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Gagnant(e) : @Flemne
Texte : 2
Bonjour à tous !
WOW vous êtes de plus en plus, merci infiniment ! J'en profite pour vous rappeler qu'un vote, qu'un commentaire, fait plaisir aux auteurs, si vous avez aimé un texte, n'hésitez pas à le dire !
En plus, cela m'aide à choisir le gagnant, alors s'il vous plaît... votez.
Voici les textes, bonne lecture !
Texte 1 : @Mitsuki44
/!\ Sujets sensible, âmes sensibles s'abstenir /!\
Nous étions tous horrifiés devant ce corps ensanglanté étaler dans la cour du lycée ; Eva Noëlle seize ans venait de se suicider. Les professeurs avaient vite réagi en éloignant les élèves de cette scène atroce, mais le mal était fait, bien trop de gens en avaient été témoins. Ceux aux estomacs fragiles étaient déjà en train de vomir leur déjeuner, ceux qui étaient émotionnellement plus sensible étaient en pleurs. Certains comme moi ne pouvaient qu'être désolé pour cette jeune vie qui venait de s'éteindre, alors que d'autres étaient juste dégouté de la scène : de cette marre de sang qui semblait s'étendre à vue d'œil, de ce corps aux os broyés mais surtout de ces yeux grands ouverts qui semblaient juger tout le monde.
Et puis il y'avait cette fille, Maya Green qui debout devant le cadavre avait le visage baigné de larme et les yeux remplis de haine, une haine dévorante capable de tout détruire sur son passage.
Les ambulances ne tardèrent pas à arriver, ainsi que la police. Le corps fut amené et la scène bouclée. Les professeurs nous poussèrent à repartir en classe, même si l'atmosphère était désormais lourde et asphyxiante. Le suicide de la jeune fille était le sujet dans toutes les discussions, tout le monde avait de la peine pour cette âme qui s'en était allée.
Quelques jours plus tard, le proviseur avait fait venir un psychologue pour l'établissement, afin d'aider tout le monde à faire le deuil, seul Maya ne participait pas aux séances. Lorsque nous avions commencé à décorer le casier d'Eva avec des fleurs, des peluches et des tonnes de lettres d'amour, ou encore l'entrée du lycée avec des milliers de bougies, là encore elle n'avait pas réagi, et encore moins participer, à croire qu'elle s'en foutait de la mort de sa meilleure amie.
Les jours et les nuits se succédèrent, et comme en un claquement de doigts, nous étions la veille de l'enterrement d'Eva. Le proviseur avait réuni tous les élèves et professeurs dans l'immense amphithéâtre, pour nous informer du déroulement des obsèques, de la cotisation à apporter, et du comportement à afficher. Nous étions tous suspendu aux lèvres de celui-ci qui de nature colérique et criarde, parlait néanmoins avec calme et douceur.
-Ce malheureux incident qui a récemment touché notre établissement, à affecter tout le monde, élèves comme professeur. C'est un coup dur pour nous tous, doucement, mais surement nous allons finir par surmonter tout cela. Mlle Brown va rester à l'école pour encore quelques mois, donc si vous avait besoin de parler, ou si vous vous sentez mal n'hésitez pas à venir la voir. Demain soyez à l'heure, respectez le protocole établi par le programme et n'oubliez pas de dire vos sincères condoléances aux parents de la défunte.
Sur ce tout le monde applaudis, mais alors que le proviseur s'apprêtait à conclure pour nous libérer, Maya leva la main au milieu de la foule en demandant à s'exprimer. Un peu surpris, il finit par accepter sa requête et l'invita même à venir prendre place sur l'estrade afin de communiquer ce qu'elle voulait dire. Une fois devant le microphone, la jeune fille prit une grande inspiration et énonça une vérité qui brisa le cœur de tout le monde.
-Déjà je tiens à applaudir l'hypocrisie flagrante dans ce lycée pourri-
Le proviseur voulait déjà la faire taire, mais Mlle Brown l'en empêcha.
-Ce n'est une révélation pour personne lorsque je dis que Eva subissait de l'harcèlement scolaire. Tout à commencer il y'a de cela deux ans quand elle a intégré ce lycée pour la première fois. Au début c'était juste de « petites » si on peut dire ça comme ça, remarques inappropriées sur sa couleur de peau, sur ses cheveux crépus, sur son accent qui n'était pas typiquement américain va s'avoir encore ce que vous entendez par là. Puis du jour au lendemain tout s'est empiré crescendo : son casier était vandalisé, elle recevait des menaces de mort, allant jusqu'aux agressions physique, sans oublié ces vidéos qui circulaient partout où elle se faisait uriner dessus, ou on l'aspergeait d'eau ou on lui plongeait la tête dans les chiottes, ou encore on lui faisait bouffer le sable.
Les larmes commencèrent à couler, et sa voix devint instable.
-Je ne me rappelle même plus le nombre de fois où elle est venue me voir avec des blues et ecchymoses partout sur le corps, parfois même avec les cheveux arrachés. J'ai essayé de vous en parler proviseur vu qu'elle ne voulait pas le faire elle-même de peur d'attiser la colère ses bourreaux. Et vous vous rappelez de ce que vous avez fait ? cria t'elle, vous n'avez rien fait, deux jours d'exclusion était-il suffisant pour ces pourritures qui lui faisait vivre un cauchemar depuis deux ans ? Je ne crois pas, car ils sont revenus de leur congé tout pimpant, alors qu'elle mentalement vivait l'enfer. Et évidemment ils ont recommencé leur torture.
Vous les professeurs qui êtes censés représenter l'autorité et la justice, vous avez fermez les yeux sur cette abomination. Vous vous êtes tut, alors que les traces de son harcèlement étaient visibles sur son corps et se faisaient voir dans ses notes, au contraire vous l'avez blâmé de régresser. Et vous cher collègues, plus hypocrites et mauvais que les professeurs, encore pour eux je peux essayer de comprendre, mais vous ? Vous étiez aux premières loges mais vous n'aviez rien, tout ça pour venir après sa mort, remplir son casier de bêtises ? Ou étiez-vous quand on l'humiliait devant tout le monde ? Lorsque ses vidéos circulaient ? Lorsqu'elle se faisait agresser juste sous vos yeux ? Rien, absolument rien hurla-t-elle.
Certains se tapaient même des barres avec les bourreaux, et d'autres étaient trop peureux pour réagir et voilà où nous en sommes aujourd'hui. Six personnes, six putain de personnes qui nous mènent la vie dure, alors que nous sommes des centaines à se plaindre. Si tout le monde avait parlé on en serait pas là aujourd'hui. Vous avez décidé de tous vous taire, alors que la parole est libératrice, si nous étions tous allés nous plaindre, peut-être qu'aujourd'hui elle serait encore là.
De ce fait elle n'a plus besoin de vos fleurs ou de vos cadeaux alors qu'elle est morte, et je pense parler au nom de toute la famille en disant que nous n'avons pas besoin de vous voir demain, tout comme vous avez été silencieux dès le début soyez silencieux jusqu'à la fin. Et une dernière chose, Joey Pandore, toi et toute ta bande surveillez vos arrières.
Et c'est sur ses mots que deux mois plus tard, Maya armée jusqu'aux dents vint commettre un massacre dans le lycée ; tuant d'une balle dans la tête, Joey et toute sa bande, ainsi que le proviseur et quelques professeurs qu'elle tenait responsable du suicide de sa meilleure amie, avant de mettre fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête. Le lycée avait connu au total onze morts et vingt blessés, plongeant ainsi, la ville dans un effroi sans précédent.
Si je me tiens ici devant vous c'est comme un survivant de cette tragique histoire. J'ai vu ce que le harcèlement a pu faire aux gens, et ce que la parole peut faire dans la vie des gens. Lorsque vous êtes victimes d'un harcèlement, je comprends que ça peut être difficile mais parlez-en autour de vous car la parole libère, rassemblez des preuves et porter plaintes, et surtout n'attendez pas que cela devienne extrême avant de réagir. Lorsque vous êtes témoins d'un harcèlement, si vous voyez que vous n'êtes pas en mesure de vous interposez verbalement ou physiquement, appelez de l'aide : un professeur si vous êtes à l'école, ou la police si vous êtes chez vous ou en pleine rue, dénoncez la situation, ne restez jamais sans rien faire, ne suivez pas la politique « rien voir, rien entendre et rien dire » et ça même s'il y'a plusieurs personnes autour de vous qui ne réagissent pas, vous, faites la différence, et surtout ne croyez jamais que ça va se tasser tout seul, car ça ne s'arrête jamais.
Parler c'est un moyen d'agir pour faire cesser la violence, c'est aussi agir pour que d'autres élèves ou toi-même, ne puissent être des victime une autre fois. Nous avons mis en place une ligne téléphonique dans le lycée ou vous pourriez appeler gratuitement et en toute anonymat pour dénoncer ce genre de comportement, c'est le 1212. Quant aux harceleurs les règles de l'établissement sont très claires, tous ce qui est propos racistes, sexiste, etc. proféré à l'égard d'un élève physiquement ou virtuellement, ou de tout autre forme de d'harcèlement est punie d'un renvoie définitif et d'une plainte et cela qu'importe votre âge ou le statut social de vos parents.
Rappelez-vous que la parole est une arme très puissante, elle peut construire tout comme elle peut détruire. Soyons vigilant avec les mots que nous utilisons, dans nos blagues, dans nos remarques et dans nos critiques. Donner son point de vue n'est pas interdit, être en désaccord sur un sujet n'est pas un crime, juste faite le dans le respect, et sans dénigrer les valeurs ou briser la confiance de la personne en face de vous. Sur ce, bonne rentrée à tous.
Texte 2 : @Flemne
GAGNANTE
« Une cafetière bleue »
C'était une jolie cafetière bleue et noire avec des rayures, des crevasses, des saletés, un style simple mais finalement très complexe, un ornement d'or et des reflets de verre. C'était ma cafetière, grasse et sale, jolie et vielle, d'une humeur changeante ou d'un appétit grandissant. Je l'avais depuis tout jeune et pourtant chaque fois que mon regard la touchait c'était le coup de foudre, un regard salivant, une odeur de café, une main sur la poignée et déjà je remplissais ma tasse.
C'était un homme adulte, un exemple de maturité, une calomnie pour les plus jeunes et un bourreau de travail. Il me traitait toujours avec grande délicatesse, j'étais sa demoiselle, sa princesse, son cadeau depuis tout petit et il était mon précieux chevalier, mon gage de sûreté, mon enfant et l'homme à qui je serai lié.
C'était un lien, un fil qui nous reliait, une discussion inachevée, un droit de parole que l'un et l'autre pouvions exercer. Notre vie, notre mort, nos allures, nos émotions, c'était un tout qui nous unissait étroitement, intimement, amicalement, amoureusement.
C'était l'histoire d'un homme attentionné et d'une cafetière aimante. Une histoire d'amour réciproque et ignorante. Car une vielle croyance veut que les émotions passent avant les mots et qu'une relation aussi insoupçonnée soit-elle puisse s'épanouir sans parole.
Texte 3 : @Strangie-sama
On voulait l'abattre.
Avec la parole que bien des gens avait facile, avec ces injures que chacun lâchait comme des virgules le long d'une phrase. Pourtant, elle, elle faisait tout pour mettre à l'honneur Molière et ses vers savants qu'il l'avait confié à leur langage dans le secret espoir qu'on en fasse bon usage. Qu'on emploie tous ses mots en les faisant précautionneusement rouler le long de sa langue tel une denrée rare que l'on se devait d'employer avec parcimonie. Car, par bien des façon l'homme avait décidé de jouer avec cette ressource de telle façon que l'on en venait à se détourner de ce que l'on était. Et elle le savait bien.
C'était une jeune fille au regard savant, aux paroles choquantes qui secouait ses camarades à l'aide de ses répliques acérées. Ses jolies lèvres pulpeuses soufflaient, de ce sourire de vipère qui effrayait ses camarades, toutes ces choses qu'on ne voulait pas entendre. Qu'est-ce qu'elle pouvait leur faire froid dans le dos, cette jolie demoiselle que seule l'intelligence pure savait toucher. Un démon au visage d'ange dirait-on. En l'occurrence, c'était cette arme que bien des gens utilisaient malhabilement qui était démoniaque. On buvait ses paroles sans se rendre compte qu'au final, elle vous avait embobiné en beauté.
Alors, pleuvant tel une précipitation subite, les insultes lui tombaient dessus en cascades d'idiotie. Ils étaient persuadés d'avoir réussi leur coup ces lycéens qui se pensaient plus malin qu'elle. Pourtant, chacune des insultes ricochaient sur sa peau d'albâtre, la sorcière avait appris à danser sous la pluie, attendre que l'orage passe, très peu pour elle. C'était seulement ceux qui pensaient avoir perdu d'avance qui s'abaissaient à attendre, se disait-elle. Pourtant, quelques éclats avaient su toucher son pauvre cœur habilement dissimulé dans sa prison dorée. Les pleurs venaient douloureusement dévaler ses joues rebondies, la jeune fille ne voulait pourtant pas se laisser atteindre, mais il était bien difficile d'ignorer sa solitude croissante.
Sa différence effrayait, ses mots qu'elle trouvait si beaux savaient comment charmer, mais ça ne plaisait pas. Peut-être à cause de cette fierté mal placée que tous niait, qui sait... On la jalousait sur bien des aspects, son intelligence étant l'objet principale de ces messes basses et sales regards qui se trouvaient lui être adressés. Elle n'avait pas d'allié parmi cette foule de moutons sans tête. Crier lui était venu à l'esprit mais s'abaisser à leur niveau n'en valait pas la peine, la rouquine refusait de donner raison à des imbéciles qui ne faisait que déformer cette langue par tant de paroles qui ne ressemblait plus à rien. On écorchait le langage dont son cœur, amoureux des belles paroles, s'était épris. Son seul amour s'en retrouvait défiguré, comment pouvait-on décemment meurtrir autant les lettres qui venaient fleurir en de si beaux bouquets aux parfums entrelacés en mille et un ressentis ? S'en devenait révoltant.
La belle lycéenne au visage poupin, n'en démordait pas, son adage qui chérissait la langue de Molière ne pouvait tolérer une telle offense. Alors, de ces mots mordants qu'on lui connaissait bien et de son sourire qui semblait tout savoir, elle les remettait à leur place quitte à en pâtir. Avec elle, pas de paroles en l'air, seulement ces vérités qu'ils semblaient tant vouloir omettre. Elle leur apprenait par maintes manières le pouvoir des mots, beaucoup trop sous estimé mais surtout oublié. Chacune de ses tirades glacées leur faisaient fermer leur clapet. Et si l'envie de répliquer leur venait, elle leur faisait passer de sa répartie qui les laissait bouche bée. Un sourire satisfait qu'on se prenait à détester venait alors étirer ses traits malicieux et retrousser son petit nez d'enfant amusée.
Avant de songer à l'insulter pour palier au manque de mots qui sauraient la contrer, elle disparaissait avec un rire qui montrait là, à quel point les voir se taire face à ses invectives au douces touches d'intelligence dont ils ne voulaient pas se doter en réfléchissant, comblait son ego au flegme hilare devant leur mutisme. Qu'ils pouvaient être bêtes ces gens là, ceux qui ne réfléchissait pas, qui avait cessé à cause de ce qu'on appelait la flemme. Cette flemme à laquelle, la demoiselle ne voulait pas s'abandonner. Non, elle voulait poursuivre son chemin dans cette route qu'elle empruntait pour ouvrir leurs petits yeux ennuyés, leurs esprits étriqués. Elle voulait graver au fer rouge dans leur cerveau qui avait oublié comment être eux même, à quel point les mots étaient puissant, à quel point ils pouvaient briser ou même sauver quelqu'un.
Sauf que dans un monde où chacun ne pense plus qu'à soi, où l'on passe à côté des âmes en peine sans songer à leur venir en aide, on en oublie ce que chacun de ces mots peuvent créer dans le cœur des autres. Ce que chacune de ses paroles irréfléchies peuvent engendrer. On en oublie, ce que ça fait d'être quelqu'un, car sans réflexion, la tête n'est que vide. Un vide intersidéral qu'on comble par des pensées sans queue ni tête. Des pensées qui donnent des propos injurieux sans sens ni destinataire particulier. Elle aurait tellement voulu qu'ils comprennent. Elle aurait tant désiré qu'on la comprenne autant elle que ses paroles qui étaient loin d'être dénuées de sens. Sauf qu'Ael on ne voulait pas l'écouter. On ne voulait pas savoir à quel point ses mots désespérés essayaient de les toucher, son âme s'en trouvait amère. Triste et esseulée, la solitude venait la trouver alors qu'elle ne rêvait que d'être comprise, que d'une oreille attentive qui ne lui jouerait pas de mauvais tour. Elle voulait simplement qu'on l'écoute.
Ael voulait prendre la parole, sans prétention ni intention cachée comme ils pouvaient le penser à chaque fois qu'elle parlait de ces mots qui les envoûtaient sans comprendre réellement pourquoi. Alors si ses paroles ne voulaient pas trouver sens dans leurs esprits fermés, elle allait écrire. Parce que ça valait peut-être mieux... Parce que ça resterait une marque indélébile. La belle demoiselle ne comptait pas écrire un livre en attendant qu'ils se décident à l'ouvrir et le lire. Pour la première fois de sa vie, elle allait crier, sa peine, ses rêves et ses espoirs ravagés.
Seule, elle était montée sur l'échafaud, enfilant cette étiquette avec laquelle on l'avait condamnée à errer seule pour une éternité. Elle avait saisi la bombe de peinture comme un écrivain avec sa plume.
Tout en gravant la couleur bleu ciel sur le mur de son lycée, elle hurlait tout ce qu'elle pouvait penser, ce qu'elle était en train d'écrire, se fichant bien des répercussions. Puisqu'ils ne voulaient pas l'écouter, elle allait les choquer, leur montrer qu'elle pouvait s'élever, crier. Et tant pis si ses mots aux courbes graciles les secouait, les outrageait. Ael souhaitait, de ses mots aux couleurs fantasques avec lesquels la jeune fille jouait, que tout au fond ils comprendraient. Saisiraient toutes la profondeur de sa tirade enflammée. La rouquine faisait glisser son masque de stoïcisme face à leurs algarades, et tirant parti de son esprit, se démenait avec passion pour leur répondre comme elle l'avait toujours voulu. Elle était... Furieuse, même déchaînée, pourtant, on ne voyait là qu'une enfant blessée. Blessée par la société et ces autres qui ne savaient pas s'exprimer. Ces autres qui l'avaient brisé, par de simples mots échangés, qui pourtant, l'avaient profondément touchés.
Avaient-ils compris ? Peut-être pas, mais au moins avaient-ils entendu, ce qu'Ael pensait tout bas. Alors, souriante, triomphante, tel un savant fou cherchant la reconnaissance pour un travail incompris, de son air victorieux, elle les nargua de son rictus narquois qui leur défiait de venir répliquer. Qui leur défiait de contredire, ces mots savants qui encore une fois, les avaient fait taire sans plus de cérémonie. Pantelant, ils l'a fixèrent s'en retourner non sans répliquer :
"Sur ces belles paroles, je vous souhaite une belle journée."
Texte 4 : @Maxouchocolat03
Pouvait-elle lui dire ?
Après tout, c'était inavouable, gênant, inhabituel et elle ne voulait pas prendre le risque de briser cette relation.
Que lui dirait-il en l'apprenant ?
L'aimerait-il en retour ?
Lui briserait-il le cœur ?
Elle n'en savait rien et n'était pas sûre de vouloir le découvrir.
Ils se connaissaient depuis l'école primaire, avaient grandi ensembles. Il lui plaisait énormément, et elle ne voulait pas gâcher tant d'années ensembles avec ses sentiments et ses pensées moroses.
-À quoi tu penses ?
Elle sursauta, prise sur le fait et fixa son regard dans ses prunelles noisettes. Il lui souriait tendrement et glissa une main dans ses cheveux, caressant négligemment le haut de son crâne. Ce geste si habituel la réconforta immédiatement. Elle respira profondément et tenta de reprendre ses esprits, d'organiser ses pensées.
Communiquer avec lui était de plus en plus difficile, elle sentait sans cesse ses mots lui échapper, dansant dans son esprit, comme la narguant sans qu'elle ne puisse les saisir et les utiliser. Elle ne voulait pas de ça, elle voulait lui exprimer ses pensées sans la moindre crainte, sans le moindre remord ou gêne. Pour autant, cela n'était plus possible depuis quelques semaines. Elle ressentait toujours plus de crainte à lui avouer ses sentiments, toujours plus de honte à lui dissimuler, lui qui était constamment à l'écoute du moindre détail qu'elle exprimait, consciemment ou non.
Pour toute réponse, elle haussa les épaules avec un sourire contrit. Il lui sourit en retour, avec un regard qui en disait plutôt long sur les questions qu'il se posait. Ceci serait passé inaperçu pour toute autre personne qui l'avait côtoyé, mais pas pour elle.
Elle le connaissait.
La jeune femme n'eut à ce moment là aucun doute: il faudrait qu'elle lui parle bientôt, car il avait un flair aiguisé en ce qui la concernait et le jour où il aurait trop attendu, il n'aurait aucun scrupule à l'assaillir de questions sans lui laisser le moindre moyen d'en réchapper.
Au final, ce ne serait peut être pas plus mal que ça.
Pour l'instant, il semblait bien vouloir la laisser tranquille mais elle savait que ce ne serait plus que de courte durée.
La main de l'homme glissa jusque sa joue et il caressa sa pommette tout en l'observant minutieusement. Elle ferma les yeux, fuyant ainsi ce regard et inclina la tête pour la poser presque dans sa main, profitant de ces mouvements familiers.
-J'ai été au marché hier, ça te dit que demain on prépare une ratatouille ensembles ? J'aimerais tester une nouvelle recette.
La jeune femme réouvrit les yeux, légèrement apaisée et un sourire hésitant prit naissance sur son visage. La cuisine n'avait jamais été une grande passion pour elle, mais l'était pour lui, ainsi, il aimait tenter de nouveaux plats sans cesse, pour arriver à en faire un, toujours meilleur que le précédent.
Elle acquiesça et se rapprocha de lui, posant la tête sur son épaule. Il la prit dans ses bras, passant les bras autour de sa taille en un mouvement protecteur.
Ainsi blottie, elle ne songeait plus au monde extérieur, ne pensait plus à rien d'autre que la chaleur de ses bras. L'étreinte se serra autour de son petit corps lorsqu'elle le sentit se détendre face à tant de chaleur corporelle et de tendresse.
L'amour qu'il lui portait semblait infini et un léger pic dans sa poitrine lui rappela qu'il faudrait qu'elle s'exprime, un jour ou l'autre.
Ils regardèrent un film, sans changer de position, tellement serrés l'un contre l'autre qu'on pourrait croire faire face à des siamois et une fois celui ci fini, ils partirent se coucher.
Le lit accueillit leurs deux corps et ils s'emmitouflèrent sous la couette, pour ne pas avoir froid.
Dans le noir, les soucis se dissimulaient, s'amenuisaient, semblant presque disparaître. Ainsi, lorsqu'il l'embrassa tendrement, elle sentit son cerveau s'éteindre et ses yeux se fermer, pour profiter des sensations qu'il lui offrait.
Comme à chaque fois qu'il l'embrassait, un voile de chaleur se propagea dans sa poitrine. Comme lorsque l'on rentre chez soi après longtemps et qu'il fait chaud, que l'atmosphère nous procure calme et sérénité et que l'on sait sans nul doute que notre maison se trouve ici et pas ailleurs.
Sa main glissa dans ses cheveux et son corps, déjà proche, se colla à celui de son amant. Animant d'autant plus les baisers, elle le fit basculer sur le dos, l'embrassant avec une fougue non dissimulée.
Leurs bouches semblaient incapables de se décoller plus de quelques secondes, le temps de prendre quelques goulées d'air pour ensuite se retrouver et ne plus se laisser.
Ce qu'elle ressentait, elle pouvait dans ces moments l'exprimer par mouvements de son corps et non plus par les paroles qui la faisait sans arrêt buter, douter et souvent renoncer à s'exprimer. Elle avait un moyen tangible de communiquer. Un moyen qu'il comprenait avec brio et qui les rapprochait d'autant plus.
Pourtant, après quelques minutes passées, un filin de pensée trouva place en elle.
Elle ne se sentait pas comme d'ordinaire.
Elle se sentait différente.
Peut être moins légitime.
Le pincement qu'elle ressentait depuis quelques temps se fit plus précis.
***
-Je suis sûr que tu aimes ça.
Surprise du gémissement de plaisir qui venait de lui échapper, elle se recula, l'esprit en vrac. Que se passait-il ? Où était-elle ? Elle ne s'en souvenait plus, l'esprit trop embrumé par des substances avalées plus tôt de plein gré dans la soirée.
Ce qu'elle sentait précisément par contre était le tissu du lit contre le dos nu de son débardeur, et les mains de cet homme sur sa poitrine à travers le tissu.
-C'est le premier son que j'arrive à t'arracher, j'avoue que je suis flatté.
Qui est-il ?
-Refais-en un.
Ses doigts glissaient sur ses tétons, cherchant à lui faire prononcer des mots. Le malaise qui la saisissait l'empêchait de s'exprimer, bloquant les paroles à travers sa gorge.
L'homme glissa une main sous son t-shirt, dans le but de lui enlever. L'esprit embrumé, elle se laissa faire sans résister ni omettre la moindre objection. Après tout, si elle se trouvait ici avec lui, c'est bien qu'elle l'avait décidé.
Non ?
L'homme la pressa contre lui, leurs lèvres se mêlant en un baiser qui paraissait passionné. Elle ne savait qu'en penser. Sans cette sensation de malaise dont elle essayait de faire abstraction, elle aurait pu aimer ce qui se déroulait, mais elle se sentait étrangère à la situation, comme si son corps avait décidé d'une chose, et son esprit d'une autre. Elle n'arrivait à savoir si elle voulait ce qui se déroulait ou non, mais son esprit était trop embrumé pour pouvoir prendre une décision éclairée.
Ses baisers devinrent insistant et elle se surprit par moment à répondre à ses avances. Elle lui rendit les baisers et les caresses. Lui rendit ce qu'il lui donnait. L'homme en voulait plus, elle le sentait, et lorsqu'il défit le bouton de son short, elle ne fut pas surprise. Il lui enleva, et elle se retrouva bientôt aussi nue qu'un ver devant lui. Sans réfléchir à ce qu'elle faisait, elle le déshabilla à son tour, ignorant du mieux qu'elle pouvait ce malaise de plus en plus présent, et qui soufflait qu'elle faisait quelque chose d'absolument affreux.
Elle ne le voulait pas spécialement, mais elle n'était pas non plus en état de stopper ce qui se passait.
***
Elle ne pouvait plus lui cacher, ne pouvait pas lui dissimuler la vérité, au risque de s'en vouloir toute sa vie en silence. Elle risquait de perdre son partenaire, son ami, son amant de toujours, celui qui l'avait toujours aimé contre vent et marée, mais se taire demeurait pire.
Alors, sous son œil rempli d'un désir dont elle ne se sentait pas digne, elle se recula légèrement, prit une grande inspiration et annonça d'une voix qu'elle espéra claire:
-Je t'ai trompé.
Texte 5 : @MoeTaaki
Pour ceux...
Pour ma famille qui n'a jamais su que je me sentais dans le doute à certains moments. Eux qui pensaient et pensent toujours que je suis juste celle qui est un peu débile, drôle et juste normale. Qui croit que quand ils me font une blague, je rigole parce que j'ai trouvé ça drôle, et non pour cacher ma tristesse.
Pour ceux qui pensent, que me donner à moi et à ma jumelle des cours de maths pendant toutes les grandes vacances sur les leçons de l'année prochaine me feront retenir ceux de l'an dernier, que je peine déjà à connaître. À mon prof particulier, qui n'est autre que mon frère en fait, qui sait aussi que je n'ai pas le même niveau que ma sœur jumelle.
Le problème c'est que moi, il n'y a qu'en arts plastiques et en espagnol où je suis forte. Je ne suis pas spécial, loin de là. Je ne peux pas non plus dire qu'ils ne veillent pas sur moi, car ils ont toujours fait attention à ne pas faire du favoritisme entre nous.
Mais je sais très bien que je ne suis pas de leur niveau. Je suis dans un autre monde, dans lequel je suis seule.
Pour mon grand frère et ma grande sœur qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent de faire dans leur vie. Pour ceux qui ont eux mention très bien au brevet et au bac, et qui m'obligent donc à ne pas faire en dessous.
Je ne peux pas me plaindre. Ma famille m'aime, je le sais. Il ne le montre pas, c'est tout. Il ne le montre pas avec des mots et des gestes affectueux, mais plutôt avec des blagues drôles. Je les aime, même si je ne leur dirai jamais, par pure fierté.
Mais pourtant, quand je les entends me rappeler que je dois travailler plus que les autres et que je suis vraiment inutile et bonne à rien, je me sens mal. Enfin, c'est bien la vérité.
Je n'ai rien pour moi ; Je ne suis pas franchement belle, ni intelligente, ni sociable. Je n'ai rien. Le seul truc que je sais faire, c'est écrire des conneries qui ne plaisent qu'à moi. C'est comme pour le dessin, je déteste montrer mes plus grandes fiertés aux autres. Quand j'écris, j'ai peur de la réaction des autres. Si je colle sur mon mur de chambre un dessin, c'est un exploit pour moi. Même si je suis fière, j'ai peur qu'il y est ensuite quelque chose que les autres n'aiment pas dedans.
Tout le monde sait qu'on préfère ma jumelle. Elle sait coudre, tricoter, elle n'est pas bête et elle sait tout faire. Personne ne le dit, mais tout le monde sait. Même moi. Je ne vais pas encore me plaindre. Mais c'est juste que quand j'avais dix ans et que mon oncle m'a dit qu'il la préférait, j'étais tout simplement au bord des larmes.
Je vous le dis, je ne suis pas dans une situation difficile. C'est moi qui la rends difficile. C'est à cause de moi si on ne m'aime pas, si je suis aussi nul à l'école.
Eh oui, je suis allé pleurer dans ma chambre en silence quand mon père ne m'a pas félicité d'avoir eu seize de moyenne en maths, comparée à dix l'année dernière. Oui, parce que je pensais avoir fait de mon mieux.
Aux camarades qui n'arrêtent pas de me dire que je suis trop intelligente, alors que d'après moi, l'intelligence ne se limite pas à apprendre ses leçons et ses cours.
Un seul rêve. Je veux le réaliser, pour que tous ceux qui pensaient que j'étais un cas désespéré ne le pensent plus. Pour pouvoir rendre fier mes parents, comme l'on fait mon frère et mes sœurs. Avoir la mention très bien aussi, je voudrais tant. Parce que je sais que personne ne s'attend à ça. Je veux les impressionner, les rendre bouche bée.
Je ne veux plus qu'on me prenne juste pour une idiote.
Je vous aime, ma famille, mon petit groupe d'amis. Même si je ne vous le dis jamais, c'est la vérité.
Merci de m'avoir écouté, lu. Je pense que je me suis un peu trop emballé, alors j'ai balancé ce qui me passait par la tête.
Texte 6 : @Death_Glow
Ce que Je ne Dirai Pas
J'ai jamais su parler, j'ai toujours su écrire
Je ne trouve jamais la voix qu'il faut pour dire
Les choses qui me hantent, m'empêchent de dormir
Et pourtant tous ces mots m'étouffent à en mourir
Alors je prends ma plume, et retrouve mon calme
J'écris tous mes espoirs, je libère mon âme
Pas assez de talent pour composer un slam
Mais je sais que les mots peuvent agir tels des lames
Les mots brisent les cœurs, les mots déchirent et brûlent
Une fois prononcés, plus rien ne les annule
Fais attention à la façon dont tu formules
Il n'en faut pas beaucoup pour qu'un être bascule
Avec les mots tu peux décider de détruire
Mais tu peux également t'en servir pour guérir
Par le passé, tes mots m'ont beaucoup fait souffrir
Mais certaines paroles m'aident pour m'en sortir
Ne sous-estime pas l'impact de tes mots
Ne pas assez en dire, ou alors en dire trop
Ça blesse ; et les preuves s'évaporent comme l'eau
Et toutes les insultes disparaissent en échos
Pourquoi ne pas plutôt utiliser des phrases
Qui ne sont pas blessantes, violentes, sournoises
Et qui pourraient sauver les âmes qui s'embrasent
Ne pas se consumer, sortir de cette phase
Tu peux donner la vie, ou choisir de tuer
Faire de tes paroles des fleurs ou des épées
Éclairer les chemins des âmes égarées
Ou les laisser dans l'ombre, seules et sans destinée
J'espérais que tu m'aides, m'empêches de sombrer
Ou au moins que tu sauves ceux qui peuvent être sauvés
Mais je suppose que c'est trop en demander
Renard, comme toujours, j'aurais dû m'en douter
Je repose ma plume, me retiens de pleurerµ
Tes paroles hypocrites ont failli me tuer
Mais à présent, Renard, comment pourrais-je aimer
Celui qui me détruis, et qui prétend m'aider ?
J'ose espérer qu'un jour tu daignes lire ça
Je sais, mes faibles mots ne te heurteront pas
Du moins, pas autant que tes mots me heurtent moi
Mais au moins j'ai l'espoir qu'un jour tu comprendras
Tu n'auras pas un mot prononcé à voix haute
Tu peux venir te plaindre, dire que c'est pas ta faute
Je resterai muette, t'es même plus un pote
Pas capable d'aider une amie qui sanglote
Mon silence et mes yeux parleront à ma place.
Texte 7 : @HastuneMik0
CONFESSION SUR PAPIER
***,
Je décide de t'écrire sur ce bout de papier, que je jetterais probablement, une fois de plus, après avoir libéré ma pensée.
Pourtant, c'est plus fort que moi. Dans un sens, j'ai ce besoin de t'écrire, dans un autre, je ne peux me résoudre à te faire part de cette confession. Nous allons à la même école, nous sommes dans la même classe et nous partageons le même groupe d'amis. Par conséquent, tu l'as bien compris, je ne peux pas t'éviter, en cas de rejet.
Cela dit, je ne te remercierai jamais assez d'être apparu dans ma vie, ce mardi matin. Un mois après la rentrée des classes, un nouvel élève avait été introduit à la classe, c'était toi. Je me souviens que tu ne t'es pas laissé impressionner par ton arrivée tardive. Tu souriais à tout le monde et avançait d'un pas fier. Je me souviens avoir pensé que tu devais être le genre de personne égocentrique, prétentieuse et méprisante vis-à-vis de ceux qu'il n'estimait pas à son niveau. Ta façon de t'habiller en costard et de coiffer tes cheveux en arrière ne faisait que confirmer mes impressions. Néanmoins, je trouvais remarquable cette capacité à avoir autant confiance en soi.
Je me souviens aussi de tes fascinantes histoires sur tes voyages aux quatre coins du monde avec ta famille. Ces récits avaient le dont de rassembler tous les élèves de la classe, et parfois de l'école. Je t'enviais follement. J'étais dans cet établissement depuis deux ans, et je n'avais jamais réussi à me faire des amis.
Je savais que j'en étais la seule responsable, parce que j'étais terriblement renfermée sur moi-même, ainsi que pas du tout ouverte à la discussion, par peur qu'on ne me trouve pas intéressante. Je me demandais comment tu arrivais à montrer tant d'assurance, à aller vers les autres, et à avoir toujours quelques choses à raconter sans jamais lasser autrui. Je dois t'avouer, que je te détestais du plus profond de mon cœur pour tout cela.
La vie était absolument injuste, de donner autant de qualités à une personne et de donner tant de défauts à une autre.
Mais grâce à toi, je sais, à présent, que mon opinion était erronée.
Deux semaines après ton arrivée dans la classe, il a fallu réaliser un travail en binôme. Un moment, dont j'ai eu horreur, pendant si longtemps... Pendant, que tu croulais sous les demandes, je contemplais tristement le planisphère devant moi, faisant mine de le trouver soudainement intéressant. Hélas, je savais déjà à quoi m'attendre. Tout le monde trouverait un partenaire, et moi, je me contenterai de la dernière personne, qui, sans grand étonnement, marmonnera en comprenant qu'elle devra faire équipe avec le fantôme de la classe. Puis pour éviter toute situation embarrassante, je proposerai d'effectuer le travail seul et elle acceptera. J'en avais l'habitude, c'était mon quotidien et je l'acceptais, car je ne faisais rien pour y remédier.
Mais cette fois-ci, les évènements ne se sont pas déroulés comme à l'accoutumé. Tu es venu devant moi et tu t'es gentiment mis à rire. Puis, tu as déclaré que tu ne savais pas qu'il était possible de faire équipe avec une carte du monde. Je me souviens avoir légèrement souri à cette taquinerie. Et soudainement, tu as posé un genou à terre et tu m'as demandé de la plus mignonne des manières qui soit, si je souhaitais faire ce projet avec toi. Mon cœur battait la chamade, je n'étais pas sûre de ce que je venais d'entendre, mais en voyant toute l'attention des autres élèves vers nous, je ne pouvais me rendre qu'à l'évidence, tu voulais faire équipe avec moi et personnes d'autres. Pour te forcer à te relever le plus rapidement possible, j'ai accepté ton offre. Je ne le regrette pour rien au monde.
Ensuite, les choses se sont enchaînées rapidement, nous avons travaillé sur le projet tous les deux, tu m'appelais au téléphone le soir sans forcément aborder le sujet du travail. Tu restais à mes côtés à l'école pendant les pauses en prétextant vouloir être sûr d'avoir compris la tâche que tu devais réaliser. Puis au fil du temps, tu m'as questionné sur mes passions, mes passe-temps, mes impressions sur tel ou telle actualité et sans m'en rendre compte, je m'ouvrais de plus en plus à toi. Au commencement, ton obstination à toujours vouloir être en contact avec moi, m'épuisait, et je trouvais cela agaçant. Mais j'acceptais par gentillesse et parce que je n'osais pas te prier de me laisser en paix.
Un jour, je me suis surprise à attendre ton appel. J'ai attendu pendant plusieurs heures, en vain. Je me suis inquiétée. Je t'avais vu dans la journée en classe et tu étais en pleine forme. Je ne comprenais pas ce silence soudain, alors j'ai pris mon courage à deux mains et je t'ai téléphoné. Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai fait cela. Tu as décroché et t'es excusé d'avoir eu un imprévu t'empêchant de me téléphoner et après, tu as pensé qu'il était trop tard pour m'appeler. Je me sentais honteuse, d'avoir réagi si impulsivement. Cependant, une fois de plus, tu as su trouver les mots pour faire disparaître ce ressentiment chez moi : "ça me fait énormément plaisir que tu te sois inquiétée pour moi". Je suis contente d'avoir été derrière mon téléphone à ce moment-là, car je pouvais sentir mon visage devenir rouge. Tes paroles peuvent sembler anodines, mais elles ont un fort impact sur moi. Ce soir-là, nous avons parlé toute la nuit, pour la première fois de ma vie, parler avec quelqu'un me remplissait de bonheur et j'étais contente que ce quelqu'un ce soit toi.
Je ne pouvais plus le nier, j'étais tombée amoureuse de toi.
Tu as su me mettre en confiance tout en supportant ma façon d'être. Je te remercie infiniment, pour avoir les bons mots quand tu t'adresses à moi, pour ne pas me brusquer en m'en demandant trop. Je te remercie, tout simplement, d'être toi. Je suis heureuse que tu m'aies donné l'opportunité d'apprendre véritablement à te connaître. J'avais tout faux à ton sujet, tu es une personne formidable. Grâce à toi, j'ai pu m'ouvrir petit à petit aux autres et même réussir à me faire des amis. J'ai pris confiance en moi par le seul fait de ta présence à mes côtés.
Je ne sais toujours pas, si tu partages les mêmes sentiments que moi. Pour l'instant ce bout de papier me suffit, mais j'espère de tout cœur, qu'un jour ou l'autre, j'arriverais à me présenter devant toi, comme tu l'as fait autrefois pour moi, et te crier haut et fort, que je t'aime.
Texte 8 : @Fairyheart_One
Juste toi.
J'étais bloquée.
Dans ce rêve qui était devenu un cauchemar, mais surtout devant le marron que constituaient ses yeux. Je l'aimais, profondément. Pas comme une femme aime un homme. Non, je l'aimais bien plus que ça.
Et pourtant, s'il était là, à quelques mètres de moi, c'était parce que je rêvais. Littéralement.
Alors qu'une nuit, je m'étais profondément endormie dans mon lit plus que confortable, je m'étais réveillé dans un tout autre monde. J'avais rapidement compris que ce n'était qu'un rêve. Ils y avaient ces mêmes incohérences, ces parties floues, les sauts dans le temps, mon interlocuteur qui change soudainement de visage, toutes ces petites choses qui paraissent presque normales lors d'un rêve.
Au début, j'en profitais au maximum. Je n'avais pas les limites du monde réel. J'avais atterri dans ce royaume aux maisons troglodytiques. Parfois, ces maisons étaient reliées à des bâtiments d'un tout autre genre, comme pour ce restaurant aux allures du prime des années cinquante des États-Unis. C'était un contraste pour le moins intéressant.
Je mangeais souvent à ce restaurant. Dès que j'avais une petite faim. Après tout, je n'avais pas besoin de gérer mon argent, ce n'était qu'un simple rêve.
Du moins, c'était ce que je pensais. Cependant, les jours passaient et j'étais toujours dans ce rêve. Il m'était impossible de me réveiller. Le temps commençait à être long. Vraiment long. Jusqu'à ce que la petite cloche indiquant l'entrée d'un client retentît une nouvelle fois.
Mes yeux ébahis ne pouvaient croire ce qu'ils voyaient. C'était Runch Randa. Un rappeur du monde réel, mais surtout compositeur, dont les musiques avaient simplement changé ma vie, grâce à ses paroles qui avait transpercé mon cœur jusqu'à atteindre mon âme. Je l'admirais en tant qu'artiste, mais également en tant qu'humain. Grâce à ces textes, que ce soit dans ces chansons ou dans ses discours, j'avais appris à m'aimer moi-même. Et pourtant, malgré à quel point j'étais à présent capable de m'aimer, ce n'est rien comparé à l'amour que je lui porte. Oui, je l'aimais bien plus que je ne m'aimais moi-même.
Je ne pouvais m'empêcher de regarder chaque centimètre de sa silhouette. C'était bien lui, à quelques pas de moi. Juste là.
Les jours passaient davantage, mais l'ennui avait disparu. Je passais mon temps à l'observer. Il était si discret, toujours son livre à la main et son café non loin de lui. Un américano glacé la plupart du temps. Il prenait tellement de plaisir a lire. Il était beau. Vraiment. Gentil aussi. Tout le monde avait l'air de l'apprécier.
J'avais l'impression d'être un voyeur honnêtement. Mes yeux se détachaient le moins possible de lui. Sa simple présence me réconfortait. Sa simple existence me réconfortait.
J'en avais besoin, de ce réconfort. Car le rêve où mon plus gros problème était de m'ennuyer, se transformait en cauchemar.
Le roi, plutôt tyrannique, qui contrôlait ce pays avait fait de moi son esclave. C'était interdit dans la constitution du royaume de faire ça à un citoyen. Je lui avais dit. Mais il y avait cet argument de sa part qui fait que je ne pouvais pas refuser ses demandes de travails forcés, le fait étant que je n'étais pas une citoyenne de ce royaume. Il le savait et se trouvait généreux de me laisser en vie tant que réponde à ses ordres.
Alors, pendant quinze longues heures par jour, je me devais de creuser la roche. Dans cette journée de travail, j'avais le droit à une heure de pause. Je pouvais donc rentrer après mes seize heures de service. Il ne me restait alors que huit heures pour dormir théoriquement, mais j'avais besoin de lui.
J'avais besoin de sacrifier quelque temps de mon sommeil pour pouvoir le voir. Même quelques instants.
Le travail était dur, mon corps épuisé, mais lorsque je croisais ses orbes marron, mon corps ainsi que mon esprit se relâchait.
Il était devenu mon médicament, mon remède.
Alors que dans la vie réelle, c'étaient ces paroles qui m'avais réconforté, ici, je n'entendais jamais le son de sa voix. Il n'y avait plus besoin de tous ces mots pour moi.
Oui. Aucun mot n'avait été échangé. Il ne me connaissait ni dans la vie réelle, ni dans ce rêve. Mais je n'avais pas besoin de ça pour l'aimer, l'admirer et être heureuse.
C'était une addiction, sûrement malsaine, mais qui me faisait du bien. Je faisais tout pour qu'il ne remarque pas mon regard, je ne voulais surtout pas le mettre mal à l'aise, je voulais juste vivre dans son ombre. Cela me suffisait, amplement.
Cependant, un jour, nos regards se sont croisés. Il m'a souri. Mon cœur était au bord de l'implosion, j'étais si heureuse. Puis, la culpabilité m'avait envahi. Il valait mieux que ça.
J'avais arrêté de manger. De boire également. Pourquoi ? Je n'en avais pas vraiment besoin, c'était un rêve. Il était ma seule source d'énergie à présent. Mon corps, lui, tombait en lambeaux. Je ne pouvais visiblement pas mourir dans ce rêve, mais je pouvais atteindre les limites.
Je ne sais pas pourquoi je faisais ça, j'avais juste besoin de le faire. Comme si je faisais tout pour rentrer à nouveau dans le monde réel. Un monde où mon travail n'était pas si dure. Un monde où je ne passais pas mon temps à l'observer, à le déranger. Un monde où, comme une personne saine d'esprit, je le regardais seulement quelques fois en photos et où j'écoutais ses musiques à chaque instant de ma petite vie ordinaire.
J'avais arrêté de le regarder, de l'espionner. Il ne méritait pas cela, au contraire. Même si je ne me rendais compte que trop tard de l'immondice que je réalisais.
Je n'avais plus aucune force. Mes joues habituellement rebondi étaient bien creuse à présent. Je sortais d'une énième journée de travail, épuisée. Mes pas étaient lourds et frôlaient le sol pour rentrer jusqu'à ma case. Quelque chose brillait en face de moi. Je levai alors ma tête, il était là. Toujours aussi beau. Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire. Je ne pouvais mentir à personne, même pas à moi-même, j'étais heureuse de le voir. Si heureuse.
Il me rendit alors mon sourire avant de s'approcher de moi. Doucement, délicatement, comme s'il avait peur de me briser à cause de son éternelle maladresse. Même si c'était impossible pour lui de me blesser. Il me prit dans ses bras. Sa chaleur envahit soudainement mon corps froid. C'était agréable. Très agréable. Aucun mot, aucune parole n'avait été échangés. Ils étaient inutiles. J'entendais son cœur battre de manière si régulière, contrairement au mien qui s'affolait. Son souffle percutait ma nuque, il était si proche de moi. Au fur et à mesure qu'il me serrait dans ses bras, toutes mes inquiétudes disparaissaient. Puis, je pus entendre les premiers mots qu'il m'adressa directement. Il me chuchota tendrement à l'oreille : « Ne t'inquiète pas, tout ira bien. » Et à peine ses mots dévoilés, je me sentais m'endormir doucement dans cette douce chaleur que me provoquait sa voix.
J'étais à nouveau là, dans mon lit. Seule cette fois-ci. Les larmes coulant de mon visage. J'étais retourné à la réalité. Mes larmes tombaient encore et encore. De soulagement, de tendresse, d'amour, de reconnaissance. Je levai la tête et il y avait ce poster de lui juste au-dessus de moi, les pleures ne pouvais plus s'arrêter. Je repensais en boucle à sa phrase, moi qui pensais que les mots étaient à présent inutiles, ceux-ci étaient plus importants et précieux que n'importe quelle autre chose.
Que ce soit dans la vie ou dans cet étrange rêve, même sans me connaître, il m'avait toujours sauvé. Je voulais tellement le remercier. Sincèrement.
« Merci »
Texte 9 : LouMBD (IG)
Je rajoute directement son pseudo pour m'excuser. Ce texte à été supprimé sans aucune raison.
" - Les derniers instants de ma vie, je veux les passer avec toi...
Tu es ma joie, ma colère, ma tristesse, mon bonheur, mon TOUT.
Je veux vivre avec toi, je veux faire l'amour avec toi, je veux avoir des enfants avec toi.
Toutes mes premières fois, je veux les faire avec toi et seulement toi.
Je t'aime mon amour ❤️.
Veux tu m'épouser ou être hantée par mon âme à jamais 👻 ? "
" - Je le veux Laura, je t'aime, je veux passer ma vie avec toi ! 😘 "
Texte 10 : @RyleighNobunaga
Nul besoin de parler
Pourquoi les gens éprouvent-ils toujours le besoin de donner leur avis sur tout, surtout lorsqu'il n'est pas sollicité ? Toujours tout commenter et persuader les autres que seul son opinion vaille. Toujours combler un vide avec du bruit alors que le monde est déjà si agité. C'était une réflexion que Killian se faisait souvent, assis sur ce rocher qui dépassait du sable blanc, contemplant l'immensité turquoise qui s'étendait face à lui et l'éclaboussait parfois en se brisant contre les rochers dans une écume blanche tandis que le vent dont il était le seul obstacle le percutait de plein fouet. Pourtant, c'était bien ainsi qu'il se sentait le plus au calme, loin de ce monde toujours pressé, loin de ces gens bruyants, en prise permanente avec le temps.
Les éléments parlaient, mais différemment. Ils exigeaient d'être attentivement écoutés pour être compris, quelque chose dont bien peu de gens semblaient se soucier à l'heure actuelle. Dans une discussion, le but n'était pas de comprendre l'autre, mais de fournir une réponse, peu importe laquelle du moment que l'échange se poursuivait afin d'éviter les silences gênants. Mais dans ce cas, quel était l'intérêt de parler ? Si l'on avait rien d'intéressant à dire, mieux valait se taire et si l'on ne pouvait rester avec l'autre lorsque rien n'était dit, si sa seule présence ne suffisait pas, pourquoi maintenir cette relation fausse ?
C'était quelque chose que Killian avait toujours observé partout mais n'arrivait pas encore à comprendre. Pourquoi les gens prenaient-ils du plaisir à perdre de l'énergie en interactions inutiles si ce n'était pour fuir un problème quelconque ? Dans ce cas, ne valait-il pas mieux consacrer cette énergie directement à la résolution du problème et gagner en tranquillité ?
C'était en grande partie à cause de cela qu'il préférait les messages écrits plutôt que la communication verbale. Comme ça, la personne était obligée de le lire avant de lui répondre. De plus, cela lui laissait plus de temps pour bien formuler ce qu'il avait à dire et minimiser les risques de malentendu. L'autre grand avantage de ce mode de communication était que l'on pouvait y répondre quand on le désirait, si on jugeait cela suffisamment important pour y consacrer toute son attention. Ainsi, il était sûr que sa parole était prise en compte d'une manière ou d'une autre. Il pouvait même mener ces conversations au milieu d'autres conversations : lorsqu'il voyait que son avis n'avait plus aucune importance à un repas de famille qui s'éternisait, il n'avait qu'à sortir son téléphone discrètement et il pouvait parler des heures durant si d'autres personnes étaient en ligne. Une bénédiction, selon l'adolescent.
Un cliquetis quelque part à sa gauche le tira de ses pensées. Un crabe s'était emmêlé dans les algues recrachées par la mer et claquait furieusement ses pinces pour tenter de s'en défaire, sans succès. Killian s'approcha avec précaution et le ramassa pour défaire les herbes marines une par une en prenant toujours garde à ne pas se faire pincer par le crustacé en panique. Puis il le reposa et la bestiole fila à toute vitesse vers d'autres rochers, plus larges et hauts. C'est le moment que choisit un groupe de jeunes gens pour débarquer avec l'allure d'un propriétaire rentrant chez lui, parlant fort pour couvrir le vent, rompant ainsi son calme. Dommage, il serait bien resté un peu plus longtemps. N'avaient-ils rien de mieux à faire que de se couper la parole pour savoir lequel avait les parents les plus riches ou lequel était le plus idiot ? Killian ramassa son sac à dos et quitta les lieux sans perdre un instant, fuyant presque le groupe. Du coin de l'œil, il les vit jeter à la mer une chose brune qui de loin ressemblait à un galet, c'était le crabe qu'il venait de sauver. Ils regardèrent l'animal se débattre dans les flots, riant de leur propre stupidité. Décidément, il avait bien fait de partir.
«Non mais tu oublies que sans l'immigration-
– Et aller, ça va encore être la faute des étrangers ! C'est vrai que les noirs et les arabes-
– Tout de suite les grands mots ! Je dis simplement que-
– C'est vrai que c'est quand même raciste...
– Pas du tout, au contraire, je dis que juste que parfois, le système-
– Ah bah justement, toi aussi t'es bien content d'en profiter, du système, quand-
– Mais n'importe quoi, je n'ai jamais dit ça ! C'est juste que-
– C'est exactement ce que tu viens de dire ! Mais tu oublies quand même que c'est grâce à...»
Qui déjà avait eu l'idée d'organiser ces vacances ensemble ? Et pourquoi avait-il dû venir ? Chaque repas se terminait presque toujours de la même manière, quelqu'un déviait sur la politique et ça se terminait en pugilat où personne ne pouvait plus placer une seule idée. Ils préféraient tous se couper mutuellement la parole pour manifester leur désaccord sans même savoir ce qu'allait vraiment dire la personne. Et ils recommençaient systématiquement le lendemain soir, à croire que ça leur plaisait au fond. "Aberrant, désespérant", se répéta Killian en secouant la tête, sortant son portable pour s'occuper en attendant la fin du massacre. C'est ainsi qu'il en venait parfois à penser que certaines personnes ne devraient même pas avoir le droit à la parole après trois verres de vin. Ils éviteraient bien des embrouilles, et lui bien des soucis. Il se posait parfois la question, si tout le monde ne parlait que pour dire des choses utiles, combien de conversations seraient évitées ? Qu'est-ce qui pouvait être jugé comme des paroles "utiles" ou "inutiles", qui en décidait ? Non, au fond, c'était sûrement mieux que le monde continue ainsi, bruyant et constamment en mouvement, et tant pis pour son mal de crâne. Mais quand même, tant de paroles irréfléchies, tant d'énervement pour ne rien dire au final, est-ce que ça en valait vraiment la peine ? Y avait-il seulement une réponse ? Il faisait sûrement mieux de ne pas y réfléchir, il n'était certainement personne pour donner un avis après tout.
Texte 11 : @Andrew_Dragonneau
Prendre la Parole
Prendre la parole. Faire jaillir les mots. Pour cela il suffit d'entrouvrir les lèvres, puis d'articuler quelques phrases. Pourtant c'est pas aussi simple que ça. Enfin, cela dépend des gens. Il en a certain qui n'ont jamais eu aucun mal à s'exprimer, qui parlent haut et fort. Il y a aussi des gens qui préfèrent la sérénité du silence, qui s'expriment d'un regard parce les mots, pour eux, ils sont rarement nécessaires. Mais ces gens là n'ont pas forcément des difficultés à parler, vous voyez ? Ils ne le font pas souvent, c'est tout. Dans certaines situations particulières, où il y a trop de choses à dire, trop de sentiments à montrer, on passe du temps à chercher tous les mots -les bons mots- sans parfois en trouver assez, sans parfois qu'ils ne sortent. Mais ça, ça peut arriver à tout le monde, même à ''ceux qui parlent haut et fort''.
Et puis il y a les gens qui m'intéressent ici. Ceux qui ressentent les regards posés sur eux et les trouvent un peu trop lourds, un peu trop oppressants. Ceux qui évitent le regard du prof lorsqu'il cherche un élève à interroger. Les gens qui ont cette fâcheuse manie de se ratatiner sur eux même lorsqu'ils sont finalement interrogés. Ceux qui se répètent mentalement « Bonjour, j'aimerais une pizza 4 fromages, merci, au revoir » avant d'arriver devant le pizzaiolo, ou qui espèrent en silence que l'inconnu à côté d'eux va arrêter de vouloir faire connaissance si ils continuent de ne rien dire.
J'étais comme ça avant. En fait il y a des jours, dans certaines situations, où je redeviens presque muet ; « Chassez le naturel il revient au galop ! ». Ça a duré jusqu'au lycée. Au collège, je me souviens que dans chacun de mes bulletins se trouvaient absolument partout les mots « Doit participer plus activement » ou « Malgré de bons résultat à l'écrit, une faible participation orale ». Des commentaires comme « Participation orale inexistante » ou « Essaie de se fondre dans le mur lorsqu'on l'interroge » auraient été bien plus proches de la vérité mais jamais aucun de mes professeurs ne l'aura écrit ainsi. Il y avait aussi ces élèves qu'on surnommait « Les Populaires », qui rayonnaient d'assurance et de leadership. Dès que l'un d'eux venait me parler, j'étais tétanisé. En fait, je ne leur répondais jamais et je prenais la fuite. Ce qui est un peu bête parce que non-seulement ça paraissait très impoli, mais en plus -moi qui avait peur de la moquerie et du jugement- c'est parce que je ne disais rien qu'ils riaient tous. D'ailleurs, ce n'est même pas de moi qu'ils riaient, juste du fait que je ne parlais pas, nuance. De moi, ils n'en n'ont rien à faire. Le lendemain, si la même personne venait me parler, et que cette fois-ci je trouvais le courage de prendre la parole, elle aurait déjà oublié la veille et ne rirait plus, elle aurait simplement sa réponse...
De moi, ils n'en n'ont rien à faire.
Ils n'en n'ont rien à faire.
C'est un beau jour, quelque part au milieu de mon année de Seconde que je m'en suis rendu compte. Parce que, si je bafouille un peu en cours, il y aura peut-être quelques rires, mais quelqu'un qui bafouille ! Ou même un élève qui se trompe de réponse ! C'est tellement insignifiant comme événement dans une journée, qui s'en soucie réellement ? Qui y pensera encore au bout d'une heure seulement ? Absolument personne ! Et c'est pareil lorsque je parle à des inconnus ou des élèves qui me font un peu peur.
J'ai commencé à élever un peu la voix après ce jour-là. Je suis pas immédiatement rentré dans la catégorie de ceux qui parlent fort sans hésiter, sans filtres. MAIS, un peu redressé sur ma chaise, levant la main de temps en temps... Bavardant avec un tel ou un tel que je ne connais pas bien des sujets les plus simples (les joues rougies par le stress au départ, quand même)... C'était un début.
« Aaron ?» m'interpelle une voix en haut des escaliers, mettant ainsi un terme à mes rêveries. « C'est la fin de l'entracte dans 3minutes. Prêt ? »
Haha, le premier rôle d'une comédie musicale, qui l'aurait cru ?
Je me tourne vers le miroir et relève un peu la tête. Mes yeux noirs pétillent d'excitation, mes cheveux bruns (que j'ai dû laisser pousser pour la comédie) ont été soigneusement coiffés. J'ai l'air sûr de moi. Je le suis.
« Oui oui, je suis prêt, j'arrive ! » je lance.
Je bois un peu, puis me précipite vers les escaliers en colimaçon qui mènent directement derrière les rideaux rouges, sur scène. Un sourire illumine mon visage, la première partie de la comédie c'est très bien déroulée. J'avais tellement hâte d'être à ce jour. Derrière les rideaux, la rumeur de centaines de voix me fait frémir.
« Arrête donc de sourire, c'est un moment tragique que tu vas jouer !
-Oui je sais, je répond au metteur en scène en luttant pour faire redescendre le coin de mes lèvres. »
Je dois faire une tête bizarre puisqu'il rit. Il m'assène une petite tape sur l'épaule en signe d'encouragement, puis s'éloigne. Tous les autres chanteur.se.s, et acteur.rice.s vont également se dissimuler sur les extrémités de la scène. Ils me rejoindront sous-peu. Pour l'instant, je m'avance seul et le rideau se lève. Le public se tait.
Alors j'entrouvre les lèvres pour articuler quelques phrases. Je sais exactement ce que je raconte, ce que je chante. Je fais jaillir les mots. C'est mon personnage qui prend la parole.
Texte 12 : @AuteurM23
Courir pour toi et douter de moi
Pourquoi?
Oui, c'est ça la question. "Pourquoi?".
Pourquoi me suis-je retrouvée là? Pourquoi je fais tout ça? Qu'est-ce qui m'a poussée à me lancer dans ce genre de folie? Courir... toujours, encore, un peu plus loin, un peu plus haut, un peu plus longtemps. Mais pourquoi donc je veux tant arriver au bout alors que je peine à oxygéner mes poumons, qu'il m'est d'une difficulté inimaginable de mettre encore un pied devant l'autre... et pire encore, pourquoi je continue alors que je souffre encore autant ? Et ce, certainement encore pire qu'avant.
Croyais-je vraiment en cet échappatoire ? Pensais-je vraiment que la douleur de l'effort - car oui putain, c'est dur d'affronter le temps et les distances par le simple moyen de ses jambes, avec toujours ces pensées sombres que je souhaiterais perdre en chemin avec ma transpiration - tout ça dans le but d'oublier la plaie que j'ai dans la poitrine et le torrent de pensées et de souvenirs qui retourne mon mental ?
Ce n'est pas ce à quoi je m'étais préparée, je n'aurais pas cru qu'après autant de kilomètres parcourus et de courses bouclées que ça en reviendrait comme-ci je n'avais même pas franchi la ligne de départ... Depuis cet événement tragique, je n'ai pas l'air d'avoir bougé, pourtant il m'a poussé à courir sans réfléchir, courir pour évacuer, courir pour exprimer et courir pour expulser frustration, colère, tristesse et désespoir. À croire que je ne courais pas à travers villes, forêts et campagne mais sur un tapis de course me gardant bloquée au moment de son accident...
Je cours, je souffre, je vis mais je sens surtout que je suis au bout de ma vie. C'est ce qui rend ma présence, ma course elle-même, ironique... Car je courrais pour tourner la page et revivre, prendre un nouveau départ. Cependant, chaque nouveau parcours n'est qu'un faux départ, car mes maux sont toujours là, à me poursuivre telle mon ombre, peut-être même s'y dissimulent-ils.
Je sue comme un bœuf, mes mollets me donnent l'impression d'être en feu, mes pieds d'être en compote et c'est sans compter mon impression d'avoir une brique dans le ventre à force de point de côté. Le souffle court et le cœur battant jusque dans mes tempes, mes idées se mélangent. Je ne me rends plus compte que je cours encore, je sais juste que mon esprit aimerait aussi avoir des jambes afin de s'en servir pour courir lui aussi, et loin, très loin pour échapper à toute cette souffrance que je ne parviens pas à gérer.
Je ne suis même plus sûr de savoir comment tout à commencer... Possible que cela soit depuis ces fois où j'ai commencé à me répéter ces fameuses paroles auxquelles bien des gens doivent penser : « si rien ne va pas, donc c'est que ça va, forcément...n'est-ce pas ? ». Essayais-je de me convaincre que je n'étais pas malheureuse ? Probable. Ou est-ce que je ne me rendais juste pas compte que ma vie avait perdu de son sens ? Sans doute aussi.
Mais le point de non-retour... quand l'ai-je franchi ? Après elle. Car elle est celle qui m'a arraché à ma triste vie. Je crois donc que je ne devrais même pas me poser la question, car je sais pertinemment qu'elle en est la réponse.
C'est depuis que je l'ai perdu que rien ne va plus. Mon premier amour, disparu à jamais...
Mes cuisses me tirent, mes jambes me semblent pouvoir se dérober sous moi à tout instant et ma raison semble vouloir me quitter alors que mes démons me retiennent accrochés à cette réalité dont je ne veux plus depuis qu'elle a quitté ce monde.
Alors que ma vue peine à suivre le rythme et à bien distinguer l'environnement qui m'entoure, à la vitesse que mes membres et mes yeux bougent, j'entends à nouveau en écho dans les parois de mon esprit toutes ces paroles qui me semblaient insurmontables et qui pourtant se sont retrouvées loin derrière moi.
« C'est contre nature », « tu ne seras jamais heureuse », « suis-la et jamais plus tu nous reverras, on te reniera », « vous n'auriez jamais du vivre », « ne les regardent pas, c'est dégoûtant » « deux femmes ne peuvent pas s'aimer, ou vous irez en enfer ! » ...
Rien d'impossible mon amour ? Tu ne disais pourtant jamais quelconque parole en l'air. J'ai donc voulu surmonter ce nouvel affront de la vie, ta disparition, en me plongeant dans ta passion pour le sport. Ainsi, je voulais surmonter mon mal en l'échangeant par un autre, les difficultés de la course. Empatir physiquement, tout en mettant de côté que psychologiquement j'en était déjà sur les rotules, pour la deuxième fois de mon existence, même si cette fois je n'étais plus sûr de savoir m'en relever vu que j'étais seule à devoir y faire face.
Ça ne peut pas être humain d'aimer courir au point de risquer recracher ses poumons à la moindre respiration, mais merde, je ne peux pas m'arrêter ! Car sinon je ne pourrai plus jeter la faute sur quoi que ce soit d'autre qui puisse être responsable de mon état misérable si ce n'est de t'en vouloir à toi, ou moi pour t'avoir survécu. Car je sais dans le fond que seules nous deux sommes coupables de ma douleur et que rien d'autre ne peut plus m'atteindre. Je me suis rendue impuissante, lamentable, fragile... et ce depuis 4 ans maintenant, où j'erre dans les limbes du passé, de notre passé à toutes les deux, comme si c'était mon oxygène pour respirer.
Pourquoi a-t-il fallu qu'une fois acceptée et bien entourée le malheur nous frappe à nouveau ?
Je me suis déjà posé tant de questions... et puisque je ne crois ni en Dieu, ni en une quelconque force supérieure, je n'en ai été que plus désemparée, perdue et révoltée, que toi, l'amour de ma vie, m'ait été arraché. Car je n'avais aucune raison pour l'expliquer. Les seules choses en lesquelles j'ai toujours cru était la vie, la mort, et l'amour qu'on partageait toi et moi.
J'en ai tant voulu à la mort au début mais après j'ai compris que ce n'étais pas à celle-ci que je devais en vouloir mais plutôt à son alter, la vie. Depuis la disparition de la femme la plus merveilleuse qu'il m'ait jamais été donné de rencontrer, je n'ai plus été capable que de deux choses, fuir et détester la vie.
Pourquoi la mort devrait être blâmée pour toutes les pertes et tous malheurs alors que c'est la vie qui l'a quittée ? La mort n'a fait que l'accueillir lorsque la vie n'a plus voulu s'accrocher à elle. Cette vie, qui nous fait traverser plaisirs, passions, douleurs, déceptions... nous donne tout pour tout nous reprendre, nous laisse croire qu'on lui doit tout pour nous avoir offert notre existence, mais au final, cette putain de vie nous malmène - autant que j'ai décidé de malmener mon corps en le poussant chaque jour au-delà de ses limites - jusqu'à ce qu'on se perde.
L'existence même est devenue bien trop dure et injuste pour la pauvre humaine démunie et abattue que je suis. Aucune parole ne pourrait être à la hauteur pour décrire le déchirement de mon être, de mon âme et de mon cœur qui n'est plus capable d'aimer autre chose que son souvenir.
Je finirai par mourir, bientôt. De chagrin ou d'épuisement, soyons en sûr. Car peu importe quels seront mes choix, cela impliquera sans condition cette saloprie de souffrance qui me colle à la peau depuis trop longtemps déjà. D'ailleurs, celle-ci finira par avoir ma peau un jour ou l'autre si je ne m'en fais pas une amie bientôt et cela je crains ne jamais pouvoir y arriver.
Mais ça m'est égal. Car si je meurs, mon malheur disparaitra lui aussi. Après tout, on ne vit que pour mourir un jour, où nous n'aurons même plus la conscience d'avoir vécu, car il ne restera que néant et poussière après notre passage sur terre. Alors que je continue à me laisser consumer à petit feu n'y changera rien, tôt ou tard je ne serai plus que cendre, tout comme celle que j'ai aimé et qui s'est laissé emporter contre vents et marées.
Je suis désolée chérie de ne plus croire pouvoir lutter pour un lendemain meilleur sans toi...
Au début, dans ma foulée je choisissais souffrir, je le supportais et ça m'a donné l'illusion que je pouvais m'en sortir en oubliant tout ça... Je gérais car je connaissais mon corps, mais plus le temps passe et à chacune des fois que je m'arrête je dois affronter non plus la souffrance choisie et infligée de gré, mais le mal brut, bien plus profond que physique, celui de ta perte. Et ce mal m'a si vite rattrapé que j'ai fini par me faire à l'idée que je ne pourrai pas le vaincre, ni même lui échapper, indéfiniment. Car ce mal, je ne le gère pas. Car je ne connais pas la vie, pas cette vie-là en tout cas... celle dont tu ne fais plus partie. Je refuse de la connaitre, à moins qu'au contraire, je puisse maintenant dire la connaitre que trop bien, car je la sais insupportable.
Comment aurais-je pu m'imaginer que tu me laisserais seule ? Que tu m'adresse tes dernières paroles ? Plus marquant qu'un fer rouge ou qu'une encre injectée dans la peau.
Aimer, espérer, croire, vouloir, se convaincre... c'est beau, c'est ce qui fu l'ascension de notre vie mais c'est également l'origine du précipice au bord du quel je me trouve depuis ces 4 longues années à survivre comme je peux sans toi...
Y arriverais-je ? J'ai cessé de me poser cette question pour m'en poser une autre : Comment pourrais-je ?
J'ai mal, merde! Pourquoi tout ça a-t-il dû arriver ? Jamais je n'ai eu aussi dur de ma vie tu sais ? Car en réalité je t'aime plus que j'aime la vie... je ne sais donc plus si je suis suffisamment lucide pour dire ce qui est bon pour moi ou pas et si j'ai encore le droit de prétendre à une vie ordinaire qui était extraordinaire, comme l'était notre vie à deux.
Comment suis-je sensée poursuivre seule égoïstement et mener une vie heureuse sans toi, sans que tu n'aies eu cette chance-là ? Nous nous étions dit pour la vie, mais nous pensions jusqu'à la mort aussi. Nous nous en étions fait la promesse, nous nous en sommes donné la parole. Alors pourquoi dois-je continuer ? Pourquoi...
Sur le point de céder et de m'écrouler après avoir buté mon pied contre une racine qui était dissimulée sous les feuilles du sentier du parcours, j'entends une voix... Ta voix.
- Ne t'arrête surtout pas de courir... et vis !
Était-ce une hallucination ? Car combien de fois n'ai-je pas cru t'apercevoir à travers une vitre, au loin dans la rue grouillante de monde, m'imaginer que tu sois dans la pièce d'à côté ou m'attendre à ce que tu franchisses la porte d'entrée et t'entendre me dire que tu es arrivée pour finir par venir me surprendre et m'enlacer ? Tant d'espérances vaines qu'une seule de tes paroles réconfortantes auraient pu panser avec les plaies que m'a laissé mon imagination.
Le front perlant de sueur, la nuque baignant presque dans ces goûtes salées coulant de mes pores et la vue brouillée, je crois te voir au loin crier et agiter les mains au niveau de la ligne d'arrivée.
Encore mon esprit qui me joue des tours ? Serais-tu là ? m'attendrais-tu ? M'encourages-tu à aller au bout de cette course interminable contre ma propre personne ? Contre ton fantôme que je perçois encore chaque jour tellement je t'aime ?
Les larmes coulent abondamment le long de mes joues rougies et la grimace accrochée à mes lèvres est un mélange de ma douleur, ma peine et ma fatigue. Mes cheveux se balancent d'un côté à l'autre à chacun de mes pas qui me rapprochent de toi que je vois au loin, resplendissante avec toujours ton éternel sourire qui dévoile tes dents et illumine ton visage.
Dois-je tenir bon ? Inspire, encore un pas. Pour toi... Expire, encore une fois. Ou pour moi ? Maintenant reprends toi !
Mais si je n'y arrivais pas...?
Texte 13 : @ContezMoi
Parole :
La parole, cette chose qui est si importante, qui a tant d'impact et qui est pourtant si maltraitée : on la donne pour des personnes et on l'enlève pour d'autres. On parle de ressources vitale comme de l'eau et de la nourriture, ce qui est fondamentalement vrai néanmoins on n'oublie une autre qui nous est propre à nous-même : la parole.
Propre à chacun de nous, elle existe à travers de milliard de personnes et chaque jour elle nous transporte dans la vie du quotidien. Elle peut être chantée, écrite, crier, murmurée et parfois oubliée. Mais elle est éternelle à qui donc se permet de la délivrer.
Une parole peut avoir plus d'impact qu'un long discours. Elle peut nous faire déplacer des montagnes ou nous faire tout abandonner.
Oui, pour moi la parole, savoir exprimer ses besoins et idées est un art. Combien de choses se sont mal ou auraient pu mieux se passer si on avait pu mettre des mots justes sur une émotion, un besoin ou juste s'imposer.
Depuis notre tendre enfance on nous apprend à bien nous tenir, à vouloir nous exprimer d'une certaine manière pour vivre en société. Et inutile de vous dire que durant ma période d'adolescence je rejetais tout cela en bloc :il fallait casser les codes de la société pour se sentir bien et être soi-même.
Les années ont passé et je me suis rendue compte qu'en ne voulant pas respecter les règles on en suit d'autres : ne pas suivre les règles.
La parole cultive la richesse intérieure : elle permet de créer des liens, de vivre de nouvelles expériences et de sortir de sa zone de confort. Pour vous faire une confession je suis une grande timide et donc très introvertie la plupart du temps. J'ai l'impression que le monde est contre moi tout le temps et que mes idées ne valent rien du tout.
Alors pour essayer de me montrer au monde sans que l'on me voit j'ai choisie l'écriture : longtemps cette activité est restée entre moi et mon ordinateur, parfois mes cahiers. Souvent ce que j'ai écrit et écrit ne sortiront jamais : trop personnel, pas assez bien à mon goût ou juste le temps passe et je ne me reconnais plus dans ce que j'ai écrit.
Puis un jour j'en ai eu assez de me cacher et j'ai décidé de publier, de voir ce que les autres peuvent en penser. Egocentrique comme je suis, je pensais que tout le monde me jugerait, en bien ou en mal et que mes écrits auront un impact sur les autres.
Je suis tombée de haut quand je me suis rendue compte que non, les quelques pages que j'écris quand j'ai du temps, le travail que je fournis ne touche pas plus de personnes que cela. Au début j'étais très frustrée et voulait tout arrêter, comme d'habitude quand je fais quelque chose qui ne fonctionne pas. Je l'ai délaissé et me suis renfermée sur moi-même.
Puis durant une soirée j'ai eu une illumination : je dois faire les choses pour moi et non pour les autres. L'avis des autres sera toujours très important mais ce que je ressens est le plus important.
Une chose en amenant une autre j'ai pris mes valises de vies et j'ai décidé d'arrêter d'attendre la vie de mes rêves et de monter dans un train. Etant de nature dispersée je ne sais pas où je vais mais j'ai moins peur car l'écriture, la parole et mes émotions m'accompagneront.
Je ne me sens plus seule. Je ne suis plus seule. J'essaie de me trouver et de rester à mes côtés.
L'importance de s'exprimer est d'une importance cruciale pour nous construire et avancer. Apprendre à exprimer ses idées, de comprendre ce qui vient de nous et des autres, de se faire entendre et de ne pas avoir honte de ce que l'on pense est le chemin vers soi-même.
Sinon nous sommes condamnés à tourner en rond et de suivre un chemin qui n'est pas le nôtre et de nous enfermer dans un monde qui nous est hostile.
À l'écrire ainsi cela semble si facile et réalisable alors que dans la réalité cela nous prend toute une vie si ce n'est plus car même par notre absence nous pouvons créer la parole. C'est un combat de tout les jours de se faire entendre et de ne pas laisser ce qui nous est propre se faire enlever.
Néanmoins la parole peut avoir des limites quand elle est utilisée de manière à attaquer ou provoquer de mauvaises situations et oppresse ceux et celles qui n'ont pas appris à en faire une force. La parole peut même arriver à nous enfermer dans des cases qui nous étouffe et à force d'y rester nous semble impossible d'en sortir. On finit même par s'y complaire et à nous trouver des excuses pour ne plus en sortir.
Nous finissons par nous y enraciner, à en laisser qui nous somme réellement et le soir en nous regardant dans le miroir à fixer un inconnu dénuer de lumière.
La parole est donc une arme qui peut se révéler fatale à tout ceux qui savent la magner comme il faut pour avoir l'ascendant sur l'autre. Leurs paroles dessinent lentement et laissent graver à jamais de fines chaînes qui nous oppriment.
J'ai longtemps pris la parole des autre comme la seule vérité reniant ce que je pensais et mon vécu pour des « conseils de vie » qui se transformaient en instruction pour me faire comprendre la « vie ».
Ma vie n'a donc aucun échos face à la leur ? Ce que je pense et essaie de dire n'ont donc aucun poids face à des discours plus ou moins recyclé que nous entendons à longueur de journée ? Ont-ils la moindre idée de ce qui se passe dans ma vie pour m'imposer leur soi-disante bien pensance ?
Malgré le fait que je voulais rejeter leurs discours en bloc, je finissais par les absorber et à croire que cela provenait de moi. Je me suis donc attacher à des principes et un chemin de vie qui n'était pas le mien. Et être perdu dans un chemin en ligne droite sans avoir le temps de comprendre ce qui se passe peut se révéler de la pure torture.
Toutefois si on s'autorise à lever la tête il y'a des panneaux de sorties dissimulés plus ou moins partout : l'entourage, des opportunités ou encore nos passions. Parfois on a l'impression qu'il faudrait déplacer des montagnes pour que les choses changent alors qu'il ne suffit que de commencer par faire un pas en avant.
Alors prenons cette liberté qui nous est donnée et vivons, ressentons et exprimons-la de la manière qui nous est propre. Vivons. Ressentons. Exprimons-nous.
Texte 14 : @manon_lgs
Homme de parole
Ethan était un homme de parole. Enfin, c'est ce qu'on lui avait répété toute sa vie et il s'était tenu à ça. L'était-il vraiment ? Il supposait que oui, sinon pourquoi tout le monde le dirait ? En tout cas, quand sa meilleure amie d'enfance lui a proposé de venir à l'opéra avec elle, il voulait dire non mais il ne souhaitait pas la blesser. Car, supposait-il, en plus d'être un homme de parole, il était aussi gentil. Alors il avait dit oui.
Puis, après son travail il était allé boire un verre au bar à côté pour se soulager un peu les nerfs. C'était quelque heures avant la représentation mais il aurait tout le temps pour se préparer une fois rentrée chez lui. Alors il ne se pressait pas. Mais malheureusement ou heureusement peut-être, il a rencontré cette fille. Elle était belle, charmante. Ils ont commencé à discuter ensemble et soudainement les minutes semblèrent défiler un peu trop vite. Il était tombé sous le charme de ses yeux ambrés, sa bouche en cœur et ses boucles brunes qui retombaient jusqu'à mis dos.
Et il avait fait une connerie. Une terrible connerie. Il l'avait invité à sortir au restaurant pour le soir-même. Évidemment, elle avait accepté. Puisque Ethan était un homme de parole, il devait s'y rendre. Il partit, guilleret, jusqu'à son appartement pour se préparer et reçu un message de Zoé, sa meilleure amie :
" Hâte d'être ce soir ? "
Il se liquéfia sur place lorsqu'il se rendit compte de son oubli. Il voulait crier, pleurer, s'énerver, retourner dans son lit. Mais il resta juste devant l'écran de son téléphone à le fixer sans bouger. Il avait deux rendez-vous, le même soir. La première avec sa meilleure amie qu'il connaissait depuis la maternelle, qui voulait l'emmener voir et entendre quelque chose qui lui faisait saigner les oreilles et lui donnait la migraine pour une semaine. L'autre avec cette charmante fille se prénommant Violette. Bien-sûr dans sa tête le choix était vite fait. Néanmoins, il ne pouvait se soustraire à aucun des deux rendez-vous car Ethan tenait toujours ses promesses.
Il eut des sueurs froides qui lui dégoulinaient le long de l'échine. Jamais il ne s'était retrouvé dans un tel pétrin. Il s'assit sur son canapé gris, passa sa main dans ses cheveux blonds et fixa toujours le message de Zoé.
"Évidemment !" finit-il par répondre.
C'était faux. Il venait de perdre son statut d'honnête homme en l'espace de quelques secondes. Ensuite, il eut une idée. Il appela son frère jumeau qui décrocha à la troisième sonnerie.
— Tu peux me rendre un service ?
Quelques heures plus tard, il se rendait au rendez-vous convenu avec Violette. Tout était parfait dans son plan, il allait rester un homme de parole tout en rendant deux femmes heureuses dont lui. Que la vie pouvait être bien faite parfois ! Son frère jumeau avait été réticent suite à sa demande mais puisqu'il connaissait beaucoup Zoé, qu'il l'appréciait tout comme il adorait Ethan, il avait fini par accepter.
Il arriva finalement au modeste restaurant en même temps que Violette, elle avait mise une magnifique robe noire qui se fendait en deux au niveau de ses genoux pour l'occasion ce qui la rendait d'autant plus charmante. Ils se firent la bise comme s'ils se connaissaient depuis bien longtemps et finirent pas rentrer à l'intérieur de l'établissement. Sur leur table, une bougie allumée et deux verres de vin rouge étaient déjà positionné n'attendant plus qu'eux.
La suite de la soirée se passa à la perfection, il envoya quelques messages à son frère pour s'assurer que tout se passait bien de son côté et bavardait avec sa dulcinée. Alors que le dessert allait déjà arriver, des cris aigus furent entendu de l'autre côté de la salle, au niveau de l'entrée. Tous les clients se retournèrent dont Ethan et Violette. Zoé était en train d'agresser un des serveurs pour qu'il la laisse rentrer. Leurs regards finirent par se croiser et elle bouscula l'homme en face d'elle pour accourir vers lui, son sac à main sur l'épaule. Dès qu'elle fut au niveau d'Ethan qui c'était mis debout, elle se mit à le frapper à l'aide de son sac sur toutes les surfaces de son corps. Il tenta de se protéger à l'aide de ses mains, en vain.
— Espèce d'ingrat, d'égoïste, de malhonnête ! Tu as envoyé Mark à ta place et tu croyais que je n'allais rien voir ? Tu me prends pour une idiote en plus !
— Zoé attend, je peux tout t'expliquer !
Pour toute réponse, elle brandit sa main en l'air et la fit atterrir avec une violence inouïe sur la maigre joue de Ethan. Elle sortit furibonde du restaurant, claquant ses talons au sol, pinçant les lèvres et jetant des regards noirs à quiconque tentait de la dévisager telle une folle sortie d'asile. Ensuite, ce fut au tour de Violette de se manifester. Elle vint le gifler exactement au même endroit que Zoé précédemment et s'en alla de la même manière juste après avoir fait claquer le dos de sa langue contre son palais.
Il venait de perdre deux femmes en une soirée en plus de sa réputation d'homme de parole. Gêné, il prit son téléphone et donna une bonne somme d'argent au serveur qui s'approchait de lui sans regarder le total qu'il devait payer. Une fois dans sa voiture, il jeta un œil aux quelques messages qu'il avait reçus de Mark.
" Désolé mon frère ! Elle m'a embrassée et je ne sais pas comment mais elle a directement compris que je n'étais pas toi. "
Il laissa tomber sa tête contre le volant de sa voiture. Comment n'avait-il pu jamais s'apercevoir que Zoé avait des sentiments pour lui ? C'est vrai que maintenant que son frère lui disait, il y avait eu plusieurs signes capables de l'indiquer. Ses messages constants, ses regards insistants et sa manière de le complimenter sans cesse.
Les jours passèrent et Ethan se sentait comme une chiffe molle. Il était devenu l'ombre de lui-même et n'agissait plus comme avant. Il désirait retrouver sa meilleure amie ainsi que Violette car son visage ne voulait pas s'enlever de sa tête. Le timbre de sa voix, son sourire éclatant et son accent italien ne partait jamais, à l'en faire devenir fou ! Au bout d'une semaine, il prit une décision. Il allait trouver l'adresse de Violette et ne pas lui laisser d'autre choix que de l'écouter et il ferait de même avec Zoé, la seule différence était qu'il connaissait déjà son lieu d'habitation.
Quelques recherches sur Facebook suffirent pour trouver l'adresse de sa dulcinée et il s'empressa de se rendre dans son appartement. C'était l'étage numéro trois, la première porte
en partant vers la droite. Il courut dans les escaliers pour gagner du temps et toqua à sa porte tout en reprenant son souffle. Par chance, elle lui ouvrit en à peine quelques secondes et dès qu'elle le vu, tenta de refermer la porte. Il réussit à caler son pied dans l'entrouverture juste à temps, ne lui laissant pas d'autre choix que de l'écouter.
— Attends ! Laisse moi parler. Il faut que tu saches que la fille qui est venue me gifler et qui a fait une scène devant tout le monde au restaurant n'est ni ma petite amie ni ma femme. C'est uniquement ma meilleure amie, tu peux le demander à qui tu veux même à ma mère ou à des cousins éloignés qui pourront te le confirmer. Je lui avais promis d'aller à l'opéra avec elle et pas peur de la décevoir j'ai demandé à mon frère jumeau d'y aller à ma place car je voulais avoir ce rendez-vous avec toi. Je suis tombée sous ton charme dès le premier regard et tu me plais beaucoup Violette. Je te promets que cela n'arrivera plus, laisse moi une deuxième chance.
Visiblement surprise, elle resta immobile. Et au plus grand étonnement d'Ethan, son regard se fendit en deux pour ne laisser que de la tristesse transparaitre. Elle s'écarta finalement de la porte pour le laissé rentrer. Il crut avoir réussi et, triomphant, la suivit à l'intérieur. Ils s'installèrent dans le canapé du salon et elle se mura dans un silence oppressant, les yeux baissés, fixant le sol comme la huitième merveille du monde.
— J'ai quelque chose à te confier Ethan. Tout d'abord, je souhaite te dire que je suis désolée car je ne voulais pas qu'on en arrive là, elle déglutit nerveusement avant de reprendre. En fait... Il faut que tu saches que Zoé est ma petite amie depuis quelques mois. Elle ne savait pas comment te le dire alors on a voulu inventer un subterfuge qui a mal tourné. J'étais censé t'inviter au restaurant pour te l'annoncer en fin de repas, que l'on puisse faire connaissance et que l'information passe mieux mais on c'est confondue dans les jours. L'opéra n'avait rien à voir avec tout ça, tu étais censé y aller car c'était une sortie comme une autre. Au restaurant, elle était tellement en colère qu'elle ne m'a pas vue et ce n'est pas elle qui a voulu embrasser ton frère mais lui. Il a voulu profiter de la situation croyant que Zoé en pinçait pour toi.
Finalement, cela expliquait tout. Les regards insistant de Zoé était juste là en signe qu'elle lui cachait quelque chose. Il n'avait rien compris. Abasourdi il quitta la pièce et prit quelque jours pour se remettre de cette situation ou peut-être ne reviendrait-il jamais. Qu'importe ! En tout cas, il en avait tiré une bonne leçon. S'il n'avait pas été un homme de parole, tout se serait bien terminé.
Texte 15 : @KimKimmy83
Le a manquant
Un pic d'angoisse fulgurant me traverse la poitrine comme une décharge électrique, me réveillant en sursaut, si puissant que je me courbe en deux, une main sur le cœur, en proie à une souffrance extrême.
J'entends vaguement les autres remuer à côté de moi, émergeant des bras de Morphée, et Lilian paniquer à la vue de mon état :
- Skye, ça va ? Skye, réponds-moi ! Mais réponds bordel !
Je voudrais bien, mais impossible. La douleur est si forte qu'elle me coupe le souffle et me fait monter les larmes aux yeux, et je ne peux que contempler les visages inquiets de mon frère et mes amis, incapable de les rassurer. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Est-ce encore mon cœur qui n'en fait qu'à sa tête ? Pourtant, j'ai l'impression de connaître cette souffrance, de l'avoir déjà ressentie. Un nouveau pic me traverse, encore plus brutal que le précédent. Un mauvais pressentiment l'accompagne, quelque chose de grave est sur le point de se produire, je le sens dans mes entrailles, mais quoi ? L'angoisse s'intensifie, tord mes boyaux, je suis à deux doigts de vomir et d'un coup, l'évidence me frappe de plein fouet. Je me souviens du jour où j'ai reçu cette terrible intuition pour la première fois, le jour où Nathanel a voulu-
- Oh mon Dieu Nath !
- Tu nous as fait une de ces peurs ! Est-ce que ça va ? Idiote, pourquoi tu ne répondais pas, j'ai cru que tu faisais un arrêt cardiaque !
Lilian me hurle dessus mais je ne l'écoute pas, une seule chose compte :
- Quelqu'un sait où est passé Nathanael ?
- Il n'était pas là quand je me suis réveillé ce matin, me crie Sasha, éternel lève-tôt, depuis la salle de bains.
- Mais alors ça veut dire que-
Que Nathanel est seul avec ses idées noires et qu'il s'apprête à faire une énorme connerie.
- Merde !
- Est-ce que tu pourrais s'il te plaît finir tes phrases ? s'agace Jacob. Et d'abord pourquoi "merde" ?
Je ne prends pas la peine de lui expliquer, préférant plutôt m'élancer vers la sortie avec l'espoir fou qu'il ne soit pas trop tard, et plantant là les garçons remplis d'incompréhension. Nathanel, si tu survis, je te jure que je te tue ! Je cours de toute la force de mes jambes, droit vers mon ancienne maison. Elle est sans doute en ruines aujourd'hui, mais c'est le vieux pont avoisinant qui m'intéresse. Je force encore l'allure, et soudain mes pieds ne touchent plus le sol, je m'emmêle les jambes et m'écroule le nez dans la poussière. Je tente de me lever, mais retombe aussi sec. Je n'ai plus de forces, je suis épuisée, mon cœur pompe à la vitesse d'une machine infernale et cette petite voix au fond de moi, m'intimant de le laisser crever, n'arrange pas les choses.
J'essaye de la faire taire, mais elle est vicieuse, argumentant que Nathanel est certainement déjà mort à l'heure qu'il est. Je lui hurle de la fermer, qu'il est intelligent, qu'il ne sautera pas, mais elle persiste, envahissant ma tête et mon corps tout entier avec ses mots tranchants, cruels : Nath est mort ! Mort ! Mort ! Et si elle avait raison ? Et si je ne le revoyais plus jamais ? J'ai été séparée de lui pendant trois ans, je lui en ai voulu au point de le haïr, mais au fond de moi je savais qu'il était vivant et qu'il allait bien. S'il disparaissait pour toujours, je crois que je ne m'en remettrais pas.
A cette simple idée, je me sens sombrer dans un abîme de folie. J'ai vaguement conscience que des bras m'entourent et que des chuchotements rassurants s'opposent à mes cris de démente, mais je refuse de les écouter, de revenir dans cette réalité fade et vide, privée de Nathanel. Je me débats, griffant tout ce qui est à ma portée, à moitié aveugle et totalement cinglée, jusqu'à ce qu'une douleur cuisante à la joue me force à me ressaisir.
Une claque.
Quelqu'un m'a donné une claque. Je lève la tête et mon regard croise celui de Sasha, complètement affolé. En le voyant devant moi, l'anxiété creusant des sillons dans son visage d'ordinaire si impassible, j'éclate en sanglots.
- C'est de ma faute, tout est ma faute, je balbutie entre deux flots de larmes. Je ne voulais pas lui dire, mais vivre avec moi et me croire morte, c'était trop dur pour lui, et maintenant je vais peut-être le perdre.
Sasha me fixe, ébahi, et je me doute qu'il ne comprend pas un traître mot de ce que je raconte, mais je n'ai pas le temps de lui expliquer en détail. La vie de Nathanel est en jeu, et il faut que je lui dise, que je lui parle. Je lui dois bien ça, après deux ans et demi de mensonges...
Les jambes flageolantes et la respiration effrénée, je me relève et repars en courant, avec difficulté d'abord, puis mes foulées s'allongent, ma prise sur le sol dur se raffermit, mon pas se fait plus élastique, le paysage ne se brouille plus devant mes yeux, et l'espoir de sauver Nathanel me ragaillardit.
Il ne me faut pas plus de quelques minutes pour rallier le pont, et là, mon sang gèle instantanément dans mes veines. Nathanel est bien là, tremblant, penché dans le vide. Dos à moi, il ne m'a pas entendue arriver. Un sentiment d'impuissance tellement désespéré qu'il me fait presque tomber à la renverse prend possession de mon ventre, le tordant comme une serpillère qu'on essore. Lentement, il commence à basculer. Quelque chose craque en moi. Une pensée, une seule, parvient à se frayer un chemin jusqu'à mon esprit. Nath va m'abandonner, encore. Encore. Encore. Encore. Mon cerveau tourne à vide. Encore. Une tempête d'émotions me submerge. Encore. Je ne vois pas rouge, mais noir. Un noir intense, comme une nuit sans étoiles. Encore. Mon cœur ralentit. Moi seule peux tout réparer. La tempête prend la forme d'un hurlement venu du fond de mes tripes.
- NATHANEL, STOP !
Il se fige, en suspens au-dessus du vide. Je sais qu'il a reconnu cette façon unique de prononcer son nom, cette petite faute, ce a manquant parmi toutes ces lettres, qui passerait presque inaperçu, mais pas pour lui. Pas pour nous. Je sais aussi qu'il me croyait morte et que mon fantôme le hante. Je sais qu'il doit être en état de choc, mais je m'en fiche. J'ai assez attendu. Dans un formidable cri de rage, toute la haine, l'incompréhension et la souffrance que je retiens depuis des années se déversent sur lui :
- Tu sais quoi ? En fait vas-y, saute. Fous ta vie en l'air ! Abandonne tout, tes amis, le groupe, et moi ! Abandonne-moi une deuxième fois ! J'ai jamais su, jamais compris pourquoi du jour au lendemain tu avais disparu sans même me dire au revoir. Encore moins comment tu avais pu trahir ta parole et m'abandonner comme un lâche. Je me suis retrouvée toute seule et j'en ai bavé, tu ne peux pas savoir à quel point j'en ai bavé après ton départ ! Et le plus dur dans l'histoire, c'est que je ne savais même pas ce que tu étais devenu, si tu allais bien, si tu étais heureux, si tu m'avais complètement oubliée... Alors vas-y, recommence ! Fuis, pour toujours ! Mais tu m'avais promis ! TU M'AVAIS PROMIS DE NE PAS M'ABANDONNER ! Tu me l'avais promis...
Je m'effondre au sol. J'ai mal. J'ai envie de pleurer, mais la douleur est bien trop grande. S'il disparaît encore, je ne pourrai pas le supporter. J'ai essayé, pourtant. J'ai tout essayé. Il ne reste qu'une seule chose à faire. Moi seule peux tout réparer. Je le rejoins, en équilibre précaire, et lui prend la main. Il sursaute et vacille. Ma prise sur ses doigts se durcit. Sa paume est douce, et son toucher n'a pas changé.
- Tu as le choix. Tu l'as toujours eu. Soit tu sautes, et tu m'entraînes avec toi, soit tu reviens avec moi sur la terre ferme.
Il tente d'abord de dégager sa main puis cesse de lutter, referme ses doigts sur ma paume et bat en retraite, nous mettant hors de danger. Je lâche sa main pour me positionner face à lui et capter son regard. Ses prunelles montrent toute sa surprise et son espoir. D'une voix blanche, trébuchante, il murmure, à bout de forces :
- S-S-Skye ? C'est vraiment toi ?
Les lèvres tremblantes, il approche une main de ma joue, comme pour vérifier si je suis bien réelle. Je colle ma pommette contre ses doigts et lui répond doucement :
- A ton avis, abruti, qui d'autre te ferait confiance au point de risquer sa vie pour toi ?
Un long soupir de soulagement s'échappe de ses lèvres, il m'attire contre lui dans un sursaut et me serre dans ses bras de toutes ses forces. Je lui rends son étreinte, heureuse que tout soit enfin terminé, puis je m'écarte pour lui chuchoter :
- Tu m'as manqué, Nathanel.
A ces mots, des larmes dévalent ses joues livides, creusées par la fatigue. Je l'enlace à nouveau, il s'accroche à moi comme si j'étais sa bouée de sauvetage. Ses épaules tressautent et ses pleurs s'échouent dans mon cou, inondant mon T-shirt. Je souris tendrement. Il est tiré d'affaire.
Doucement, mon cœur ralentit, battement après battement. Pour la première fois de ma vie, je sais que tout ira bien désormais. Je me cale contre Nathanel pour ne pas tomber, car mes forces, petit à petit, m'abandonnent. Mais ce n'est pas grave. Je suis heureuse. Je me sens bien. Les battements s'espacent de plus en plus. Ma maladie me rattrape. Je ferme les yeux. Ce n'est pas la fin, mais le commencement d'une nouvelle histoire. Mon cœur s'arrête. Trou noir. Je t'aime, Nathanel. Pour toujours.
Texte 16 : slameur éclair (IG)
Souvent on les utilisent
mais on ne remarque pas qu'elle est réelle
cette énergie à chaque fois qui est transmise
quand on prononce certaines paroles
Aujourd'hui, laissez-moi vous en partager une
Elle a traversé l'histoire, elle est là depuis des âges
son vrai sens fascinent les sages
Moi, je suis grandi en l'entendant et en l'utilisant
mais c'est dans ces jours que j'en comprends le sens, hallucinant!!
Elle peut changer le cours d'une journée
une pensée qui est sombre peut être illuminée
et une épaule abbatue peut être relevée
il est important de la prononcer car on ne sait qui ça peut sauver
Je l'entends chaque jour que ça soit à l'église ou au marché
dans les rues de la capitale et du quartier
je parie que dans tous les langues, elle existe
Oui, car elle est importante même si parfois on l'utilise à l'improviste
Je vous dit franchement, elle est puissante
quand réellement, on en saisi le sens
Certains le comprennent lors d'une mauvaise journée, quand elle devient leur essence.
Bien sûr on le dit différemment
les uns avec un sourire les autres sérieusement
mais ça garde toujours cette nature saisissante
Je ne suis pas philosophe
juste un jeune qui se pose de temps en temps des questions.
Je veux pas faire de grandes strophe
juste vous invite à une réflexion
" Les gars avez vous déjà penser au vrai sens de cette parole qu'on entend tous les jours ?
BONJOUR "
Texte 17 : @LutherAshes
Ce n'était qu'un petit miroir. Octogonal, banal, pas vraiment beau mais pas tout à fait laid non plus; avec un liseré d'or sur le pourtour.
Il trouvait sa place dans la vieille salle de bain, au-dessus d'une simple étagère de bois garnie de divers parfums, qui surplombait un petit lavabo vétuste mais fonctionnel ; en tout cas assez pour le vieux garçon qu'était Luc.
Le front dégarni, les oreilles un peu décollées, Luc n'avait pas vraiment la quarantaine glamour. D'ailleurs, à part quelques rares amis à lui, personne ne lui aurait donné moins de 60 ans.
Malgré tout, il se nettoyait conscieusement tous les matins, passait un peigne dans ces cheveux épars, puis se brossait les dents avec une minutie extrême, avant de déposer sa brosse à dents bien à droite du lavabo. Aucun bouleversement inattendu ne bousculait cette mécanique bien huilée.
Pourtant, un matin, alors qu'il finissait de se brosser les dents, il baissa la tête pour cracher son bain de bouche. Quand il la releva, il ne la reconnut pas. Ses cheveux avaient poussé et viré au brun, sa peau s'était raffermie et ses traits s'étaient tellement déformés qu'ils s'harmonisaient maintenant avec le reste de son visage. Il dut se rendre à l'évidence : ce n'était pas lui.
C'était elle. Le reflet qui n'en était pas un lui sourit.
-Salut, dit-elle.
Luc cligna des yeux, interdit. Sa brosse à dents resta en suspension dans les airs.
-Heu, salut. Qui...Qui êtes-vous ?
-Je m'appelle Amy ; et vous Luc. Cela fait un moment que je vous observe.
Luc secoua la tête et se pinça en marmonnant :
-Mon pauvre Luc, parler à un miroir, tu deviens fou. . .
Puis il la regarda à nouveau, paraissant étonné qu'elle fût encore là.
-Vous n'êtes pas fou.
Luc la fixa quelques secondes, puis explosa :
-Alors auriez-vous l'amabilité de me dire ce que vous faites dans mon miroir ?
-Doucement, pas besoin de s'énerver. Pourquoi je me trouve dans votre miroir ? Vous le saurez en temps voulu. Mais il y a plus important.
-Quoi ? répondit Luc excédé, ne songeant même plus à la bizarrerie de la situation.
Elle baissa les yeux et bougea comme si elle se tordait les mains.
-Je. . . C'est difficile. Voilà : cela fait plusieurs semaines que je vous observe tous les matins, que je contemple chaque jour votre visage, que j'assiste à votre routine matinale. Et . . . je crois que je suis amoureuse de vous.
Luc se figea. Comme pour se rassurer, il posa sa brosse à sa place habituelle, à droite sur le rebord du lavabo.
-Quoi ? dit-il en ayant parfaitement entendu.
-Je suis amoureuse de vous.
Il demeura muet quelques secondes, la regarda de haut en bas, la jolie courbure de ses lèvres, ses joues rosées, ses cheveux soyeux, sa peau de pêche.
-Ce n'est pas possible.
-Pourquoi ça ? demanda-t-elle innocemment.
Il sentit son cœur se serrer douloureusement en répondant :
-Car vous êtes belle. Très belle, même.
-Vous aussi, rétorqua-t-elle comme si c'était évident.
-Pas assez pour que vous puissiez éprouver quoi que ce soit pour moi, en tout cas. M'avez-vous bien regardé ?
-Evidemment, je suis dans votre miroir. La vérité, c'est que vous avez beaucoup de charme, et que vous ne vous en rendez même pas compte.
Luc eut beau protester, Amy n'en démordait pas. Elle lui montra qu'il n'était pas aussi horrible qu'il le croyait, et que c'était un homme encore désirable, en usant de tant de sourires et de compliments qu'il finit par la croire. Et puis, il fallait préciser qu'il commençait à vraiment l'apprécier, lui aussi. . .
Décidant de le lui faire comprendre, et n'étant pas très doué avec les mots, il se pencha pour l'embrasser. Au moment où ses lèvres touchèrent le miroir, elles ne rencontrèrent que la glace froide. Il éprouva une sensation étrange à l'intérieur de son corps, comme si certains de ces organes avaient subitement changé de place. Luc se recula et contempla le beau visage d'Amy, dont le sourire s'accentua.
-Merci, Luc, susurra-t-elle.
Puis elle lui jeta un regard désolé, avant de tourner les talons et de quitter la salle de bains.
Luc, éploré, voulut lui crier de revenir et se précipiter vers le miroir pour la retenir, mais le bas de son corps refusa de bouger et sa langue semblait s'être collée à son palais.
Quelque chose n'allait pas. Il examina le lavabo, et constata avec horreur que sa bosse à dent était posée à gauche de celui-ci.
Texte 18 : @FloraRyokoï
Il aurait suffit, d'un mot, une parole de toi, une seule, pour que je te suive jusqu'au bout du monde, pourquoi n'as tu rien dit lors de cette soirée, alors que j'avais tant besoin que tu l'ouvre, cette "grande gueule" comme le décrivent tes amis, celle capable de crier sur tous les toits quand l'envie te chante, me faisant rire sans fin,et parler tel un moulin.
Tu n'as rien dit, tu m'as abandonné, et aujourd'hui tu te montres, une branche d'if et une anémone dans la poche de ta veste de costume, tandis que l'on m'a décoré de roses, symbole des jeunes mariés. Je pensais que tu venais me chercher, m'enlever de ses épines cauchemardesque. Mais à nouveau, tu n'as rien dit.
Alors a partir de ce jour, j'ai décidé que j'en ferai de même, que tu n'entendras plus le son de ma voix. Je demandai seulement d'entendre le tiens, rien d'autre. Alors pourquoi...
Après plusieurs mois, quand j'ai voulu parler à mon premier enfant, je n'y arrivais plus, ma gorge me faisait tellement mal, aucun son ne sortait mais la douleur me déchirait. Je te haïssais, mais tu fus pourtant le premier que j'ai contacté dans la panique, mon fils pleurant dans le fond. Tu a débarquer plus tard, sortant la porte de ses gonds et tu as crié mon nom, fouillant les trois étages du manoir pour me trouver, enfonçant la porte pour te jeter à mes pieds et me parler, plus que tu ne l'avais jamais fait en quelques mois depuis cette union. Je te sondais, tes yeux exprimant la peur, les miens le désespoir, une discussion silencieuse avant que tu n'agisse. Tes actions m'ont rassurée, plus que des paroles, encore plus quand tu as pris soin de ce bébé. Tu m'as donné une ardoise, m'as expliqué comment communiquer, puis c'est toi qui as tout géré, pendant une heure tu as été un moulin à paroles, naviguant entre le nourrisson et les appels, pendant que je te regardais, tel une poupée de porcelaine dans le décor, mais cela m'as donner envie d'écrire, beaucoup, un journal entier. C'était une nouvelle façon de parler, sans son, comme le langage des signes, que tu m'a appris pendant que mon mari s'acharnait au travail. Je découvrais pour la deuxième fois que la parole n'est pas qu'un enchaînement de son, que c'est un moyen de partager ses idées et ses émotions, comme le font les fleurs, la musique, les danses, les corps, les yeux, les mains.
Peu à peu, j'ai retrouvé l'usage de ma gorge, grâce à toi, donc mes premiers mots furent "merci", au même moment, pour son premier mot, mon fils scandait "tonton", nous faisant sourire et échanger un regard de fierté.
Texte 19 : @kathoumane
La rencontre avec la parole
Le jour où la parole rencontrant des personnes qui souhaite parler mais la parole sera leurs plus grandes aides.
J'ai tout t'a coup un jour rencontrer la parole elle était là face à moi elle me disait de plus parler de communiquer avec les personnes car je suis très timide je ne parle pas assez et je n'arrive pas à parler devant tout le monde alors je l'ai écouter et sa a marcher et je ravie d'avoir eu la chance de la rencontrer maintenant je fais que parler je suis un moulin à parole.
Moi aussi j'ai rencontrer la parole elle ma dit de dire des mots plus doux car je m'énerve souvent et je dit des mots pas très jolies maintenant je parle avec douceur et calme c'est ma meilleure amie la parole j'ai de la chance de l'avoir rencontré.
Moi je l'ai rencontré par hasard quand j'étais un peu triste elle m'a dit que un jour j'aurais la parole c'est sûr parce que je suis un bébé encore et normal de pas avoir la parole un jour il me tarde de parlé et quand je serai un plus grand je pourrais parler avec mes parents ça va être chouette merci la parole.
Moi je l'ai rencontré quand j'ai étais dans le coma pendant des années je n'arriver plus à parler elle m'a dit courage de pourras avoir la parole avec la volonté alors je l'ai écouté et elle avait raison maintenant j'ai la parole aujourd'hui je peux parler avec les gens que j'aime je content d'avoir pu la rencontrer la parole je content d'avoir la parole enfin car la parole ont n'a toujours besoin pour pouvoir être communiquer avec les personnes.
Moi la parole ma dit d'avoir du courage et être forte car je n'arrive pas a avoir du courage j'ai toujours peur d'échouer et ne pas réussir et je ne peux pas je n'arrive pas à chanter quand je exprime tout ce que je ressens et je voudrais échanger avec mes chansons alors la parole m'a dit de l'écouter c'est ce que j'ai fait et j'ai réussi maintenant je n'ai plus peur de chanter la parole et admirable j'ai de la chance de l'avoir rencontré elle a changé ma vie c'est de chanter.
Moi la parole je l'ai rencontrer quand j'ai été d'espérer parce que je je vais chez l'orthophoniste j'ai du mal à parler correctement j'ai avis de bien parlé mais ne n'arrive pas alors là parole m'a dit de l'écouter c'est ce que j'ai fait et ne pas s'inquiéter car l'orthophoniste va beaucoup m'aider à parlé correctement et a marcher j'ai été presque tout les jours chez l'orthophoniste j'ai répèter parole avec parole tout les qui était compliqué pour moi et ça a marché je suis très fière de moi merci beaucoup la parole moi aussi j'ai de la chance de l'avoir rencontré la parole parce que maintenant je peux parler correctement et ça c'est juste incroyable de parler correctement merci la parole.
Moi je l'ai rencontré aussi je souhaiterais parlé en français car je voudrais un être professeur de français mais je me dit que va être compliqué je suis espagnol la parole m'a dit ne s'inquiète surtout pas je convaincu que tu pourras un jour parlé en français et tu pourras être professeur de français alors je l'ai écouté et ça a marché je suis très contente de parler en français la parole et fastidieuse des gens qui l'atour car grâce à elle ont peut parler avec les personnes.
Moi aussi j'ai eu l'occasion de la rencontrer cela était formidable pour moi car je me sentais si triste je n'avais pas confiance en moi même pour me rendre avec mes amis des personnes je rester dans mon coin et je ne parler plus du tout avec plus personnes alors tout t'a coup la rencontre avec la parole ma fut une joie intense de ma vie elle m'a aider à avoir confiance aujourd'hui je parle avec tout le monde.
La parole et l'une plus grande chance qu'on n'a car moi aussi elle m'a aider elle ma encourager et maintenant j'ai le plaisir de parler et de partager mes souvenirs mes émotions avant ça j'avais beaucoup de mal à parler je couper mes mots au fur et à mesure de la conversation tout le temps alors je ne voulais plus parler avec les personnes mais dès que j'ai rencontré la parole elle ma beaucoup aidée et maintenant j'ai la parole avec toutes les personnes que je rencontres.
La parole est tout simplement fait pour expliquer ce que qu'on ressent en nous les mots que l'on veut exprimer la parole et fait pour ça grâce à elle nous parlons avec des personnes pour échanger grâce à la parole avec laquelle on exprime nos mots les plus importants de nos pensées et de nos sentiments que nous avons vécu ensemble dans notre vie et que nous racontons de vivre en parlant avec avec des personnes.
Merci pour tout c'est bon message moi la parole c'est mon devoir être la pour vous que vous puissiez exprimer vous émotions a voix haute je suis la pour vous aider et grasses à moi vous vous exprimer et je serai toujours la avec vous je suis ravie de vous avoir rencontré sur mon chemin je suis tout simplement complet d'être votre plus grande aide ensemble nous allons faire de belles choses en parlant l'émotion que nous puissions exprimer avec nous mots alors je serai la pour vous accompagner dans votre vie.
Maintenant je vais devoir vous laisser je vais allée à la rencontre d'autres personnes qui auront besoin de moi pour les aider comme j'ai pu faire pour vous alors parler avec les personnes que vous aimez c'est le plus important pour nous tous de commencer en parlant d'exprimer ce qu'on veut dire moi la parole je dois vous laisser sur c'est belle parole et n'oubliez pas je serai toujours la pour vous et avec vous tout le temps .
Je tiens vraiment à m'excuser aux trois personnes où leurs textes ont disparues... Je ne sais vraiment pas ce qu'il s'est passé !
Ce n'est pas grand chose, mais vos pseudos ont directement été intégré avec vos textes pour m'excuser.
Voilà voilà !
N'oubliez pas de voter, et de donner votre avis sur le texte qui vous a le plus marqué,
A très vite !
Lauwern
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