A voter !

Gagant(e) : @Ellozis
Texte n°3



Bonjour à tous !

Une fois de plus vous avez été nombreux à participer, je suis heureuse de voir que les thèmes vous plaisent !

Récemment ont m'a suggéré de faire plus de pub pour ce concours, alors je fais également appel à vous, si vous souhaitiez le partager pour aider d'autres personnes à développer leurs créativités, où juste à s'amuser, partagez-le ! Plus on est, plus les thèmes seront amusants, et plus on verra de nouvelles plumes. Car oui, VOUS avez tous du talent !


Commençons !

PS: TOUT LE MONDE PEUT VOTER, même les participants !


Texte 1 : @id_may_

Platon n'aura pas raison de nous.

Mon regard se plongea dans le sien, noir comme la nuit, envoûtant et inaccessible. J'aurais aimé pouvoir embrasser ses lèvres charnues. Les embrasser comme ce jour-ci où le soleil brillait, révélant l'éclat de sa peau cuivrée. 

-Je t'aime malgré tout. Lui soufflai-je en attrapant ses mains. Il me regardait, sans aucune fougue, sans aucune passion, seule de la compassion émanait de lui, de la compassion et de l'amour peut-être. L'idée qu'il m'aimait malgré tout me ravissait !

-Je voudrais pouvoir te dire la même chose. Répondit-il en reculant car nous étions proche, bien trop proche à mon goût, au sien également.

-Moi aussi. Je lui souriais. Je lui avais souvent souris ainsi, avant, avant qu'il ne se rende compte que ses sentiments n'étaient pas ceux qu'il pensait. Mais tu le peux, non ? Car c'est le cas... n'est-ce pas ? 

-Oui. Mais... cela ne te ferait-il pas souffrir d'avantage ? Nos doigts étaient toujours entrelacés entre eux. Tu as besoin de quelqu'un qui te comprenne parfaitement...

-À l'évidence, si, mais c'est moi, j'aurais dû te comprendre avant. Comprendre que ce n'était pas ça que tu voulais. Mon regard s'assombri quand je croisai le sien.

-Je n'ai jamais aimé quelqu'un plus fort que toi. Mais je... ce n'est pas d'une relation romantique ou même sexuelle dont j'ai besoin... Me confia-t-il de sa voix suave.

-Moi... j'ai besoin de toi. Affirmai-je assurée. N'était-ce pas cruel d'agir ainsi ? J'essayais de le faire culpabiliser était-ce lâche ? 

Il enleva ses mains et me caressa les cheveux avec une tendresse inattendue.

-Ne me fais pas souffrir. Susurra-t-il à mon oreille. Tu sais que je ne veux que ton bonheur.

-Ce n'est pas mon intention. Je me sentis coupable quand je vis que ma remarque lui avait fait du mal. Excuse-moi... Finis-je par dire en constatant que des larmes coulaient sur ses joues rosies.

Il était tard, et même avec la lumière vacillante et pâle des lampadaires je ne parvenais pas à distinguer entièrement son si beau visage.

-Je t'aime. Sincèrement. Mais je ne pourrais jamais te rendre ton amour. Tu es bien trop importante à mes yeux pour que je te laisse te briser... dans les bras d'une personne qui ne sait pas et qui ne saura probablement jamais. 

C'est à mon tour de sentir les larmes dévaler mon visage jusqu'à mon menton. Je sais qu'il ne peut pas me rendre son amour à sa juste valeur. Il m'aime. Mais pas de la même manière que moi.

-Je... je... Je ne peux rien dire de plus.

-Tu es belle quand tu pleurs.

-Je suis triste quand tu pleurs.

-Tu es comme une fleur...la même beauté fragile. 

Je le dévisageai abasourdie par ses confessions. Il souriait tristement. Il avait la capuche rabattue sur ses cheveux noirs ondulés, ses yeux, dénués de couleur dans les ténèbres de la nuit. La lune étincelait dans le ciel. 

-Dis-moi que tu me hais. Pour que je comprenne qu'entre nous... c'est impossible.

Au lieu de quoi il se rapprocha de moi et me pris dans les bras. Je sentis son odeur réconfortante, un mélange de café et de vanille. Il était le seul que j'ai un jour désiré. Lui et lui seul. 

-Dis-le... Juste une fois. Je sais ce que tu ressens... Mais laisse-moi tomber, laisse-moi abandonner. Détruits moi... détruits moi pour que mon cœur saigne. Laisse-moi comprendre qu'entre nous il n'y a rien de possible. Je veux t'entendre dire que tu me hais. Même si tu m'aimes... Même si je t'aime. Ma voix était étouffée par des sanglots.

Je le serrai un peu plus fort. Je sais qu'il ne voulait pas me blesser. Mais je sais également qu'il n'avait jamais ressenti ce que moi j'avais pu ressentir jusque-là. Je voulais qu'il me le dise... même si sa voix est brisée parce qu'il m'aime. Même si tout est faux... peut-être que mon âme croirait à cette mascarade... et abandonnerait tout espoir.

Nous sommes là, blottis l'un contre l'autre, au milieu d'un parc où une odeur enivrante de rose flotte. 

-Rejette moi. Je t'en prie. Pour moi. Ne me parle plus. Pour moi. Ne m'approche plus... Ne...

-Et moi ?

Je levai la tête découvrant son visage d'habitude chaleureux complètement froid.

-Moi qui verserai mon sang pour toi. Moi qui me battrai jusqu'à la mort pour te savoir en paix... Moi qui t'aime à la manière d'un ami, d'un frère. 

Je souris timidement. Il se pencha vers moi et embrasse mes lèvres. Il les embrassa dans que nos corps ne se mêlent... il les avait juste posées sur les miennes glacées, et il me serra contre lui. Nos cœurs se synchronisèrent. Il se décolla et souffla : "Je te hais". Il m'embrassa à nouveau, ses lèvres chaudes de même que ses mains dans ma nuque. 

-Embrasse-moi jusqu'à ce que j'en meurs. Dis-je en pleurant, je me collai d'avantage à lui.

Je sais que pour lui m'embrasser n'était pas un signe d'amour, du moins... d'un point de vue romantique. Il le faisait pour m'offrir quelque chose. Quelque chose bien plus précieux que son cœur... il m'offrait sa confiance, ses peurs, ses doutes, il s'ouvrait enfin à moi. 

-Merci. 

Nous nous séparâmes l'un de l'autre et nous regardâmes muets.

Je lui pris la main et nous partîmes. Il ne veut pas de relation amoureuse alors soit, il ne veut pas de sexe, ça m'est égal. Je lui donnerai bien plus que ça.

Embrasse-moi jusqu'à ce que j'en meurs. Cette phrase tournait en boucle dans mon esprit. 

-Pardonne moi... J'aurais dû... chercher une solution. Son air renfrogné m'attristait.

-Nous l'avons finalement trouvé ensemble, la solution à cet amour platonique.

Nous nous sourions mais nos yeux expriment cette peur de l'inconnu. 

-Ne t'en fais pas... Commença-t-il en serrant ma main d'avantage. Tout ira bien...







Texte 2 : @black_onigiri_18

/!\ Ame sensible s'abstenir !
Contenant des scènes violentes ! /!\

L'amour est ta dernière danse


« Je remue le ciel, le jour, la nuit
Je danse avec le vent, la pluie
Un peu d'amour, un brin de miel
Et je danse, danse, danse, danse, danse, danse, danse » Indila

Le rideau s'était ouvert sur Aki Jung, un jeune homme tout ce qu'il y a de plus charmant. Des lèvres pulpeuses, un nez aquilin et des joues rebondies formaient son doux visage, tandis que son corps était musclé par une pratique intensive de danse classique. Son profil, grandement asiatique, n'en était pas moins atypique : grand nombre des originaires d'Asie affichaient fièrement leurs cheveux ébènes, tandis que lui prônait une couleur fraîchement rousse. Cette coloration était l'idée de sa petite amie. 

Ha, sa petite amie. C'était à peine si on pouvait entendre des sons de violons quand il parlait d'elle. Son monde, sa vie.

Celle qu'il aimait plus que tout au monde, et qu'il aimerait jusqu'à son dernier souffle. Celle qui pouvait le rendre heureux avec un simple sourire.

Il se sentait prêt à tout faire pour elle, car une des particularités de Aki, outre son physique plutôt avantageux et sa passion folle pour la danse, était qu'il avait une conception folle de l'amour.

S'abandonner à l'autre, et lui offrir tout ce qui le rendait heureux. Ne jamais douter, et toujours se soutenir. 

"L'amour est plus fort que les obstacles", fredonnait souvent le roux.

C'est pour ça que lorsque sa petite amie avait commencé à boire au retour d'un weekend merdique, il n'avait rien dit. Quand elle l'avait trompé la première fois, parce qu'elle avait eu une journée compliquée, il avait accepté ses excuses. Et quand elle avait commencé à le frapper, il avait juste souri. Parce qu'elle était fatiguée, et qu'il n'aurait pas dû lui faire cette remarque sur les cernes noires qui soulignaient ses yeux.

Lorsque les coups étaient quasiment devenus une habitude, Aki s'était dit que peut-être que sa bienaimée aimait simplement la couleur bleue sur son corps, que le problème ne venait peut-être pas de ses réflexions, et ça l'avait rendu heureux. Heureux qu'elle le modèle à son image, qu'elle le fasse sien, qu'elle l'aime encore. Lorsqu'elle lui avait demandé de quitter son travail de barman, il s'était empressé de le faire, et ça ne l'avait pas dérangé. Après tout sa petite amie gagnait assez pour eux deux, et il avait toujours sa carrière de danseur à côté pour arrondir les fins de mois. Et tout ce qu'elle demandait, elle l'avait, parce qu'il était faible face à elle. Il voulait juste son bonheur. Il avait toujours été comme ça, à faire passer les autres en premier. C'était pour ça qu'elle l'aimait. 

Qu'elle le mal-aimait. 

Elle voulait son attention, toujours et partout.

Elle l'insultait, le frappait, le trompait pour le provoquer, pour pouvoir lui crier dessus le soir, avant de faire l'amour toute la nuit.

Il appelait ça un ballet. 

Que ce soit le soir ou la nuit, leurs corps dansaient ensemble, en symbiose. Chaque gifle, chaque coup de rein rendait la scène plus vivante, plus artistique. Après tout, tout était parfait, ils étaient le couple idéal.

C'est ce qu'on leur répétait sans cesse. Qu'ils avaient de la chance de s'être trouvés. Qu'ils se complétaient. Alors à force, Aki y avait cru. Jamais il n'avait remis ses sentiments en doute.

Ils étaient faits l'un pour l'autre, c'était évident. 

Mais une personne n'y avait pas cru. 

Ryo, un vieil ami de Aki. Pour lui, eux deux, c'était perdu d'avance. Il faut dire qu'il était le seul au courant de la toxicité de leur relation.

"Pourquoi tu continues, Aki ? 

- C'est l'amour, Ryo, c'est l'amour.

- Non, se haïr le jour et se baiser la nuit n'est pas de l'amour."

Comme à son habitude, Aki avait fredonné pour couper court à la conversation.

Et trois jours après, Ryo avait été bloqué sur le téléphone de son ami.

Il s'en était enfin rendu compte quand elle lui avait demandé d'arrêter de danser.

"Les filles te regardent trop longuement, je n'aime pas ça", avait-elle avancé.

Et Aki avait cru manquer de souffle. Elle le savait. Elle le savait, que la danse était toute sa passion et son échappatoire, et pourtant elle venait de le lui interdire. 

Mais il ne pouvait pas dire non, car c'était trop tard.

Il l'aimait à en avoir mal. Physiquement, mentalement. C'était dangereux, mauvais pour lui. Et il l'aimait d'un amour tellement mauvais qu'il en devenait dépendant, jusqu'à perdre ses repères et son identité. 

Que suis-je ?

Il pleurait la nuit, avait peur, mais ne voulait pas l'accepter. Il était devenu addict à un jeu perdant.

Il avait essayé de s'en détacher, de ce jeu. Une journée d'hiver, il était passé par la porte arrière pour commencer une nouvelle vie. Mais à peine avait-il atteint la ruelle voisine qu'il avait tourné les talons. 

Il n'avait nulle part où aller, et puis, maintenant qu'il y pensait, les coups ne faisaient pas si mal, pas vrai ? 

Il ne savait plus rien faire sans elle.

Il était revenu sur ses pas, et avait repassé la petite porte du garage.

Mais il l'avait bien regretté.

À partir de ce jour, elle lui avait interdit de mettre le moindre pied dehors. 

Tout avait empiré avec le temps. Il ne sortait plus, il ne parlait plus. Avec qui aurait-il bien pu le faire ? Il avait été obligé de couper contact avec son entourage pour lui faire plaisir. 

Elle ne le regardait plus non plus, ou alors seulement d'un œil méprisant, et aux yeux du pauvre roux, c'était bien pire que les coups. Leur amour s'effritait, il le savait, il le sentait.

Alors quand elle partait travailler, il laissait ses larmes couler, se demandant comment il avait fait pour ne pas remarquer qu'il avait franchi la frontière entre le rêve et le doux cauchemar. Entre l'amour et la haine.

Il ne faisait rien de ses journées, se laissant dépérir sur le canapé, attendant son retour.

Et même quand elle était là, il semblait ailleurs. Quand de nouveaux bleus apparaissant, il n'était plus là.

Il s'était déconnecté de la réalité, et tout ce qu'il pouvait faire était regarder la scène qu'il avait monté s'écrouler. Comme à l'Opéra, voir les danseurs secondaires s'en aller un à un, jusqu'à ce qu'ils ne restent que les deux protagonistes, le gentil et le méchant, pour une danse endiablée. Des mouvements brusques, agressifs mais non pas dépourvus de grâce. Un combat, des pirouettes, des jetés, et enfin un corps qui glisse gracieusement sur le sol. Parce que dans une lutte, il y a toujours un perdant. 

C'est ainsi qu'un jour, Aki Jung ne s'était pas relevé de sa dernière danse, et le rideau était tombé tragiquement sur cet amour qui n'existait plus depuis longtemps.







Texte 3 : @ellozis Gagnant(e) !

Sunny side


     Un soir, alors que l'obscurité a envahi les rues, je me réfugie dans un bar pour y boire un Sunny side. Je sirote mon cocktail, sans trop y croire, quand il vient à ma rencontre : attiré par ma mine morose, il s'est donné pour mission de mettre fin à ma mélancolie. Il s'assoit à côté de moi sans me demander mon avis, et je lui jette un regard éteint ; tandis que la lampe au dessus de ma tête nous éclaire d'une lueur fade et sans vie. Il y a, dans son sourire, une espèce d'éclat, une lumière familière qui m'incite à m'engager dans la conversation qu'il vient de démarrer par quelques banalités.

Il veut savoir quelle est cette tristesse qui déforme les jolis traits de mon visage, et je lui répond, dans un soupir las, que l'hiver est la cause de mon malheur. Il me parle alors de ses doigts engourdis par le froid, du givre qu'il a dû gratter sur son pare-brise, de la plaque de verglas qui a bien failli le faire tomber ; ses propos m'indiffèrent. Je l'interromps pour lui dire que ce ne sont pas les températures hivernales qui me désespèrent : ce que je hais, c'est la longueur excessive des nuits, ces périodes trop noires et trop sombres . Croyant faire de l'humour, il me rétorque que c'est plus pratique pour faire la grasse matinée ; quel horrible individu ! J'hésite à partir sur le champs , toutefois son rire me retient : pendant qu'il rit, il irradie une chaleur si naturelle que je peux presque croire, en fermant les yeux, que je suis seule dans une pure extase. Avec lui.

Mais quand j'ouvre mes paupières, le rêve prend fin, mes rétines se heurtent à l'éclairage blafard de la lampe, et je sens que je suis incapable de l'attendre jusqu'au matin. Alors j'embrasse cet homme en face de moi, cherchant à réchauffer mon corps ; malgré l'interdit de la nuit. Un câlin, une simple étreinte entre un homme et une femme, un substitut pour tenir bon. Hélas, c'est loin d'être suffisant, et je le suis jusqu'à chez lui pour tenter de trouver sous ses draps le réconfort dont j'ai désespérément besoin.

A demi-réveillée, j'aperçois sur le réveil l'heure indécente qui est affichée. Je sursaute alors, paniquant : je suis seule dans le lit. Mais où est-t-il ? Je tremble de ne pas le voir, quand je comprends le vilain tour dont je suis victime. Il se cache derrière les lourds rideaux noirs, si épais qu'il est presque entièrement dissimulé par eux. Je tire les misérables d'un geste rageur et, enfin, je le vois. Il est là. Sa beauté m'apparaît pleinement : il est si magnifique de bon matin. Pourquoi m'a t-il donc laissé dormir autant ? J'aurais pu l'embrasser, le dévorer du regard, beaucoup plus tôt ; dès son réveil, lorsqu'il resplendit de plusieurs couleurs. Les journées d'hiver sont déjà si courtes, alors quelle tristesse que devoir en perdre la première et meilleure partie pour une stupide question de sommeil. Mais j'ai encore le temps de le rejoindre afin de connaître avec lui mille délices.

Il ne comprend pas pourquoi je souhaite aller me balader alors qu'il a une télévision haute résolution. Je ne veux pas d'un film insipide. Je ne veux pas de la lumière artificielle de millions de pixels. Je veux être avec lui. Rien qu'avec lui.

Nous sortons dehors et marchons dans les rues ensoleillées ; quel bonheur ! Il y a bien quelques nuages gris qui gâchent mon plaisir, mais je sens quand même sa chaleur qui me protège du froid. Quelle douceur ! De temps à autre il se cache puis surgit devant moi ; quel farceur ! J'angoisse toujours un peu quand il disparaît, même si je sais bien que ce n'est que temporaire : néanmoins, quelle douleur ! Il cesse son petit jeu et reste auprès de moi ; qu'est ce qu'il bat fort mon cœur !

Avec la nuit vient l'heure de se dire au revoir, et je rentre chez moi. Cependant, je le retrouve le lendemain matin pour une autre délicieuse promenade. J'avoue être un peu possessive et j'aimerais bien ne l'avoir que pour moi . Toutefois, je ne peux pas empêcher les autres promeneuses de l'admirer comme je l'admire : il est si beau ! Mais il est à moi, rien qu'à moi, et je tuerai quiconque oserait dire le contraire.

Plusieurs jours s'enchaînent durant lesquels je continue de savourer l'amour que j'ai pour lui ; il est si merveilleux ! Hélas, après une triste journée, où un déluge m'oblige à rester cloîtrée chez moi, je retourne au bar pour boire un Sunny side afin d'occulter mon malheur. Il est là, buvant avec des amis : lorsqu'il m'aperçoit, il me rejoint et me reparle de la nuit mémorable que nous avons partagée. Je n'ose pas lui avouer que je ne garde qu'un souvenir sympathique, plaisant tout au plus, de nos échanges corporels. Mais toujours avec son sourire lumineux et son rire chaleureux, il parvient de nouveau à me ramener chez lui.

Les années passent. Je jouis de jours de pur bonheur avec lui, des journées rendues parfaites par sa présence à mes côtés ; je ne peux pas vivre sans lui. Il y a aussi des jours tristes, des jours gris, des jours pluvieux : lors de ces dates amères, je suis souvent seule, misérable, abandonnée. Et quand j'essaie de redorer la situation en caressant ses cheveux soyeux, en embrassant sa peau chaude, en me blottissant au creux ses bras musclés, je ne parviens pas vraiment à régler le problème ; mes efforts pour faire apparaître la joie sont vains, si bien que je conserve ma peine au plus profond de moi.

Les nuits ne sont pas désagréables, en tout cas je les préfère à celles, froidement solitaires, que je subissais avant cette rencontre dans le bar. J'imagine qu'il m'est plus facile d'attendre le matin sous ma couverture en ayant quelqu'un à mes côtés. Il n'est pas parfait, toutefois il a le mérite d'être là, lui, quand l'obscurité étend son ombre sur la ville.

Je l'aime, je l'aime tellement ! Je crie mon amour pour lui dans le vent, espérant qu'ainsi il recevra mes mots du cœurs, ces pensées qui me déchirent tant je brûle en sa présence. Comment peut-on aimer autant sans être sûre d'être aimée en retour ?

Je dors avec lui depuis longtemps désormais, j'apprécie sa présence à me côtés, j'ai de l'affection pour lui ; mais je ne crois pas que je l'aime. Malgré tout, j'ai accepté de l'épouser. Il a proposé, j'ai dit oui. J'en avais marre d'attendre sa proposition.

Le mariage aura lieu en plein air : c'est moi qui ai demandé qu'il en soit ainsi. Un choix audacieux au mois de juillet, mais j'ai insisté avec fermeté : tant pis pour ceux qui préféraient une salle climatisée à la chaleur caniculaire. Moi, j'aime la chaleur, j'aime sentir ma peau caressée par les rayons ardents. Je suis resplendissante dans ma robe blanche : je me tiens droite, debout sur l'estrade. Là haut, je suis comblée de bonheur et de lumière, tandis que les autres se cachent sous des ombrelles pour échapper aux baisers brûlants du soleil. Lorsque le prêtre me demande si je veux le prendre pour mari et légitime époux, je regarde en l'air et je crie OUI . Même si je savais qu'il n'allait pas consommer la nuit de noce.

Le soir venu, les festivités commencent, le vin et le champagne coulent à flot. J'entends au milieu du bruit de la foule son rire éclatant, celui qui m'a poussé dans ses bras et dans sa vie. Cela me réchauffe un peu, mais pas assez ; je sens au fond de moi une froideur qui n'a pas sa place dans le cœur d'une jeune mariée. Refusant d'un air las une coupe de champagne, je me dirige vers le barman et je demande un Sunny side. Que je bois sans être accompagnée par l'être aimé.

Le lendemain matin, je me réveille aux côtés de l'homme portant une alliance identique à la mienne. Son cou est ravagé par un énorme coup de soleil qui a l'air très douloureux. Je le laisse dormir encore un peu.

J'ouvre la fenêtre, je le regarde, et je lui dis que ce n'est pas beau d'être jaloux.

Plusieurs décennies plus tard, j'atteins l'âge honorable de 80 ans. Mon miroir me renvoie le visage d'une femme vieille, la peau ridée et tannée, le corps flétri par le poids des années. Par contre, quand je regarde mon amour , je le trouve aussi beau et magnifique qu'à l'époque de ma jeunesse : le temps passé n'a eu aucun effet sur sa splendeur. J'espère qu'il me voit lui aussi belle et séduisante, même si je n'y crois pas trop . De toute façon, m'a t-il jamais trouvée jolie ? M'a t-il jamais aimée ? M'a t-il seulement remarquée ?

Lorsque que j'enterre l'homme qui se faisait appeler mon mari, je n'éprouve que peu de peine. Au contraire, je ressens une sorte de soulagement : libérée ce lien , je vais enfin pouvoir me consacrer pleinement à mon amant de toujours. A lui, complètement à lui. Seulement à lui.

Mon véritable amour n'assiste pas à la mise en terre ; il a du respect pour les 63 années que j'ai partagées avec cet homme qui m'aimait profondément, et pour qui j'avais quelque affection. J'apprécie sa décision de rester en retrait, et pour la première fois de ma vie je ne lui tiens point rigueur de ne pas être à mes côtés. Le cercueil descend lentement dans la tombe , tandis que la pluie tambourine un requiem sur le couvercle de hêtre.

J'achète un chalet au sommet d'une montagne pour vivre au plus près de celui que j'aime depuis ma naissance. Celui qui occupait toutes mes pensées lorsque j'ai répondu oui au prêtre officiant à mon mariage. Je passe mes journées assise dans un fauteuil sur le perron de ma demeure à le contempler. Je n'ai plus la force de marcher en sa compagnie, alors je reste là, confortablement installée à ses côtés . Il est gentil, il passe toutes ses journées avec moi.

Hélas, à force de le reluquer sans jamais m'arrêter, à forcer d'exposer mes vieux yeux à son incandescente beauté, je finis par perdre la vue. Ce n'est pas si grave, je le connais par cœur , je sens sa chaleur sur ma peau. Sur mon cœur. Je sais l'heure qu'il est rien qu'à la sensation de ses baisers sur mon corps frêle. Il embrasse mon cou à l'aube. Mes joues en début de matinée. Mon front peu avant midi. Mes cheveux quand il est au zénith. Ma nuque dans l'après midi, puis mes épaules. Et pour finir, au crépuscule, le bas de mon dos. Alors, il part loin de moi, j'attrape une couverture pour me protéger du froid de la nuit solitaire, et je m'endors. Je sais qu'il viendra me réveiller demain.

Petite créature qui m'aime tant , quelle est donc cette étrange immobilité qui est la tienne ? Je te vois, si belle, assise sur ta chaise au sommet de la montagne. Mais je ne sens plus ton amour brûlant. Cet amour qui inonde mon cœur depuis 97 révolutions de ta planète. As tu froid ? T'ai je causé de la peine ? Réponds moi s'il te plaît. Cela fait si longtemps que tu n'as pas crié au vent que tu m'aimes. Je t'aime aussi, tu sais. Beaucoup. Chaque fois que je me lève à l'horizon, illuminant ton pays, je pense à toi. Je te cherche de mes rayons , et je suis triste quand je ne te trouve pas. Mon amour, mon aimée. Qui y a-t-il ? Veux tu que je te réchauffes ? Tu as toujours adoré ma chaleur. Et qu'il est bon de se sentir si aimé, de voir sa lumière accueillie avec tant joie. Tiens, voilà pour toi, plus de lumière, plus de chaleur. Mais réponds moi s'il te plaît. Je t'embrasse, je t'étreins, je te chéris ; rien n'y fait. Tu es silencieuse . Tu es partie. J'ai vu disparaître des créatures vingt fois plus grandes que toi, des terres englouties par les flots, et des empires comportant des milliers des tiens. Des tiens, mais qui n'étaient pas toi. Ta disparition est de loin la plus éprouvante que j'ai jamais connue. Adieu, mon amour.

On raconte qu'aujourd'hui encore, le squelette de la vieille amoureuse est toujours assis sur la chaise au sommet de la montagne, ses os blanchis par les caresses incessantes du Soleil.






Texte 4 : @Cat_Forever21

/!\ Ame sensible s'abstenir
Contenant des scènes de harcèlement /!\

Ses cheveux sont roux et bouclés. Leurs reflets de soleil tombent en cascade dans son dos blanc, descendant jusqu'à ses hanches dans un torrent emmêlé. Son petit nez retroussé est constellé de taches de rousseur. Sa bouche laisse apparaître ses dents blanches du haut lorsqu'elle se mord les lèvres peintes d'un rose doux. Ses yeux illuminent tout lorsqu'il s'ouvre chaque matin. Ils prennent des teintes dorées au soleil, cuivré à l'ombre.

Ses yeux ambrés ne jugent pas. Les cils bruns autour ne sont pas là pour minauder. Si elles soulèvent parfois ses sourcils, ce n'est pas dans une grimace de dégout. Elle exprime sa surprise par ce geste, qui forme deux petits plis entre ses yeux sur son front.

Lorsqu'elle le fait devant son miroir, il lui arrive de porter sa main au long doigt blanc à son visage, et de lisser ce pli du pouce. Son bras fin est lui aussi constellé de petites taches brunes. Ses épaules dénudées aux courbes caramel rejoignent son cou bronzé.

Son débardeur noir à un léger décolleté et le tissu est plissé au centre. Les bretelles fines se superposent sur sa peau, faisant ressortir sa pâleur.

Le haut de sa tenue est rentré dans une jupe plissée bleu marine. Un collant fin couleur chair recouvre ses mollets. Ses chaussures sont des converses noirs.

Un petit collier de perle bleu et blanche est attaché autour de son cou. Il est serré, presque un tour de cou. À son poignet droit un bracelet aux mêmes couleurs parent son bras. Deux petites gouttes de ce qui semble être de la nacre agrémentent ces oreilles. Les boucles sont presque invisibles à travers ces cheveux seulement, elle a un tic de remettre ses cheveux derrière ces oreilles et la nacre apparaît.

Un cahier blanc avec des anneaux est glissé sous son bras gauche. Elle le tient serré fort contre elle, comme si elle pouvait s'y accrocher et ne plus jamais tomber. Pourtant à tout instant elle a l'impression que tout s'écroule. Et la jupe courte de l'uniforme d'université n'aide pas. Elle les sent, insistant et terrifiant. Ils lui font si mal. Elle a l'impression qu'il la transperce. Les insultes. Les regards. Les jugements.

Ces téléphones braqués sur elle partout ou elle passe. Ces rumeurs, ces murmures. Cette haine, de par des gens a qui elle n'a jamais adressé la parole. Certains n'ont jamais vu son visage. Ils la détestent.

Sa main droite qui jusque là enserrait sa taille comme si elle avait froid se détend rapidement pour tirer sur le bas de sa jupe. Elle a envie d'hurler.

Dans les couloirs neufs aux grandes vitres la sonnerie retentit et résonne longuement

Elle se précipite dans la salle de classe, pour un peu de répit. Le professeur déjà présent lui adresse un regard méprisant. Elle ignore, et sort ses affaires de son sac de cuir posés à ses pieds.

Les élèves commencent à arriver. Le cours a commencés depuis seulement cinq minutes lorsque l'on toque à la porte vitrée. Le professeur va ouvrir.

Le proviseur promène son regard sur la classe. Son regard bleu s'arrête sur la rouquine.

« ― Mlle Rose, veuillez me suivre je vous prie. »

Elle se lève en tremblant. Tout le monde l'observe, et immédiatement elle tente de descendre sa jupe. Des rires fusent et honteuse, elle sort de la pièce. La porte se referme et elle est à présent seule dans le couloir en compagnie du proviseur. Les grandes baies vitrées du campus éclairent la scène.

Le proviseur est une femme au corps sec. Elle est grande et porte un tailleur bleu et noir, les couleurs de l'établissement. Ses cheveux blond cendré sont lisses et aucune mèche ne va de travers. Elle est peu maquillée mais ses yeux bleus très clairs ressortent tout de même. Ils se posent sur Charlie Rose avec un regard scrutant.

« ― Nous avons reçu un appel de votre ancien lycée. Les rumeurs à votre sujet venant de là-bas qui se sont répandus ici les ont amenés à prendre des nouvelles avant tout. Je leur ai répondu que rien n'avait évolué ce qui est la stricte vérité, vous ne me contredirez pas je pense. » Le proviseur marque une pause. Elle semble réellement attristée mais bien que ses efforts pour essayer de comprendre soient visibles, elle est consciente qu'elle n'a aucune mesure des évènements. « Le responsable de votre mal-être a été identifié. Ils ont souhaité me prévenir afin que je vous transmette l'information, dans l'espoir que vous porterez plainte. »

Les émotions s'entremêlent. Charlie ne sait plus ou est le début et la fin du long fil de sa vie, et ne parvint pas à le démêler. La meilleure solution dans ce cas-là est souvent de couper.

« ― Son nom s'il vous plaît, Mme Bringhams. Dites-moi son nom. »

C'est une rage indescriptible qui a pris le dessus. Charlie voudrait hurler.

« ― Il s'appelle Nathaniel Jones. »

Le regard bienveillant de l'adulte est curieux et maladroit lorsqu'elle prend la main de son élève et lui en tapote le dos dans un geste qui se veut réconfortant. Mais le proviseur ne sait rien de Charlie. Le proviseur ne sait rien de Nathaniel.

Nath...non, Nath comment aurais-tu pu me faire ça ? Non, Nath je ne veux pas. Non Nath, tu ne peux pas. Ça ne se peut pas....

Elle se revoit. La salle de classe est vieille, car cet établissement-là date des années 70. Le tableau et le projecteur déteignent avec leur blanc, des vieilles chaises en bois et des tables jaunes au métal vert.

Il n'y a plus personne à part eux. Dans les universités publiques, l'uniforme n'est pas de mise et Charlie porte un jean troué et un sweat blanc où l'on peut lire les mots « You and them with us mores ».

Ses cheveux sont plus courts, et lui tombe bien coupé dans le creux du dos en dessous des omoplates.

Elle est assise sur la table, les jambes dans le vide. Ses mains se tiennent au rebord et elle se penche en arrière et riant. Il est devant elle, et essaye de prendre son visage en coupe dans ses grandes mains, mais elle évite constamment en riant.

Charlie rit et sourit. Nathaniel la dévisage en riant aussi. Lui aussi à un sourire sur les lèvres. Le sien est plus doux. Il aime juste le visage de Charlie. Il aime son rire. Elle aime rire grâce à lui. Lui aime l'entendre rire.

Elle refuse son baiser. Elle hésite. Charlie veut que ce moment dur. Alors il lui détache ses doigts agrippés à la table, un par un. Elle se laisse faire et ne les reposes pas. Il prend ses mains dans les siennes.

La peau tannée de Nathaniel déteint sur la blancheur de la jeune fille. Lorsqu'il se penche vers elle, leur tête sa face à face. Les cheveux caramel coupés court du garçon tombent devant ses yeux. Cela ne le gêne pas.

Elle, si. Elle soustrait délicatement sa main droite à l'étreinte de l'autre et replace la mèche châtaine derrière ses oreilles. Il en profite. Leurs lèvres se touchent, leurs langues aussi. Ils l'ont déjà fait une fois dans un couloir sous la pression de leurs mais. C'était alors rapide et sans aucune passion.

Mais là, Charlie a l'impression que son cœur va exploser. Elle sent que son corps va se fissurer. Nathaniel espère pouvoir récupérer tous les petits morceaux de ce cœur et les garder. Il espère qu'il pourra s'infiltrer dans la fissure du corps de la rousse.

Les mains de Nathaniel sont habiles. Leurs corps se trouvent naturellement. Il se délie et se lie doucement, maladroitement, timidement. Leur extase les anime et ils s'aiment simplement.

Ils sont sur la table. Nathaniel se détache doucement de Charlie. Il l'observe avec amour. Si seulement, ils avaient remarqué la fenêtre ouverte.

Seule Charlie était dans l'objectif de la caméra. Il n'y a pas eu quelle pour pleurer. Sans se douter de rien, il est sorti de la pièce en premier, avec un regard langoureux.

Elle puait l'amour et le bonheur. La pièce sentait bon, le monde était beau. Elle se sentait belle, elle le savait beau.

Le proviseur lui rappelle que ce moment est passé. Elle tousse doucement. Charlie la fixe de ses grands yeux verts écarquillés.

« ― Nathaniel ? Vous avez dit Nathaniel Jones .

― Je suis désolé si ce nom vous est affectionné mademoiselle. Mais c'est bien là le responsable de l'acte. »

Charlie refuse. Elle bloque ses oreilles, bloque son cerveau, bloque ses pensées. Elle bloque ses souvenirs. Pourtant, elle ne peut ignorer. Ce serait lui . Les humiliations, les cris, les injures, les horreurs, la douleur.

Les photos d'elle nuent qui avait circulé sur Instragram, avait été envoyés partout. Elles avaient été partagés, et pas seulement à Houston, là où se trouvait l'ancien établissement de Charlie. Même lorsqu'elle avait été forcé de déménager, les élèves à New York avaient vu les photos elles aussi. Ils avaient reconnu la rouquine.

Charlie Rose ? Bien sûr, je connais Charlie Rose ! Tout le monde la connaît ! Quelle pute cette fille !

Nath ? Comment aurais-tu pu me faire ça Nath ?

Charlie veut crier. Charlie veut courir. Mais elle reste bloquée, presque paralysée.

« ― Mlle Rose ? J'ai une dernière chose à vous dire. Il semblerait que Nathaniel Jones soit prêt à plaider coupable si vous déposez plainte. »

C'est pire. Elle sait que c'est impossible. Charlie sait bien où les photos ont été prises. Elle sait qui les a pris. Elle vient d'entendre le nom de celui qui les a postés, pourtant. Mais elle ne comprend pas, et ça la bloque. Il ne peut pas l'avoir fait. Si le garçon le plus gentil du monde peut être responsable de cet acte, Charlie ne voyait plus de bonheur dans le monde.

« ― Peut-être cela vous aiderait-il de vous entretenir avec lui ? Il est ici. Il vous attend dans mon bureau. »

C'est définitif à présent. Son coeur est brisé. Charlie sait ou se trouve le bureau de la principale. Ses converses claquent sur le sol de carrelage. Elle a laissé son sac dans le salle de cours, mais peu lui importe. Le proviseur ne sait comment interpréter la réaction de Charlie et la suit lentement.

La course de la jeune fille l'amène devant la porte.

Elle n'hésite pas et s'étonne elle-même. Elle pousse la porte avec fougue. Et comme l'a dit Mme Bringhams, il est là. En trois mois, il n'a pas changé, contrairement à Charlie. Nathaniel a toujours sont teint matte. Il a les mêmes cheveux caramel. Il a la même carrure douce. Il porte ce pull gris ou est écrit « My heart is paralyzed ». Il a les yeux affolés et de grands cernes. Il lui tourne le dos. Mais elle peut voir ses doigts qui tapotent doucement l'accoudoir de son fauteuil roulant. Lorsqu'il tourne la tête, elle sait que ce n'est pas lui. Elle l'a toujours connu ainsi, avec son fauteuil et sa gentillesse, ce fauteuil qui ne l'a jamais empêché de l'aimer.Elle comprend qu'il s'est dévoué. Les mots qu'il lui adresse soignent tout.

« ― Ils t'auraient tué si tu les avais balancés... J'ai préféré prendre la place. »




Texte 5 : @mayickey

L'amour, avant je n'y croyais pas. Mais aujourd'hui je me retrouve mariée et mère de deux enfants et depuis, j'ai trouvée une signification au terme amour. Certains diraient que c'est un sentiment quelconque sans lequel on peut tout à fait survivre mais moi, depuis ce samedi soir du mois de juillet, alors que je revenais d'une dure journée de travail acharné, j'ai heurté quelqu'un avec ma voiture, je suis descendue afin de l'aider et quand nos regards ce sont croisés, j'ai tout de suite sentie en moi un mélange de tout genre de sensations.

A ce moment là même, j'ai commencé à me poser des questions sur ce que voulait dire le mot amour. C'est un sentiment puissant qui fait naître en nous un «nous» qu'on ne pensait pas pouvoir exister. Pour la personne qu'on aime on est prêt a tuer, pour la personne qu'on aime on est prêt à affronter le Diable en personne enfin pour la personne qu'on aime on est prêt a mourir.

Mais dès fois on se retrouve en train de se remettre en question a cause d'une petite dispute de rien du tout «est ce la bonne personne?», «ai-je fait le bon choix?» mais baisser les bras a la première épreuve c'est montrer qu'on ne croit pas en l'amour.

Je me rappelle des premières paroles d'amour qu'il m'avait soufflé a l'oreille «dans le bleu de tes yeux j'y vois tout l'étendu, telle un grand fleuve, l'amour que tu me portes et sache que pour toujours et a jamais ces sentiments sont réciproques sache aussi que les mots ne suffisent plus à exprimer tout mon ressenti envers toi...»

Et en effet, les mots ne sont rien comparés aux actes, les mots ne sont rien quand le corps est dicté par le cœur et non par la raison. L'amour ça ne s'anticipe pas il arrive au moment où on s'y attend le moins, envers la personne qu'on aurait jamais pensé mettre au premier plan de toute chose.

L'amour, c'est un phénomène compliqué à expliquer, on aurait posé la question a Albert Einstein il n'aurait su nous répondre. L'amour c'est un mot masculin mais qui au pluriel se met au féminin. L'amour c'est ce sentiment là qui apporte du goût a la vie. L'amour c'est ce sentiment là qui déchire des cœurs, qui détruit des gens. L'amour c'est tout simplement...l'amour.

Je ne saurais encore moins décrire tout l'amour que je lui porte, chaque fois qu'il pose ses yeux sur moi ça me fait toujours autant le même effet, a chacune de ses caresses je ressentirais toujours les mêmes frissons, a chacun de ses baisers je me sentirais toujours transportée dans un autre monde, un monde où il n'y a que lui et moi, là où tout le monde n'acclame que notre histoire d'amour.

Le vrai amour ne se trouve pas dans la chambre, il peut aussi être un après midi sous la couette a regarder des films d'horreur pour que je puisse me vautrer dans ses bras a chaque scènes effrayantes.

Dans ma vie il est un spectateur de premier choix, de mon cœur il détient la clé et de mon corps il en est le propriétaire total. Et tout ça pourquoi? Tout ça parce que je l'aime, il m'aime, nous nous aimons et c'est l'essentiel.





Texte 6 : @Sprinklr

Le sang pulsant dans mes tempes résonne dans ma boite crânienne.

Le son de nos foulées cognant contre l'asphalte, le bruit erratique de nos respirations.

Primrose cours presque plus vite que moi, alors qu'elle fait da moitié de ma taille .Elle serre ses chaussures contre son ventre, tandis que sa main gauche s'est calée sur sa poitrine pour soutenir ses seins. Sa chevelure dorée a glissé de son épaule et vient frapper son dos à chaque foulée, dévoilant la peau de son cou. Ses lèvres se sont entre-ouverte afin d'haleter et ses sourcils – plus crispés qu'à l'habituel – tendent les trais de son visage, lui donnant un air plus sérieux. Elle est d'une sensualité si forte que je manque plusieurs fois de m'arrêter rien que pour prendre le temps de la regarder – encore et encore, sous toutes les couture.

Remarquant une allée se dérobant sur notre droite, j'attrape Primrose par la main et l'attire avec force dans la pénombre. Elle sursaute, et suivant le mouvement, heurte mon torse. Au loin, nous entendons les foulées de dizaine de personnes s'arrêter, tourner en rond, avant de laisser tomber et rebrousser chemin - mais je n'arrive plus à y prêter de l'importance. Car Primrose est collée contre moi, acculés dans le renflement d'une porte d'immeuble, et qu'elle a levé vers moi un regard dont seule elle a le secret. Ses yeux au bleu glacé sont brillant d'une transcendante émotion – excitation, appréhension, peur.. ?Je ne saurais dire. Je me sens de nouveau mis à nu, aussi transparent et évident que l'air – mais pas pour autant nécessaire. Elle me transverse, me juge, comme le soir de notre rencontre, mais ne détourne pas les yeux cette fois-ci. Au contraire, elle les encre dans les miens un peu plus, se penchant naturellement vers mon visage. Mon cœur s'emballe d'une telle proximité, et mon ventre s'échauffe s'une sensation étrange. La tension devient un peu plus lourde, l'air épaissi par la chaleur du désir. Mes doigts posés sur ses reis se crispent, comme près à la serrer un peu plus fort contre moi. Nos poitrines se soulèvent à l'unissons et nous laissons échapper quelques halètement.

Mais elle finit par cligner des yeux – comme si elle revenait sur terre après un long rêve – et s'éloigne d'un mouvement sec de rejet. Mal à l'aise, elle lisse inutilement son tailleur, replace ses cheveux derrière son oreille – d'une manière bien trop sensuelle pour un geste aussi anodin – et tourne la tête en direction de la rue :

- Je crois qu'on les a semés.

Encore high du désir qu'elle me procure, je cligne des yeux à mon tour et hoche la tête en déglutissant. Je la vois se rechausser et vérifier qu'elle n'a rien perdu durant la course. Nous nous réengageons dans la rue, et mous mettons en marche vers la voiture.

- Je suis désolé, lâchais-je, On m'avait prévenu qu'il y aurait sûrement un peu de grabuge, mais je pensais vraiment qu'on pourrait y échapper.

- Ce n'est pas grave.

Elle ment, et ça se voit comme le nez au milieu du visage.

- Je suppose que c'est une situation auquel tu es habitué, souligne-elle sur un ton d'interrogation.

Pas vraiment, pensais-je.

- Les gens sont plus civilisés qu'ils en ont l'air, plaisantais-je.

Primrose me lance un regard à moitié convaincu.

- Mais voilà, ajoutais-je, parfois on est au mauvais endroit, au mauvais moment.Je ne peux cependant pas leur en vouloir : un acteur n'est rien sans ses fans après tout. Et puis, le harcèlement de rue n'est rien comparé à l'impact des réseaux sociaux. Tu serais très étonné de voir ce que peuvent dire les gens derrière la barrière de l'anonymat.

Elle penche la tête et fronce les sourcils, cherchant à savoir où je souhaite en venir

- C'est plus facile, ça ne te demande pas de te mettre en danger, de te dévoiler... On est de plus en plus faible lorsqu'il s'agit d'être vrai dans nos sentiments.

Me prenant de cours, Rose murmure – après quelques secondes de silence :

- Es-tu toujours vrai dans l'expression de tes sentiments ?

C'est une question piège.

- J'ai essaie de l'être au maximum. Maintenant, je dois l'avouer, ce n'est pas toujours simple. Essayer d'être honnête, c'est admirable ; mais il ne faut pas pousser le vice trop loin et renoncer au tact et aux bonnes mœurs.

- « Aux bonnes mœurs », répète-elle sur un ton dubitatif.

J'hoche la tête et laisse échapper un commentaire – que je regretterais surement plus tard.

- Les bonnes mœurs oui. Par exemple, il n'est pas approprié que je te dise que je te trouves fabuleusement sensuelle ce soir, alors je me contente de te dire que tu es très jolie.

Mon compliment, ou du moins ce que je pensais en être un, a tout sauf l'effet escompté. Rose se renfrogne, fronce les sourcils et baisse la tête, empreinte d'un sentiment que je n'arrive pas à saisir. Elle ne rougit pas. Elle ne sourit pas. Elle ne sent pas flattée... Au contraire, elle semble vexée, presque blessée.

Relevant la tête, Primrose semble enfin repérer ma voiture et accélère le pas. La rue est vide, et le bruit rythmé de ses talons résonne fort. Lui attrapant de nouveau la main, je lance :

- Hey ! Pardonne-moi, je ne voulais pas de mettre mal à –

- Je me fiche de plaire, me coupe Primrose d'une voix tremblante. Tout ce que je souhaite c'est être respectée.

C'est à mon tour de froncer les sourcils, pas vraiment sûr du terrain sur lequel elle m'emmène. Je cligne des yeux plusieurs fois, cherchant mes mots :

- Ce n'est pas antithétique Rose...

La concernée dégage sa main de ma poigne, et je réalise qu'il s'agit pour elle d'un sujet bien plus sérieux que ce à quoi je m'imaginais.

- Je te respecte Rose. En tant que personne, en tant que femme, en tant qu'humain. Je te respecte. Et si tu souhaites que je ne te fasse plus ce genre de compliment, je le promet.

Face à moi, Primrose déglutit, comme si elle avait du mal à entendre ce que je lui raconte :

- Mais je t'en prie, ne pense pas que désir rime avec irrespect. Au contraire.

Je me rapproche un peu plus, et remarque que ses yeux brillent – comme s'ils étaient remplis de larme. Elle hoche la tête et laisse échapper un « ok » d'une voix enrouée par l'émotion. Je lui lance mon plus beau sourire que j'espère bienveillant, sors mes clé de voiture de ma veste et lui ouvre la porte. Je la vois s'installer sur le siège l'esprit ailleurs, ses doigts tripotant ses ongles comme sous le coup du stress.

- Je te dépose chez toi, lui demandais-je.

Elle hoche la tête, et n'osant pas me regarder dans les yeux, pose son regard sur l'extérieur, calant sa tête contre la vitre. Dehors, la nuit est tombée, l'horizon est sombre et le ciel est noir – mais je ne vois que le bleu. Le bleu clair. Le bleu glacé. Le bleu des yeux de Primrose, perçants, apeurés, dans lesquels sommeillent des souvenirs destructeurs.

Qui l'a – t-elle brisé ainsi, ?

J'ai un mauvais présentiments, très mauvais. J'aimerai qu'elle me parle, qu'elle se confie, que je la réconforte, lui dise que le monde entier n'est pas aussi cruel que les personnes lui ayant fait du mal. Mais nous nous connaissons si peu, je ne encore qu'un inconnu pour elle, et exiger qu'elle me dise tout serait...illusoire. Il me faut d'abord gagner se confiance, et quelque chose me dit que ce ne sera pas une mince affaire.

Lorsque nous arrivons enfin devant son appartement, Primrose se tourne vers moi et colle sur ses lèvres un sourire hypocrite. :

- Merci pour ce soir Eden.

Elle récupère son ridicule petit sac et pousse la porte :

- Je pensais ce que j'ai dit plus tôt, Rose. Chaque mot.

Primrose pince ses lèvres et fait claquer la porte derrière elle, sans me laisser ajouter quoique ce soit. J'attends quelques minutes, et lorsque j'aperçois la lumière de son appartement s'allumer, je repars.

Mes pensées vagabondent de nouveau et un constat me vient à l'esprit : je suis déjà complètement accro...Et je n'en parle pas que de son corps de déesse, non ! Oh que cela aurait été bien plus facile s'il avait été question d'attirance physique uniquement...Non, son âme appelle la mienne. Sa détermination fait écho à la mienne, et sa confiance en son travail et son talent me charme bien trop facilement. J'ai toujours aimé les femmes sures d'elles, mais Primrose les surpasse toutes. Elle semble avoir tout perdu, mais ne jamais laisser tomber pour autant. Ses failles et ses douleurs ne peuvent que souligner sa résillience.Elle a des choses à perdre, assume en avoir déjà perdu beaucoup – et cela est pour moi la plus belle des qualité. Elle ne prétend pas être pare-balle, mais ne cherche pas pour autant à se morfondre dans son malheur. Malgré la douleur qui éteint son regard. Malgré le passé qui la retient, tel un boulet à son pied.e ne crois jamais n'avoir rencontré quelqu'un d'aussi vrai, qui ne rajoute pas de filtre beauté lorsqu'elle accepte de te montrer un morceau de son âme.

Il faut que je m'arrête là.

Je le sais. Je suis déjà allé beaucoup trop loin ; et maintenant que je me rend compte commencer à ressentir, c'est presque déjà trop tard. Encore quelques mots, quelques sourires, et je l'aurais sous la peau. Mais l'encre que j'ai gravée sur celle-ci me prouve : ce n'est jamais une bonne idée de laisser une femme prendre une telle importance dans ma vie. L'histoire me l'a montré tant de fois, je ne devrais même plus leur donner de chance. Il ne s'agit pas vraiment de l'amour comme on l'entend de nos jours qui me pose problème, mais plutôt tous les sentiments destructeurs qui s'attache à lui : la confiance et l'espoir. Chaque fois que j'ai tenté de placer à de ces deux dernier dans la construction d'une relation, la vie m'a craché à la figure son dédain et toute sa cruauté.

Dans mon histoire, l'amour finit toujours réduit en cendres...





Texte 7 : @Mitsuki44

 A travers un regard


Avez-vous déjà tellement détesté quelqu'un que sans vous en rendre compte vous êtes tombé éperdument amoureux de cette personne ?

Leïla Foster aliasla pimbêche de service de la reine Anna. Les deux font partie de l'équipe de cheerleader du lycée, si l'une est réputée pour être la reine des pestes, prenant tout le monde de haut, étalant continuellement la fortune de ses parents, l'autre par contre est connue pour être une écervelée, incapable de penser par elle-même elle suità la lettre tout ce que l'autre lui dit et se vante comme la plus part de ses coéquipières d'avoir la plus longue liste de conquête. Et pour toutes ces raisons j'ai lentement mais sûrement commencer à développer une certaine aversion à son sujet, je n'aimais pas les personnes superficielles qui se collaient eux même des étiquettes et finissaient par se plaindre de cela.

Assis à ma place habituelle près de la fenêtre, je vois la reine des abeilles et ses subordonnés débarquer dans la classe. Comme d'habitude elles s'habillent toutes de manière à ce que ce soit Anna qui attirent toute l'attention, et ça m'énerve encore plus. Leïla est pourtant de mon point de vue bien plus belle qu'elles toutes réunis, avec ses petites taches de rousseurs qui la rendent incroyablement adorable, ses cheveux couleurs flammes soigneux et bouclés qui encadrent harmonieusement son visage, sa peau de porcelaine qui pourtant semble scintiller au soleil, ses yeux hazel qui lui donnent un regard atrocement attirant et surtout son sourire aussi lumineux que le soleil et son rire aussi doux que le chant d'une alouette. Belle de l'extérieur mais vide et fade à l'intérieur voilà comment je pourrais décrire Leïla Foster.

La prof de chimie entre aussitôt dans la classe et commence à faire les binômes pour notre projet de fin d'année qui compte 60% de notre moyenne générale en chimie pour l'année. Je jette un rapide coup d'œil à mon meilleur ami à côté de moi, à coup sûr on va être les premiers à finir dans les temps et avoir la meilleure note. Mlle Laure commence à citer les noms et arriver sur nom nom comme d'habitude je m'attends à me retrouver avec Julien mais pas de chance cette fois, elle en a décidé autrement.

-Mr Grant et Mlle Foster, vous serez ensemble cette fois et votre thème sera la thermodynamique et l'échange de chaleur entre deux corps

Les autres élèves à l'esprit dépravés se mirent à siffler, alors que moi je me voyais déjà me coltiner tout le travail. Julien se déplaça vers son binôme et la bimbo écervelée vint s'assoir vers moi avec un grand sourire qui même si était trop mignon m'horripilait plus qu'autre chose.

-Salut je m'appelle Leïla et j-

-Je sais, répondis je froidement

-Okay...et toi ?

-Will

-Okay cool, c'est jolie comme nom

Silence

-Euh...eh ben pour le travail de groupe je pensais q-

-Tu penses toi ? Je ne savais pas qu'il y'avait un cerveau qui marche dans cette jolie tête

Elle semblait blesser l'espace d'un instant et bizarrement un sentiment de culpabilité m'envahis. J'adorais la détester, mais étrangement la voir triste me blessait. Elle sourit à nouveau.

-Je sais faire bien plus de choses que tu ne l'imagines, on pourrait peut-être se retrouver chaque week-end pour bosser ensemble

-Pas envie, on doit rendre le travail dans deux mois, donc on fait les recherches chacun de notre côté, on fait un brouillon du travail, ensuite on se retrouve dans un mois pour discuter et mettre le travail au propre, puis chacun pourra retourner à sa vie. Je m'attends pas vraiment à grand-chose de toi mais essaye au moins d'apporter quelque chose

La cloche retentit et je me levais immédiatement pour sortir de la classe, cette fille m'énervait à un point que moi-même je ne comprenais pas.

Les jours se succédèrent, plus je l'observais plus je me rendais compte qu'elle était un cliché ambulant et plus je la détestais. Mais je me surprenais surtout à aimer l'observer, à connaître tous ses mimiques, et à constamment parler d'elle. Fait encore plus surprenant, je pensais tout le temps à elle avant de dormir et voyait son visage quand je fermais les yeux. Dès fois on se croisait dans les couloirs et elle essayait d'être gentille, de me saluer mais je préférais clairement l'éviter, et je voyais son petit regard triste à chaque fois que je l'ignorais. Cela me faisait mal au fond de la faire souffrir mais je me consolais toujours en me disant qu'elle s'en remettrait.

Le jour de notre rendez-vous, je l'attendais déjà dans la bibliothèque alors qu'elle avait 25 minutes de retard. Alors que je m'apprêtais à m'en aller, je vis la princesse arrivée en courant.

-Je suis vraiment désolé Will, j'étais à l'entraînement

-Donne

Elle soupira avant de me tendre ses fiches. M'attendant à faire face à un travail de gamin, je fus agréablement surpris de voir qu'il y'avait beaucoup de recherches dans son travail. Les idées étaient cohérentes et pertinentes, les formules exactes et les hypothèses correctes, en gros c'était un super travail.

-Alors c'est lequel que tu as séduit cette fois ?

-Pardon ?

-Ken ? Roy ? Étienne ? Qui tu as séduit pour te faire ce travail ?

Elle soupira

-Est-ce qu'on peut juste se mettre au travail ? Supplia t'elle presque

J'haussais juste les épaules et nous nous mîmes au travail, on passa de longues minutes à discuter sur le texte à proposer, les arguments à fournir, les formules et théorie à mettre. Et je devais avouer qu'elle était brillante, comme quoi les apparences sont trompeuses et que derrière cette couche de maquillage se cache réellement quelque chose d'intéressant. Mais ça je ne pouvais l'admettre à vive voix.

-Tu remerciera la personne qui t'as fait le travail

-Est-ce que tu peux arrêter à la fin, arrête de me prendre pour une idiote c'est moi qui ai fait tout ce travail, je ne suis pas juste un corps

-Mais voyons Madame se plaint de la manière dont je la traite alors que c'est ce qu'elle montre aux gens ? Tu nous a habitué à une bimbo écervelée donc ne t'énerves pas si les gens te considèrent comme telle

-Tu sais rien de moi, chuchota t'elle en sortant furieuse de la bibliothèque

Je ramassais rapidement mes affaires et la suivais dans les couloirs désormais vide du lycée

-Est-ce qu'il y'a quelque chose de spécial à savoir à propos de toi, excepté le fait que tu sois écervelée, superficielle, que tu te laisse marcher dessus par ta pote Anna, et que tu sois incapable de prendre des décisions pas toi-même

-Et toi ? Dit elle en s'arrêtant brusquement, tu n'as pas marre de constamment chercher à me descendre afin de cacher le fait que tu sois amoureux de moi

-Qu'est ce que tu racontes ? Tu penses vraiment que je peux m'intéresser à une personne avec aussi peu d'intérêt que toi ? Tu te trompes, je ne t'aime pas, tu es trop insipide, je te déteste

-Et voilà ça recommence, insulte moi autant que tu veux mais ça ne changera pas les sentiments qui sont en toi. Tu t'évertue à me détester mais Will ton regard ne mens pas. Chaque fois que tu me blesse je peux voir cette lueur de tristesse briller dans tes yeux, alors tu peux continuer à te mentir à toi-même si ça te chante, ou prendre tes couilles en mains et assumer ce que tu ressens. Dans tous les cas on a finit le travail, on a plus aucune raison de se voir et comme tu l'as si bien dit je retourne à ma vie insipide et superficielle.

Elle se remit à marcher, et sans comprendre ce qu'il se passait, mon corps s'élança à sa poursuite et vint la serrer tout contre moi avant de fondre sur ses lèvres. Ainsi, sans mon rendre compte je venais de démarrer notre belle histoire qui s'est au final soldé avec un beau mariage et une magnifique petite fille. Ne laissez jamais votre orgueil vous privez de l'amour.




Texte 8 : @Lauwern

Aimer inconditionnellement


C'est fou d'avoir le cœur aussi vide et plein à la fois.

Ce weekend j'ai compris une chose, jamais plus je n'aimerais comme je t'ai aimé. Jamais plus je ne me sentirais aimé comme tu m'as aimé.

Je me sens vide d'amour, vide d'espoir, vide de sentiments, et pourtant j'arrive à pleurer sans aucune raison.

Je ne dirais pas que tu me manques, mais notre relation me manque. Cette manière d'être si complice, si aimé, si heureux... Me pèse aujourd'hui. J'ai l'impression d'avoir perdu la personne la plus chère à mes yeux, la plus chère devant ma famille, mes amis...

Devant tout le monde.

J'ai compris que mon cœur ne pourrait plus jamais être pris,

J'ai compris que mon cœur ne pourrait plus jamais aimer,

Tout cela, parce que tu l'as emmené avec toi en partant.

Tout cela, parce que tu as laissé un vide incommensurable en moi.

Tu sais mon cœur, les années passent, mais la douleur reste la même. Il y a des dates que l'on ne pourra oublier, comme il y a des moments où j'aimerais te crier tout ce que je n'ai jamais pu te dire. Mais à quoi bon cirer puisque de là-haut tu n'entends rien ?

Je l'ai sans doute compris trop tard, mais je t'aime plus que je ne m'aime. Et bon nombre sait que je suis incapable d'aimer. Tu as été mon exception et le resteras.





Texte 9 : @Fairyheart_One

Je vais t'aimer

Les premiers flocons de l'année faisaient leurs apparitions. Ils tombaient lentement du ciel jusqu'à atterrir sur une quelconque surface et fondre sous la légère chaleur de celle-ci. Comme attiré par la chose qu'ils les blesseraient le plus, sans vouloir pour autant l'éviter.

Clara aimait, je dirais même adorait, la neige. Elle paraissait si douce, si pure. Alors elle était là, assise sur ce banc, à la regarder. Elle avait tant attendu cette première neige. Cependant, malgré le bonheur que lui procurais cette dernière, son cœur ne pouvais s'empêcher d'être triste à la vue de tous ses binômes d'êtres humains se tenant la main et se regardant tendrement, étant éblouis par toute cette beauté à la couleur si blanche, ensemble.

Elle aimait être seule, sincèrement. Malgré tout, parfois, cela pouvait être pesant. C'était étrange, de vouloir le contact et l'amour d'une autre personne et en même temps, détester cela. Peut-être même, en avoir peur.

« J'aimerais tellement pouvoir aimer quelqu'un... ». Avait-elle laissé échapper de sa petite bouche aux lèvres légèrement bleutées par le froid ambiant. L'amour avait l'air si chaleureux, lui.

« Tu pourrais m'aimer moi. ». Lui avait-il dit, se penchant derrière son épaule, lui permettant ainsi de la regarder dans les yeux.

Qui était-il ? Elle avait beau chercher dans sa mémoire, cette jolie petite tête blonde ne lui disait rien. « Personne. Je ne suis personne. ». Lui répondit-il, comme s'il pouvait lire dans ses pensées. Il se déplaça ensuite pour être face à elle. Elle le regardait avec ses grands yeux châtains d'un air hébété et lui, il souriait.

Le jeune homme déroula ensuite l'écharpe de son cou pour l'enrouler autour de celui de la jeune femme. C'était agréablement chaud.

« Je vais t'aimer. ». Murmura-t-il, juste assez fort pour qu'elle puisse l'entendre. Le cœur de Hollie, le jeune homme, battait si fort. Si fort qu'elle parvenait à l'entendre.

C'était vrai, l'amour avait quelque chose qui nous réchauffait. Elle se sentait déjà si bien en sa présence, et pourtant, son cœur à elle, ne battait pas à tout rompre.

La curiosité de Clara avait laissé Hollie se rapprocher d'elle, jour après jour. Tous les deux étaient si différents, cependant, ensemble, une atmosphère agréable flottait.

Plus la jeune femme le regardait, plus elle le trouvais parfait. Il était doux, gentil, respectueux. Il vivait pour réaliser ses rêves et prendre soin de ceux qu'il l'aime. En réalité, même ses défauts étaient attendrissants. Contrairement à Clara, il aimait être en contact avec les autres. Il aimait faire des câlins à ses amis ou à sa famille.

Elle en avait toujours eu envie. Câliner sa famille ou ses amis. Enfin, si elle en avait eu.

Elle en avait peur, maintenant.

Néanmoins, chaque jour, Hollie lui apprenait ce que c'était d'être aimé. Doucement.

Doucement, elle arrivait à lui prendre la main. Doucement, elle arrivait même à recevoir ses câlins sans en avoir peur. C'était agréable.

À chaque fois, le cœur d'Hollie battait si fort. Il était déjà complètement amoureux d'elle. Depuis la première fois que leurs regards se sont croisés, sans savoir pourquoi, sans savoir comment.

Il avait eu la chance de baigner dans l'amour de ses proches depuis sa tendre enfance, mais là, c'était d'autant plus puissant.

Ce n'était pas des amis, ce n'était pas des amoureux.

Il l'avait malheureusement compris, que Clara ne pourrait jamais l'aimer de la même manière que lui l'aimais. Le cœur de la jeune femme le savait également, mais elle, elle refusait de l'accepter.

Pourquoi ? Il n'y avait pas de raison. Comme il n'y a pas de raison de tomber amoureux d'une personne, il n'y en a pas pour ne pas tomber amoureux. Toutefois, c'était blessant. Pour l'un comme pour l'autre.

Ce jour-là, ils étaient assis dans ce grand salon après s'être regarder toute le nuit. Face à face sur leurs genoux. Il faisait si sombre, les volets était fermés, seule la lumière parvenant à traverser les petits trous éclairais la pièce. Il faisait si froid.

« Laisse-moi du temps. ». Demanda Clara.

« Je te laisserais toujours tout le temps dont tu auras besoin. »

« Je vais t'aimer. »

Un sourire naquit sur le visage de Hollie. Ce sourire qui était si tendre. « Non, tu ne peux pas. »

« Je vais t'aimer, je te le promets ! ». Repris Clara, avec d'autant plus d'enthousiasme.

« Ne fais pas ça, c'est impossible pour toi de m'aimer de cette manière. ». Sa voix était toujours aussi douce, mais il ne put empêcher cette larme de couler le long de son visage. Il avait raison.

C'était vrai, Clara ne pourrait jamais l'aimer de cette manière. Même si elle y mettait tout son cœur, c'était simplement impossible. Sa main avait attrapé tendrement le visage de celle qu'il aimait tant, lui caressant affectueusement la joue. Elle était si chaude, sa main. Son cœur battait toujours si fort. Contrairement à celui de Clara.

« Je ... Si- Je... Je veux t'aimer ! »

Hollie ne pouvait s'empêcher de sourire davantage face à sa détermination, même s'il savait.

À présent, ils étaient là, dos à dos. La neige continuait de tomber lentement, jusqu'à fondre sous les premiers jours de printemps, jusqu'à disparaître. Leurs sentiments eux, ne disparaîtront jamais. À jamais ils resteront ensemble. À jamais ils se blesseront l'un et l'autre. Et pourtant, à jamais ils souhaiteront être ensemble.

Même si cela leur faisait mal, ils avaient besoin d'être ensemble. Même si cela leurs faisait mal, il ne le changerait pour rien au monde.







Texte 10 : @lutherashes

J'avance aussi vite que je le peux. Mais ce n'est pas chose facile. Les tranchées sont étroites, il pleut et mes bottes s'engluent dans le sol boueux. Les rats qui grouillent un peu partout et les cadavres gisant ça et là ne me facilitent pas la tâche. La vue de ces corps de camarades morts de faim ou de froid ne m'émeut plus, maintenant. J'ai appris à détourner les yeux et à penser à autre chose, comme on choisirait d'ignorer une vérité malsaine.

Je dois me concentrer sur ma tâche. Alors je passe outre, et continue de me débattre dans la boue et le froid. Mon supérieur m'a chargé d'une mission de la plus haute importance : infiltrer les tranchées ennemies pour y poser des bombes. C'est une chance d'avoir été choisi pour cette tâche délicate, d'autant plus que je n'ai que 18 ans. Elle pourrait bien représenter le départ de ma carrière militaire. J'en rêve depuis que je suis tout petit.

Imaginez un peu : « colonel Hans Riegel ». Je soupire de bonheur. « Colonel Hans Riegel et sa femme. . . » J'arrête de délirer. Anna, ou Edith ? J'ai beau en débattre, je n'arrive toujours pas à décider laquelle j'épouserai à la fin de la guerre. J'interromps ma rêverie. Je suis arrivé à l'extrémité des lignes allemandes. Ma mission va commencer.

Pour plus de sûreté, je troque mon uniforme allemand contre un français. Porter leur couleur me dégoûte, mais elle m'aidera à passer inaperçu, en supplément de mon excellent niveau en français.

PDV Gilles :

J'ouvre un œil. Mes camarades sont tous endormis. Au dessus de moi, la lune brille dans un ciel sans nuages. Je me lève et, discrètement, me faufile hors du trou où j'ai fait mon nid. La tranchée a l'air déserte. Je me dirige vers la droite. J'ai envie de me promener, et l'interdiction ne rend ma sortie que plus excitante.

Soudain, je me fige. Un homme, seul, est agenouillé par terre. Mes sourcils se froncent. Il n'a rien à faire ici ; tout comme moi. J'allais m'approcher pour l'effrayer lorsque les rayons lunaires me révélèrent ce qu'il tenait dans ses mains. Des explosifs. Mon sang ne fit qu'un tour.

Je bondis en avant et le précipitai à terre. Par chance, le terrain à cet endroit était en pente, et le sol par conséquent relativement sec. Il me repoussa, et je sentis qu'il était plutôt musclé. Alors qu'il allait reprendre le dessus, je sortis ma baïonnette et la lui plaquait sur la gorge. Il s'immobilisa aussitôt. Je me plaçai de sorte à exposer son visage à la lumière de la lune. Je plongeai résolument mes yeux dans les siens, mais le mot « traître » mourut sur mes lèvres.

Des yeux bleus à l'air belligérant me fixaient. Leur fureur me fit l'effet d'une décharge électrique. Soudain, il me sembla avoir une conscience décuplée. Le bois du manche du couteau contre ma paume, le corps chaud aux muscles tendus sous moi, l'éclat extraordinaire de ces yeux, chaque sensation prenait des proportions gigantesques. Troublé, je relâchai la pression que j'exerçais sur la gorge du saboteur. Il ne se débattit pas, et je lus dans ses yeux qu'il était aussi déconcerté que moi.

J'eus soudain la certitude qu'il m'était précieux, bien plus que toutes les personnes que j'avais déjà rencontrées, et que si je le perdais, je ne pourrais plus jamais être heureux.

Sans m'en rendre compte, j'avais lâché ma lame et m'étais rapproché de lui. Seuls quelques centimètres nous séparaient encore. N'étant plus tout à fait moi-même, je les franchis. Mon adversaire répondit à mon baiser maladroit, mais nous fûmes interrompus par des cris et des explosions. Hébété, je laissai mon amant partir et s'enfuir dans la nuit, tandis que des pas retentissaient dans notre direction.

PDV Hans

Pensif, j'effleurai mes lèvres. Le français que j'avais rencontré la nuit dernière m'avait laissé un souvenir tenace. Jamais auparavant je n'avais ressenti une telle attirance. Qui plus est pour un homme, et un français de surcroît.

Un soldat m'extirpa de mes agréables pensées. Les français attaquaient, il fallait riposter par les balles. Je me mis en position près de mon chef de bataillon. Je tirais une fois, deux fois. Soudain, je reconnus le charmant soldat de la veille parmi les assaillants. Il sembla me reconnaître lui aussi, et s'arrêta pile dans mon champ de tir. Mon chef m'hurla de tirer. Perdu, je ne savais que faire. Puis je pensais à mon rêve de gamin. Il fallait obéir aux ordres. Quand la détonation retentit, et que les yeux de mon amant s'écarquillèrent d'horreur, je sentis mon cœur se lacérer.







Texte 11 : @KMYgrec

Lettre à Mon Cœur

À toi, très cher ami, mon cœur.

Je t'écris ce soir, alors que je n'arrive à me blottir dans les tendres bras de Morphée.

Et si je t'écris ce soir, ce n'est ni par ennui ni par envie. Bien que, il est vrai, j'ai l'ennui de son absence et l'envie de sa présence.

Désolé d'écrire ces mots vides d'intérêt, car qui mieux que toi peut tout connaître de mes déchirures et brisures ? Comprends-tu, je ne savais par où commencer...

Si je t'écris si tard cette nuit, c'est pour voir enfin tout cesser. Peut-être arriverions-nous enfin à trouver un peu de répit ? Peut-être arriverais-je enfin à rejoindre Morphée ? Peut-être arriverions-nous enfin à l'oublier ?

Ce que je m'apprête à te demander, très cher cœur, est, je le sais, délicat. Mais je le répète ; cela doit cesser. Tous ses moments de réflexion, de vide, de tristesse, de manque. Toutes ces larmes sèches... je n'en peux plus, et, je le sais, toi non plus.

Alors, mon cœur, si tu veux toi aussi nous revoir toi et moi tels que nous étions avant, insouciants, joyeux et riants, même aux heures les plus sombres de la nuit, aide-moi.

Aide-moi, si tu veux toi aussi voir ces démons disparaître. Ces démons que nous affrontons entre le crépuscule et le point du jour, ou même au zénith, quand nous nous retrouvons seuls tous les deux. Ces démons qui nous murmurent tout plein de doutes, qui nous narguent et nous toisent, et qui n'ont de cesse de nous blesser, de leurs chuchotements plus mortels qu'une lame affûtée.

L'écrire me fait plus de mal que quiconque ne peut l'imaginer. Cela me déchire bien plus que les crocs d'un loup, les griffes d'un tigre ou les serres d'un aigle me déchireraient.

Mais elle.... Elle nous déchire davantage.

C'est pour quoi, mon cœur, je te demande de l'oublier.

Oublie cette femme. Si fantastique, si douce et si belle soit-elle, je t'en supplie mon cœur, oublie-la.

Tous ces souvenirs, tous ses sourires, tous nos rires, oublie-les.

Tous ces baisés, toutes ses caresses, tous ses tendres touchés, oublie-les.

Son regard brillant, ses longs et doux cheveux bruns, son long cou parfumé, sa silhouette et ses hanches fines, oublie-les...

Oublie tout, je t'en prie.

Je ne te blâme pas mon cœur. Mais cesse de battre pour elle. Cesse de t'accrocher à elle. Tu me fais tant souffrir...

Rien au monde ne m'est plus cher que toi, mon cœur, et je ne saurais t'en vouloir peu importe tes caprices, tes erreurs et tes tords. Mais la souffrance est si grande ! Cette souffrance que tu m'infliges, de l'aube au couchant, et du couchant à l'aube, est si terrible. C'est si dur...

...

Pardonne-moi. Je réalise en écrivant... Tu ne me fais pas souffrir mon ami. C'est enfaite moi qui t'inflige ces longues tortures, ces souffrances sans fin, et je m'en excuse sincèrement.

Je suis seul responsable de notre sort, et voilà que j'ose te demander de réparer ma bêtise !

Sauras-tu, mon plus fidèle ami, me pardonner ? Ce n'est ni tous ces souvenirs, ni même elle qui nous brisent tous deux ; c'est bel et bien moi.

Oui, moi, l'idiot qui ne cesse de s'accrocher au passé. L'idiot qui refusait de tourner la page et d'entamer un nouveau chapitre.

De quelle histoire ? De qui ? me demanderas-tu.

Et bien, mon cher cœur, de la nôtre ; ensemble, nous avons grandit. Ensemble nous avons rit. Ensemble nous nous sommes battus. Ensemble nous sommes tombés. Ensemble nous avons pleuré. Ensemble, nous avons vaincu. Ensemble, nous avons été vaincus. Ensemble nous nous sommes relevés. Et ensemble, nous avons mué.

N'est-il donc pas temps de muer de nouveau, de grandir encore ?

Acceptons son départ, cher cœur. Nous devons continuer cette histoire, seuls s'il le faut, mais nous ne devons nous fermer à d'autres.

Soyons honnêtes, on ne peut l'oublier. Mais même si nous le pouvions ? Ne l'oublions pas. Je ne veux pas l'oublier.

Elle nous a tant apporté, tout comme nous lui avons tant apporté ! Gardons-la, là, tout au fond, car elle fait partie de notre histoire, et je ne veux ni l'oublier, ni regretter.

La fatigue prend le dessus, et j'aperçois Morphée qui m'ouvre les bras. C'est plein d'espoir que je m'en vais enfin la rejoindre.

Je souhaite de tout toi, qu'au petit matin, ce calme intérieur qui me gagne sera encore là. Tout comme l'espoir d'un nouveau jour. Un nouveau levé de soleil aux tièdes et doux rayons, comme ceux que nous avons connus, avant elle, et avec elle.





Texte 12 : @Alwind00

Coup de foudre

Assis devant les fourneaux comme à mon habitude, je regardais les pâtisseries gonfler sous l'action de la chaleur. Moi qui les regardais avec tellement d'attention ; pour une fois, mon esprit s'était évadé.

Il s'évadait dans un souvenir, récent, frais comme l'aube. Le jour où mon cœur avait daigné provoquer une réaction, une émotion. Toujours incapable de la déchiffrer je revenais à mes pâtisseries, cependant une seule seconde d'inattention suffisait pour que mon esprit s'envole.

Prêtes, je les goutais pour y découvrir une saveur plus riche et plus ardente que tout ce que j'avais confectionné jusqu'à maintenant. Elles qui inspiraient, en temps normale, une profonde tristesse ; elles pouvaient maintenant vivifier, qui en prenait une bouchée.

Je ne comprenais pas : pourquoi mes cupcakes avaient-ils perdu leur arôme de mélancolie ? Avais-je fait une erreur ? Pourtant je les ai fabriqués de la même manière que toutes les autres fois et pourtant...

Je me remémorais le processus de fabrication que j'avais effectué ; tout était en ordre, à par une seule chose, une seule erreur dans l'équation : mon esprit, qui vagabondait contre mon gré à la recherche de la première fois que mon cœur c'était gonflée de bonheur.

J'étendais donc mes longs doigts en direction de mon téléphone et commençais à rechercher les symptômes de ce mal inconnue.

J'avais commencé par « accélération soudaine du cœur ». Je découvrais ainsi que j'étais peut-être atteint de Tachycardie : une maladie qui faisait battre le cœur trop vite.

Je continuais : n'étant pas satisfait de cette réponse, j'inscrivais cette fois « augmentation de la chaleur corporelle. ». J'étais cette fois ci atteint d'hyperthermie qui se caractérisait par une chaleur corporelle plus élevé que la normale.

Je tapai enfin « envie soudaine de vomir. », puis me jurai d'aller consulter un médecin dès que possible. Cette soudaine envie de vomir, m'avait-il expliqué, était lié à des maladies bénigne et passagères tel que la gastro-entérite, cependant si cette envie était accompagnée d'autres symptômes je risquais d'être affecté par une maladie un peu plus grave.

Avant que je ne me presse pour appeler un médecin ; je tenais à taper un dernier symptôme : « pourquoi je pense beaucoup à quelqu'un ? » Qui s'est transformé en : « pourquoi je pense à lui ? »

« Le faites que vous pensez à lui signifie simplement que vousêtes très certainement amoureuse de lui. »

« Amoureuse » ? J'étais donc amoureux d'un inconnu ?

Je décidai donc de terminer le plus de commandes possibles, avant de me renseigner sur les symptômes de l'amour.

En m'informant j'avais compris que ces symptômes que je ressentais étaient tous liés à l'amour : l'accélération cardiaque, l'augmentation de la chaleur corporelle et enfin l'envie de vomir qu'ils appelaient plus communément « avoir des papillons dans l'estomac » qui était bien plus esthétique lorsque l'on discutait du thème de l'amour.

Ce sentiment était fait pour être révéler lorsque l'on voulait « être plus », que ce qu'on était avec la personne concernée. Mais que voulaient-ils dire par : « être plus » ?

Pour ce faire j'ai convenu la préparation d'une pâtisserie à offrir : un éclair au chocolat qui s'accouplera parfaitement à une blague que j'ai créée : car ils expliquent qu'une blague permet de « briser la glace », expression assez étrange.

J'ai donc allumé les fourneaux, préparer les ingrédients et me suis lancé dans la confection de ladite viennoiserie.

Assis sur un banc j'attendais qu'il se montre à son habitude pour son jogging.

...Le voici, enfin : sa peau mielqui luisait sous l'effet de l'effort tandis que ses yeux bleus gardaient cette lueur de détermination. A peine m'étais-je lever qu'il continuait son tour.

Il passait et repassait devant moi sans que je ne puisse l'arrêter.

J'ai dû au moins compter 8 tours avant que celui-ci ne s'arrête devant moi essouffler. Je me suis donc dirigé vers lui et lui est tendu la boîte.

« J'ai eu un véritable coup de foudre pour toi ! » Lui ai-je déclaré.

Peu confiant il continuait de me fixer sans s'arrêter. J'ai déjà lu qu'un comportement similaire pouvait être observé chez les chats lorsqu'ils n'accordent aucune confiance à une personne.

« Il est dit que lorsque l'on veut déclarer sa « flamme », il est important de « briser la glace ». Affirmais-je, « alors ? Est-ce que je l'ai brisé ? »

Il examina alors l'étui puis reposa ses yeux sur moi incertain de la scène qui se jouait devant ses yeux. Toujours douteux je l'exhortais à prendre la viennoiserie.

Fatigué par l'effort et mon obstination incessante il finit par céder et s'empara de l'étui.

« Merci. »Dit-il sèchement.

En rentrant je ne cessais de me demander : Comment l'a-t-il trouvé ?

Étais-ce ça, être amoureux ?






Texte 13 : @mjpomme

Une simple larme coule le long de sa joue. Le soleil commence à s'absenter, mais la petite fille s'en fiche. Elle a froid, bien sûr, mais ce n'est pas sa chaleur corporelle qui l'inquiète. Elle a peur pour son cœur. Accroupi dans le jardin, elle regarde les fleurs flétrir. Et si ses larmes se transformaient en goutte de sang ? Et si sa respiration lui faisait cracher des fleurs ? Aussi pâle que ses joues arrosées de tristesse. Elle ne veut pas faner, tels les roses qu'elle observe. Comme elle se sentait seule tout d'un coup... Elle qui était toujours si confiante. A peine quelques heures plus tôt, elle avait pourtant été euphorique et impatiente. Elle regarde les morceaux de papier déchiré, et se remémore cet instant passé. Elle avait écrit ce mot avec soin, faisant bien attention de former correctement chaque lettre. Elle avait offert son cœur à nu, en dévoilant ses sentiments. Enfin, elle l'avait signé de son nom, avant d'embrasser l'enveloppe. Désormais, elle se haïssait d'avoir espéré. Pourquoi avait-elle succombé au charme de ce sourire dans la cour ? A ses yeux pétillant ? Ses mèches brunes qui forment des cascades sur ses épaules ? Aux dessins minutieux de ses mains agiles ? Pourquoi fallait-il qu'elle l'aime ?

- Lily ? Lily ça va ? Qu'est-ce que tu fabriques dehors ? Tu vas attraper froid !

Elle ne répond pas, se contentant d'hausser les épaules.

- Allez viens, avant que maman ne te voit.

- Non, je reste.

-C'est les fleurs que tu regardes ? On peut les prendre si tu veux.

- Non, surtout pas !

Son frère, Harry, perçoit de la colère dans sa voix, sans en comprendre l'origine.

- Pourquoi tu veux les arracher ?! Elle ne mérite pas de mourir !

- Eh, qu'est-ce qu'il te prend ?! Comment tu me parles ! Et puis regarde les, elles sont déjà toutes fanées. Allez viens, il faut qu'on rentre.

- Et alors, qu'est-ce que ça peut faire qu'elles soient fanées ?

- Lily...

- Elles ont peut-être juste besoin de temps.

- Tu sais bien que ça ne marche pas comme ça.

Cette fois, la tristesse vient remplacer la colère. Harry découvre sur sa sœur une larme coulant en direction du sol. Il s'aperçoit alors du papier entaillé. Il comprit, et s'assit tout près de Lily. Il l'enlace de ses bras protecteur.

- C'était aujourd'hui ? Pour la St Valentin ?

- Oui.

- Que s'est-il passé ?

La petite fille se contente de pleurer. Son grand frère lui caresse le bras, et constate la froideur de sa peau. L'air est froid, mais depuis combien de temps est-elle là ?

- Camille ne m'aime pas, je vais mourir !

- C'est juste une peine de cœur. Je sais que c'est dur mais...

- Non, tu comprends pas. Je vais vraiment mourir. Je suis malade.

Harry se détache instantanément de son épaule.

- Quoi ?! Mais qu'est ce que tu racontes ?

- Tu connais pas la maladie d'Hanahaki ? C'est une maladie qu'on attrape quand on à un amour à sens unique. Ça fait pousser des fleurs dans les poumons jusqu'à ce qu'on meurt. Et... Et...

- Camille ne t'aimes pas.

- Oui.

Il soupire, soulagé.

- Lily, ça n'existe pas.

- Si ça existe ! C'est juste que tu connais pas. C'est ma copine Laura qui me l'a expliqué.

- Lily... Je connais la maladie d'Hanahaki. Mais ça n'existe pas. C'est une légende, une fiction. Tu ne vas pas mourir.

- C'est pas vrai, tu dis ça pour me rassurer.

- Mais non, je te le promets. Tu ne vas pas mourir, et pas avec des fleurs. Je t'aime trop pour ça. Beaucoup de gens t'aiment trop pour ça. Une autre légende parle d'une magie qui protège grâce à l'amour.

- C'est une légende aussi alors.

- Bien sûr. Mais tu préfères croire laquelle ?

- Peu importe. Camille ne m'aime toujours pas.

- Oui. Mais d'autres le font à sa place. Ta famille, tes ami.e.s. On est beaucoup à t'aimer.

Attentive et incertaine, Lily l'écoute. Elle n'est plus sûre que Camille compte tant que ça à côté du reste. Mais elle ne peut pas l'oublier pour autant.

- Allez viens, on devrait rentrer maintenant. Il fait froid, et l'amour ne t'empêchera pas d'attraper un rhume.

Harry se lève, et tend la main à sa sœur.

- Attends, je dois juste faire ça avant.

Avec le bout de ses doigts, elle crée un petit trou dans la terre. Elle y dépose les morceaux de papier, ainsi qu'une pétale qui était tombée à côté. Après avoir rebouché le troue elle attrape la main tendue de son frère. Leurs mains sont sales, mais elles restent accrochées. Lily lève la tête en sentant une goutte d'eau sur son nez. La pluie commence à tomber.

Une fois rentrée à la maison, la chaleur familiale réchauffe le cœur de la petite fille. Ses larmes sont restées à l'extérieur, se mélangeant à la pluie. Elle s'approche vers la fenêtre, pour la regarder couler. Harry la rejoint, et ferme les rideaux. Il ni à plus de place pour la tristesse. Elle est bien trop entourée pour ça. Lily se retourne face à lui. Elle se jette dans ses bras, qui l'a rattrape de justesse. Son frère songe que sa peau est redevenue tiède. Son cœur s'est remis doucement en marche. Les fleurs ne sont pas mauvaises, elles sont simplement belles. Lily approche sa bouche tout près de l'oreille de son frère. Elle lui chuchote 2 mots, et il sourit. Quand il la repose au sol, il lui dit à haute voix :

- Moi aussi, je t'aime.








Texte 14 : @hobiscuit_skz

 Je regarde fixement la route, tentant d'ignorer du mieux que je peux la jauge d'essence qui clignote en rouge. À mes côtés, Lolan regarde distraitement le paysage défilé.

«Tu crois que ça tiendra ? me demande-t-il sans même me regarder.

— J'espère...»

Il hoche la tête, puis se décolle de la vitre pour se vautrer sur la planche de bord.

Il fixe mon visage de son regard gris sachant pertinemment que ça me gêne.

«Quoi ?

— Rien, lance-t-il innocemment en replaçant une mèche rousse derrière son oreille.

— Pourquoi me fixes-tu comme ça dans ce cas ?

— Je t'aime Benji.»

Je fronce les sourcils, plus gêné qu'autre chose.

«Ne dis pas ce genre de choses, m'exclamé-je le regard fuyant.

— Pourquoi ? sourit-il en coin.

— C'est gênant...

— Je ne vois pas-»

Il est coupé par le soubresaut plutôt brutal que vient d'effectuer le van perdant en vitesse.

Je gare sur le bas-côté et descend du véhicule suivi par Lolan qui n'a pas l'air aussi dépité que moi.

«Putain, soupiré-je bruyamment. À quelle distance se trouve la prochaine station ?

— À environ trois kilomètres, répond-il avec son air benêt habituel. Pas prems pour les bidons !»

Agacé par son attitude, je lui lance les clefs, récupère deux bidons vides à l'arrière du van et prend de l'avance. Je l'entends se dépêcher de fermer le véhicule et me suivre en trottinant.

«Comment oses-tu me laisser derrière ? me questionne-t-il faussement outré. J'aurais pu me faire enlever !

— Qui voudrais de toi ?»

Je le laisse avec sa fausse expression outrée et continue d'avancer. Il me rejoint rapidement, marchant les mains nouées derrière son dos.

Je profite qu'il soit distrait pour pouvoir l'observer.

Il tourne soudainement son regard vers moi, me surprenant. Nos regards, comme aimantés, s'accrochent l'un à l'autre.

Lolan n'a pas changé malgré ses quelques kilos en moins, il a toujours été magnifique.

Il me sourit puis reporte son attention aux bois.

Cela fait plus d'un an que Lolan et moi avons décidé sur un coup de tête de quitter le centre qui nous hébergeait pour prendre la route avec nos maigres économies.

Nous sommes la représentation de vivre d'amour et d'eau fraîche.

Nous marchons depuis au moins une quarantaine de minutes. Au dessus de nous, les nuages s'assombrissent et des goûtes de pluie se mettent à tomber.

Lolan m'agrippe le bras et m'entraîne rapidement sous un arbre.

«On est vraiment maudit ma parole, lance-t-il en riant légèrement.»

Je me contente d'hocher la tête, les yeux dans le vague.

Je le sens se rapprocher et sa main glisser dans la mienne. J'embrasse son front et il pose sa tête sur mon épaule.

«On dirait ces films à l'eau de rose que tu détestes, rit-il.»

Un silence apaisant s'installe entre nous, l'averse se calme peu à peu pour devenir une fine rosé.

Nous reprenons notre chemin. La route a été longue à l'aller, je n'imagine pas le retour avec des bidons plein.

«Je ne vais quand même pas tout transporter seul non ?

— Tu te débrouilles très bien pourtant, rétorque-t-il un grand sourire sur les lèvres.

— Tu n'es qu'un fainéant, rigolé-je.

— J'avais dis pas prems pour les bidons, tu te démerdes.»

Je secoue doucement la tête de gauche à droite. Parfois je me demande quand il va décider de grandir, il a bientôt vingt-et-un ans quand même.

«Hé, Lolan ?

— Quoi ? m'interroge-t-il toujours aussi distrait.

— Je t'aime aussi, chuchoté-je près de son oreille ce qui le fait se retourner brusquement.

— Qu'est-ce que tu as dit ? hurle-t-il.»

Je secoue la tête et accélère le pas pendant qu'il trottine derrière moi essayant de me convaincre de répéter.

On arrive près d'une station service perdue dans la verdure. J'aurais pu penser qu'elle est abandonnée si je n'avais pas vu un camionneur y faire le plein.

Je m'apprête à partir vers les pompes à essence quand Lolan me stoppe l'air boudeur. Résigné, je lui fais un rapide baisé avant de presque courir vers les distributeurs pendant qu'il va chercher de quoi nous sustenter.

«Bonjour ! me salut le camionneur.

— Bonjour, répond-je méfiant.

— Je vous ai aperçu tout à l'heure, êtes-vous en détresse ?

— Non-

— Oui, tout à fait ! me coupe Lolan que je n'avais pas entendu arriver.

— C'est malheureux, où allez-vous ?

— Nous-»

Je l'empêche de finir sa phrase de justesse.

«Ne lui dis rien il est étrange, murmuré-je. Je n'aime pas la façon qu'il à de nous reluquer.

— Tu es vraiment parano, réplique-t-il sur le même ton. Laisses moi faire.»

Lolan se tourne vers l'homme souriant poliment.

«Nous allons dans la petite ville au Nord, mais notre véhicule est tombé en panne à trois kilomètres au Sud d'ici.

— Je vais justement dans cette direction ! Je pourrais vous y déposer.

— Non-

— Oui, merci beaucoup, m'interrompt encore une fois Lolan.»

Je le fixe réprobateur, il se contente de hausser les épaules.

Nous chargeons les bidons et les vivres à l'avant du camion et Lolan, surexcités, s'empresse de grimper dans l'engin.

Une fois à bord, l'homme démarre.

«Jules, lance-t-il subitement.

— Quoi ? l'interrogé-je perplexe.

— Jules, c'est mon prénom.

— Enchanté Jules, moi c'est Lolan et le type dissident à côté c'est Benjamin.»

Je lui offre une vue sur mon majeur, il n'y prête pas attention et se penche pour y déposer ses lèvres. Aussitôt je le range, les sourcils froncés sous son rire cristallin.

Jules se racle la gorge, éclatant au passage la petite bulle dans laquelle nous nous sommes enfermés, renforçant ainsi ma gêne.

Lolan lui accorde son attention pas le moins du monde embarrassé.

«Excusez mon indiscrétion, vous êtes ensemble c'est ça ?

— Ça vous pose un problème ? demandé-je agressivement ce qui me vaux un regard désapprobateur de la part de Lolan.

— Pas le moins du monde, s'empresse-t-il de répondre. C'est bien que des jeunes puissent s'assumer, ça prouve que le monde évolue. Je n'ai pas eu cette chance à l'époque...

— Ah, vous aussi...

— Non, pas du tout, rit-il. Mais mon petit frère l'était.

— L'était ? demande Lolan intrigué.

— Oui, il n'est plus désormais. Et je ne peux que me dire que si j'avais agis, il serait encore là.

— Pourquoi ? interviens-je poussé par la curiosité.

— Aie plus de tact, me réprimande Lolan en me donnant un coup dans les côtes. Excusez-le.

— Ce n'est pas bien grave, sourit-il doucement. Pour tout vous dire, André semblait êtres un garçon plein de vie, je n'avais pas vu sa souffrance jusqu'au jour où il a craqué et, me faisant confiance, m'a avoué être homosexuel. J'étais tellement paniqué et endoctriner par les idées de mes parents que sur le coup, je suis allé tout leurs rapporter. Ils l'ont mis dehors en plein milieu de l'hiver et je n'ai rien fait pour les en empêcher, comme un chien je me contentais de rester au pied pendant que mon jeune frère mourait de faim et froid dans une ruelle, il n'a même pas eu d'enterrement décent.

— Nous sommes vraiment désolés pour votre frère, lancé-je. Mais vous n'êtes pas fautif, les seuls véritables fautifs sont vos parents.

— C'est aimable à vous de me rassurer, rit-il sincère.»

Un petit moment de silence s'installe. Lolan trop sensible au malheur des autres, cherche du réconfort auprès de moi. Réconfort que je lui donne en caresses et en légers baisers.

Nous entamons une nouvelle discussion avec Jules qui est, je dois l'avouer, bien sympathique.

Nous arrivons vite à destination, descendons et récupérons nos affaires pour les charger dans le van.

«Merci beaucoup de nous avoir raccompagné, dis-je.

— Mais de rien, c'était un plaisir de discuter avec vous. Peut-être, un jour, nous nous recroiserons.

— Bien-sûr et en attendant prennez soin de vous Jules ! ajoute Lolan avec entrain.

— J'y compte bien ! Prennez soin de vous aussi les jeunes.»

Le camion finit par redémarrer et disparaître.

«C'est bon il est parti, soufflé-je en vidant le contenu des bidons dans le réservoir. Arrêtes gesticuler.

— Tu n'as vraiment aucun cœur toi, c'est un ami qui s'en va.

— Bien-sûr, bien-sûr. Allez monte, on y va.»

Il continue de me faire la leçon sur mon absence de sensibilité alors que j'enclenche le moteur et que nous nous éloignons.






Texte 15 : 

Elle était la. Je me baladais calmement accompagné de mon amie Jeanne, et je l'a vue. Je ne l'avais jamais vu sur le campus. Elle était habillé d'un manteau noir pas très chaud, bien qu'il faisait près de -10 degrés avec un simple jean noire et un pull à rayures vert et noir. Elle portait de magnifiques doc que je rêvais secrètement d'avoir...Elle traînait avec cette bande de personnes à qui j'adressais la parole seulement quand ils se trouvent dans mon bus. Ce genre de connaissances qu'on côtoie seulement dans un bus, ce qui, parfois, n'est pas gênant. Enfin, elle était la, et je m'étais stoppé net rien que pour la voir rire. Un rire si doux, comme un nuage. Ce rire était comme une drogue, si tu l'entendais rien qu'une fois, tu en tombais amoureuse.
Et c'est ce qui m'est arrivé. J'admirais son sourire et...

-Heuuuu Lou, on peut avancer ou tu compte regarder ce groupe de cons encore? dit Jeanne.

-Hein? Ce ne sont pas des cons! Et puis j'ai bien le droit de les regarder, nan?

-Mouais, mais dépêche toi de les regarder, on a cours à l'amphi, et il est à l'autre bout de la fac.

-Ca va, on a dix minutes. Et dis, tu connais "ces cons"? demandais-je d'un air faussement tranquille.

-Ouais, ils sont avec moi en droit civique . Enfin pas tous, juste les deux filles avec les docs Martens la bas. Je crois qu'elles s'appellent Mary et Alix. Et il y aussi leur ami, Estéban, qui est à côté de moi en droit publique.

J'avais une piste: elle s'appelait soit Alix, soit Mary... C'est déjà ça. Mais le prénom avait peu d'importance, ces yeux m'hypnotisait plus que son nom. Je me rendu compte que j'étais encore en train de fantasmer sur elle, et tourna la terre rapidement. Je regarda doucement Jeanne et, je ne sait pourquoi, elle fut prise d'un fou rire.

-AHAHHAHAHA T'AS VU TA TÊTE ? S'exclama t-elle.

-Qu.. Qu'es qu'elle a ma tête?

-T'es aussi rouge qu'une cerise Lou! T'as chaud, ou c'est un des garçons là bas qui te fais de l'œil?

Je tourna la tête et vis effectivement un groupe de garçons immature, bien qu'ils ont la vingtaine, tout comme moi. Je soupira et accorda à mon amie un sourire dépité.

-Tu crois vraiment que je vais m'intéresser à.... ça? T'as craqué ma vielle!

-Il n'empêche, je vais mener mon enquête pour savoir qui te fait transpirer comme ça en janvier!

-Il y a rien je te dis! Tu sais comment je rougis vite!

-Tu me prends pour un concombre? Tu ne rougis jamais, à part en cm2 quand Jeremy Grasset t'avais dis qu'il t'aimait!

-Tu t'en souviens encore?

-C'était la première et la dernière fois que je t'ai vu rougir, donc ça reste dans l'esprit.

-Bon, arrêtons de parler de ce foutu Jeremy et allons à l'amphi!

Je me mettait à marcher vite avec mon ami pour ne pas arriver en retard mais une main me tapa le dos

-Hey, euh, t'as fait tombé ça...

C'était la fille de tout à l'heure, dans son manteau noir. Elle me tendait ma carte de bus. Mon cœur s'arrêta et redémarrer aussitôt, sans me laisser le temps de réfléchir à une réponse censé.

-Merci! C'est quoi ton nom?

-Alix! Et toi?

-Mo...Moi c'est Lou!

-Eh bien enchanté Lou! J'espère qu'on aura d'autres occasion de se parler!

Mon cœur avait eu le temps de faire trois fois le tour du monde, juste le temps que je lui adresse ces quelques mots. Jeanne me criait de me dépêcher et, bien que nous avons courus le long du trajet, nous sommes arrivé en retard. Enfin, plusieurs semaine passèrent avant que j'ose aborder Mary. Elle sortait de ces cours comme tout les mardi, à 16h33, bien que les grilles ouvrait à 16h30. Elle attendait souvent Estéban, Anna, Mary et Noé pour sortir. J'avais réussie à me rapprocher plus ou moins de Noé mais la proximité d'Alix et Anna m'effrayait. J'avais peurs qu'elles soient en couple ou, qu'au contraire, soient complètement hétèro, et donc ne serait pas attiré par moi. Bref, lorsque j'ai réussis à me rapprocher d'Alix a nouveau, je ne sais pas si je m'y suis bien prise et si elle a aimé. Je me baladait avec Noé quand elle m'invita à manger le lendemain avec Estéban et Alix. Mon cœur s'arrêta encore une fois, et j'accepta directement. Je commençais à compter les heures jusqu'au prochain repas lorsque le stress me secoua. Et si elle ne m'apprécie pas ? Et si ses amis me rejettent. Des questions tournaient dans ma tête sans cesse, ce qui arrêtait ma concentration directement, m'empêchant de rendre un devoir correct ou dans les temps.

Elle posa ses lèvres contre les miennes. Je n'étais pas prête, dans ma tête ça ne serai qu'un repas normal. Mais je ne sais pourquoi, elle s'était mis en tête d'allez un peu plus loin que dans mon imagination. Bien sur, ce n'était pas désagréable. Juste surprenant. Nous étions juste au restaurant, plus elle m'amena dans les toilettes, en prétextant que j'avais une tâche quelque part. Un fois arrivé dans la petite salle exiguë, elle me prit par le pull et m'embrassa rageusement, d'une passion forte et dévorante. Tandis, qu'elle me lâcha, j'étais méduse. Elle aussi ? Ce n'était peut être pas si irréaliste que ça.

-Ça... Ça t'as plus ?

-Plutôt, oui...

-Tu... Tu aimerais qu'on aille plus fort ?

-Dans quel style ?

-Qu'on aille peut être jusqu'à... sortir ensemble ? Si ça te plaît bien sûr, je ne veux surtout pas t'embêter je...

-Ecoute,je ne peux dire que oui...

-Heu je...

Je ne la laissa pas le temps de finir sa phrase et la prit par les hanches afin de recommencer à l'embrasser. Elle ne semblait pas refuser, et alla même jusqu'a porter ses mains contre mon dos. Et ainsi, mes lèvres touchent les siennes.

Je me réveille en sueur dans mon lit, complètement à l'ouest. Il me faut bien quelque minutes pour me rendre compte que je suis dans ma chambre, personne à mes côté. Je regarda mon téléphone rapidement, je n'ai plus son contact sur mon téléphone, elle n'est plus sur les photos que j'avais prises. Tout dois vraiment se finir comme ça ? Je me leva, en avalant ma tristesse, prête pour une nouvelle journée en fac de droit, loin d'Alix et de mon idylle amoureuse 





Voilà ! Excusez-moi d'avoir pris le temps de lire avant de poster, mais je préfère faire attention lorsqu'un sujet peut devenir sensible pour certains.

Soyez courtois, soyez respectueux dans les commentaires, aucun jugement ne sera toléré.

Encore merci à tous d'avoir participé, vous n'imaginez pas à quel point vos textes m'ont fait plaisir, vous avez tous un talent incroyable ! C'est beau de voir que tout le monde part d'un même thème et réalise quelque chose de différent !

Bravo à tous !

N'oubliez pas de voter, même les participants, j'ai besoin de vous pour trancher sur les textes !


Passez tous une bonne journée !


Lauwern

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