A voter !

Grande gagnante : @renardelettres ! Texte n°5 !




Bonjour à tous !

Pendant les deux mois qui viennent le concours sera différent.

J'ai énormément de travail durant l'été,  plus que le reste de l'année, et je me rends compte que je suis énormément en retard sur tout ! Je m'en excuse sincèrement.

Le concours va donc avoir quelques modifications pour les mois de AOUT, et SEPTEMBRE.

Un thème sera donné le 5, et vous aurez jusqu'au 30/31 pour me rendre votre écrit. Un mois pour écrire c'est génial non ? Eh bien c'est cadeau pour ceux qui m'avaient demandé ! ♥ 
(Vos textes seront postés le 1er.)
En ce qui concerne la correction, ne vous attendez pas à recevoir votre texte dans les jours qui suivent, comme vous pouvez le voir, je ne suis pas très à jour. Cependant, tous textes reçus sera en mesure d'avoir mon avis ! 
Bien entendu, si vous me l'envoyer avant la fin du délais, il est possible que je vous envoie mon retour avant.


Voilà Voilà ! Encore désolé pour ce chamboulement... Et merci à tous pour votre soutient !

Oh j'oubliais ! Cette année, je ne referais pas le tour de France pour venir à votre rencontre, la covid me complique la vie... Peut être une fois que tout ceci sera plus souple, je viendrais vous rendre visites ! ♥

Passez tous un bel été malgré la pluie et bonne vacances à tous !





Texte 1 : @MaxouCHOCOLAT03

Prendre, enfiler. Prendre, enfiler. Prendre, enfiler. Et ainsi de suite. 

Durant des heures, des minutes, des secondes. Des jours. 

La vieille dame regarde autour d'elle. La pluie frappe contre la fenêtre, plus foudroyante que jamais. Pour dire, elle ne voit même pas l'herbe verte de son jardin à travers. Mais ce n'est pas grave, l'extérieur ne l'intéresse absolument pas. 

Prendre, enfiler. Encore et toujours. 

Ses doigts tremblent légèrement, épuisés de l'effort répétitif, mais elle ne se laisse pas abattre, fustige ses mains et continue. 

Adrianne a besoin d'un but. Elle le sait, la vieillesse l'empêche peu à peu de faire certaines choses, l'enferme dans son quotidien. Pourtant, elle a envie de courir, sauter, bouger, danser, elle veut vivre. Alors, avec ce désir serré contre la poitrine, chaque matin, elle se fixe un objectif. Il peut être banal, comme aller se promener durant une heure dans des lieux inconnus à des lieues de chez elle, pourtant chacun égaye sa journée d'une énergie nouvelle. 

Souvent, lorsqu'elle tente quelque chose de nouveau, elle se sent redevenir l'enfant en quête perpétuelle d'aventures qu'elle fut à un moment. Elle retrouve cette passion, cette curiosité naturelle qui la caractérisait, cette innocence perdue de l'enfance. 

À la mort de son mari, elle aurait pu se laisser abattre, se laisser consumer par la tristesse qui l'envahissait, mais elle n'a rien fait de tel. Elle s'est relevée, fièrement, et a décidé de quitter ce quotidien qui l'emprisonnait depuis tant d'années. Elle avait soif de liberté. Cette période de sa vie était terminée, et elle ne comptait pas se laisser enfermer par un souvenir. Son mari et elle s'aimaient bien entendu, et de leur union avait découlé deux enfants et trois petits enfants, mais elle ne pouvait permettre de passer les dernières années de sa vie à se lamenter. 

Les perles sont si fines qu'elles lui glissent parfois entre les mains, mais elle ne s'appesantit pas dessus, et dans un mouvement la plupart du temps maîtrisé, en reprend une qu'elle enfile aussitôt. Aujourd'hui, Adrianne a décidé de se faire un collier avec des perles qu'elle a retrouvé au fond d'un tiroir de sa maison. 

Depuis qu'elle a débuté ses activités, elle se sent mieux, plus en forme, plus en paix avec elle-même. Même si ce n'est pas grand chose, ça l'empêche de se laisser dépérir. Cela la force à garder un rythme de vie régulier.

Prendre, enfiler. Prendre, enfiler. 

Elle a le désir profond de vivre, peu importe les difficultés que son corps lui imposera. 



Texte 2 : @sushi_sans_soucis

Tout ce que je souhaite, ce que je désire c'est de savoir .

Je te vois mais pas toi . Enfin je crois . À vrai dire ,c'est difficile de te comprendre . Tu es le centre de l'attention et moi je suis la fille qu'on qualifie d'intello . Vivent les clichés moi je dis . Alors dis moi , pourquoi tu m'as parlé ? Pourquoi tu m'as offert une glace à 6h du matin ? Pourquoi tu m'as lancé des "je t'aime" qui ne veulent peut-être rien dire ? Pourquoi ?

J'ai essayé tant de fois de me défaire de ce gouffre , de cette abime de ce montre stupide qui me fait mal au coeur . Je déteste l'amour . J'ai toujours trouvé ça inutile . Alors pourquoi ? Pourquoi moi ?Je me souviens de ta main sur la mienne . De ton sourire qui me fait rougir . Je te déteste de me rendre comme ça . Je deviens une fille de pacotille .Je me suis toujours refusée à t'apprécier, j'ai toujours dit jamais. J'ai dit mais je ne l'ai pas fait . Je me suis attachée à toi comme le ferait un marin désemparé en plein milieu d'une tempête . Tu es devenu mon oxygène. Celui qui me fait rire quand rien ne va . Tu es toi tout simplement . J'ai toujours trouvé ridicule les gens qui se taisaient . Qui ne disaient jamais "je t'aime " en face . En faite je ne vaux pas mieux . Je me tais . Je suis une carpe . Une tombe .Quand on se taquine , quand tu me prends dans tes bras , quand j'ai eu mal ; toi tu étais là . Tu m'as bercée . Si seulement tu savais combien de fois pour toi j'ai pleuré , j'ai tempêté . Tu es un idiot. Un imbécile . Mais pourtant ....Quand tu n'es pas là je cherche ton ombre . Quand tu es là , je me sens complète.Je me souviens la première fois où je me suis sentie comme ça avec toi . Je sens encore le soleil sur ma peau , le vent dans mes cheveux , l'eau qui me léchait les orteilles et ton bras autour de mes épaules . Je sens encore ma tête sur ton épaule , ta main dans mes cheveux . Plus cliché tu meurs . J'avais l'impression qu'on était seuls au monde . Seuls ? Je crois pas non . On ne l'a jamais été .Tu étais mon confident . Mon ami . Celui avec qui j'étais moi . La vraie moi . Mais tu m'as blessée. Tu m'as lâchée sans me prévenir , tu m'as fait mal à l'égo . Tu as remué le couteau dans la plaie , me rappelant que je ne pouvais plus danser . J'aime danser . Ça me manque tellement . Alors oui , je t'en veux .Tu sais , c'est grâce à ça que je t'ai vu pour de vrai. C'est grâce à elle que l'on s'est rapprochés . La danse nous a lié et tu a abimé ce lien entre nous .Pourtant je ne peux pas te faire la tête . Dès que quelque chose d'heureux se passe dans ma vie je veux te le dire . Mais je me tais .C'est horrible de ne pas savoir . Ne pas savoir si tu m'aimes vraiment . Si je suis un jeu . Si seulement tu me disais la vérité . Si j'avais un souhait , mon seul désir serait de savoir . Savoir si je peux m'autoriser à t'aimer . Savoir si je compte vraiment . Savoir si tu m'aimes , sans faux-semblants . Savoir tout simplement.


Texte 3 : @sushi_sans_soucis

Il est là , sous notre grand chêne , là où l'on se réfugiait quand on été petits . Quand notre seul souci était d'avoir des petits écoliers pour le goûter ou encore des petits princes . Je m'assois près de lui et pose ma tête sur son épaule. J'aimerais lui parler mais je n'y arrive pas . Il le sent et serre ma main dans la sienne . Je ferme les yeux et profite du dernier moment que je passe avec lui.

Tu es là , mais plus pour longtemps . Tu dois partir loin de moi et ceci est mon dernier au revoir .J'ai essayé de te retenir , ma main effleurant la tienne . Mes mots s'étranglent dans ma bouche , s'envolant dans l'obscurité en une nuée de poussière étoilée .

Ne pars pas , je murmure. La seule chose que chante mon coeur c'est ton nom . Si seulement tu pouvais rester ici , avec moi . Ne jamais partir , ne jamais me quitter . Dans cet endroit qui est le nôtre , dans nos souvenirs je te retrouve . Tu es ma mélodie . Tu es ma musique, mon rythme .

Ne pars pas , j'aimerais hurler ; je t'aime je voudrais crier . Mais comment faire ? Tu es mon essentiel . Tu es une partie de moi . Cette partie qui me manquait pour être heureuse . Alors , s'il te plait, de tout mon coeur je te supplie , ne m'oublie pas . C'est mon seul désir . Le monde pourrait bien s'écrouler , je m'en fiche . J'ai juste besoin de toi à mes côtés. Tu es toi . Et j'aime ça . Je ne peux pas te perdre . Promets moi que même si l'océan nous sépare , même si l'univers nous éloigne , même si nos chemins different, tu seras là .

Promets moi de garder cette lumière que tu as en toi . S'il te plait ne laisse personne te dire qui tu es . Je t'aime . Je t'aime toi . J'aime ton sourire , ta voix . J'aime te voir rire , te prendre dans mes bras . Je ne veux pas qu'on s'oublie .Même si nous sommes opposés , que deux mondes nous séparent , je serais là . Je ne peux pas faire autrement . Comment veux-tu que je vive sans toi ? C'est tout bonnement impossible .

Mon essentiel , mon rêve . Toi . Si tu savais. Mais je ne peux pas tout te dire . Si je disais la vérité , il se passerait quoi ? Si je te disais de rester , tu le ferais ?J'ai peur . Peur du vide , peur d'un monde sans nous . Les étoiles brillent parce que tu les regardes . Tu es mon tout . Je t'aime . Si tu savais , si tu imaginais ...Tant pis si l'on me juge , j'ai décidé de crier au vent . J'écris à l'encre de chine cette promesse : je t'aime .

J'offre aux fleurs , cette demande , cet espoir : ne m'oublie pas . Ne fane pas fleur de mes pensées . Tu es fragile , déclicate peut-être mais tu es mon coeur.Mon seul désir c'est d'être près de toi quoi qu'il arrive . Je ne peux pas faire autrement. Si j'en fait trop , c'est par peur de te perdre. Toi , mon soleil , mon envie . Toi, tout simplement .

La vie est dure mais tu es là et ça me suffit . Ne me laisse pas . Ne pars pas . Reste s'il te plait . Je sais qu'il faut savoir laisser les gens qu'on aime s'en aller ... mais sans toi , je ne suis rien .












Texte 4 : @poulou2008

Passion de juillet

Quatorze juillet, synonymes de joie et de feu d'artifice. A Pleaux, c'est encore plus spécial. Tout le monde connaît la ville de Pleaux. Non, personne ? Eh bien c'est une petite ville très sympathique. Mais le soir, dans ses grands champs, la ville devient sauvage... Elle devient une ville de passion et d'amour. Vous voyez ces deux jeunes gens, dans les champs ? Si vous ne les voyez pas, tant mieux. Pour ma part, je peux juste apercevoir des habits volés et des cris que certains qualifieraient d'exotique. Un vent frais caressait les cheveux de Marianne. Il faisait particulièrement frais pour un mois de juillet mais le temps était quand même agréable. Comme tout les jours depuis une semaine, elle alla voir son ami Paul qui résidait dans de petites habitations louables pour les vacances. Ils se retrouvaient habituellement devant la plage, tôt le matin. Aujourd'hui, il avait prévu de se voir le soir, juste avant le feu d'artifice, pour vivre une soirée magique. Chacun avait une envie dévorante... Une envie de soirée rythmée par l'amour. . Alors, pour une fois, Marianne se prépare avec une grande attention. Elle revêtu une belle robe bleue à fleurs blanches. Puis, la jeune fille alla se coiffer. Elle se fait une tresse, qu'elle attache en couronne. Puis, elle l'orne de fleurs bleu et blanche et d'un joli ruban. Le temps passa assez vite et l'heure de rendez-vous arriva. Chacun se dirigea vers la plage. Paul était vêtu d'un petit veston et d'une jolie cravate bleue. 

-Salut, Paul ! 

-Hey! 

Un lourd silence s'installa. Heureusement, un groupe de musique arrive. Ils ne le savent pas mais chacun était rempli d'une passion dévorante. Le groupe commence à chanter une petite chanson bien agréable. Elle se nomme Aurora Borealis. Les deux adolescents commencèrent à danser mais le feu d'artifice arriva vite, et toute la ville se serre sur la plage. Le feu d'artifice commence... Mais d'un coup, le feu tourne au fiasco. Tout se passe très vite. Tellement vite que certains n'ont même pas eu le temps de réfléchir pour agir. Un groupe de jeunes de 20 ans avait planté une tente sur la petite colline en face. Et un feu avait mal démarré et a foncé sur cette tente. Heureusement, ils étaient tous sortis prendre des boissons. La tente a vite pris feu et elle est tombée sur la place du village, à deux mètres à peine de la plage. Et la tente, transportée par le vent, circulait sur la plage autour des villageois. Marianne fut instantanément bloquée. Mais Paul la ramena vite à la vérité. Il l'a pris dans ses bras et ils couru jusqu'au champ. Il n'était d'aucun danger car il était heureusement humide. Les jeunes adolescents arrivèrent donc, sain et sauf, pendant que tous les villageois couraient vers leurs maisons. La plage était vite vide ainsi que la place. Les camions de pompiers arrivaient et une musique se lança dans la tête de chacun : I was made for lovin' you. Paul et Marianne se regardèrent et ils s'embrasèrent. Comme ça, peut-être pour se rassurer, ou encore pour faire valoir la légende de cette ville. Je ne vous ai pas raconté cette légende ? Eh bien on raconte que, les jours de juillet, en particulier le 14, ceux qui se retrouvent dans les champs ne peuvent s'empêcher de s'aimer, de s'embrasser, de se câliner... Et la légende avait l'air de bien marcher avec ces deux-là. Les vêtements volaient dans le champ, leurs corps se mélangeaient... Le lendemain, les deux jeunes gens prennent une décision... Ils resteront ensemble toute la vie. Et 10 ans après, ils ont tenu leurs promesses... Et la passion les consume toujours.









Texte 5 : GAGNANTE  @renardelettres

« Trop tard »

Ces mots, encore ces mots qui ne font qu'amplifier ma rage. Ils passent en boucle dans mon crâne, ils se propagent dans mon corps, et je sens mon cœur battre à leur rythme. Oh, et ce visage sournois, ce sourire sadique, ces yeux qui dégageaient une lueur de folie. Cet homme était-il vraiment le père aimant, bienveillant que j'avais toujours connu. Ou était-il cet horrible monstre, les mains tâchées de sang qui n'était pas le sien, le corps de cette femme, sa femme, sans vie dans les bras, le corps de cette mère, ma mère, éteint entre ses mains ?

J'étais là, j'ai tout vu.

Comme chaque jour, je rentrais de l'école, et comme d'habitude, je terminais la route par une course contre Eliott, le voisin. J'ai même réussi à le battre cette fois-ci ! Je rentrais toute contente, sautillant jusque ma chambre, lorsque j'entendis maman hurler : « Pardon ! », puis un cri de douleur. Je m'arrêtais soudain, pétrifiée de peur. Le chien des voisins avait-il de nouveau réussi à entrer ? Je courais discrètement et m'approchais du salon pour aider maman. Devant la porte, je sentis les larmes me monter aux joues, et étouffais un cri d'horreur. Pourquoi papa tapait si fort maman qu'elle en saignait ? Pourquoi maman ne réagissait même plus à ses coups ? 

Papa-, non, le monstre, leva les yeux vers moi, et son regard fou s'ancra dans le mien. Il lâcha le corps de maman, et celui-ci retomba sur le sol dans un bruit sourd.

« Trop tard »

Il dit ces mots doucement, avant de partir par la baie vitrée, et de s'enfuir sans même me dire « adieu ».

J'ai 18 ans maintenant, cela fait 10 ans que ma mère est morte aussi atrocement, 10 ans que mon père est porté disparu, 10 ans que ce désir de vengeance s'accroît, et que je l'entretiens pour qu'un jour il explose, et qu'il sorte de mes pensées, que ma main abatte sur ce monstre, la vengeance d'une vie.

Combien de fois ai-je rêvé de tuer ce démon ? Combien de temps ai-je passé à imaginer ma revanche, à enlever la vie à mon père aussi atrocement qu'il l'a retiré à ma mère.

 Depuis que j'en ai l'âge, j'enquête sur cet homme, et depuis mes 15 ans, l'idée de prendre le couteau de cuisine, et de le retrouver pour lui enfoncer dans le cœur, est devenu une obsession. A la lecture d'un journal récent, j'ai appris que mon père a été aperçu près de son ancienne maison, je m'y suis rendu dès que je l'ai pu.

Cela faisait 2h que j'avais enfoncé la porte et que je m'étais caché dans un coin d'une pièce.

Qu'attendais-je ? La vengeance de ma mère ?

Je n'osais pas l'avouer, mais au plus profond de moi, j'espérais plus que tout le revoir. Juste voir son visage.

Je sais ce que vous allez me dire : « Mais tu te rends compte qu'il a tué ta mère devant toi ? », « C'est un monstre tu l'as dit toi-même ! », « Pourquoi vouloir revoir son visage ? »

Parce que je l'aime.

Oui vous avez bien lu. Je l'aime. C'est mon père, c'est lui qui m'a donné naissance, lui qui m'a élevé, lui qui m'a encouragé, réconforté, lui que j'ai aimé plus que tout, lui qui hante mes nuits, mais aussi lui qui m'a fait vivre mes plus beaux moments.

Le son de la porte d'entrée qui s'ouvre me sortit de mes pensées. La maison a été laissée à l'abandon depuis l'incident, seul le monstre pouvait oser entrer à l'intérieur. J'attendis qu'il arrive dans le salon, pour me placer sur le pas de la porte, et ainsi le bloquer dans la pièce.

Je perdis mon air assuré dès que je croisais son regard. Il n'avait presque pas changé, les mêmes yeux rieurs, la même barbe mal rasée, et ses cheveux bruns en bataille étaient comme dans mes souvenirs.

Lui cependant, ne sembla pas me reconnaître. Ce que je comprenais parfaitement, puisque rien que mes cheveux blonds s'étaient brunis, et de la petite fille innocente et peureuse, j'étais devenu une femme forte, et assurée. Même si mon assurance laissait à désirer devant cet homme. Quand il finit de me dévisager, il ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, mais je le coupais brusquement :

« Cédric, Didier, Jean-Louis Delmaut, 47ans. Accusé d'avoir battu à mort sa femme, Amélie, Louise Delmaut. Derrière lui, il laissa sa fille, âgée de 8 ans, seule. »

Il me regarda interdit, doutant que je sois de la police. Je fermais les yeux, et ne lui laissant pas plus de temps, je me jetai sur lui et le plaquai au sol.

Alors que j'appuyais mon bras sur son cou, je sortais un pistolet de ma veste, et le plaçais sur son front. Je mis mon doigt sur la gâchette, et j'allais appuyer, toujours les yeux fermés quand...

« Esther ? »

Il venait de chuchoter ces mots doucement, et je stoppai net mon geste.

« Esther ? »

Papa me caressait tendrement les cheveux, je m'étais endormi sur ses genoux pendant le spectacle. Je me levai encore somnolente, et me blottis tout contre lui. Il me prit dans ses bras chauds, et avec maman, nous retournions à la voiture. Maman prit le volant, et papa me laissa venir sur ses genoux pour la route, je m'endormis de nouveau. Il m'embrassa le front, et me souhaita bonne nuit. Jamais je ne m'étais sentie aussi bien.

Je secouais la tête. Non, ce n'était pas le moment de me souvenir de ce genre de moment !

« Esther, c'est toi ? »

Tais-toi. Ne prends pas ce ton calme avec moi. Tu n'es qu'un monstre, te souviens-tu de ce que tu as fait à maman ?

« Qu'est-ce que ça peut te faire ? » Répliquai-je sèchement.

Je ne voulais pas lui parler sur ce ton, mais j'essayais de me créer une carapace, qu'il ne sache pas à quel point sa voix me déstabilisait.

« Esther, fit-il dans un souffle, regarde-moi, laisse-moi te voir. »

Je résistais autant que possible, mais je ne pouvais pas. Je tournais alors le visage, et ouvrais les paupières. Les larmes me montèrent aux joues, nous avions les mêmes yeux.

« Esther, viens voir mamie ma chérie ! »

Je venais de fêter mes 5 ans, et j'étais en train de m'amuser avec mon tout nouveau train en bois. Papa me souleva et me mit sur les genoux de mamie.

« Que tu es belle, me complimenta mamie, tu as le visage de ta mère, mais les beaux yeux bleus de ton père. »

Papa me regarda en souriant, et il s'exclama fier :

«Nous avons le même regard de tombeur ma fille ! »

Comme tout le monde rigolait, je rigolais aussi, et papa m'ébouriffa les cheveux.

J'appuyais plus fort le pistolet sur sa tempe et ravalais ma salive. J'allais le faire, je devais le faire. Pour ma mère, pour toi maman. Je devais le tuer, il était à ma merci... Alors pourquoi je ne tirais pas ?

« Esther parle-moi, je veux réentendre ta voix, au moins une fois. »

Il avait chuchoté ces mots sans aucun sous-entendu, en tout cas, c'est ce que j'espérais. Il avait la même voix que dans mes souvenirs : chaudes et rassurantes. Comme ce jour où... Non ! Je ne devais pas me laisser aller dans mes souvenirs !

Mon visage était maintenant trempé, les larmes continuaient de couler silencieusement malgré moi, et je ne pouvais rien faire pour les arrêter. Je lâchais un « Tais-toi. », et repositionnais mon doigt sur la gâchette.

« Esther, tu as tellement grandi, comme tu es devenue belle ! »

Il jouait avec mes sentiments, je le savais, mais je faisais semblant de croire qu'il était resté le père parfait, qu'il n'a jamais maltraité ma mère, qu'il ne l'a jamais tué sous mes yeux... N'y tenant plus, je me relevais soudain, et le pris par le col de son pull pour le plaquer contre le mur.

« Pourquoi ? Pourquoi as-tu fait ça maman ? Tu te rends compte de ce que tu lui faisais vivre, si on peut appeler ça « vivre ». Ne me regarde pas avec cet air désolé, tu assumes complètement tes actes ! Tu ne regrettes rien ! Comment peux-tu te regarder encore dans la glace ? Tu le sens sur tes mains ? Le sang encore chaud de maman qui n'avait rien demandé à part une vie simple et sans soucis... »

Ma voix se brisa, je n'y tenais plus. Je rassemblais mon courage, et lui enfonçais mon poing dans le ventre. Il se replia sur lui-même, et quand il se releva, il planta son regard dans le mien.

Mon désir le plus cher était de le tuer, alors pourquoi suis-je en train de fuir en courant ? Il n'a fait aucun geste vers moi, il n'a même pas essayé de m'arrêter. C'était une obsession depuis 10 ans, et maintenant que je pouvais l'accomplir, je n'y arrivais même pas. Je me mentais à moi-même depuis tout ce temps. Je me hais, je me hais autant que je hais mon père !

« Tu sais papa, je t'aime très fort, et même si ce n'était pas la fête des pères, je pourrais te le dire tous les jours !

- Oh merci ma puce, moi aussi, je t'aime très fort !" 

Et papa me serra fort dans ses bras, aussi fort qu'il m'aimait.

Non je l'aime. Et c'est là qu'est le problème.





Et voilà ! ♥ 


Je m'excuse encore une fois pour cette longue attente, et je vous souhaite à tous une très bonne journée !


Le prochain thème sera posté le 5 août,

A très vite, 



Lauwern

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