Temps 4


La Princesse De Grande-Bretagne

      La panique s'emparait de moi, tandis que ma tête continuait de tourner. C'était maintenant moi la toupie, je ne pouvais rien y faire. Je voulais que tout s'arrête, mais je devais continuer pour la retrouver, la sauver de cette emprise. Cette emprise, c'était le ciel. Elle m'avait quitté trop tôt, sans rien dire, sans m'attendre. Elle m'avait laissé avec un de ses magnifiques sourires que j'aimais tant. Sa chevelure blonde, ses yeux bleus et son tatouage chinois sur la joue, c'était ce qu'on remarquait en premier. On m'avait donné une deuxième chance, que j'avais pris sans hésitation. Seulement, il y avait une contrainte, mais tant que je pouvais la revoir, cela me convenait.

Je fermais les yeux, attendant que ce manège finisse. Mon père avait conçu un liquide visqueux, qui donnait le pouvoir de remonter le temps; le Z-A216585, comme il dirait. J'étais une sorte de cobaye pour lui. Si ça fonctionnait, il le mettrait sur le marché. Il racontait cela avec tant de passion, mais pourtant, il m'avait perdu avec ses histoires de dimensions. Après tout, je voulais seulement aller en l'an 1988.

J'ouvrais mes paupières quand je m'apercevais que j'étais rendu à destination. Je retenais mon souffle et portais mon regard vers mon habit de prince. Un sourire apparaissait sur mon visage quand j'entendais la musique de valse. C'était le moment de la revoir, elle, ma douce bien-aimée. Mes jambes avançaient naturellement dans la foule, en suivant son parfum qui atteignait mes narines. J'arrivais à sa hauteur, et j'oubliais déjà un détail: C'était son mariage. Elle était accompagnée de son mari, un prétentieux qui ne voulait que le trône. Et je savais ce qui allait arriver...

Je me raclais la gorge, en attendant que leur baiser se rompt. Surprise, la magnifique demoiselle tournait la tête vers moi, rougissant de plus belle. Le prétendant, lui, me regardait comme si je venais de commettre un crime.

— Princesse, soufflais-je en faisant une révérence, désolé de ce dérangement.

— Ce n'est rien, souriait-elle. D'où venez-vous? Quel est votre rang?

— Prince Alexander de Danemark. À ce que je vois, vous revenez de Chine, n'est-ce pas?

Elle fronçait les sourcils.

— Oui, mais... Comment le savez-vous? Je ne l'ai dit à personne.

— C'est un secret, Princesse, disais-je avec amusement.

Son mari s'avançait devant elle, avec jalousie. Il me regardait d'un regard haineux, avant de prendre la parole.

— Si vous êtes réellement en prince, pourquoi n'êtes-vous pas marié? Sifflait-t-il.

— Je n'ai tout simplement pas trouvé la perle rare, mon cher monsieur. Mais je pense que l'ai trouvé, maintenant.

Son visage devenait rouge comme une tomate. J'avais touché son point faible.
— Espèce de petit...!

— Petit quoi? Continuais-je en souriant bêtement.

La Princesse se mettait entre nous deux et poussait sur le torse du Foufou.

— C'est assez, Noah.

Le ciblé reculait, toujours en me regardant. Il grinçait des dents, ça se voyait. Avec son habit de mariage accompagné de médailles et ses yeux bleus, presque blanc, il envoutait toute les femmes. Alors, quand un autre prince parlait à sa mariée et qu'elle semblait être intéressé par lui, son orgueil prenait le dessus. Pourtant, il partait, me laissant seul avec ma future bien-aimée.

— Je suis navrée, disait-elle. Le Prince Noah devient jaloux aux moindres signes.

— Ce n'est rien, Princesse. M'accorderiez-vous une danse? Souriais-je légèrement.

Celle-ci fit un non de la tête.

— Je ne danse pas, répondait-elle en baissant les yeux.

— Et pourquoi diable une aussi belle femme que vous ne danse pas?

Ses joues prenaient un teint rosé.

— Arrêtez, vous allez me faire rougir, riait-elle.

— Je crois que c'est déjà fait.

La Princesse rougissait encore plus. Je lui offrais mon bras, et elle finissait par glisser le sien vers le mien. On s'avançait vers la piste de danse, où un petit orchestre jouait de la musique de valse. On commençait à valser un peu et un sourire apparait sur le visage divin de la jeune femme. Je souriait à mon tour, puis, on accélérait le rythme. Je la faisait tournoyé dans tout les sens, ce qui la faisait rire d'un rire superbe. Je l'aimais tellement, j'aimais tout d'elle. Sa beauté, son sourire, sa façon de parler avec tant de délicatesse... Rien ne m'échappait.

Un rond de villageois c'étaient formé autours de nous. La musique se terminait bientôt, mais cela n'empêchait aucunement de s'amuser encore. Je la faisait faire un tour sur elle-même et la ramenait vers mon torse. Les gens applaudissaient, alors que nous, on reprenait notre souffle. L'orchestre reprenait aussitôt un autre rythme entraînant. Mais je savais ce qui allait arriver si on restait ici.

— Je suis épuisé, soufflais-je. Et si on allait se promener dans les champs du château?

— Bien sûr! S'exclamait-elle. J'ai besoin de sortir et de prendre une bouffée d'air frais!

J'attrapais sa main et l'emmenais le plus loin possible dans les champs. Les herbes hautes nous cachaient la vue, mais on pouvait voir le ciel étoilé.

— C'est magnifique, disait la Princesse en pointant celui-ci.

— Mais pas autant que vous, répondais-je en souriant.

Celle-ci tourna la tête vers moi.

— Essayez-vous de flirter avec la princesse, par hasard?

— Peut-être, riais-je, amusé.

Elle me tapait l'épaule.

— Je... Je suis mariée!

Je roulais les yeux.

— Était-ce réellement votre choix? L'avez-vous réellement épousé par amour?

La princesse soupirait et se laissait tomber sur le sol.

— C'était le choix de mes parents. Mais pourrions-nous éviter le sujet?

— Certainement, princesse.

Je me laissais tomber à mon tour. On contemplait le ciel et je soufflais. Il devait à peine rester dix minutes avant le désastre. Je ne voulais pas la perdre, je ne voulais pas la laisser partir encore une fois. Mes yeux se remplissaient de perles cristallines. Non, il ne fallait pas laisser les sentiments prendre le dessus.

— Est-ce que vous pleurez? S'affolait ma protégée.

— Un homme ne pleure jamais.

— J'ai toujours trouvé ce stéréotype tellement ridicule. Tout le monde a le droit de pleurer.

Un silence s'installait dans l'air frais de la nuit.

— Comment avez-vous su que j'étais en Chine? Brisait-elle le silence.

— Votre tatouage sur la joue.

— Ce n'est pas une raison. On peut en avoir même ici, en Grande-Bretagne.

— Vous ne me croirez pas si je vous le dirais, Isa... Enfin, je veux dire Princesse.

La jeune femme fronçait les sourcils.

— Alexander... Alexander... Répétait-elle sans arrêt.

D'un coup, son regard s'éclairait.

— Prince Alexander Vendel de Danemark! Est-ce... Est-ce bien vous?

J'hochais de la tête, surpris qu'elle m'ait reconnu.

— Je me souviens maintenant, continuait-elle. J'étais justement en voyage au Danemark et on était devenu ami assez rapidement, n'est-ce pas? C'était au château, la première fois qu'on c'est rencontré. On était si jeune... Et si en amour.

Elle tournait la tête vers moi, une lueur de tristesse dans son regard.

— Si j'avais su que vous viendriez aujourd'hui, je n'aurais jamais épousé ce crétin.

Je caressais sa joue droite, doucement.

— Je ne peux pas vous en vouloir, Princesse. Vous m'aviez probablement oublié en dix ans.

Elle prenait ma main et la déposait dans la sienne.

— Oh, je vous en prie! S'exclama ma protégée. Vous croyez sérieusement que je vous aurais oublié, effacé de mes souvenirs? Je vous aimais et vous m'aimiez, alors, comment je pourrais oublier le Prince Alexander?

Elle déposait son autre main sur mon épaule. J'ouvrais la bouche pour rajouter quelque chose, mais elle me faisait signe de me taire. La jeune Anglaise s'approchait de mes lèvres, qui étaient maintenant à quelques centimètres.

On entendait des cris en direction du château. Je jurais intérieurement et la Princesse se levait d'un bond. Elle mettait sa main sur sa bouche, essayant de cacher sa peur.

— Le... Le château est feu! S'affolait celle-ci. Il faut aller les aider!

— Non! Disais-je en se mettant devant elle. Je vais y aller, vous restez ici. Je ne veux pas risquer de vous perdre une deuxième fois.

Elle faisait un non de la tête.

— C'est ma maison, c'est moi qui doit y aller.

Je l'attrapais par les épaules.

— Écoutez-moi bien, princesse, sifflais-je. Je... Je...

Je baissais les yeux qui s'emplissaient de larmes.

— Je vous aime.

Et je partais à la course vers le bâtiment en feu, sous les protestations de la Princesse. Plusieurs villageois avaient réussis à se sauver, sanglotant chaudement. J'interceptais une femme.

— Où est le roi est la reine? Criais-je.

— Ils... Ils... Bafouillait-t-elle. Ils... Ils sont toujours à l'intérieur!

Je soupirais anxieusement et regardais le château. Avais-je encore le temps? J'entendais une voix masculine crier à l'aide à l'intérieur. J'entrais dans le château et je toussais. On y voyait presque rien, mais je pus repérer deux silhouettes dans l'ombre. Je faisais de mon mieux pour éviter les poutres qui tombaient une à une. Un cri étouffé sortait de ma bouche, j'avais été brûlé par un bout de flammes. Je continuais quand même avec la douleur. Mes poumons semblaient être en feu eux aussi, je n'arrivais presque plus à respirer. J'arrivais enfin à leur hauteur.

— Majesté! Veuillez me suivre au plus vite! Toussais-je.

On partait dans le sens contraire, maintenant. Je veillais à ce qu'ils me suivent et on accélérait le pas. Notre vision était restreinte, mais mon sens de l'orientation nous permettait de retrouver la sortie. Un craquement se faisait entendre au-dessus de nos tête et je les poussaient à l'extérieur, juste avant qu'une poutre tombe. Je me tassais, mais j'étais maintenant coincé, je ne savais pas où il y avait une autre sortie.

J'inspectais la pièce. Je ne voyait plus rien et mes poumons n'en pouvait plus. Je ne pouvais pas mourir, ça aurait servit à rien de remonter le temps. Le plafond craquait encore une fois et une autre poutre tombait. Mes réflexes n'étaient pas assez rapides, mes jambes se faisaient écraser. Je criais de douleur. Allais-je vraiment finir comme cela? Je toussetais et ma vision devenait floue. Mes paupières se fermaient et je perdais peu à peu conscience. Je tombais dans le néant si sombre que je redoutais.

***

" — Alexander! Me criait mon père. On a des invités!

Je soupirais et me regardais. Je décidais que j'étais présentable et je descendais à la salle de trône. Une jeune fille était accompagné de ses parents, cela semblait être une famille royale. La Princesse portait une magnifique robe qui la mettait en valeur. J'avançais pour voir son visage et je rougis. Elle était blonde et elle avait des yeux bleus envoûtant. Je me perdis dedans, mais mon père me rappela à l'ordre.

— Fils, voici la Princesse Isabella de Grande-Bretagne et ses parents, le Roi Andrew et la Reine Agnès.

Je faisais une révérence.

— Enchanté.

Mon père me donnait une claque derrière la tête. Je grognaisd'incompréhension.

— Tu oublies les bonnes manières, Fils! Présente-toi!

Je fixais la Princesse en souriant.

— Je suis le Prince Alexander Vendel de Danemark.

— Et? Soufflait celle-ci.

— C'est un secret, princesse, souriais-je.

Le roi Andrew se raclait la gorge.

— Nous sommes venus ici pour vous demander si vous auriez la gentillesse de nous héberger.

— Avec plaisir, répondais-je.

— Alexander! Tais-toi, me grondait mon père.

Un silence se formait dans la pièce. Je ramassais les valises de la Princesse Isabella.

— Nous avons une chambre libre à côté de la mienne et une autre dans le couloir de droite, au premier étage. La Princesse dormera à proximité de ma chambre. Isabella, veuillez me suivre je vous en prie, terminais-je.

Mon père m'arrachait les valises des mains.

— Ça suffit, fils! Criait celui-ci. C'est moi le roi ici, alors, c'est moi qui décide!

— Tu ne me laisses jamais décider! J'en ai marre!

— Soit poli, il y a des invités!

— Je t'emmerde! Criais-je encore plus fort que lui.

Ses yeux me lançaient des éclairs. Je regardais la famille royale, qui étaitéberlué par la situation. Je crachais sur le sol avant de courir jusqu'à ma chambre et claquais la porte. Après ce que j'avais fait, toutes mes chances qu'ils me restaient, étaient réduites en cendres. Je ne voulais pas être un Prince, je n'avais pas pu décider de qui je voulais être. Qui j'étais réellement?

— Prince Alexander? Demandait une voix féminine.

— Appelez-moi seulement Alexander, je vous en prie.

J'ouvrais la porte.

— Je voulais vous dire au revoir, disait-elle en baissant la tête.

J'attrapais sa main.

— Oh, croyez-moi, on va se revoir, Princesse, souriais-je.

— Alexander... Alexander... Réveille-toi...

J'arquais un sourcil. Pourquoi me réveiller? Le paysage devenait floue, je tombais encore dans le néant. Ma vision devenait noire et je fermais les yeux."

***

Je grognais et refermais mes yeux, aussitôt que je les avais ouverts. La lumière du jour semblait trop forte. Je tournais la tête et voyais une Isabella paniquée.

— Vous êtes réveillé!

— Je... Je pense... Que oui... Articulais-je avec difficulté.

Mes cordes vocales me brûlaient et mes poumons aussi. Je baissais les yeux vers mon corps et je m'étouffais avec ma salive. Il était massacré, brûlé au troisième degré. J'avais des bandages partout et mes jambes étaient amputés. Je faisait une moue dégoûtée. Je n'avais plus de jambes... Et je devrai me promener en chaise roulante. Mes yeux devenaient humide et je retournais la tête. La Princesse me caressait les cheveux.

— Ça va aller, Alexander. Je suis là, pleurait-elle.

Celle-ci me donnait un câlin, mais je grognais de douleur. Elle se tassait immédiatement.

— Qu'est-ce qui c'est passé? Demandais-je.

Elle s'assoyait sur le lit de l'hôpital.

— Noah vous a sauvé juste à temps, mais vos jambes ont succombés à leurs blessures. On a dû les amputés. Le feu a été éteint avec difficulté, mais au moins, personne est décédée... À cause de toi.

Ma protégée m'attrapait la main.

— Merci d'avoir sauvé mes parents. Mais ne me refait plus jamais ça! Je ne veux pas te perdre, s'il-te-plait, Alexander.

— C'est promis, Princesse.

J'approchais ma tête et déposais mes lèvres sur les siennes. C'était si doux, si tendre. Je pouvais maintenant vivre heureux, avec ma bien-aimée. Mais un détail persistait. Je rompais notre baiser.

— Et Noah?

— Ne pensons pas à cela. Profitons du moment!

J'avais réussis à libérer ma princesse de son emprise, la mort. J'avais réussis à accomplir ma mission, de passer par-dessus la contrainte de mon père. La contrainte étant de ne pas mourir. Je pouvais vivre en paix et continuer ma vie, en aimant la femme qui m'était destinée. Nous étions liés et nous étions prêts à vivre pleins d'aventures les plus folles.

— Je t'aime, soufflais-je.

De Lolalima123.

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