Toutes les têtes se tournaient dans le sillage de grand-maman 

Ourlée de ses voiles de mousseline, portant sa récolte devant mes regards d'enfant 

Un bouquet déployé, distribuant des sourires, flèches ornées de boucliers roses 

Regroupées chaque semaine de l'été dans des sculptures de verre, sur étoffes de viscose. 

Nous marchions le long des clairs obscurs, jusqu'au fond du jardin 

Et je pensais que les fleurs, avides de soleil, se déployaient pour elle 

Se délectant de sa voix rassurante et lumineuse, de sa joie distribuée à la pelle 

Ondes de réconfort dans son visage raviné et dans les vases, aujourd'hui fanées 

Longtemps vagues de bonheur insouciant de mes jeunes années

Seuls les tournesols vaillamment plantés sur leur tige, me sont restés