdinand, elle a joué et rejoué les pires issues possibles de cette entrevue dans sa tête. Son désir d'indépendance risque tout de même de coûter une position très en vue à la cour à son fiancé.

— Tu es toute pâle, observe Ferdinand. Tu n'as pas beaucoup dormi ces derniers temps, n'est-ce pas ? Depuis combien de temps échaffaudes-tu ce plan ?

— Depuis... un moment.

— Tu ne peux pas te présenter dans cet état de fébrilité devant tes parents. Tu sais à quel point il tiennent à ce que tu restes maîtresse de toi en leur présence. Laisse-moi commander un thé pour te redonner des couleurs.

Steliana serre les dents pour retenir les larmes qui lui montent aux yeux devant la gentillesse de Ferdinand. Elle aime beaucoup partager le thé avec lui. Très conscient de son devoir de noble, il offre toujours une compagnie prévenante et intéressante. Elle hoche donc la tête pour accepter sa proposition. Son fiancé se lève avec diligence et saisit le cordon dévolu à l'appel des domestiques. Au moment de l'actionner, il marque une pause et tourne vers elle un visage tourmenté qui ne lui ressemble pas.

— Si tu m'accompagnes à l'Académie des Officiers, tu ne reviendras jamais dans l'Empire avec moi, n'est-ce pas ?

Steliana le fixe droit dans les yeux, résolue.

— Non, jamais.

Ferdinand ne peut soutenir son regard. Il inspire longuement puis actionne enfin la sonnette. Derrière lui, Steliana se détend. Aussi subtil que les effluves d'un thé, un parfum de liberté flotte déjà dans la pièce.







Texte 7 : @UneAlbaanaiise  Gagnant(e) !

Attention, contenu pouvant heurter la sensibilité, interdit aux -18 ans


LA SEMI

Cigarette au bec, allongée sur un matelas de second choix, les yeux au ciel laissant entrevoir une pièce éblouie par les rayons d'un soleil de plomb à travers des barreaux rongés par les mites, humectant un air de renfermer et de shit à en vomir les tripes, une odeur pestilentiel que tous faux-bandits bandent depuis leur prime jeunesse.

Au prime abord, rien ne lui était destiné d'être derrière cette cellule ingrate, mais un jugement tardant à arriver, il attendait tout les lundis avec impatience pour retrouver un semblant de liberté rêvé chaque fin de semaine, servant normalement à faire des grasses matinées, à se reposer, à sortir picoler à en crever dans des fosses devant des discothèques grouillant de jeunes inconscients et aux gros bras payés à casser des têtes ou de rendez-vous dans des restaurants rapides de bas étages, côtoyés par des rats, avec différentes filles toutes plus idiotes les unes que les autres, un semblant de beauté parcourant leurs faux-cils remplis de résidus de colle sur leurs yeux vides d'intelligence. Assure pas mariable pourrait-on-dire de ces pimbêches aux imperfections maquillées de poudre et aux corps galbés à la couenne, ces images de femmes taillées au bistouri parcourant leurs réseaux les faisaient rêver. Elles voulaient leur ressembler, mais le résultat n'était que des plus ridicules.

Il pensa à toutes ces «fausses princesses » qui l'utilisaient pour son argent sale, pour son statut de petit voyou influent sur un réseau remplis de taulards ou de femmes voulant se prendre pour des hommes, croyant que l'égalité hommes/femmes règne dans le fait de débiter le plus d'insultes possible en une seule phrase ou de vouloir montrer les poings derrière un écran rayé.

Une musique rap l'enveloppait dans son halo de vulgarité et l'écho d'une voix grondonnante puissamment auto-tuner, striant ses oreilles, l'on pouvait imaginer la réverbération de cette voix dans cette pièce solairement morne. Il tira une taffe à chaque milieu de couplet et pensa à cette fille qu'il aurait du mal à avoir. Qu'elle était belle, mais s'intéressait-elle à lui comme lui s'intéressait à elle ?

A chaque fois qu'elle passait devant lui, son parfum musqué, parfumé du désert le tenaillait d'une puissante envie. Son visage, ce visage aux traits fins, sa bouche finement ourlée, ses cils aussi longs que son avenir dans cette prison maudite où il évitait de compter les jours, son sourire pétillant de malice l'envoûtait à tel point que son as de cœur en pierre forgé se brisait.

Son petit corps galbé qu'il voulait protéger au creux de son torse rigide, parlons-en.

Elle était taillée telle une Vénus de Milo des Temps Moderne. Un corps proportionné à sa taille, marquée par de longs et loyaux efforts à soulever une fonte au poids moyens, une détermination et une confiance en soi inégale. Malgré une poitrine menue, tous les hommes la courtisaient. Ce n'était pas la plus belle du quartier, mais elles charmaient les hommes avec son sourire et ses hanches se balançant de gauche à droite, à sa posture et à sa classe dont tant de femmes qu'il a fréquenté dans sa vie devrait prendre exemple, au lieu de se ridiculiser à s'afficher comme des vauriennes.

Un soir, en rentrant chez elle, elle fit demi-tour, oubliant son sac dans sa voiture. Il était là, posé contre un mur avec ses potes. Il la vit, habillée de cuir de la tête au pied, maquillée comme une voiture volée. Il savait qu'elle rougissait. Il sût qu'elle tapinait pour des vieux riches et qu'elle prenait le double de ce que prenait une de ses ex qui faisait ça à l'arrière d'une épave sans capotes. Il comprit que la fille, dont tout le monde voulait épouser, n'était que pareillement la pire des garces. Et pourtant, il la voulait. Il en rêvait d'être son chevalier servant, la sauvant du dragon dans son donjon de pierres crevassées meurtries par les flammes. Il voulait la sauver de cet engrenage d'argent facile, lui procurant une liberté sexuelle assumée, un semblant de liberté financière pour jouer la fausse blindée.

Elle prit ses jambes à son cou et rentra dans son appartement, la tête baissé, peur que ses petites activités nocturnes ne se sachent. 

Jamais il n'en parla. Si être libre financièrement c'était de faire la timpe, alors qu'elle le fasse.

Il s'approcha des barreaux, le soleil l'aveuglant outrageusement. Il attendit là comme un piquet. Ses membres se serrant, il sentit tout le maigre poids de son corps se convulser soudainement. La tête dans les mains, il cria dans sa cellule et tomba sur le sol, convulsant tout autant. Son cœur battait à vive allure comme si il était sur le point de sortir de son thorax en sautant sur le sol.

«Que m'arrives-t-il ? Je pleure alors que je pourrais la voir lundi. Que se fait-il que je me sente à demi-libre ? »

Etais-ce les effets de la semi qui le rendait fou comme ça, ou la beuh qu'il fumait matin, midi et soir qui le faisait planer. Autour de lui ça tournoyait. Puis il ferma les yeux et cessa de respirer.

*

« Askip il est s'est suicidé en cellule. Il était en semi, c'est chelou tout ça.

-Askip il avait une malformation cardiaque et personne ne le savait.

-Impossible, il avait vla le cardio au foot, t'es ouf ».

Quand elle entendit ses potes de quartier parler de lui, elle sentit son cœur se gonfler dans sa poitrine, sa respiration devenant haletante, se coupant entre chaque battement par minute, toujours de plus en plus rapide. Elle aurait due lui dire ses sentiments depuis le début. Mais elle avait peur car lui, savait qu'elle était escorte le soir après ses services à l'Hôpital central.

Elle sentit qu'il l'a possédait. Son corps, son âme venant à mourir sur ce trottoir désert, en pleine nuit, tandis que tout le monde mourrait de chaud dans leur lit par ce temps caniculaire que l'on nous annonçait depuis des semaines. Elle tomba sur le trottoir, bleue, se tenant la gorge mais rien ne la lui compressait.

Elle sentait son corps devenir de plus en plus inerte. Elle sentit son âme s'envoler pour un Jugement Dernier qu'elle allait recevoir avant de sombrer dans les flammes de l'Enfer où elle ne le revirait plus.

Lui, hanterait sa cellule pour l'éternité.

Elle, descendrait en Enfer, subissant la punition pour sa trop grande luxure.

Où est la liberté si elle n'est pas dans la mort et la paix éternelle lorsqu'on en a pas le droit ?  








Texte 8 : @WendyParent

Libre

Encore quelques mètres à parcourir et Suzie serait libre. Elle avait imaginé ce moment durant toute sa vie et pourtant elle n'arrivait pas à mettre les deux pieds l'un devant l'autre pour sortir. Elle n'était pas prête à faire face au monde à l'extérieur. Elle ne savait même pas si quelqu'un l'attendait au dehors.

Quelqu'un avait-il gardé l'espoir de la revoir en vie après 10 ans de captivité? Elle aurait presque eu envie de rester enfermée plutôt que d'affronter le regard de sa famille, de ses amis. Elle savait qu'ils avaient changé, et qu'elle aussi avait changé. Elle n'était plus cet enfant de 8 ans, pleine de vie et d'espoir. A présent, elle était une femme de 18 ans, qui avait été retenue prisonnière d'une expérience monstrueuse durant 10 longues années. Elle porterai les stigmates de sa détention toute sa vie.

Suzie entendit une voix au loin qu'elle reconnut immédiatement. Sa sœur jumelle hurlait aux policiers de la laisser passer, qu'elle avait besoin de rejoindre sa sœur. Suzie suivit les deux femmes en uniforme qui l'accompagnait. Elles essayaient de la rassurer mais Suzie ne les écoutait pas, elle n'arrivait pas à se concentrer sur leurs paroles et son esprit divaguait. Pourrait-elle seulement parler de ce qui s'était passé ici?

En se retournant, elle vit pour la dernière fois les portes du grand laboratoire où le Docteur Franck l'emmenait tous les vendredis quand son tour venait. Elle se souvenait de la douleur des électrodes, des longues heures où elle se demandait à quoi cela rimait. Elle vit également la grande salle commune où les vingt autres sujets avaient l'habitude de jouer et de se restaurer. Durant ces 10 années, elle s'était faite plusieurs amis. Certains étaient partis un jour pour le laboratoire et n'étaient jamais revenus.

A présent elle était libre. Ses parents l'attendaient, les larmes coulant sur leurs joues et Mollie tremblait à l'idée de revoir sa sœur. Elle se retourna vers les deux femmes qui se tenaient à ses côtés.

- Je ne veux pas partir, soupira-t-elle

La plus grande des deux femmes comprit la pensée de Suzie. Ici, c'était sa maison, l'endroit où elle avait grandit.

- Tes parents t'attendent, expliqua la policière. C'est effrayant, mais tu es libre à présent.

Le mot « libre » résonna dans sa tête durant de longues minutes avant qu'elle ne comprenne ce que cela signifiait. Elle se mit donc à courir le plus vite possible en direction de Mollie. Les deux sœurs se mirent à sangloter, à se serrer dans les bras et Mollie promit à Suzie que tout allait bien se passer. Qu'ils allaient rentrer à la maison.

*

Après plusieurs jours à l'hôpital, les médecins décidèrent que Suzie était apte à rentrer. Le suivi psychologique allait être long mais elle allait vivre. Les questions que Suzie s'était posée durant 10 ans commençaient enfin à avoir des réponses. Le Docteur Franck avait enlevé vingt enfants âgés de 5 à 10 ans dans le but d'expérimenter sur les relations des jumeaux. Inspiré par les expériences nazis durant la guerre, il avait eu envie de reprendre le projet et de le pousser au plus loin.

Un jumeau était enlevé tandis que l'autre jumeau continuait de vivre sa vie librement, surveillé 24h/24 par un espion. Pour le moment, seul deux espions sur les vingts avaient été retrouvés. Cette information fit froid dans le dos des parents de Mollie et Suzie. Ils avaient été suivis, épiés, durant 10 ans sans s'en rendre compte. Les résultats de l'expérience avaient été détruits quand les deux espions avaient été repéré et avaient avoué. Le Docteur Franck avait tout brûlé avant de se suicider.

Il restait seulement les marques sur le corps de Suzie. Son cerveau présentait un changement intéressant que l'on retrouvait également sur le cerveau de Mollie. Il en était ainsi sur tous les jumeaux mais sur des parties différentes du cerveau. Les jumeaux des enfants décédés dans les expériences présentaient chacun un handicap inexpliqué. L'un d'eux était devenu soudainement muet à l'âge de 9 ans.

Mollie avait eu une baisse subite de sa vision à l'âge de 11 ans. En échange, son ouïe était surdéveloppée. Le même jour, Suzie avait subi des injections dans les oreilles qui avaient modifié la structure de celle ci. Des électrodes avaient permis à son cerveau de surdéveloppé l'ouïe. Cependant, cela s'était fait au détriment de sa vue. Mollie se souvenait des douleurs intenses aux oreilles, à la tête et parfois même aux genoux, aux pieds. Elle avait toujours su que Suzie était encore en vie et au fond d'elle elle savait que ces douleurs étaient celles de Suzie.

*

La vie tendait à présent les bras à Suzie. La liberté avait été une chose très difficile à apprendre et très vite, Suzie se rendit compte qu'elle avait manqué beaucoup de choses, peut être même trop de choses. Elle n'avait pas d'amis ni de diplômes, et encore moins de projets pour l'avenir.

Petit à petit, elle se construit une vie. Elle avait repris des cours en accéléré dans un collège puis dans un lycée et à l'âge de 20 ans Suzie fut diplômée d'un baccalauréat général. Elle entra dans une université de médecine avec pour projet de découvrir ce que le Docteur Franck lui avait fait. Au fil des années, sa vie devenait de plus en plus normale et elle fit la rencontre de Noé.

L'histoire d'amour entre Suzie et Noé ressemblait à celle des romans d'amour. Ils se rencontrèrent à l'université de médecine de Toulouse. Il était âgé d'un an de plus qu'elle et semblait comprendre comment fonctionnait Suzie, alors que personne d'autre avant lui ne l'avait réellement comprise. Elle n'avait pas besoin de lui raconter son histoire, et elle n'en avait pas l'envie. Pour une fois, elle pouvait être autre chose que la fille sur laquelle on avait expérimenté pendant 10 ans. Puis un soir de confidences, Noé lui raconta comment son frère jumeau Lucas, avait été retrouvé 10 ans après son enlèvement à l'âge de 19 ans. Lucas était comme elle.

Elle ne pouvait échapper à son passé et sa liberté fut complète une fois qu'elle réalisa qu'il en était ainsi. Sa vie commença enfin.

*







Texte 9 : @Flemne

« Rendez la moi ! Ma liberté. »

J'ai tant rêvé de ces doux mots, je les ai laissés m'envelopper comme un cocon, c'était le substitut parfait. Le temps passait, l'échéance approchait et je marchais pour les dernières fois de ma vie. Les murs bétonnés formaient une prison grise sans imperfection, laissant mes pas résonner une dernière fois contre ce démon froid et juvénile. Prisonnier d'un cœur de fer et d'une bouche hésitante je voulais parler mais que dire. Alors j'ai grincé des dents, lâche pour la dernière fois de ma vie. Les officiers m'ont regardé, les yeux vides, lasses, lents, sans sens et sans jugements, ils étaient épuisés comme je l'étais et comme les autres avant moi l'avaient été. La mort ne se fêtait pas comme un mariage, on ne dormait pas, les yeux grand ouverts, le regard perdu à conter les secondes comme un maniaque. Dans ce long couloir où nous avions déjà passé 34 secondes, une main pris la mienne, des doigts essayèrent de réchauffer mon coeur, ce monde n'était finalement pas si noire. Le gardien tapota doucement mon dos comme un père aurait tapoter son fils. Il connaissait la vérité, l'avait deviné après m'avoir observé malheureusement je ne pouvais plus reculer. On ne pouvait jamais reculer alors j'ai juste continué. Ils m'ont attaché sans retard, ils ont scellé mon destin. Puis ils sont partis. Je suis tombé bien bas. Personne n'allait me sauver, ce n'était pas possible, je sentais l'espoir s'éteindre, comme on étouffait un incendie mangeur de forêt. Je sentais cette mort glaçante qui accompagnait le fer. Alors j'ai crié mon rêve à voix haute, j'ai parlé pour briser cette glace inhumaine, je voulais me battre jusqu'à ce que mon murmure final crache dans un souffle bourrin « Rendez la moi ! Ma liberté. »

"Rendez la lui ! Sa liberté"

J'avais regardé sa vie s'éteindre, impassible, et hautain comme à mon habitude. Chaque jour qui passait semblait me noyer un peu plus, ce chemin de la mort vaseux était tout simplement horrible. Qui la haut avait le droit d'enlever la vie ? Pourquoi une vie aurait-elle plus de valeur qu'une autre ? Sur quel critère ? J'avais toujours cette flamme qui refusait de s'éteindre, une flamme qui repoussait l'eau gluante qui m'acculait. Je voulais me battre pour cet homme, pour cette femmes, pour ces vies qui partaient en fumé. Est ce la Justice ? Punir le méchant et récompenser le gentil. Malheureusement ce monde est gris, gras et gros. Comme un gorille incompris et méconnue, nous étions tous des puces sanglantes qui sautaient dans ses poils. Alors malgré mon maigre travail, malgré mes allures de bourreau j'allais tous faire pour changer les autres, j'allais me battre jusqu'à ce que mon murmure finale crache dans un souffle bourrin : "Rendez la lui ! Sa liberté"

« Rendez la cette liberté »

Quand on observe les choses de trop loin on doute, on mature sur un sujet avec temps et inquiétude. Mais jamais on se sent oppressé, pas une seul seconde voit-on un mort, une blessure ou du sang. C'est un inconnu, la douleur, la mort, ils sont tous inconnu. On prend les decisions, on choisit dans l'incompréhension la plus totale de ce qu'on impose par la suite, on décidé sans vraiment savoir ce que ça fait. Quel juge a déjà tester lui même ses punitions ?

Mais pour la première fois, je suis allé dans les sous sols de cette justice, et... devant ce spectacle je me suis rendu compte que leur bourreau : c'était moi. Une peur primaire s'installa dans mon cœur, celle d'être rejeté. C'était moi le meurtrier, moi qui avait tué sans poursuite, sans remord. Moi, devant tant de témoins, sans être puni. De cette peur naquis un enfant unique : espoir. J'avais l'espoir que cette illusion de justice devienne réalité, que moi aussi je goute à la liberté d'être puni, celle de subir pour avoir fait du tord. Je voulais y croire, tellement, je voulais me battre jusqu'à ce que mon murmure finale crache dans un souffle bourrin : « Rendez là cette liberté ! »







Texte 10 : @Eve663

Une semaine était passée depuis la mort de sa mère. Michael avait eu le temps de crier. Pleurer. De sentir son cœur prêt à exploser.

Après la tempête, épuisé, il avait dormi. Encore et encore, ne pouvant se lever. Avancer. Le jeune ouvrier n'était toujours pas revenu au travail. Son frigo comme son compte bancaire étaient vides. Sa fatigue persistait et il avait l'impression d'avoir la tête dans un orage.

Le silence assourdissant de la pièce fût interrompu par la sonnerie de son téléphone. Michael décrocha instinctivement, et dit d'une voix pâteuse :

« Allô ? »

- Ah ! Salut le jeunot ! Comment va ? Content de savoir que t'es encore vivant en tout cas ! Bref. Je suis en bas de chez toi là. Tu descends ? En fait ce n'est pas une question. Et bouge tes fesses, il fait un froid de canard ! Sinon je viens te chercher par la peau du cul. On ira se prendre un café chez Marcel. C'est moi qui invite !

Grommelant et n'ayant pût placer un seul mot avant que Milan ne raccroche, Michael s'habillait. Il savait que son collègue ne rigolait pas en disant qu'il viendrait le "chercher par la peau du cul" s'il le fallait.

Cinq minutes plus tard, Michael descendait les escaliers. Il rejoignit Milan. Comme à son habitude, le vieil ouvrier portait une écharpe et une veste ayant l'air d'avoir atteint les cent ans. L'écharpe était toujours la même : moche et faite par sa femme, le vieil homme n'avait pas réussi à s'en débarrasser, sa chère épouse l'ayant menacé de faire des brocolis chaque jour. Il détestait les brocolis. Sa femme le connaissait si bien.

Et Michael se demandait souvent comment c'est possible de rater une écharpe. Le mystère restait entier.

Après les salutations d'usage, les deux collègues se rendirent au café.

- J'ai appris la mort de ta mère...

- Ah.

- Tu sais... Tu ne peux pas continuer.

- Continuer quoi ?

- À ne rien faire. À passer tes journées à dormir. La vie de ta mère s'est arrêtée. Pas la tienne. Ton loyer ne va pas se payer tout seul. Ta bouffe encore moins. Tu es jeune. Tu es libre. Tu as tout ce qu'il te faut pour la belle vie !

Michael ne savait pas pourquoi, mais la colère montait en lui. Elle grondait. Grandissait. Et au bon de cinq bonnes secondes seulement, elle explosa.

- Libre ?! Vous me trouvez libre vous ?

Il criait. Il n'arrivait pas à s'arrêter. Ses paroles allaient plus vite que sa pensée. Alors il continua :

- Mais je ne suis même pas libre de pleurer ma mère le temps qu'il me faut ! Je ne suis pas libre de choisir mon métier ! De choisir mon salaire ! De critiquer qui je veux quand je veux ! Je ne suis pas libre de disparaitre, de mourir ou de tabasser les enfoirés qui me criblent de dette ! Je ne suis pas libre de jeter mes mégots de cigarettes par terre, de faire un doigt d'honneur à la terre entière, ou encore d'insulter leur mère ! Je n'ai rien choisis ! Ni mon métier, ni ma famille, ni mes amis ! Je n'ai pas non plus décidé de naître !

Milan était stupéfait. Mais en entendant les paroles du jeune homme, il se leva, et le corrigea.

Ce fut au tour de Michael d'être stupéfait. Le coup de poing l'avait arrêté net. Alors il retomba sur sa chaise, calmé. Épuisé.

- Tu parles de liberté. Mais sais-tu au moins ce que c'est ? Sais-tu comment on l'obtient ? Ou même s'il est possible de l'avoir ? Moi, je n'en sais rien. Mais je crois savoir que la liberté que j'ai me suffit largement. Elle me suffit à être heureux. Nous ne sommes pas libres de choisir notre heure et date de mort. Ni celle de nos proches. Je me fais vieux. Je redoute ma mort et celle de mes proches. Tous mes amis meurent un à un. Chaque fois que je me lève, mon dos, mes jambes et bras me font souffrir. Mais chaque matin, ma femme est à mes côtés. Elle est libre depuis longtemps de me quitter. De ne plus me faire de café le matin. Mais elle continue. Alors la liberté, tu sais où je me la carre ! Car nous avons besoin d'un minimum de liberté. Mais aujourd'hui, ce n'est pas ton absence de liberté qui te rend malheureux. C'est toi.

Michael soupira.

- Excusez-moi. Je me mets à dire n'importe quoi... Alors en résumé, je ne suis qu'un jeune stupide ?

- Exactement. Moi, je suis heureux.

- Ah. Tant mieux pour vous...

- Ah là là ! De toutes les manières, l'Homme ne pourra jamais être libre comme tu l'entends ! Comment veux-tu décider de naitre ou non ? Ou encore de mourir quand tu veux ? Si tu as la réponse, je la veux bien !

- Ça, je le sais... Mais je voudrais plus de liberté ! J'étouffe dans cette société qui m'étrangle !

- Et alors ! Ressaisis toi jeune homme !! Sache qu'il est impossible d'être entièrement libre. Alors ne tente pas de fonder ton bonheur dessus. Tu resterais malheureux.

- Je sais que vous êtes vieux et que vous vous prenez pour un sage, mais de là à affirmer qu'être libre est impossible...

- Eh oh ! Je suis ton ainé ! Non mais... Les jeunes de nos jours... Marmonna le vieux.

Sache que si moi je n'ai pas fait d'études, c'était pour que ma petite sœur puisse en faire... Alors elle a étudié la Psychologie. Parfois elle me raconte. Et tu sais, l'humain est attiré par ce qu'il ne peut atteindre. Car au moment où c'est à portée de main, l'objet de désire n'est plus qu'un vieux chiffon. La liberté est la chose la plus désirée au monde, et ce depuis des temps si anciens... Que tu n'imagines pas.

- C'est si poétique... Ironisa Michael.

- *Ahem* ! Enfin bref. Si tu cherches ton bonheur à travers ta liberté, t'es foutus de chez foutus.

- Ah ! Mon grossier et bon collègue est de retour ! ... Mais... Merci...

- *Ahem* ! Il se fait tard ! Je crois qu'il est temps de rentrer !

- ... Oui. Au revoir.

Et alors que Michael s'en allait, Milan espéra l'avoir aidé comme il pouvait. Car lui aussi avait couru après la liberté. À en perdre le souffle et à en cracher du sang. Jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il ne poursuivait rien. Seulement un mirage. Une épée de soleil un soir à la mer, qu'on tente désespérément d'attraper.







Texte 11 : @HastuneMik0

Souvenirs douloureux

Deux ans déjà. Vingt-quatre mois, que tu n'es plus à mes côtés. Sept cent trente jours, que je suis emprisonné dans le passé.

Au cours de notre relation, l'idée que l'on pouvait se séparer un jour ou l'autre semblait irréaliste. J'étais l'homme le plus heureux quand j'étais avec toi. Je pensais que tu l'étais aussi. J'avais des projets plein la tête pour nous deux. Le mariage, les voyages aux quatre du monde, les enfants et j'en passe. Avec toi, tout me paraissait possible. Malheureusement, je n'avais pas prévu qu'en ce qui te concerne, tu te projetais sur notre séparation.

Je refais, sans arrêt, le film de notre relation dans ma tête. J'essaie de trouver comment, nous aurions pu éviter cette finalité. Quand je me suis réveillé ce matin-là, j'ai naïvement pensé que tu reviendrais bientôt. Persuadé que tu étais simplement partie à la boulangerie. Cependant, c'était avant de constater que tes vêtements n'étaient plus dans l'armoire et ta trousse de toilette plus dans la salle de bain. Je ne pouvais nier l'évidence, tu avais quitté la maison. Depuis cet instant, je compte chaque seconde qui me sépare de toi. Je me rassure en me disant qu'à la fin de cette semaine, ou de la suivante, tu serais de retour. Pourtant, les jours, les mois, les années passent, sans que tu franchisses cette porte.

Ensuite, j'ai longtemps espéré que plus le temps passerait, plus je m'habituerai à ton absence. J'ai cru aussi parvenir à t'oublier, mais après une énième nuit à penser à toi, je me suis rendu compte que tu occupais toujours mon esprit. Me libérer de l'amour que j'ai pour toi, était une tâche bien plus difficile que je l'avais imaginée.

Souvent, les soirs où je me sens au plus mal, je ne peux m'empêcher, de me remémorer notre première rencontre.

Je me souviens encore de tes cheveux attachés maladroitement, de l'uniforme d'école que tu portais, qui t'allait parfaitement, et du sourire que tu as eu la gentillesse de m'accorder. On était en primaire. À l'époque, mon cœur de petit garçon n'avait pu s'empêcher de tomber sous ton charme. Pour moi, tu étais incontestablement la plus jolie fille de l'école.

Je me souviens également, que tu rentrais toujours la dernière chez toi, à cause de tes parents qui travaillaient tard. Un soir, mes parents étaient, eux aussi, en retard. Sans vraiment en comprendre la raison, je m'étais mis à pleurer. Je suppose que, c'était parce que je m'étais convaincu que je ne rentrerais jamais chez moi. La maîtresse avait tenté, sans succès, de me réconforter. Par ta bienveillance habituelle, tu t'étais alors décidée à venir me voir à ton tour. Le son de ta voix m'avait directement apaisé. En y repensant, je me sens coupable d'avoir pleuré pour un retard exceptionnel, tandis que toi, c'était ton quotidien. Le lendemain matin, à l'école, j'ai été soulagé de voir que tu n'avais rien dit, de ce qui s'était produit la veille, aux élèves de la classe. C'était à partir de ce moment-là, que j'avais su que plus tard, c'était avec toi que je voulais me marier.

Malheureusement, après ces tendres souvenirs d'enfance, je suis toujours ramené à la réalité. La période durant laquelle je t'ai tant négligé, ne cesse de me tourmenter.

Au début, tout partait d'une bonne intention. Je voulais te faire ma demande en mariage. En conséquence, je me suis mis à travailler quelques heures de plus, pour pouvoir te payer une bague digne de ce nom. Une fois que j'avais mis de côté, suffisamment d'argent pour la bague de fiançailles, j'ai pris la regrettable décision, de continuer à économiser pour les préparatifs du mariage. Sans te mettre au courant de tout ce que je préparais, j'ai continué à faire des heures supplémentaires, de plus en plus. Nous nous rencontrions à peine. Néanmoins, je pensais que c'était un mal nécessaire. Je me disais que tu me pardonnerais le jour où, je te ferai ma demande en mariage, avec en prime, l'argent pour le financer.

Pourtant, tu m'avais déjà dit, à plusieurs reprises, que notre situation te panait. Tu en pleurais parfois. Je n'avais pas compris que ces larmes étaient un appel à l'aide. J'ignorais que je te faisais revivre la même chose qu'avec tes parents. Je t'avais cependant promis que, jamais, je ne ferais de mon travail ma priorité. Aveuglé par mes projets, j'ai répété mon erreur, encore et encore. Jusqu'à ton départ.

J'ai essayé de te contacter de nombreuses fois sur ton téléphone. Sans réponse. J'ai donc, ridiculement, commencé à veiller des nuits entières, espérant te voir franchir le seuil de la porte. En vain.

Je savais que tout était ma faute. J'aurais dû te dire ce que j'avais en tête, pour vouloir autant travailler. Ou peut-être que je n'aurais pas dû être si impatient, et attendre de récolter l'argent au fil des années. Rien ne pressait. Je réalise aujourd'hui, que le plus important était de passer du temps avec la femme que j'aime.

Cela dit, malgré le fait que tu occupes mes pensées nuit et jour, ce matin, à mon réveil, j'ai constaté que je n'avais pas pensé à toi, un seul instant de la journée d'hier. C'était la première fois en deux ans. Je n'en connais pas la signification, mais je suis convaincu que c'était une façon pour mon cœur de me dire, que j'étais prêt à me reconstruire. Que je pourrais certainement, dans un proche avenir, me libérer de tous ces tourments. De toute évidence, je ne peux aller contre ta volonté. Il me faut aller de l'avant. La solution était d'accepter et d'apprendre de mes erreurs du passé. Dorénavant, je vivrai chaque moment présent comme si c'était le dernier.

Je veux que l'année prochaine, à la même heure, je me remémore de notre relation avec le sourire. Après tout, j'ai eu l'honneur d'être en couple avec la plus belle fille de l'école. C'est ainsi que j'aspire à voir les choses de la vie à présent. Le cœur léger et l'esprit libre.






Texte 12 : @Lotliea

Libre

Voilà. C'est finit. Je pense que j'ai plutôt bien réussi. J'ai quand même hâte de voir les résultats, je pense que ces trois années de lycée auront bien porté leur fruit.

De plus, j'ai reçu la réponse. La réponse qui va lancer ma vie, mon indépendance. Ma liberté. La réponse qui me dit que je peux suivre la formation pour maquilleur professionnel.

J'ai recherché un studio, et je vais le partager avec un pote qui va faire ses études d'architecture dans la même ville. Comme ça, plus à vivre avec mon père. J'aurai enfin la paix. Je serai libre d'avoir les passions qui me chantent, il ne sera plus là pour me critiquer sans arrêt.

Je suis libre. Mon père m'a dit : passe ton bac et après tu fais ce que tu veux. Tu pourras faire les études que tu veux, tu peux devenir maquilleur si tu veux, je n'ai plus rien à voir avec ça. Tu peux chanter tout les opéras du monde. Mais tant que tu vis avec moi, tu étudies pour avoir ton bac, et basta. Est-ce clair ?

Bien sûr que c'était clair. C'est juste que c'était injuste. Mon père n'accepte pas mes passions. Le maquillage ? Arrête de faire ta gonzesse, j'ai honte. Le chant lyrique ? Encore une couche, mais tu veux qu'on te tabasse ou quoi ?

Heureusement pour toi, mon père, je ne porte pas de robe et de rouge à lèvres, là, ce serait le comble. Fin, le vernis noir ça passe quand même moyen moyen.

Mais comment lui expliquer, que ce n'est pas parce que j'aime le maquillage et le chant lyrique, que je suis forcément gay et que je me comporte forcément comme une femme ? Mais même, si j'étais gay, qu'est-ce que cela pourrait bien faire ? Je serais quand même une personne normale. Mais certainement pas pour lui.

Mais il faut dire que mon père est vraiment coincé. Pour lui, un homme qui touche à du fard à paupières, comme un homme qui a une boucle d'oreille, c'est une personne honteuse. C'est une femme. Obligé. Il n'y a que les femmes qui savent maquiller et qui se maquillent. Mais c'est faux.

A cause de lui je ne peux même pas avoir de copine. J'en ai eut une, une fois. Lana. Je l'aimais beaucoup. Mais mon père lui fichait la pression. A chaque fois qu'il la voyait, il disait des trucs du genre : « Fais attention, il est pas ce que tu crois. » « fais gaffe à toi, petite. Viens pas pleurer si tu trouves un mec dans son lit. » « Eh, Lana, j'l'ai entendu parler au téléphone avec un mec l'autre soir, et il rigolait bien, j'te l'dit. Surveille-le de près, tu pourrais bien te faire rejeter. » « Il a parlé avec des beaux mecs ces derniers temps ? » « Bon, il t'a toujours rien dit ? »

Mais à de nombreuses fois, il s'arrangeait pour ne pas que je l'entende lui dire ça. Pour la plupart, je n'en avais pas connaissance. Mais un jour, alors qu'elle était allée aux toilettes, mon père en a profité pour lui en toucher deux-trois mots sur moi pour la énième fois. Elle est revenue, énervée et les yeux larmoyants. Je n'en peux plus, a-t-elle dit. Je ne peux pas continuer comme ça. Elle m'a tout déballé. Je te fais confiance, je sais que tu n'es pas comme il dit. Mais il me pourrit la vie, mon bonheur avec toi. Nous ne sommes pas assez libres pour être heureux.

On s'est séparés, dans l'émotion. Et je n'ai plus jamais eut de copine. C'était quand j'étais en seconde. En même temps, je ne sais pas si j'aurais pu. Je n'ai toujours pas réussi à oublier ma chère Lana.

Je l'enviais un peu de pouvoir échapper à l'emprise de mon père aussi facilement. Puis je me suis dit qu'elle n'avait surtout pas à supporter ça.

Mais maintenant est aussi venue mon tour de ne plus le supporter. Je suis libre. 








Texte 13 : @Ellozis

Libre comme l'air

 Quand j'étais petit, je ne m'imaginais pas que je gagnerais ma vie en posant des tuiles sur les toits. Pour sûr, j'aimais, comme la plupart des enfants, grimper aux arbres pour manger des cerises. Mais aujourd'hui, avec mon harnais et mes deux cordes de sécurité, je suis bien loin de l'insouciance de l'enfance. Fini le temps des bonbons et des jours joyeux ; bonjour les soucis, les factures et les clients. Et hors de question de m'enfermer dans un bureau : j'aime travailler au grand air !

J'ai presque fini cette partie du toit, ça va être l'heure du long et fastidieux trafic de cordes pour aller bosser de l'autre côté. En levant la tête j'aperçois, au milieu des vieilles tuiles que je n'ai pas encore remplacées, une petite fille qui joue à faire l'avion !

— Ne bouge pas petite, j'arrive !

Je me défais complètement de mon harnais pour la rejoindre au plus vite , ça ne me prend même pas une minute ; elle a disparu. J'approche, tremblant, du bord le long duquel elle jouait dangereusement. Je regarde en contrebas et pousse un soupir de soulagement en ne voyant pas de cadavre ensanglanté. Des massifs de fleurs immobiles et rien d'autre. Cette satanée gamine a dû utiliser mon échafaudage pour monter sur le toit, et redescendre par le même chemin. En tout cas, elle est aussi rapide que habile : je n'ai entendu ni sa montée, ni sa descente. Je parie qu'elle se cache dans quelques buissons en se riant de moi. Quand ses parents rentreront du boulot, elle va entendre parler du pays !

— Monsieur Martin, votre fille a grimpé sur le toit : elle aurait pu se tuer !

— Ma fille ? Nous n'avons pas d'enfant .

— Une blonde d'environ une dizaine année.

— Alors elle, c'est la fille du voisin ! Une chapardeuse de cerises comme on n'en fait plus. Toujours prête à commettre quelques bêtises.

— Elle a eu de la chance cette fois, mais c'est dangereux là-haut.

— Je vais aller prévenir sa mère, elle va lui passer un sacré savon.

Le lendemain matin, alors que j'arrive pour finaliser mon ouvrage, mon client me raconte son la gamine ne dérangera plus : punie dans sa chambre pour une semaine. Elle a clamé son innocence, mais ils ne l'ont pas crue : apparemment c'est une menteuse catégorie A.

Alors que je suis concentré sur mon ouvrage, j'entends une voix fluette tout près de mon oreille :

— Que fais-tu sur mon toit ?

Encore cette fille ! Elle me semble bien libre pour quelqu'un de puni. Et bien petite : monsieur Martin m'avait dit qu'elle avait 14 ans... Seule cette innocence de son corps me retient d'exploser de colère.

— Tu ne devrais pas être ici, c'est dangereux ! Viens, je vais te ramener chez toi.

— Je suis chez moi sur les toits.

Je tends le bras pour l'attraper mais elle fait un bond en arrière en riant. Je m'approche doucement, pour ne pas l'effrayer ; elle bondit encore un peu plus loin. Alors que son petit manège continue, je me retrouve bloqué par ma corde de sécurité. La fillette me pointe du doigt en souriant :

— Oh le gros lourdaud d'escargot !

Puis, en un saut incroyable pour une enfant si jeune, elle vole jusqu'à un arbre tout proche et disparaît dans les feuillages. A ma pause déjeuner je me rends chez ses parents pour les avertir de son escapade. En hurlant, sa mère l'appelle : l'adolescente rebelle qui descend les escaliers n'est clairement pas la fillette que j'ai vue sur les toits. Je m'excuse pour la confusion et les laisse à leur dispute sur la punition imméritée ; demain, je dois me lever tôt pour un chantier assez éloigné.

Au milieu du bruit de mes coups de marteaux j'entends de nouveau la petite voix tout près de mon oreille :

— Tu veux jouer avec moi ?

Que fais cette gamine ici ? Mon client habite dans une maison perdue au milieu de nulle part : je parie que la casse-cou s'est faufilée dans ma camionnette quand je suis parti ce matin. La petite funambule aime tant que ça accéder aux toits avec mon échafaudage ? J'en ai marre d'elle ! Je suis pas son père, je vais juste l'ignorer et faire mon boulot.

—T'es qu'un pas beau pas rigolo !

Par réflexe, je me tourne vers la morveuse qui vient de m'insulter : je la vois plonger du bord du toit comme si une piscine l'attendait en bas. Mais qu'ai je fait ? Le bord est tout près, j'ai assez d'allonge sur ma corde pour foncer . Rien au sol. Pas de fillette. Aucun arbre ou buisson dans lequel elle aurait pu se cacher. Juste une pelouse jaunie par le soleil. Et, dans le vent, un petit rire éthéré qui vient me narguer.

En penchant la tête pour trouver la source du son je constate qu'une fenêtre est grande ouverte : la peste est forcément passé par là. En dépit de plusieurs règles de sécurité, je descend en rappel pour regarder dans la pièce. Des meubles et du silence. Sans même penser au client, je rentre dans sa maison. Je ne songe qu'à la fessée que je vais coller à la voltigeuse quand je l'aurai attrapée. Je me détache et entame ma fouille ; en vain. Je suis lourd et bruyant tandis qu'elle est aussi discrète d'une ombre.

Quelques jours plus tard, travaillant sur un toit du centre-ville, je ne suis même pas surpris de voir la fillette se tortiller devant moi. Je remarque soudain qu'elle porte la même tenue qu'à chacune de nos rencontres : n'a t-elle pas d'autres vêtements ? La pauvre doit être une enfant des rues... Pris d'un élan de compassion, je lui demande ce qu'elle veut :

— Un ami. Je suis toute seule ici.

— Tu veux jouer à quoi ?

— Saute-toits !

Elle court, chante et bondit sur la maison d'en face. Il s'agit du demeure presque mitoyenne à la mienne : même avec mes cordes et mon harnais, je peux moi aussi sauter sur ce toit tout proche. Et, sans trop savoir pourquoi, je le fais. Qu'il est plaisant de sentir pendant quelques instant la liberté du vol ; qu'il est brutal d'être rappelé à la réalité par la gravité. La fillette continue sa danse voltige et va sur un autre toit. D'une pirouette, elle m'invite à la suivre. Ce ne serait pas très prudent... Mais ça fait six mois que je bosse non-stop, j'ai bien envie de m'amuser un peu ! Et puis si elle y arrive avec ses petites gambettes, je ne vois pas pourquoi je n'en serais pas capable moi aussi. Je me détache. Je cours. Je saute.

Notre escapade continue toit après toit. Nous osons franchir des précipices toujours plus grand ; par jeu, par défi, par amour du vent qui nous porte dans nos cabrioles. En nous éloignant du centre-ville, nous déambulons sur des maisons plus espacées. Lorsqu'un vide de près de six mètres nous sépare du toit suivant, je prends peur. Ma compagnonne rit et s'envole là bas sans difficulté. Je n'ose pas la rejoindre, malgré sa danse d'encouragement et son chant de joie. Le jeu a assez duré : je vais descendre par une gouttière et rejoindre la sécurité de mon harnais. Remettre les deux cordes qui, par leur entrave, assurent ma protection. Tandis que je fais demi-tour, j'entends la fillette protester. Puis pleurer. Puis, entre deux sanglots, murmurer :

— Tu t'en vas ?

— C'est trop loin, trop dangereux, je n'y arriverai pas ...

— Laisse pousser tes ailes ! Envole toi !

—Je ne peux pas.

—Libère-toi !

Allez, un dernier saut pour lui faire plaisir. Je prends mon élan, me lance dans une course hilare et saute de toutes mes forces. Je plane dans les airs. Je vole. Je suis libre.









Texte 14 : @Unelectriceavide

Etre libre

La rentrée des classes et passée et tout ce qui occupe mon esprit ces derniers jours, c'est le regard des autres.

Leur regard, leur regard, leur regard.

Je le sens se poser sur moi constamment, de mes habits à mon visage ; de mon allure qui leur paraît négligée à mon air gêné. J'ignore leurs pensées et les suppositions enferment mon esprit dans une coquille que les autres ne savent pas ouvrir. Je me demande si j'en serait un jour libre.

Les élèves affluent dans la cour et je slalome, m'écarte, m'efface devant eux. Mon corps s'éloigne mécaniquement, je ne décide de rien. Je baisse la tête quand j'aperçois le blanc de le yeux ; c'est plus fort que moi, j'obéis à la demande implicite qui résonne dans ma tête.

En cours il y a cette fille, à ma droite, parfaite en tout point, à coté de qui je fais tâche. Elle se sent libre de parler, de s'opposer, de choisir. Ça se voit et ça se sait dans ce qu'elle dégage. Nous semblons tellement opposées elle et moi, je me l'imagine penser qu'une personne comme moi ne mérite pas de respect.

Pourtant, qu'est-ce qui me prouve qu'elle le croit ? Cette idée ne viendrait-elle pas de moi plutôt que d'elle ? La réflexion résonne en moi avant de se perdre en échos dans mon cœur.

Le schéma de la journée se répète en rentrant le soir, mais il change de visage. A chaque personne esquivée, chaque regard baissé, quelque chose me murmure à l'oreille :

« Et si ce n'était pas le cas ? »

Quand je rentre chez moi, c'est la liberté. Je peux enfin respirer, relâcher la pression qui enferme mon corps. Dans ces moments-là je réalise à quel point la cage dans laquelle je m'enferme me restreint.

Je savoure un instant la sensation que provoque le relâchement de mes muscles. Puis, je me dirige vers mon étagère : un carnet m'attends, munit de son stylo. Alors, confortablement installée, j'écris, j'écris sur tout.

Je retranscris mes pensées, mes idées, mes peurs, je note ces mots, même, et je me sent libre. Le calme règne, mes inquiétudes me laissent, seuls comptent le mots qui défilent sur les lignes du cahier. Sans filtre, mes pensées fusent, mon être s'exprime, les lettres s'envolent de mon stylo sans crainte aucune. Le contraintes s'éclipsent et plus personne n'existe.

Dans ce havre de paix, je prends conscience de ma liberté. Le sentiment qui règne en moi se met à fourmiller dans tout mon corps, du bout des doigts jusqu'au cœur. Je réalise que je ne peux pas vivre sans, que je ne l'ai jamais pu. Je me rappelle l'extérieur au mille dangers et la cage de mon esprit ; je prends une inspiration.

« Et si ce n'était pas le cas ? »

Et si ma vision des autres était faussée ? Voilà des années que je suis prisonnière, mais prisonnière de moi, prisonnière de tout ce j'ai fini par croire, pour une raison qui m'échappe encore.

Cette nuit je peine à trouver le sommeil. Le sentiment de liberté me tiens éveillée, je ne veux pas le perdre, j'ai peur de retourner dans ma cage, demain. Mais qu'est-ce qui m'oblige à le faire, au final ?

La clé de ma liberté s'est toujours trouvée à portée de main, seulement la prendre m'effrayais trop. Aujourd'hui, je ne veux plus avoir peur, je veux la saisir. Je finis par m'endormir, avec la conviction d'être libre.

Au réveil, mon courage ne s'est pas envolé. Je fuis ma prison psychique, avant même d'y pénétrer. J'ignore toutes ces voix qui m'empêche de m'habiller comme je l'entends, parce que je sais qu'elles sont irréelles.

Quand je sors de chez moi, j'inspire profondément. Le vent ne me murmure pas de baisser la tête, de longer les murs, de me dépêcher.

Alors j'avance, à mon rythme. Au début, tout me paraît étrange, je suis un peu mal-à-l'aise, mais je garde la tête haute, et découvre un monde nouveau.

D'abord, je crois déceler dans le regard des gens du jugement, mais en fait je ne vois que de l'indifférence. Car ils ne se soucient ni de ce que je fais, ni de comment je me comporte ; car je suis libre de vivre ma vie comme bon me semble.

Cette prise de conscience semble réveiller tout mon être, une infinité de portes s'ouvrent à moi, une infinité de possibilités, de choix.

L'allégresse monte et me picote les joues. J'ai comme l'envie de sautiller, et qu'est-ce qui m'en empêche ?

J'arrive à l'école et tous les visages que je connais m'apparaissent sous un jour nouveau. C'est comme si j'avais enlevé le rideau devant mes yeux, comme si j'avais franchi la limite qui m'interdisait de vivre avec les autres et que j'y avait ainsi découvert la liberté.

Le sourire que je réalise réprimer depuis plusieurs minutes s'échappe alors enfin. Aujourd'hui, je prends la liberté de regarder le monde en face.










Texte 15 : @RyleighNobunaga

Marianne

Marianne contemplait l'étrangère qui la fixait en retour dans le miroir de sa coiffeuse, parée de lourds bijoux et apprêtée au mieux. Peu importe combien elle se voyait ainsi, elle ne se reconnaissait toujours pas. Comme si, à partir du moment où on l'emprisonnait dans son corset, une autre prenait sa place. Ce n'était plus "Marianne", mais la princesse Marianne Séléna Alba de Moore, première prétendante au trône d'Agrigiane, admirée de tous. 

-Et voilà votre Altesse, j'ai terminé. Comme d'habitude, vous êtes éblouissante. 

Elle se regarda une nouvelle fois dans le miroir, comme pour approuver le travail de sa domestique, alors qu'elle n'avait même pas pu choisir sa robe. 

-Je vous envie un peu. Vous êtes belle quoi que vous portiez, et vous pouvez aller à ces grandes fêtes où vous mangez toutes ces bonnes choses... Oh, n'oubliez pas votre éventail !

"Si seulement..." Si seulement elle ne devait pas faire tout cela. Lana l'enviait, mais sans savoir qu'elle, aurait aimé être à sa place. Remplir son service contre le salaire qui lui permettait de faire absolument ce qu'elle voulait durant son temps libre. Au lieu d'exprimer cela, elle se contenta de sourire à la servante en se retournant pour prendre l'éventail qu'elle lui tendait, souhaitant au plus profond de son cœur que ce soit la dernière fois. 

-Merci Lana. 

~*⚜*~

Dans l'atmosphère de lumière et de rires respirant le faste, les grandes portes ouvertes sur les balcons qui laissaient passer la brise du soir étaient plus que bienvenues. Quelle chance d'avoir la pleine lune en cette soirée claire... Les étoiles brillaient d'une intensité rare et le ciel en paraissait presque cobalt. Des invités vinrent rompre sa sérénité au moment où un oiseau passait au-dessus de sa tête pour rejoindre les arbres devant elle. 

-Oh, excusez-nous votre altesse, nous vous pensions à l'intérieur, en meilleure compagnie, salua l'une des jeunes filles du groupe en se cachant derrière son éventail. 

"Oh non..." Elizabeth Montgomery. La fille du duc Montgomery, la fine fleur de la haute société, et surtout sa plus insupportable peste. Pour une raison inconnue, elles avaient été incapables d'entretenir autre chose qu'une communication hostile depuis leurs débuts. 

-Nul besoin de vous excuser. Comment allez-vous ? interrogea-t-elle en retrouvant un sourire de façade. Cela faisait longtemps... 

-Bien trop longtemps. Vous nous avez manqué, à mon dernier thé... Mais je comprends bien que vos obligations ne vous permettent pas d'honorer tous vos rendez-vous. Comment se porte votre fiancé, à ce propos ? 

-Merveilleusement bien, je vous remercie. 

-J'avoue admirer votre esprit libéré. Vous ne vous encombrez pas de toutes les convenances et d'une morale étouffante... 

-En effet. Il est d'ailleurs heureux que vous le mentionnez, car je dois justement m'entretenir avec le marquis Jackson à propos d'une affaire privée, lâcha Marianne en s'avançant pour retourner à l'intérieur. Je vous souhaite de continuer à passer une excellente soirée, mesdemoiselles. 

Elle se dirigea droit vers le jeune homme en question et l'arracha à la discussion qu'il avait au moyen de son plus beau sourire pour une valse au milieu de la salle. Elle enchaîna d'autres danses entre plusieurs conversations mondaines ou sérieuses, accomplissant son rôle à la perfection avant de s'excuser quand une servante vint lui remettre un papier. 

~*⚜*~

Elle avait couru à en avoir les poumons déchirés par l'effort et le cœur prêt à exploser, jusqu'à la plage la plus proche, dominée par l'ombre d'un immense bâtiment. Quelqu'un attendait au pied du galion, on distinguait à peine sa silhouette, mais elle le reconnaissait sans problème. Il était enfin là ! Même si chaque souffle, chaque pas lui coûtaient, elle redoubla de vitesse pour le rejoindre au plus vite, se précipitant dans ses bras grands ouverts en exprimant tout son bonheur. Enfin ils étaient réunis. L'homme accusa son élan en exécutant une pirouette puis la reposa à terre tout en la couvrant de son long manteau. 

-Tu as pris ta décision ? 

Elle acquiesça vivement en s'accrochant à sa chemise, les yeux pétillants et mille mots dissimulés derrière son sourire. 

-Je veux régner sur les océans à tes côtés, pour toujours.

-Cela ferait de moi le roi des pirates alors ? Ça me va, rit-il avant de la coiffer de son chapeau débordant de plumes et de perles. 

-Roi de mon cœur pour commencer, s'amusa la princesse en retour. 

-Ça me va aussi. Ma reine, murmura-t-il en se rapprochant pour déposer sur ses lèvres un baiser aussi doux que du miel. 

~*⚜*~

Être pirate n'était pas de tout repos non plus. Elle avait goûté un temps à cet irrésistible parfum de liberté que dégageait l'océan, le fait d'avoir pour seul refuge le bateau qui ne restait jamais au même endroit, de ne jamais savoir de quoi serait fait le jour même, de prendre ce qu'il lui plaisait chez les vaincus. Il avait aussi fallu assumer son rôle de seconde, en dirigeant son équipage comme elle aurait dû diriger son royaume, c'était donc le retour des règlements et de la hiérarchie. Elle avait fui vers ce qu'elle pensait être plus de liberté, mais au final, cela équivalait presque à sa vie de palais. A la seule différence qu'elle avait choisi de se plier à ces codes-ci. Son statut de hors-la-loi l'avait cependant vite rattrapée et sa cavale avait commencé, toujours aux côtés de son aimé. Sauf qu'il n'y avait aucun souci tant qu'elle ne se faisait pas prendre. 

Elle avait aussi rencontré de nombreuses personnes, bien différentes. Des personnes privées de membres, d'un sens, de biens, de vivres, de droits, de morale aussi. Mais jamais d'avenir. Bien que victimes de leurs conditions, tous faisaient leur possible pour la transformer en autre chose, en usant de tous les moyens à leur disposition. Elle avait alors pu se rendre compte que la liberté comme elle l'entendait n'était finalement que ce qu'elle voulait en faire. Puisqu'elle pouvait penser, s'exprimer, bouger, elle avait au moins la liberté d'exister comme elle le voulait. La "liberté" absolue n'était peut-être rien de plus qu'une chimère, mais elle était toujours libre de choisir les contraintes qu'elle souhaitait supporter et celles qu'elle ne faisait que subir. En cela, elle avait finit par conclure au cours de ses voyages que sa liberté à elle était d'aider celle de toutes ces personnes qu'elle croisait sous la protection de son pavillon noir. 






Texte 16 : @Tsuki_Usagi_180 

《30 octobre 1692

Pendu pour socellerie 》

Je regardais ma tombe, elle était veille, et on ne ne voyait plus que la moitié de ce qui y était écrit....

Le vent soufflait, et je pouvais percevoir un sentiment qui émanait du cimetière, comme un sentiment de liberté.

Ce que je n'avais connu de mon vivant...

Je me rappellerai toujours de ce jour:

C'était le 15 février 1692, Betty Parris avait commencé à faire des crises.

Mais elle n'était pas la seule, mon amie Abigail Williams et sa cousine Ann Putnam furent les premiers cas.

On les vit de nos yeux, elles étaient prises de convulsions, et pourtant,personne ne fit rien. Non pas qu'ils ne voulaient pas les aider, mais qu'ils ne le pouvaient pas.

Un mois après cet incident, Tituba dit aux villageois de Salem:

"-Le diable est venu à moi et m'a ordonné de le servir!"

Bientot les villageois se mirent à l'écouter, elle racontait des histoires à propos de chiens noirs, d'oiseaux jaunes, et de sorcières.

Peu après cela, les habitants se mirent à chasser les sorcières, 2o femmes furent enfermé, à tort, et privées de leurs liberté .

A Salem la liberté avait toujours était quelque chose qu'on affectionnait particulièrement, alors, voir que des vingtaines de personnes étaient privées de leurs liberté tout en étant innocentes me donnait la nausée.

19 habitants furent Pendu, accusés de sorcellerie, 18 qui m'étaient inconnus, mais la dernière était moi.

Je n'ai pu trouver la liberté à Salem, cependant depuis, je l'ai retrouver en étant un fantome.

Nul ne peut prendre la liberté d'innocents. 







Texte 17 : @EmilieLgcd

Au royaume de Lumière, tandis que le peuple luttait pour survivre dans la misère, une toute autre ambiance régnait dans l'immense et éblouissante salle à manger du château. Le jeune souverain célébrait une nouvelle victoire guerrière : l'alcool coulait à flot, comme le sang de leurs ennemis un peu plus tôt ; la table croulait sous la nourriture, dont un seul plat aurait pu nourrir cinq familles. Les serviteurs circulaient comme des abeilles ouvrières autour de leur reine. Des rires gras s'élevaient régulièrement autour de la table, allant se percuter contre le haut plafond de verre, d'où pendaient de riches lustres de cristal. On saluait le talent de conteur de l'un, méprisait celui d'un autre. Ainsi, il arrivait qu'un égo froissé et vexé, aux esprits quelque peu embrumés par l'alcool, fasse monter encore le volume sonore de la pièce par ses vociférations. Mais, fort heureusement, il était rapidement calmé et personne n'en venait jamais aux mains.

Cependant que les riches festoyaient, tout le monde ne se mêlait pas aux festivités. Dans ses tréfonds sombres et froids, loin de la gloire et des regards, se trouvaient les cachots royaux. Ils comptaient près d'une dizaine de prisonniers, de dangereux criminels ou voleurs, mais aussi soupçonnés de complot contre le roi et le régime. Un aller simple pour les oubliettes, voilà la peine pour ceux qui désobéissaient aux lois. À l'image de l'occupant de ce cachot-ci : assis en tailleur sur le sol dur et froid, le regard baissé sur ses mains nouées et couturées de blessures récentes, il patientait en tentant d'ignorer l'angoisse qui lui nouait le ventre. Rien n'y faisait et pour cause. Il savait qu'une fois cette soirée et cette nuit terminées, on s'occuperait de son cas. Il savait que le lendemain, il devrait affronter l'épreuve qui le sauverait. Le libérerait. Oh pas pour retrouver sa vie d'avant non, mais le paradis. Il savait qu'il n'y aurait pas de procès, pas de véritable et juste en tout cas.

"Au moins, là bas... je n'aurai plus de soucis. Je serai de nouveau libre. se dit-il pour tenter de se rassurer. Là bas, je retrouverais ma famille. "

Son cœur se brisa de nouveau tandis qu'il se remémorait la terrible nuit de son arrestation, deux ou trois jours auparavant, selon son estimation. Sa famille... torturée, massacrée sous ses yeux par ces ordures qui ne méritaient même pas de vivre. Massacrée... par sa faute. Lui-même avait été battu jusqu'à l'évanouissement par les soldats, avant d'être jeté ici, le corps meurtri, le cœur détruit. Il était resté longtemps le visage contre le pavé, agonisant et pleurant, dans cet endroit où il faisait noir à devenir fou. Il avait tout perdu... parce qu'il avait osé parler, osé penser, osé défendre ses droits, les droits fondamentaux... osé être libre tout simplement.

Être libre ... C'était devenu impossible dès l'arrivée au pouvoir de ce salaud de prince sanguinaire. Un an déjà s'était écoulé depuis le jour où il avait assassiné son propre père pour lui succéder. Dès lors, le royaume vivait dans la peur et le silence. Vivait ? Non. On vit quand on est libre. Quand on ne craint pas de parler, quand on ne craint pas de confier ses doutes aux autres, et d'être dénoncés par nos propres amis, ou des espions pour "diffamation du roi". Non ce n'était pas une vie, de trembler de peur devant une patrouille de soldats, de se méfier de tout le monde, de ne pouvoir compter que sur soi même. Au moins, après l'épreuve du lendemain, il ne souffrirait plus. Au moins, il serait de nouveau un être libre. 







Texte 18 : @Kathoumane

                         Rends moi ma liberté

Moi c'est Naya je vais vous raconter mon histoire. Aujourd'hui j'ai dix-huit ans, et je voudrais être avocate pour défendre les enfants, qu'ils puissent vivre en toute liberté. Pour le moment je suis étudiante je prépare un Master en droit.

C'était une nuit d'hiver il faisait froid, il neigeait aussi. J'étais âgée de deux semaines ma mère m'avait enveloppée dans une grosse couverture très chaude et puis m'a déposé dans un panier. Elle m'a embrassé très fort elle m'a posé sur le tapis de l'entrée. Une très grande porte, et au-dessus s'y trouvait l'inscription "orphelinat". Ma mère ne pouvait pas s'occuper de moi elle avait à peine seize ans alors elle a glissé un mot dans mon panier en notant mon prénom et glissé sa photo d'elle. Ma mère m'avait promis de me récupérer un jour, ensuite ma mère est partie sous l'épais brouillard.

Quelques minutes plus tard une dame aux cheveux frisés à ouvert cette grande porte en entendant mes pleures. La dame ma ensuite prise dans ses bras et ma réconforté de douceur et de tendresse. J'ai été nourri puis j'ai dormi sous un lit bien chaud. à côté de moi, il avait pleins d'enfants de toutes nationnalités.

Trois ans plus tard je jouais encore avec ma copine Lily avec les pompons j'adorais ça ! Petite, elle est était trop géniale ma copine Lily, on s'entendait bien, mais je me demandais souvent quand est-ce-que j'allais voir ma mère elle me manquait énormément.

Avec Brigitte nous partons souvent aux jardins il était derrière l'orphelinat, il y avait pleins animaux, des chèvres, des poules, et aussi il y'avait des lapins. Dans ce jardin il avait une immense piscine c'était extraordinaire et merveilleux, nous étions très heureux avec Brigitte. C'est une dame qui s'occupe des enfants de l'orphelinat, elle n'a pas eu de la chance d'avoir un enfant alors elle a décidé de s'occuper d'enfants orphelins. C'est comme une maman, mais moi je la voudrais rien que pour moi elle trop géniale.

À mon quatorzième anniversaire ma mère n'est pas encore venue, je suis un peu triste, mais je ne perds pas espoir c'est ce que Brigitte me disait, "garde espoir".

Lily elle est partie ça fessait trois mois, le tribunal a accordé la garde à ses grands-parents elle avait de la chance, d'avoir une famille à côté d'elle, Lily sera toujours dans mon cœur c'est ma grande sœur de cœur. Elle vient des fois me rendre visite, elle aussi me manquait.

Brigitte m'apprenait beaucoup de choses, comme cuisiner, et à force de découvrir de merveilleuses choses j'ai appris beaucoup ! Avec Brigitte je suis libre de vivre une vie d'enfant, elle est comme ma maman Brigitte, à vrai dire je suis la première enfant qui était est venue à cet orphelinat si jeune donc elle m'a vu grandir et ma aussi éduqué je lui dois beaucoup. Il y a des jours où Brigitte essaye de chercher ma maman, mais elle ne l'avait jamais retrouvé j'étais triste alors elle me remontait toujours le moral elle a eu les bons mots pour ça.

C'était une journée d'été une après-midi la sonnette de l'orphelinat retenti et puis Brigitte ouvri la grande porte. C'était une dame qui se prénommait Anna et puis tout un coup Brigitte la reconnue. Son âge, le souvenir de la photo, elle comprit qui elle était. Brigitte venue me chercher son visage n'avait plus le sourire que je connaissais si affectueux, mais il y avait de la tristesse elle m'expliquait que c'était ma mère j'étais très contente que ma mère venait me chercher, mais à la fois triste de quitter l'orphelinat c'était comme ma maison ici. J'embrassais tout le monde. Brigitte retenait ses larmes, elle m'avait dit que je serais toujours dans son cœur et qu'elle penserait à moi, et puis j'étais partie pour cette nouvelle vie avec ma mère j'avais seize ans.

Sur ce chemin de campagne on était arrivée dans la maison de ma mère, on était seule sans voisins, il y avait des agriculteurs c'est tout, après avoir fait connaissance ma mère m'avait dit que c'était ma nouvelle maison j'étais très heureuse qu'enfin ma mère m'avait cherché et pourquoi tant d'années après. Elle m'expliquait qu'elle avait fait des années de prison, je me sentais bien pendant ces mois qui passaient on apprenait à se découvrir, mais arrivé à l'hiver elle avait changé c'était plus ma mère que j'avais connue. J'étais enfermé dans ma chambre je ne pouvais plus sortir, je ne pouvais plus rien faire elle était devenue méchante avec moi, en ce moment-là je regrettais que ma mère était venue me chercher à l'orphelinat. Je ne pouvais plus sortir. Mon habitude était près d'une rivière ou j'avais l'habitude d'y aller, alors je lui demandais pourquoi elle ne me libère pas. Elle me criait dessus en me disant qu'elle regrettait que je sois sa fille et que c'était à cause de moi qu'elle était aller en prison je ne comprenais plus rien je voulais juste parti et revoir Brigitte.

Un an à passé et je suis toujours enfermée à clé dans ma chambre je n'ai plus rien dans ma chambre juste un matelas. Ma mère a installé des barreaux par la fenêtre je ne peux plus me laver, je me lave qu'aux gants de toilette, je ne mange pas à ma faim, j'ai envie de disparaître, puis un jour où je ne m'attendais pas en pleine nuit il était cinq du matin il y avait un troupeau de vaches qui se sont échappés de leurs enclos. J'ai pris une torche, je l'ai allumée en faisant des signes pour que l'agriculteur puisse me voir. J'espérais de toute mes forces qu'il me voit avec ma torche allumée, et quelques minutes plus tard l'agriculteur me voit.

Quelques heures plus tard, j'ai était libéré grâce à cet agriculteur formidable, et quatre mois après j'ai était adopté par Brigitte j'étais très heureuse qu'enfin j'ai une famille. Ma mère n'a plus la garde et n'a plus le droit de s'approcher de moi elle est retourné en prison à vie cette fois-ci. Et je suis enfin libre.

Parfois l'amour d'une personne qui n'est pas ta famille, peut avoir beaucoup d'amour à donner qu'une personne qui a le même lien familial voila mon histoire.










Texte 19 : @YannMartin-san

L'ANNONCE

Je m'appelle Quentin, j'ai dix-huit ans et je vis seul avec ma grand-mère depuis la mort de mes parents. Nous n'étions pas particulièrement riches mais nous ne manquions de rien. Elle s'occupait de moi de la meilleure manière qu'elle pouvait et me donnait tout l'amour dont j'avais besoin. Je l'aime énormément et malgré l'absence de mes parents, j'étais épanoui et plein de joie de vivre. Ce qui me tient le plus à cœur c'est d'obtenir mon Baccalauréat cette année et prendre soin d'elle comme elle a toujours su le faire pour moi. C'est aujourd'hui que les résultats seront publiés et depuis ce matin, j'ai des papillons dans le ventre. Il est bien vrai que durant l'année scolaire j'ai eu d'excellents résultats scolaires, mais bon... C'est comme ça ! C'est l'angoisse des résultats. C'est comme un poids qui pèse sur moi... Un poids que seule l'annonce des résultats saura me décharger. J'ai hâte d'être enfin libre ! Cette liberté dont j'ai toujours rêvé va enfin me tomber dans les bras ! Enfin c'est ça que j'espère. Au lycée, les autres élèves sont tout aussi angoissés et impatients. Dans les couloirs les élèves discutent vivement, partagent leurs peines, leurs peurs, leurs projet pour l'avenir une fois qu'ils seront libres. En les voyants on pourrait se dire que rien ne serait plus pareil après ça ; et c'est le cas bien évidemment. Le Bac marque le passage de la vie scolaire à la vie active et universitaire. Les personnes qu'on a connu depuis sept années vont prendre leur route et nous la nôtre. Nos destins auparavant sur la même voie se sépareront une fois ces fameux résultats annoncés. Je n'ai pas eu le courage d'aller regarder les résultats moi-même. Mon cœur ne tiendrait pas. Malgré les apparences, je suis un garçon sensible. C'est pour cela que j'ai demandé à Lyse, ma seule amie de le faire à ma place. J'étais dans le couloir et apparemment, les élèves étaient tous sortis. Ça y est... Le moment était enfin arrivé. Il semblait que les résultats étaient déjà disponibles. D'un moment à un autre j'allais le savoir. Le couloir, sombre était devenu subitement silencieux. L'on n'entendait que le brouhaha lointain de la masse d'élèves qui poireautaient dehors. Le silence de plus en plus accablant accélérait les battements de mon cœur. J'attendais impatiemment dans le couloir l'appel de Lyse. Mais bon sang ! Que faisait-elle encore ? Et si les résultats n'avaient pas été bons et elle n'avait pas le courage de me le dire ? Exaspéré par cette attente insoutenable, je décidai d'aller la voir en personne. Je pris avec moi mon sac à dos qui pesait presque une blinde et je m'avançais vers la sortie du couloir. Subitement, je sentis mon téléphone portable vibrer dans ma poche. Je savais bien qui c'était. Je le pris instinctivement et je le décrochai :

-Lyse ! Alors ?! Demandais-je.

-On a eu l'Bac Quentin ! Ça y est ! On est libre !!!! Hurla-t-elle.

Dès que j'entendis ces mots, j'eus l'impression que mon cœur était sorti de ma poitrine. Mon visage s'illumina et se poussais un énorme cri de joie. Ma voix résonnant dans le couloir sonnait comme une alarme ; une alarme de joie. Enfin ! Je suis libre ! Libre comme l'air !

-Merci Lyse ! Merci ! C'est génial ! Criais-je.

-Oui c'est super ! Allez viens vite me rejoindre ! Rétorqua-t-elle.

-D'accord, j'arrive ! Répondis-je.

Je raccrochais, puis je me mis à courir dans les couloirs en hurlant comme un fou. La joie et la liberté s'emparait de mon être entier. Enfin libre ! Libéré de ce fardeau qu'est l'école, je vais enfin pouvoir me consacrer à ma grand-mère, prendre soin d'elle. Enfin ! Enfin ! Une fois à l'extérieur, je criais toujours et les autres élèves me regardaient comme un taré. Oui, je l'étais ! Un taré qui a réussi son Bac ! Un taré libre ! Un taré qui aime sa grand-mère ! Un taré qui était amoureux mais était trop timide pour l'avouer à cette personne... Ça alors ! Ce genre de taré ne court pas les rues ! Plutôt les couloirs d'école ! Et parmi la foule j'aperçu Lyse, un bonnet à la tête, son sourire radieux, ses longs cheveux bruns et ses grands yeux verts. Dès qu'elle m'aperçut courir vers elle, celle-ci ouvrit les bras et nous nous enlaçâmes. On se serrait si fort que je pouvais ressentir son cœur vibrer à travers sa poitrine. Moi, mon cœur palpite et peine à suivre et je sens des larmes couler délicatement de mes joues. Et poussé par une joie intense, je l'embrassai. Elle, sous le choc, me fixait droit dans les yeux, souriant et elle murmura ces mots :

-Je t'aime...Quentin.

-Moi aussi. Répondis-je.

Et nous nous embrassâmes de plus belle. J'étais libre non seulement après avoir réussi mon Bac, mais aussi j'étais libre d'avouer mes sentiments à la fille que j'aimais. Ma grand-mère n'aura pas une mais deux bonnes nouvelles ce soir-là. Mais avant de rentrer à la maison, moi et Lyse allâmes faire un tour en ville pour acheter un cadeau à ma grand-mère et aussi pour passer un peu de temps ensemble. Cette soirée était magique. À ses côtés, le temps semblait s'arrêter. C'était l'effet d'être libre ou celui qu'on ressent lorsqu'on aime. C'était la première idylle amoureuse. Tout semblait si spécial, si nouveau à ses côtés. Je m'apprêtais à vivre une nouvelle vie...

La nuit était déjà tombée. La ville brillait sous les lumières orange des lampadaires et les phares éblouissants des voitures défilaient successivement. Moi et Lyse étions sur le chemin retour, main dans la main lorsque mon téléphone vibra. Je le sortis pour savoir qui c'était et bien évidemment il s'agissait de ma grand-mère qui m'appelait. Elle devait déjà être inquiète à mon sujet.

-C'est un appel de ta grand-mère ? Dit Lyse en me voyant le nez rivé vers l'écran bleuit de mon portable.

-Oui, c'est elle. Mais je vais pas décrocher, on va lui faire la surprise, t'inquiète ! Dis-je pour la rassurer.

Nous marchions environ pendant un quart d'heure pour arriver à la maison. Dès que nous arrivâmes, nous nous arrêtâmes un instant avant d'aller plus loin. De l'extérieur, l'on pouvait apercevoir l'ampoule allumée à l'étage. Je lançais un coup d'œil à Lyse comme pour lui demander si elle était prête. Et celle-ci me répondit par son éclatant sourire. Et serré l'un contre l'autre, nous nous élançâmes vers l'intérieur. J'ouvris la porte muni de ma paire de clés et nous entrâmes.

-Mamie ! C'est moi je suis rentré. Dis-je en refermant la porte.

Lyse quant à elle contemplait la pièce. C'était un endroit simplement décoré mais sublime. Ma grand-mère quant à elle ne répondit pas.

-Mamie t'es où ?! Surenchéris-je.

Lyse, remarquant mon inquiétude de plus en plus grandissante m'interpella :

-Elle doit-être à l'étage, Quentin.

-Oui, t'as raison. Suis-moi ! Dis-je en me dirigeant vers l'étage.

Je montais les escaliers à toute allure en continuant d'appeler ma grand-mère. Puis devant la porte de sa chambre, je vis le porte-manteau renversé, et quelques livres au sol. Je me précipitai alors à l'intérieur. Et là, je vis ma grand-mère étendue au sol, inconsciente. Affolé, j'accouru vers elle.

-Mamie ! Mamie ! Que t'arrives-t-il ? Réveille-toi ! J't'en prie ! Hurlais-je, désespérément.

-Oh mon Dieu ! Vite ! Il faut appeler une ambulance ! Dit Lyse, en sortant son portable de sa poche.

J'étais là, au sol en train de crier ma peine, submergé par les larmes et le désespoir. Lyse essayait tant bien que mal de me calmer en attendant l'arrivée des secours. Mais à cet instant je n'avais plus le contrôle de moi-même. Je savais bien ce qui se passait. Pourtant le médecin nous avait assuré qu'elle en avait encore pour longtemps. Apparemment ce n'était pas le cas.

C'est ainsi que ma grand-mère mourut d'un cancer du sein en phase terminale... C'est drôle...Que devrais-je ressentir ? N'étais-ce pas la liberté à laquelle j'aspirais ? J'ai eu mon Bac, j'avais la liberté d'aimer la fille qui me plaisait et maintenant que j'étais majeur, je pouvais faire tout ce que je désirais sans avoir le moindre compte à rendre à quelqu'un. Mais pourtant, cela n'avait plus aucun sens, ma vie s'était effondrée avec la mort de ma grand-mère. Maintenant que je suis seul, je ne sais plus quoi faire. Ce n'est que maintenant que je le comprends mais avoir le luxe d'entretenir ma mère était la seule véritable liberté à la quelle j'aspirais. Maintenant, je suis libre mais emprisonné dans la solitude.







Texte 20 : @GouffresansV83

Je ne le pensais pas, ah non, j'ai toujours eu l'impression d'être enchaînée à ce que je représentais pour moi. Libre ? Laissez-moi rire !

Cette voix qui n'atteint que quelques oreilles...

Mon caractère, mes pensées, ma vie, mes questions, mon corps m'empêchaient de le penser. Et pourtant, je l'étais. C'est bel et bien le genre de choses qu'on ne remarque qu'une fois disparues. Je déteste ça, vraiment.

Son nom gravé au crayon sur la partie de chair avant la main...

Maintenant, moi qui me croyais libre de pouvoir décider de ce que je pouvais faire de mon cœur, je réalise que j'ai perdu cette liberté, et depuis peu, en vérité. Ça ne date que d'aujourd'hui.

Le mouvement répétitif des lèvres citant les syllabes inventées...

C'est si simple de lui dire adieu. Il suffit d'un regard posé au mauvais endroit, de mon obsession pour ce style-là si particulier. Et c'en est fini de moi.

Sa solitude appréciable...

Il y a quelques heures encore, je ne faisais que l'admirer, je n'arrivais pas à déterminer si cette personne était une fille ou un garçon. Je savais qu'elle était juste exactement le type de personne que j'aimais pouvoir voir en personnage principal, connaître ses tourments, ses pensées.

Ce cœur qui se froisse à sa vue...

J'apprenais des choses sur elle, peu, certes, mais c'était exactement le genre d'informations que posséderait un stalkeur. J'aimais l'observer. J'en étais venue à penser qu'il s'agissait d'un garçon quand j'ai eu la preuve du contraire. Étrangement, en sachant ça, j'ai su qu'elle m'attirait, que je voulais la voir encore plus. Je ne sais pas si c'est de savoir quelque chose qui n'est pas évident à propos d'elle ou juste qu'elle soit une fille qui m'ait soudainement provoqué cette douleur dans la poitrine. Je ne sais pas.

Ces mouvements sûre d'elle qu'elle ne cesse d'effectuer...

Je sais que je ne tarderais pas à l'aimer complètement. Elle vient de me priver de mon libre arbitre.

Ce regard de questionnement lorsqu'il croise l'autre...

Cependant, alors qu'elle vient de me priver d'une énorme partie de ma liberté. Je me sens bien plus libre que ces derniers jours. J'ai réussi à influencer mes sentiments, et, fait que j'ai tellement rêvée au point de me forcer à regarder toutes les filles que je voyais en me demandant si elles me plaisaient, une fille m'attire plus que de raison.

Cette taille plus élevée...

Ce n'est peut-être rien pour la plupart des gens, mais moi je ne réalise toujours pas.

Ces yeux noirs...

Ça me fera mal, je le sais, car ressentir ça n'est pas une partie de plaisir, surtout quand je me dis que j'ai abandonné avant même de commencer, je suis lâche. Mais je n'ai réellement aucune chance. J'ai maintenant un peu moins d'un an pour l'admirer en secret plus ou moins discrètement...

Ces multiples détails...

C'est étrange de me dire que c'est en voyant se réaliser un rêve qui me prive de beaucoup de choses que je me sens libre. Mais bon, après tout, chacun a sa version ! Et si la mienne passe par la privation, soit !

Cette interdiction dans ce cœur volé...







Texte 21 : @FloraRyokoï

 "Être libre"

C'est un grand mot quand on y pense, un mot valise comme le dit le docteur. Elle est partout autour de moi, les enfants de mon âge sont libres de jouer dans les rues, dans les parcs, les hommes sont libres de choisir leur femmes et les mariages fleurissent en tout sens, et moi, moi je suis libre de danser. Dans cette maison ou les propriétaires ordonnent tout, ils ont choisis de faire de moi une danseuse, pour "égayer ma journée" scandaient-ils au départ, pour "rentabiliser sa présence" entendait-je depuis les coulisses. Mais j'aimais danser, et le médecin m'a dit que la "liberté" pouvait se résumer par...faire ce qu'on veut, donc c'était ça ma liberté, et puis cela me permettait de manger plus et d'avoir de meilleurs vêtements, des cadeaux de ceux qui appréciaient ma performance. Je n'avais pas à me plaindre. Mais à chaque temps de pause, je ne pouvais m'empêcher de lorgner sur ces enfants criant et riant avec leur amis. Et je voulais cette liberté, je voulais aller dans la rue, jouer avec eux, courir toute la journée au lieu de tenir un plateau trop lourd pour mes os, à attendre qu'on y pose faïence et cristal.

Le soir, assise à sa fenêtre, elle pouvait enfin rêver, dans son seul moment de liberté, de danser autre part, dans les bras d'un beau jeune homme, tel le fils du médecin, ou celui du politicien qui vient souvent à ses représentations. Un cambré, une pirouette, un saut, tout s'enchaînant au rythme d'un orchestre. Ou alors elle s'imaginait ailleurs, un endroit où personne ne lui donnerait d'ordres, où elle pourrait faire ce qu'elle veut sans être dérangée par les adultes, quand elle veut aussi, en tout cas, un endroit loin d'ici, et loin de ces adultes. Elle soupirait, jamais elle ne pourrait sortir sans mettre sa vie en danger, après tout, personne ne voudrait d'elle, une enfant, sans nom, avec un corps aussi frêle que les feuilles en automne, il ne fallait pas trop rêver, sa liberté n'aura jamais d'autres formes que la danse qu'elle a été forcée de commencer.

-Cette enfant a disparu du soir au lendemain, personne ne l'a jamais retrouvée. On raconte que le soir là, elle a terminé sa représentation, salué son public, puis rejoint les plus aisés d'entre eux à la réception de ses propriétaires, a accepté les cadeaux, discuté avec eux et le lendemain, elle s'était envolée. Chacun y est allé de son enquête, mais jamais leur théorie n'a pu être prouvée. Son corps n'a jamais été retrouvé, expliqua le gardien en fermant ses vieux yeux face au portrait de la jeune étoile, déguisée de tulles et tenant sa pose de cygne, y restant un moment avant de continuer son chemin.

-Elle a peut-être fui pour avoir sa liberté, proposa un jeune garçon en fermant son carnet. Celui qui a acheté le tableau connaissait l'histoire?

-Non, il l'a simplement acheté pour les beaux yeux de sa concubine, une des plus belles femmes de ce pays si je peux me permettre le compliment. continua l'homme en s'arrêtant devant un autre cadre, un portrait d'une jeune femme aux cheveux noir, décorée de pierres aussi précieuse que ces yeux d'ambres, des vetements riches et un évantail de soie, brodé de fil d'or, d'argents, et d'un mélange de couleur formant un paon et son paysage. Pauvre femme, on la jalousait pour tout, même pour sa liberté.

-Racontez moi.

Cette femme est arrivée à quinze ans dans ce palais, pour aider son frère qui voulait un poste auprès du frère du roi. Rapidement, elle a charmé le souverain et a reçu tout ce qu'elle souhaitait, même plus, elle avait son propre palais, ses serviteurs, habilleuse coiffeuse, le nom de "dame de la beauté", elle pouvait se balader à sa guise, et devait simplement assisté aux banquet en tant que danseuse, ou musicienne, la cour appréciait tellement ses représentations qu'elle fut couverte de cadeau et de compliments dès sa première.

J'aimais cette vie, bien que bizarre, on ne me demandait plus rien, je pouvais m'adonner à ce que je n'avais jamais pu essayer, peinture, musique, broderie, échecs, potins. Je n'avais qu'à être belle et obéir au roi, danser ou jouer pour lui, pour sa cour, pour sa femme principale. Mais rapidement, l'envers du décor s'est présenté à moi, la reine ne m'aimait pas, le roi était demandeur, et insistant, lunatique également, je ne devais jamais l'énerver, et pourtant je ne voulais accepter ses demandes. Alors je me faisais prudente, ma vie était en jeu, je me laissais faire face à la reine, je jouais avec le roi, lui refusant tout dans un premier temps, puis lui laissant un bout de mon terrain personnel quand il écoutait mes demandes. Ce jeu me permettait entre autres de préserver les autres femmes qu'il voulait prendre en tant que concubine, ainsi je restais la seule à son service. C'était ma liberté en quelque sorte, gérer qui entre au palais, et vivre au grès des arts.

La journée, posée à sa fenêtre, la femme pouvait observer la mer, les plantes sauvages gravillant la falaise, et la nuit, la lune, la narguant de sa lumière, les étoiles, dansant dans cet immense espace. Elle voulait vivre ailleurs, loin d'ici, elle rêvait de danser pour elle, sans ce partenaire dont elle ne reconnaissait plus le visage, une pirouette, un saut, un cambré, des menées. Ou alors elle se rêvait dans une bâtisse à elle, vivant comme elle le souhaite toujours, mais vivant pour elle, sans toutes ces pierreries et autres fantaisies des riches. Juste elle et aucun autre.

-Elle aussi a disparu du jour au lendemain.

-Elle est morte?

-C'est le plus probable, son palais donnait directement sur la falaise et la mer. Le roi est mort la nuit de sa disparition, sa chambre ressemblait à une scène de combat, des vêtements déchirés, du sang sur les murs, des cheveux éparpillés, et le roi posé sur le rebord de la fenêtre, comme si il essayait d'attraper quelque chose qui venait de tomber. Son frère ne cessait de répéter qu'il n'aurait jamais dû l'amener ici et peut avant la cérémonie de couronnement de l'héritier, il disparu avec le frère de feu le roi. termina la gardien en joignant les mains dans une prière silencieuse avant de continuer sa marche.

-Connaissez vous une femme qui a réussi à vivre comme le voulaient ces portraits?

-Oui, elle a construit sa propre fortune, le palais des plaisirs. Je n'ai jamais vu de femme aussi souriante et pleine de vie, elle a fait peindre son propre portrait, sourit l'homme en s'arrêtant devant un troisième tableau dans cette galerie de portraits, une femme aux cheveux courts, habillée d'une robe rouge élaborée et décorée de bijoux en diamant. Elle était considérée comme la troisième beauté du pays.

-Qui sont les deux autres?

-Une enfant de la capitale qui travaillait dur entre un bar et les enfants qu'elle gardait et la concubine. Aucune de ces trois n'avait de réel nom, elles se laissaient appeler au bon vouloir des autres.

-Et vous pouvait me raconter la vie de cette femme? questionna le jeune homme en tournant la page de son carnet

-Et bien pourquoi pas.

Cette femme est apparue de nulle part, elle a construit son batiment sur les ruines d'une ancienne maison, et elle a rapidement fait fortune, offrant toute sorte de service dans un cadre réconfortant, à l'image des maison de nos ailleuils.

Je n'imaginais pas que cela prendrait un tel tournant, mais en récupérant les babioles des anciens, j'ai fait décollé ma boutique, certains venait déguster des recettes que j'avais apprise enfant auprès des grands-mère de la ville, d'autres, les alcools des grands-père, le réconfort d'une mère, la joie d'un jeu entre père, entre amis, tout ce que j'avais connu en suivant les adultes dans les bars et les café en soit. Et en aidant dans la ville plus jeune. Maintenant je les mets à disposition des jeunes adultes. Chaque service différait complètement d'un client à l'autre, Un repas, un verre, une parole, une épaule, un lit, une danse, de la musique, je pouvais tout faire, alors je le faisais. Et si je voulais fermer, je le faisais. À chaque festival je m'amusais et j'attirais des foules entières. Un saut, un cambré, des menées, une pirouette, n'importe quel mouvement me faisait plaisir, me faisait vivre, respirait la liberté qui me faisait tant sourire. Tout ne pouvait qu'aller au mieux! Enfin, c'est ce que je pensais.

La guerre s'est déclarée, elle a continué de travailler dans sa boutique, utilisant sa fortune pour aider la population et l'effort de guerre, sa bâtisse comme cachette et stockage, refusant de se battre sur le terrain mais réconfortant les soldats en les laissant raconter leurs déboires. Et puis un jour, elle a été arrêtée et emprisonnée par l'ennemi, et après plusieurs jours en prison, elle fut menée à l'échafaud comme exemple pour stopper la résistance.

Je pouvais voir leurs têtes, horrifiés de me voir ici, certains pleurant déjà en sachant la suite. J'entendais certains crier que je ne devrais pas mourir maintenant, d'autres galvanisant le peuple en me prenant pour exemple, totalement l'inverse de ce que mes bourreaux avaient prévu. Dans quelques minutes, j'aurais atteint une autre forme de ma liberté, le repos. Mais avant je devais les motiver à continuer le combat, à ne pas se laisser abattre, eux aussi devaient avoir leur liberté, il fallait donc se battre encore, même après moi, jusqu'à ce que la paix revienne.

-Après un discours qui toucha tout le peuple, elle rendit son dernier souffle, un grand sourire sur les lèvres, les yeux tournés vers le ciel. Elle fut enterrée comme une reine et restera toujours dans la mémoire des habitants comme une combatante libre et une femme de coeur, conclu l'homme en désignant la fenêtre, d'ou rayonnait une statue d'une femme chauve, un enfant sous le bras, une arme dans l'autre, prête à se battre avec son peuple chéri, au centre d'un bassin d'eau ou plusieurs générations venaient se croiser pour prier ou jeter une pièce pour leur souhait.

-Ces œuvres ont un nom?

- Oui, "l'envol du cygne" , "Mademoiselle beauté", "portrait de la réussite", "Liberté".

-Merci monsieur pour cette visite. Salua le jeune adulte en lui serrant la main.

-Vous êtes de revenir quand cela vous chante, répondit le gardien en lui souriant. 







Texte 22 : @Hermonyae

Libre comme l'air. Je suis libre sans foi ni loi. Je peux courir, sauter et faire ce que je veux, quand je veux et où je veux. Cette prairie est ma vie, mon univers. Mon compagnon de route, le vent, me suit partout où je vais. Je suis solitaire mais heureux. Je me suis fait exclure de ma horde mais, contrairement à ce que je pensais, ma vie est génial désormais. Je laisse mes sabots me guider et je cours vers l'horizon. Et cette liberté, je ne l'échangerai contre rien au monde. Je parcours la nature, la plaine où je vis à toute vitesse sans me soucier de ce que je laisse derrière moi. J'aime cette liberté de penser et agir comme je le souhaite et ce, printemps été automne et hiver. J'aime parcourir les prairies avec les arbres en fleurs pendant le printemps. J'aime parcourir la prairie verte et son herbe si juteuse pendant l'été. J'aime galoper dans la forêt aux arbres en couleurs, que ce soit rouge, jaune ou marron. Tout est si beau en automne. J'aime grimper en haut de la colline enneigé pendant l'hiver avec le soleil qui se reflète sur la neige. C'est si beau ! Je suis un étalon noir qui ne se laissera jamais dicter sa loi ni se qu'il doit faire.

Lorsque je suis libre, je peux sentir le vent dans ma crinière. Je peux entendre l'eau de la rivière couler tranquillement le long de la plaine, libre comme moi. J'aime pouvoir admirer puis dévorer l'herbe si délicieuse sous mes pattes. Et j'aime tout autant sentir le soleil réchauffer mon pelage sous ses rayons de feu. Lorsque je voyage, les éléments de la nature sont avec moi. Et même si je n'ai pas d'amis ni de groupe de mon espèce, je m'amuse comme un fou avec les amis que je me suis créé.

Je suis le maître de cette terre. Lorsque je suis au sommet de la colline qui surplombe ma plaine, je me dresse comme un souverain et domine cette terre à laquelle je tiens tant. C'est mon monde à moi et jamais je ne le quitterai ! Et rien ni personne ne me fera changer d'avis. Je veux vivre en pleine liberté. Ce qui est bien avec cette liberté absolue, j'ai le champ libre pour tout, pour jouer, manger, boire, courir comme un fou. Rien ni personne ne me juge. Rien ni personne ne me dicte.

La seule fois où j'ai failli perdre cette liberté est quand j'ai rencontré un homme. Il est parvenu à me capturer. Il a voulu me dresser, me monter sur le dos, me mettre tout un harnachement sur la tête qui m'étais absolument insupportable. Il m'attachait à un poteau où j'avais beau tirer, cela ne cédait pas. Il a voulu également me comprimer le ventre en serrant cette ceinture. Mais à chaque fois, je devenais incontrôlable. Cela a duré pendant trois jours. Il a finit par abandonner le fait de me dresser. Il a ensuite voulu devenir mon ami. Il me faisait des massages avec ses brosses que j'aimais beaucoup. Il me laissa en liberté dans un enclos, moins large que ma belle prairie, ce qui me déprimait. Je ne dirai quand même pas que cet homme a été un tyran. Il a finit par voir mon air triste et mélancolique regardant la plaine conduisant à ma prairie. Il a finit par me libérer en me promettant que, si je revenais, plus jamais il n'essaierai de me dresser et me brosserai autant que je le veux.

Depuis ce jour-là, je repasse souvent le voir. On est comme des amis, mon seul ami. Il me brosse, me soigne et me rend encore plus beau. De mon côté, je le protège, je l'emmène en balade avec moi. Un jour, peut-être, je le laisserai remonter sur mon dos. Nous sommes deux amis, deux frères de cœur avec la volonté de liberté. Les autres chevaux me diraient que je ne suis plus libre, étant lié à un humain, mais si, je le suis. Je suis libre comme l'air. Nous sommes libres, lui et moi. Une véritable amitié entre un humain et un cheval, tous deux désirant de liberté. Moi qui pensais rester seul pour toujours, j'ai désormais un ami qui me laisse ma liberté et à qui je fais découvrir cette liberté qui me fait vivre.

Nous resterons ensemble, amis à jamais dans notre prairie. Elle n'est plus que à moi, elle est à nous deux. Finalement, c'est bien d'être libre et solitaire, mais être libre et avec un ami, c'est encore mieux !

Désormais, nous sommes deux à sentir le vent dans nos crinières. Nous sommes deux à entendre l'eau couler dans la rivière. Nous sommes deux à admirer la beauté de l'herbe verte sous nos pattes. Nous sommes deux à sentir le soleil nous réchauffer de par ses rayons de feu. Et nous serons deux à admirer le changement des quatre saisons : les arbres en fleurs du printemps, l'herbe d'un vert éclatant de l'été, les couleurs de l'automne et la neige et ses reflets de l'hiver. J'étais seul, et maintenant nous sommes deux. Un duo libre comme l'air.








Texte 23 : @4petitsdragonneaux

Silence

***

Auguste regarda autour de lui, le regard pétillant. Partout, des lumières résonnaient entre les étoiles minuscules. Elles éclataient, assourdissantes dans le ciel, le colorant d'une fumée joyeuse. Le bouquet final s'éternisait mais Auguste n'avait pas perdu du bonheur que lui avait procuré la première fusée. Les feux d'artifice l'envoûtaient, le maintenaient dans un rêve fantastique qui lui faisait momentanément oublier la réalité. Enfin, la dernière lumière explosa et le silence suivit. Auguste garda longtemps les yeux rivés vers la fumée qui se dispersait. Il la trouvait presque aussi belle que le feu qui l'avait provoquée.

Auguste ne détourna le regard que lorsqu'une voix, derrière lui, l'y encouragea :

- Auguste, tu viens ?

Sixtine, sa sœur aînée, lui faisait de grands signes en sautillant sur place. Ses cheveux rebondissaient sur ses épaules dans un mouvement disgracieux. Dans les lumières de la ville, et malgré la pleine nuit, on pouvait les voir briller d'or. Auguste s'éloigna à regret du pont sur lequel il s'était assis durant le spectacle et s'en alla rejoindre sa sœur. Sixtine lui prit vigoureusement le bras et l'emmena vers sa voiture tout en lui décrivant le feu d'artifice avec force détails. Auguste soupira et lui fit signe qu'il y avait assisté lui aussi. Elle s'excusa rapidement mais n'arrêta pas pour autant son résumé de la soirée.

Malgré leur huit ans d'écart, Auguste avait souvent l'impression d'être l'aîné de sa sœur et non l'inverse. Il constatait souvent le manque d'autonomie de Sixtine avec inquiétude. Cela le gênait, il aurait voulut pouvoir utiliser sa vie comme il l'entendait. Peut-être guérir, ou s'accommoder de ses problèmes pour avancer... Mais il savait qu'elle ne se rendait pas compte de son état, qu'elle se reposait sur lui. Il savait qu'elle comptait sur lui et ce poids lui pesait car il savait également qu'il ne pourrait éternellement l'assumer. Mais cette pensée, jamais il ne l'avouerait à sa sœur. Ce serait admettre que son handicap le mettait en difficulté. Jamais.

Rentrés chez eux, Auguste se précipita dans sa chambre. La demi-heure de voiture en compagnie de sa sœur, décidée à expirer jusqu'à son dernier souffle en paroles futiles, l'avait épuisé. A présent seul, il voulait profiter de son feu d'artifice. Il gardait dans sa mémoire chaque minute du défilé des lumières. Sa tête était remplie d'éclairs roses et jaunes, de paillettes crépitantes et de rosaces vertes. Il se les repassait en boucle, repérant chaque nouvelle fois une lueur différente. Pour Auguste, ces images mentales permettaient de mettre des couleurs sur ses émotions. Les mots, dont chacun se paraît pour exprimer ses pensées, lui étaient interdits. Il les maniait difficilement dans son esprit, ne concevait pas la parole comme une nécessité. Il la voyait passer sur les lèvres des autres mais jamais ne l'avait utilisée. Ce n'était pas un choix, bien au contraire, il voulait ces mots qui mettaient une forme aux idées, ils voulaient ces mots qui le reliraient aux autres, mais cela lui était impossible. Son mutisme l'obligeait à vivre à l'intérieur. Et il en devenait fou.

Telle était la réalité d'Auguste lorsqu'il sortit de sa chambre pour se glisser sous la douche froide.

***

Le lendemain matin, Sixtine sortit du sommeil, une odeur délicieuse lui chatouillant les narines. Elle frotta ses yeux endormis et jeta sa couette sur ses pieds. La chaleur lourde de juillet l'assomma et elle referma les yeux en retournant son oreiller. La fraîcheur qu'il dégageait lui suffit à replonger dans un sommeil léger.

Sixtine aimait son lit. Elle le trouvait doux, et moelleux, et confortable. Le plus difficile chaque jour, était de le quitter pour entrer dans la réalité. Mais elle devait se lever, pour son frère. Sixtine avait douze ans lorsqu'elle avait compris. Jusque là elle en avait voulu à Auguste, elle criait,

pleurait, hurlait. Ses parents ne l'aimaient pas. Sinon, pourquoi la laissaient-elle ainsi de côté. Pourquoi partaient-ils chaque semaine elle ne savait où avec son petit frère. Sans elle. Pourquoi n'avait-elle pas le droit aux mêmes attentions maternelles que lui. Pourquoi ? A douze ans, lorsqu'elle avait compris, sa colère s'était tournée vers ses parents. Ils l'avaient laissée penser qu'elle ne comptait pas, qu'elle n'était que le premier prototype de leur bonheur. Elle ne leur parlait plus, et c'est dans ces périodes-là, alors qu'elle tournait le regard devant le leur, qu'elle se rapprocha de son petit frère. Elle ne voyait plus que les inattentions de ses parents, elle les pensait incapables de s'occuper de lui, elle seule pouvait le rendre heureux. Elle le savait. Et il le savait. Sa colère s'était retournée. Complètement.

Vingt ans plus tard, ses pensées n'avaient pas changées. Elle continuait de penser qu'elle seule comprenait Auguste. Elle savait qu'il avait besoin d'oublier son handicap, et c'est pour cela qu'elle se montrait immature et irresponsable. S'il s'occupait d'elle, il oublierait sa solitude. La sienne n'était rien en comparaison. Alors elle devait être là pour lui. Toujours.

Alors Sixtine se leva. L'odeur sucrée avait disparu.

***

La vie avançait. Chaque jour creusait un peu plus le fossé de l'incompréhension qui s'était installé entre Auguste et Sixtine. Chacun s'imaginait la pensée de l'autre. Mais personne ne voulait la confronter.

***

Auguste changea de position, encore. Il regarda son réveil, et regretta aussitôt son réflexe. Seulement dix minutes s'étaient écoulées depuis une heure qu'il regardait le plafond blanc. La dispute $avec sa sœur le tourmentait. Son cœur se serrait chaque fois qu'il repensait à son geste. La gifle était partie toute seule, mais il savait que, sur le moment, il en avait eu envie. Il voulait crier. Crier son désespoir. Il voulait hurler à sa sœur toutes ses pensées. Il voulait qu'elle l'entende. Oui, il voulait tellement lui dire qu'il ne pouvait plus. Que c'était trop, qu'il aurait voulu partir loin. Vivre sa vie sans que s'occuper d'elle lui rappelle constamment qu'il en était incapable. Il sentait son cœur vibrer dans sa poitrine. Celui-ci criait. Mais personne ne sait entendre les cris des cœurs meurtris. Surtout sa sœur. Il se détestait de la détester ainsi. Ou plutôt de détester sa présence, comme un rappel de son vide à lui. Il devenait violent. Il hurlait sa peine à coup de pied. Il la balançait avec ses yeux meurtriers.

Mais quels autres moyens de transmettre sa tempête lui restait-il ?

Il avait toujours vu les autres se disputer, puis se réconcilier. S'aimer et se le dire. Se jalouser et se le dire. Se détester et se le dire. Mais lui ne pouvait pas. Il ne pouvait même pas l'écrire car il ne connaissait pas les sens de cette langue inconnue. Il ne pouvait que renfermer ses émotions dans son corps. Il avait renoncé à sa liberté pour sa sœur. Mais elle ne l'avait pas vu.

Les larmes coulaient sans bruit sur ses joues rouges.

***

Sixtine ne comprenait pas. Elle avait tout fait parfaitement, tout régi parfaitement pour que son frère soit heureux. Elle l'avait occupé, accaparé pour qu'il ne sombre pas. Elle avait joué l'idiote pour lui, elle avait renoncé à sa liberté pour lui. Mais il ne le voyait pas. Elle était sortie marcher sur les routes de campagne qui entouraient leur maison. La nuit se reflétait dans ses yeux. Sa peine se reflétait dans le ciel. Sixtine ne voulait pas en vouloir à son frère, mais c'était plus fort qu'elle. Elle le punissait pour son silence.

Pourquoi ne voulait-il pas lui dire, ou lui écrire, ce qu'il avait sur le cœur ? Pourquoi résolvait-il tout par un grand coup sur ses malheurs ? Sans chercher à les expliquer.

Elle voulait partir. Mais le pouvait-elle ?

***

Auguste n'avait pas dormi de la nuit. Il s'inquiétait. Sixtine n'était pas rentrée. Peut-être avait-elle fini par comprendre qu'elle se méprenait. Qu'elle n'avait pas à l'attacher pour l'empêcher de tomber, mais à le laisser voler. La veille, elle lui avait hurlé son jeu. Son incapacité feinte pour lui. Il se souvenait de chaque minute de ce feu d'artifice. Chaque minute. Mais lui n'avait pu lui répondre son propre mensonge. Alors elle était partie, tout simplement. Il s'en voulait et lui en voulait.

***

Sixtine avait dormi chez une amie. Mais lorsqu'elle se réveilla, l'oreiller trempé, elle sut ce qu'elle devait faire. Elle prit son téléphone en reniflant bruyamment. Et tapa quelques mots,:

Je te libère de moi. Je suis désolée.

Une heure plus tard, son téléphone vibra alors qu'elle était sous la douche :

Je te libère de moi. Je t'aime. 










Texte 24 : @AuteurM23

Comment vas-tu aujourd'hui ?

Désolée... je n'ai pas trouvé mieux pour commencer, je ne sais que trop peu d'ailleurs comment m'adresser à toi, pour qui je serai plus que familière mais qui serai en même temps si éloignée... Alors voilà, je me lance sans réfléchir et je laisserai les mots me porter jusqu'aux sentiments enfoui en moi et qui font tout un fouillis.

Tu sais, j'ai attendu longtemps avant que tu ne sois là, devant cette lettre, prête à me délivrer du poids que je ressens au fond du cœur. Car au moment où tu liras ces lignes, pas mal d'années se seront laissées emporter par le temps. Les saisons se seront succédées depuis la dernière fois que nous nous sommes confrontées, moi qui te rédige ce courrier et toi qui le lis aujourd'hui,

n'est-ce pas ?

Après que quinze hivers se soient passés, je me demande si tu as souvent pensé à moi... Peut être t'es-tu remémorée au cours des événements, des moments précieux ou douloureux, des caps majeurs dans ta vie, ces mots-ci, de lorsque je les aie couchés sur papier.

Je ne peux qu'imaginer - douter aussi - de l'importance que tu as donné, durant ce long laps de temps qui s'est écoulé et dont j'ignore tout encore, à cette idée de m'adresser à toi de cette façon et au bout d'autant d'années.

Est-ce trop illusoire de croire que tu te sois souvent remémoré les confidences que je te fais, là maintenant – « mon » maintenant – jusqu'à ce que tu ne découvres dans ta boîte aux lettres ce dont je suis la destinataire ?

D'ailleurs, le savais-tu ? T'en rappelles-tu ? Ou n'est-ce qu'au moment où tu as découvert notre nom sur l'enveloppe que le souvenir a brusquement refait surface dans ta mémoire ? ... En tout cas je ne peux croire que cela t'aurait laissée perplexe au point que tu ne puisses pas reconnaître d'où elle provient.

Que cela ne surgisse pas de ta mémoire, je ne peux pas l'envisager, même si - quelques fois - il m'arrive, le temps de quelques secondes, que je craigne que tu aies pu m'oublier au cours de la période qui s'est écoulée avant « ton » maintenant, ton aujourd'hui... Je sais, c'est certainement idiot. D'ailleurs ce n'est pas que je serais vexée, mais si toi tu as oublié les subtilités qui pourtant ont leurs lots de chagrins et qui me marque, me blesse, qui nous a forgé, ce qui fait qui je suis et qui aura un impact sur la femme que tu es aujourd'hui - « ton » aujourd'hui - qui d'autre pourrait se souvenir ?

Peut-être cela ne sera-t-il pas des plus agréable de te rappeler cette vie, certes sans malheurs, mais qui manque à mon goût cruellement de bonheur. Je sais, tu dois certainement penser à la famille, les parents, le frangin... Bien sûr que si tu penses à eux, il n'y aura pas de mal car ils ont fait mon bonheur et je suis sûr qu'ils continuent à faire le tien encore, mais si tu penses au fait que je ne pouvais m'en contenter, là ce sera autre chose... car ce n'est pas avec un frère ou ses parents qu'on fait sa vie, tôt ou tard on est bientôt amené à quitter le nid.

C'est surement parce que je me rapproche de ça que je peine à aborder la vie à sa juste valeur et que je ne peux m'empêcher de me dire qu'une vie sans assez de saveur c'est sans valeur. Je sais qu'il est horrible de dire une chose pareille, mais j'imagine que tu reconnais bien mon profond mal-être qui ne doit pas t'être totalement étranger. Il y a aussi ce sentiment toxique d'avoir l'impression de passer à côté de ma vie et qui me donne l'impression de rester parfaite spectatrice de celle-ci et se trouver incapable d'y trouver sens, c'est difficile à vivre.

J'espère que derrière ces lignes, si ton visage est triste, tes lèvres s'étireront et murmureront des paroles réconfortantes à la gamine qu'à toujours l'impression d'être cette femme de 20 ans que je suis actuellement, afin qu'elle puisse être libérée du vide profond qu'elle renferme, pour ne plus que je sois prisonnière de ce manque constant qui me bouffe la poitrine et qui prive mes lèvres de sourire sincère bien trop souvent.

J'aimerais te faire promettre que tu ne pourras que me réconforter, me dire que tout s'est bien passé, que la vie s'est montrée tendre, que le bonheur a frappé à notre porte pour ne plus jamais partir et que le mal ne s'est montré ni acharné, ni insurmontable, jusqu'à meurtrir ton cœur, qui à mon temps était trop rempli de vide.

Ce que je ressens, ce dont je crève d'envie, mon manque de ce petit quelque chose de plus, de folie, de rêves, de dinguerie... mais surtout d'amour, tout ça... J'espère que tout ça tu as pu le trouver malgré mon désespoir qui n'a pas dû te faciliter la tâche.

J'ose espérer qu'au cours des mois et des années qui se sont immiscées entre l'envoi et la réception de ce courrier, tu as pu trouver rassurance et confiance, et que tu as su combler tes manques passés, qui sont mes manques présents.

J'ai tant de questions pour toi, trop d'ignorances qui me rongent, m'angoissent... qui me découragent aussi. Cependant, paradoxalement, pas mal d'espoirs se sont imposés en mon for intérieur, comme des prières silencieuses.

Je regrette que tu ne puisses m'en donner les réponses plutôt et qu'elles ne puissent m'arriver qu'au fur et à mesure du temps qui avance et des épreuves qui se mettrons sur mon chemin. Car mes craintes et mes espoirs se sont depuis longtemps fait une place en moi et qui - tu t'en rappelleras surement - à tes 20 ans, ont commencés à te peser sérieusement.

Mais mon cœur bat fort dans ma poitrine à m'imaginer cet avenir dont tu dois penser de ton côté avoir beaucoup à me raconter. Tout ce que tu aurais à me dire, en repensant à ce moment de confidences lorsqu'il m'est venu l'idée d'entreprendre cette lettre, en repensant à ces lignes posées sur papier si soudainement, si abruptement, il y a si longtemps selon « ton » maintenant.

Je crains ne pas être sûre de pouvoir me retenir de te poser ces questions... celles qui me brûlent les lèvres, les plus importantes et les plus terrifiantes aussi... Terrifiantes car j'ai peur que tu ne sois toujours avec ce qui est le plus dur à supporter... D'abord l'absence d'amour. D'amour qui te fait aimer une certaine personne plus que ce que tu ne pourrais aimer qui que soit d'autre, et qui t'aimerais pareil en retour. D'autre part la liberté d'être toi-même, sans peur ni crainte, sans honte ni restreintes.

Je ne veux pas que tu en souffre encore, de ce manque horrible, car qu'est-ce que la vie sans amour ? Qu'est-ce qu'une vie sans se sentir libre d'être nous-même ou dans la gêne qu'on ne soit pas accepté par les autres en étant sans filtre nous-même ? J'ai beau ne jamais avoir connu ce que s'est, si ce n'est l'amour d'un frère, d'un père, d'une mère ou le moi-même aussi fidèle à lui-même que celui qui est révélé à travers les mots et les histoires qu'il raconte sur papier, mais ne puis-je malgré cela pas être capable d'affirmer que c'est ce qu'il manque de plus important ? L'amour et la liberté de notre personne.

Je me sens si fragile... je t'imagines te remémorer le nombre de fois incalculable que j'ai passé dans mon lit le soir, me sentir terriblement seule et à rêver d'un peu d'amour, d'un corps contre le mien, de bras protecteur qui me garderait tout contre soi, de baiser doux qui réconforterait

ma peine d'avoir été si seule et qui m'enlèverait l'impression qu'un gouffre se trouve logé quelque part dans mon cœur.

Tu sais, je ne sais pas trop pourquoi je me suis décidée à t'écrire tout d'un coup... j'imagine que c'est sûrement en partie à cause de cette dernière chose... l'amour, le mal d'amour, son manque, ma solitude mais aussi avec ce besoin que tu me dises, que tu me confire t'en être libérée. Que tu me confie être libre de tout mes maux, tes maux passés, de ma crainte d'être honnête envers toi-même et les autres en ne cachant plus la personne qui déborde d'envies, de rêves et de folies pour donner plus de sens à sa vie.

Mais puisque tu ne peux me promettre toutes ces choses, je crois que c'est à moi de faire une promesse, que tu pourras te souffler pour toi-même, à cette gamine qui sera toujours au fond de toi, que oui, j'ai tenu ma promesse, que nous l'avons tenue jusqu'à la lecture de ces mots et que ce sera le cas encore pour longtemps.

J'avais besoin de t'écrire ces lignes, pour atténuer mes peurs, être libre de tout jugement quant à mes maux et surtout pour me libérer du manque oppressant mon cœur pour quelques instants.

J'espère que tu es heureuse maintenant... j'espère sincèrement que tu l'es autant que dans mes rêves. Car nous méritons d'être aimé toi et moi, autant la jeune femme que je suis que celle que je serai devenue et que tu es, non ? Je ferai de mon mieux pour que tu ne regrettes pas quoi que ce soit quand tu me liras et que tu répondras à ton cœur qui gardera toujours le souvenir de mes tristes sentiments.

À toi, mon moi dans quinze ans, je te souhaite d'être aimée, de t'aimer et d'aimer la vie plus qu'hier et moins que demain. 







Si votre texte n'apparaît pas, c'est qu'il n'était pas dans les délais. Pour rappel les envoient se font au plus tard, le 25 à 12h.

Certains s'inscrivent, n'envoient jamais de texte, et ne répondent jamais aux messages, et cela à chaque thème.  Pour moi, c'est une forme d'irrespect.
Désormais, me "poser un lapin" plusieurs fois, égalera à ne pas pouvoir participer aux prochains thèmes d'une durée d'un mois. Si cela persiste, ce sera de six mois, pour finir exclu du concours.

Je comprends que l'on peut oublier, avoir énormément de mal à écrire, mais prévenez moi. C'est la moindre des choses.

Je préfère donner mon énergie à vos textes, plutôt qu'aux multiples relancent sans suite.


Voilà voilà, c'était la rentrée ! N'oubliez pas de voter pour votre texte préféré, je vais avoir besoin de votre aide, j'ai plusieurs coups de cœur jusqu'à présent !

Bonne semaine à tous, et rendez-vous le premier octobre pour un nouveau thème !


Lauwern


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