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Gagnant(e) : @Sorbet-Cerise
Texte : 2
Je tiens tout particulièrement à remercier @cleareve3567et @Flemne pour m'avoir aider à corriger vos textes ! Sincèrement, voir un tel soutient me réchauffe le cœur... Merci à vous tous pour vos messages, pour votre aide, mais surtout votre compréhension. Je ne le dis pas souvent, mais j'ai vraiment de la chance de vous avoir. Vous êtes tous bienveillants, merci à tous !!
Bonjour à tous !
Bonne lecture !
Texte 1 : @Mariloumais
Soirée Mondaine [Dransy]/ [Drarry] et [Ginnsy]
Résumé : Pansy et Draco doivent se trouver une personne de sang pur apte à concevoir un héritier. C'est un ordre. Alors ils se rendent ensemble à la soirée mondaine et se draguent lourdement non loin de leurs parents. Avec ça ils devraient être contents.
Les Parkinson et les Malfoy étaient deux familles de sang pur, nobles et importantes. C'était un héritage conséquent que, selon leur parents, Pansy et Draco ne pouvaient pas gérer seuls. Ils leur fallait une personne -du sexe opposé au leur bien entendu- sur laquelle s'appuyer, se confier, et évidemment apte à donner un héritier. Oui, car voilà tout le problème : les parents voulaient un héritier. Et les enfants eh bien... n'étaient pas de ce bord. Les deux familles le savaient, évidemment. Draco passait sa journée à écrire au séduisant Harry Potter, et Pansy se plaignait sans arrêts du manque d'attention de Ginny. Alors leurs mères respectives leur avaient donnés un ultimatum. À la prochaine soirée mondaine à laquelle ils assisteraient tous les deux, ils devaient avoir trouvé cette personne. Ils se présenteraient avec elle, montreraient une complicité sans borne et une bienséance extrême. Elle devait être de sang pur, raffinée, élégante, apte à concevoir un hériter et leur couple devaient être hétérosexuel. " Vous avez deux mois. " Avaient-elles assénées.
Suite à cet avertissement, un problème de taille s'était posé. Ils n'allaient pas chercher quelqu'un s'ils étaient dores et déjà en couple ou sur le point de l'être ! Puis leur vinrent une idée brillante. S'ils ne trouvaient personne, ils n'avaient qu'à aller à la soirée ensemble ! C'est donc ce qu'ils firent et ils transplanèrent le soir convenu devant le manoir Malfoy. Draco était ici chez lui, mais la tradition voulait qu'il se présente à l'entrée avec sa compagne lorsqu'il l'amenait. Leur parents, qui les attendaient de pied ferme à l'intérieur, accoururent vers eux en leur demandant qui était l'heureuse personne. Ils se tournèrent l'un vers l'autre, un grand sourire aux lèvres.
« Nous nous sommes aperçus que nous nous complétions à merveille, débuta Pansy d'un air charmé.
– N'est-elle pas magnifique et dotée de toutes les qualités que vous m'aviez citées, mère ? interrogea ensuite le blond. »
Leur famille, déçue les firent entrer. Narcissa bouillonnait. ces deux garnements avaient osés faire les malins et contourner leurs règles ! Ils allaient payer. Mais ce soir, elle n'avait d'autre choix que de les laisser passer.
Les deux compagnons entrèrent dans la pièce. Elle était décorée avec goût et perfectionnisme, et flottait dans l'air un discret parfum de rose. Les invités étaient nombreux, et leur entrée ne se fit que peu remarquer. Ils firent le tour des convives pour leur souhaiter la bienvenue comme le voulait une autre tradition stupide, et cela terminé se rendirent au buffet pour se servir chacun une coupe de champagne. Puis ils se placèrent non loin derrière leurs parents de façon à pouvoir observer leurs réactions et commencèrent à parler bruyamment.
« N'est-ce pas une magnifique soirée que voilà ma chère dulcinée ? commença Draco.
– Oh oui ! Jamais je n'ai éprouvé pareil émerveillement !
– Cela me ravis ! »
Après quelques formalités, ils s'attaquèrent à un sujet moins subtil.
« Dites moi, avez vous déjà fait sprinter l'unijambiste ? fit le blond, retenant un rire discret.
– Non malheureusement ! Mais vous m'apprendrez n'est-ce pas ? Trempez donc votre biscuit !
– Je ne vous en priverais pas ! »
Ils essayèrent tant bien que mal de ne pas rire. Jetant un coup d'œil appuyé vers leurs parents, ils découvrirent un tableau hilarant. Lucius ayant abandonné son verre désormais vide sur la table se tenait désormais la tête à deux mains. La mère de Pansy avaient les mains tremblantes d'indignation et son mari serrait sa mâchoire. Narcissa quant à elle, était partit se resservir un troisième verre du punch proposé au buffet.
Ils firent encore quelques remarques, la voix secouée de tremblements, puis n'en purent plus. La brune pria alors son compagnon de lui enseigner dès à présent à « se désenclaver la péninsule ». Il accepta de bon cœur et ils se dirigèrent vers la chambre du blond, tressaillant de rire. Arrivés dans ses appartements, ils s'étalèrent sur son lit et rirent à gorge déployée. Ils se décrivirent mutuellement la tête de leurs parents encore et encore, se repassant le film de la soirée sans pouvoir cesser leurs tremblements.
« On racontera ça à Harry et Ginny !
– Bien sûr ! »
Texte 2 : @Sorbet-Cerise WINNER !
Attention; Histoire fortement inspiré par la nouvelle "Le Conte de Suzelle" issue du recueil Janu Vera écrit par Jean-Philippe Jaworski.
Sept nuits d'une existence
Couchée sur le flanc, la petite Lisette respirait de toute la force de ses poumons blessés, ses cheveux blonds éparpillés autour d'elle. Le froid de la nuit printanière lui mettait les larmes aux yeux. Lovée dans un repli herbeux, son petit visage mouillé et plein de terre, elle sanglotait en silence. Sa poitrine faible se soulevait de sanglots étouffés tandis qu'elle se recroquevillait contre la terre gluante des berges de la rivière. Elle avait perdu une chaussure, elle avait froid, elle avait faim et elle ne voulait pas rentrer. Pendant une heure, elle avait entendu tout le village crier son nom, « Lisette ! Lisette ! » et elle était restée cachée dans les roseaux, sans bouger. Maintenant, elle ne pouvait plus rentrer du tout. Sinon, la colère de son père serait encore pire.
Soudain, elle entendit les hautes herbes crisser près d'elle. Elle se redressa sur son séant, hagarde, mais ne vit aucune ombre se découper sur la nuit. Elle se rallongea, enfouissant son visage dans ses bras, et ses sanglots reprirent de plus belles.
« Qui est là ? » appela une voix grêle à quelques pas, une voix de vieille femme. Lisette ne bougea pas, mais la vieille ne tarda pas à la débusquer, au frissonnement des roseaux que produisait l'enfant en tremblant. La vieille écarta les tiges, de ses mains tavelées de vieillesse et découvrit la petite avec un cri de stupeur. Lisette ouvrit un œil prudent et effrayé, car elle ne la reconnaissait pour aucune des anciennes du village. De son côté, la vieille contempla très longuement la petite, comme si le monde venait de s'effacer devant elle et que plus rien d'autre n'existait qu'elle et cette si jeune enfant. Il y avait entre elles quelques pas et toute une vie.
Au bout d'un long instant, la vieille s'approcha de la jeune et se pencha lentement vers elle, portant à hauteur de sa vue son visage raviné par les ans et par une vie rude de paysanne, mais au regard si ému et si bon.
« Quel âge as-tu, ma petite ? demanda-t-elle doucement.
- Six... six ans... hoqueta la gamine dépenaillée.
- Et que fais-tu ici, toute seule ?
- J'ai... C'est pasque... J'pas fait exprès... J'veux pas rentrer... sanglota-t-elle éperdument, se répandant en excuses décousues. C'est qu'j'ai cassé la houe d'Papa en jouant avec, et il va me battre quand je rentrerai... »
La vieille pris la petite dans ses bras et la serra contre elle. Puis, avec toutes ses pauvres forces, la souleva de terre. « Je vais te ramener chez toi, ma petite, n'ais pas peur. Tu ne vas pas rester là, seulette, en attendant que les loups viennent te manger ? »
Lisette secoua vigoureusement la tête en signe de dénégation, mais ses larmes ne tarirent pas.
« Qu'est-ce que c'est, qu'une méchante fessée, reprit la vieille, contre tout ce que tu as encore à vivre ? Tiens, tu ne sais pas combien tu en verras d'autres avant de devenir une vieille femme comme moi ! Et pourtant, quand tu auras mon âge, tu ne te souviendras même plus de tes petits malheurs, ni que tu as un jour pleuré pour une houe cassée. Regarde au-dessus de toi, ma petite. Qu'est-ce que tu vois ? » Lisette leva la tête. Au-dessus d'elle, l'immensité du ciel nocturne déployait ses drapés stellaires, couronnait d'étoiles les deux paysannes d'un diadème auquel n'aurait pas prétendu la plus grande des reines du monde. « Être au monde, n'est-ce pas déjà si beau face à quelques misères ? soupira la femme avec tristesse, les yeux rivés sur le ciel nocturne. Aime toujours les étoiles, ma fille, que tu sois heureuse ou que tu souffres, garde les dans ton cœur, car elles ne te quitteront jamais. »
Dans l'étreinte rassurante et chaude de la vieille, bercée par son pas lent et monotone, la petite Lisette ferma les yeux. La tête posée contre la poitrine usée de la vieille, au travers les étoffes fanées de sa robe, elle écoutait le son du vieux cœur fatigué qui battait d'un rythme lent, et s'endormit bien avant d'avoir atteint la maison.
***
Lisette avait quinze ans et se faisait belle avec l'âge. L'été battait son plein, les récoltes avaient rendu tant de grain qu'on aurait plus de pain qu'auguré ; on irait vendre au bourg le surplus et on économiserait pour les années suivantes. Le village était euphorique, et tandis que le soir tombait comme un dais rose et or, chacun vêtait ses plus beaux habits pour célébrer la fête des moissons. Lisette était si impatiente qu'elle ne cessait de parler avec joie, échevelant la tresse que sa sœur nouait patiemment de ses cheveux dorés. Dès que Margaux eut fini de piquer des fleurs des champs dans la coiffure, les jeunes filles coururent à la place du village, main dans la main. Toute la nuit, on dansa au son des fifres et des chansons joyeuses. Les brasiers allumés au sur la place brûlaient si fort qu'ils obscurcissaient les étoiles. Et tout ce bruit, toute cette fête, ces danses et ces corps en mouvements, ces peaux tannées par le travail au champ luisantes de sueur dans l'élancement éperdu de la joie, tout grisait Lisette qui n'en finissait plus de rire. Elle était la plus jolie, les garçons lui demandaient des danses ; elle en accorda la moitié à Martin, un joli garçon de seize ans, rougissante et au comble de la joie. Et il lui semblait que cette nuit était la plus belle de toutes, et que nul, jamais, ne pourrait surpasser en bonheur celui qu'elle éprouvait dans l'instant.
***
Lisette avait vingt ans et rentrait de l'église, suivie par tout le village. Martin lui tenait le bras ; ivres de joie l'un comme l'autre, ils couraient presque en rentrant à la maison du père de Martin. Derrière eux les poursuivaient les bravos, les exclamations de joie et les vœux de bonheur et de fertilités. Le ciel dégagé brillait comme un sourire ; les étoiles complétaient la couronne nuptiale de la jeune épousée et l'auréolaient comme la promesse d'une vie longue et paisible. Ils poussèrent la porte ensemble, Martin la porta à sa couche et l'y allongea. En se chuchotant des mots entrecoupés sur la maison qu'ils habiteraient, les enfants qu'ils auraient, l'amour qu'ils vivraient, Lisette se laissa déshabiller par son époux, frissonnante et éperdue. Et tandis que sur son corps vierge roulait toute la houle d'un désir longtemps contenu, malhabile et sincère, elle remarqua entre ses larmes qu'au-dessus de sa tête, par le trou à fumée du toit de chaume, elle apercevait un carré d'infini piqueté de quelques étoiles.
***
Lisette avait vingt-deux ans et hurlait de douleur. Ses cris perçaient les murs de torchis et se perdaient dans la nuit au dehors, tandis qu'une vieille femme aux mains trempées d'eau chaude lui écartait les jambes en marmonnant que ce serait bientôt fini. Lisette tenait la main calleuse de Martin, la griffait, l'écrasait, hoquetant de douleur tandis que la vieille entrecoupait ses prières d'incitations à pousser plus fort. Lisette se perdait dans les méandres de la douleur tandis que comme toutes les femmes, elle expiait pour la première fois le péché originel. Soudain, la délivrance. Elle sentit tous ses muscles se relâcher tout d'un coup et la douleur, sans disparaître, devint si distante qu'elle l'avait oubliée. Il y avait un nouvel être dans ce monde, « une petite fille » dit la vieille, une nouvelle petite Lisette à qui elle avait donné la vie avec Martin, et elle ne revenait pas de ce miracle divin créé dans la nuit et sorti de la nuit, qui ravirait son cœur jusqu'à la fin de ses jours.
***
Lisette avait trente-et-un an et pleurait. Elle regardait au loin brûler sa maison, cachée dans les bois, serrant très fort la main de sa Lisette-fille et de son cadet Martin-fils, affolée et déchirée par la violence de l'horreur. Les clameurs sauvages des pillards résonnaient au loin, amplifiées comme un orage. Martin avait été pris dans une guerre qui n'étais pas la sienne, parti grossir le ban de son seigneur ; et tandis qu'il ne revenait pas, le conflit qui n'était pas le sien tuait des pauvres gens dont ce n'était pas non plus le leur. Appuyée contre un arbre, Lisette leva les yeux au-dessus d'elle et maudit pour la première fois ce ciel vide griffé par les faîtes des arbres, ce ciel qui refusait d'envoyer de la pluie pour éteindre l'incendie qui ravageait son village et pour noyer tous ces reîtres sous un déluge expiatoire, et elle maudit ces étoiles inutiles qui luisaient d'une lumière morte.
***
Lisette avait quarante ans et elle perdait de sa beauté. Elle mariait Lisette la fille, puisque Martin n'était plus jamais revenu pour le faire, et que Martin-fils était rentré dans les ordres. La Lisette s'était choisi un mignon mari, pour sûr, un pas trop gandin, l'air dégourdi et honnête, et qui la rendrait heureuse sûrement ; mais Lisette la mère était amère de voir partir sa fille. Se départir de son cadet avait été dur, d'autant plus dur qu'elle perdait le seul homme restant du foyer et que sa charge de travail serait répartie entre elle et sa fille ; mais c'était ainsi la volonté du Seigneur. En revanche, perdre sa première-née... Perdre sa précieuse fille, rentrer seule ce soir dans leur chaumière... Peu s'en fallait pour que ne roule sur ses joues que la dureté d'une vie de labeur sous le soleil harassant avait rendue brune et sèche les larmes d'un regret impuissant. Lorsqu'elle sortit de l'église à la suite du cortège nuptiale, elle ne suivit pas les époux jusqu'à la maison du père de son gendre ; au lieu de quoi, ses bottes crissant dans la neige, elle attendit que tout le monde passe pour s'affaisser contre le mur de l'église, et leva ses yeux humides vers le ciel. Il était bas et sombre comme tous les ciels d'hiver, drapé d'un suaire de mauvais temps qui obstruait la vue des étoiles, un ciel aussi lourd que le cœur de Lisette à qui rien ne restait.
***
Lisette était vieille quand elle sortit de sa chaumière qu'aucune autre voix que la sienne n'avait égayée depuis près de vingt ans, courbée et ridée par le poids des ans et d'une vie trop dure, trop longue, mais trop courte pour contenir tout le bonheur qu'elle rêvait en ces lointaines, longues et chaudes soirées d'été où ivre de sa jeunesse, elle dansait à la fête des moissons. De ses mains tavelées, elle rassembla ses robes autour de ses vieilles jambes fatiguées, et marcha lentement, la tête ployée, sans savoir où aller ni pourquoi, sous le ciel plein d'étoiles. Et celles-ci brillaient, muettes et insensibles, comme une énigme que son cœur simple n'avait jamais su déchiffrer. Elles étaient là, tout simplement. Elles l'avaient toujours été.
Lisette remplissait sa poitrine fanée de la candeur de l'air, de la vivacité du printemps où tout renaissait, à l'heure où quelques années, quelques mois seulement la séparaient du dernier voyage. Elle marcha jusqu'à la rivière où bruissaient les saules, et sur la clarté de l'onde, elle vit se refléter l'infini des constellations du ciel qui tremblaient dans une valse frémissante. Et sous la symphonie pastorale de l'eau, elle entendit de faibles sanglots émerger sur la berge.
« Qui est là ? » demanda-t-elle de sa voix grêlée par l'âge.
Et écartant les roseaux, elle trouva lovée sur la berge une petite fille en pleurs, une petite fille blonde couchée sur le flanc, une petite fille dont la séparait quelques pas et toute une vie.
Texte 3 : @fadeaway
Les soirs d'été
LE SOLEIL S'EST COUCHÉ, laissant sa place à la lune et aux étoiles éclairant le ciel du mi-juin. Le groupe de détective s'est regrouper non loin du port, discutant entre eux en profitant de la fraîcheur de cette nuit d'été qui pointait le bout de son nez chaque soir après de longues journées brûlantes. Le satellite naturel ainsi que les quelques lampadaires, éclairés les environs. Quelques grillons chantés joyeusement donnant une atmosphère calme à l'endroit.
« C'est chouettes le parc pendant la nuit ! finit par lâcher Dazai, dont les yeux bruns et étroits admirés le paysage nocturne. Le reflet de la lune flotte sur la rive, dansant aux mouvements des vagues. L'eau frappe sur les pierres brillantes, disparait avant de revenir. Une brise traverse la surface clair, transportant un souffle rafraichissant au milieu de la nuit.
— L'air est frais par ici, répond son camarade binoclard comme pour confirmer ses dires.
— Kunikida-kun, comment trouve tu mon yukata ? questionne l'homme aux cheveux bruns à son ami en lui donnant des coups de coude d'une voix excité. Alors ? Alors ?»
Portant un yukata de couleur rouge amarante assez large, Dazai tournoie autour de lui, permettant au plus mature de jeter un œil à sa tenue. Derrière son dos, accroché à son datejime teinté de noir, un beau éventail de couleur indigo terminer sa tenue. A la différence des kimonos identiques à ceux que porte habituellement Kyoka. Le yukata est un tissus en coton, ce qui le rend plus léger à porter.
— Profitons de la fraicheur du soir ! S'écrie le brun, le sourire aux lèvres, il leve les mains formant un signe de victoire avec les doigts sans lâcher son partenaire d'une semelle. A ce geste, les manches de son yukata glissèrent au niveau de ses coudes, dévoilant les bandages enroulés autour de ses bras. Kunikida, qui - depuis le début - avait essayer de garder son calme face à l'agitation de l'ex dirigeant de la mafia, perdit finalement patience.
— Tu me tiens chaut à me coller ! Hurle le blond à lunettes en s'écartant du brun. Tu connais la signification du mot fraicheur au moins ?
Plus tôt dans la journée, lorsque son compagnon s'était mit à hurler soudainement au bureau, le fanatique de l'organisation a bien cru que celui ci avait perdu la tete à cause de la chaleur insoutenable.
Dazai fit sa sourde oreille face à l'agacement du membre de l'agence, et s'était remis à lui donner des coups de coudes.
— Toi aussi, t'es à fond avec ton yukata ! Le complimente l'intéressé d'un air taquin.
— J'ai juste suivi le mouvement ! Répondit il d'une voix embarrassé. Dans son yukata de couleur vert amande -qui lui allait plutôt bien- Kunikida n'était pas plu fier de ce compliment. Sans prévenir, le brun avait arrêter ses taquineries et repris son observation, admirant l'obscurité de la nuit.
— C'est bien de profiter entre collègues. Murmure le détective d'une voix calme cette fois ci. J'adore l'été, continue-t-il d'un air nostalgique. Les yukata, les feux d'artifices, la mer, les suicides. . .
— C'est que toi ça, le coupe son camarade à la prononciation du mot " suicide "
— Atsushi ne devrait pas tarder. Murmure Tanizaki en fixant le chemin par où le jeune homme était partit.
— Où est-il ? Demande Izumi, portant un Yukata de couleur rose, ses yeux bleu clair et ses cheveux jais accordés à merveille avec sa tenue.
— Acheter des feux d'artifices, explique l'étudiant à la benjamine du groupe.
«Les amis !
— Tien en parlant du loup, s'écrie le rouquin en voyant le garçon, dont ils parlaient plus tôt, courir vers eux, un sac à la main. »
𝕩
Un instant après, tout le monde s'amuse. Kyoka tient une cierge magique en compagnie de Atsushi, et fixent les flammes avec émerveillement. Pendant ce temps, Kunikida retient Dazai qui s'apprêter à faire tournoyer un feu d'artifice particulièrement dangereux pour s'amuser. Akiko et les Tanizaki admirent leur cierge magique. D'un léger geste de la main, non voulu de l'ainée. La sienne se fondit et un morceau tomba au sol. La jeune femme soupire, avant de murmurer :
— Ils sont éphémères ces cierges magiques... Comme la vie humaine.
Un long silence s'installe après sa phrase mais fut peut de temps briser par une lueur brillante montant vers le ciel, elle finit par exploser et disparaître laissant derrière elle des éclats qui illuminèrent les yeux du jeune blanc.
— Il y a un vrai feu d'artifice ! s'exclame t-il les pupilles brillants.
— Tu savais pas ? Il y en a un au port, aujourd'hui. Explique Dazai.
— Et ici, c'est un lieu secret d'où on le voit super bien ! Dit le roux.
Le garçon hoche la tête avant de continuer d'admirer le magnifique spectacle qui s'offre à lui et à ses camarades. Les feux d'artifices enchainèrent sous les émerveillements des détectives. Les étoiles pleins les yeux.
«Si je meurs, j'aimerais que ce soit avec tant de beauté.
En entendant cette phrase, Atsushi se fige avant de tourner la tête vers son mentor et d'un ton moqueur, s'apprête à lui répondre :
— Ca serais mieux de ne pas mou. . . »
A la vue du regard triste et lointain d'Osamu, l'adolescent ne pu finir sa phrase. Sa gorge se noue. Il n'eu pas les mots pour décrire son sentiment mais un poids s'est installer dans son coeur. Il savait très bien que son compagnon a toujours voulu en finir avec la vie. Mais il n'avait jamais pris au sérieux son ami malgré les nombreux tentatives de suicide qu'il a effectuer. Et c'est que en cette soirée, qu'il s'en est rendu compte, que la culpabilité lui serre le coeur. Le garçon baisse la tête avant de murmurer :
— Ne dites plus jamais ça... même pour rigoler. . .
Pour réponse, Dazai sourit. Regardant son camarade en silence, elle lève son regard au ciel, et alors qu'un énième feu d'artifice explose en millier de petites étoiles. Elle murmure :
«C'est beau »
Texte 4 : @ContezMoi
Dernière étoile
Accoudée à ma fenêtre pendant que je fumais ma cigarette, tu me regardais comme tu aimes le faire parfois la nuit. Les halos de fumées qui se dispersaient dans l'immensité de la nuit semblaient vouloir t'atteindre.
J'allumais une bougie et la plaça devant la fenêtre pour te faire comprendre que la voie est libre et que personne d'autre ne remarquera ta présence. Tu la regardes en me souriant et mon cœur se réchauffe instantanément.
Je ne sais pas si cela provient de la fraîcheur de cette nuit d'été, la présence des étoiles au-dessus de nos têtes ou encore de la distance qui semble s'être installée malgré nos efforts mais ce soir j'ai peur. Peur de tout : de la vie, de la mort, d'affronter l'inconnu mais à vrai dire, j'ai surtout peur que tu ne sois plus à mes côtés.
J'ai toujours su que ce moment allait arriver, ce moment où nos chemins devront se séparer et que nos « projets » finiront par être nos « souvenirs ». Quand je m'en suis rendue compte une partie de moi s'est éteinte, à l'instar de cette bougie dont la flamme semble vouloir t'éclairer et refléter la lumière qui émane de toi.
Je devrais avancer, je le sais et je me le suis promis. Mais tu sais, je préfère avancer à reculons pour mémoriser et imprégner ton visage, tes mimiques ou encore ta façon de te tenir une dernière fois. Et c'est ainsi que tu me regardes reculer loin de toi pendant que j'avance vers un monde où ton prénom n'a plus de réponse.
Plus le temps passe et plus j'ai dû mal à distinguer ce qui s'est réellement passé ou de ce j'essaie de me souvenir, qui sont 2 choses différentes à mes yeux. La première est brute et sans filtre à qui veut s'en souvenir alors que la deuxième est bercée par des sentiments, par une histoire qui se raconte en omettant ou rajoutant certains détails pour que le tout soit cohérent. L'une nous est personnelle et intime alors que l'autre est un spectacle dont le texte se modifie à chaque représentation.
Le peu de lumière que m'offre la nuit me permet de mieux te distinguer à travers mes larmes et c'est ainsi dans ces moment-là que je t'imagine me serrer dans les bras et essuyer mes larmes comme autrefois, ou serait-ce le fruit de mon imagination ?
Te souviens-tu quand nous rêvions simplement que de vivre sans nous soucier du lendemain ? De la fraîcheur de l'eau de cette rivière où l'on aimait tant se baigner ? Ou encore de nos derniers mots échangés ? Et dire que ces derniers mots sont d'une banalité affligeante...
Si j'avais su que ce serait la dernière fois que j'entendrai ta voix qui, parfois butait sur des phrases car souvent tu réfléchissais trop vite par rapport à ton débit de parole, ce qui perdait les moins téméraire.
Et qu'est-ce que tu parlais vite ! Il fallait être bien accroché quand tu racontais quelque chose, tu avais le don de captiver les foules, de faire croire n'importe quoi et à n'importe qui ce que tu voulais. Cette faculté oratoire m'apportait admiration mais aussi une certaine appréhension à ton égard. Qui été-tu réellement ?
Ce dernier point à fait naître en moi plusieurs interrogations à ton sujet au fil du temps : été-tu sincère avec moi ? M'appréciais-tu réellement ? M'as-tu apprécié ?
Quand-as-tu commencé à dépasser la réalité pour l'emmener vers d'autres horizons ? En le reformulant plus simplement, quand-est-ce que tu as commencé à me mentir pour que je m'éloigne de toi ?
Oui, je sais, je LE sais que tu m'as menti et ça, plus d'une fois. Et je ne parle pas des petits mensonges du quotidien comme : « oui je l'ai fait » « oui ça va » ou encore « non ça ne me dérange pas ». Non, ils n'étaient pas à ta hauteur, trop banal, passe partout. Non, tu préférais ouvrir les champs des possibles en ne disant rien pour me laisser imaginer la suite ou glisser par-ci par-là quelques suggestions.
Jamais plus, jamais moins. Toujours sur un fil de rasoir qui a fini par nous couper à vif.
J'aurais vraiment aimé au plus profond de moi que ce soit cette accumulation de petits mensonges et de non-dits qui nous éloigne. On aurait pu se laisser une chance, on aurait dû ... J'aurais pu te les laisser ces chances tu sais, mais maintenant, avec du recul, j'ai compris que tu ne le voulais simplement pas.
Ah, je divague encore sur ce genre choses et ça me rend morose ! Comme tu le sais aussi bien que moi la nuit me rend mélancolique, surtout quand elle est étoilée comme ce soir. Je ne m'y connais pas du tout en constellation alors je préfère les inventer ou les dessiner dans ma tête.
Je ne sais pas si dans ces instants-là j'ai envie de les vivre seule ou accompagnée. Mon corps et mon cœur me crient de voir du monde, de les enlacer et de profiter de l'instant présent mais ma tête, elle, veut être seule pour continuer à ruminer sur tous les petits détails cachés derrière ton ombre.
Quand j'y pense tout est lié à toi. Enfin, est-ce que ça l'est réellement ou cela provient-il de ma manière de voir les choses ? En premier lieu je répondrais que oui tout est lié à toi pour des raisons qui me sont propres mais le côté rationnel qui me reste penche pour la deuxième.
Qui sait ?
Je crois que je suis un tantinet obsessionnel honnêtement.
Ayant depuis un petit moment finit ma cigarette je pris la décision de prendre la bougie et de m'installer dehors. M'allongeant dans l'herbe après l'avoir déposée à quelques mètres de là, je mis une musique en arrière-fond pour me reposer et divaguer.
Dans ce ciel les étoiles semblaient scintiller de mille feux, et dire qu'on est à des années lumières d'elles me fascine. Je m'amusais à imaginer des formes que semblaient faire les étoiles et de m'imaginer des histoires.
C'est le même jeu qu'avec les nuages mais avec des étoiles.
Facile.
Petit à petit un léger vent vient menacer la flamme de la bougie mais elle se débattait vivement. Parfois plus petite à la limite de disparaître et de ne laisser qu'un voile de fumée derrière elle, attestant ainsi, un jour qu'elle avait bien vécu et brillé, elle se battait corps et âme pour se consumer un peu plus. C'était soi ça ou elle s'éteignait définitivement. J'aurais pu la protéger et l'aider mais je ne le fis pas.
Le vent se calma et la bougie fatiguée par cette longue bataille s'éteignit, laissant sa douce fumée s'évaporer vers toi.
Et c'est à ce moment-là que je su que c'était nos adieux auxquels j'avais essayé d'échapper depuis de longs mois maintenant, ayant pour seuls témoins la lune et les étoiles. Ce que je trouvais un peu injuste sur le moment car tu méritais le soleil puisque tu éclairais tout sur ton passage.
Mais j'imagine que tu préfères la compagnie de la lune pour ton sommeil éternel alors je ne vais pas juger ce choix.
Enfin un peu moins de ce que je ferais en temps normal parce que c'est toi. Et seulement toi.
Non, nos adieux n'ont aucun point commun avec ceux qui nous sont montrés au cinéma : pas de pleurs, ni de longs discours ni d'embrassades qui ne se finissent jamais. Non, nos adieux comme à l'image de toi et moi se font dans l'intimité des langues pendues et des oreilles perdues. Nos adieux se font par une belle soirée d'été étoilée, une bougie qui a cessé subitement d'éclairer son environnement, un peu comme toi, et d'une lune qui te crie je t'aime un peu comme moi.
Alors non nos adieux ne méritent peut-être pas une adaptation cinématographique, de chansons ou de livres mais ils ont le mérite de n'appartenir qu'à nous.
Mes larmes qui avaient précédemment séchées se remirent à couler mais je ne pus cacher mon sourire car je sais que j'ai accepté que tu partes et que tu as accepté que je reste.
Pour toi,
Pour moi,
Pour nous,
Que la lune brille éternellement sur nous.
Texte 5 : @Flemne
Titre : Mon dragon doré
Seule dans le noir.
Le souffle d'une nuit, oui ce soir, quand la nuit atteindra son zénith, je m'envolerai. Mon beau dragon dorée viendra. Cette soirée ou je dévoilerais mon coeur, cette enfer qui disparaitra enfin sera le plus beau jour je l'espère.
Un aire frais.
Il était devant moi, cette chambre ou la passion nous unissait, il était venu. Je sentais l'excitation doucement étreindre mon cœur, sa chaleur n'était pas agressive. C'était doux, agréable, mielleux. On voulait s'y arrêter. Il était ma nouvelle respiration, mon dragon doré.
Je voulais le croire.
J'auais enfin trouvé mon guide, il me tirait à travers ce chemin semé d'embuches. Il m'étreignait, me protégeait de cette chaleur étouffante. Ces écailles rugueuses parsemés de reflets, ses crocs acérés, ses griffes, tous m'enlaçaient. Il était mon bouclier contre ce monde suintant, dénudé d'empathie.
Mais comment?
Alors que mon chemin reprenait des couleurs, j'ai vu leurs visages sans vie. Eux, n'avaient pas de dragon à leur côté. Est ce que je pouvais le devenir ? Devrais je les aider ? Dois je rendre tout ce que j'ai reçu ?
Ma confiance imprudente.
Mon dragon faisait toute mes soirées, ensemble nous avions abattu des pages de doutes, nous avions survolé mille contrés. Devrais je leur dévoilé ce que j'avais découvert ? Aiderais je les autres à trouver leur dragon en faisant ainsi ?
Ma justice voilée.
Le doute était une quiétude que j'appréciais. Les hublots couverts de bués seuls témoin de la scène en restèrent ahurit. Ils n'oublieront pas cette nuit ou
Le temps s'est s'arrêté.
Texte 6 : @Flora_Ryokoï
Les lustres éclairent la salle, la musique invite à danser, a changer de partenaire pour quelques minutes, a festoyer entre mondains, a échanger et faire du commerce, un verre a la main ou admirer celle qui accompagnent en dépit de leur rang, partenaire, conjointe, épouse, amie, famille. Tous se mélangent, au rythme des couleurs criardes des robes, des bijoux reflétant la lumière, des accessoires concourant pour le plus délicat.
C'est au détour d'une pirouette qu'elle se retrouva plaquée contre cet homme, valsant au rythme du piano, un main entrelacée par la sienne et l'autre sur son épaule, tandis qu'il la tenait fermement par la taille. Il la fit tourner dans une salutation, la prenant contre lui pour se placer. contre son oreille.
-Vous n'êtes pas censé vous trouver ici, osa t'elle débuter.
-Vous non plus, répondit t'il d'un ton suave, déplaçant sa main d'un millimètre pour déclencher les frissons de sa partenaire.
-On m'a demandé de participer. rétorqua t'elle la voix étranglée par cette douce torture dansante, ponctuée par le rythme de la musique.
-Vous n'avez pas changé.
-C'est un mensonge.
-A moitié, la situation n'as pas changé, mais je vous connais mieux maintenant, rectifia t-il, lui coupant la respiration d'un renversé.
-Je ne vous connaissais pas si bon danseur, enfant, vous me marchiez toujours sur les pieds.
-Et vous ne teniez pas sur les votres, nargua t'il en la prenant dans une embrassade abrasive, pour entamer une danse bien plus vive au changement de l'orchestre.
À cette distance, elle ne pouvait que se concentrer sur les franges blondes et les yeux bleu qui ne lâchait pas les siens, et malgrè les chatouilles de sa barbe, la femme se sentait déjà sombrer, elle voulait sombrer dans ses bras, elle voulait se laisser aller dans ces bras, et laisser ce monde.
Mais le retour à la réalité n'en fut que plus brutal quand la forte main qui la tenait à la taille se changea en une agrippe squelettique naviguant sur son bassin, et que les couleurs du ciel se changèrent en un marécage perverti. Son client est donc venu la chercher. Elle ne put que lancer un regard navré à son partenaire de danse avant de valser contre sa volonté, profitant de la fin de la chanson pour emmener son nouveau partenaire au buffet, et pour une fois en dix ans de service, elle regretta amèrement son choix de commanditaire. Se demandant pourquoi diable avait-elle refusé l'invitation qu'on lui avait tendue. Sur sa demande elle rejoignit quelque groupe de discussion, vérifiant que sa robe couleur forêt soit correctement en place. Elle fit de même pour ses bijoux, évoquant le commerce de son commanditaire, un simple vendeur de bijoux qui souhaitait s'ouvrir la porte des mines précieuses que d'autres hommes détenaient. Ou alors discuter chiffons et racontars avec leur femmes, les complimentant sur leur tenues et récupérant les adresses avec un grand sourire, ou évoquer pendant des heures le cercle de l'hôte, ou la chute d'un de leur compère pour des personnes de petites castes.
Il fait noir maintenant, trop noir pour reconnaître l'environnement si la lune n'eclairait pas le jardin de sa plus ironique lumière, seul l'odeur d'une cigarette indique qui vient parler, les deux se baladent un moment en parlant du paysage, rencontrant d'autres couples d'admirateurs sur leur chemin. Il faut encore marcher un moment, dans les rues de la ville, pour s'éloigner de la fête mondaine, pour rejoindre une petite maison en périphérie. Aucun ne connaît le propriétaire, mais pour cette nuit, personne ne s'en souciera.
Tandis que l'un entre dans la maisonnette sans gêne, l'autre reste devant l'entrée, protégée par son châle de coton, attendant la conversation fatidique. Et ils parlent, au passé, au futur, refaisant le monde avec des si, comme deux jeunes amants sous un ciel étoilé. Mais au présent, le ciel est vide, orné seulement de cette boule blanche immortelle, narguant les êtres encore en vie. Et puis enfin, le sujet principal arrive, lancé tel une torpille au milieu de ce bonheur. "Quand pars tu?" "Bientôt" répond le silence, "Demain" pense la Femme, ses cours cheveux naturels se balançant au grès du vent. "Je ne sais pas" finit-elle par répondre à son interlocuteur. "Et toi? Quand sera ton bateau ?". La même scène se répète, les deux adultes savent, ils savent tout de l'autre, ils se connaissent par cœur, et pourtant, dans ce murmure, acceptant de rester ensemble pour la nuit, ils se rappellent qu'ils n'ont jamais été proches, toujours opposés par la vie. Jamais il ne l'a physiquement touché, elle a toujours refusé, ne l'acceptant que des inconnus. Pourquoi, avec tout ce qu'ils ont partagé, est-elle toujours restée dans les démonstrations indirectes? Il le sait, elle voulait autre chose, elle voulait être égoïste, elle voulait du temps et tellement plus, jusqu'à cette nuit.
Et le lendemain, ils ne se disent pas adieu, ils remettent leur visite au futur. Ils se promettent, une nouvelle fois, de se retrouver et de se chercher pour construire une suite. Ils prennent des chemins opposés, espérant se croiser lors d'une prochaine soirée mondaine.
Texte 7 : @ellozis
Le gamer, tournant la tête dans tous les sens — Mais bordel qu'est ce que je fous ici ?
L'écrivain, droit comme un piquet — Surveillez donc votre langage, grossier personnage !
L'amoureuse, paniquée — Qui êtes vous ? Qu'avez vous fait du Soleil ?
Le Dévoreur — De quel soleil tu parles ? Parce que j'en ai mangé un rouge ce midi...
L'amoureuse, soulagée — Ouf, ce n'est pas le mien. Mon aimé est blond comme le blé !
Le Dévoreur, en train de se gratter les dents — Eh, toi, arrête de me prendre en photo !
Le photographe, appuyant sur le déclencheur — Mais votre bouche est incroyablement belle.
Le gamer, pianotant sur un clavier inexistant— Euh, tu veux pas plutôt dire effrayante ?
Le bourreau, sortant de l'ombre — Moi aussi je trouve vos dents très belles. Très pointues.
Ézophel, claquant des doigts dans son coin — Bizarre que ça ne marche pas...
Le rêveur— J'aimerais bien que mon téléphone sonne pour me sortir de ce rêve étrange.
LE PRÉSENTATEUR — BIENVENUE CHERS PERSONNAGES ! VOTRE ŒUVRE A ÉTÉ TIRÉE AU SORT DANS LA CATÉGORIE «ÉCRIT PAR UN INCONNU »
Ézophel, intrigué — Ces paroles en majuscules... vous me jouez un tour GRAND DOYEN ?
LE PRÉSENTATEUR — JE NE SUIS PAS LE GRAND DOYEN. JE SUIS LE PRÉSENTATEUR, CELUI QUI ANIME CETTE SOIRÉE DE FICTIONVISION !
Le rêveur, se pinçant les joues — C'est pas l'EuroVision le nom de l'émission ?
LE PRÉSENTATEUR — ICI C'EST FICTIONVISION, LE SEUL, L'UNIQUE CONCOURS DE CHANTS ET DE DANSES ENTRES PERSONNAGES DE FICTIONS.
Hermione, bondissant dans la pièce — Et on va vous mettre la misère !
L'écrivain — C'est qui cette bande d'adolescents en robe jouant avec des bouts de bois ?
LE PRÉSENTATEUR — SÉLECTIONNÉS DANS LA CATÉGORIE « MONDIALEMENT CONNU », VOICI LES PERSONNAGES DE HARRY POTTER !
Harry , jonglant avec sa baguette — On est des sorciers nous, bande de nazes.
Ézophel, claquant inutilement des doigts — Oui enfin moi je suis un Dieu.
LE PRÉSENTATEUR — POUR DES RAISONS D'ÉQUITÉS, VOS POUVOIRS ONT ÉTÉ SUPPRIMÉS. MAINTENANT QUE LA SOIRÉE FICTIONVISION COMMENCE !
Le bourreau, se frottant les mains — J'adore faire chanter les gens... Je peux commencer par le garçon avec une drôle de cicatrice ?
LE PRÉSENTATEUR , perplexe — VOUS DEVEZ CHANTER ET DANSER AVEC LES MEMBRES DE VOTRE ÉQUIPE.
Le bourreau, déçu — Bon je vais révéler la voix du gus avec son appareil photo alors.
Le photographe, se prenant une baffe — Aïe ! Mais ça va pas la tête ?
LE PRÉSENTATEUR , très perplexe — JE CROIS QUE VOUS N'AVEZ PAS COMPRIS LE BUT DE FICTIONVISION...
Le gamer, levant le bras — Moi si ! Je peux avoir une gratte comme dans GuitarHero ?
LE PRÉSENTATEUR, rasséréné — VOUS AVEZ LE DROIT A TOUT LE MATÉRIEL NÉCESSAIRE. DANS LA LIMITE DU RAISONNABLE, BIEN SÛR.
L'amoureuse — Je peux avoir le Soleil ?
Ézophel — Je peux avoir un géant cosmique ?
Le photographe — Je peux avoir un vidéoprojecteur ?
Le bourreau — Je peux avoir un homme avec des choses à cacher ?
Harry — Je peux avoir des potions de Felix Felicis ?
Ron, secouant Harry— Tu m'avais promis d'arrêter, espèce de junkie !
Harry, poussant Ron — Et toi, tu avais promis de passer plus de temps avec moi !
Hermione, les séparant — Arrêtez de vous chamailler vous deux ! On est là pour gagner.
LE PRÉSENTATEUR — MON assistant VA RAMENER TOUT CE VOUS QUE AVEZ DEMANDÉ. MÊME LES TRUCS BIZARRES. VOUS AUREZ UNE HEURE DE PRÉPARATION. LES PERSONNAGES INCONNUS COMMENCERONT.
L'assistant ramène une immense brouette remplie d'objets hétéroclites. Les personnages inconnus se concertent en chuchotant dans un coin. Puis ils s'avancent sur le devant de la scène.
L'amoureuse, dansant sous le soleil — ♫ Je veux du Soleil et du Soleil, nananinana
Le photographe, diffusant ses photos — Admirez mes drôles de compagnons
Réunis ce soir pour la FictionVision
L'écrivain, clamant la suite du poème — Étrangers d'hier, aujourd'hui nous dansons
Réunis ce soir dans l'art de la chanson.
Le gamer, s'excitant sur sa guitare — Dansons ! Chantons !
Le rêveur, tapant sauvagement du pied — Sentez nos vibrations !
Le bourreau, giflant sa victime — ♪ Et tu chantes, chantes, chantes cette chanson qui te plaît...
Ézophel, devant le géant cosmique — ♩Et tu danses, danses, danses c'est ta façon d'aimer !
Hermione, interrompant le spectacle — Mais où est passé Harry ?
Le Dévoreur, la bouche pleine — Che chais pas.
Texte 8 : @KimKimmy83
Dans l'air du soir
Le soleil se couche à l'horizon, là-bas derrière le grand sapin, et déjà tout devient noir. Les bruits de la rue sont remplacés par ceux, si caractéristiques, de la nuit.
J'aime cette période, cette dernière partie des 24 heures qui tournent en boucle, encore et encore, et se répètent indéfiniment. Le soir, tout est plus vrai. Plus authentique. Plus vivant.
La lourde chaleur de la journée relâche légèrement sa tension. L'été est à peine entamé, et pourtant les températures flirtent déjà avec la canicule. Je ne supporte pas la chaleur, c'est aussi pour ça que je préfère la nuit. Le soir, les 40°C accablants s'effondrent. Il fait encore chaud, mais je peux enfin profiter de l'extérieur. La porte-fenêtre est ouverte depuis ce matin, je me lève et sors sur mon balcon afin de me délasser, de me débarrasser de ce trop-plein de chaleur accumulé.
Dehors, il ne fait pas frais, pourtant il fait bon. Dehors, l'air velouté caresse mes épaules et mes jambes nues, comme un tissu de soie qui glisserait sur ma peau si blanche.
Elle brille, ma peau, elle brille comme la lune que je contemple dans le noir, d'un léger reflet opale. L'astre de la nuit, si rond et si plein, me regarde avec douceur, veille sur moi avec tendresse. La lune est un peu comme ma maman, la seule qu'il me reste. Elle m'écoute et me comprend. Je lui confie toutes mes angoisses et tous mes rêves en une longue prière muette. Je sais qu'elle en prend soin. Elle les garde précieusement, avant de me les rendre au petit matin. Chaque soir, je la remercie pour cela. La lune me protège.
Autour d'elle, le ciel d'été est noir, noir comme l'encre de chine avec laquelle je dessinais, petite. Le ciel de la nuit est profond, insondable. On ne sait ni où il commence, ni où il finit. Il est si proche, tellement proche que je pourrais le toucher du doigt, mais toujours il s'éloigne et se dérobe. Le ciel est un peu comme ma mémoire, rempli de souvenirs fades, fanés, et d'un passé qui n'est plus. Il est plein de mystères que je ne peux comprendre, et c'est rassurant, comme un éternel plafond au-dessus de ma tête. Il garde toutes mes pensées, tous mes secrets, des plus anodins aux plus terribles, des plus légers aux plus inavouables. Le ciel est mon confident.
Ce soir, pour une fois, la voûte céleste est piquetée de minuscules points blancs à peine visibles. La pollution lumineuse est sans doute moins forte que d'ordinaire, ou le ciel plus clair, ou le temps plus calme, ou tout ça à la fois. Je ne sais pas ce qui permet aux étoiles de se montrer, mais ça ne les empêche pas d'être là. Discrètes et pourtant si présentes, lointaines et pourtant si vivaces, éparpillées et pourtant si unies. Silencieuses, elles prennent tellement de place. Les étoiles sont humbles, elles remplissent l'Univers mais s'engloutissent dans le ciel, s'effacent derrière la lune. Ensemble elles forment une immense galaxie, mais elles ne sont que les esclaves de la nuit. Solitaires et obéissantes, elles sont changeantes, aussi, apparaissant et disparaissant au gré des caprices du temps. Les étoiles ne sont qu'aux services de la lune et de sa pureté brute, du ciel et de ses secrets alambiqués. Elles sont un peu comme mon corps. Malicieuses, je leur confie mon identité. Les étoiles me ressemblent.
Je bâille, il est tard et ma réflexion ne m'a que trop absorbée. Il faut rentrer, mes paupières se ferment, mais je veux encore profiter du spectacle. Alors je reste, m'appuyant contre la rambarde de bois pleine d'échardes pour ne pas glisser au sol sous le poids de la fatigue.
J'inspire à pleins poumons pour me réveiller. La nuit sent la chaleur et le soleil ; l'orage, aussi. Les premières gouttes de pluie s'écrasent sur la chaussée avec un son mat. L'odeur de l'asphalte chaude et mouillée monte en volutes vers le deuxième étage de l'immeuble où je me tiens. Cette fragrance unique qui réjouit mon odorat, c'est celle que je préfère.
Je tends l'oreille pour écouter le concert des grillons que l'on ne voit jamais, mais qu'on entend toujours. Ils se déchaînent dans l'air du soir.
Mon regard descend et se pose sur les lampadaires, là-bas dans la rue, qui diffusent leur halo orangé comme autant de chandelles réconfortantes, dissipant les ombres. Quelques chauve-souris volettent ici et là, chassant les insectes entre deux battements de leurs ailes ourlées de pluie. Furtives et redoutables, elles ne font aucun bruit ; c'est à peine si l'air tremble à leur passage.
A arrêter ainsi la valse de mes pensées pour contempler leur ballet majestueux, le sommeil finit par me rattraper, déversant sur moi un tombereau de plumes qui m'ensevelissent. Elles sont si douces, si confortables que je m'y laisse aller, me noyant dans ce cocon au parfum de nuit d'été.
Mon corps se relâche, mes yeux sont clos et ma tête repose dans mes bras –à moins que ce ne soit ceux de Morphée ? Je rêve sous la lune et les étoiles, je rêve que je ne suis plus qu'une créature de la nuit parmi tant d'autres. Ma respiration se stabilise, et les battements de mon cœur ralentissent.
Je me suis endormie dans l'air de la nuit.
Elle s'est endormie. Dans son sommeil, elle a rêvé. Par-dessus bord, elle est tombée. Elle ne s'est jamais réveillée.
Texte 9 : @RyleighNobunaga
Une simple invitation. Ça avait suffi à mettre toute la demeure en émoi. C'était depuis qu'ils l'avaient reçue leur principale préoccupation et la principale source de ragots des domestiques. Et bien qu'étant apparemment la principale concernée, elle n'avait été informée de rien. Ni du nom de l'expéditeur, de l'identité de l'hôte ou du motif de l'invitation. Ses domestiques avaient juste été informés qu'elle devait être prête ce soir, à dix-huit heures. La raison pour laquelle elle était aux mains de ses femmes de chambre depuis plusieurs heures, sans même avoir eu la liberté de choisir sa tenue ou son parfum. Mais il valait mieux qu'elle se laisse faire puisque l'ordre venait de son père. Peu importe au fond, ce n'était sûrement qu'une soirée parmi tant d'autres au final. Sans doute devait-elle juste l'accompagner pour faire bonne figure à l'évènement, comme d'habitude.
Ils étaient arrivés avec une légère avance, comme une bonne partie des convives. Elle n'avait pas reconnu le chemin pris par la berline, elle ne reconnaissait pas non plus la demeure dans laquelle ils étaient à présent, pas plus qu'elle ne reconnaissait une seule des personnes présentes. Où étaient-ils, qui étaient toutes ces personnes, pourquoi étaient-ils tous invités, aucune des conversations qui parvenaient à ses oreilles ne semblait pouvoir l'éclairer. Pourtant, ils avaient tous l'air d'avoir les réponses à ses questions. Évidemment, elle était très certainement la seule à ne pas avoir reçu son invitation en main propre. Mais elle ne pouvait pas non plus s'immiscer dans une discussion pour le demander, ils penseraient alors que la fille du comte Lloyd est bien mal éduquée de se comporter de la sorte. Pourtant, ce n'était pas elle qui avait dérobé l'invitation de sa fille et refusé de lui donner la moindre indication à propos de cette soirée.
– C'est le fils du marquis Bailey...
Des chuchotements à sa gauche l'intriguèrent. Voilà enfin un visage familier ! Cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait plus vu à aucun événement, que faisait-il donc là ?
– J'ai entendu dire qu'il vient d'achever son entraînement militaire...
– Il serait même promis au titre de sergeant à ce qu'il paraît...
– Alors qu'il est si jeune...
– Ce sera bientôt un jeune homme accompli...
– Il ne lui manquera plus qu'une belle promise pour reprendre les rênes de sa famille !
– N'est-ce pas ? Je devrai sans doute lui présenter ma nièce prochainement...
Était-il conscient des bavardages ? Elle aurait aimé le saluer mais cela risquait de trop se remarquer. Elle continua de l'observer discrètement et profita de croiser son regard un instant pour lui adresser un léger hochement de tête qu'il lui rendit. Mais il semblait attristé, la peinant en retour. Ce cher Frédéric... Un tintement résonna pour attirer l'attention des invités vers le balcon surplombant la salle de bal. N'était-ce pas Nicolas ? Ils étaient donc chez le duc Everett. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas vu non plus... Prise d'une vague de nostalgie, elle fut alors transportée au milieu d'un jardin verdoyant plusieurs années auparavant, partageant un goûter et s'amusant tous les trois comme ils en avaient l'habitude. Que cette époque lui manquait... Le regard perçant de Nicolas la ramena à la réalité, il semblait la fixer. Elle décida alors de lui adresser un léger sourire pour le saluer mais le jeune homme se contenta de détourner le regard. Sans doute ne s'en était-il pas rendu compte ?
– Bonsoir à tous, salua le duc depuis son balcon. Je vous remercie d'être venus ce soir. Si je vous ai invités, c'est pour célébrer les fiançailles de mon fils, Nicolas, avec notre chère demoiselle Janet Lloyd ici présente !
Oh, voilà donc le motif de leur invitation ! Ainsi donc, Nicholas allait se marier ? Oui, il n'y avait rien d'étonnant à cela, ils étaient déjà en âge de chacun se trouver un parti après tout. Elle espérait juste qu'il s'entende bien avec sa promise... Une minute, avait-elle bien tout entendu ?! Le duc venait-il bien de prononcer son nom ?! Elle tourna vivement la tête vers son père en réalisant soudainement ce qui venait d'être dit, seulement pour découvrir un sourire ravi. Depuis combien de temps préparait-il cela ? Cherchant un semblant de réponse ou de soutien, elle regarda en direction de Frédéric qui n'avait aucunement l'air surpris, il la fixait juste avec une sorte d'expression indéchiffrable. Non, ce n'était pas possible que tout le monde le sache à part elle. En dernier recours, elle leva alors les yeux vers Nicolas qui se tenait à présent au milieu des escaliers de droite, la main tendue vers elle pour l'inviter à le rejoindre. Mais comment... Sentant tous les regards de la foule peser sur elle, elle se décida finalement à rejoindre la main tendue sans vraiment agir de son plein gré. Pourquoi...
Le reste se passa comme dans un songe, elle se tenait au bras de Nicolas pendant que le duc continuait son discours, mais sans en entendre un traître mot, sans rien voir de ce qui était devant elle. Elle ne comprenait juste pas. Elle le laissa ensuite l'entraîner sur la piste de danse telle une poupée de chiffon sans avoir plus aucune notion de son corps ou de ce qui l'entourait. C'était forcément un songe, n'est-ce pas ? Cela ne pouvait être réel. Mais oui, c'était la seule explication.
– Mademoiselle... Janet...
Son nom et la légère pression de la main de son cavalier lui firent lentement relever la tête. Non, elle refusait cette réalité.
– Cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions vus. Vous n'avez fait qu'embellir avec les années si je puis me permettre. Mais à en juger votre air perdu, se pourrait-il que vous ignoriez le motif de cette fête ? J'avais pourtant pris soin de vous envoyer avec votre invitation une lettre vous expliquant la décision de nos familles que j'ai moi aussi appris fortuitement...
– Je... n'ai rien reçu, avoua-t-elle en baissant la tête, sentant son coeur se serrer.
– J'en suis navré. Croyez-moi, j'aurais aussi souhaité que cela se passe autrement. Mais je pense que vous devriez sourire un peu, pour les invités. Nous serons le centre de l'attention ce soir, il serait dommage que des ragots se mettent à circuler aussi tôt, expliqua-t-il en s'inclinant pour marquer la fin de la danse avant de lui proposer une nouvelle fois son bras. Allons donc les saluer.
Elle laissa principalement Nicolas s'occuper des invités qui se suivaient pour les féliciter, ne faisant que le strict minimum requis. Elle souhaitait désormais rentrer chez elle, au plus vite. Mais ce fut d'un coup Frédéric qui se présenta à eux et elle en oublia sa fatigue. Que pouvait-il bien penser...?
– Mes plus sincères félicitations, monsieur le duc Everett, récita-t-il en s'inclinant devant eux.
– Allons, nul besoin de faire autant de manières entre nous Frédéric, rit Nicolas en ouvrant les bras. Nous sommes toujours amis. Mais j'avoue avoir été surpris par ta décision de t'enrôler dans l'académie militaire.
– Le rang de duchesse convient mieux à Janet que simple marquise.
Comment ?
– Tu n'aurais pas dû en décider tout seul. Nous nous étions mis d'accord-
– Ce n'est pas le lieu d'en discuter, coupa rapidement Frédéric en lançant un regard à Janet. Je vous renouvelle mes félicitations pour vos fiançailles, s'inclina-t-il de nouveau en faisant un baisemain à la jeune fille. J'ai été très heureux de vous revoir, mademoiselle Lloyd.
– Frédéric, murmura-t-elle en le regardant s'éloigner sans plus avant de lever les yeux vers Nicolas dont l'expression s'était légèrement durcie.
Qu'avaient-ils donc manigancé tous les deux ? Depuis combien de temps avaient-ils renoué le contact ? Comment osaient-ils décider de son avenir entre eux de la sorte ? Elle n'avait aucun moyen de le découvrir pour l'instant, mais elle se jurait de connaître la vérité à n'importe quel prix.
Texte 10 : @baba02949
Ma poésie
Par ses mots enchantés je me sens
Envouté pour l'éternité aigle du désert
Je domine les aires par la grandeur de mes
Verres de par mon courage naîtra ma renaissance l'essence de mon existence
Glorifier la terre traverser la mer
Dominer les airs fut le fruit de mon existence
Car je renaîtrai de mes cendres
Tel un phénix d'or et marquera mon époque:
Par ma grandeur incomprise;
Par mes aventures tumultueuses;
Et ma capacité à renaître dans le chaos total en toute liberté
BB.... DKTE
Texte 11 : @potsetzies
Cauchemar
Pas mal d'alcool était posé sur la table
Toutes les personnes de cette soirée
Semblaient être cool et fréquentable mais,
On dit qu'l'habit ne fait pas l'moine
Ouais fie toi bien à ces paroles
J'ai cru a toutes ces balivernes
Printemps, été, automne, hiver
Et ce soir j'suis dans la galère
Je n'veux pas mais j'peux rien y faire
Alors je replonge dans mon verre
Alors je replonge dans mon rêve
Unis comme les doigts de la main
C'est comme ça que je nous voyais
Les poches vides au quotidien
Sans vraiment savoir où aller mais,
Je vois la lueur du matin
Du soleil qui commence à briller
Je pars avec ma peine
Dans ma tête il y a trop de haine
Y'a trop de questions qui ce pose
La vie ouais c'est pas toujours rose hey,
Y'a trop de questions qui ce posent
La vie ouais c'est pas toujours rose
Je traine toutes les chaînes
De cette histoire lourde à porter
Je laisse tomber les rennes
J'ai plus la force de me guider
Ça relève de l'insurmontable
Pour pourvoir me libérer
Mais grâce à cette instrumentale
J'raconte ma prose dans ce couplet
Nuit d'ivresse incontrôlée
J'ai perdu tout mes papiers
Toute mon oseille est dissipée mais,
Mon heure n'as pas encore sonnée
Meurtri dans la nuit
Ce soir je rentre encore trop tard
J'entends encore tout ces cris
Dans le silence des rues ce soir
Le ciel est parsemé de gris
Lui-même signale qu'il en a marre
De la violence qu'on voit ici
Comme si c'était un cauchemar
Texte 12 : @sweetysecret
Juste une soirée
La nuit de ses ailes sombres recouvre le ciel. Quelques rares étoiles le parsèment avec élégance de leur lumière lunaire. Cette vision de calme et de sérénité pourrait aspirer à se découvrir en silence, dans une exclamation muette. Mais non, Maya ne voit pas ce paysage dans la tranquillité. Maya, elle a les yeux plongés dans le vague avec son paquet de cigarettes à la main. Elle a laissé à côté d'elle son briquet déjà bien usé et souffle des petites traînées de fumée grise à peine visible dans la pénombre. Elle a le tournis et c'est vrai que cinq verres c'est beaucoup, d'autant plus pour elle qui n'a pas l'habitude de boire. Mais surtout, elle a la musique agréablement discordante en fond sonore.
D'habitude, elle part avant que la soirée commence. En fait, elle laisse juste son grand frère s'amuser et elle fait le tour du quartier. Elle va rendre visite à Betty, le chien tristement seul de la maison aux volets fermés. Elle passe devant le café chaleureux toujours ouvert où elle voit toujours les deux mêmes adolescents boire du chocolat chaud. Elle salue la vieille dame qui reste toute la nuit sur le banc en espérant que son mari mort vienne la rejoindre.
Maya sent sa gorge se nouer. Est-ce que son frère va lui manquer comme ce mari manque à la vieille dame ? Est-ce qu'elle va elle aussi s'assoir sur leur balançoire et rester des heures à attendre son retour qui n'arrivera jamais ? Est-ce qu'elle va pleurer silencieusement comme la pauvre femme ? Est-ce ce son jumeau va finir par n'être qu'un douloureux souvenir ?
Parce que lui aussi il est mort. Oui, Ted est mort et rien ne pourra le ramener. Elle s'en est rendu compte quand elle l'a vue se faire enterrer dans ce cercueil dégueulasse. Il pourrira jusqu'à ce qu'on le déterre au milieu des insectes qui le boufferont peu à peu. Mais en son honneur une fête a été organisée. Sauf que Maya a trop mal pour y participer alors elle reste sur le perron pour fumer à s'en irriter la gorge.
À l'intérieur tout paraît normal. La musique est déchaînée, les gens rient et dansent, tous sont si heureux. Si ignorants de la souffrance qui perfore le cœur de la jeune fille et l'envahit de tout son être. C'est une soirée magnifique pourtant. Les gens s'embrassent, ils sourient, sont bourrés mais assez sobres pour faire un karaoké.
Maya se déteste. Elle se sent si seule. Est-ce que Ted se sentait comme ça quand elle l'abandonnait pour faire le tour du quartier ? Ce même quartier qui ne verra plus l'adolescent respirer. Parce qu'elle, en cet instant précis, elle se sentait tellement isolée qu'elle pourrait s'en tirer une balle dans la tête. Cette fois, c'était elle qui était à la soirée et lui qui était allé faire un tour mais dans les étoiles. Et il ne reviendrait pas.
Elle retient l'hurlement qui lui monte à la gorge. Elle contient les larmes qui luisent dans ces yeux. Et elle finit par rentrer dans la maison. L'air est chaud, électrique. La bonne humeur irradie l'endroit. Tous boivent à la santé de Ted. Ils sont soûls. Mais ils sont tellement heureux... Un enterrement, voilà ce que cette fête représentait. Un adieu définitif.
Maya hait ses parents. Ils l'ont forcé à organiser cette célébration. Elle n'en a jamais voulu. C'est cruel de leur part de lui demander ça. Parce que Ted il a avalé des cachets le soir de son anniversaire alors que tous ses amis riaient dans le salon et dansaient en buvant. Parce qu'il a décidé de partir le jour de leur naissance à tous les deux.
Elle regarde sans bouger les adolescents qui se déhanchent, qui se moquent les uns des autres et qui s'embrassent sur le canapé. Elle les juge tous ces salopards. Ils n'ont pas réussi à garder son frère en vie. Elle qui leur faisait à tous confiance. Elle voudrait qu'eux aussi subissent ce qu'elle endure. Ce calvaire de devoir vivre sans une personne chère. Pour qu'ils comprennent leur bêtise. Elle qui a tout fait pour sauver Ted, elle a elle aussi échoué.
Maya n'arrive plus à respirer. Elle regarde autour d'elle. Le monde est flou. Les rires irritent ses oreilles, la musique aussi. La bonne humeur écrase son corps entier. Comment peuvent-ils être heureux ? L'alcool n'explique rien. Ted est mort bon sang. Comment peuvent-ils se réjouir ? Il a suffi qu'ils soient là pour le détruire ou du moins pour ne pas assez le protéger. Il a suffi que d'un instant pour qu'il avale ces cachets. Personne ne s'est inquiété pour lui hein ? Personne n'a remarqué son absence durant cette maudite fête ?
Il a juste suffi d'insultes. Il a juste suffi de quelques cachets. Il a juste suffi une soirée.
Texte 13 : anonyme
"Juste à une soirée"
Soirée, un mot si étrange dans la bouche de cette jeune fille.
Il a l'air d'être si important, si véridique pour vivre, si naturel et fou en même temps.
Elle le répète encore une fois.
- Maman, je vais juste à une soirée ! ça va être génial !
Je vois dans ses yeux qu'elle en meurt d'envie, qu'elle veut rejoindre ses amies, qu'elle veut s'amuser.
Après une longue discussion sans réels arguments, la jeune femme rejoignit ses amies.
Comme une intrigue, un besoin de comprendre, je la suivis. Cela pourrait porter à confusion, elle ne me plaît pas, je ne vais pas lui faire de mal non plus. Elle m'intrigue, la soirée entière m'intrigue. Et si en réalité tout ceci, toutes ces boums organisées, toutes ces discothèques, tous ces bars n'étaient en réalité qu'un moyen d'échapper à celle-ci justement ?
Une dizaine de minutes dans la voiture et nous sommes arrivés. Elle s'empresse de courir vers cet endroit plein de lumières, de fumée, de gens alcoolisés.
Le videur me contrôle, puis je rentre. Une odeur peu appréciable me tape de plein fouet. Tout le monde est collé, tout le monde hurle, saute, bouge et s'excite. Le peu de monde assis sont triste, ailleurs, tous un verre à la main. Alors c'est ça une soirée ? Se décompresser de la vie en s'invitant à ce genre d'endroit toxique ? N'importe qui touche n'importe qui, les musiques sont des "boum boum boum" en continu, le peu de paroles, sont des choses grossières qui ont l'air de plaire aux jeunes. Les bouteilles sont hors de prix, les verres d'eau sont plus chers qu'un bon apéro.
Mes yeux sont à la recherche de cette fille, et très vite je remarque qu'elle est sur scène en train de faire le show. Une écharpe " dix-huit ans et toutes ces dents " sur son épaule à fait apparition. Quelle fête, je me souviens à mon époque, nos soirées se résumaient à se rejoindre tous chez l'un ou l'autre, on buvait des bières, puis on allait à un dîner dansant. Les filles étaient belles, oh oui, qu'elles étaient belles avec leurs robes de soirée. On les rejoignait et on dansait toute la nuit. Je m'en souviendrais toute ma vie, c'est même lors d'une de ces soirées que j'ai découvert ma femme. Nous dansions... aujourd'hui, nous dansons en décalé du rythme, oh oui, nos mouvements ne sont plus aussi rapide que dans le temps.
- Pardon m'sieur ! J'me sens p..bien.
Voilà pourquoi je n'aime pas ces soirées. Cet enfant vient de me vomir dessus. Ma main sur son épaule, je lui souris.
Pauvres enfants, aujourd'hui pour être apprécié il faut être ivre, il faut sortir dans ces soirées presque nu, il faut être hypocrite pour se faire un groupe d'amis.
Rien ne vaut le temps d'avant.
D'un pas presque désolé de ces circonstances, je rentre chez moi, retrouvant mon canapé bien douillet, et se feuilleton interminable de ma femme.
Texte 14 : @NI2838_
Titre: La déclaration d'un soir
— Lina, dépêche-toi un peu ! Je vais vraiment arriver en retard à cause de toi ! se plaignit Romane en jetant un coup d'œil à sa montre qui affichait déjà 20 h 12.
La demoiselle blonde soupira en relevant le visage, impatiente. Elle, qui avait pris l'habitude d'arriver en retard à tous ces rendez-vous, voulait que celui-ci soit différent.
Son amie se pointa en terminant d'enfiler une écharpe bleue.
— Ça y est ? insista Romane, dont l'humeur commençait réellement à se dégrader.
Lina se figea surprise puis souffla pour ignorer la plainte.
— Attention, Romane, la mauvaise humeur ternit le teint... Tu ne voudrais pas paraître moins belle en face de ton beau brun ?
Romane afficha un sourire forcé. Elle avait pris la ferme résolution d'avouer ses sentiments à Albert, ce soir, et elle le ferait avec le plus beau et honnête de ses sourires.
— Tu as raison, désolée... Nous pouvons y aller maintenant, s'il te plaît ?
Le ton radouci, elle lia ses mains pour montrer son embarras à son amie qui acquiesça.
— Aller. On dit que c'est bon signe lorsqu'une femme arrive en retard... Il te désira plus que si tu avais été ponctuelle !
•••
Romane descendit de la voiture, le cœur battant la chamade. L'heure de l'aveu approchait à grands pas et bien qu'elle était sûre que son Albert l'aimait, elle ne pouvait s'empêcher d'appréhender l'instant clé.
— Courage ma belle ! C'est comme dire "s'il vous plaît" à un inconnu ! lança Lina en terminant par un clin d'œil, assise au volant.
Romane leva un sourcil perplexe, loin d'être convaincue et de comprendre cette étrange comparaison.
— Je ne pense pas que ce soit...
— Romane ! l'interpella soudain une voix masculine qui la fit aussi tressaillir que rougir.
Cette dernière se redressa pour observer le grand jeune homme qui s'approchait.
Dans la voiture, Lina se mit à rigoler gentiment en prenant le soin de démarrer son véhicule.
— Bon, je vais y aller ! Bonne soirée !
Romane laissa la voiture s'éloigner sans détourner son regard d'Albert. Il s'arrêta en face d'elle. Elle parut confuse en apercevant l'expression inquiète sur le visage de son ami.
— Romane, j'ai vraiment cru que tu ne viendrais pas... Qu'est-ce qui s'est passé ?
La jeune femme cligna des yeux avant de retrouver ses esprits.
— Euh... Eh bien...
Elle était perturbée par les traits anxieux de l'homme.
— Est-ce que tu vas bien ? Tu as l'air... un peu tendu... l'interrogea-t-elle en craignant d'en être la cause.
— Ah... Désolé, j'avais peur que tu te sois finalement lassé de moi... Je ne suis pas très élégant comme partenaire...
Romane le contempla silencieusement. Elle leva finalement une main vers lui pour lui caresser prudemment le visage. Albert se raidit, troublé et rougit.
— Tu es si élégant pour moi, Albert... Ne change rien, je t'aime comme tu es ! lui murmura-t-elle avec une tendresse amoureuse. Je t'aime vraiment.
Albert sourit à son tour touché par ces paroles. Il saisit la main qui n'avait pas cessé de le caresser pour y déposer un léger baiser.
— Je voulais le dire le premier, Romane. Tant pis.
Il se pencha vers elle. Les battements de leur cœur résonnaient de plus en plus rapidement dans leur corps avec fougue.
— Puis-je t'embrasser ? souffla-t-il à quelques centimètres des lèvres séduisantes de la jeune femme.
Romane serra ses lèvres en ramenant sa main vers elle pour pousser l'une de ses mèches blondes.
— M- maintenant ? hésita-t-elle en détournant le regard.
Le jeune homme se redressa, embêté par cette réponse déroutante. Il expira mal à l'aise.
— Pas... forcément.
Elle éclata de rire en venant se blottir contre son torse. Elle aimait la patience de cet homme.
Romane leva le visage vers lui avec son plus beau sourire. Ils avaient pour seul témoin, les étoiles du ciel qui se reflétaient dans le regard aimant de la jeune femme.
— Puis-je commencer ?
N'oubliez pas de voter et de donner votre avis, ça fait plaisir à tout le monde !
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