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Bonjour à tous !
Vous avez été nombreux à participer et ça me fait extrêmement plaisir !
Avant de lire, je tiens à préciser que plusieurs textes peuvent heurter la sensibilité de certains, par la violence, autant physique que morale, mais également par le sujet interprété !
Ames sensibles s'abstenir !
Les textes concernés seront précédés par un " Attention Sensible ! "
Texte 1 : @Fairyheart_One
Tu es mon reflet.
Des cheveux légèrement bouclés et coloré, un nez pointu, des yeux marron en amande, une bouche plutôt pulpeuse et d'une jolie couleur rougeâtre, des petites taches de rousseur rendant mignon ce corps d'une taille plus grande que la moyenne tels est l'apparence d'Alice. Comme chaque être humain de cette terre, elle est magnifique. Elle se trouve ni moche ni canon de mode, mais elle se sent bien dans son corps. Elle se trouve jolie. Et pourtant à chaque fois qu'elle se regarde dans un miroir elle ne peut s'empêcher de pleurer.
Des cheveux légèrement bouclés et coloré, un nez pointu, des yeux marron en amande, une bouche plutôt pulpeuse et d'une jolie couleur rougeâtre, des petites taches de rousseur rendant mignon ce corps d'une taille plus grande que la moyenne tels est son reflet dans chaque miroir. Alors pourquoi ? Pourquoi ce n'est pas elle qu'elle voit, mais une autre personne. Une personne qu'elle ne connaît pas, une personne qui est identique physiquement parlant, mais qui n'est pas elle. Mais surtout, pourquoi pleure elle à chaque fois qu'elle voit son propre reflet ? Enfin, cette autre personne de l'autre côté du miroir.
Parfois, un peu comme tout le monde, Alice se sent triste. Comme à son habitude pendant ces moments-là, elle se rend dans sa salle de bain, comme à son habitude, elle se penche au-dessus de son lavabo, comme à son habitude, elle regarde son reflet. Son cœur se serre en se regardant. Mais cela lui fait du bien. C'est comme si quelqu'un était là pour l'écouter et la réconforter. C'est comme si quelqu'un la comprenait. C'est comme si son reflet était sa meilleure amie. Elle regarde alors son reflet dans ce grand miroir et elle ne peut s'empêcher d'avoir un fou rire. Ces problèmes ont comme disparus, il y a juste elle et ce reflet. Toutes les deux éclatant de rire, toutes les deux ayant encore les marques d'une personne venant de pleurer. Aucun mot n'est sorti, mais cet instant est si drôle. Pourquoi ? Personne ne le sait.
Parfois, un peu comme tout le monde, Alice est heureuse. Lorsqu'elle passe devant un miroir, elle n'y fait pas attention dans un premier lieu. Mais sa petite voix ... Sa petite voix, elle lui dit de faire demi-tour et de regarder son visage, de regarder son reflet, de regarder ce reflet. Elle se regarde alors, un sourire encore plus grand née sur son visage. Puis pour une raison inconnue des larmes coulent sur son visage. Un mélange de culpabilité, pour avoir été heureuse seule, sans son reflet, et de manque.
Elle est toujours attirée par son reflet dans un miroir, même quand elle l'ignore dans un premier temps, elle revient toujours sur ces pas. Son reflet n'est pas juste un reflet à ses yeux. Il a sa propre personnalité. Il lui arrive de lui parler, de tout et de rien. Elle parle seule et pourtant elle entend une réponse, quelque part au fond de son cœur. Cependant, elle ne peut pas vraiment la toucher. Elle ne peut pas sentir la chaleur de sa peau, son souffle ou sentir son odeur. Elle ne peut pas sentir ses bras enlacés son corps. Alors, quand elle est en face de ce reflet, elle ressent un profond manque. Elle voudrait pouvoir entendre sa vraie voix, pouvoir toucher sa peau à l'allure si délicate, pouvoir sentir son odeur, pouvoir entendre son cœur battre. Comment pouvez-vous avoir besoin de quelqu'un que vous n'avez jamais rencontré ? C'est une étrange sensation, et pourtant si réel.
« Tu es mon reflet. » lui dit-elle en la regardant dans les yeux.
« Je suis ton reflet. » entend-elle au fond de son cœur.
« Tu me ressembles comme deux gouttes d'eau.» Ajouta Alice.
« On se ressemble comme deux gouttes d'eau. »
« On ressent les mêmes émotions en même temps. »
« Et pourtant, nous sommes si différentes. »
Un si grand lien est né entre elle et ce reflet, et pourtant elle oublie. Chaque fois qu'elle est loin de son reflet, elle oublie son existence. Elle oublie le soutien de cette amie si particulière. Elle oublie ces moments passés ensemble. Elle oublie ces rires et ces pleurs partagés. Alors à chaque fois, elle s'en veut. Alors à chaque fois, elle veut la rejoindre pour de bons.
Mais au final, ce n'est qu'un reflet, n'est-ce pas ?
Texte 2 : Attention Sensible ! @Colderkiss
Miroir
Mes doigts touchaient le mur noirci. Il ne restait plus rien de l'affreux papier peint. Tant mieux sans doute, mais j'aurais préféré le remplacer plutôt que le voir brûler. Ce mot m'écœure. Brûler. Mes doigts se heurtèrent à un obstacle. Et moi aussi. Des dorures somptueuses, des gravures d'anges, des raisins et des délices. Ce grand miroir s'en était sorti indemne. Aucune saleté sur son cadre d'or, aucune rayure sur son verre pure. Elle ne chuta même pas lors de l'incident. Elle ne faisait que trôner sur le mur, comme elle trône devant moi aujourd'hui. Elle me montrait mon reflet, un dédain certain dans l'acte.
Je n'eus pas le choix, je me regardai. Quelle affreuse créature suis-je devenu ? Mes yeux, ma bouche, mon nez et qu'importe le reste ! Tous ça ne représentait plus rien... face à cette chair calcinée. Cette chair veinée, boursoufflée et rougit. Certes, les chirurgiens avaient un boulot incroyable... mais insuffisant... Je me touchai le cou, cette chair montrant sa rocaille sous ma peau... Cela suffit, je n'en puis plu !
Mes yeux abandonnèrent face au miroir. Et à la chose qu'elle montrait. Je respirai de plus en plus mal. Comme si la fumée noir revenait embrassé mes paumons une seconde fois. Ses baisers m'empêchaient de hurler. La chaleur qu'elle dégageait me plongeait dans un bain enivrant d'acide. Je tremblai, je tremblai, je tremblai. Les larmes coulèrent, coulèrent, coulèrent. Est-ce qu'elle coulait toujours ? Je brûle ! Non pas ce mot, il me répugne ! Mes jambes ne me tenaient plus. Je tombe. Suis-je fou ?
- Non tu ne l'es pas.
Mes oreilles aimaient jouer avec moi. Quoi donc ? Mon corps aussi me détestait à ce point pour me montrer des hallucinations ?
- Je ne suis pas une hallucination. Je suis bien réel. Relève la tête.
Je ne bougeai pas. Le poids du regard s'épingla à moi. Sur ma gauche précisément. Dans le couloir. Une femme me toisait du regard, comme si elle pouvait se le permettre. Je palpitai, ma bouche devint pâteuse. M'observe t-elle en pensant que je ne l'a voit pas ? M'observe t-elle en pensant que je suis un monstre ? Ou m'observe t-elle en me demandant pardon de m'avoir conçu ?
Le métal posséda mon nez, puis tout mes sens. Le sang s'égouttait sur le sol cendre. Maman claqua la porte. Elle ne répondra jamais à mes questions. C'est mieux. J'aurais sûrement été déçu des réponses.
- Oui. Oui, c'est vrai. Elle te déçoit à chaque fois, quand elle dit, je suis sobre. Tu sais que c'est faux avant même d'avoir respirer. Elle te déçoit. Moi, je ne te décevrai jamais Clark. Je te le promets.
Tiens, j'avais un prénom, c'est vrai. Je relevai la tête. Oui, j'aimais souffrir après tout. Mon reflet me ferait encore du mal, encore et encore, mais il ne me promettra rien. Flock, flock, flock. Qu'est ce qui produisait ce bruit, les larmes ou le sang ?
Mon reflet ? J'écarquillai les yeux. Je... où est parti mon reflet ? Mes yeux aimaient se moquer de moi hein ? Ses putains de yeux aimaient me rendre dingue, hein ? Je me les arracherai bien, et là, on verra qui se moquera ! Bientôt, mon corps n'appartiendra qu'à mon corps et je mourrerai. Mais mes yeux finiront dans un bocal !
- Non. Tu ne feras pas ça. Ton corps n'est pas la personne à qui tu dois en vouloir.
- Alors à qui ?! Hurlais je à ce miroir et à sa trop grande bouche. À ma mère ?!
- Oui ! Tue la !
L'idée embrassait bien. Elle me séduisait avec des mots doux. La douceur meurtrière ne me caressa jamais aussi bien. Je voulais succomber... mais je parle à un miroir avec une bouche ! J'exhalai l'air de mes poumons, l'odeur métallique disparu. Mes lèvres mourraient d'envie d'embrasser ce verre, lécher ses ornements sans aucune cendre dessus parce... parce ce que je suis fou.
Je n'en fis rien. Je tournai les talons, le feu dans mes entrailles, dans mon cœur, dans mon foi. Mes doigts touchèrent une dernière fois la croûte de chair brûlé.
Je n'aime pas ce mot.
Puis je partis. Voici le point de rupture. Et mon regret le plus grand. J'aurai dû l'écouter et la tuer. Ce miroir était la meilleur chose qui me soit arrivé. Je ne l'ai pas assez estimé. Mes pieds durent refouler le sol de mon lycée quelques jours plus tard. Mes yeux subissaient le monde idiot qui accourait comme des fourmis. Ce miroir me hantait encore. L'élégance de son verre m'enlaçait encore. Sa voix, indescriptible voix ! Elle semblait résonner en moi, encore. Combien de temps n'avais je pas dormi ? Combien de temps avais je rêvé de...
Un choc. Mon épaule peut être ? À moins que ce soit ma jambe ? Peu importe, la douleur ne m'atteignait plus. Le feu ravage mais laisse ces qualités. Conséquences. Mon dos claqua le sol. L'admirable bleu du ciel me cracha à la figure. Non, ce n'était que la bouche ragoûtante de Miles. Je fermai les yeux. Même si je les détestait, elles n'avaient pas à subir cette vision. Mon corps jonché de craquelés ne profita pas de cette grâce. Des pieds, des mains, des talons, un animal, une tempête, des rochers, des immeubles, un pays. Ils se ruèrent tous sur moi avec qu'une seule conviction en tête : me détruire.
Le mois suivant s'étancha de la même manière : le monde entier peignant leur haine avec mon sang, ma mère faisant un décathlon entre le rehab et la maison, cette enchaînement de charabia censée me constituer un avenir, puis ce miroir.
- J'ai passé un mois à t'ignorer. Qu'est ce que tu attends de moi à présent ?
Ma main toucha le délicat verre. Peut être attendais je une paume la prendre.
- Confie toi à moi. Dis moi tout ce qui te tracasse et je t'aiderais.
- Tu le sais non ? Tu sais déjà tout ! Tu étais là ! Tu as pu l'observer ! Je te sentais me reluquer du regard ! Le monstre que j'étais t'aguichais ?
- Parle moi. Pose les mots sur ton mal. Et ensuite j'agirai en conséquence.
J'ai fais. Je me suis exécuté. En un rien de temps, j'avais un dieu, un amant. Suis-je fou d'aimer autant un miroir. Ce miroir m'avait vu brûlé dans cette pièce, avec cette pièce, sans même se décrocher. Ce miroir, son verre, me toisait, supérieur à moi. Et pourtant, même après ma peau incendié, même après son mépris certain, je l'aimais. Suis-je fou ? Oui. Sûrement oui. Car je n'ai à peine cligner des yeux, que quatre corps rouges, mous et froid trônaient dans ma salle de bain. Puis moi, et ce reflet. Moi et ce miroir. Nous étions tous les deux ensanglantées. Mes jambes dégringolèrent. Mes genoux s'effarouchèrent du sol sans que je ne sache pourquoi.
- Qu'est ce qui c'est passé ?
Un coma ? Un long sommeil ? Où étais je juste fou et victime encore une fois de ce monde fade ? Comme à chaque fois que je lui parlai, le miroir m'aguichait.
- Tu as rendu justice. Tu m'as rendu justice, voilà ce que tu as fais.
Non ! Pourquoi le corps de Maman est étalé sur le sol ? Non !
Texte 3 : @maxouCHOCOLAT03
-Je ne t'ai rien fait, pourquoi est-ce que tu t'acharnes sur moi ?
Je ferme les yeux et me retourne, en soupirant. Les larmes me montent aux yeux mais je me retiens. Je n'ai pas le droit de pleurer; pleurer, c'est mal.
Il ne faut jamais montrer ses faiblesses. Surtout en face d'elle.
-Tu es laide.
Je secoue la tête et me concentre, essayant que sa tentative de déstabilisation ne m'atteigne pas.
-Ce n'est pas parce que tu m'ignores que je vais arrêter. Après tout, un silence suit ce début de phrase, on est pareilles toutes les deux.
Sa main se pose sur mon épaule et je sursaute.
-Arrête. S'il te plaît, je murmure.
Comme venu des enfers, mon double diabolique se trouve derrière moi. Les yeux et les cheveux d'un même marron que les miens, une face des plus similaires, ma jumelle me ressemble comme deux gouttes d'eau. Pourtant, nous sommes si éloignées en réalité.
-Tu es fade.
Elle brille tellement que c'en est éblouissant. Là où elle est présente, on ne me voit même pas, là où elle est saluée, je suis insultée. Je suis comme une ombre, seulement destinée à faire la même chose qu'elle, en moins concluant, bien entendu.
Ma sœur est assurée, là où je suis timide. Elle brille de charisme. En bref, elle est l'idéal qu'on me pousse à atteindre.
Elle est le reflet dans le miroir que j'aimerais avoir.
Nous sommes similaires en tous points physiques, et pourtant si différentes. Sa psyché ne pourrait être plus éloignée de la mienne. Bien que belle à en mourir, elle n'hésite pas à rabaisser les autres pour se sentir supérieure, elle est mesquine et n'hésite pas à manipuler son monde.
Quelque part, elle a besoin de rabaisser les autres pour se sentir exister. Et même si ce n'est pas excusable, je n'arrive pas à lui en vouloir.
Lorsque nous étions petites, nous nous amusions souvent à jouer en miroir. Face à face, l'une faisait des mouvements, et l'autre suivait, comme un miroir réel. Notre ressemblance m'a toujours fasciné et effrayé à la fois: comment pouvais-je, adolescente, ne pas me sentir mal, face à tant d'assurance ? Si pour les autres, grandir sans se comparer était difficile, c'était impossible pour moi. Je croisais mon reflet amélioré tous les jours, et celui-ci ne se gênait pas pour me rappeler que je ne serai jamais aussi bien qu'elle.
Je ferme ma robe de soirée, et m'observe dans le miroir. À nous regarder, comme ça, je pourrais presque croire que nous sommes quatre. Elle et moi, plus nos reflets. Habillée et maquillée, je pourrais presque me croire jolie, mais un seul regard vers ma jumelle prouve le contraire.
Je ne suis pas belle, et je ne le serai jamais.
J'ignore les quelques remarques que je prends ensuite de sa part, saisis mon sac à main, et, décidant de profiter de la soirée, sors de la pièce.
Texte 4 : Attention Sensible ! @MjPomme
Le reflet de mon âme
1... 2... 3... Mon dernier souffle s'épuise. Mes yeux se ferment. J'ai l'impression de vaciller. Je sens mon corps se refroidir. Mon sang arrête de circuler dans mes veines. Je me sens partir. Je me sens mourir.
Seul le noir colore l'entré de ce nouveau monde inconnu. Ne suis-je réellement plus en vie ? Qu'elle effet bizarre cela fait. J'ai envi de respirer, de prendre une grosse goulée d'air, mais je n'y arrive pas. Oui, ça doit bien faire ça, d'être mort. C'est étonnant, j'ai bizarrement l'impression de ne pas sentir de différence majeur. La mort n'est qu'un fade miroir de la vie. Je suis passé de l'autre côté du cadre.
Des souvenirs m'apparaissent, mais je n'arrive pas à les voir imagé. Ils retracent tout le long de ma vie. Certains même où quelques secondes plutôt, ma mémoire humaine n'aurait pu se rappeler. Je ne peux plus les arrêter. Ils défilent tous à une étonnante vitesse. Mais ici, le temps est différent.
Déjà plus d'une minute que mon âme m'a abandonné. Que je n'existe plus que dans le miroir de mes souvenirs passés. C'est à cette réflexion qu'un point lumineux s'affiche dans ma vision. Il me fit mal, n'étant plus habituer qu'au noir. Je voulus me frotter les yeux, en vain. J'avançai alors jusqu'à l'objet (d'une manière bien étrange, sans utiliser de corps) et vis devant moi le miroir que je m'imaginais. Son contour, en une matière inconnue, et une couleur nouvelle pour moi, ne pouvait pas exister dans le monde des vivants.
C'était impossible. Inimaginable. Je ne pouvais l'admettre. Pourtant, une force incontrôlable me poussa vers lui. Je voulais être toujours plus proche, toujours plus près. Je voulais le toucher. Mais je n'y parviens pas. Mon dernier souffle n'arrivait pas à l'atteindre.
Mes souvenirs tournent encore dans mon esprit. Ils formaient une boucle, repassant toujours les mêmes. J'avais l'impression de regarder un film en continu. Chaque nouvelle fois, je remarque un détail nouveau, si je prenais seulement la peine de me concentrer. C'est alors que je compris que les seuls souvenirs qui m'apparaissaient étaient mes regrets. Tout ce que j'aurais voulu changer, ou ne pas commettre.
Le miroir en face de moi formait toujours une attraction aussi puissante. Comme si il pouvait changer ces souvenirs amers. Je m'approchai un peu plus de lui, et c'est alors qu'une main m'apparut, me permettant de le toucher. Sa texture glacé m'envoûta, et mon corps réapparu. Les yeux qui s'étaient fermés s'ouvrirent, et la lumière du jour m'apparut à nouveau. Mes paupières ne pouvaient s'empêcher de se rabattre de nombreuses fois, le temps que je m'habitue à nouveau au monde extérieur.
Lorsque j'observais autour de moi, j'avais l'impression que le monde était différent. Mais je ne compris pas pourquoi. Je regardai mes mains, dans un réflexe que je ne saurais expliquer. Mais ce sont ensuite mes bras qui m'ont interpellé. Mon tatouage habituellement présent sur le bas de mon poignet droit se retrouvait cette fois-ci sur la gauche. En levant la tête, je compris ce qui me dérangeait dans le paysage que m'offrait ma vue. Elle était comme si la symétrie terrestre s'était inversée. Le cadre du monde noir m'avait proposé un monde parallèle dans le quel j'avais la possibilité de supprimer mes regrets. Je pouvais voir mon reflet dans la glace, et le modifier tant que je le voulais.
Le premier souvenir dans lequel mon miroir mortel m'avait fait apparaître, représentait une scène datant de seulement quelques mois avant ma mort. Ma femme, avec qui je m'étais récemment séparer, était venue me voir. Elle me suppliait de me soigner. De ne pas laisser la maladie s'emporter totalement de moi. Elle me suppliait de la pardonner, et de nous remettre ensemble. Je la voyais devant moi. Sur le pas de ma porte. Mais je ne dis rien. J'agissais exactement pareille que la première fois. Je n'ouvris même pas la bouche dans le but de lui répondre. Je la regardais en silence. Ses yeux mouillés me faisaient de la peine, mais je n'arrivais pas à faire la moindre chose.
Trop de temps était passé. Le souvenir disparu sans que je ne l'aie modifié. J'entendis dans le reflet du miroir la porte se claquer. Une seconde fois. On m'avait offert le pouvoir de tout changer, mais je n'avais rien fait. Mon regret ne s'était qu'amplifié. Je savais qu'à partir de ce moment-là, ma mort serait certaine, et triste.
La glace se transforma en un nouveau regret. Je me promis par avance de cette fois le modifier. Malheureusement, je n'y arrivais pas, à nouveau. Cette fois ci, je jetais mes médicaments à la poubelle. Encore, et encore, et encore de nombreux regrets que je n'arrivais pas à changer.
Il allait de mon plus vieil âge, au plus jeune. Et chaque fois, je rejouais la même scène dans un décor inversé. J'allai même jusqu'au point de me dire que ce que le miroir me proposait n'était pas de modifier ma vie, mais de simplement la contempler.
J'appris que notre double de l'autre côté du cadre n'avait pas plus de choix que celui du monde des vivants. Je me décourageai un instant, ce qui ne m'aidait en rien. Mais enfin, alors que j'étais âgé d'environ 19 ans, je réussi à changer une partie de ma vie. C'est seulement après avoir tout vécu, tout revécu que j'eu la force d'y parvenir. Et je suis persuadé que je n'aurais pas pu la première fois. C'est de connaître l'avenir qui me donna la force. Au bord du chemin, je rompis avec ma relation de l'époque. Cette relation si toxique qui ne m'avait fait que du mal. A ce moment là, je compris que je venais d'absolument tout changer.
Trop changé. Mes regrets étaient finis. Mais je n'en avais modifié qu'un.
Le seul que je n'aurais pas dû changer. Je me retrouvai à nouveau plongé dans le noir. Le miroir m'observait. Ou bien était-ce moi qui le contemplais. Je voyais à travers celui-ci, que changer cette infime chose de ma vie avait absolument tout détruit. Toutes mes rencontres futures, envolé. Tout mon vécu, disparu. Cela devait probablement être l'effet miroir. Je n'avais rien fais de réellement bien dans ma vie. Je n'avais pas été là pour mes proches. J'en avais même abandonné pour de simple futilité. Alors le monde me renvoyait la pareil. On m'avait donné la chance de changer pour du meilleur. Mais je n'ai qu'empirer les choses. Après tout, je mérite de rester ici indéfiniment. Où pourrais-je aller ?
*
Je me rendis compte qu'aucun souvenir de mon enfance ne m'était apparu. Pourtant, ce n'était pas une question de mémoire. Dans le monde des morts, j'aurais pu me souvenir de si loin que je me serais remémoré ma naissance. Je me dis alors, que si je n'avais rien vu, c'était sans doute qu'aucun regret ne m'avait pourri la conscience. Je sais maintenant où j'aimerais être. Je voudrais vivre là- bas pour toujours. Une vie d'enfant. Reflétant le bonheur. Innocent.
Texte 5 : @PurplePlumeBleue
De l'autre côté du miroir
Je regarde mon miroir, ma main irrésistiblement attiré par la surface réfléchissante. Petite je pensais qu'il y avait quelqu'un de l'autre côté du miroir, vivant une vie parallèle à la mienne et que, parfois, la surface réfléchissante s'effaçait, nous laissant voir ce double. Je pensais pour cela qu'il fallait que les deux personnes soient face à leur miroir. Alors, je suis restée des heures face à ce miroir espérant voir mon double. Mais jamais la surface ne s'est effacé.
Je ne vois que mon reflet, ce désespérant reflet d'une jeune aristocrate de seize ans, blonde au cheveux long, fardé, avec un sourire en papier...
Parfois, je m'imagine la vie de l'autre côté du miroir, je me vois en danseuse de cabaret avec des cheveux bruns et un regard joueur, peut être même un grain de beauté sous la lèvre du côté gauche que tous le monde pensent être une mouche.
Je m'imagine, écoutant les hommes venus assister à ma représentation et à présent soûl devant moi, me révélant leurs secrets. Peut être que je mène également une vie d'assassin ou de voleuse ou bien revend ces informations au plus offrant... un réseau d'information... Cela me semble bien plus trépidant que la vie de cour et ses mondanités... même être simple couturière me plairait ! Penchée toute la journée, cousant, reprisant, brodant pour des dames de la cour rêvant d'être l'une d'entre elle mais préférant de loin son atelier et sa tranquillité.
Suis-je mariée, dans l'un de ces mondes ? Pas dans ma vie de danseuse de cabaret, en tous cas, je serais une de ces femmes sans homme, allant d'une relation à l'autre, libre, une de celle dont ma mère a horreur et que ma gouvernante méprise. En tant que couturière peut être aurais-je... non, je secoue la tête, je ne peux pas penser à ce genre de chose ! Enfin, tous de même, je pourrais entretenir une relation avec une... femme, je rougis à cette pensée. Nous échangerions des lettres d'amour enflammé et... Ciel, je divague ! Ressaisis toi, Madeleine ! Tous ceci est tous à fait hors de propos.
Je me regarde dans le miroir, dans les yeux. Tu es Madeleine de la Motte, comtesse de la Motte, promise à Frédérique de Montpensier, duc de Montpensier. Tous ceci est parfaitement absurde et sont des divagations dont tu devrais avoir honte !
Je prends une grande respiration et soutien mon propre regard. Pendant un instant, je crois voir mon reflet devenir danseuse de cabaret puis couturière, mais cela ne dure qu'un battement de cil. Je me frotte les yeux mais mon miroir a déjà retrouvé sa face réfléchissante. Je le caresse du bout des doigts, pensive. Et si...
Texte 6 : @renardelettres
Vous savez dans ce monde, il y a des gentils, il y en a beaucoup, et il y a en a plusieurs sortes. Il y a ceux qui sauvent des vies chaque jour, et qui aiment qu'on le leur rappelle. Il y a ceux qui font de bonnes actions, mais qu'on ne connaît pas, ceux qui apportent du soutien à des inconnus, et il y a ceux qui sont toujours là pour aider, quoi que cela leur coûte.
Mais comme dans toutes les histoires, que ce soit dans les fictions, ou dans la réalité, il y a des méchants.
Mais là aussi, il y a plusieurs types de méchants. Il y a les personnes qui sont fières de faire du mal, il y a les malfaiteurs dans l'ombre, il y a ces gens qui nous sont inconnus, mais qui gâche notre vie, et il y a ceux qui tapent, avec les poings, comme avec les mots.
Mais il existe d'autres cas. J'aimerais vous parler de ce meilleur ami que tout le monde voudrait avoir, mais qui est aussi le pire ennemi qui peut ruiner une vie entière.
C'est l'ange tout droit descendu du paradis qui nous regarde avec bienveillance, qui nous énumère nos qualités, qui nous flatte, mais qui ne cherche aucune faveur. Je parle de cet être extraordinaire qui, sans ne faire aucun mouvement, nous enlace dans une étreinte de réconfort et de tendresse.
C'est le diable parmi les diables, le mal dans toute sa splendeur. C'est celui qui nous renvoie nos pires défauts, et qui se joue de nous. Je parle de cet être sans cœur, sans aucune empathie, qui réfléchit bêtement, et qui avec son simple regard, nous fait l'effet d'un coup de couteau.
Ce dieu d'une gentillesse fabuleuse, qui nous voit vivre sans rien dire, qui nous voit évoluer. Même s'il ne laisse rien passer de ses émotions, on peut ressentir la tristesse qu'il a de nous voir grandir. Dans les moments difficiles, il nous arrive de le prendre dans nos bras pour rechercher son soutien inébranlable.
Ce démon sanguinaire et sans cervelle, qui ne se rend même pas compte de tout le mal qu'il nous fait. Sans aucun scrupule, il regarde ces victimes s'effondrer devant lui après qu'elles aient croisé ses yeux machiavéliques et horrifiants. Les voir dans cet état le laisse de marbre, et c'est à se demander s'il peut ressentir des sentiments.
Quand ce héros nous soigne et nous rassure, il nous répète nos talents et place toutes les bonnes personnes de notre côté. On est sûr qu'il ne nous trahira jamais, et la confiance entoure cet être plein de bonté. Où que l'on aille, on sait qu'il sera là pour nous aider.
Quand ce monstre s'attaque à quelqu'un, il trouve ses points faibles, puis le transmet à ses complices. Sa troupe s'amuse à les répéter à sa victime, et cette dernière baisse les yeux chaque fois qu'elle se trouve face à lui, la pauvre est trop honteuse pour lever la tête.
Ce démon incroyablement bon, cet ange horriblement cruel, forme un seul et même être. On raconte qu'il peut changer de facette sans prévenir, et passer du médecin au bourreau. Certains disent qu'il n'est parfois rien de plus qu'un spectateur, et qu'il n'influence pas nos vies. Mais d'autre ne peuvent pas se passer de lui, qu'il soit méchant ou gentil. J'ai entendu dire qu'il reflétait sans réfléchir, qu'il ne servait pas à grand-chose si nous avions de véritables amis, qu'il suffisait d'un coup d'œil vers lui pour se sentir mieux dans les moments difficiles.
Moi, quand je le regarde, il m'arrive d'y voir mon éternel rival, mais parfois, j'y vois mon plus grand complice.
Peu de gens se rendent compte de tout ce qu'il représente, et même pour moi, il est encore difficile à cerner, ce miroir qui nous hypnotise autant qu'il peut nous terrifier.
Texte 7 : @Skollyar
Miroir quand tu me tiens
Ne me lâche pas la main
Montre moi qui je suis
A quoi je ressemble quand je souris
Miroir miroir promets moi
Que je suis assez belle pour toi
Miroir miroir dis moi pourquoi
Pourquoi je ne suis pas comme ça
Je vois un reflet
Dans une eau passée
Des teintes décolorées
Pas de forme , juste de la fumée
Sans couleur , sans odeur
Totalement invisible
Sans bonheur
Non miscible
Miroir dis moi
Dis moi la vérité
Je ne sais pas quoi penser
Je me sens mal si tu savais
Juste à cause d'un reflet
Dis moi juste pourquoi
Et toi
Quand tu te vois
Tu penses quoi ?
Tu penses comme moi ?
Pourrait-on seulement aimer
Ce visage apeuré
Ce visage qui se cache
Qui se sent si lâche ?
Pourrais tu me voir
Sans poses , Sans filtres
Moi et mon histoire
Et m'aimer sans philtre
Si on pouvait
Un jour arrêter
De se détester
Le soleil brillerait
Mais là , j'entends des gens pleurer
Sur des visages fanés
Je les sens malheureux
Parfois même honteux
Miroir si tu savais
Tout le mal que tu fais
Miroir s'il te plait
Va-t'en sans te retourner
Texte 8 : *** Contenu violent ! ***
Je précise encore une fois, contenu violent.
La sirène de l'ambulance résonna dans tout le vieux quartier. Les médecins, la presse et la police s'amassaient dans la vieille bicoque. L'appareil photo flashait les preuves : "Clic" un pack de bière vide, "clic" des chaises renversés, "clic" une mare de sang "clic" une commode face contre terre, "clic" une main ensanglantée, "clic", un miroir brisé, "clic", un enfant en larme.
Une semaine plus tôt :
Le réveil sonna. À peine, j'eus posé pied à terre que les rats détalaient sur le plancher putride. Quel enfer ! Plus j'étalais de la mort au rat dans les coins, plus ils se multipliaient. Sans compter l'odeur rancis de l'humidité qui pourrissait les murs, regardez moi cette commode, le bois s'était tellement détérioré qu'elle pourrait s'effondrer en une seule pichenette. Celui qu'on appelle "père" ronflait dans le salon, une bière à la main. Quant à moi, je me contentais d'un pain moisi pour le petit-déjeuner. Mon reflet transparaissait sur le miroir de la cuisine. J'avais encore maigri non ? Peu importe car : tout va bien !
Oui, tout va bien, après tout, au collège, il y avait la délicieuse Helena, brune, grande, bien foutue. Son jean traçait parfaitement les courbes de son captivant fessier. Il n'empêche, quel décolleté ! Mince alors, elle avait vu que j'avais vu, elle vint vers moi. Qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je dis ? "Clap". Elle m'a giflé :
-Dégage taré ! Tu me donnes envie de vomir.
Je suis qu'un idiot, maintenant elle doit me prendre pour un pervers. Dans ces moments-là, j'imaginais mon miroir que je contemplais dans un sourire radieux, car tout va bien, n'est ce pas ?
"Oh non, voilà schlingue, allons ailleurs."
Tout va bien.
"Qui est c'qui ma foutu un sac à merde pareil, elle est où ma bière ?!"
Tout va bien.
"Encore des mauvaises notes jeune homme, il faudra vous ressaisir rapidement"
Tout va bien.
"Dis-moi schlingue, ils sont bizarres tes poignets."
Tout va bien.
"Tu vas la boucler ou je t'en recolle une ?!"
Tout va bien.
"La tête dans les chiottes ! La tête dans les chiottes !"
Tout va...
"Tu pourrais crever, personne n'en aurait rien à foutre."
Respire, respire. Je me noie. Mes ongles s'agrippèrent au rebord du lavabo de la cuisine, mes jambes se débattaient dans le vide, mon sang pulsait comme un tram à pleine vitesse, mes poumons brûlaient, je perdais conscience. Ça y est, je vais mourir. Non, je veux pas, j'ai peur !
Soudain, il lâcha ma tête, je pouvais remonter, j'étais libre. Entre deux respirations saccadées, je me retournais machinalement vers l'arrière, il n'y avait personne. Comme d'habitude, il s'était lassé et buvait comme un trou les cadeaux que j'avais rapportés. Et moi, je distinguais à peine mon visage trempé derrière le miroir, mon précieux miroir. Peu importe car : tout va... mal.
D'un coup sec, je tirais le tiroir et agrippais le couteau les mains tremblantes, juste une petite entaille sur le poignet, une seule et tout irait bien. Je stoppais mon geste, jetant un dernier coup d'œil à la chose misérable dessinée par ce foutu miroir. Qu'est-ce qu'ils disaient déjà ? Ah oui, j'ai le regard mauvais :
-Ils ont tort, ce n'est pas moi ça. Rends-moi mon reflet, t'entends ?! Rends-moi celui chez qui tout va bien. Pitié. Quand est-ce que ça va s'arrêter ? Réponds-moi ! Pourquoi c'est toujours moi et pas eux ? POURQUOI C'EST TOUJOURS MOI ?!
Le miroir se brisa au contact de mon poing. Je pissais le sang et pourtant, je me sentais mieux. Les débris de verre s'étaient éclatés dans le lavabo et sur le sol. L'un des morceaux scintillait, épais et tranchant, sa taille dépassait presque celle de ma main. Je me sentais inéluctablement attiré vers lui.
Un bruit sourd, c'était lui. Il grognait, il titubait, à chacun de ses pas, le sol tremblait et moi aussi. Il transpirait à grosse goutte et respirait mal, très mal, lui aussi, il se noyait. Il vomit sur le sol poisseux de la cuisine. Combien de litres d'alcool avait-il ingurgité celui-là ? Il articula avec peine :
-Té...téléphone...hô...hôpital
Je restais immobile, l'esprit obsédé par une seule certitude : il n'avait jamais été aussi vulnérable. Mon regard oscillait entre lui et l'écaille cristalline pendant qu'il beuglait. Sa jugulaire gonflait à mesure qu'il manquait d'air. Je m'imaginais approcher de lui avec lenteur et lui planter le bout tranchant dans la nuque, je l'imaginais hurler comme un porc, mais résister, je m'imaginais le pousser de toutes mes forces contre le meuble tandis qu'il s'effondrait. Les projectiles gicleraient partout dans la cuisine, à travers le miroir, contre le lavabo et sur moi.
Trop tard, il était mort. Quant à moi... si je ne m'étais pas écarté à temps, j'aurais aussi succombé. Non, non, non, ce fut un accident, un malencontreux accident, ce n'était pas de ma faute, je suis innocent. Vraiment ?
Est-ce que j'avais glissé de la mort au rat dans l'une de ses bières ? Évidemment. Est-ce que je savais que la commode s'écroulerait en un simple contact ? Bien sûr. Est-ce qu'il était tombé dans le piège parce que le verre cassé avait servi de diversion ? Sans l'ombre d'un doute.
Mon visage se reflétait au travers du miroir brisé, les yeux embaumés de larmes, je souriais.
Et voilà !
J'autorise très rarement les textes violents, parce que des jeunes lecteurs sont présents. Si cela dérange malgré mes avertissement sur le texte 8 principalement, dîtes le moi et je l'enlève ! Je ne veux pas de problème !
Ensuite, j'ai besoin de préciser.
Si l'un d'entre vous est victime de violence, où se violente, que ce soit par la mutilation, par le fait de ne plus se nourrir, ect, parlez en autour de vous ! Ami, famille, où à moi s'il le faut ! Je ne juge personne, et j'écoute tout le monde, cependant, je ne suis pas spécialiste, seulement une épaule sur laquelle se reposer !
Appelez le 119 ( spécialisé la dedans ), le 17 ( la police ), le 112 ( le tout réuni ) !
J'insiste vraiment, ne restez pas seul dans ces conditions !
Les corrections arrivent ! Je suis en train de les envoyer ♥ D'ailleurs, personne ne m'as fait la remarque, mais j'ai oublié d'appuyer sur publier pour le gagnant du thème 24 ! Plus d'une semaine qu'il est en brouillon x'D Excusez-moi ♥
Passez tous une bonne soirée !
Lauwern
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